U. s. NATIONAL MUSEUM LIBRARY OF Henry Guernsey Hubbard AND Eugène Amandus Schwarz DONATED IN 1902 ACCESSIOr ,N «o.^.^'^m. 5^6. 7ôù'-^- îû ANNALES DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE Article 32 du Règlement. Les opinions émîtes dans les Annales sont exclusivement propres à leurs auteurs. La Société n'entend aucune- ment en assumer la responsabilité. Paris. — Tj-poiraphi» FÉLIX MALTESTE et Ci», rue ias Dsiu-Pertes-St-Sauveur, 22. ANNALES DE LÀ SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE Natura maxime miianda in minkuis. Cinquiënio sérlCe -3 TOME TROISIÈME PARIS AU BUREAU DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ M. LUCIEN BUQUET, rue Saint-Placide, 52 (Faub. Saint-Germain). 1873 ANNALiîS DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE Note nécrologique sur LORQUIN, NATURALISTE-VOYAGEUR, Par M, le docteur BOISDUVAL , Membre honoraire. (Séance du 22 Avril 1873.) Messieurs, notre Société, depuis sa fondation, a vu disparaître succes- sivement bien des célébrités entomologiques : Latreille, Dejean, Walkenaêr, Serville, Lepeletier de Saint-Fargeau , Macquart, Duméril, Léon Dufour, Lacordaire, etc. Eheu labunlur Socii ! antiquiores apparent rari liantes. Mais la science n'est pas morte à la suite de ces blessures, ses plaies se cicatrisent tous les jours. En effet, ne suffît-il pas d'avoir assisté le 1" mars au banquet fraternel des entomologistes de France pour être rassuré à cet égard et convaincu que la génération qui nous pousse s'empresse de combler les vides à jamais regrettables qui se sont opérés parmi nous ? Notre ex-collègue, à la mémoire duquel j'écris cette courte notice, n'était pas un savant dans l'acception du mot, mais un entomologiste voyageur qui a contribué largement à élargir le cercle de nos connais- sances. Excellent observateur , passionné pour les nouvelles découvertes, Lorquiii n'avait qu'un but en entreprenant ses voyages : enrichir la science d'espèces inconnues. Pierre-Joseph-Micliel Lorquin, né à Valenciennes le 2 juillet 1797, fit ses études au lycée de Douai, où il obtint les meilleures notes. En 1815, 6 D BOISDUVAL. il venait de subir ses examens pour entrer à Saint-Cyr, lorsque la bataille de Waterloo changea complètement sa destinée : au lieu de la carrière militaire qu'il devait suivre, il entra dans le notariat, où il a exercé les fonctions de maître clerc jusqu'en 1828, époque à laquelle il créa un cabinet d'affaires, qui prospéra assez rapidement et lui permit d'amasser en quelques années une assez belle fortune, qu'il perdit complètement plus tard par sa trop grande confiance dans l'un de ses amis. En 18ZiO, entièrement ruiné, il se décida à venir habiter Paris avec sa famille. Peu de temps après, il fut nommé arbitre-rapporteur auprès du Tribunal de Commerce ; emploi très-honorable, mais insuffisant pour le faire vivre. Dès son enfance il avait une véritable passion pour les sciences natu- relles et il y consacrait tous ses instants de loisir. Mais, voyant qu'aux environs de Paris il ne trouvait rien de bien intéressant, il partit en 18^7, le 10 avril, pour l'Andalousie, où il resta jusqu'à la fin d'octobre de la même année. Ce premier voyage fut assez fructueux et enrichit nos collec- tions de plusieurs espèces, les unes très-rares et les autres nouvelles, principalement en Lépidoptères. Deux mois plus tard, il partait pour l'Algérie, où il ne resta que soixante-dix jours. En 18Zi8, il y fit un second voyage. Ces deux excursions dans notre colonie africaine ne répondirent que médiocrement à son attente. Malheureux et découragé de voir que rien ne lui réussissait, il s'enrôla, en 1869, dans une Compagnie qui partait en Californie, pour s'établir sur les placers à la recherche des mines d'or. Quelle nouvelle déception pour ce pauvre Lorquin, qui s'était laissé éblouir par un mirage où il entre- voyait une fortune rapide! Le voyage fut long ; après une relâche de quelques jours au Chili, le bâtiment arriva enfin à San-Francisco. A peine débarqué, Lorquin se hâta, sans prendre le moindre repos, de se rendre sur les placers, où il travailla comme un terrassier de profession, avec autant de zèle que d'énergie, trou- vant de temps en temps quelques parcelles du précieux métal; mais le produit qu'il en retirait était loin de suffire à lui procurer les choses les plus indispensables à la vie, dans un pays où tout était à cette époque à un prix fabuleux. Dénué de tout, ne sachant que devenir, il se raidit contre l'adversité, abandonna la Compagnie, quitta les placers, revint à San- Francisco, et, mettant tout amour-propre de côté, il fit comme beaucoup d'autres : il exerça divers métiers fort en dehors de ses habitudes, qui lui permirent de vivre et d'amasser un peu d'argent. C'est de ce moment que Note nécrologique sur Lorquin, 7 date la position aisée qu'il a acquise en Californie, à force de travail, d'économie et de persévérance. Sur ces entrefaites, sa famille, partie à l'aide de la Loterie du Lingot d'or, vint le retrouver et contribua par son travail à augmenter le bien- être commun. Lorquin, devenu plus libre, sentit l'amour des sciences naturelles se réveiller en lui. Pour satisfaire cette passion irrésistible, il ne craignit pas, avec sa santé de fer et sa sobriété proverbiale, de s'imposer les plus rudes privations et les plus grandes fatigues. Il explora d'abord tous les envi- rons de San-Francisco, puis les bords du Sacramento et de la rivière de la Plume, fit des voyages dans la cbaîne de la Sierra-Nevada et s'aventura jusque dans les grandes forêts de l'intérieur, bravant la dent des ours et les crochets des serpents à sonnettes. Ces excursions assez dangereuses, faites pendant deux années dans diverses saisons, lui fournirent de belles récolles, surtout en Lépidoptères, en oiseaux et en coquilles terrestres. Après quelques mois de repos, Lorquin entreprit de longs voyages dans des régions inexplorées : il visita les montagnes Rocheuses du nord , pénétra dans l'Orégon et se dirigea ensuite chez les Apaches jusqu'à Los Angeles, en Sonora. Il allait se rendre à Guaymas lorsque son lils, qui l'accompagnait, tomba malade tout à coup et le força de rentrer à San- Francisco. Le résultat des chasses faites dans ces diverses régions répondit pleinement à ce que l'on devait espérer de cet intrépide entomologiste. Lorquin avait, avant son départ pour les mines d'or, formé le projet d'aller aux Moluques ou aux îles Philippines. Ces beaux papillons, dont il n'existait guère que quelques débris disséminés dans les musées, sur- excitaient son imagination ; il était convaincu, en outre, qu'avec son zèle et son activité il découvrirait dans ces riches parages beaucoup d'autres espèces encore inconnues. Poursuivi par cette idée qui lui revenait sans cesse, et stimulé par le désir d'enrichir nos collections d'exemplaires irré- prochables et la science de nouveautés, il dit adieu à la Californie pour quelque temps. Il s'embarqua, à la fin de février 1859, à San-Francisco pour la Chine. Après une traversée assez courte il arriva à Hongkong, où il dut attendre un navire pour la Cochinchine. Voulant utiliser son temps sur le territoire chinois, il fit de petites excursions dans la campagne et récolta quelques insectes. Mais ces chasses, faites dans une localité assez circonscrite , n'offrirent rien de bien intéressant. Arrivé à Saigon , il employa son temps de la même manière, en attendant une occasion pour les Philippines. Un peu plus heureux qu'en Chine, il prit plusieurs espèces non encore décrites, mais que l'on avait reçues en France dès le commen- 8 D' BOISDUVAL. cernent de l'occupation par nos troupes. Enfin le moment du départ arriva ; quelques jours après, notre voyageur abordait à Manille. Son rêve était accompli. Les chasses qu'il fit à Luçon et dans quelques îles envi- ronnantes furent aussi fructueuses que remarquables. Il trouva là toutes les belles espèces décrites ou figurées par les auteurs modernes et une foule d'autres qui auraient été nouvelles pour nos collections, s'il était arrivé deux ans plus tôt. Malheureusement pour lui, il avait été devancé par M. Semper, qui déjà avait envoyé à M. Felder une partie de ces nou- veautés pour être décrites ou figurées dans les ouvrages qu'il publiait aloi's. Après deux années passées aux Philippines, Lorquin revint en Chine, où il fit de belles récoltes d'insectes, puis il retourna en Californie, où il arriva à la fin de 1860. Il était à peine remis de ses fatigues qu'il regrettait amèrement de ne pas avoir visité les Moluques. Ne pouvant résister plus longtemps au désir qu'il avait de faire ce voyage, il s'embarqua de nou- veau pour la Chine et la Cochinchine. Forcé d'attendre un navire dans ce dernier lieu, il se mit à explorer tous les environs de la baie des Cocotiers, sous la griffe des tigres qui pullulent chez les Annamites, espérant tou- jours découvrir des espèces nouvelles. Malheureusement il n'en fut pas ainsi, il fut mal récompensé de sa peine et des dangers auxquels il s'était exposé : il ne prit rien de remarquable. Pour trouver du nouveau il aurait fallu pénétrer dans les forêts de l'intérieur. Voyant ce peu de succès, il se hâta de passer à IManille, où il trouva une mauvaise barque allant à Mindanao et à Célèbes. Arrivé dans cette dernière île, aussi grande que toute la France et couverte d'immenses forêts, il recueillit des insectes de tous les ordres, surtout de magnifiques Lépidoptères, qui n'étaient guère connus que des Hollandais et des Anglais. Il explora pendant une année plusieurs parties de cette riche contrée. Le défaut de ressources l'empêcha de visiter le royaume de Macassar, où il aurait fait une ample moisson de fort belles espèces, qu'on ne rencontre pas dans le voisinage de Manado et de Tondano. Ne trouvant plus rien de nouveau, il quitta ce beau pays pour Halmeira, autre terre promise, où il prit des espèces superbes, entre autres la belle variété Lydius du Priamus et le splendide Papilio Tele- gonus. Ne se croyant pas trop en sûreté au milieu des Alfours, qui habitent cette île, il prit la résolution de faire un voyage chez les Papous. Dans le petit archipel d'Arrow, formé de nombreux îlots habités par ces peuplades, on commence à trouver les espèces propres à la Nouvelle-Guinée. Lorquin, quoique malade par l'influence d'un climat humide et marécageux, entraîné ffote nécrologique sur Lorquin. 9 par son zèle pour les découvertes, n'en continua pas moins ses explora- tions entomologiques. La chance lui fut favorable : il prit là les rares P. Euchenor, Tydœus et Ormcmis, éleva, de la chenille, sur V Aristolochia Gaudichaudii, la jolie variété Arruana du Priamus. Son intention était de visiter la Nouvelle-Guinée et de partir sur un bâtiment chinois. Heureusement pour lui le manque d'argent l'empêcha de mettre ce dernier projet à exécution, car, malade de la fièvre comme il était, il y aurait certainement succombé. Enfin, sentant sa santé défaillir de jour en jour, il songea à son retour. En conséquence, il se rendit à Amboine avec le dessin d'explorer celte île. Mais, épuisé par toutes sortes de privations et exténué de fatigue, il y tomba malade et ne put chasser que dans le jardin de l'hôpital. Aussitôt qu'il fut un peu mieux il quitta les Moluques sur un bâtiment hollandais qui le transporta à Java, d'où il partit pour Singapour. De ce dernier point il se mit en route pour la France et revit sa pairie au commence- ment de 1865. A son arrivée il était encore fort et vigoureux, mais les fonctions céré- brales avaient beaucoup souffert par un long séjour sous le soleil brûlant des contrées intertropicales : il avait perdu la mémoire et il était atteint d'une amblyopie qui l'empêchait en grande partie de distinguer les objets. Mourant d'ennui à Paris, où il trouvait le chmat trop froid, il partit, le 5 mai 1866, pour la Nouvelle-Grenade, croyant y faire des récoltes fruc- tueuses ; mais le malheureux n'y trouva rien du tout, tant sa vue était devenue mauvaise. Il quitta vite cette contrée, où il n'avait rien vu volti- ger, et regagna la Californie, où il resta encore quelque temps à chercher inutilement des insectes. Le 2 juillet 1870 il revint définitivement en France. Il est mort le 8 février 1873, avec l'idée qu'il relournerait encore une fois à Célèbes avec son petit-fils Léon Laglaize, aujourd'hui à Dackar. Lorsqu'on a vu les brillantes récolles faites par Lorquin dans ses nom- breux voyages, on se demande comment il a été possible h un homme seul, abandonné à lui-même dans des pays aussi inhospitaliers, avec de très-faibles moyens, de recueillir un aussi grand nombre d'objets remar- quables. Pauvre Lorquin, comme il a dû souffrir, vivant d'animaux de toutes sortes qu'il tuait à la chasse, de fruits sauvages et d'une poignée de sagou ! Aussi m'écrivait-il de Gilolo : « Combien je regrette les excel- lents repas que je faisais en Espagiie ! » 10 D' BOISDUVAL. — Note nécrologique sur Lorquin. Il faut avoir entendu de sa bouche le récit d'une partie des misères qu'il a endurées dans son voyage aux Moluques, après son départ des Célèbes. Plus d'une fois il lui est arrivé d'être des journées entières sans trouver rien à manger et sans apercevoir le moindre animal à la portée de son fusil : heureux quand il rencontrait un sagoutier {Sogus Rumpini), alors il faisait une ample provision de la moelle de ce palmier et s'en nourrissait tant bien que mal. A Gilolo, un hasard providentiel lui fit découvrir une grande Chauve-Souris frugivore du genre Pteropus, diffé- rente de celle qu'il avait tuée à Manille. Ce Chéiroptère lui fut d'un grand secours pendant deux ou trois jours. Aux îles Arrow, il fut beaucoup plus heureux : le résident hollandais lui procura du sagou et un peu de lard. Il ne se plaignait pas trop de son premier voyage aux îles Philippines. Comme alors il avait un peu d'argent, les Tagales et les lAIalais lui four- nissaient une nourriture suffisante. Lorsqu'il s'éloignait des endroits habités et qu'il était retenu dans les forêts, il pouvait aussi se procurer pour sa table, outre des bananes , des mangues et autres fruits sauvages, une grande Roussette dont il mangeait la chair avec plaisir. Ces Chéiroptères se leniaent par bandes nombreuses aux branches des grands arbres, et d'un coup de fusil il en abattait cinq ou six. Il supportait très-bien la chaleur torride du climat; mais lorsque des pluies torrentielles le surprenaient dans les bois, il devenait la victime d'horribles petites sangsues filiformes qui lui pleuvaient sur le corps et s'attachaient à toutes les membranes muqueuses : aux oreilles, aux pau- pières, aux lèvres, aux naiines, etc., et déterminaient par leur morsure des douleurs intolérables. Ces petites sangsues vivent et se multiplient dans les eaux, mais elles ont l'habitude de grimper sur les arbres et de se placer dans les feuilles engainantes, qui conservent toujours un peu d'humidité. C'est de là qu'elles sont entraînées par les pluies. Avec de la cendre de cigare ou de l'huile il se débarrassait de ces buveuses de sang, bien plus redoutables que les Moustiques, dont il considérait les piqûres comme très-peu de chose» Il craignait bien plus les Fourmis qui venaient par essaims dévorer le produit de ses chasses. Lorquin laisse un fils, naturaliste à San-Francisco et conservateur du Musée de cette ville. ^^S>^ NOTES POUR Servir à l'étude des HÉMIPTÈRES, Par M. le D^ A. PUTON. (Séance du 8 Janvier 1873.) Desck*lptions d'espèces nouvelles ou peu connues. 1. PSACASTA LETHIERRYI Put. Long. 5 mill., larg. U mill Brunâtre, plus ou moins mélangée de flavescent; presque aussi large que longue; chargée sur toutes les parties du corps de forts tuber- cules obtus et lisses, et, dans les intervalles, une ponctuation et des rugosités plus ou moins grossières. Tête obtuse, fortement inclinée; le front, l'épistome et les joues tuméfiés, formant quatre élévations, deux latérales et deux sur la ligue médiane. Pronotum très-inégal, chargé de reliefs irréguliers, parmi lesquels on distingue une carène longitudinale médiane et une autre de chaque côté moins apparente; dépression trans- verse antérieure très-profonde latéralement; angle latéral postérieur mar- qué par un fort empâtement tuberculeux lisse et flavescent. Écusson avec une très-forte gibbosité sur la ligne médiane, plus élevée que le niveau du pronotum, abruptement coupée et abaissée en arrière vers le tiers pos- térieur de récusson, où elle est échancrée et un peu bifide; partie anté- rieure de cette gibbosité carénée ; base de l'écusson avec deux tubercules allongés de chaque côté de la ligne médiane et plus forts que les autres. Chaque segment de la tranche abdominale avec un fort tubercule, lisse, 12 A. Pdton. jaunâtre, arrondi, saillant en dehors et visible même d'en haut. Pattes brunâtres, avec des taches ponctiformes flavescentes, épaisses et granu- leuses ; tibias avec des dents fortes et obtuses. Celte espèce reraai'quable a un peu l'aspect du Cryptodontus tubercu- tatus, mais elle est plus petite, et cependant plus large proportionnelle- ment, les reliefs sont bien plus grossiers et différents, et elle manque de la dent du sillon rostral. Batna. Des chasses et de la collection de M. Lethierry. 2. PODOPS DiLATATA (Fieb., inéd.) (PI. 1, fig. 1 et 1 a.) De même couleur que le P. inuncta ; je me bornerai à donner ses carac- tères distinctifs : Notablement plus petit; joues dilatées et arrondies en avant, puis fortement sinuées sur les côtés en arrière, ce qui fait paraître la partie antérieure de la tête très-large en avant et très-rétrécie en arrière. Appendice des angles antérieurs du pronotum d'égale largeur, sans dila- tation tronquée obliquement au sommet; bords latéraux du pronotum sinués, tandis qu'ils sont droits dans le P. inuncta', partie antérieure du disque du pronotum plus abruptement déclive et à rugosités plus fortes. L'écusson a ses côtés parallèles, mais la base présente, outre les trois callosités lisses qui touchent la base du pronotum, deux autres de ces callosités plus accentuées et situées un peu plus en arrière, une de chaque côté de la ligne médiane, qui est aussi plus lisse que dans ïinuncta et avec une tendance à se caréner. Un seul exemplaire, de Madrid (ma collection). 3. MeNACCARUS OVALIS Put. Long. 5 mill. Celte espèce, plus petite et surtout proportionnellement plus étroite que le M. arenicola, est facile à en séparer par les caractères suivants : T^otcs sur des Hémiptères. 13 Le ventre, comme tout le dessous du corps, est entièrement pâle, sans aucun point brun ; le dessus du corps en présente seulement quelques- uns sur la tête et sur le pronotum, où ils forment de chaque côté le com- mencement d'une ligne latérale interrompue après le milieu, entre le disque et la dilatation marginale ; le milieu des cories offre des taches brunes formées par la réunion de ces points bruns. L'exocorie, et c'est là le caractère le plus remarquable, ne présente pas de dilatation basiiaire, son bord externe n'est pas sinué, et elle forme de la base au sommet une bande d'égale largeur, entièrement pâle et sans points bruns. Cories coupées obliquement de dedans en dehors, plus longues que l'écusson à l'angle externe, plus courtes à l'interne. La tranche abdominale, bien moins dilatée que dans le M. arenicola, montre â peine quelques points bruns près des intersections. Épines des tibias moins nombreuses, celles des cuisses remplacées par de longs poils flexibles. Biskra (chasses de MM. Lethierry et Marmottan). U. Menaccarus hirticornis Put. Long. 7 1/2 mill. Entièrement d'un pâle flavescent en dessus et en dessous, sans mélange de points bruns. Antennes hérissées, surtout sur les articles deuxième et Iroisième, de longs cils raides et nombreux. Bords de la tète, marge laté- rale du pronotum et portion basiiaire externe de l'exocorie portant des cils longs, raides et régulièrement espacés (7 à l'exocorie, 1k au prono- tum). Cories de la longueur de l'écusson au côté externe, un peu plus courtes au côté interne. Exocories un peu dilatées extérieurement à la base, mais moins que dans le M. arenicola. Tibias avec de nombreuses épines noires ; cuisses avec quelques petites épines noires et de longs cils flaves. Cette espèce, plus grande que le M. arenicola, se distingue facilement de toutes celles décrites par sa couleur uniforme et surtout par les cils des antennes et de la base de l'exocorie. Bone. M. Olivier-Delamarche (ma collection). 14 A. PCTOW. 5. Bagrada {Nitilia Muls.-Rey) elegans (Fieb., inéd.). (PI. 1, fig. 2, 2 a, 2 6 et 2 c.) Long. U mill. Dessus du corps fortement ponctué, noir, avec des dessins flaves. Tête noire en dessus; joues avec une bande transversale flave qui part des yeux et remonte un peu en avant le long du clypéus, qui reste noir. Pro- notum noir, avec une bande longitudinale flave médiane, un peu dilatée en arrière, et qui en avant se continue avec le bord antérieur et les bords latéraux ; la bordure latérale laisse pourtant aux angles antérieurs une étroite bordure noire; une très-petite tache flave de chaque côté sur le disque et un peu eu avant, et une autre au bord postérieur un peu en dedans des angles. Écusson à sinuosité latérale située à peu près au miheu des côtés , noir, avec l'extrémité et de chaque côté une bande flave allant de la base jusqu'au milieu des côtés. Exocories flaves, avec une bande longitudinale noire, étroite et n'atteignant ni la base, ni l'extrémité. Méso- corie noire, avec deux petites taches flaves, Tuae contiguë à l'exocorie, l'autre isolée au milieu du tiers postérieur. Membrane transparente, avec l'angle interne largement noir. Dos de l'abdomen noir, une petite taclie flave à chaque intersection de la tranche abdominale. Dessous du corps flave lavé de rougeûtre ; poitrine ponctuée de noir; ventre avec une bande longitudinale d'un noir bleuâtre de chaque côté ; dernier et avanf-dernicr segment avec une tache médiane de même couleur; tranche abdominale avec une petite tache noire à la partie antérieure de chaque segment. Cuisses avec des points et des taches noirs. J'ai trouvé un seul individu de cette jolie espèce à Aranjuez, et lui ai conservé le nom que Fieber lui avait assigné dans notre correspondance. 6. SpATHOCERA tJTàLI Put. D'un noir grisâtre ; tibias jaunâtres, avec quelques anneaux noirs. Tête granuleuse» munie en avant d'épines moins longues que dans la S. Dal- Notes sur des Hémiptères. 15 manni ; deux élévations longitudinales sur le vertex un peu en arrière et entre les yeux. Premier article des antennes très-épais, un peu plus long que le deuxième ; le troisième subcylindrique, à peùie dilaté au sommet et entièrement jaunâtre ; le quatrième ovoïde, plus petit que chez la S. Daù- manni. Pronotum fortement rétréci en avant, ses bords latéraux carénés ; angle latéral postérieur terminé par une pointe aiguë, dirigée obliquement en arrière, et précédé d'une petite sinuosité qui le fait paraître double ; bord postérieur prolongé de chaque côté de Técusson en un lobe terminé en arrière par un angle tres-aigu; sur le disque, les carènes, qui sont de chaque côté de la ligne médiane, sont remplacées en avant de la voussure transverse par deux forts tubercules allongés. Tranche abdominale large, granuleuse et chargée sur chaque segment de reliefs obliquement trans- verses terminés extérieurement par un tubercule. Cette espèce, qui a la taille de ses congénères, est bien distincte par la forme du troisième article des antennes , le prolongement anguleux du pronotum, ses tubercules, les reliefs de la tranche abdominale, etc. Bone. M. Olivier- Delamarche (ma collection). Obs. La iS. obscura Germ. ayant été confondue par MM. Mulsant et Rey avec la S. lobata, je crois utile de donner le tableau dichotomique des espèces de ce genre : 1. Troisième article des antennes spatuliforme, dilaté et aplati depuis la base jusqu'à Textrémité ... 2. — Troisième article des antennes subcylindrique et dilaté seulement près de l'extrémité 3. 2. Couleur ferrugineuse. Tranche abdominale presque unie en dessus. Premier article des antennes large, plus court que la tête; troisième dilaté brusquement à partir du premier quart et échan- cré à l'extrémité laticornis Schill. — Couleur d'un noir cendré. Chaque segment de la tranche abdominale avec une carène transverse élevée extérieurement en tubercule. Premier ar- ticle des antennes un peu plus long que la tête ; troisième dilaté graduellement dès la base jus- qu'au sommet, qui est tronqué droit obscura Germar, 3. Troisième article des antennes à peine dilaté au 16 A. PCTOK. sommet et entièrement ferrugineux. Pronotum avec un très-fort tubercule de chaque côté de la ligne médiane, un peu après le milieu de sa lon- gueur. Tranche abdominale très-fortement caré- née et tuberculeuse Siàli Put. — Troisième article des antennes très-dilaté et noir au sommet. Pronotum avec une carène de chaque côté de la ligne médiane h. û. Joues armées en devant d'une seule dent. Un léger relief sur chaque segment de la tranche abdo- minale. Premier article des antennes à peine aussi long que le deuxième lobata H. S. — Joues armées de trois ou quatre dents. Tranche abdominale unie en dessus. Premier article des antennes plus long que le deuxième Dalmanni Schill. Obs. Le genre Palethrocorîs Kolen. ne diffère des Enopbps que par une dilatation du troisième article des antennes analogue à celle que Ton remarque dans les Spaihoccra laticornis et obscura ; il faut donc supprimer le genre de Kolenati, si on ne veut pas, ce qui serait fort inutile, en créer un nouveau pour les deux espèces précitées. 7. Ophthalmicus timidds Put. Forme et taille de l'O. mcgacephahis. Noir, brillant, avec une fine pubescence couchée sur le pronotum et les élytres. Tête rougeâtre, vertex rembruni; antennes noires, dernier article roux. Pattes rousses, ainsi que le pourtour des cavités cotyloïdes. Bord externe des cories étroitement roussâtre, surtout à sa base. Pronotum plus large que long, un peu rétréci en avant, à ponctuation extrêmement forte, sauf sur une légère élévation transverse un peu après le bord antérieur et aux angles postérieurs, où elle n'existe pas. Écusson fortement ponctué, avec le milieu un peu relevé en carène et lisse. Cories avec trois lignes de points le long du bord scu- tellaire; le reste, lisse, présente seulement trois ou quatre points super- ficiels sur la partie moyenne de la corie, vers le dernier quart de sa lon- gueur ; bord externe séparé du reste de la corie par une strie ponctuée Notes sur des Hémiptères. 17 qui disparaît à partir du quart postérieur. Membrane légèrement en- fumée. Biskra (collection Lethierry). 8. Proderus amabilis Put. D'un noir de poix passant au roussâlre foncé sur les pattes , l'épistome et le bord postérieur du pronotum. Cories des hémiélytres pâles flaves- centcs, avec des lignes longitudinales de points enfoncés, bruns. Mem- brane noirâtre, avec une belle bordure blanche qui s'arrête au bord basilaire. Cette espèce, remarquable par sa coloration, diffère aussi du P. flavipes par les caractères suivants : sa taille est très-légèrement plus faible ; le pronotum est un peu moins allongé, et sa ponctuation, nulle sur le disque, est un peu plus faible à sa partie postérieure ; l'écusson est aussi plus faiblement ponctué. Biskra (collection Lethierry). 9, Rhyparochromus impressicollis Lucas. M. H. Lucas, obligé de se conformer au règlement suranné et égoïste du Muséum de Paris, n'ayant pu m'envoyer en communication les types de ses descriptions d'Hémiptères d'Algérie, a eu l'obligeance de les faire voir h mon ami M. Lethierry, dans un de ses voyages à Paris, et j'ai pu, par son intermédiaire , vérifier la synonymie de quelques espèces cri- tiques. Il résulte de cet examen que le Rhyparochromus impressicollis H. Lucas est identique au Notochilus Gandolphei Put. Il ne m'appartient pas de décider si, en raison de l'antériorité, le nom de M. W. Lucas doit prévaloir ; je dois seulement présenter mes excuses d'avoir créé un nom nouveau; ces excuses seront sans doute accueillies, si on remarque que Fiebcr a ci'u reconnaître dans l'espèce de M. H. Lucas un Arlhcneis, genre si diffé- rent; et surtout si on considère que la description latine de M. H. Lucas donne les tibias antérieurs épineux, la description française les fémurs (1873) 2 18 A. PUTON. antérieurs épineux, et enfin la figure grossie au trait de la patte anté- rieure donne le fémur mulique comme le tibia. Cela est suffisant, à mon avis, pour faire considérer la description de M. H. Lucas comme non avenue. Dans ma description du Notochiliis Gandolphci j'avais remarqué qu'il est anormal dans ce genre ; il doit, en effet, rentrer dans un genre récent de Ficher (Thaumastopus). Cependant le Noiochilus Abeillci Put., qui a comme lui une forme allongée, fait à peu près le passage et se rapproche davantage du genre Tapkropeltus Stâl. Je ne doute pas que de nouvelles découvertes, si on ne veut pas faire autant de genres que d'espèces, ne mettent dans l'obligation de réunir les Notochilus , Thaumastopus et TaphropeUus. Obs. Le Bhyparochromus viarginicotlis II. Lucas est aussi une espèce très-voisine du Tlu Gandolphci, mais qui paraît distincte, d'après l'inspec- tion du type. 10. MONANTHIA {Tropidochila) Olivieri Put. Long, h mill. Ovalaire-allongée , glabre, brillante, pronotum et élytres flavescents pâles, sans taches. Tête noire, ponctuée, avec deux petites épines très- courtes et parallèles sur le front. Antennes noires, le troisième article plus mince que le second, d'un brunâtre foncé. Dessous du corps noir, avec les rebords du sillon rostral flaves , ainsi que les bords des cavités cotyloïdes ; pattes entièrement flaves, les tibias un peu épaissis intérieure- ment dans leur moitié basilaire. Pronotum très-étroit en avant et très-large en arrière, portant en avant une plaque réticulée arrondie en arrière, où elle s'étend jusqu'à la dépression transverse ; disque avec trois carènes peu saillantes, lisses, non réticulées, la médiane partant du bord anté- rieur jusqu'à l'extrémité du prolongement scutellaire ; les latérales, par- tant seulement du bord postérieur de la plaque réticulée, s'affaiblissent en traversant la voussure du pronotum et aboutissent à la moitié des côtés du prolongement scutellaire. Cories à cellules fines; rebord latéral presque horizontal, un peu plus large sur une faible étendue près de la base, où il présente deux rangées de cellules, pour n'en offrir bientôt plus qu'une seule jusqu'à l'extrémité. Ilotes sur des Hémiptères. 19 Diffère de la M. costata par la bordure des cories bien plus étroite; de la gcnicidata par Tabsence de pubescence sur les carènes et bordures, ses cuisses jaunes; de Ycrrjngu par les cuisses et les tibias jaunes; des lilura et stacliydis par l'absence de taches noires sur le dessus du corps. Elle a un peu l'aspect de Valbida, mais elle est moins longue, moins étroite; les antennes sont plus grêles, surtout le troisième article qui est plus étroit que les deuxième et quatrième ; les cuisses ne sont pas noires ; la bordure externe des élylres est plus large, avec des cellules plus apparentes, etc. Bone (Algérie). Reçue de M. Olivier-Delamarche, à qui je suis heureux de la dédier. 11. Aradus flavomaculatds Lucas. Cette espèce ayant été trouvée en Corse par M. Damry, je crois utile d'en donner une nouvelle description : Antennes d'un jaune pâle , le premier article noir ; deuxième article d'un tiers seulement plus long que le troisième ; quatrième article d'un quart plus court que le troisième. Bec noirâtre, atteignant les hanches antérieures ; mésosternum complètement sillonné. Couleur noire, opaque, veloutée, une tache rougeâtre à l'extrémité de chaque segment de la tranche abdominale; pattes plus ou moins brunes; membrane blanchâtre, avec des taches noirâtres. Pronotum légèrement rétréci de la base au sommet, ses bords latéraux non angulés, à crénulation extrêmement fine et régulière, à peine visible ; angles antérieurs et postérieurs arrondis ; bord postérieur presque droit, c'est-à-dire sans prolongement en forme d'oreille de chaque côté de l'écusson. Disque à quatre carènes bien nettes, les deux médianes presque parallèles, entières, les deux latérales disparaissant au tiers antérieur; une élévation allongée près du bord pos- térieur, entre la carène latérale et le bord externe. Bords de l'écusson relevés en carène. Cories à peine dilatées à la base, qui est à peu près de la même largeur que le milieu de l'abdomen. Celui-ci allongé, peu dilaté sur les côtés, de sorte que les bords sont presque parallèles. Cette espèce a la taille et la forme de VA. lugubris, mais elle en est très-différente par les angles antérieurs du pronotum arrondis, la longueur des antennes et du bec, etc. 20 A. PdTON. 12. Arabes cedri Put. ; . Long. 6 à 7 mill. Ovalaire, très-rétréci en avant et très-dilalé en arrière. Entièrement d'un brunôlre terreux, un peu plus pâle sur les intersections abdomi- nales. Deuxième article des antennes d'un quart à peine plus long que le troisième ; quatrième d'un tiers plus court que le troisième. Pronotum très-fortement rétréci de la base au sommet, ses bords latéraux dentés en scie ; angle antérieur assez aigu , angle postérieur arrondi ; bord posté- rieur très-fortement écliancré devant l'écusson et formant de chaque côté de celui-ci un lobe arrondi et très-prononcé en forme d'oreille. Écusson plus élevé dans son tiers basilaire que dans les derniers tiers, excavé sur ceux-ci, légèrement caréné au milieu dans toute sa longueur. Cories un peu dilatées en dehors à la base, rétrécies ensuite jusqu'à l'extrémité ; membrane noirâtre, à nervures blanchâtres, n'atteignant pas rextrémité de l'abdomen. Tranche abdominale très-large. Trouvé à Batna, sous des écorces de cèdre, par M. Lelhierry. (Sa collection.) 13. Myiomma Fieberi Put. (1) (PI. 1, %. 3.) (Petites Nouvelles eniomologiques, n° kh') Je n'ai rien à ajouter à la description que j'ai donnée de ce remarquable (1) Depuis l'envoi de celle note à la Sociélé, et au moment de mettre sous presse, me sont arrivés les dessins de la collection Fieber, dont M. Lelhierry et moi avons fait l'acquisition. Cela me permet de publier en même temps que celui-ci les dessins des deux espèces connues d'Isometopus (pi. 1", fig. 4 et 5), dont les descriptions n'ont pas besoin d'être répétées ici, et de compléter ainsi sur la même planche une Notes sur des Uèmipteres. 21 insecte de la famille des Isométopides (1); je suis seulement heureux de pouvoir offrir à la Société un dessin de cet insecte, que le docteur Fieber a fait quelques jours avant sa mort. Ce dessin, très-exact dans ses détails, donne cependant une forme trop parallèle à mon insecte, qui est très- rcgulièrement ovalaire, surtout chez la femelle. J'ai vu Tété dernier à Tarbes un exemplaire de cet insecte dans la col- lection de M. Pandellé, qui l'avait pris dans les Hautes-Pyrénées. l/l. PSYLLA DELARBRÊI Put. Long, c? 2 mill. ; ? 2 1/2 mill. (sans les ailes). D'un jaune pâle ou flavescent, avec quelques segments abdominaux monographie iconographique de cette petite famille, qui, jusqu'alors, ne se compose que de trois espèces. Les détails au trait reproduits sur la planche, fig. 3 o a Z g, représentent la tête et le pronotum du Myiomma vus de face, de côté et d'en haut, l'aile supérieure, la nervation de l'aile inférieure et le dessous du corps. J'ajoute enfin à la planche les dessins des Podops dilatata et Bagrada elegans, qui ont été faits aussi par Fieber sur les insectes que je lui avais communiqués. (1) Je crois cependant utile de reproduire ici cette description : « Ce genre nouveau, de la famille des Isométopides, diffère surtout du genre Iso- metopus par les caractères suivants : Tête petite, mais très-saillante, non compri- mée d'avant en arrière, triangulairement terminée en pointe en bas. Yeux énormes, occupant tout le dessus de la tête et ne laissant entre eux qu'un étroit espace rectan- gulaire où se trouvent les ocelles. Bec presque aussi long que le corps. Premier article des antennes très-court, à peine visible ; le second épais, cylindrique, scabrc, plus long que la tête et le prothorax réunis. Cellule de la membrane bien indiquée et avec des indices de la petite cellule. « Corps ovalaire, déprimé en dessus et couvert de rugosités très-fortes, surtout sur le clavus. Bords latéraux du pronotum rebordés, réfléchis ; bord postérieur très- fortement écliancré. — D'un noir un peu brunâtre ; extrémité de l'écusson et base du cuneus d'un blanc d'ivoire et lisses. Cuisses roussàtres, tibias annelés de roux. — Long. 3 1/2 mill. « Ce genre remarquable, qui rappelle certains Diptères par la forme de sa tête, a été trouvé à la Sainte-Baume (Var). Il est d'une extrême agilité, et évite le doigt qui veut le saisir dans le parapluie par des mouvements giratoires analogues à ceux des Gyrinus. » 22 A. PUTON. rembrunis ; ventre souvent en partie vert pâle chez la femelle. Antennes longues et grêles, les quatre ou cinq derniers articles bruns ; troisième article un tiers plus long que le quatrième. Vertex un peu plus court au milieu que la moitié de sa largeur en arrière entre les yeux ; un point enfoncé noir de chaque côté du sillon médian ; bord postérieur arqué ; cônes frontaux bien visibles d'en haut, un tiers plus courts que le vertex, lin peu divergents, obtus au sommet. Pronotum avec deux points noirs enfoncés de chaque côté, ses bords antérieur et postérieur un peu arqués; métanotum avec des traces plus ou moins sensibles de quatre bandes lon- gitudinales brunes. Pattes pâles, avec les cuisses quelquefois légèrement rembrunies en haut ; ongles bruns. Ailes transparentes, mais avec une teinte légèrement jaunâtre, ou enfumées, surtout vers le sommet; ova- laires, arrondies au sommet; leur plus grande largeur vers le milieu; sligma très-peu marqué ou nul; nervures d'un brun pâle; pétiole de la première fourche du cubitus (la plus interne) deux fois aussi long que la première branche de cette fourche ; deuxième branche très-longue et arquée; pétiole de la deuxième fourche assez fortement arqué, plus de deux fois aussi long que la deuxième branche de cette fourche, qui est presque droite, la première branche très-peu plus courte que la deuxième. Ç. Pointe géaitale conique, à base large, à extrémité très-aiguë ; la valve inférieure aussi longue que tous les segments précédents réunis. d*. Pièce génitale antérieure jaunâtre, très-longue, plus longue d'un tiers que les postérieures ou tenailles, présentant, vue de côté, l'aspect d'une grande lanière d'égale largeur de la base au sommet, qui est un peu obli- quement tronqué. Tenailles jaunâtres, avec le sommet noir, notablement biarquées en S quand on les regarde de côté, un peu divergentes, mais presque droites quand on les regarde en arrière. Cette espèce est extrêmement voisine de la P. spariiophila Fôrst.; elle en diffère par la taille notablement plus grande, les cônes plus longs, quelques dilTérences dans les nervures, et par les tenailles du mâle, qui sont arquées vues de côté, tandis qu'elles sont droites et plus grêles dans la P. spariiophila. Trouvée en juin au Lioran (Cantal), sur le Genista Dclnrbrei, à une altitude de 1,200 mètres environ. Elle était extrêmement commune, et peut-être que si on la recherchait en automne on trouverait des individus à teinte plus foncée et à dessins plus caractéristiques. Noies sur des Hémiptères: 23 §11. IWotes de synonymie. Crocistelhus ? Waltlii Fieb. — c? éereus Fieb. Sciocoris macrocephaliis Fieb. — $ basalls Fieb. Dasycoiis hirsutus Fieb. — dorsalis Muls. et Rey. Aoploscelis bivirgatus Costa. — bilineatus Fieb. Lasiocoris anomalus Kol. — crassicornis Luc. (Lygasus). Mpgalonotus niger Fieb. — "puncticoUis Luc. — ? inctuosus Luc. Neurocladus = . brachiidens Duf. (Acanthocnemis Sign.). — atcr Fieb. Oxycarenus moclestus Fall. — quinqucmacidatus Muls. et Rey (Pachymerus). Scoloposcelis pulchella Zett. — Rogeri Baer. — crassipes Flor. Mcgacœlum ... infusum H. -S. — Letliicrryi Fieb. (Calocoris) (1). (1) Le type de cette espèce, que je possède, provient du département des Landes et m'a été envoyé anciennement par M. Éd. Perris. Je possède aussi le dessin fait par Fieber de cet insecte, et je ne vois rien, ni dans l'un ni dans l'autre, qui dis- 24 A. Pdtow. Calocoris falvomaculatus De Géer. — feinoralis Luc. Calocoris bimaculatus HofT. — Sclmiidtii Fieb. — tetraphlyctis Garb. Lopus mat Rossi. — var. fuLvomarginatus Dono^. — miles Dgl. Scott. — lineolatus Brullé. Bothynotus pilosus Boh. (1). — Minki Fieb. — Fainnairei Sign. (Capsus). Cyphoderaa instabile Luc. — Mcycr-Duri Fieb. Lygus apicalis Fieb. — Putoni Meyer-Dûr jEtorhinus bilineatus Fall. — Kirschbaumii Flor. Orthocephalus miiior Costa. — d* minutus Luc. — ? c5* rugicoLlis Luc. Tyttus pygmaeus Zett. — pellucens Boh. Plagiognatus infuscatus Fieb. — -pallidus IMeyer-Dûr (Orthotylus). tingue le Calocoris Lethierryi du Megacœlum infusum. Cela fait penser que ces deux genres, comme bien d'autres de cette famille, doivent être réunis, et que les bases de la classification des Capsidcs sont encore à trouver. (I) Cette espèce, du Nord de l'Europe, a été trouvée à Rouen par M, Deschamps et dans le département du Nord par M. Letliierry. C'est pour ce fait que je ne crois pas me tromper en rapportant à cette espèce le Capsus Fairmairei, découvert dans la baie de la Somme par MM. Signoret et Fairmaire. Notes sur des Hémiptères. 25 Macrotylus luniger Fieb. — albopunctatus Garb. (Malacocoris). Agalliastes albipennis Fall. — var. tibialis Fieb. — var. artemisise (Becker). Agalliastes obscurellus Fall. — Meyeri Fieb. Nabis viridulus Spin. — var. palUdus Eversm. (d'après le type). Coriza Stàli Fieb. — satina Put. — lœvis ïhoms. Zygina rubrovittata Lethierry. — ericetorum J. Sahlb. §ni. IVotes de géographie entomologique. Tarisa subspinosa Germ. — Biskra (M. Lethierry). Holcostethus Jani Fieb. — Toulouse (M. Marquet). Chroantlia ornatuta H. -S. — Bone (M. Olivier-Delamarche). Tiemocoris Fallenii Sahlb. {Aoptochilus marginatus Fieb.). — Romilly (Eure) (M. Deschamps). Arenocoris spinipcs Fall. — Vosges, un seul exemplaire. Peritreclius puncticeps Thoms. {nubitus Fieb. nec Fall.). — Toute la France. Trapezonotus dispar Stâl. — Paris, Vosges, Isère, Rouen, etc. 26 A. PnON. — Notes sur des Hémiptères. Monantliia ragusnna Fiels. — Aude (M. Jean). Acdropù setimlosa Fieb. •— Provins (M. Bouteiiler), Rouen (M, Des- champs). Pachypterna Fiebcri Schm. — Col d'Hyzoar (Hautes- Alpes), sur le Pin combro. Diclirooscytiis valcsianus Meyer. — Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne), sur les Genévriers. Stiphrosoma clcadifrons Costa. — Avignon (M. Nicolas). Stiplirosoma crytlirolcptum Costa. — Saint-Tropez (Var). Plulycranus Er beri Fieh. — Hérault, Gênes, Algérie, Portugal, etc., sur le Spartium juncemn. Cypiwdema instabilc Luc. — Montauban. Agalliashs onustu?, Fieb. — Cette et La Nouvelle, au bord de la mer, sur un Ckcnopodium. Hypsitylus prasinus Fieb. — Aigues-Mortes, sur le Daphnc gnidium. Leptopus Dufourii Sign. — Bone (M. Olivier). Metapterus linearis Costa. — Avignon (M. Nicolas). Pasira basiptcra Stâl. — Bone (M. Olivier). Beduvnis {Opsiccetus) viUosiis Fab. — Bone (id.). lîydrometra Costx H. -S. — Alpes, Hautes-Pyrénées, Gavarnie. Coriza Stali Fieb. ~ Dunkerque, Aigues-Mortes, Corse ; marais salés. Coriza Rogenhoferi Fieb. — Bone. Coriza dcntipcs Thoms. — Vosges. Caloscelis Wallengreni Stâl. — Avignon (trère Tlielespbore). Helicoptera marginicollis Spin. — Aigues-Mortes, sur le Chêne. Cicadtda salsotœ Put., Petites nouvelles, n° M. — La Nouvelle, en juin. Zygina tamaricis Put., Petites nouv., n" !xh. — La Nouvelle et Aigues- Mortes, en juin. ESSAI ' SCR LES COCHENILLES ou GALLINSECTES (HOMOPTÈRES — COCCIDES), lOe PARTIE (1), Par M. le docteur V. SIGNORET. (Séance du 13 Novembre 1872.) Genre fjîchfensîa Signoret. Dans le courant de Tannée dernière, nous avons reçu de notre ami et collègue M. Lichlenstein une espèce de Lécanites vivant sur le laurier-tin : espèce recouverte d'une pellicule formée d'un tissu cotonneux. Nous-même avons récolté h Montpellier, pendant le mois de décembre 1872, plusieurs exemplaires de cette Cochenille, que ses caractères, à première vue, rap- procheraient des Eriopellis étudiés par nous en 1871 , page 1x12 de nos Annales. En effet, comme eux ils paraissent enveloppés dans un sac formé d'une couche cotonneuse qu'ils ne sécrètent qu'après la fécondation, seu- lement l'espèce n'est que recouverte et non enveloppée. De plus, nous ne pourrions la placer dans le genre Philippia, car les antennes ont six articles dans ce genre et huit dans celui-ci. Nous ne pouvons pas non plus la classer dans le genre Pulvinaria, car au lieu d'une masse coton- (1) Voir Annales 1868, p. 503 et 829; 1869, p. 97, 109 et 431 ; 1870, p. 91 et 267; 1871, p. 421, et 1872, p. 33. 28 V. SiGNORET. (20i) neuse en dessous, c'est une pellicule en dessus, encore bien que plus tard on trouve une agglomération de coton dans laquelle sont enfoncés les œufs. Nous sommes donc forcé de créer pour cette espèce un genre nouveau dont les caractères sont les suivants : Espèces aplaties, ayant huit articles aux antennes, et recouvertes, à la dernière période de leur existence , après la fécondation , d'une pellicule formée d'une couche cotonneuse qui les enveloppe de toute part, moins la partie fixée à la plante et pondant ses œufs dans un amas cotonneux, comme dans le genre suivant. LiCHTENSIA VIBURNI Licllt., mSS. (PI. 2, fig. 7 et 7 a.) Jaune, aplatie, largement ovalaire, de A à 5 millimètres de long sur 2 à 3 de large; filets rostraux courts, l'anse formée par eux n'atteignant pas les jambes intermédiaires. Antennes de huit articles (pi. 2, fig. 7), le troisième le pins long, les quatrième et cinquième égaux, le septième le plus court, le huitième un peu plus long que le sixième, mais moins long que le cinquième ; les pattes courtes, les tibias plus de deux fois plus longs que les tarses; le crochet court, accompagné de quatre digitules, dont les deux courts en cornet très-évasé, les deux longs insérés très-près l'un de l'autre. L'anneau génito-anal offre huit poils longs. Les filières du pourtour courtes, à extrémité tronquée; sur le derme, des filières en forme de tubes assez longs et d'autres sous forme de pores. Le menton est presque triangulaire, deux fois plus large que long. A l'état de larve, les antennes n'offrent que sept articles, le troisième et le quatrième les plus longs et égaux, le cinquième et le sixième les plus courts, le septième presque aussi long que le sixième , si même il ne le dépasse. Les jambes sont très-courtes, et le tarse est plutôt plus long que plus court que le tibia. Le mâle est jaune brun, avec l'abdomen plus clair. La tête est presque noire et offre quatre yeux et quatre ocelles. Les antennes sont de dix articles, dont les troisième, quatrième, cinquième et sixième les plus longs; sur le dernier on remarque trois poils boutonneux. Les élytres offrent, le (205) Essai sur les Cochenilles. 29 long de la nervure radiale , une nébulosité. Le balancier n'a qu'un poil. L'abdomen est arrondi et présente sur le dernier segment deux poils épi- neux ; au milieu et sur les côtés, deux autres poils ; entre ces deux séries, deux très-longues soies. Le stylet est épais, court, à peu près d'un quart de l'étendue de l'abdomen. Nous avons récolté des larves en grande quantité en décembre et janvier. Nous avons trouvé aussi bon nombre de dépouilles de grosses femelles enveloppées de leurs manteaux de coton. La manière rapide dont se forme cette pellicule cotonneuse est extraordi- naire. Ayant reçu de M. Lichtenstein beaucoup de feuilles chargées de femelles, et encore nues, au bout de quarante-huit heures elles étaient presque toutes devenues invisibles et Ton n'apercevait plus que des nids blancs. Dans l'hiver, les femelles étaient desséchées et repoussées vers l'extrémité céphalique de l'enveloppe, et le reste était rempli d'œufs mêlés de matière cotonneuse, comme dans le genre Pulvinaria. Genre Pulvinaria Targioni. Ce genre se trouve formé de toutes les espèces de Lécanites présentant en dessous du corps, et à la dernière période de leur vie, un amas plus ou moins considérable de matière cotonneuse céro-résineuse, dans laquelle, à Texamen, on trouve les œufs de la génération future. D'abord peu con- sidérable, cet amas de matière blanche s'accroît au fur et à mesure de la ponte et de la naissance des embryons qui tendent eux-mêmes à l'aug- menter, soit en la rendant plus divisée, plus légère par leur pérégrination à travers la masse même, soit qu'ils sécrètent eux-mêmes un peu de cette poussière qui devient tellement abondante qu'elle envahit les rameaux des plantes qui l'environnent. Quelquefois cette matière fait pour ainsi dire corps avec la carapace de la mère, comme dans les P. vitis, ribcsiœ, etc. ; d'autres fois cette cara- pace desséchée tombe, et alors on ne voit plus que la masse neigeuse, comme dans les P. camclicola, hederw, etc. Le fait seul de cette matière cotonneuse plus ou moins considérable est-il suffisant pour conserver ou pour mieux dire créer un genre ? nous 30 V. SiGNORET. (206) ne le croyons pas, si à cela ne venait en même temps se joindre le carac- tère d'espèces toutes plus ou moins aplaties. Quelques-unes sont plus ou moins arrondies, mais généralement plus longues que larges ; nous parlons des individus arrivés à l'état le plus avancé, de ceux qui, fécondés, ont déjà expulsé leurs œufs ; car, dans l'état jeune, ainsi que dans l'état adulte, les espèces du groupe des Léca- nites se ressemblent toutes. Il serait donc difficile de donner des caractères génériques, encore bien qu'ils doivent en présenter, résidant surtout dans la forme et le nombre des articles des antennes , les rapports des tarses avec les tibias, la lon- gueur des filets roslraux, la forme du menton, etc., que d'après Tétat peu avancé de l'élude de ce groupe il serait impossible d'indiquer; car il fau- drait posséder un grand nombre d'espèces qui nous manquent et pouvoir les étudier à l'état frais, ce que nous n'avons pu faire que pour un petit nombre d'entre elles. Ce n'est donc qu'après l'accouplement que la femelle prend toutes les formes que nous connaissons et qui servent pour le moment à créer des genres. Il resterait l'étude du mâle qui pourrait servir aussi pour les caractères génériques ; mais il faudrait les posséder tous, et malheureusement, comme ils sont très-difficiles à trouver, nous n'en connaissons qu'un petit nombre. Nous avions d'abord cru trouver un caractère dans la forme de l'avant- dernier segment de l'abdomen, qui présente un appendice de chaque côté (pi. 2, fig. 1 h), mais nous avons vu ce caractère dans d'autres genres : de générique, il devient donc spécifique. Nous ne pouvons donc rien indi- quer de particulier à ce genre par rapport au mâle, qui sera appelé plus lard à fournir, croyons-nous, de bons caractères résidant dans la forme de la tête, le nombre des ocelles, la forme du balancier ; quant à présent nous nous bornerons à rappeler des caractères généraux, dont la plupart conviennent à tous les Lécanites. Têle plus ou moins globuleuse, présentant quatre yeux et deux à quatre ocelles. Antennes grêles, longues, pubescenles, de dix articles, générale- ment le quatrième le plus long et offrant quelques poils boutonneux plus longs que les autres (pi. 2, fig. 1 c). Thorax très-grand, presque en forme de losange, avec une bande transverse. Abdomen à peine plus long, quelquefois plus court que le thorax et terminé par une armuie copula- trice un peu recourbée en dessous et accompagnée de chaque côté par (207) Essai sur tes Cochenilles. 31 deux longues soies formées par une sécrétion résino-soyeuse fournie par une plaque de filières composée de points enfoncés et de poils autour desquels cette matière s'agglomère et s'allonge au fur et à mesure qu'elle est sécrétée (pi. 2, fig. 1 6 et 1 h). 1. PuLviNÂRiA ÂRTEMisiiE Lichleustein , mss. (PI. 2, fig. 5). Une des plus petites de ce groupe, car elle a tout au plus 2 millimètres. Elle forme une petite plaque arrondie, d'un noir grisâtre, très-plissée, mais offre, en proportion de sa grandeur, une masse énorme de matière cotonneuse qui, quelquefois, atteint le double de son étendue. Elle pré- sente un menton très-ovalaire, avec des filets rostraux très-longs , l'anse qu'ils forment atteignant les deux tiers de l'abdomen. Les antennes, fortes, sont composées de Imit articles, dont le troisième le plus long, les sui- vants presque égaux et de moitié moins longs, le dernier épais, avec un seul poil plus long que les autres; le second article, épais et large, offre un long poil. Les pattes ont un tarse un peu sinueux, un tiers moins long que le tibia, les digitules comme dans les autres espèces, les deux plus courts à peu près de même force. Cette espèce nous a été envoyée par M. Lichlenstein, qui l'a récoltée à Montpellier. Il ne faut pas confondre Pulvinaria artemisies avec C. nrtc- mîsise Rossi, qui entre dans le genre Ceroplastes. 2. Pulvinaria BETULiE Linné, Fabr. Dans l'état le plus avancé, cette espèce ressemble beaucoup au Pulvi- naria vitis, que nous prenons comme type du genre et comme terme de comparaison. Il est presque aussi long que large, rugueux, d'un brun foncé et recouvert, surtout sur la ligne médiane, de petits tubercules gri- sâtres, d'une forme allongée et qui sont formés d'une sécrétion soluble dans l'élher. L'échancrure anale est très-grande. 32 V. SiGNORET. (208) Nous ne pouvons donner de détails que pour la larve embryonnaire, qui est en ovale très-arrondi, très-large au niveau du thorax, avec les filets rostraux excessivement longs, l'anneau dépassant de beaucoup comme longueur l'abdomen, ce qui indique les filets rostraux comme étant le double plus longs que le corps, s'ils étaient étendus entière- ment. Les antennes offrent les deux premiers articles plus courts que d'habitude, le second avec deux petits poils, le troisième long, le qua- trième et le cinquième un peu plus longs que dans le P. vilis, le cin- quième présentant deux poils, dont un très-grand ; le sixième article très- mamelonné, épais, ramassé, offrant quatre poils plus grands que les autres. Les pattes sont assez longues, les tarses plus courts que les tibias, avec les digitules et les poils comme dans les autres Pulvinuria. 3. PULVINARIA CAMELICOLA nobis. (PI. 2, fig. û et 6.) Dans les serres à camélias on voit souvent un nid cotonneux blanc qui, à l'examen, fournit des œufs et des embryons d'un Lécanite. La coque du Lecanium a disparu, est tombée, ce que nous observons pour plusieurs espèces de Pulvinaria. Les nids sont longs de 6 à 7 millimètres sur 2 à 3 de large. Dans la planche 2, figure à, nous figurons la tête vue de derrière, de manière à faire voir les quatre yeux et les deux ocelles, et, figure 6, les antennes (Ç). En avril on trouve cette espèce à l'état adulte, et alors elle ressemble beaucoup au Lecanium hesperidwn, avec lequel elle ne peut être confon- due, ce dernier ne pondant pas ses œufs et ne formant pas de nid coton- neux. En mai, et même quelquefois en avril, on trouve aussi des écailles cireuses sous lesquelles se rencontre le mâle, ce qui distingue encore cette espèce de Y hesperidwn, dont le mâle n'a pas encore été signalé et que nous n'avons jamais pu trouver, soit dans les serres, soit dans les plantations d'orangers du Midi. L'embryon de celte espèce est deux fois et demie plus long que large, (209) Essai sur les CoehenilUs. 33 un peu plus large dans l'espace thoracique; les antennes de six articles, avec le troisième et le sixième les plus longs, les articles allant en dimi- nuant de la base à rextrémité, ce qui leur donne une forme conique allongée; les tarses, plus courts que les tibias, sont très-atténués vers l'extrémité ; les quatre digitules, très-visibles, offrent cette particularité d'être irréguliers; dans les deux plus courts il y en a un avecle bouton beaucoup plus large que l'autre, tout en étant plutôt grêle qu'épais. Au- dessus de l'échancrure de l'extrémité abdominale, au-dessus de l'anneau génito-anal, on remarque quatre petits poils. L'adulte est à peine une fois et demie plus long que large, en ovale arrondi, avec la plus grande largeur entre les deux échancrures stigma- tiques ; les antennes très-longues, de six articles, avec le troisième aussi grand que les trois derniers; les poils très-petits. Cependant nous avons trouvé des antennes présentant sept articles; mais nous pensons que ce sont des larves de mâles. Dans tous les cas ce serait le troisième article qui serait divisé en deux. Le mâle de cette espèce se métamorphose en avril et mai. Il est d'un blanc grisâtre un peu jaune. La tête est arrondie, légèrement garnie de poils à la circonférence, avec une protubérance en avant. Nous n'avons pu y voir que quatre yeux et deux ocelles (fig. à), les antennes longues, pubescentes. Les pattes, très-pubescentes, n'offrent que deux digitules accompagnant le crochet. Le prothorax est très-large, avec une petite bande transverse plus foncée que le reste. L'abdomen, beaucoup plus étroit, est à peine aussi long que le thorax. Le stylet, un peu plus court que l'abdomen, est accompagné de deux longues soies. L'avant-dernier segment présente de chaque côté, à l'angle apical du dernier segment, un appendice comme celui qu'on remarque dans le P. vilis. Nous avons trouvé cette espèce intéressante (qu'il ne faut pas confondre avec le Chermès camelix de Boisduval, qui est un Diaspide) dans les serres du Luxembourg, où elle nous a été signalée par M. Rivière, jardi- nier en chef, qui se fait un plaisir de mettre au service de la science les riches matériaux qu'elles peuvent contenir. (187o) sa V. SiGNORET. (210) A. POLViNARiA CARPINI Linné. (PL 2, fig. 8.) D'un rouge brunâtre , presque noir par place, avec une grande masse de duvet cotonneux renfermant les œufs et plus tard les embryons. C'est en mai que nous avons trouvé celte espèce, mais sans pouvoir plus tard rencontrer d'adulte, ni de mâle. Sa grandeur est de 6 à 7 millimètres de long sur Zi à 5 de large , beaucoup plus large en arrière qu'en avant, presque lisse , à peine quelques rugosités sur le pourtour. Antennes longues, de huit articles (pi. 2, fig. 8, ant., Ç) (1), le quatrième le plus long, le deuxième presque aussi long, le troisième et le cinquième les plus longs, grands ensuite et presque égaux, les sixième et septième d'égale lon- gueur, le huitième un peu plus long, avec sept poils; sur le second et le cinquième on observe un poil Irès-long ; sur le premier, le troisième et le quatrième, un poil court ; le sixième et le septième nous en ont paru dépourvus. Les pattes, longues, présentent un trochanter très-long , la cuisse aussi longue que le tibia et le tarse réunis, la pubescence très-rare et courte. Comme dans les autres espèces, deux digitules longs et deux courts ; le crochet court, large à la base et arqué. Le reste comme dans les Lécanites. Réaumur et Ratzeburg ont figuré cette espèce, que nous avons trouvée sur les vieux charmes, à Bellevue. 5. PULVINARIA CESTRI BOUChé. Cette espèce vit sur les Ccstrum Inbicus et autres Malvacées ; nous (1) Dans notre figure, nous ne savons comment cela se fait, mais, à la correction, nous n'avons pas vu qu'il manquait un article, le septième, qui est égal au sixième. Tous deux sont dépourvus de poils. (211) Essai sur as Cochenilles. 35 n'avons pas été assez heureux pour la t^'ouver, quoiqu'ayant visité plu- sieurs fois les serres du Luxembourg, où nons pensions la rencontrer; nous avons bien pris un Lécanile, mais du genre Lccanium et ne pou- vant, par conséquent, faire partie des Pidvinuria, et cependant l'espèce de Bouché ne laisse aucun doute dans l'esprit, d'après la description que voici : « Au milieu de son existence il ressemble beaucoup aux précédents {licsperidiim, bromcliœ); mais plus tard les femelles deviennent beaucoup plus grandes et produisent une quantité d'œufs enveloppés de laine blanche; ces masses d'œufs sont quelquefois trois ou quatre fois plus longues que l'insecte lui-même. Il produit plusieurs générations par an. On le trouve sur le Cestrum, dans les serres. » (Bouché, Garten. Insect., 1833, p. 50.) M. Boisduval, qui paraît l'avoir rencontré, ne donne pas une descrip- tion plus complète, de manière que cette description peut convenir à toutes les espèces de ce groupe. 6. PuLviNARiA EVONYMi Goureau. Nous ne connaissons pas cette espèce en nature, et voici la description qu'en donne l'auteur dans son ouvragé sur les Insectes nuisibles aux arbustes (1869), p. Ixl : « C'est vers la fin de mai qu'on peut voir ces insectes, qui sont alors très-reconnaissables par leur grandeur et par la couche épaisse de coton sur laquelle ils reposent. Ils ont la forme ovale, un peu atténuée à une extrémité qui touche l'écorce en un point, et échancrée à l'autre extré- mité placée sur un monticule de coton qui se prolonge derrière eux en pente -de Zi5° environ. L'insecte paraît comme une coquille mince, noi- râtre, longue de 8 millimètres sur 7 millimètres de large, qui touche la branche par son bord antérieur. Sous la pellicule en forme de coquille se trouve un nombre prodigieux de petits œufs rougeâtres et ovales; ils sont enveloppés par le coton qui les renferme comme dans un nid. Les œufs éclosent vers le 30 mai et les petits sortent de dessous leur mère par 36 V. SIGNORET. (212) l'échancrure postérieure. Leurs antennes paraissent formées de cinq articles et portent deux ou trois -poils assez longs et d'autres poils plus courts ; elles sont terminées par de^iar poils, dont un plus long. Les pattes sont très-courtes, terminées par un tarse qui semble composé de deux articles dont le dernier porte trois poils peu longs sur lesquels la petite patte s'appuie en marchant. « La mère, longue de 8 millimètres sur 7 millimètres de largeur, est brune, ovale, bombée, atténuée à la partie antérieure, échancrée au bout postérieur. Lorsqu'elle est vidée elle paraît ridée et d'un brun verdâtre. « Mâle inconnu. » La description du tarse nous semble fautive, ou du moins M. Goureau nous pnraît avoir réuni le tibia au tarse, car toujours le tarse n'a qu'un article. Les caractères indiqués pour les antennes nous paraissent aussi offrir une erreur : nous avons trouvé toujours six articles aux antennes des larves embryonnaires. 7. PuLViNARiA ? FAGi Hardy (186/i). Sous le nom de Coccus fagi, M. Hardy a publié une courte description d'une Cochenille qui occupe le tronc des arbres attaqués et forme une masse cotonneuse sale, dit-il. C'est dans le comté de Berwick (Angleterre) que cette espèce a été trouvée. Nous ne savons si on peut donner créance à une espèce si mal indiquée; mais nous pensons devoir la signaler, tout en nous demandant si ce ne serait pas ÏApliis du hêtre. 8. PULVINARIA FRAxiNi Lichleuslein, mss. Nous avons reçu de Montpellier, envoyé par notre zélé collègue M. Lich- leuslein, un Lécanite vivant sur le frêne et appartenant au genre Pulvi- naria. Nous ne pensons pas que cette espèce ait aucun rapport avec la Cochenille vivant en Calabre sur le Fraxinus ornus et produisant une espèce de manne. Quand nous disons produisant, nous nous servons d'une (213) Essai sur (es Cochenilles. 37 mauvaise expression, car ce n'est pas la Coclienille qui produit la manne ; celle-ci est un suc découlant de l'arbre à la suite de la piqûre de l'insecte. La manne (1) produite ainsi ne serait pas celle connue en pharmacie, pas plus que celle produite par le Coccus manniparus vivant en Asie sur un tainarix. Nous n'avons reçu que le nid cotonneux formé par cette espèce. La coque avait disparu, elle était tombée spontanément, comme cela se voit pour le P. camelicola. Le nid est allongé, un peu en forme de moule et simulant un sac avec une ouverture; c'est celte partie qui était recouverte par l'animal. Lavé à l'alcool, nous avons pu obtenir quelques larves embryonnaires difficiles à dessiner et à décrire, vu leur mauvais état de conservation ; elle nous a semblé se rapprocher beaucoup de la larve du Pidvinaria ribesiœ par les antennes et les pattes. L'anneau génilo-anal est accompagné de six poils. Elle est trois fois plus longue que large. Le corps est entouré de poils plus longs que dans toutes les autres espèces. Le menlon est en demi-cercle arrondi. L'anneau formé par les filets rostraux atteint à peine les pattes intermédiaires. Nous ne connaissons ni la coque femelle, ni le mâle de celte espèce, qui est remarquable par le peu de longueur des filets rostraux. 9. PULVINARIA GASTERALPHA Icery. (PI. 2, fig. 2 et 2 a.) D'un brun foncé, de forme ovalaire, acuminé aux deux extrémités, plan en dessus, très-convexe en dessous, la plus grande largeur au niveau de l'insertion de l'abdomen et celui-ci plus large en général que la partie antérieure dont il est séparé par un sillon transverse; échancrure posté- rieure très-grande, atteignant presque le cinquième de l'étendue de l'in- secle. Antennes insérées près du bord antérieur, les pattes antérieures un (I) La manne pharmaceutique suinte spontanément ou par suite d'incisions faites aux troncs des Fraxinus ornus et surtout du Fraxinus rotundifolia, qu'il ne faut pas confondre avec le frêne ordinaire (f . excelsior). 38 V. SiGNORET. (21Zj) peu au-dessons, et au delà de celle-ci le rostre et les filets rostraux : ceux- ci très-courts. Dans celte espèce la segmentation est très-prononcée, malgré même la ponfe des œufs qui se fait avec accompagnement d'une très-grande quan- tité de mntière cotonneuse. Cependant, après-celle-ci, la peau se dessèche et ne forme plus qu'une pellicule aplatie et très-ridée. Le dessus de l'insecte est faiblement ponctué sur son disque et présente quelques rides transverses, et, au tiers supérieur, deux impressions ou fossettes Iransverses. Le pourtour du corps est accompagné de poils courts. Les antennes (fig. 2, a) ont huit articles, dont le troisième et le sixième d'égale longueur et les plus longs, le quatrièuie court, de la grandeur du tiers des précédents. Nous observons un poil sur le premier, le deuxième et le septième article; le troisième nous semble mutique; le cinquième en présente trois au sommet, et le huitième huit à neuf, dont trois plus longs que les autres. Les filets rostraux sont courts. Les pattes sont longues, avec les tarses plus courts que les tibias et un peu sinueux, les digitules ordinaires, dont les deux plus courts offrent un cornet assez développé. Nous ne connaissons pas le mâle de cette espèce, qui paraît faire beau- coup de dégcàts aux plantations de cannes à sucre dans l'île Maurice. 10. Pdlvinaria lanatos Gmelin. Parmi les Lécanites, il y en a plusieurs qu'il nous a été impossible de nous procurer, et celui-ci est du nombre. Il est décrit par Geoffroy (tnsectes, III, 508, n" l/i) et figuré par Réaumur (vol. IV, pi. 6, fig. 8, 9, iO). M. le professeur Targioni lui donne le nom de P. marffùmla. Nous trouvons également le même insecte (ou du moins nous le suppo- sons) sous le nom de qucrsifex dans Asa Fitcli (Annual report of Ne^Y- York States, 25, 207, 1859). La description de Geoffroy est tout à fait insignifiante, ne consistant qu'en quelques mots : « Il est de couleur brune, foncée et piquée d'un brun plus clair. »i (215) Essai sur les Cochenilles. 39 C'est également la même description que l'on trouve dans Réaumur, en ajoutant cependant qu'on indique cette espèce comme étant de la même grandeur que celle de la vigne et quelquefois même plus grande. Du reste, la figure n'en diffère pas sensiblement. Nous le trouvons encore mentionné dans l'Encyclopédie méthodique, où il est dit se trouver sur les jeunes branches de chênes et aux environs de Paris. Jusqu'à ce jour nous n'avons pu découvrir de P. lanaius ; nous regret- tons donc de ne pouvoir en donner une description. Dans le Catalogue de M. Targioni, cette espèce n'est aussi qu'indiquée sous le nom de Pulvinaria marginata. 11. Pdlvinaria mesembrianthemi Vallot. Nous n'avons indiqué dans notre nomenclature que MM. Costa et le professeur Targioni comme auteurs ayant étudié cette espèce ; mais depuis nous avons reconnu que M. Vallot s'en était occupé dès 1830, et, par conséquent, bien antérieurement (Bulletin de Férussac, vol. Il, p. Zj69). M. le professeur Targioni, logique dans son opinion de remplacer les noms de plantes, a cru devoir donner à cette espèce le nom de bipUcata, à cause des plis qu'elle présente dans l'âge le plus avancé, alors que l'in- secte est vidé et desséché. Malheureusement, si le nom de plante peut amener quelque confusion, le noua nouveau peut également induire en erreur, car toutes les espèces de ce genre offrent ce caractère plus ou moins, et, de plus, ce n'est que dans la dernière période de leur exis- tence que nous voyons ce caractère qui vient donner tort à M. Targioni. Nous préférons donc encore lui conserver le nom de mesembrianthemi, qui nous rappelle au moins le lieu où se trouve cette espèce que nous avons prise en très-grande abondance dans le Midi, à Cannes et à Saint- Raphaël, d'où nous l'avons reçue de notre collègue et ami M. Guérin- Méneville. Elle est ovalaire, d'un jaune vert-pomme clair, presque lisse sur son disque et ne présente que quelques faibles rugosités sur les côtés. Dans /|0 V. SiGNORET. (216) l'élat le plus avancé elle offre des plis transverses. Ces plis ne sont dus qu'à l'état de vacuité de Tinsecte qui a pondu ses œufs et présente alors à l'extrémité abdominale un amas plus ou moins considérable de matière cotonneuse. Si on vient à diviser cette masse, on voit qu'elle est remplie d'une grande quantité d'œufs d'un blanc jaunâtre et d'embryons à tous les états, et, parmi le nombre, quelques-uns plus allongés, présentant une forle carène dorsale et une poiiclualion très-dense de chaque côté. Nous pensons que ce sont les individus destinés à devenir les mâles. Les antennes des individus adultes sont de huit articles, le troisième le plus long, puis le quatrième; les deuxième, cinquième et huitième d'égale longueur. Sur le deuxième nous remarquons un poil, ainsi que sur les cinquième, sixième et septième; le Iiuitième en offre huit à neuf. Le men- ton est très-court, deux fois plus large que long. Les pattes sont longues, les tibias un tiers plus longs que les tarses, avec les deux digitules très- longs, insérés presque sur le même plan, les deux digitules courts, assez évasés, en forme de cornet. Le crochet est très-large et sinueux au côté interne, presque en arc de cercle au côté externe. L'anneau génito-anal offre six longs poils. Nous avons rencontré quelques coques mâles ; mais malheureusement en route la moisissure et la pourriture s'y étaient mises, nous n'avons plus ti'ouvé à notre retour qu'une masse indescriptible. C'est en mai que nous avons pris ce dernier. 12. PuLviNARiA oxyacanthjE Linné. (PI. 2, fig. 3.) Cette espèce, qu'il ne faut pas confondre avec plusieurs autres qui vivent sur l'aubépine, se rapproche beaucoup par son aspect du P. vitis; mais elle s'en distingue par une grandeur moindre, le corps plus arrondi, plus épais. Elle est figurée dans Réaumur, pi. 6, fig. 11 et 12, ce qui nous dis- pense d'en donner une nouvelle figure. Cette espèce est d'un brun rougeâtre, un peu moins aplatie que le vitîs. (217) Essai sur les Cochenilles» hi d'un ovale moins long, un peu plus élargie en arrière, avec quelques points élevés formant séries, mais assez indistincts. L'embryon est remarquable par ses antennes (pi. 2, fig. 3), qui pré- sentent un très-long poil sur le sixième ou dernier article et deux la moitié moins longs, un à l'extrémité et l'autre sur le troisième article, sans parler de ceux que l'on remarque sur le dernier et sur le quatrième article. Ce sont des caractères qui, comme dans toutes les autres espèces de Coccides, ne peuvent se voir qu'à l'aide du microscope, ce qui rend cette étude assez diflQcile. Sur roxyacanthe nous prenons encore plusieurs autres Lécanites, avec lesquels il ne faut pas confondre cette espèce. Ainsi nous trouvons le L. genevense Targ., espèce de Lecanium arrondi, globuleux, puis le L. bitubcrculatum, présentant sur son disque plusieurs tubercules. C'est à cause de celte multiplicité d'espèces sur la même plante, que M. le professeur Targioni a changé le nom d'oxyucanthae en punciulata, qui lui convient du reste; mais nous préférons lui maintenir son nom pri- mitif; nous nous sommes déjà expliqué à cet égard. 13. PULVINARIA PYRI A. Fitch. M. AsaFitcli, dans son premier Rapport sur les Insectes nuisibles, 1855, p. 106, figure un véritable Pulvinaria qu'il a trouvé sur le poirier et auquel il attribue le nom d'une espèce de Schranck, qui, pour nous, est un Leca- nium et non un Pulvinaria, car il ne peut y avoir de doute ni pour la figure de Fitch, ni pour la description de Schranck, la figure d'A. Fitch essemblant au P. vitis, tandis que Schranck dit positivement que son insecte ressemble au L. vitis, mais sans laine ou coton {aber ohne xvolle). Quoiqu'il y ait un peu de confusion dans ces descriptions : ainsi dans la Fauna boica il dit : « d'une forme d'un demi-œuf, » et dans l'Énumératio Insectorum Austrise il dit : « ressemble au Coccus hesperidum, » lequel est aplati. Pour nous, à cause du « sans laine, » nous réservons le nom de Schranck à celui que nous avons trouvé assez communément chez notre regretté ami Aube, et que nous plaçons dans les Lecanium demi-globuleux. Quant à la description de l'espèce américaine, M. A. Fitch ne dit rien qui Û2 V. SiGNORET. (218) ne puisse convenir à tous les Lécanites : « Six pattes, deux élytres courtes, d'une apparence hyaline blanchâtre ; les antennes sont Unéaires, d'un diamètre égal dans toute leur étendue et à peu près le quart de la lon- gueur du corps; elles sont composées de plusieurs petits articles et revê- tues de quelques poils longs et fins. » Ainsi qu'on le voit, il n'est pas facile de reconnaître une espèce avec ce peu de caractères spécifiques, et malheureusement nous ne possédons pas ce type pour pouvoir en donner une description plus détaillée; mais pour nous, d'après les deux figures, on peut la comparer au P. vitis. IZl. PULVINARIA POPULI HObiS. (Pi. 2, fig. 10.) Sous ce nom nous avons étudié une espèce provenant de Montpellier. D'après les auteurs, ce serait la même que celle qui vit sur les saules, et, dans notre pensée, ce serait le L. cappi^eœ de Linné; mais n'ayant pas eu celui-ci en main, ou du moins n'ayant pas eu celui qui se trouve en Europe, nous n'avons pu en faire une étude comparative, et, pour ne pas amener de confusion, nous décrivons celui que nous possédons et indi- querons les autres en donnant la description des auteurs. Le Pulvinaria populi forme quelquefois des amas considérables, réunis plusieurs ensemble et arrivant à être confondus en une seule masse blanche avec quelques plaques brunes. A l'état adulte fécondé, il est de même forme que le Pulvinaria trcmulœ, en ovale presque rond, de 7 à 9 millimètres de long sur 6 à 7 de large. Il est presque lisse, mais dans l'état le plus avancé, alors que tous les œufs sont pondus, que le corps est vide et qu'il commence à se dessécher, il se plisse en travers, il est alors ridé. Dans l'état de plénitude les filets rostraux sont longs, l'anse dépassant le milieu de l'abdomen. Les antennes offrent sept articles (pi. 2, fig. 10) plus ou moins pubescents, le troisième article le plus long, les quatrième et cinquième égaux, puis les sixième et septième, celui-ci offrant une dizaine de poils ; sur le second article on remarque un poil plus long que tous les autres. Le tarse est d'un tiers moins long que les tibias et offre les deux digitules longs, ordinaires, insérés assez loin l'un de l'autre et les deux digitules courts, presque égaux entre eux. (219) Essai sur les Cochenilles. 43 Dans l'état de larve il n'y a toujours que six articles aux antennes , le troisième et le sixième les plus longs, mais il y a ici un plus grand nombre de poils longs, le tibia est de même longueur que le tarse, le cro- chet de celui-ci est plus long, plus étroit. Le reste comme dans la plupart des Lécanites. 15. PULVINARIA RIBESIiE nobis. Prise dans l'état le plus avancé, cette espèce, très-voisine des P. vtiis et oxyacanihœ, est longue de l\ millimètres sur 3 de large, non compris la matière cotonneuse blanche, qui peut varier d'étendue suivant l'état de croissance des embryons qu'elle contient. Elle est d'un brun rougeàtre, avec une ligne plus ou moins élevée sur le dos, ce qui lui donne un aspect presque caréné ; de chaque côté du corps, des rides et une faible ponc- tuation ; dans l'état sec, à peine si l'on voit des plis; on peut presque dire qu'elle est lisse. Très-voisine du vitis, mais moins grande, plus épaisse, plus arrondie, plus cordiforme, d'un brun plus foncé, elle s'en distingue surtout par l'état embryonnaire qui est plus long, avec les membres plus épais , le tarse et le tibia beaucoup plus courts, moitié moins grands dans le P. ribcsiai que dans le P. vitis, et le grand poil que l'on observe sur le tibia dans presque toutes les espèces beaucoup plus long dans celle-ci; l'antenne, presque de même forme, présente moins de poils longs; ainsi, dans l'embryon du Pulvinarîa vitis on en observe six, tandis que dans le ribcsiœ il n'y en a que cinq, dont celui du troisième article et celui du disque du dernier article beaucoup plus longs, le grand poil de l'extré- mité de cet article étant d'un bon tiers moins long que ceux-ci. Quant à la matière cotonneuse que l'on observe, elle est très-abondante dans cette espèce et tout à fait de même nature que celle du P. vitis. Nous avons trouvé à Chambéry, en mai 1871, deux exemplaires d'un Piilvinaria qui nous semble le môme, sur le groseillier à grappes sau- vages. Nous avons dessiné les larves à l'état embryonnaire et nous n'avons distingué aucune différence. Nous avons récolté cette espèce à Clamart, sur des touffes du groseillier sanguin. M V. SiGNORET. (220) 16. PULVINARIA SALICIS BOUCllé. (PI. 2, fig. 9.) Sous ce nom nous avons reçu des États-Unis, envoyée par M. Asa Fitch, une espèce vivant sur le saule. Est-ce la même espèce que celle d'Europe, et surtout est-ce le L. cappreœ de Linné ? Voilà ce qu'il nous est difïïcile de dire, ne possédant aucune de ces espèces provenant d'Europe. Cepen- dant, comme elle est conforme à la description de Bouché, nous le pre- nons pour le même. Quoi qu'il en soit, voici une description aussi détaillée que possible des individus que nous avons en main ; Celte espèce est longue, ovalaire, grisâtre, un peu plus foncée sur les côtés, ridée transversalement, avec une espèce de carène en avant ; beau- coup plus large et arrondie postérieurement et offrant une masse coton- neuse très-développée. L'antenne (pi. 2, fig. 9) est courte, n'offrant que sept articles, avec le quatrième le plus long, puis le troisième, les cinquième et sixième égaux, le septième presque aussi long que les deux précédents et offrant trois à quatre poils plus longs que les autres; le deuxième article, court et gros, présente aussi un très-long poil. Le menton est deux fois plus large que long , l'anse des filets rostraux atteignant le milieu de l'abdomen. Les pattes oflrent un tarse d'un tiers moins long que le tibia, les digitules courts, presque égaux comme grosseur. Cette espèce se distingue facilement du -populi par la grandeur du qua- trième article des antennes, qui est ici le plus grand, tandis que dans le popuU c'est le troisième ; le quatrième égalant le cinquième, tandis qu'ici le cinquième est trois fois plus court. M. Asa Fitch nous avait envoyé cette espèce comme étant le salicis de Linné; il y a erreur, car le G. salicis Linné est un Diaspide, c'est le cap- preœ Linné, qui est l'espèce européenne vivant sur le saule; mais ne l'ayant pas pour trancher la question , nous ne pouvons l'attribuer à aucune espèce connue de nous. (221) Essai sur les Cochenilles. 45 17. PDLVINARIA TREMULiE DObiS. Sur le tremble, nous avons pris une espèce de Pulvinaria que nous avions toujours pensé être analogue de celui que Ton trouve sur le peu- plier, lequel est indiqué comme étant le même que celui qui habite les saules. Il y a entre ces deux derniers une telle analogie que nous pensons que cela pourrait être. Mais, à l'égard de celui du tremble, il est tout à fait distinct par un caractère facile à voir : il a huit articles aux antennes dans l'état adulte, tandis que pour les autres nous n'avons toujours pu en compter que sept. De plus, on voit toujours un des deux digitules courts distinctement plus gros que l'autre. Le P. tremulee a de 7 à 8 millimètres de long sur 6 à 7 de large ; il est presque rond, à peu près lisse, d'un brun rougeâtre ; échrancrure très- peu profonde, avec un amas cotonneux considérable, suivant l'âge. Les larves embryonnaires ne diffèrent pas sensiblement des autres espèces, où nous trouvons toujours six articles aux antennes. Dans l'adulte, le menton forme un demi-cercle, c'est-à-dire est arrondi; l'anse des filets rostraux atteignant les pattes postérieures. Les antennes sont de huit articles, dont le troisième le plus long , mutique, pensons- nous ; les autres articles allant en diminuant progressivement de longueur ec d'épaisseur, les poils peu longs généralement. Le premier article est très-court, le second un peu plus long, avec deux poils au sommet. Les tarses sont plus de moitié plus courts que les tibias, ceux-ci à peu près d'égale longueur avec les cuisses, le crochet du tarse large, arqué et accompagné de deux digitules, dont un plus gros que l'autre; les deux digitules longs sont insérés à peu de distance l'un de l'autre à l'extrémité du tarse. 18. Pulvinaria vitis des auteurs. (PI. 2, Bg, 1, 1 a, ^, c, d, e, f, g et h.) Lorsqu'on examine une vigne en espalier, surtout mal exposée, il est à ÛG V. SiGNOnET. (222) peu près certain qu'on y découvre quelques individus de celte espèce, qui quelquefois sont très-abondants et se signalent par des plaques de matière cotonneuse qui persistent pendant plusieurs années si la vigne est un peu à l'abri de la pluie. Si on enlève cette masse cotonneuse on voit qu'elle est contiguë à une plaque brune, plus ou moins arrondie, ridée et relevée : c'est le corps desséché de la mère ; et dans le coton, si c'est celai de l'année, on verra qu'il est rempli d'œufs en hiver, lesquels éclosent aux premiers beaux jours : ce sont les individus du Pulvinaria vitis les plus avancés. i\. l'élat d'adulle, ces masses forment des corps ovalaîres peu élevés (pi. 2, fig. 1); d'autres corps, plus allongés que ceux-ci et un peu plus bruns, sont les mâles. Les femelles adultes sont jaune foncé, striées de noirâtre, une fois et demie plus longues que larges. Le menton est une fois plus large que long, arrondi sur les côtés. Les antennes sont filiformes, de huit articles, le troisième article le plus long (pi. 2, fig. 1 g), les autres décroissant jusqu'au huitième, ce dernier un peu plus long que le précédent. Quelquefois on trouve des antennes qui n'ont que sept articles, alors le septième est beau- coup plus long que le précédent ; c'est probablement une différence sexuelle ou une anomalie. Sur le quatrième et sur le dernier article, qui offrent une dizaine de poils, on en remarque un beaucoup plus long que les autres et inséré vers le milieu, plus près de la base que de l'extrémité. Les pattes, assez longues, offrent sur les tibias un plus grand nombre de poils que dans les autres espèces, mais petits, excepté vers le tarse, où il y en a un très-long. Le tarse est un quart plus court que le tibia et montre les digitules ordinaires, dont un plus gros (fig. 1 a), en forme de cornet. Quant aux deux digitules longs des tibias, ils sont insérés sur le même plan, à l'extrémité. L'anneau génito-anal, en carré long, offre six poils dont les extrémités paraissent pliées en crochet. Dans la larve embryonnaire, les antennes, plus courtes, plus grosses, n'ont que six articles, dont le troisième et le sixième sont les plus longs ; sur les deuxième, troisième et cinquième articles on remarque un poil très-long, et sur le sixième trois beaucoup plus longs que les autres. Les pattes, plus courtes et plus épaisses, sont remarquables par la longueur égale dès tibias et des tarses. Les digitules du crochet paraissent plus longs que dans l'adulte, et les digitules longs sont insérés loin l'un de (223) Essai sur les Cochenilles. kl l'autre. Les filets rostraux sont longs, l'anse dépassant l'insertion des pattes postérieures. Nous pensons ces détails suffisants pour une description, car autrement, avec chaque espèce nous pourrions, avec les dessins à l'appui, faire des descriptions de plusieurs pages, erreur dans laquelle tombent quelques- uns de nos collègues des plus distingués. Le mâle est assez commun, du moins lorsqu'on le rencontre il n'est pas rare d'en prendre plusieurs à la l'ois. Là encore il y a un fait assez inex- pliqué : souvent on ne rencontre que des femelles ou que des mâles ; il semblerait donc qu'il y aurait des mères qui ne pondraient que de ceux-ci ou de celles-là. Dans l'été on les trouve sur la face inférieure des feuilles ou sur les rameaux mêmes. Ils forment des écailles deux fois plus longues que larges; lorsqu'il est près de sortir de son bouclier, on voit deux longues soies qui sont sécrétées par le septième segment, près de l'appendice pénal. Sorti, il forme un élégant insecte, dont la tête est déprimée sur le front, à la base duquel on voit cependant une espèce de carène et de chaque côté les deux yeux qui remplacent le rostre. En des- sus, sur le vertex, on remarque de chaque côlé un espace un peu aplati, où sont insérés les véritables yeux, et de chaque côté, en avant et en arrière, deux ocelles. Les antennes, très-longues, sont composées de dix articles (fig. 1 r), dont les quatrième, cinquième et sixième les plus longs ; sur le dernier on reiuarque six à sept poils dont les extrémités forment un petit bouton. Le prothorax, très-développé, formerait un losange un peu allongé, arrondi aux angles. Élytres d'un blanc cendré, avec la côte un peu rouge. Pattes grêles, très-pubescentes (fig. 1 f). L'abdomen, à peine plus long que le prothorax, offre sur le sixième seg- ment, de chaque côté, une appendice latérale (Og. 1 k); sur le septième, deux très-longues soies blanches, et, à l'extrémité, une valvule épaisse et courte, un peu dirigée en dessous dans l'état ordinaire. On peut encore voir des figures concernant cette espèce, planche 11 de 1868, figures 15 et 15 a, pattes et extrémité du Pulvinaria vitis mâle, et, figure 16, pattes de la femelle. Û8 V. SiGNORET. — Essai sur les Cochenilles. (22/i) EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 2 (COCCIDES, Pl. X). Fig. 1. Pulvinaria vitis. Femelle adulte avant la fécondation. i a. — — Extrémité du tarse et les digitules. i b. ' — — Mâle vu de côté, le. — — Antennes du mâle. \. d. — — Son extrémité grossie. If. — — Extrémité de la jambe du mâle grossie. 1 /. — — Jambe du mâle. i g. — — Antenne de la femelle adulte. i. lu — — Abdomen du mâle, remarquable par la disposi- tion de l'avant-dernier segment. 2. — gasteralpha Icéry. 2 a. — — Antenne. 3. — Gxyacanthœ. Antenne de l'embryon. Û. — camelicola. Tête du mâle. „ 5. — Artemisiœ. Antenne. 6. — camelicola. Antenne de la femelle. 7. hichtensia viburni. Antenne de la femelle adulte. la. — — Tarse de la femelle adulte. 8. Pulvinaria carpini. Antenne de la femelle adulte (1). 9. — salicis des États-Unis. Antenne. 10. — populi. Antenne. (1) A la correction de la planche nous n'avons pas vu qu'il manquait un article, le septième, qui est égal au sixième. MÉTAMORPHOSES d'dn Diptère de la famille des Dolichopodes (Systenus adpropinquans Lccw.) Par M. le D"" Alexandre LABOULBÈNE. (Séances des 8 Août 1866 et 10 Août 1870.) Dès les premières semaines où j'ai observé la sève épaissie qui s'est écoulée des plaies des Ormes, j'ai vu éclore de ce magna grumeleux un charmant insecte Diplère de la famille des Dolichopodes, d'un vert bleuâtre, à teintes métalliques, élevé sur de fines pattes d'un blanc à peine jau- nâtre, et doué d'une grande vivacité. Quelle pouvait être la provenance de cette délicate bestiole ? En cher- chant bien, je trouvai â plusieurs reprises la dépouille d'une nymphe, ou chrysalide, à moitié sortie au dehors, et ayant donné passage par l'ouver- ture du thorax à l'insecte parfait. Celle enveloppe fine et transparente était munie de deux cornes thoraciques; l'extrémité postérieure était ren- fermée dans une loge, ou cavité, préparée par la larve, mais rien ne pou- vait, avant l'apparition de la nymphe au dehors, faire soupçonner l'exis- tence de l'endroit où se trouvait la petite loge. Je me suis assuré à diverses reprises que dès qu'un insecte était éclos je trouvais sans peine sur une partie de l'écorce d'Orme, renfermée avec le suc séveux épaissi, la dépouille d'une chrysalide d'où il provenait. Quant à la larve, je l'ai découverte il y a sculemant quelques mois et dans les conditions suivantes : (1873) h 50 Al. Labotjlbène. J'avais recueilli, près de Sèvres, de la marmelade ulraique et je l'avais placée avec quelques fragments d'écorce bien imbibés de matière séveuse dans un bocal en verre. J'eus le soin d'inonder le vase et de rechercher dans l'eau décantée les larves qui restaient au fond. J'y constatai la pré- sence de plusieurs larves bien connues : celles du Nosodcndron fasciculare, de la Siibula citriprs, de la Brachyopa bicolor, du Ceratopogon Du- fouri, etc., plus cinq autres, toutes pareilles et qui étaient nouvelles pour moi. J'en plaçai trois à part avec leur nourriture habituelle, et je consacrai les deux autres à l'étude immédiate. Or, il est éclos dans ce bocal où j'avais parqué les trois larves, trois des Dolichopodes, et j'ai trouvé sans peine trois chrysalides à moitié sorties sur trois points de l'écorce émergeant du magna. Je crois donc pouvoir rapporter sans erreur les larves que je vais décrire aux nymphes et aux insectes parfaits, déjà observés depuis longtemps. § 1". LARVE. (Voyez pi. 5, N" I, fig. 1 à 5.) Larva sub-cylindrata, anticc attenuata, postice cxcavata; albida, man- dibulis nîgris; sid>-coriacea, fere glabra; siignmtibus quatuor, siinpli- cibus. — Longitiido très Lincas cum dlmidia œqucd (8 millim.). Habitat in ulccribus Uhni; Campo Lutetiano. Larve assez allongée, presque cylindrique, atténuée en avant, grossis- sant en arrière; extrémité excavée. Couleur blanche, luisante; téguments résisiatits. Corps composé de onze segments, sans la tête, difTiciles à compter à cause des plis transversaux placés sur chaque anneau. Tête forl petite et charnue, rétractile dans le premier segment, avec deux mandibules noirâtres, réunies antérieurement en un fort crochet (fig. 2) et dont les deux branches sont prolongées et doubles en arrière, deux étant situées en dessus, deux autres en dessous, donnant attache aux muscles moteurs; il y a eu outre trois séries de lames appendiculaires, Srjstcmis adpropinquans. 51 externes et latérales, situées derrière le crochet terminal, et dont la figure montre la disposition. Deux appendices biarticulés, palpes labiaux plutôt qu'antennes, existent bien apparents sur la larve vivante à la partie antérieure et inférieure de la bouclie. Veactrêmitè postérieure du corps est remarquable, quand on l'examine de profil, par une grande excavation (fig. 1); vue en dessus, on ti'ouve que le dernier segment est échancré faiblement en haut et très-fortement en bas (fig. 3). Les segments intermédiaires du corps sont au nombre de huit, partagés en apparence chacun en deux par une ligne fine (fig. j); mais à Tinter- section réelle de chaque segment, en dessous, on trouve, à partir du troi- sième, répondant au métathorax, un bourrelet muni de crochets recourbés en arrière (fig. h et 5). Le premier de ces bourrelets est de beaucoup le plus gros et pourvu de ti'ès-forts crochets (fig. 1 et Zi); les autres, moindres, ont des crochets moins allongés (fig. 1 et 5). Stigmates d'une coloration peu foncée, au nombre de quatre, simples, sans digitations : deux sont antérieurs, disposées sur chaque côté du premier segment (fig. 2), les autres émergent à la partie supérieure du dernier segment du corps (fig. 3), les trachées sont longitudinales allant d'un stigmate à Tautre. La couleur du corps de cette larve est d'un blanc à peine jaunâlre ; les téguments sont lisses et résistants. Les poils qu'on observe sont rares, quelques-uns très-fins, divergents, placés en dessous des premiers segments; quelques autres soit h l'extré- mité du corps, soit à l'orifice des stigmates postérieurs (voy. fig. 3). Cette lai've remarquable, dont je n'ai pu examiner que deux exem- plaires, offre des particularités curieuses d'organisation. Les parties de la bouche sont difficiles h bien apprécier ; j'ai représenté ce que j'ai vu, et les mandibules à dents externes et pourvues de leur tige double de chaque côté, rapprochent cette larve des Asiliques et des Tabaniens et l'éloignent des Muscides. Le premier mamelon pré-al)dominal est épais, fortement armé de cro- chets et tout à fait spécial. L'extrémité du corps est excavée et au (rement configurée que dans les larves de la même famille déjà connues et qui ne sont qu'au nombre de deux : celles du DoUchopus œneus De Géer, 52 Al. Laboulbène. D. ungulatus Fab., figurée par De Géer, et celle du Mcdeterus ambiguus Meigen, décrite et représentée par M. Edouard Perris. Suivant son habitude, notre éminent collègue a tracé de main de maître, dans son Histoire des Insectes du Pin maritime {Annales de 1871, p. 325, pi. IV, fig. 105-111), les analogies et les différences offertes par la larve du Medeteriis ambiguus comparée à celle du Dolichopus œneus (1). Je n'ai rien à ajouter. Je ferai cependant une réserve pour l'extrémité inférieure du corps chez la larve du Systenus : je n'ai peut-être point observé suffi- samment cette région et il y a là un desideratum. Les stigmates posté- rieurs s'ouvrent en haut, ainsi que je l'ai figuré (voy. pi. 5, fig. 3). Le genre de vie de la larve du Systenus adpropinquans me paraît être Carnivore. Je me base, pour établir cette opinion, sur l'appareil buccal; du reste les nombreuses larves de Diptères mises à la porlée de celle-ci dans le magna ulmique doivent lui offrir une nourriture abondante. Enfin, en arrachant l'appareil buccal sur une des larves j'ai vu deux glandes sahvaires qui s'y rendaient. La formation d"un cocon tapissé de soie s'explique parfaitement, puisque la larve est pourvue d'organes séri- fiques. § 2. NYMPHE. (Voyez pi. 5, N" 1, fig. 6 à 11.) Kympha obvoluta, oblonga, capite antice spinis robustis armaio; thoracc valida, cornubus duobus arcuatis instructo ; abdomine molli, apice fisse. — Longitudo duas lineas paulo excedit (5 millim.)- Habitat obtecla in follicule, sub ligno putrescente, in Ulmi ulceribus. Nymphe allongée, mais bien plus courte que la larve, avec deux cornes allongées et arquées, placées sur le thorax. (1) ScHiNER {Die Fliegen, I Tlieil, s. 222, Ww.n, 1862) n'a pas, pour nous, exaclcment mentionné De Géer. La description du Nemotelus eeneus est dans le tome VI, p. 191, et les figures, pi. xi, fig. 14 à 22, édition de Stockholm, 1777. Systemis adpropinqitans. 53 La partie antérieure de la tête est munie de deux fortes épines noirâtres (fig. 6, 8 et 9) et de deux longs poils. Thorax renflé ; sur les côtés du dos, au point où s'ouvrent les deux stigmates thoraciques, on voit deux longues cornes recourbées, très-remar- quables (Qg. 6, 7 et 10), qui donnent accès à l'air par un conduit inclus et dont l'extrémité perforée est noueuse avant sa terminaison. Les autres stigmates sont très-petits et se trouvent sur les côtés de l'abdomen à chaque segment, au nombre de sept paires. Toute la partie thoracique est formée de téguments résistants. La partie abdominale, au contraire, a des téguments d'une bien plus grande finesse. Le dos de tous les segments intermédiaires offre en arrière une série transversale de quinze spinules environ (fig. 11) , triangulaires, aplaties, pointues, dirigées en arrière ; le dernier segment est bilobé. Je ne puis dire la couleur de cette nymphe pendant qu'elle renferme l'insecte, car je n'en ai jamais vu que la dépouille ; celle-ci est d'une cou- leur ambrée, avec les épines de la tête d'un brun noirâtre et les poils et spinules roussàtres. La partie thoracique est formée, comme je l'ai dit, de téguments résistants; la partie abdominale est, au contraire, très-molle et fine, constamment chiffonnée. On comprend très-bien que la nymphe, absolument invisible et puisant l'air extérieur au moyen de ses longues cornes stigmatiques, fasse plus tard usage de ses épines frontales pour percer un trou et sortir de sa prison. Elle engage par l'ouverture qu'elle a pratiquée tout le thorax et une partie de l'abdomen jusqu'au deuxième segment; les séries de spinules la retiennent en place et alors la déhiscence se produit sur le milieu du dos; l'insecte parfait se dégage, se dépouille entièrement et apparaît au deliors. Le cocon est fisse en dedans, revêtu de fine soie filée par la larve; au dehors il est impossible à reconnaître au milieu du magna ulmique avant la sortie de l'insecte parfait (voyez fig. 7). Cette nymphe a de grands rapports avec celles qu'ont décrites De Géer et M. Edouard Perds. Cependant celle du Systenus est moins ramassée, les cornes dorsales sont beaucoup plus longues. Il y a là des différences génériques avec un air de famille très-évident. Pour apprécier la dépouille de celte nymphe de Systenus, je l'ai placée dans l'eau, où elle s'est dépliée. De plus, la solution de potasse caustique 54 Al. Labodlbène. m'a permis de bien voir les cornes stigmatiqiies avec le prolongement membraneux qui adlière à la base (voyez fig. 10) et qui s'attache à Tune des deux grandes trachées dorsales. § 3. INSECTE PARFAIT. SysteiiïBS adpropinquans Loew, Neue Beitr.. V, 32 (1857). Cyaneo-virescens , mit cyanesccns, sericeo micans , abdominc splcndi- diori; antennis longiorîbiis , nigro-hrunncis siibtus rufescentibiis ; pedibns flavo albidis; ails ferc hyaUnis. — Lonr/itudo lineam cwn bis tertia parle lincse œqucd aut paulo superat. Parisiis, lumd mfrequens. Tctc noire en dessus et en dessous, avec le verlex et l'occiput d'un bleu verdâlre. Yeux d'un vert doré, à reflets pourpres et violets, sur le vivant; d'un violet foncé, rougeâtre, sur l'insecte desséché. Parties de la bouche jaunàlros. Antennes avec le premier et le deuxième article d'un brun noir, le deuxième plus court que le premier, le tioisième élargi au milieu, brun en dessus, rougeâtre en dessous, aussi long que les deux premiers réunis; soie terminale et aussi longue que le troisième article. Corselet d'un bleu verdâlre luisant à reflets d'un blanc grisâtre soyeux. Partie médiane avec deux lignes de points noirâtres d'où parlent des poils noirs rapprochés. Deux aulres lignes de gros points noirs espacés et à poils plus longs de chaque côlé. Écussun grand, de la couleur du corselet. Abdomen d'un bleu verdâlre métallique et plus brillant, sans reflet gri- sâtre ; finement ponctué et garni de petits poils noirs ; parfois les deux derniers segments chez la femelle d'un bleu d'acier verdâlre. Hypopyejinnt du mâle noirâtre, luisant, à partie basilaire grosse et élargie, la terminale allongée, d'un blanc jaunâtre. Flancs et dessous du corps d'un noir verdâlre ou bleuâtre. Base des ailes d'un blanc jaunâtre; celles-ci â peine teintées, bien irisées; troisième nervure longitudinale fortement recourbée en dessus, arquée, à concavité Systenus adpropinquans. 55 supérieure et se rapprochant presque complètement de la seconde nervure à rextrémilé externe. Balanciers d'un blanc jaunâtre. Pattes d'un blanc à peine jaunâtre depuis les cuisses jusqu'aux tarses, ces derniers un peu obscurs à l'cxlrémité; les poils revêtant les pattes épars, peu nombreux, ceux des bords des tibias peu serrés. Cette description me dispense de plus longs détails ; je dirai seulement que peu de Dolicliopodes sont plus délicats que ce Systenus. Il se montre pendant les mois de mai et jusqu'en août. En outre, il est facile de l'ob- tenir aux environs de Paris, et M. le docteur Cartereau l'a pareillement élevé à Bar-sur-Seine, en recueillant la sève des ulcères d'Ormeau. Le genre Systenus a été établi par Lœw en 1857 aux dépens de l'ancien genre Reiphium, d'après les modifications des antennes, surtout du troi- sième article, sur la l'orme des palpes, des nervures alaires, etc. Les métamorphoses de ce genre étaient à peu près ignorées; De Heyden a dit qu'une espèce vivait dans le vieux bois. Je m'estime heureux de pouvoir ajouter une description nouvelle à celles des larves de Dolicho- podes découvertes par De Géer et par M. Edouard Perris dans ce groupe si intéressant des insectes Diptères. Explication des figores de la planche 5% N" l. rig. 1. Larve grossie et vue de profil du Systenus (idpropinquans Loew; à côté d'elle, à droite, mesure de sa grandeur naturelle. 2. Extrémité antérieure très-grossie de la même larve. 3. Extrémité postérieure très-grossie, et vue en dessus. Ix. Crochets extrêmement grossis du bourrelet pré-abdominal ; ce bourrelet étant le plus volumineux de tous et situé en dessous du corps. 56 Al. Laboulbène. — Systenus adpropinquans. Fig. 5. Crochets des autres bourrelets abdominaux, vus au même gros- sissement et beaucoup moins considérables que les crochets du précédent bourrelet. 6. Nyrnphe grossie et vue de profil du Systenus adprbpinquans ; à côté, mesure de sa grandeur naturelle. 7. Dépouille de cette nymphe restée engagée dans la paroi de la coque après la sortie de l'insecte parfait. On voit la fente dor- sale déhiscente. 8. Extrémité antérieure vue de profil et fort grossie de cette même nymphe, pour mettre en évidence les saillies frontales. 9. Même partie antérieure du corps, vue de face. 10. Une des cornes dorsales de cette nymphe, extrêmement grossie. On voit que cette corne est traversée par un tube aérifère, dont la membrane est au dessous placée dans l'intérieur du corps et part d'une grande trachée dorsale. 11. Crochets très-grossis de la face supérieure des segments abdo- minaux de cette nymphe, disposés en rangées et au nombre de quinze environ. Ces crochets, dirigés en arrière, aident à la progression de la nymphe et plus tard à sa fixation pendant la sortie de l'insecte parfait. ■^x- NOTE Nidification de l'HERIADES TRUNGORUM SUR L'4nihrax sethiops, parasite de cet Hyménoptère, Par M. le D-^ Alexandre LABOULBÈNE. (Séance du 28 Août 1872.) Notre collègue M. Lichlenstein, dont on c innaît le zèle pour l'étude des mœurs des insectes, m'a envoyé, le 6 juillet 1872, un Anthrax qui venait de sortir d'une tige de sarment de vigne, récoltée aux environs de Mont- pellier. Ce sarment était taraudé dans sa longueur, et, après avoir été légèrement fendu, il offrait dix petites loges : la 1", située à l'extrémité, avait fourni Y Anthrax éclos; les deux suivantes (2" et 3") renfermaient une nymphe de Diptère à thorax et abdomen blanchâtres, avec la tête fauve, toutes les deux d'Anthrax; enfin la dernière loge (10"), vers la lige du sarment, ouverte aussi, laissait apercevoir une nymphe d'Hyménoptère, peu formée. Cette dernière avait été prise d'abord, par M. Lichtenstein, pour celle d'une espèce du genre Prosopis, quoique les nervures des ailes et les taches faciales ne fussent pas encore visibles, et par conséquent il n'était possible d'émettre qu'une conjecture. Les loges intermédiaires furent respectées, afin de ne pas détruire toutes les victimes, dont le parasite m'était présenté en nature. Au l'etour d'un voyage en Suisse, au mois de septembre, notre collègue me prévenait qu'il avait trouvé dans la boîte, renfermant la tige de sar- ment, des Hyménoptères qui se rapportaient aux Osmia et non aux Prosopis, et que le parasite était toujours le même Anthrax dont il m'en- voyait quatre ailes , parce que malheureusement les Anllirènes avaient dévoré le corps des deux individus. 58 Al. Laboulbène. J'ai examiné avec soin la victime el le bourreau, l'Hyménoptère et le Diptère, et voici le résultat auquel je suis parvenu : I. Les deux Hyménoptères, que j'ai communiqués du reste à notre collègue M. le docteur Dours, doivent être rapportés à VHeriadcs trunco- riim de Linné, Spinola, Kirby. Il ne peut y avoir aucun doute à cet égard, et les exemplaires de Montpellier ressemblent à ceux du sud-ouest de la France, faisant partie de la collection Léon Dufour, et à ceux du nord et du centre, avec lesquels M. Dours les a comparés. Ces Heriadcs ont une grande ressorablamce avec ÏOsmia Icucomclana Kirby, var. parvula L. Dufoor, des tiges de la ronce, et M. le docteur Giraud a insisté lui-même, dans un excellent travail, sur cette analogie (voy. Annalfs de 1866, p. hhl). Mais, en examinant les caractères de la bouche, on trouve que ces Heriadcs ont deux articles aux palpes maxil- laires, tandis que les Osmia en ont quatre; les palpes labiaux sont au nombre de trois dans les deux genres , mais ici encore il y a une diffé- rence. Les palpes labiaux offrent le troisième article inilécbi sur le second chez ces Heriadcs, tandis qu'ils sont insérés bout à bout chez les Osmia. Nylander, dans sa petite Monographie des Heriades {Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Cherbourg, t. IV, 1856), a réuni les Heriadcs aux Chclostoma de Latreille, pensant que l'insertion du 3^ sur le côté du 2"^ article des palpes labiaux n'est qu'un accident fortuit. Néan- moins, le faciès général des Heriades truncorum, nigricornis, etc., suffit pour les séparer à première vue des Ghelostoma, et celles-ci ont constam- ment un article de plus aux palpes maxillaires. Schenck a formé avec les Heriades truncorum et nigricornis un genre à part sous le nom de Trypctes, qu'il a caractérisé par la brièveté, la convexité de l'abdomen, le premier article des palpes labiaux très-court et l'insertion des deux derniers articles sur les côtés du premier. On peut, suivant la remarque de i\I. le docteur Dours, regarder la division proposée par Schenck comme un bon sous-genre. Lepeletier de Saint-Fargeau ne dit que peu de chose sur les mœurs des Heriades (1). Ces insectes, dit-il, trouvent dans le bois, des tuyaux dans lesquels ont vécu le plus souvent des Coléoptères xylophages. Ils n'ont que des cloisons en mortier à faire pour avoir autant d'alvéoles qu'il leur en faut et y déposer toute leur postérité. L'ouvrage des Chelosloma est le (1) HïMÉNOPTÈRES, Suites à BuffOD, de Roret, t. II, p. 303, 1841. Heriadcs inincorum et Anilirax œi/uops. 59 même, et ces dernières logent leurs œufs dans les tuyaux de chaume qui couvrent les maisons villageoises, ou dans les tiges mortes et creuses de certaines plantes herbacées. Je n'ai pas eu à ma disposition la tige de sarment observée par M. Lich- tenslein, et il est probable qu'il ne s'agissait pas, dans ce cas, de nids anciens à'Osmia dont les Ileviades iruncorum s'étaient emparées. Ces lîeriades seraient donc habiles à tarauder elles-mêmes les tiges et y seraient sûrement attaquées par les Anthrax. D'autre part, j'ai pris des Chelostoma femelles entrant, ou, au contraire, sortant de trous ronds creusés dans des arbres morts, l'ormeau, par exemple. Mais je ne saurais décider si l'Hyniénoptère avait creusé les trous ou profité de loges déjà faites par un Coléoptère, car je n'ai point exploré l'arbre à ce point de vue. L'Ilersa«ï«s {Apis) êruncorsiBi Linné (Lepeletier de Saint- Fargeau, Suites à BufTon, Roret, Hyménoptères, II, p. /lOZi) est trop connue pour qu'il soit utile de la décrire. Je renvoie à l'ouvrage de Lepe- letier de Saint-Fargeau. II. Les trois Diptères parasites font partie de l'ancien genre Anthrax des auteurs, et ils appartiennent actuellement au genre Argyromaba, que Schiner en a démembré. J'ai représenté l'aile du premier insecte qui m'a été envoyé et une seconde aile appartenant à l'un de ceux qui m'ont été adressés en débris, un peu plus tard. On verra, en comparant les deux figures, que sur la seconde (fig. 3) le noir est moins répandu et les taches moins nombreuses. Ce dessin rend nettement visibles les différences qui pourraient faire croire à deux espèces distinctes, si on n'avait par l'éclosion la preuve qu'elles sont identiques. Oi-, la détermination ne peut être douteuse, et c'est à Y Anthrax œlhiops de Fabrricius que doivent être rapportés les trois individus sortis des tiges de sarment et ayant vécu aux dépens de VHeriades truncoriun. Dans un autre travail {Annutes de 1857, p. 789), au sujet du parasi- tisme de VAntrax simiata, je faisais remarquer, d'après Réaumur, que plusieurs Hyménoptères (de la famille des Crabronides) approvisionnent leurs nids avec les Anthrax k l'état parlait, ceux-ci étant devenus à leur tour les victimes d'insectes analogues à ceux dont ils avaient fait périr les larves. 60 Al. Labouleène. — Heriades truncorum et Anthrax œthiops. En terminant j'observerai que la synonymie des Anthrax est assez con- fuse, et c'est pour bien préciser Tespèce que j'ai eue sous les yeux que j'ai dessiné les ailes de ces insectes. On voit que les taches varient, et il faut le contrôle des éclosions pour empêcher un trop grand empressement à faire des espèces nominales. La nymphe ressemble extrêmement à celle de V Anthrax simiaia que j'ai représentée dans nos Annales de 1857, planche 15, n" II. Voici, outre la taille, les différences que j'ai observées : la tête et l'extrémité de l'abdomen sont relativement armées d'épines moins fortes ; les crochets dorsaux, arqués et relevés aux deux bouts, sont au nombre de quatre rangées seulement au lieu de cinq rangées qu'on voit sur la nymphe de l'A. sinuata. La première, située sur le second segment abdominal, est composée de 11 crochets, la deuxième de 10, la troisième de 9, et la qua- trième de 8. Les figures comparées montrent tout cela mieux qu'une des- cription. L'Argyromœba setliiops; Fabricius {Spec. Ins., II, 415, 13 (Bibio), 1781) ~ Anthrax punctala Meigen, est décrit soigneusement dans l'ou- vrage de ScHiNER {Die Fliegcn (Diptera), Fauna austriaca, I, Theil, s. 5Z|, Wien, 1862). Ainsi que je l'ai déjà dit, les ailes figurées sur la planche 5" suffiront pour bien faire reconnaître l'espèce. Explication des figures de la planche 5, N° m. Fig. 1. Ni/niphc grossie de V Anthrax asthiops Fabricius, vue de profil, et à côté d'elle mesure de sa grandeur naturelle. 2 et 3. Ailes du même insecte, grossies deux fois et demie en dia- mètre. RÉSULTATS DE quelques promenades entomologiques ^ Par M. EDOUARD PERRIS. (Séance du 11 Décembre 1872.) « Ce qu'il nous faudrait, a dit mon excellent ami M. Al. Lahoulbène, en inaugurant, à la séance du 10 janvier 1872, ses fonctions de Président de la Société entomologique, ce qu'il nous faudrait, surtout parmi ceux de nous qui habitent la campagne, ce sont des observateurs patients des mœurs des insectes. » Ce vœu, que j'ai plus d'une fois eu roccasion d'exprimer, a naturelle- ment toutes mes sympathies et je m'y associe bien cordialement. Je cons- tate en même temps que, s'il est malheureusement trop vrai que les ento- mologistes voués sérieusement b. la biologie des insectes est fort restreint, les recherches sont devenues plus ardentes et plus ingénieuses, et l'esprit d'observation a fait de sensibles progrès. Nos devanciers ne savaient guère ce que peut produire le tamisage des mousses, des lichens, des feuilles sèches, des détritus, des fourmilières ; ils ne se doutaient pas de ce qu'a- britent les grosses pierres profondément enfoncées dans le sol, de ce que recèlent les cavernes profondes, de ce qui pullule à la limite des glaciers. Ils ne connaissaient pas ce monde nouveau que lïntelligente et courageuse ardeur des chercheurs d'insectes de nos jours a révélé à la science éton- née, et comme une découverte en amène une autre, ce monde s'accroît tous les jours. Beaucoup d'entomologistes ont également compris qu'un très-grand nombre d'insectes vivant de plantes, et la flore d'une contrée ayant des 62 ÉD. Perris. relations nécessaires avec sa çonslitulion géologique, il importe d'allier la botanique et même la géologie à l'entomologie, et alors nous avons vu se produire et se multiplier les observations sur l'habitat des insectes. Les catalogues locaux, si difficiles à très-bien faire et si utiles quand ils sont bien faits, ne manquent pas, toutes les fois que l'auteur est fixé à cet égard, de nous donner quelques détails sur les mœurs des insectes qu'ils mentionnent ; les raonographes ont à cœur de placer en tête de leur tra- vail l'histoire aussi complète que possible des habitudes et des métamor- phoses du groupe dont ils s'occupent, et d'autres, comme M. Jourdheuille, en ajoutant beaucoup du leur à ce qu'ils ont le droit et le bon esprit de puiser chez les autres, nous donnent des œuvres comme celle qu'il a appelée Calendrier des Microlépidoptirologistes. Je dois comprendre dans l'éloge que cette œuvre mérite les notes et les renseignements si dignes d'intérêt que MM. Ragonot et de Peyeriinhoff publient dans les Petites nouvelles en- toviologiques. Ces observations, ces travaux ne sont pas seulement un plaisir pour leurs auteurs, une satisfaction et souvent même une jouissance pour ceux qu'un fait nouveau intéresse, ils constituent aussi une bonne fortune pour la science, qui ne peut consister uniquement à constater les caractères diffé- rentiels et les affinités relatives des espèces, des genres et des familles, et qui ne sera complète que lorsqu'on connaîtra leur organisation intéi'ieure et leurs mœurs. L'anatomie, à cause du temps qu'elle demande, des difficultés de plu- sieurs sortes qu'elle présente, de la dextérité qu'elle exige, ne saurait être dans les atlrii)Utions de tout le monde, mais tout le monde peut unir à la recherche et à l'étude des insectes celle de leur façon de vivre. J'ajoute que tous y ont un grand intérêt, car lorsqu'on a dit qu'il n'y a pas d'in- secte rare, on a voulu dire que lorsqu'on parvient à connaître le genre de vie d'un insecte, on arrive à se le procurer plus ou moins abondanviient. Combien n'en pourrait-on pas citer qui, longtemps uniques ou l'eprésentés seulement par quelques individus, dont les possesseurs privilégiés étaient si fiers, se sont répandus dans toutes les collections, et sont même devenus vulgaires! Bien de mes collègues, en lisant ces lignes, se rappelleront le bonheur qu'ils ont éprouvé en faisant une découverte de ce genre; et si j'en juge par moi-même, ils se souviendront que leur bonheur n'était pas celui del'égoïsme, mais plutôt celui que donne la joie de pouvoir partager avec d'autres le produit de leur bonne chance. Il faut donc que les entomologistes soient des observateurs des mœurs Promenades entomologiques. 63 et des métamorphoses des insectes, et tous le peuvent à im degré quel- conque. Sans doute l'habitant des grandes villes n'est pas, sous ce rapport, dans des conditions aussi favorables que celui qui réside à la campagne, il ne peut guère se livrer à Téducation des chenilles qu'à la condition d'aller tous les jours extra muros, et quelquefois au loin, chercher leur pitance; il ne peut pas toujours à volonté se transporter sur le lieu où il a fait une première observation qui doit être suivie de beaucoup d'autres, pour cons- tater la marche des faits et saisir le moment favorable à une solution. Il n'est pas toujours installé de manière à faire de son domicile une succur- sale des champs et des bois ; il est possible aussi que la ville où le retiennent ses intérêts, ses goûts, son devoir soit entourée au loin de ces cultures morcelées et closes, dont les propriétaires ou les fermiers jaloux interdisent l'accès, ce qui entraîne des déplacements à grande distance, des courses de longue haleine pour être un peu maître de soi, tandis qu'ici quelques minutés nous séparent de la campagne où nous avons la faculté d'entrer partout, de fourrager partout. Mais enfin, puisqu'on fait la chasse aux insectes, on va une fois ou autre à travers champs, en pleine forêt, sur le bord des cours d'eau ; eh bien alors, à moins de faire la chasse à courre, ce qui peut être bon pour le lièvre et le chevreuil, mais ne vaut rien pour les insectes, on est à même de faire une foule d'observations intéressantes. Je veux en donner une idée en disant le parti que j'ai tiré de mes pro- menades durant un séjour d'une semaine à ma campagne, dans la partie argileuse et accidentée du département des Landes, bordée par l'Adour. C'est dans les premiers jours de juillet 1872. Dès mon arrivée je me mets h explorer les cultures en suivant les»lisières des champs, et mes pre- miers pas me mettent en présence de nombreux pieds fleuris de Cmtaurea nigra. Sur quelques fleurs se trouvent des Rhinocyllus lalirostris, quel- ques-uns accouplés. J'ouvre des calathides et je ne tarde pas à trouver dans les unes une larve de CurcuHoniie, dans d'autres une et quelquefois deux larves blanches ou pupes testacées de diptère, ou de une à trois pupes de la même classe et d'un beau noir luisant, ou bien au centre une galle en forme de noyau conique contenant une larve également de Diptère. J'attends le jour de mon départ pour faire une petite provision de cala- thides et les emporter chez moi. Peu de temps après j'en obtiens des Rhi- nocyllus (1), qui ont évidemment accompli toutes leurs métamorphoses (1) Ce Curculionite vit aussi dans les calaHiidcs du Cirsium palustre. 64 ÉD. Perris. dans les calathides mêmes, ainsi que des Tcpliritis arctii, lappss et iussi- laginis, des Acinia cluta et confusa, et comme parasites le Ptcromalus artcmisiœ et VEurytoma scrratulœ. J'arrive bientôt à un vacant, tout peuplé d'une Carduacée trop commune dans quelques champs et quelques vignes, le Cirshim arvense. Je secoue des tiges sur mon parapluie, il en tombe des Larinus turbinatus et carli- nœ, et en y regardant, j'observe ces mêmes Curculionites sur les fleurs. Je m'installe alors au milieu de ces plantes, je coupe celles qui sont à portée de ma main et j'en explore les diverses parties. Certaines calathides paraissent avoir avorté et être restées à Tétat de bouton, et plusieurs même sont presque desséchées ; je les ouvre et j'y trouve comme de la vermoulure sans aucune larve, ou bien une pupe jaunâtre de diptère. Les autres cala- thides ont pris tout leur développement et rien ne dit si elles sont ou non occupées. Quelques-unes sont déformées et recèlent un habitant, mais ce fait n'est pas constant. Je constate que ces organes de la plante nourrissent deux chenilles de Microlépidoptères, dans les déjections desquelles sont, le plus souvent, de petites larves de Diptères, d'autres larves ou pupes pâles appartenant évidemment à la tribu des Téphritides, ainsi que l'at- testent leurs deux stigmates postérieurs caractérisés chacun par trois fines boutonnières teslacées disposées en éventail, et entre les fleurons des larves de Cécidomyie, couleur oronge, puis des larves d'Hyménoptères parasites. Je fends des tiges souvent sans résultat, mais je finis par observer une large galerie qui me conduit à une larve de Lixus, ou des galeries beau- coup plus étroites, à l'extrémité desquelles est une larve ou une nymphe {!CA]non, OU VApion lui-même récemment transformé et qui est le carduo- rmn, lequel pond aussi dans les grosses côtes des feuilles de l'artichaut sur lesquelles il est fort commun. Je remarque sur quelques pieds des feuilles ayant subi, sur des espaces irrégulièrement circulaires ou ellip- tiques et souvent très rapprochés, des érosions qui n'ont pas traversé la feuille et ont laissé subsister, sous l'apparence d'une pellicule blanche, l'épiderme d'une des deux faces. Je cherche quel a pu en être l'auteur, et je trouve sur des pieds plus jeunes ou qui n'ont que des feuilles radicales, des larves de Cassida en train d'opérer des érosions semblables. Je les emporte pour les élever. Je fais au dernier moment un petit fagot de Cirsium, je l'enferme chez moi dans une grande boîte, et, dans le courant de juillet ou d'août, il me naît les espèces suivantes : Un Micro gris-blanchâtre avec quelques taches noirâtres sur les ailes supérieures ; Promenades entomologiques. 65 Un autre plus effilé, roux, avec des chevrons d'argent et les tibias pos- térieurs plumeux. La Sipitonella niicis. Elle provient incontestablement des petites larves observées dans les déjections des Micros précités. M. Laboulbène a publié dans les Ann. de la Soc. ent., 1871, p. 295, une note sur ce Diptère, dont, en 1839, j'ai fait connaître les mœurs et les métamorphoses : il donne des témoignages irrécusables de la légitimité de cette espèce ; il n'admet pas que la larve vive, comme je l'avais soupçonné d'abord, sans en être sûr, des déjections d'un Curculionite, et il exprime la conviction qu'elle se nourrit des déjections d'une chenille. A l'époque où je faisais ma première observa- tion, je ne connaissais d'autre rongeur delà noix que le BaUminus nucum; mais, depuis lors, j'ai trouvé plus d'une fois dans ce fruit, comme dans les glands et les châtaignes, des chenilles de Carpocapsa, et il y a longtemps que j'ai constaté et même écrit qu'on trouve des larves de la Siphonella là où s'est développée une chenille de Micro. Je suis même porté à croire qu'on ne les rencontre que dans ces conditions et qu'elles sont essentielle- ment les vidangeuses de ces sortes de chenilles. Je continue mon énumération : Larinus turbinatus et Larinus jaccse. Leurs larves, Comme celles du Rhinocyllûs, se transforment dans les calathides. Apion carduorum. Lixus algirus. Je croyais cette espèce, dont j'ai depuis longtemps publié les métamorphoses, parasite exclusivement des Malvacées, car sa larve est commune dans les mauves, passeroses, etc. ; mais je l'ai déjà trouvée dans les tiges du Cirsium palustre, et la yoici en outre dans celles du Cirsium arvense. La femelle pond donc indifféremment dans les Malvacées et les Carduacées. Cassida sanguinosa. Urophora stylata'. Tephritis florescentix» :, Tephritis arnicœ. Acinia arcuata. Cecidomyia .... * ^ (1873) , 5 66 ÉD. Perris. Parasites : Eurytoma serratulse eo grand nombre. — Callùnome annulatus. — Entedon yniser, ce dernier de la Cassida sanguinosa. Voilà donc sur la même plante quinze espèce, sans compter un petit Hémiptère, probablement du genre Triphlcps, dont j'ai observé les larves entre les fleurons des calalhides, et il est plus que probable que la liste est loin d'être complète. Puisque j'ai mentionné la Cassida sanguinosa , je crois devoir dire quelques mots de la manière dont s'efîectue la ponte des Cassida, da moins de certaines d'entre elles. Depuis longtemps j'avais observé sur les feuilles d'artichaut qui nour- rissent les larves de la Cassida sanguinosa et sur celles des mentlies et du Lycopus europœiis, dont se repaissent les larves de la Cassida equestris, des corps semblables à une plaque irrégulièrement orbiculaire, de trois à quatre millimètres de diamètre, convexe, de consistance scarieuse et rous- sàtre, avec le centre plus ou moins noir. Ces corps, détachés de la feuille, montraient en dessous comme de petites coques placées à côté l'une de l'autre, quelquefois sur deux ou trois couches superposées, de sorte qu'on pouvait les prendre pour des cocons analogues à ceux de certaines larves parasites de Microgaster. Plusieurs fois j'en recueillis sans en rien obte- nir ; enfin il en sortit de toutes petites larves noirâtres , hérissées de piquants, qui étaient évidemment des larves naissantes de Cassida. Donc les petites coques superposées étaient des œufs, et les plaques simulant des cocons étaient des pontes de Cassida. Restait à savoir comment s'effectuent ces cocons, et voici ce que Tannée dernière j'ai été à même de constater de la part de plusieurs Cassida sanguinosa : La femelle, après avoir erré quelque temps, s'arrête sur un point de la face supérieure et plus souvent de la face inférieure d'une feuille; bientôt après elle pond ses œufs en les disposant comme je l'ai dit plus haut et sans que son corps fasse des mouvements bien appréciables. Lors- que cette opération, qui dure environ un quart d'heure, est terminée, elle émet par l'anus, en imprimant à son abdomen des m.ouvements d'oscilla- tion verticale, un mucilage incolore semblable à de la gomme dissoute; elle en recouvre le petit tas d'œufs et termine par l'émission d'excréments noirs. Le mucilage se dessèche assez rapidement : au bout d'une demi- Promenades cniomolofjiqucs. 67 heure au plus il s'est converti en membrane scarieuse, roussâtrc, recou- vrant les œufs et noircie au centre par les excréments. Le long d'une haie s'élève en grand nombre le haut Melilolus macro" rhiza en pleine floraison. Il me fournit l'occasion de renouveler une observation que j'ai déjà faile plusieurs fois. Le long de ses branches on voit des feuilles d'un vert plus pâle ou même jaunâtres et évidemment malailes. Celles dont la couleur est le plus altérée se détachent très- facilement. Si on les observe, on remarque qu'elles se sont pliées le long de leur nervure médiane, et que celle-ci s'est hypertrophiée de manière à former une galle allongée. Dans les folioles encore vertes, cette galle ne présente que du tissu cellulaire, au milieu duquel une exploration attentive peut faire découvrir un tout petit œuf d'un blanc jaunâtre ou une larve naissante ; dans les folioles jaunâtres, au contraire, et caduques, la galle est creuse et contient une larve que l'on juge bien vite appartenir à un Curculionite. Quelques-unes de ces galles sont percées d'un petit trou qui indique que la larve les a quittées. Cette larve, en effet, s'enfonce dans la terre pour se transformer. Je m'approvisionne de ces galles, je les mets dans une assiette, et à mesure qu'une larve en sort, je la dépose dans un vase contenant de la terre â peine humide. Quinze jours après je trouve des nymphes enfermées dans une coque de terre, et trois semaines plus tard des coques semblables contiennent un Tychius mclUoti. C'est, en effet, cet insecte, que l'on peut prendre d'ailleurs en battant les mélilots, qui est l'auteur des galles dont j'ai parlé. La femelle pique avec son rostre, à la surface inférieure de la feuille, la nervure médiane et y dépose un œuf. Celte nervure alors se dilate et la feuille se plie en long. Les tiges de la même plante nourrissent la larve de VAgapanthia cardiù dont j'ai publié l'histoire. La haie que je longe va me fournir matière à d'autres observations : Un Agrilus, ce qui n'est pas nouveau pour moi, l'A. aurichalceus, vient se poser sur les feuilles de la ronce et s'y accouple. Il est assez naturel d'en conclure que cette espèce pond dans cet arbrisseau. Je cherche des tiges mortes de l'année dernière et j'observe des trous de sortie évidem- ment i!C Agrilus, car ils sont transversaux et leur contour, au lieu d'être régulièrement elliptique, est beaucoup plus convexe au côté qui corres- pond au ventre de l'insecte, bien plus bombé en dessous qu'en dessus. En ouvrant ces liges je rencontré encore quelques nymphes enfoncées dans le bois, ou plutôt dans la moelle, et même des Agrilus prêts à sortir. 68 ÉD. Perris. D'autres tiges également percées, el que j'ai recueillies à tout hasard, ne contiennent plus d'Agrilus parce qu'elles sont d'un an plus vieilles, mais j'y découvre des nymphes d'Hyménoptères placées à la file dans des cellules séparées par des cloisons. J'emporte de ces tiges, et peu de jours après il me naît des Cemonus iinicolor, des Passalœcus gracilis et surtout des Stigmus pendulus, avec leurs parasites Ephialtes divinator et Dîomorus calcaratus. Ainsi les femelles des Hyménoptères que je viens de citer profitent des Irous de sortie des Agrilus pour pénétrer dans la moelle de la ronce, où elles creusent une galerie qui servira de logement à leur progéniture. A travers la broussaille grimpe le liseron des haies, Convolvulus sepium. Au fond de ses corolles plonge le Spcrmophagus cardui : qu'y va-t-il faire ? s'abreuver de nectar, comme sur les chardons, d'où il a si mal à propos tiré son nom spécifique? Il y est appelé par d'autres besoins, car c'est l'ovaire de cette fleur qui doit recevoir sa ponte. Plus tard on trouvera dans les capsules sa larve qui vit des graines du liseron, et qui, à l'exemple des autres larves de Bruchides, subit sans déplacement toutes ses méta- morphoses. Un autre liseron maritime, le Convolvulus soldaneUa, lui sert aussi de berceau, et je crois pouvoir en dire autant du G. arvmsis. Le nom de convolvuU donné par Gyllenhal à une autre espèce de la Russie méridionale indique que l'espèce française n'est pas seule inféodée aux liserons. Devant moi se dressent des genêts à balais, Saroihamrms scoparîus, chargés de gousses. Désireux de voir si elles sont habitées comme à l'ordi- naire, j'en ouvre quelques-unes et j'y trouve des Apion fuscirostre et îm- mune déjà transformés, el assez communément une larve de Curculionite appartenant probablement au Tychius sparsutus ou au T. venustus com- muns ici sur le genêt ; peut-être y en a-t-il de ces deux espèces. Lors de la brusque déhiscence de la gousse celte larve est lancée au dehors ; elle s'enfonce dans le sol, el dix ou douze jours après on trouve la nymphe enfermée dans une coque de terre. Cette coque se forme tout naturelle- ment. La larve, en tassant la terre autour d'elle par la pression de son corps, se forme une cellule sphérique à parois aussi lisses que possible, puis elle enduit ces parois d'une liqueur gommeuso que sécrète sans doute un organe spécial et qui, sortant par l'anus, est prise par les mandibules et les palpes qui servent de pinceau. Cette liqueur agglutine les parcelles terreuses, et la coque se trouve ainsi formée. Celle précaution de la larve me paraît avoir pour but, el, dans tous les cas, elle a pour résultat de la Promenades entomologiques. 69 proléger contre l'iiumidilé et contre une invasion ennemie. Dès la mi-août l'insecte parfait est éclos, mais il demeure cloîtré jusqu'au printemps sui- vant. Je pénètre dans les vignes et je me mets à explorer les éclialas de châ- taignier qui soutiennent les ceps. Au mois d'avril ils m'avaient donné plu- sieurs Longicornes dont ils nourrissent les larves, Pwpuricenus Kœhleri^ Bhopalopus femoratus, Pachytu collaris, Chjtiis arietts et rhamni, et sur- tout le très-commun Callidium aini ; au mois de juin ils m'auraient fourni en assez grand nombre les Exocentrus adspersus, Amesthetis testacea, Grw cilia pygniœa, Leiopus nebulosus, Stenopterus rufits, Apate ï)aria, Enedrey^ tes oxyacantliœ, Lissodema dcnticoLle, Bothridercs coiitractus, je ne trouve plus que quelques retaidataires de ces espèces dont les sept premières sont lignivores et les deux dernières parasites; V Exocentrus pourtant est encore assez commun sur les échalas de l'année qui l'attirent pour la ponte. Sur ces mêmes échalas, ou sur les feuilles de la vigne, viennent se poser VAnobium fulvicorne qui recherche le châtaignier ou le charme, et VAgrilus dcrasofasciatus en quête des sarments morts ou malades. Deux plantes se sont multipliées dans la vigne, Vlmda dysenterica et la Mercurialis anniia. En fauchant sur la première, je prends un joli Diptère, YEnsina Blotii, qui va pondre dans les réceptacles des calathides. Elle y déposera plusieurs œufs, le réceptacle s'hypertropliicra, il deviendra presque ligneux, et chaque larve y aura sa petite loge distincte, où elle accomplira toutes ses métamorphoses. L'insecte parfait éclora au printemps suivant. Les Mercuriales sont peuplées (Vllcrmœophaga cicatrix qui en rongent les feuilles et dont beaucoup sont accouplées, ce qui annonce une ponte pro- chaine. Je prends aussi sur cette plante ÏApion scmivittatum qui vient pondre dans les nœuds de la tige. Dans les sillons de la vigne et sur les sentiers court l'agile Leptaleus JXodriguii. Les bordures herbeuses m'offrent en abondance diverses plantes en pleine fleur : Ilypochœris radicata , Crépis vircns, Leucanthemum vulgare , Aclnllœa miUcfoUuin. J'ouvre des calathides et je constate sur la pre- mière et la quatrième la présence des larves de deux Olibrus, Vaffinis et le millcfolii, et sur toutes l'existence de larves de Diptères de la famille des Téphritides et de larves blanches et orangées de Cécidoniyie. Je recueille de ces calaliiides que j'enferme séparément dans des boîtes, et j'obtiens, dans le courant de juillet, de celles des Chicoracées des Acinia leontodontis et confusa, de celles du Leucanthemum, des Acinia confusa. 70 ÉD. Perris, (le celles de VAclnllsea des Acinia mille folii. Les corymbes de cette der- nière Synanlhérée étaient la plupart couverts de Mycln-us curculionoidcs. Comment n'ai-je pas encore découvert les premiers états de cet insecte tellement commun qu'en quelques instants on peut en prendre des cen- taines? Sa larve vit sans doute dans la terre; il me semble qu'autrement je l'aurais rencontrée. Quelques pieds iVlIypochœrîs sont cliargés de Pucerons dont plusieurs ont été évidemment piqués par des parasites. J'en obtiens das Apludius ■proteus et des Mcgnspilus ftiscipcs. Je m'arrête devant des figuiers sur lesquels je remarque quelques branches mortes. C'est le seul dommage que, dans ces terrains argileux et élevés, leur aient causé les deux rudes et exceptionnels hivers de 1870 et <îe 1871 qui, dans les sols plats et sablonneux de plusieurs autres parties du département, ont tué celle sorte d'arbres, comme en 1830, jusqu'à la base. Les branches victimes du dernier hiver sont couvertes de tout petits tas fort rapprochés de vermoulure extrêmement fine produits par de très- nombreux Ilypoborus ficus qui ont pénétré sous l'écorce pour y creuser leurs galeries transversales de ponte. Ces branches sont également percées çà et là de trous ronds pratiqués par le vulgaire Sinoxylon sexdentatum qui, comme le Xylopertlia sinuata, attaque tant d'espèces de végétaux ligneux, et dont les larves, comme celles de ce dernier, deviennent la proie des larves du Tillus unifascùdus, de VOpihis domesiicus et du Denops albofasciatus. En me retirant je passe près d'un vieux tronc presque pourri de saule marcean dans lequel j'avais observé, au mois d'avril, des larves que je soupçonnais appartenir à un PliUmis, ainsi que des larves marbrées d'un Tillus et des larves de Leptura. Je m'approche et je vois occupée à pondre, en utilisant un trou de PUlimis ou à'Anobium, une femelle de Strangalia nurulcnta, ce qui me paraît résoudre la question de la larve. Je me rap- pelle alors que j'ai enfermé dans un sac et laissé à la campagne des hag- ments du bois de ce même saule habités par les diverses larves, je cours le visiter et j'y trouve de nombreux Ptilimts costatus, des Slrangalia aundcnla et plusieurs Tillus clongalus des deux sexes. Le premier a pour ennemi, indépendamment du Tillus, le Hccahcdns sulcatus. En traversant le potager j'ai remarqué des pieds de céleri dont les feuilles sont attaquées sur de larges surfaces ; j'y regarde de plus près et je consîale la présence de nombreuses larves mineuses de Diptères, la plupart adultes. Je m'approvisionne de ces feuilles, et rentré à Mont-de- Promenades odoinotof/iqitrs. 71 Marsan, je les enferme dans un bocal avec de la terre. Les larves s'y enfoncent, et quinze jours après j'obtiens une éclosion abondante d'Uro- pliora ccntaureas et de Tephritis angelicse, dont les pupes sont d'un tes- tncé jaunâtre très-clair, et de leurs parasites Alysia tipulœ et Siejalphus flavipalpis. Le lendemain je visite d'autres cultures. Les betteraves qui ont souffert, à la fin d'avril, des atteintes du Pleciroscciis tibialis, acharné après les cotylédons, sont aujourd'hui attaquées dans leurs feuilles par une larve mineuse de Diptère. L'année dernière j'avais essayé de l'élever, mais les feuilles, que j'avais laissées trop longtemps entassées, s'étaient pourries et avaient reçu des pontes qui auraient pu m'en hnposer; elles me don- nèrent, en effet, en grand nombre des Anthomyia canicidaris et des Cur- tonevra stabulaus; mnis sachant que ces larves ne sont pas mineuses, j'attendis, dans l'espoir que quelqu'une de celles qui m'intéressaient aurait écliappé, en s'enfonçant dans la terre, aux premiers effets de la pouniture. Cet espoir ne fut pas trompé et quelques jours après j'obtins plusieurs individus de la vraie mineuse : c'était la Pegomyia hyosciaim. Je fais une station au milieu d'une pièce de trèfle en état de fructifica- tion assez avancée. Des feuilles brodées par une larve de Phytomyza pro- bablement, appellent mon atlenlion, mais déjà l'habitant de ces galeries en arabesques a pris son essor. J'examine les fruits et j'observe dans les calices des larves de Curculionites que je soupçonne appartenir à un Apiuji, en dehors des calices d'autres larves plus grandes, probablement de Brucfius, d'autres Hexapodes, très-petites, semblables à des larves de Lalhrielhis et qui me rappellent les larves de Goriicariei, et enfin des larves d'une inévitable Cecidomyia. Je fais un petit paquet de ces graines, et enfermées chez moi dans des boîtes, elles me donnent des Corticaria (jibbosa et des Briiclms varius. La larve de ce dernier s'enferme, avant de se transformer, dans un cocon d'apparence soyeuse, extrêmement mince. J'obtiens en outre des Apion feigi et trifolii, avec un Pleroimdus parasite qui me paraît être le Bouckeanus, VEntcdon ciircuUonidum, le Cedyptus macroccpliedus et le Systole aLbipennis. Plus loin s'offrent sous mes pas de beaux pieds fleuris de Matrîcarîa chamomilla à côté desquels je m'assieds. Rien dans les calalhides, mais en ouvrant une de ses tiges je constate dans le canal médullaire la pré- sence d'une larve de Curculionile. Ce fait nouveau pour moi excite ma curiosité. Le jour de mon départ j'enlève, avec une petite motte de terre, 72 ÉD. Perris. un pied de Matricaria pourvu de nombreuses liges, je l'installe chez moi dans un petit pot à fleurs, où de fréquents et légers arrosements doivent le maintenir frais pendant quelques jours, et je place ce pot dans un grand vase à parois vernissées en étalant les tiges. Je suppose que les larves quitteront la plante pour s'enfoncer en terre et qu'elles tomberont presque toutes dans le vase. Les choses se passent en effet ainsi, je recueille plu- sieurs larves que je dépose sur la terre dans de petits pots, elles ne tardent pas à disparaître, et trois semaines après je trouve éclos des Ceutorhtjn- chus rugidosus. Presque en même temps j'obtiens le même insecte A' An- thémis nobilis trouvées à Monl-de-Marsan. Ce Ceutorhynchus appartient à un petit groupe d'espèces qui ont le même dessin sur les élytres, ce sont : catnpcstris, rugidosus, chrysanthemi, molitor; je suis convaincu que toutes se développent dans les Camomilles. Le melanosUclus leur ressemble, il est vrai, mais il esi plus allongé et sa larve vit et se transforme au collet de la racine du Lycopus europœus. L'hypothèse que je viens d'émettre n'est pas hasardée. Tout entomolo- giste observateur a pu remarquer que, dans bien des cas, les insectes vivant sur des plantes du même genre, ou de la même famille, ont entre eux des rapports analogues à ceux des plantes elles-mêmes, de telle sorte qu'on peut souvent a priori rapprocher les uns des autres. J'ai donné, en 1863, quelques notions à ce sujet à propos des moeurs des Apion compa- rées à leur forme et à leurs couleurs, et je pourrais les étendre à bien d'autres genres. Non loin des Matricaria sont des pieds de Smccio vulgaris. En y regar- dant de près je remarque que bien des calalhides sont renflées et comme vésiculeuses ; je les ouvre et dans le réceptable je rencontre tantôt une larve de Diptère, tantôt une pupe presque sphérique et d'un beau noir, très-luisant, qui me donne quelques jours après le Tephritis marginata, obtenu antérieurement des calathides de Smccio aquaticus, et dont les parasites sont le Pteromalus Icucopygus et le Bracon flavator. Une pièce de vesce en fruits me rappelle les Bruchus qui vivent dans ses gousses : B. nubilus, signaticornis, paliidicornis et granarius que j'ai élevés autrefois. Leurs larves se développent dans l'intérieur des graines d'où les insectes sortent en août et septembre par un trou très- rond, comme celui des grains de pois pratiqué par le JB. fisi. Leurs para- sites sont Sigalphus striatulus et Pteromalus leucopezus. Au bord d'un champ, le long d'une haie basse, des Teucrium scoro- Promenades mtomologiques. 73 donia étalent leurs panicules de fleurs jaunâtres que des Metîgethes poin- îillenl de noir. C'est le M. obscurus dont la larve déprimée, blanche, avec trois rangs de petits points noirs et le dernier segment arrondi, après s'être développée dans la fleur, se laisse tomber à terre pour s'y enfoncer et y subir en peu de jours ses métarmophoses. Un petit pâturage voisin, heureusement pour moi peu fréquenté par les animaux, me présente de larges touffes de Lotus comiculatus et A'Ono- nis campistn's. Je m'étends à terre pour explorer les Lotus. Je recueille sur leurs fleurs un Meligdhcs qui s'y trouve assez communément; je vois les feuilles rongées par une chenille de Polyommatus, et en fouillant au milieu du fourré je prends de nombreux individus d'un Tyckius quelque peu variable de taille et de couleur, qu'une élude ultérieure m'a fait reconnaître pour le flavicoUis. Ce que je sais des mœurs du Tychius meliloti me porte à chercher des feuilles hypertrophiées, je n'en trouve pas une seule ; je me rabats alors sur les gousses et je finis par en voir quelques-unes partiellement gonflées et formant une sorte de galle. Je ne doute pas qu'elles ne recèlent une larve de Tychius, j'ouvre, et la loupe me montre des larves de Cccidomyia. Toutes les gousses tuméfiées sont dans le même cas, et me rappelant alors que la présence des larves de T. sparsutus et veimstus dans les gousses du genêt à balais n'y provoque aucune déformation, je me demande s'il n'en serait pas de même ici. Pour m'en assurer je me mets à ouvrir des gousses de Lotus, et je ne tarde pas à trouver, au centre d'une petite altération brunâtre du tissu, un corps semblable à un petit œuf d'un blanc jaunâtre, ellipsoïdal, très-obtus aux deux bouts et présentant à l'un d'eux deux petites taches brunes comme deux yeux, et entre ces taches trois points extrêmement petits en ligne transversale. D'autres gousses m'offrent une larve de Curculionite plus ou moins développée. Je fais un bouquet de tiges de Lotus, je le mets dans un verre avec de l'eau pour entretretenir sa fraîcheur, et je place le tout dans un saladier assez profond et h surface assez lisse pour que les larves qui tomberont des fleurs et des gousses ne puissent pas s'échapper. Tout les matins, car c'est surtout pendant la nuit, je l'ai remarqué pour d'autres plantes, que les larves se laissent tomber à terre , tous les matins je visite le saladier, je recueille des larves de Mciigethes et de Tychius et je les introduis dans de gros tubes à moitié pleins de terre. Le bouquet, trans- porté ensuite chez moi, continue â me fournir des larves, puis je l'enferme dans une grande boîte. Les larves me donnent des Meligdhcs erythropus, comme ceux que j'avais recueillis sur les fleurs, et des Tychius flavicoL- 74 ÉD. Pkrris. Lis qu'au mois d'août j'exhume de leurs coques de terre. Dans le courant du même mois le bouquet produit en assez grand nora})re des Apion clon- gatiim, quelques Bruchus variiis, des Cécidomyies et les parasites sui- vants : Sigalphus hilaris, Pteromalus tenuis , Eutoplms flavo-varius , Eupelmus atropurpiireus, Systole albipcnnis et Callimome difficitis. Je dois ajouter que j'ai pris aussi sur les fleurs et les gousses du Lotus, ou au pied des toufl'es, des Tijchius hcemaiocephalus, ainsi que les Bru- chus loti, laticoUis, picipes et pygniseus. Tous ces insectes vivent incon- testablement dans les fruits de cette Légumineuse. Ma conviction à cet égard est complète, surtout pour le Tyckius, à cause de la taille de cer- taines larves qui sont tombées des gousses. Quant aux Ononis, il sont habités par dos Apion ononidis dont la larve vit dans les gousses de celle plante et a pour parasites le Pteromalus Erichsoni et VEurytoma salicicola, et par les larves et les nymphes de deux Hémiptères dont quelques-uns sont à l'état parfait, le Macrocolcus Payknlii et VArnumus punctipcs. Le jour suivant, en repassant le long de la pièce de vesce, je remarque un endroit qui a dû être attaqué par des Pucerons. Plusieurs nymphes de Coccinella l-pnnct(da sont fixées aux tiges ou aux feuilles; je les recueille et j'ai le plaisir d'obtenir, quelques jours après, le joli parasite nommé Encyrtus apicalis. De l'une de ces nymphes sont sorties huit larves de Diptère qui se sont collées, aux parois de la boîte et se sont transformées en pupes testacées que je reconnais appartenir au genre Plwra. Plus tard, en effet, il me naît huit Phora d'une espèce qui se rapporte assez bien à la description de la P. fasciata Fall. Elle est d'un testacé jaunâtre, avec le vertex brunâtre, les poils noirs, le dessous de l'écusson brun, l'abdomen noir avec le premier et le dernier segment de la couleur du thorax ; les patte s sont jaunâtres avec les quatre dernières tarses et la moitié posté- rieure des dernières jambes de couleur noire ; les jambes intermédiaires sont un peu brunâtres ; les balanciers sont d'un jaunâtre pâle et les ailes hyalines avec la nervure marginale étroitement bifurquée à l'extrémité. Voilà un nouveau fait à ajouter à ceux que j'ai signalés dans mes Diptères du pin maritime, à l'occasion de la Phora pusilla, et qui tendent à établir que plusieurs larves de ce genre sont carnassières. L'une d'elles même, celle de la P. atricapilla, que je ne connais pas (serait-ce la même que celle dont il s'agit ici ?), s'attaque, d'après M. Carpentier, aux nymphes des Coccinelles. J'ai pourtant exprimé l'opinion que les larves de ce genre Promenades cnUmiologiqucs. 75 ne. sont pas parasites, qu'elles n'attaquent pas de proie vivante et qu'elles n'en veulent qu'aux substances animales ou végétales en décomposition. Après lé fait dont j'ai été témoin, je ne sais plus guère que penser, ou pour mieux dire je serais tenté de revenir sur ma manière de voir, car la nymphe de Coccinelle citée plus haut ne paraissait pas altérée et en voie de désorganisation. Ma promenade me conduit à un bassin alimenté par une source et autour duquel circulent, d'un pied léger, des Tachyusa, des Autaiia et des Bcmbidium d'un assez mince intérêt, et je me mets à suivre la rigole qui sert de déversoir. Là, diverses plantes vont me fournir matière à quelques bonnes observations. Je m'adresse d'abord au cresson qui, un mois et demi plus tôt, m'aurait donné des Ceutorkynchus melannrius, des Tanysphyrus lemnœ, des P/iyllottrfa bimacuUda. Je trouve pourtant dans les feuilles quelques larves mineuses retardataires de celte Allicida. En ouvrant des tiges j'y rencontre des larves d'une Psyiliodcs, probable- ment la chrysoccplwla, et en on Ire des larves et des pupes d'un petit Diptère. Je recueille des fragments de tiges qui en contiennent, je les con- serve fraîches avec de la mousse humide, et quelques jours après les pupes me donnent plusieurs individus d'un joli Oscim's, que je crois pouvoir rap- porter au cornuta, ou qui en est du moins bien voisin. Sur les bords de la rigole croissent des Juncus obtusifioriis. Je retrouve sur les gaînt^s de leurs feuilles inférieures les galeries sinueuses ou môme spirales de la larve mineuse de VAphanistichus emargincdus, dont je publierai très-prochainement l'histoire. Dans le voisinage s'élèvent des Lytlinnn saiicaria. Leurs épis de fleurs ont déjà attiré de nombreux Nnnopliyes tytiiri, dont les femelles confient leurs œufs aux ovaires chargés de nourrir leurs larves qui ont pour para- site VEupclmus De GceriL Sur les feuilles broutent des larves de Galtcruca, que j'ai autrefois élevées, ce qui n'est pas difficile, et qui, après s'être enfoncées dans la terre pour se transformer, me donneraient la G. calma- riensis. Çà et là sont des pieds de Ment/ia aquatica et de Lycopus europœus, dont les feuilles sont trouées par des larves de Cassida cquedris, parmi lesquelles on voit des nymphes et même des insocies parfaiis. Je quitte ce lieu humide, et en suivant une haie j'observe encore sur les ronces VArjrilus aurichalccus et les deux galles semblables, mai.5 pourtant distinctes, produites par le Lasioptera rubi el le Diastroplms nibi, qui 76 ÉD. Perris. ont pour parasites, le premier : Platyfjastcr obscunis et phragmitis, siplw- ncura brevicaudis et Callimome cyniphidwn ; et le second : CcdUmome rubi, Stphoneura brevicaudis, Decatoma pulchella et Eurrjtoma diastrophi. Celle du Diptère est toujours plus ou moins crevassée et à surface moins unie et moins lisse. Les grappes de la ronce sont en fleur, mais bien des boutons sont fer- més encore; j'en ouvre quelques-uns et je finis par trouver la larve de Y Anthonomits rubi qui vit dans ces conditions. Elle me rappelle les obser- vations que j'ai faites plus d'une fois et que je faisîiis encore aux mois d'avril et de mai précédents sur les laives des A. pyri, pomorum et uitni, qui se développent dans les fleurs du poirier, du pommier et de l'aubépine. Deux choses surtout provoquent ici l'intérêt : l'effet produit par la pré- sence de la larve sur le bouton qui se développe, se ballonne sans s'ouvrir, et la rapidité avec laquelle cette larve accomplit ses évolutions. Les organes floraux dont elle se nourrit doivent avoir des propriétés nutritives bien actives pour que, en quelques jours, elle ait subi toutes ses métamor- phoses sans avoir besoin de quitter l'abri fragile qui la protège. La nature est conséquente avec elle-même, et l'on comprend qu'elle doit assurer un prorapt développement à des larves qui vivent de substances de peu de durée; c'est ainsi qu'elle agit avec celles des champignons putrescibles, des cadavres, etc. Dans le voisinage d'une habitation je rencontre un massif de Marrubium vulgare et de Ballota fœtida et de nombreux pieds de Vcrbma ojficinalis. Les Marrubium secoués sur mon parapluie me donnent un joli Tingidite, le Plafychiln pilosa, dans ses divers états, ainsi que les Meligdlus mar- rubii et viUosus, et les Ballota, le M. flavipes. Les fleurs de ces plantes contiennent encore des larves de ces Nitidulaires, semblables à celles du même genre dont j'ai parlé, c'est-à-dire blanches, obtuses postérieusement et ornées de trois rangs de points noirs, et s'enfonçant dans la terre pour se transformer. Les tiges de la verveine nourriront plus tard une larve de MordelUstena; je trouve pourtant , dans quelques-unes, une larve, jeune encore , de Diplèrc, dont je tâcherai de connaître plus tard l'insecte, car les tiges que je recueillerais en ce moment ne pourraient se conserver fraîches assez longtemps pour une éducation à domicile. Ce Diptère me semble devoir être une Lonchœa. Le lendemain, ma promenade se dirige vers les bois. En m'y rendant Promenades entomologiques. 77 je rencontre plusieurs plantes qui 8e prêtent à des observations. Le Silène ■pratensis Spreng., Lycknis dioicaX). C, a déjà ses capsules bien dévelop- pées ; quelques-unes contiennent, à l'état de nymphe et d'insecte parfait immature, des Sy bines canus. Plusieurs individus se développent dans un même fruit. Les parasites sont le Ptcromalus leucopezus et le Microgaster trislis. Le Lathyrus sylvestris a formé ses gousses; dans leur intérieur je trouve des larves qui appartiennent probablement au Bruchus nigripes que j'ai plusieurs fois obtenu de cette plante. Un groupe de Scnecio sylvaticus provoque l'action de ma canne et de mon parapluie ; il en tombe quelques Olibrus coriicalis, dont je constate pour la première fois le véritable habitat. Ne doutant pas que sa larve ne vive dans les calathides de cette Synanthérée, je me livre à d'attentives recherches, et je ne tarde pas à trouver des individus d'une larve que sa forme déprimée et les deux courtes épines qui la terminent me permettent de rapporter à un Olibrus. Inutile de dire que j'ai emporté un paquet du séneçon et que j'ai élevé la larve qui se transforme sous terre. Elle m'a donné l'espèce que j'avais trouvée sur les fleurs. Je passais sans m'arrêter devant des Lampsana communîs, dont les fleurs ne m'ont jamais rien procuré, lorsque j'aperçois quelques tiges de cette plante renflées en une galle fusiforme. Je reconnais là l'œuvre de YAulax lampsanse, et, en effet, j'y trouve la larve jeune encore de cet Hyménoptère. Le moment n'est pas venu de recueillir la tige, elle est trop verte et se dessécherait, au grand détriment des petites bêles qu'elle nourrit. Il faut attendre qu'elle ait atteint sa complète maturité; et d'ail- leurs, si l'on n'a pas à redouter que la plante ne disparaisse, on n'a aucun intérêt à se presser, car l'insecte parfait n'éclora qu'au printemps sui- vant, et jusque-là, comme tant d'autres larves d'Hyménoptères, l'animal demeurera, presque jusqu'au dernier moment, à l'état de larve, quoique celle-ci soit depuis plusieurs mois complètement développée et enfermée dans sa petite cellule. Ce long engourdissement de ces sortes de larves m'a toujours étonné. Je ne suis pas moins surpris du peu de substance qui est nécessaire à leur accroissement. C'est à peine s'il eu faut un volume égal à celui de leur corps, car celui-ci occupe toute la capacité de la cellule dont les déblais paraissent avoir seuls servi à la nutrition : or, si l'on en juge par les longues galeries des larves des Coléoptères et des Diptères, les tiges des plantes ne semblent pas très-riches en substances alibiles. D'un autre côté, puisque ces larves d'Hyménoptères mangent si peu, on 78 Kd. Perrîs. ne s'explique pas la nécessité des galles, quelquefois très-volumineuses, dans lesquelles elles vivent. A quoi bon, par exemple, une galle grosse comme une belle nèfle pour une seule larve de Cynips, qui en occu- pera à peine le noyau central ? C'est que, peut-être, c'est plus par imbibi- tion de sucs que par érosion et ingestion de matières solides que ces larves se nourrissent, et qu'il faut, pour produire ces sucs, des matériaux assez considérables. Ce qui indiquerait que les substances liquides jouent un grand rôle, c'est que les cellules dans lesquelles les larves passent leur vie sont dépourvues, ou à peu près, de déjections. Encore un sujet d'étonne- ment. Je me fatigue sans grand succès à battre les buissons de la forêt et les branches basses des grands arbres; je ne prends rien qui soit digne d'être signalé; mais ceux qui présentent des branches mortes me donnent plus de satisfaction. Celles des chênes notamment me fournissent plusieurs bonnes espèces : Lœmo'plilœus castaneus, Abdcra griscoguttata, Anisoxya fuscula, Tropidcr€S sepicola et pudens. Je me rabats ensuite sur les plantes, et des Orobus vcrmis, dont quelques gousses restent encore, me donnent à l'état parfait des Bruchus granarius; les tiges des Rwnex recèlent des Apîon violaceum, et les fiuits du Geum urbanum dont les fleurs devaient, un mois et demi plus tôt, être recouvertes de Byturus iomentosus , nourrissent encore de nombreuses larves de cet insecte. Cette larve, agréal)leraent zonée de roussàtre et terminée par deux petits crochets, se transforme dans la terre. Je m'accroupis au milieu d'une pépinière à''Hîeracium umbellaium jeunes encore, dans l'espoir d'y trouver la galle, parfois volumineuse, formée par ÏAidax hierucii, j'ai la chance d'en apercevoir cinq ou six, mais elles sont évidemment trop fraîches encore et il faut attendre. Je trouve sous mes pas de nombreux échantillons de la galle printa- nière de ÏAndricus tcrminalis, semblable, quand elle est fraîche, à une petite pomme d'api. Abandonnée de ses premiers habitants et abattue par le vent, elle est aujourd'hui noirâtre, difforme et toute éraillée; j'en recueille pourtant dans l'espoir d'en obtenir, comme d'autres fois, des Piinus Aubei, des Berginus tamariscis et peut-être autre chose. Ce dernier nom me pousse à une digression glossologique que l'on vou- dra bien, je l'espère, me pardonner. On a pu voir que j'ai écrit tamariscis et non tamarisci, comme l'ont voulu divers auteurs et comme le portent les catalogues. J'ai pour principe, en effet, que, puisqu'il a été convenu Proiiienades eniomologiqucs. 79 d'employer, pour la nomenclature, la langue latine, on doit en suivre les règles. Or, en latin, les noms terminés par x, quelle que soit la voyelle qui précède, pax, grex, phœnix, vox, nux, ont le génitif en is, et comme on a voulu dire le Beigine du tamarix, l'Apion du tamarix, il faut incon- testablement traduire par Bcrginus tamariscis, Apion tamariscis. Vaine- ment objecterait-on que Ton doit respecter jusqu'aux solécismes des noraenclateurs, je ne saurais admettre une semblable théorie qui condui- rait cl maintenir l'orthographe du nom spécifique de VHypoborus fici, que l'on a avec raison changé en ficus. J'avoue que j'aurais aussi quelques observations à faire sur l'habitude que l'on prend, au mépris des règles de formation des noms latins, d'écrire, quand il s'agit de noms propres : Laboulbcnci, Carrenoi, et que je ne m'associe pas à la détermination qu'a prise mon savant ami M. de Marseul de modifier, dans son Catalogue, les désinences des noms propres éta- blies sciemment et logiquement par leurs auteurs ; mais je n'entends pas, à propos d'une digression, faire de la doctrine ou du pédantisrae. Je ne veux pas renouveler la querelle d'Allemand dont nos Annales ont gardé la trace. Je ne prétends pas même discuter la question de savoir si, lorsque le nom générique tiré du grec est neutre ou terminé par un subs- tantif neutre, avec la terminaison grecque, comme PLatysoma, par exemple, le nom spécifique latin doit être du genre neutre, et s'il faut dire Platy- soma oblongum au lieu de Ptalysoma oblonga (1), je me borne à affirmer que lorsque le nom générique a une terminaison latine masculine, le nom spécifique doit, de toute rigueur, être au masculin; qu'ainsi il faut écrire, par exemple, Coniatus clirysochbrus, ou si l'on veut chrysocliloros, et non pas chrysochlora. Le lendemain, un petit tour de jardin me fait retrouver dans les tiges de la Beta vulgaris la larve du Lixus Ascanii et dans celle de VAltheea rosea (1) Dans tous les cas, il faut être conséquent avec soi-même, et si l'on écrit Calo- soma sericeum, Broscosoma baldense, Dolichosoma lineare, etc., il ne faut pas écrire Cyphosotna sibirica, Nemosoma elomjata, Paramecosoma pilosula, Ma- lacosoma lusitanica; si l'on adopte le neutre pour les noms spécifiques des genres Adelostoma, Drimostoma, on ne doit pas accoler le féminin au genre Stenosfoma; si l'on admet aussi le neutre pour les genres BracJiypteroma, Micralymma, Mo- nomma, il faut agir de même pour les genres Bolboceras, Lissoâema, Pachy- dema, Trogoderma, Sphœroderma, etc. Quant à moi, je l'avoue, du moment que l'on conserve la terminaison grecque et qu'on laisse au mot tiré de cette langue la physionomie neutre, je voudrais que le nom spécifique fût du même genre. 80 ÉD. Perris. la larve du Uscus algirus. Les fleurs flétries de celte plante et les jeunes fruits qui leur succèdent nourrissent une chenille de Micro et des larves d'un petit Diptère, peut-être d'une Siphonella. Leur éducation a échoué. Un semis de choux fait au mois d'avril appelle mon attention par Tair de souffrance d'un grand nomhre de pieds. Je trouve dans la partie inférieure de leurs tiges des larves et des insectes parfaits des Baridim laticoUis, chlorizans et cuprirostris , qui ont pour parasile VAlysia fiUiginosa. Une allée herbeuse présente de nombreux pieds de Plantago lanccolata; plusieurs ont au collet de la racine une larve qui doit èlre de Mecinus ■pyr aster ou cîrculatus, d'après mes observations antérieures. Sm" les fleurs de carottes butinent des insectes de divers ordres qui ne méritent guère d'être cités, et sur les fleurs de poireaux s'agitent, avec quelques vulgarités, des Styzus nigricornis et des Bembex bidenlata, A Monl-de-Marsan j'y trouverais assez fréquemment la belle ScoUa hœmor- rhoidalis. Je songe alors à visiter des branches feuillues de chêne et de châtai- gnier que j'ai coupées et mises çà et là en petits tas quelques instants après mon arrivée. Le soleil de ces derniers jours les aura flétries et leur aura donné cet arôme de branches mortes qui plaît aux insectes. J'y vais muni d'une nappe sur laquelle je secoue ces petits fagots, et j'obtiens, parmi des banalités telles que : Anckomenus prasinus, Notiophilus bigut- i(dus, Corticaria gibbosa et transverscdis, Lathridius minutus et nodifer, Oniias concinrais, des Anthocoris, des larves de Lagria et quelques rares mdividus des Cœnopsis fissù'oslris et V/altoni et du Stypidus unguicularis. Si j'en juge par mes expériences antérieures, je suis arrivé quinze jours trop lard pour ces derniers insectes. Une bordure de champ un peu sablonneux m'ofi're en quantité le Filago germanica, sur lesquels cette fois, comme les années précédentes, je ne trouve rien, et \e Filago gallica L., Logfia subulata Cass., qui, tout récem- ment, m'a procuré à Mont-de-Marsan plus de 200 Cassida fUaginis, et sur lequel je vois, en assez grand nombre, le tout petit Olibrus pygmœus. J'étais porté à croire que sa larve vit dans les fleurs des petits Leoiitodon ; je me demande si elle ne serait pas aussi, et peut-être même exclusivement appelée à dévorer celles du Logfia. Pour m'en assurer je fais un petit paquet de cette plante, et je l'installe dans un verre d'eau, au centre d'un saladier profond, en étalant les tiges de manière à ce que les larves, s'il en existe, ne tombent pas dans l'eau. Deux heures après je recueillais déjà quelques larves, car les Logfia étaient un peu avancés, et ces larves Promenades entomologiques. 81 étaient évidemment d'Olibnis. îMises en terre et portées chez moi avec précaution, elles m'ont fourni des nymphes et des insectes parfaits de l'espèce précitée. Voilà encore pour moi un fait nouveau. Une vigoureuse haie de ronces me donne l'idée de ra'assurer si les tiges de cet arbrisseau ne contiendraient pas les larves, naturellement jeunes encore, d'un rare Ilyraénoptère du genre Ccplius, ou plutôt du genre Phyl- lœcus Newm., caractérisé par les antennes un peu épaissies vers le milieu et de vingt-sept articles, et par l'abdomen comprimé. Je tronçonne bien des tiges sans rien observer, enfin j'en trouve une dont la troncature me montre une galerie encombrée de déjections. Je l'ouvre et j'arrive à une larve de PInjUœcus, mais d'un développement peu avancé; je suis seule- ment averti que je pourrai en retrouver plus tard dans cette localité. Puisque j'ai l'occasion de parler de cette larve, je veux transcrire les notes que j'ai prises à son sujet, il y a plus de trente-deux ans, en mars 18A0. Larve. — Long. 15 mill. — Blanche, molle, glabre et cylindrique. Tête arrondie, bien détachée, inclinée, très-lisse, avec deux taches latérales noirâtres, simulant des yeux. Ces taches semblent intérieures et n'être apparentes que grâce à la transparence de la peau, comme si c'étaient les yeux de l'insecte parfait qui seraient visibles dans la larve. Épistorae lavé de roussàtre, labre transversal, subéchancré, subcorné et roux ; mandibules larges, cornées, roussâtres de la base au milieu, d'un noir ferrugineux depuis le milieu jusqu'à l'extrémité qui est tridentée. Près de la base externe de chaque mandibule une petite antenne conique de quatre articles. Mâchoires à lol^e large, cilié intérieurement de soies rousses et raides et surmonté d'un appendice palpiforme de deux articles ; palpes maxillaires coniques de quatre articles courts; lèvre inférieure portant deux palpes labiaux coniques et Inarticulés et s'avançant entre eux en une languette large et arrondie. Les palpes sont lavés de roussàtre avec les articulations plus foncées. Corps de douze segments, le premier sensiblement rétréci antérieure- ment, les autres égaux avec un étranglement sensible aux intersections, à partir du cinquième ; dernier segment conoïde, hérissé de petites soies fauves et prolongé en une pointe cornée, subconique, tronquée et cou- verte d'aspérités dirigées en arrière. Cette pointe sert aux mouvements de la larve, de concert avec un bourrelet longitudinal placé de chaque côté du corps et très-dilaté sur les deux pénultièmes segments, des mamelons (1873) 6 82 Ed. Perris. pseudopodes, au nombre de quatre, sous chacun des trois premiers seg- ments, les deux intermédiaires du propectus plus saillants que les autres, des rides irrégulières sur toute la face dorsale et principalement sur les quatre premiers segments, qui sont comme rugueux. Stigmates roussâtres et latéraux, au nombre de neuf paires, la première sur la ligne d'intersection du protlioi-ax et du mésothorax, les autres près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux. Cette larve vit dans les tiges vertes de la ronce où elle pratique de longues galeries cylindriques, du diamètre de son corps, et que Ton trouve presque entièrement remplies de détritus de moelle mêlés d'excréments noirâtres. Quoiqu'il n'y ait dans une même tige qu'une seule larve, on y remarque quelquefois deux et même trois galeries parallèles ; c'est que la larve, après avoir parcouru une certaine longueur, arrêtée par quelque o]}stacle ou dégoûtée d'aller plus loin, trace une petite galerie transver- sale, puis se met à creuser en sens inverse, et enfin rétrograde encore par un nouveau chemin. Ce n'est pas sans doute par caprice qu'elle se livre à tous ces travaux et qu'elle prend toutes ces peines ; il faut croire qu'elle est très-vorace, ou plutôt, ce qui est rendu probable par la quantité de sciure non décomposée qui encombre les galeries, qu'il n'y a dans la moelle dont elle se nourrit que peu de chose à sa convenance et dont elle fait un choix, négligeant et rejetant derrière elle ce qui n'est pas de son goût. Au moment de se transformer en nymphe, ce qui a lieu en mars, elle s'enveloppe d'une coque satinée formée d'une pellicule fine et fragile, qu'au microscope on reconnaît formée par des fils très-déliés et croisés en tout sens. Cette coque est cylindrique et deux ou trois fois plus longue que son corps. Nymphe. Cylindrique, de la longueur de la larve, toute blanche, moins les yeux et les ocelles qui sont d'un brun roussâtre. Elle laisse voir dis- tinctement toutes les parties de l'insecte parfait : les palpes sont allongés sur le sternum, les antennes retombent par devant les yeux et le long des côtés du corps jusque sur les ailes, avec leurs articulations très-visibles; les quatre pattes antérieures sont repliées et appliquées sur la poitrine, les deux tibias postérieurs partent de derrière les ailes et suivent les flancs, ainsi que les tarses ; les épines des tibias et les articles des tarses sont parfaitement distincts; le dei-nier segment abdominal est trilobé à l'extré- mité, avec trois rainures longitudinales en dessous et une petite papille charnue sur les côtés. Promenades cntomologlqucs. 83 Insecte parfait.— Long. 15 mill. — Mandibules jaunes avec l'extréraité noire; antennes, tête, thorax noirs; abdomen noir bleuâtre, très-finement et très-densoment ruguleux avec des rides transversales, sauf le dernier segment qui est lisse, ou peu s'en faut, et plus luisant; échancrure du pre- mier segment tapissée d'une membrane blanche ; une petite tache blanche, ordinairement arrondie, à l'angle postérieur des deuxième, troisième et cinquième arceaux ; tarière noire; cuisses noires, genoux, tibias et tarses d'un testacé jaune ; ailes un peu enfumées, nervures brunes. J'en ai obtenu une vingtaine d'individus, tous du sexe femelle. Cette espèce, d'après la courte description de Lepeletier de Saint-Far- geau, semble bien voisine du Ccphus philiisicus que je ne connais pas. J'ignore si elle appartient au genre Phyltwciis ; dans tous les cas, la des- cription ne dit rien des taches blanches latérales de l'abdomen, qui sont pourtant bien visibles et constantes, du moins dans la femelle. Si l'espèce est nouvelle je l'appellerai riibi. La larve dont je viens de parler a pour parasite une larve au sujet de laquelle je trouve dans mes notes ce qui suit : Blanche, glabre et molle, de forme ovoïde, vue en dessus, et vue de profil à dos voûté et ventre uni, presque plan, avec un léger renflement un peu au delà du milieu. Tête moyenne, arrondie, blanche comme tout le reste; pas d'épistome et délabre apparents; mandibules cornées, rousses, assez minces et acérées, sans dentelures ou échancrures ; palpes rempla- cés par deux petits mamelons charnus et rétractiles placés sous les mandi- bules et visibles lorsque, à l'aide d'une loupe, on regarde en dessus pen- dant que les mandibules sont écartées ; deux petites impressions arrondies sur le front, qui est en outre muni de quelques petits poils blanchâtres. Corps de douze segments, le premier le plus grand de tous, les autres à peu près égaux jusqu'au dernier, qui est presque hémisphérique et pos- térieurement à trois lobes au milieu desquels est l'anus. Deux ou trois poils blanchâtres sur le dos des deux premiers segments, et au-dessous un pareil nombre sur tous les segments, mais très-courts, assez raides et comme tronqués. Il n'existe ni pattes ni pseudopodes, mais sur le dos de chacun des seg- ments, à l'exception du premier et du dernier, se trouve un bourrelet transversal, dilatable et même un peu rugueux. Ces bourrelets doivent aider puissamment à la progression, de concert avec les petits poils placés sous les segments. 8i ÉD. Perris. Stigmates au nombre de neuf paires, une près du boid postérieur du premier segment et une près du bord antérieur du quatrième et des sept suivants. Cette larve paraît n'attaquer la précédente que lorsque celle-ci est déjà grande, car les longues galeries ne manquent jamais. Elle se transforme dans une coque soyeuse un peu roussâtre et m'a donné le Pimpla rufata. Je ne pouvais m'éloigncr de l'Adour sans visiter ses rives qui constituent une localité de chasse toute spéciale, à cause de sa nature très-graveleuse, des plantes qui lui sont propres, des fossés aquatiques qui communiquent avec le fleuve, etc. Je destine plusieurs heures à cette excursion que je commence dès six heures du matin. Beaucoup d'entomologistes savent que les premières heures du jour sont très-favorables à certains genres de chasse, lorsque surtout il n'y a pas trop de rosée. Bien des insectes éclosent dans la nuit, ou de grand matin ; beaucoup d'autres, qui se cachent par de fortes chaleurs, sont à découvert ou à une faible profondeur sous des dé- tritus et sous les pierres ; d'autres, qui s'envoleront plus tard, sommeillent sur les arbres, les buissons et les plantes, et bien des espèces agiles qui, à d'autres moments, s'échappent du parapluie, donnent tout le temps de les prendre. Je commence par un fossé communiquant avec le fleuve, et qui a tou- jours de l'eau. Là végètent des S'parganiumramosum dont les racines plon- geant dans la vase nourrissent des larves de Donacia; près d'elles sont des coques contenant des nymphes, elles appartiennent probablement à la crassipes que je vois sur les feuilles. Sur les capitules des fleurs je prends deux Tehnalopinhts sparganii et un plus grand nombre de T. brcvicollis; ils sont là pour pondre, car leurs larves vivent et se transforment dans les graines de cette plante. Ces larves et leurs nymphes ressemblent beau- coup à celles des Cryptoplmgus. Là aussi se trouve abondamment le Sium UdifoUiim. J'ouvre quelques- unes de ses tiges fistuleuses et, comme à l'ordinaire, j'y rencontre les larves d'un assez joli petit Lixus, le vmcronatus. Pour la première fois je remarque que beaucoup de ses feuilles sont largement attaquées, comme celles du céleri, par une larve niineuse de Diptère. Pour moins m'embarras- ser, ce n'est qu'au retour que je fais une petite provision de ces feuilles que, deux jours après, je place chez moi dans un bocal avec de la terre, et à quelque temps de là il me naît un certain nombie d'individus du joli Promenades entomologiqnes. 85 Tephn'lis angelicas, nouveau pour la faune des Landes, que j'ai obtenu aussi du céleri, et qui, paraît-il, vit sur d'autres Ombellifères telles que le panais et l'angélique. Une autre espèce très-voisine, mais, à coup sûr, diiïérenle, dont je ne trouverai les larves qu'au mois d'octobre, mine les feuilles du TiissiUujù farfnra. Sur les bords du fossé s'élèvent en grand nombre des Lysimachia vulga- ris, sur les fleurs desquelles je prends quelques individus des deux sexes d'une intéressante Apiaire, la MegiUa Labiata, et des Reines des prés, Spirœa ubnaria dont les panicules ne m'offrent, pour le moment, que d'insignifiants Diptères, des MordeUa aculeata et des MordelUstma late- ralis. J'ouvre des tiges et je ne tarde pas à rencontrer encore de jeunes larves d'un Cep/ms, le scdyriis, que j'ai déjà obtenu d'éclosion. J'ai trouvé aussi, mais très-rarement, cette larve dans les tiges de VAgrimonia eupatoria, mais je crois que la Spirée est sa plante de prédilection. Après avoir creusé dans la lige une très-longue et assez spacieuse galerie, elle s'enferme dans une coque de soie assez transparente et beaucoup plus longue que son corps; elle y reste longtemps à l'état de larve ou de nymphe, et ne subit sa dernière métamorphose qu'au mois de mai ou de juin. Cette larve a de très-grands rapports avec celle du Phyllœcus de la ronce, mais elle m'a paru plus agile. L'œuf est pondu vers le haut de la tige; la larve qui en naît et qui est toujours seule, creuse, en descendant jusqu'au collet de la racine, une galerie qui, naturellement, augmente progiessivemenl de diamètre. Arrivée au terme de sa course, elle se retourne, élargit sa galerie en montant et se transforme vers le milieu de la tige, toujours la tète en haut. Me voici sur les graviers; je foule d'abord un petit tapis de Vllclian- tliemum guttcdum si abondant dans les terrains secs et sablonneux de ce qu'on appelle la lande. Ses tiges nourrissent les Apion Clievrolati et acîcu- lare et la MordeiUsiena sienidea, et ses feuilles un délicieux Hémiptère, V Anomabpteva hclianthemi; beaucoup de ses capsules renferment une larve de Curcuhonite, c'est celle du Tychius scabricollis ; comme ses congénères elle s'enfonce dans la terre pour se transformer. Je m'approche du fleuve, et juste sur les bords, là où le flot vient battre, je vois pulluler trois espèces d'insectes, un Coléoptère des plus petits, le Limnebius picinus et deux Hémiptères, la Vka miniitïssùna et la Sigara minidissima, auxquels se mêlent le vulgaire Laccobins niimdus, les Hydrœna riparia elrugosa eiV Hydroporus mimitissÙ7ius. Sous les pierres que l'eau baigne se trouvent des Parnus proHfericornis et auriaUatiis. Je 86 ÉD. Perhis. jette de l'eau sur le gravier, et tout aussitôt se montrent le Philonthus rufonanus, le Trogophlœiis dilatatus, le Blrmus arcolatus et surtout le Pcryphus ripicola, insectes tous très agiles, dont les cailloux qui couvrent le sol rendent la capture malaisée. Un petit et très-ingambe Hémiptère se montre aussi, c'est le Dipsocoris alienus, et si l'endroit est un peu sablonneux, c'est ÏUeterocerus fossor qui domine. Je ne parle pas du Pœderus ruficoUis, le plus commun de tous, et de quelques Salda. Une dépression de la plage graveleuse forme une petite lagune très-peu profonde où l'eau venue par infdtration est très-calme et plus limpide; c'est là qu'aime à vivre un joli petit Hydroponts, le bicarinalus, dont je prends un certain nombre. Plus loin une dépression peu profonde, sans eau en ce moment, mais limoneuse et humide, m'offre \e Lùnntchus scricms et pins souvent encore celui que nous appelions wr5«'co/or et que MM. Mulsant et Rey ont nommé Pelochares emargincdus. Sur les bords de cette mare intermittente sur- gissent par le piétinement quelques Georlssus pygmœus et costatus. Sur un point assez élevé que les crues atteignent rarement et où les cailloux sont mêlés de beaucoup de sable avec quelques végétaux, je mets au jour en grattant le sol ou en déplaçant les pierres, le Cryptohypnus lapi- dicola qui se met sur le dos et m'échappe souvent par son saut de puce. Depuis plusieurs années je cherche inutilement la larve de cet Élatéride pygraée. Des touffes de Linaria supina m'attirent ; je vois sur les fleurs le Bra- chyptcrus pubescens, et dans les corolles je trouve sa larve qui vit à la manière de celles des Mcligethcs et qui leur ressemble, sauf qu'elle est dépourvue de points noirs. En furetant au pied des touffes je rencontre le Gymnctron netus. Les capsules contiennent des larves de cette espèce, des nymphes et même des insectes parfaits récemment transformés. Le G. littoreus vit dans les mêmes conditions, mais il est rare ici, il paraît pré- férer les bords de la mer, où sa plante est la Linaria thymifolia. J'arrive dans une localité peuplée de Scroplmlaria canina; c'est la plante de prédilection du Cionus Sclwnhcrri et du Thyamis pcdlens. Je prends encore quelques retardataires de ces deux insectes, qui devaient être très-abondants quinze jours plus tôt. Les tiges de Scrophulaire portent des coques de Cionus, mais cette fois, comme antérieurement, je ne puis voir aucun vestige de la larve du Thyamis. 6omment les métamorphoses d'une espèce aussi commune et de tant d'autres peuvent-elles échapper à nos recherches? Promenades eatomoLogiqiics. 87 Quant à la larve du Gionus elle vit à découvert sur les tiges et les feuilles, toujours enveloppée d'un mucilage un peu glutineux qui, au der- nier moment, se dessèche et forme une coque pour la protection de la nymphe. Elle se conduit enfin, en tous points, comme les larves de Cioims dont j'ai, il y a longtemps, pulilié l'iiistoire. Cette histoire serait commune, je crois, aux larves de tous les Gionus qui ont deux points noirs bien marqués sur la suture ; mais il est pourtant une espèce, semblable de forme, il est vrai, mais différente par la toison qui couvre son corps et par la petitesse des points suluraux, le G. olcns, dont la larve agit autre- ment, ainsi que j'ai eu occasion de le constater dans les Pyrénées, au mois de juillet 1870. Cette larve vit sur le Vcrbascum pulvendaitum; elle s'attaque non aux pieds fleuris, mais à ceux qui n'ont que des feuilles radicales, et au lieu de ronger à ciel ouvert toutes les feuilles indifTérera- ment, comme ses similaires, elle est mineuse des feuilles les moins développées. On remarque, en effet, que plusieurs de ces jeunes feuilles sont ballonnées, comme soufilées, et si l'on ouvre cette sorte de vessie végétale, on y trouve une larve de Gionus avec des excréments noi- râtres, ou bien une coque contenant une larve, ou une nymphe, ou un insecte parfait. C'est jusqu'ici le seul exemple que je connaisse de larve mineuse de Gionus, mais il est probable qu'il n'est pas unique. Au même endroit se trouvent de nombreux pieds à'Enjnr/ium cnmpcstre en Qeurs. Ils ont été presque tous attaqués par la Lasioptrra cnjngii qui a produit sur les tiges et les pétioles d'assez grosses galles fusiformes, et qui a pour parasites les Plahjgaster cnjngii, Spalangia fuscipes, Gallimome cuudaius et Siphoneura birvicaudis. Je promène mon filet sur les Ombelles et je capture un certain nombre de Brucims cincrascens. Un mois plus tard je trouverais dans les fruits sa larve qui y subit toutes ses métam.or- phoses. Celte espèce est extrêmement voisine du B. cnjngii, trouvé pri- mitivement à Celte sur un Eryngium, qui doit être le maritimum. Dans une dépression voisine et un peu humide végète le Lythrum hy- sopifolium. Les tiges de cette plante m'offrent d'assez nombreux échan- tillons de la galle dans laquelle vit la larve du Nanophyes hemisphœricus publiée par Léon Dufour. Non loin de là sont des crottins de cheval; je les émiette au-dessus de ma nappe et j'en obtiens quatre individus de ITlypocoprus lathridioides que l'on trouve dans ces conditions du printemps à l'automne. Au milieu des buissons grimpent des Solanum dulcamara en fleurs et en fruits. Mon parapluie y recueille, comme àrordiaaire, desPm dulcamarse. 88 Ed. Perris. des PsyUiodcs dulcamarœ et af^nis et des Crepidodera pubescens et intet" média. Je trouve des larves de la Pria au centre des étamines fasciculées de la fleur et des larves très-jeunes des PsyUiodcs daus les tiges. Toutes ces larves se transforment sous terre, et les dernières ont pour parasite le Pteromalus excresccntium. Je cherche en vain, cette fois encore, les larves des Crepidodera. Je ne connais les premiers états que d'une seule espèce de ce genre, la lineata, dont la larve est souvent commune à Mont- de-Marsan, au mois de mai, sur VErica scoparia dont elle mange les feuilles. Celte larve, dont je donnerai une autre fois la description détaillée et la figure, est d'un blanc jaunâtre, à peu près parallèle, presque glabre et un peu plissée en travers. Sa tête est noire, son prothorax est brun sur les deux tiers antérieurs, et les segments abdominaux ont une bande transversale rougeàtre, avec quelques petits poils noirs. Les pattes sont terminées par deux ongles écartés entre lesquels se trouve une pelote charnue et livide, une sorte de ventouse qui permet à la larve de marcher sur les corps les plus lisses. Elle se transforme sous terre. Une anse du fleuve où Teau est calme et assez profonde est encombrée de MyriopliyUum spicatum. Je dérobe à un peuplier voisin une branche dont je fais une fourche, je plonge celle-ci au milieu des plantes aqua- tiques et, en tournant la fourche, j'enroule, j'accroche, puis, tiiant à moi, j'entraîne un lambeau du massif. Il y a là un tout petit monde de banalités, ou d'animalcules en voie de développement, ou de bestioles qui sont en dehors du cadre de mes études. Faute de mieux, je m'attache à rechercher une larve que j'ai observée jadis aux mêmes lieux, celle du Phy- tobius veiatiis; le moment est favorable. Il faut surtout regarder à l'extré- mité des tiges et voir s'il n'y pas des feuilles rongées. Je ne tarde pas à trouver deux individus de l'insecte parfait, puis, à force d'arracher des Myriophyllwn, j'arrive à découvrir quelques larves et même des coques contenant une nymphe. Cette larve se tient au milieu des découpures filiformes des feuilles, elle est ventrue, blanche et entièrement apode, mais, comme les larves de Curculionites qui vivent à ciel ouvert et qui sont exposées à des secousses, telles que celles des Phytonomus, des Coniatus^ des Cionus, des Phytobius, dont j'ai publié les métamorphoses, elle est enduite d'une humeur visqueuse insoluble dans l'eau, qui la relient au plan de position et l'empêche d'être entraînée même par des courants assez vifs. Lorsqu'elle veut se transformer en nymphe, elle ne file pas une coque comme les larves de Phytonomus et de Coniatus, elle emploie la manœuvre que j'ai décrite à propos des larves de Cionus et de Phytobius, elle émet par l'anus, en quantité plus abondante qu'à l'ordinaire, la matière gom- Promenades entomologiques. 89 raeiise quila recouvre iiabiluellement, ou une substance différente; par le jeu des segments elle Tétale sur tout le corps en une couche assez épaisse, puis la laisse sécher. Quand la dessiccation est opérée, le corps s'en détache et la larve se trouve enfermée dans une coque testacée, coriace, parche- minée, presque sphérique, solidement collée au milieu des lanières des feuilles, contre un pétiole ou contre la tige. Tout cela est fort curieux, mais ce qui est plus surprenant encore, c'est la faculté qu'ont la larve et l'insecte parfait de vivre continuellement immergés. Le Charançon est assurément trop inerte et trop mauvais nageur pour venir de temps en temps à la surface de l'eau faire sa provision d'air, et la larve, à coup sûr, ne se livre pas à un pareil exercice. Comment donc font-ils l'un et l'autre pour respirer, puisqu'ils n'ont pas d'autres appareils que ceux des insectes aériens ? Il faudrait le demander aux Macronycims, aux EUnis, etc., et aux larves des Donacia^i des Hsemonia, qui vivent non-seulement à une assez grande profondeur sous l'eau, mais même au milieu de la vase. Il y a là un mystère dont les lois de l'endosmose donnent probablement la solution. J'abandonne enfin les Miriophyllum et je me dirige vers des tas d'assez grosses pierres transportées pour des enrochements. Sous plusieurs de celles qui ne touchent pas le sol je prends quelques Leptopus boopis et Erianolus lanosus qui se tiennent comme collés à la pierre dont ils ont un peu la couleur; celles qui reposent sur le sol abritent quelques Chlœnîus velutinus et un spoliatus. De nombreux peupliers noirs vivent au bord de l'Adour; un d'eux, abattu depuis longtemps, me convie à des recherches ; son écorce est en partie délruite et son bois eu voie de décomposition. Je fouille dans ce bois et je m'estime heureux d'y trouver trois ou quatre individus du Rhyn- colus submuricatusj qui vit aussi dans l'aulne, mêlés à des R. punctulatus, espèce commune qui se prend également dans l'aulne, le chêne, le châ- taignier, l'orme, le marronnier, l'érable, etc. Deux sortes de larves, indé- pendamment de celles des Rhyncolus, s'offrent à moi; elles appartiennent, les unes à un Mycetochares, les autres à une (Edéméride. A ces larves se joignent bientôt des nymphes qui justifient mes appréciations, et enfin je déniche des insectes parfaits qui sont, d'une part, les Mycetochares bar- bata et quadrimacuLata, et d'autre part VAsclera cœruiea. Midi s'approche et je songe au retour en suivant les buissons riverains sur lesquels j'ai observé des individus mâles du joli Hoplia cœruiea qui n'auraient pas été aussi nombreux à cette époque, si la saison n'eût été un 90 ÉD. PerpiIS. peu retardée par un printemps froid et pluvieux. Je tiendrais à prendre quelques femelles. Dans la seconde édition de ses Lamellicornes, mon illustre ami M. Mulsant dit, page 65Zi : « Les femelles sont très-peu nombreuses. Un des meilleurs moyens de les obtenir consiste à se coucher pour mieux observer la direction du vol des mâles. On ne tarde pas souvent à les voir se diriger vers les femelles. » Je suis loin de contredire cette assertion et par consé- quent de condamner le procédé ; mais j'atteste que chez nous il serait très-ineffîcace, et voici ce qu'un heureux hasard m'a conduit à observer il y a déjà bien des années, et ce que j'ai maintes fois observé depuis. Vers onze heures du matin, s'il fait chaud et si le soleil brille, car si le temps est froid ou trop sombre rien ne bouge, les mfdes qui, jusque-là, se sont tenus accrochés immobiles aux plantes et arbrisseaux de toute sorte dans le voisinage des eaux, et que j'ai vus dans certaines localités assez nombreux pour qu'on pût en prendre des milliers, commencent à s'agiter, à faire de petits mouvements, puis ils se déplacent à de courtes dislances, et si deux se rencontrent, ce qui arrive souvent, ils entrent en lutte, entre- laçant leurs pattes, cherchant réciproquement à se renverser, se débat- tant lourdement et grotesquement, et finissant quelquefois par tomber ensemble. Vers onze heures et demie l'agitation redouble; quelques-uns s'envolent, mais sans aller bien loin, et reviennent bientôt se poser. C'est le moment où il faut avoir l'œil au guet, et je conseille de prendre tous les individus qui volent, sauf ceux pourtant dont on a vu le départ et que l'on sait être des mâles. Je donne ce conseil parce que, de onze heures et demie à midi et demi tout au plus, et pendant que quelques mâles peu- vent être en l'air, on voit voler quelque autre individu dont le vol semble un peu plus lourd. Cet individu est une femelle. Les femelles, en effet, sortent du milieu des herbes, elles prennent leur vol et, si rien ne les dérange, elles vont se poser à côté d'un mâle. On comprend l'empresse- ment de celui-ci et la lutte qui s'établit s'il y a un concurrent. L'épisode ne dure pas longtemps, car bientôt mâle et femelle tombent à terre et c'est là que s'opère l'accouplement. A midi et demi au plus tard tout se calme, et les mâles ont vingt-trois heures de repos. Je ne sais vraiment pas de quoi ils vivent et combien de temps dure leur singulière existence ; je sais seulement qu'ils sont communs pendant près de quinze jours. Je ne m'arrête pas à examiner pourquoi il y a tant de mâles pour si peu de femelles, lorsque surtout celles-ci ne sont pas aptères et qu'elles vont au devant de leurs époux. On dirait que la nature a voulu qu'elles n'eussent Promenades entomologiques. 91 pas à chercher longtemps. J'ajoute seulement qu'un peu avant midi j'eus la chance d'en prendre une. Il m'est arrivé d'en capturer jusqu'à huit en une séance. Ce Lamellicorne me conduit à parler de trois autres. Durant mon séjour à la campagne, le Ehizotrogus rufescens, appelé ici Hanneton de la Saint- Jean, était dans toute l'activité de ses ébats. Peu de temps après le cou- cher du soleil, d'innombrables représentants de cette espèce s'élançaient du milieu des herbes et notamment d'une luzernière voisine vers tous les arbres et arbrisseaux voisins; ils formaient, surtout à la cime d«s peu- pliers, de populeux essaims tourbillonnant avec une grande agilité. Le second soir de mon arrivée, assis auprès d'un de ces peupliers, j'obser- vais ce spectacle, lorsque j'entendis le choc d'un corps tombant près de moi; tout aussitôt le même bruit se répéta, et bientôt ce fut comme une sorte de grêle. L'obscurité étant déjà trop grande pour que je pusse discerner de petits objets à distance, je fis quelques pas, je m'accroupis et je vis, à mon grand étonnement, le sol parsemé de Rhizotrogus tous accouplés, et à chaque instant de nouveaux couples tombaient du haut des airs. Tout à coup mes regards, qui se portaient de tous côtés, me mon- trèrent deux chats et un assez gros chien de paysan qui faisaient la chasse aux Rhizotrogus. Avertis parle bruit delà chute d'un couple, ils se préci- .pitaient dessus et le dévoraient lestement. Durant ce temps, un autre couple tombait, d'un bond ils étaient sur lui. Les chats surtout déployaient une prestesse amusante. Ils ne déguerpirent que lorsqu'ils furent repus. Le lendemain, la même scène se renouvela, et tous les soirs, au crépuscule, ces trois animaux vinrent à la curée que le hasard sans doute leur avait révélée et dont leur mémoire leur disait l'heure et les conditions. Comme les oiseaux mangent beaucoup d'insectes, il est fort de mode, aujourd'hui, d'affirmer qu'ils rendent de grands services à l'agriculture en détruisant les insectes nuisibles. Il y a même des personnes qui croient et ont écrit qu'ils seraient capables de nous délivrer des Hannetons. Les ento- mologistes, qui connaissent les insectes nuisibles et qui savent qu'ils sont la plupart ou très-petits, ou nocturnes, savent aussi que ces idées sont non-seulement hasardées, mais même très-fausses. Les enthousiastes irré- fléchis des oiseaux seraient obligés, s'ils me lisaient, de faire une bonne part de leur engouement aux chiens et aux chats, car lorsque les oiseaux étaient couchés, sauf les crépusculaires et les nocturnes, dont pas un ne faisait autour de moi la chasse aux Rhizotrogus, trois de ces carnassiers 92 ÉD, Perris, en immolaient des centaines. Il est vrai que cela ne se connaissait pas sur la niasse. L'insecte dont je viens de parler me fit penser à VOchodœus chrysome- linus qui, à Monl-de-Marsan, est contemporain du Rhizotrogus riifescens, ainsi que de VAnoxia vitlosa, dont je n'ai pas vu un seul sur nos collines argileuses, et qui, dans nos terrains sablonneux, est tellement commun qu'il forme des farandoles désordonnées sur les buissons élevés, autour de tous les arbres grands et petits. Voici comment je chasse VOchodœus depuis la découverte, déjà ancienne, que le hasard m'a fait faire de cet insecte fort rare alors. Au déclin du jour je me rends, par un beau soir, sur une pelouse ou dans une prairie (les foins sont alors fauchés) où l'horizon du soleil couchant est à décou- vert, condition de rigueur afin d'avoir la lueur crépusculaire indispen- sable pour cette chasse terre à terre. Lorsque le soleil est couché, je m'accroupis ou je m'étends à terre, faisant face à l'ouest, et peu de temps après, si l'endroit recèle des Ochodœus, j'aperçois un insecte volant lour- dement en rasant la pointe des herbes ; je me dirige vers lui, plié sur mes jar- rets pour ne pas le perdrede vue, et mon filet l'engloutit; puis je me remets à l'affût. Cette chasse ne peut guère durer plus d'un quart d'heure, et il m'est arrivé de prendre, dans une aussi courte séance, plus de cinquante Ochodœus. Il est vrai de dire qu'une pareille bonne fortune ne se rencontre pas partout ou tous les jours, et qu'il faut, le plus souvent, se contenter de quatre ou cinq individus. Je voulais donc savoir une fois de plus, car j'avais déjà fait l'expérience, si je ne prendrais pas quelques Ochodœus. Je n'ai pas été plus heureux cette fois que les années précédentes, et je suis tenté d'en conclure qu'il faut décidément chercher ailleurs ce Lamellicorne. Presque au moment de mon départ, la jardinière apporte dans le jar- din, pour en fumer une plate-bande, du marc de raisin conservé depuis l'automne dernier dans un coin d'une grange qui n'est accessible aux insectes, la porte étant habituellement fermée, que par quelques fissures et les intervalles des tuiles de la toiture. Quel fut mon étonnement de voir ce marc tout parsemé de larves assez grosses déjà et bien dodues d'une Cétoine. Comme j'en témoignais ma surprise, on me dit que tous les ans il en était de même, qu'on tamisait du marc pour le répandre sur certains semis, ceux d'oignons principalement, et qu'on recueillait ainsi des quantités considérables de ces sortes de Vers qu'on jetait aux volailles Promenades entomolocjiques. 93 qui en étaient très-friandes. Je m'amusai quelques instants à observer une manœuvre qui, je le crois, a déjà été signalée. Lorsqu'une brouettée de marc était renversée sur le sol, plusieurs larves de Cétoine se trouvaient à découvert ; leur plus grand empressement était de chercher à dispa- raître. Pour cela, au lieu de se mettre à plat ventre et de fouiller le marc avec leurs pattes, la plupart se renversaient sur le dos, le corps allongé, rampaient un instant avec une certaine agilité dans cette situation, grâce aux mouvements ondulatoires de leurs segments et aux poils et aspérités dont leur face dorsale est couverte, puis, renversant la tête en arrière, elles déblayaient un trou, y plongeaient de plus en plus et se perdaient dans le marc en un rien de temps. Je voulus voir comment elles se con- duiraient sur la terre, et j'en mis plusieurs sur une allée du jardin; presque toutes agirent comme j'avais vu faire les précédentes ; elles che- minèrent sur le dos jusqu'à ce qu'elles eussent atteint la terre labourée, et une fois là, leur tête renversée leur servant de bêche et les aspérités de leur dos de points d'appui et de moyens de progression, elles s'enfon- cèrent en très-peu de temps. Je dois dire pourtant qu'elles arrivent très- bien au même résultat dans la posture normale. Je recommandai de laisser du marc en place dans la grange, avec la conviction que ce&Iarves ne se transformeraient qu'au printemps prochain. Je me réservais d'ailleurs de les revoir un peu plus tard. Telles sont les observations que j'ai faites, durant un séjour d'une semaine à la campagne et des promenades comme tout le monde peut s'en permettre. Sans doute, en agissant ainsi, en s'arrêtant presque à chaque brin d'herbe, en explorant chaque feuille et chaque tige, on n'arrive pas toujours à remplir ses flacons; mais, outre qu'on peut trouver de très-bonnes choses, on parvient, le plus souvent, n'exploràt-on qu'un jardin, à découvrir des faits intéressants ou nouveaux; or, les découvertes de cette nature, indépendamment de la satisfaction qu'elles procurent, importent plus que bien d'autres à la science, qui n'a guère que faire d'un individu, d'une espèce de plus ou de moins. Ce qui précède était rédigé au mois d'août ; mais avant de l'avoir mis au net, j'ai vu arriver le mois de septembre et l'époque des vendanges qui m'appelaient de nouveau du côté de l'Adour. Cette fois je tombais en sai- 9/l ÉD. PERRIS. son morte, entomologiquemeot parlant, et quoique au moment où j'écris je sois arrivé au 20 octobre et que je ne sois pas resté inactif, je n'ai trouvé, en fait d'insectes, rien qui m'ait intéressé, sauf un Salpingus nouveau, voisin de Va^ratits blotti sous l'écorce d'un échalas. Voici pour- tant quelques autres résultats de mes recherches : Un de mes premiers soins a été de visiter les mercuriales sur lesquelles j'avais, au commencement de juillet, observé les Hermaopliaga cicatrix accouplées ou prêtes à pondre. Des observations antérieures m'avaient porté à croire que les larves de cette espèce étaient mineuses des feuilles de cette plante, et j'avais l'espoir de résoudre cette question. Malgré mes recherches, je n'ai trouvé que des traces plus qu'incertaines d'une larve mineuse, et leur rareté, d'ailleurs, ne s'accordait pas avec l'abondance ordinaire de l'insecte parfait. Déjà, en effet, d'assez nombreux individus de cet insecte apparaissaient sur des mercuriales parfaitement intactes, et beaucoup étaient tout récemment transformés. J'ai exploré les tiges, j'ai fouillé la terre sans le moindre succès. A quelques jours de là, et dans certains endroits, les Hermœoplwga étaient en si grand nombre que les mercuriales furent bientôt dépouillées de toutes leurs feuilles. J'en suis réduit à penser que les larves de ce genre et du genre Crepidodera, sauf celle de la lineaia dont j'ai déjà parlé et dont, chose remarquable, Poudras avait fait un genre spécial sous le nom de Arrhenocœla, vivent et se transforment dans la terre, et que les insectes parfaits affectionnent exclusivement certaines plantes telles que les saules , les salicaires , les belladones, les douces-amères, les mercuriales, etc., suivant l'espèce. A plus tard de nouvelles explorations. J'ai parlé plus haut des branches mortes de figuier sur lesquelles venaient pondre des Hypoborus ficus et des Lcemophlœus hypobori. Je suis allé revoir ces branches, je les ai trouvées ayant l'écorce çà et là crevassée et toute criblée de trous de sortie à'Hypoborus. Elle se détachait très-aisé- ment, et alors la surface du bois se montrait sillonnée dans toute son étendue de galeries de ponte et de galeries de larves, et dans ces galeries se trouvaient de nombreux Hypoborus décidés à hiverner, ainsi que des Lcemophlœus. J'ai fait, comme à l'ordinaire, la chasse à ces derniers en écorçant les branches au-dessus de ma nappe ou d'une feuille de papier, en frappant ensuite avec mon couteau les branches dénudées, puis, après quelques instants d'alLenle, en renversant assez brusquement, mais sans secousse, la nappe ou la feuille pour faire tomber les détritus qui gênent les recherches. Je trouvais adhérents au plan de position beaucoup ù!'Hyp< OBSERVATIONS SUR UN Nouveau genre d'Orthoptère sauteur (Idioderus grandis) DE LA FAMILLE DES LOCUSTIEKS Par M. H. LUCAS. (Séance du 25 Seplera'ttre 1872.) Dans le Bulletin de nos. Annales, t. III, U^ série, p. xix, 1863, j'ai signalé un Orthoptère fort remarqable, recueilli aux environs de Pékin, par M. Armand David, et que j'ai désigné sous le nom de grandis. Je l'ai d'abord placé parmi los Callimenus, mais en étudiant cet Orthoptère d'une manière plus approfondie, je me suis aperçu qu'il ne pouvait réellement rester dans cette coupe générique. Au premier aspect, il a tout à fait le faciès des Callimenus, genre établi et caractérisé par MM. Sleven et Fischer dé Waldheim dans les Ann. de la Soc. ent. Fr., t. II, 1" série, p. 318, 1833. Ce genre est représenté par des Orthoptères qui, préalablement, avaient été placés par les auteurs anciens dans les Gryilus et les Lociisia. Plus tard. Charpentier, Horge Enlom., p. 96, 1825; Fischer de Waldheim, Orthopt. Ross., t. VIII, p. 216, 18/i6; Serv., Ilist. Nat. des Ins. Orlhopt., p. 497, 1838, avaient rangé les Orthoptères représentant celte coupe générique dans les Bradyporiis, et enfin M. A. Lelebvi'e, M;ig. de Zool., t. I, p. 8, 1831, parmi les Epinpiger. Le genre Callimenus a été adopté par M. Burmeister, Handb. der Entom., t. II, p. 676, 1839, et par M. Fischer, Orlhopt. Europ., p. 202, 1853. Quand on étudie les Orthoptères compris dans ce genre, on voit que ce sont des insectes remarquables par leur taille et surtout par le développement de leur abdomen, conformation qui leur donne un faciès court, trapu et 100 H. Ldcas. une démarche lourde et extrêmement lente. Ils habitent l'ancien monde, particulièrement l'Asie mineure, la Grèce, la Turquie, la Hongrie et la Russie méridiouale. Les GalUmenus ne renferment que trois espèces, dési- gnées sous les noms A''oniscu$, reslrictus et dasypiis, et dont la syno- nymie a été parfaitement établie par M. Fischer dans ses Orthopt. Europ., p. 202 et 203, 1853. Je dois dire que sur ce nombre il y a une espèce douteuse, c'est celle qui provient de la collection de Pallas, qui a été décrite et figurée par M. Fischer de Waldheim, Orthopt. Ross., p. 219, pi. 7, fig. 3, $, et qui porte le nom de Callimenus restrictus. Ayant signalé les espèces actuellement comprises dans le genre Calli- menus et les positions {géographiques qu'elles occupent, je dois dire que c'est avec ces Orthoptères que mon genre Idioderus a le plus d'analogie. Lorsqu'on examine comparativement ces deux genres, on voit que chez les Idioderus, la tête n'est ni grande, ni globuleuse comme dans les Calli- menus, mais qu'elle est petite, étroite et affecte plutôt une forme ovale, comme cela se remarque par exemple dans les Onconolus, et qu'elle est verticale, comme chez les Ephippiger. Les yeux sont arrondis, beaucoup plus saillants et l'intervalle qui les sépare est bien moins grand que dans les Callimenus. Les antennes ne sont point épaissies à leur naissance comme chez ce dernier genre; de plus ces organes filiformes, sétacés, sont aussi beaucoup plus allongés que dans les Callimenus, car chez les Idio- derus, ils dépassent le bord postérieur du sixième segment abdominal, tandis que dans les Callimenus ils atteignent à peine le quatrième segment. La lèvre supérieure plus large que longue, non rétrécie dans sa partie médiane comme chez les Callimenus, est arrondie sur les côtés et anté- rieurement et laisse à découvert une partie des mandibules : celles-ci sont courtes, très-robustes et armées de très-fortes dents. Les mâchoires sont allongées, étroites, et leur lobe interne est armée de très-foi'tes épines recourbées; les palpes maxillaires sont plus allongés que dans les Calli- menus, et leur dernier article, au lieu d'être tronqué à son extrémité, comme cela a lieu chez ce dernier genre, est au contraire convexe, arrondi et tomenteux. La lèvre inférieure, plus longue que large, présente dans son milieu une forte échancrure qui lui donne un aspect bilobé; les palpes labiaux sont composés d'articles très-courts, et dont le troisième ou ter- minal est globuleux, convexe, arrondi et tomenteux à son extrémité. Le pronolum est plus allongé et plus large, et au lieu de présenter une sur- face plane, unie dans toute son étendue, comme chez les Callimenus, et d'être de la même largeur, est au contraire dans les Idioderus rétréci, étrajiglé à sa partie antérieure, qui présente transversalement un sillon Idlodcrus grandis, Ovtlioptere sauteur. 101 profondément creusé et qui descend en interrompant le bord costal, mais en s'oblitérant, peu à peu, jusque sur les côtés rabattus; le bord costal est très-saillant, et de chaque côté des angles latéro-poslérieurs, formé par ce sillon profond, qui semble partager en deux le pronotum, on aperçoit un tubercule saillant, légèrement spiniforme. Le disque, plus long que large, légèrement convexe transversalement dans son milieu, présente à sa partie antérieure un sillon transversal profondément enfoncé, mais qui n'interrompt pas le bord costal, qui est denticulé ; postérieurement et sur les côtés, il est finement rebordé avec les angles de chaque côté de la base très-arrondis. Le prosternum est court, mutique et marqué de chaque côté d'une impression profonde; le mésosternum et le métasternum sont plus larges que longs, échancrés, séparés transversalement par un sillon profondément enfoncé, lequel présente dans son milieu une dépression ponctiforme et profondément creusée. Les élytres sont courtes, bombées, entièrement cachées sous le prolongement non relevé du pronotum; elles sont arrondies, en recouvrement l'une sur l'autre et de consistance coria- cée (1). Quant aux ailes, qui ne sont nullement conslatables chez les Calli- menus, on peut dire que ces organes existent dans les Idioderus; il est vrai qu'ils ne sont qu'à l'état de moignons, mais enfin ils acquièrent une certaine dimension, car ils mesurent en longueur 7 millimètres et n'ont pas moins de 3 millimètres en largeur. Les pattes sont allongées et plus grêles que dans les Callimenus; les hanches sont courtes, robustes, celles de la première paire offrent deux épines, tandis que celles des deuxième et troisième paires sont uni-épineuses; les fémurs, non comprimés comme chez les Cal- limenus, sont fortement canaliculés en dessous, avec leurs bords garnis de fines épines ; les postérieures ne sont pas épaisses, mais au contraire grêles, allongées et tout à fait inaptes au saut ; les tibias, sensiblement plus longs que les fémurs, sont quadrangulaircs, grêles, allongés, non canaliculés, avec toutes les côtes ou saillies fortement épineuses; les tarses sont étroits, courts, et le pénultième article est le plus petit; ils sont tous échancrés en dessus et fortement bilobés en dessous. L'abdomen vaste, très-développé, beaucoup plus allongé que dans les Callimenus, est entièrement glabre; il n'est pas caréné en dessus comme chez les Callimenus où il présente une convexité assez fortement prononcée; les lames ventrales sont Iransverses, courtes et petites. Les cercis sont courts, épais à leur base et spiniformes (1) Je ne connais pas le mâle de cet Orlhoptère; mais, d'après la disposition d«s él} très chez la femelle, il est à supposer que ces organes, dans le mâle, doivent être aptes à produire une certaine stridulation. 102 H. U'CAS. à leur exlrémilé. La plaque sous-anale ou plaque sous-génitale, plus large que longue, affecte une forme triangulaire et présente dans le milieu de son bord postérieur une forte écliancrure. L'oviscaple, plus allongé que dans les Callimenus, égale en longueur 30 millimètres ; il est sensible- ment recourbé et entièrement lisse; de chaque côlé de la base de cet organe, on aperçoit une épine assez grande qui semble articulée et dépasse de beaucoup la plaque sous-anale. Tels sont les caractères qui différencient cette nouvelle coupe générique de celle des Callimenus et qui peuvent être ainsi résumés : Genus IDIODERUS Lucas. ('/J^/oç, particulier; (T'/sh, cou.) Callimenus ejusd., Ann. Soc. ent. Fr., ^* série, t. III, Bull., p. XX, 1863. Corpus cntssum, maximum. Caput purviim, angustaimn, ovatiim, ver' ticale, vertice mutico, f route inter antcnnas dcpressa sulcataque; ocuii globosi, maxime proéminentes, non vnlde inier se distantes', antennœ non crassinsculse, filiformes, setacefe, ekmgatœ, marf/inem posteriorem sexti segmenti abdominalis superantes, sub oculis et intra eos in foveolis fere •planis insertse; labrwn parvum, anticc rotundatum transversimque ad basin profunde sulcatum ; mandibulœ rohiistœ, vix exius sulcates; palpi maxillares elongati, filiformes, ultimo articulo vix longiore penultimo, apice dilatalo, rohindnlo tomentosoqne. Pronotxan maximum, latum; transversim profunde bisidcatum, antice foriiter coarctaium, utrinque pos- iice tuberculato-spinosum, costis lateribus valde elevatis, denticulatis, ab •primo sulco interruptis ; discq longiore quam latiore, impressionibus late- ralibus parvis, postice non carincdo, sed in medio transversim subelevato, angulis poslicis ad hasin laie rotundatis. Prosternum brève, muticum in feeminn. Pectus {)neso- et jnetasternum) latiore, cnwrginatwn, trcmsversim sulcatum. Elytra in fœmina squamœformia, incombentia, pronoto bre~ viora, sub eo omnino recondita, fortiter reticidato-venosa. Pedes elongati, exiles, coxœ omnes spinosse ; femora subtus canaliculata, marginibus spi- nosis, postica basi non incrassata {non soUatoria); tibiœ femoribus tenuiler longions, quadrangiilares; non canaliculatse, costis omnibus fortiter acu- leaiis; tarsi angusti, brèves, articulo penultimo sensiter lobato. Abdomen crassissimum, maximum, ovato-elongatum, supra non carinatwn, con- Idiodcrus grandis, Orlhoptcrc sauteur. 103 vexuni rohtndatumque, omnino glabmm; laminœ venù-cdes iransvcrsse, brèves, parvœ; ccrci brèves, crassi, spinosi; lamina subgenitalis in fœmina Udior quam longior, postice in medio profunde emarginata; ovipositor ensifonnis, curvatus, e long (dus, omnino glaber. Idioderus grandis Lucas. (PI. 3, fig. 1.) Callimenus grandis ejusd., Ann. Soc. ent. Fr., W série, t. III, Bull., p. XIX, 1863. Long. corp. ? 65 raill.; ovip. 30 mill.; lat. 26 raill. /. crassissimus, elongatus; capite flavo-brunneo tincto, vertice nigro, transversim irrcgularitcrque striato ; instnmentis cibariis flavicantibus, dcniibus mandibularum nigris; antcnnis glabris , nigris, primo articula brunnco. Pronoto supra nigro-nitido, rugoso, posticc macula flavescente magna, quadraia, ornato, iateribus flavicantibus : his utrinque profunde bisidcatis. Elytris supra fuscis, ad latera flavicantibus; alis flavis, mini' mis. Pedibus fusco-flavescentibus, spinis femorum tibiarumque nigris. Stcrno flavicante. Abdomine supra transversim striato, amplissimo, ovato- oblongo, fusco, laieribus flavesccnte-brunneis, infra flavicante subtilissimc- que reticulato; ovipositore supra incurvato, flavo-rufescentc nitido, postice nigro, abdomine breviore, extus canaliculato, Femiîiam tmtum novi. Femelle. La tête, presque aussi longue que large, est d'un jaune teinté de brun, avec tout le vertex d'un noir foncé; elle est couverte çà et là de petites lignes transverses, peu profondément marquées et irrégulièrement disposées; le front entre les antennes offre une petite saillie triangu- laire, à bords rugueux, creusée longitndinalement et présentant à sa partie antérieure une dépression arrondie, comblée par un petit tubercule assez saillant, et qui semble être le représentant d'un ocelle; le vertex est parcouru, dans toute sa longueur, par un sillon longitudinal assez pro- fondément marqué et qui s'oblitère ensuite à la naissance du front. Les yeux sont bruns, supportés par un tubercule d'un jaune sale. La lèvre supérieure est d'un jaune clair, ponctuée çà et là, arrondie sur les côtés et antérieurement. Les mandibules, de même couleur que la lèvre supé- 104 II. Ldcas. rieure, sont profondément canaliculées h leur côté externe avec les dents dont elles sont armées, robustes et d'un noir foncé. Les mâchoires et la lèvre inférieure sont d'un jaune clair, ainsi que les palpes maxillaires et labiaux. Les antennes sont glabres, d'un noir foncé, à l'exception cepen- dant de leur premier article, qui est d'un jaune sale. Le pronotum, beau- coup plus long que large, est d'un noir brillant, jaune sur les parties laté- rales ou côtés rabattus; postérieurement et en dessus, il est d'une belle couleur jaune, et cette couleur représente une grande tache affectant la forme d'un carré; il est tronqué à ses parties antérieure et postérieure, très-rugueux en dessus, et de chaque côté de l'angle saillant, formé par le premier sillon, et sur ce même angle, on aperçoit une impression arron- die et profondément marquée ; un sillon tranversal, assez profondément creusé, se fait remarquer entre ces deux saillies tuberculiformes. Je ferai aussi observer que les sillons transversaux qui parcourent trans- versalement le pronotum le divisent distinctement en prothorax, mésothorax et métathorax. Le mésothorax, comme le prolhorax, est fortement rugueux et présente en dessus, de chaque côté de ses angles latéro-antérieurs, une impression arrondie, profondément marquée; quant au mésothorax, il est lisse, convexe transversalement dans son milieu et légèrement déprimé postérieurement; les côtés, rabattus, sont lisses, sensiblement réticulés, finement rebordés et parcourus de chaque côté par deux impressions transversales correspondant aux sillons transversaux, qui divisent en trois parties ce pronotum ou thorax remarquable. Les élytres sont brunes en dessus, jaunes sur les côtés, en recouvrement l'une sur l'autre et entiè- rement cachées sous le pronotum. Les ailes sont jaunes, rudimentaires et tout à fait cachées par les élytres, qu'elles ne dépassent pas. Les pattes sont d'un brun jaunâtre, avec les épines dont sont armés les fémurs, et les tibias d'un noir foncé; les tarses, de la même couleur que les pattes, fortement ponctués, sont noirs en dessous, ainsi que les épines ou griffes de l'article terminal. Le sternum est d'un jaune clair, finement strié, divisé par des sillons transversaux profondément marqués, et qui par- tagent distinctement cette partie en prosternum, mésosternum et métas- ternum. L'abdomem est très-grand, très-épais, ovale-oblong, d'un brun foncé en dessus, et d'un jaune teinté de brun sur les côtés; il est par- couru en dessus par de fines stries transversales, très-serrées et réguliè- rement disposées; en dessous, il est d'un jaune lavé de brun et très-fine- ment réticulé. La lame suranale plus large que longue, arrondie posté- rieurement, est jaune ; elle est fortement rebordée et creusée dans son milieu d'une impression Irianguliforme. Les cercis sont jaunes, tuberculi- Idioderus grandis, Orthoptere sauteur. 105 formes, terminés par une épine courte h extrémité noirâtre. La lame sous- génilale, finement striée transversalement, est d'un jaune clair ; elle est lisse et parcourue dans son milieu par deux sillons longitudinaux, écartés à leur point de départ, mais qui se réunissent ensuite postérieurement. L'oviscapte, d'un jaune roussâtre brillant, bordé de noir en dessus, est entiè- rement de celte couleur postérieurement; il est sensiblement plus court que l'abdomen, canaliculé sur les côtés et présente une ponctuation fine Irôs-clairement semée. Cette remarquable espèce, dont je ne connais que la femelle, a été découverte par M. Armand David, dans les régions montagneuses situées au nord de Pékin ; d'après ce missionnaire, ami des sciences naturelles, cet Orthoptere ne serait pas très-rare. Explication des figures 1 à 9 de la planche 3*. Fig. 1. Idioderus grandis $ de grandeur naturelle, vu de profil. 2. Tête vue de face. 3. Thorax ou pronotum vu en dessus. h. Une mâchoire grossie. 5. Une mandibule grossie. 6. Lèvre inférieure, grossie, vue de face. 7. Tarses, grossis, vus en dessous, d'une patte de la troisième paire. 8. Région sternale. 9. Extrémité abdominale vue en dessous. UN MOT SDR rs POLISTES CANADENSIS Linné, HYMÉNOPTÈRE social de la tribu des VaSPIDBS, Par M. H. LUCAS. (Séance du 13 Novembre 1872.) Un de mes amis, !\!. Ciilléricr, qui se livre avec zèle à l'étude de l'his- toire naturelle en général, m'avait remis, dans le courant du mois de septembre 1872, une portion de pierre sur laquelle était placée une masse terreuse, formant distinctement trois gibbosités réunies. Désireux de con- naître ce que contenaient ces trois saillies à surface rugueuse, composées de terre gâchée mélangée avec du sable, je les détachai avec beaucoup de précaution de la pierre sur laquelle elles étaient fortement fixées. Étant parvenu à les enlever presque intactes, malgré leur grande adhérence et leur friabilité, j'aperçus trois loges assez vastes, profondes, de forme arrondie et dont une était habitée. Lorsqu'on étudie cette construction, qui probablement est due à un insecte de l'ordre des Hyménoptères, on remarque qu'elle aiïecte la figure d'un triangle dont les angles seraient lortement émoussés et arrondis ; cette construction est un peu plus large que longue, car sa largeur égale 32 millimètres, tandis que sa longueur mesure à peine 28 millimètres. Extérieurement, elle ne présente rien de remarquable et forme trois saillies arrondies, réunies entre elles et dont if. Lucas. — PoUsles canademis Linné. i07 le maximum de hauteur est de 15 millimètres environ, J^a surface en est rugueuse, recouverte de grains de sable, parmi lesquels on apei'çoit çà et \h des parcelles de mica. Elle fixe donc peu l'attention extérieurement, et il semble, au contraire, que Tarchitecie de cette singulière construction ait vu dans celte sorte de négligence extérieure un moyen d'en dissimuler, autant que possible la présence aux yeux de l'observateur. Quant aux loges qui sont au nombre de trois, on remarque qu'elles sont séparées par des cloisons épaisses, de manière à empêcher toute communication entre elles. On observe aussi que l'architecte a mis tous ses soins, non seulement à en polir les parois, mais à les revêtir aussi d'une couche gommée, brillante, probablement pour soustraire à l'humidité les œufs ou larves que cet Hyménoptère prévoyant doit confier à chacune de ces loges. Comme je l'ai dit plus haut, deux loges sur trois étaient vides, et on a beau examiner ces habitations, rien à l'extérieur ni à l'intérieur ne décèle leur abandon, car elles sont intactes ainsi que la couche gommée qui les revêt. Quanta la troisième, elle contenait un habitant, entièrement replié sur lui- même, de manière à avoir la tête placée entre les hanches des pattes de la première paire, l'abdomen entre celles des pattes des deuxième et troisième paires, et tous ces organes locomoteurs repliés sur les par- lies latérales du corps, presque entièrement cachées par ceux du vol. Cet insecte, de l'ordre des Hyménoptères, était dans un état de conservation aussi parfait que possible, à l'exception des antennes qui manquaient en partie. Ne voulant pas détériorer la loge dans laquelle cet insecte était contenu, et où il avait subi toutes les phases de sa vie évolutive, c'est avec beaucoup de peine que je suis parvenu à l'en extraire; je le fis ramollir afin de pouvoir l'étaler et l'étudier; combien fut grande alors ma surprise quand je reconnus dans cet insecte un Hyménoptère social, le Polistes canadcnsis de Linné, qui présente un assez grand nombre de variétés avec lesquelles les auteurs ont établi cinq ou six espèces. La rencontre de cette espèce dans des conditions aussi insohtes (car on sait qu'elle vit en société assez nombreuse) m'ayant semblé un fait tout à fait anormal, je me fais un plaisir de le consigner dans les Annales de notre Société. En effet, on sait que l'art des Polistes est assez varié; qu'ils font des nids de formes très-diverses et très-variables aussi, quant à leur grandeur et à leur mode d'attache. Mais ils ont cela de commun que les gâteaux pourvus d'alvéoles sont toujours à nu. 108 H. Lucas. — Polistcs canadensis Linné. Enfin, je ne terminerai pas cette communication sans faire passer sous les yeux de mes collègues cet Hyménoptère, ainsi que le nid contenant la loge dans laquelle le Polistcs canadensis, très-grand comparativement à son habitation, a subi ses diverses transformations. Ce nid m'avait été donné comme provenant d'Abyssinie, mais on sait que cette espèce ne se trouve pas dans l'ancien monde, qu'elle a pour patrie les deux Amériques et qu'elle les habite dans toute leur étendue. Explication des figures 10 de la planche 3* Fig. 10. Nid vu en dessus, dans lequel a été rencontré un PoUstes cana- densis. 10 a. Le même vu en dessous. 10 b. Loge dans laquelle cet Hyménoptère social a subi toutes les phases de sa vie évolutive. ÉTUDES ÂRx\CHNOLOGIQUES NOTE SCR Trois espèces françaises du genre ATYPUS Latr. Par M. Edgène SIMON. (Séance du 11 Décembre 1872.) Jusqu'en ces derniers temps, il était avéré que le genre Atypus n'avait qu'un seul représentant en Europe ; aussi tous les auteurs qui se sont occupés de cet Aranéide l'ont-ils décrit sous le nom â'Atijpus Sulzeri ou piceus, sans songer à confronter des exemplaires de diverses provenances. M. Ausserer est le premier qui ait tenté cette comparaison, et, dans un mémoire tout récent sur la famille des AvicuLaridse (1), il décrit comme nouveau un Atypus confondu par Ch. Koch avec le piceus {A. anachoreta)* et signale comme probablement nouveau, d'après les planches de l'ouvrage de M. Blackwall, V Atypus Sulzeri des auteurs anglais. Mis en éveil par les intéressantes observations de M. Ausserer, j'exa- minai avec soin tous les Atypus que je possède, et je ne tardai pas à reconnaître que notre pays nourrit trois espèces parfaitement distinctes de ce genre remarquable : Y Atypus piceus type, qui étend son habitat à tout le nord, le centre et l'ouest de la France; Y Atypus d'Angleterre où Blackwalti, qui se localise en Bretagne ; enfin une espèce nouvelle, rap- portée de mon dernier voyage dans les Basses-Alpes. Ne connaissant pas les mâles des deux dernières espèces, et manquant par conséquent de termes de comparaison, je ne m'occuperai que des femelles daus ce mémoire. (I) Voy. Veiiiandlungen der k. k. Zool.-Bot., Wien., 1871, t. XXI. ÎIO E. Simon. CARACTÈRES DES TROIS ATYPUS FRANÇAIS. (?) 1. Chélicères carénées en dessus, échaucrées du côté interne Blackwatli. — Chélicères convexes en dessus, ni carénées, ni échahcrées , 2. 2. Mamelon oculifère avancé et conique entre les yeux médians piceus. — Mamelon oculifère très-bas, non avancé entre les yeux médians bleodonticus. 1. Atypus Blackwalli. Sp. nov. (PI. û, fig. Ià5.) Atypus Sulzeri Blackwall, 1861. Atypus Blackwalli Ausserer, 1871 (sans description). (?) Long. 16 i/2 mill. — Céphalothorax : long. 5 1/2 mill.; larg. 6 mill.— Chélicères : 5 mill. Céphalothorax très-large et tronqué en avant; ses angles antérieurs tronqués obliquement ; ses côtés un peu élargis jusqu'aux angles de celte troncature, se rétrécissant ensuite graduellement jusqu'au bord postérieur, qui est également tronqué. Tête très-convexe, son bord antérieur fortement échancfé de chaque côté du mamelon oculifère ; brusquement abaissée en arrière, laissant un espace plan de deux millimètres avant la fossette ; celle-ci très-large et transverse. Mamelon oculifère très-large à la base, assez avancé. Yeux médians arrondis, placés obliquement sur les côtés du mamelon ; de même grosseur que les latéraux antérieurs; séparés entre eux par un espace double de leur diamètre. lyoïs Arachnides du genre Atypus. 111 Yeux latéraux antérieurs ovales traiisverses , placés très-obliquement, un peu au-dessous des médians. Yeux latéraux supérieurs très-allongés, obliques, un peu plus petits que les antérieurs, dont ils sont séparés par une largeur au moins égale à leur petit diamètre. Yeux latéraux externes très-petits, anguleux du côté interne, séparés des autres yeux latéraux. Plastron plus large que long (4 1/2 mill. sur U mill.), carré, ses fossettes glabres, peu sensibles. Abdomen brun, tomenteux, étroit en avant, élargi et arrondi eti arrière; un espace transverse glabre et rougeâtre en avant. Article terminal des grandes fdières étroit dès la base, cylindrique, plus long que les deux articles basilaires, qui sont très-renflés en dessous. Chélicères aussi larges que le front à la base et presque aussi longues que le corselet; très-élevées et convexes à la base; leur partie supérieure se termine par une carène tranchante, longitudinale, un peu arquée en dehors ; leur bord interne est fortement échancré et laisse un vide longi- tudinal entre les deux chélicères quand ces organes sont rapprochés. Pattes d'un brun fauve; tarses et métatarses rétrécis à l'extrémité; les métatarses sensiblement plus longs que les tarses, surtout à la quatrième paire. Cette espèce a été indiquée, mais non décrite, par M. Ausserer sous le nom que je lui ai conservé; c'est V Atypus Sulzeri de M. Blackwall et des auteurs anglais. Ses caractères spécifiques sont très-tranchés et remar- quables, principalement ceux fournis par les yeux, les chélicères et les filières. Le type de ma description a été trouvé par M. H. Lucas à Porlrieux (Côtes- du-Nord); mais il est probable que l'espèce habite aussi en Nor- mandie; une phrase de la description de Walckenaër semble indiquer que ce savant avait connaissance des deux espèces : « Les individus que j'ai vus provenant de Normandie étaient tous plus gros et d'une couleur plus claire que celle des environs de Paris. Des observations suivies peuvent seules apprendre si ce sont des espèces, des variétés ou seulement des différences d'individus. » Si réellement il s'agit de V Atypus Blackwalli, des observations suivies ne sont point nécessaires pour décider de sa validité; il. suffit pour cela de comparer ses chélicères, ses filières et ses yeux avec ceux du véritable piceus. 112 E. Simon. 2. Atypus piceds Suizer, 1776. (PL h, fig. 6 à 9.) Aranea picea Suizer, 1776. Aranea subterranea Rômer, 1789. Aiypus subterrancus Latr., 180i. Oletera picea Walck., 1805. Atypus Sulzeri Latr., 1806. ? Atypus Sulzeri L. Dufour, 1820. Oletera atypa Walck., 1826. Atypus Sulzeri Hahn, 1831. Oletera atypa Walck., 1837. Atypus Sulzeri H. Lucas, 18/i2. Atypus Sulzeri C. Koch., 18/i8, fig. Zi5Z(7. Atypus piceus Ausserer, 1871. (?) Long. 18 mill. — Céphalothorax : long. 6 rnill.; larg. 5 1/5 mill. — Chélicères : k mill. Céphalothorax large et tronqué en avant, faiblement rétréci en arrière, depuis les angles antérieurs, qui sont obtus mais non tronqués, jusqu'aux hanches de la troisième paire; de ce point le rétrécissement est beaucoup plus sensible ; bord postérieur assez étroit, tronqué. Tête convexe, un peu déprimée, mais non échancrée sur les côtés du mamelon oculifère ; d'abord assez brusquement abaissée ; en arrière, près la fossette, la pente devient beaucoup plus douce. Fossette thoracique transversale. Mamelon oculifère conique, assez étroit à la base, très-avancé entre les yeux médians. Yeux médians arrondis, placés obliquement sur les côtés du mamelon; à peine plus gros que les latéraux antérieurs, dont ils sont séparés par un intervalle moindre que leur diamètre; leur intervalle a une fois et demie leur diamètre. Trois Arachnides du fjcnre Aiypus. 113 Yeux latéraux antérieurs presque arrondis, verticaux , placés un peu plus bas que les médians sur le mamelon. Yeux latéraux supérieurs beaucoup plus petits que les antérieurs, ovales, larges, obliques, séparés des latéraux antérieurs et des médians par des intervalles moins grands que leur petit diamètre. Yeux latéraux externes très-petits, arrondis, séparés des autres yeux latéraux. Plastron un peu plus long que large (/t,l mill. sur 3,7 mill.), très- faiblement rétréci en arrière, depuis la troisième paire de hanches, ses fossettes glabres très-marquées. Abdomen ovale , faiblement élargi et arrondi en arrière , d'un noir bleu tomenteux ; un espace triangulaire, glabre sur le bord antérieur. Article terminal des grandes filières épais à la base, terminé en pointe, conique, plus court que les deux articles basilaires, qui ne sont pas renflés en dessous. Chélicères aussi lai'ges que le front à la base ; aussi longues que la dis- tance du bord frontal à la fossette thoracique ; convexes et géniculées en dessus , où elles sont arrondies, ni carénées , ni échancrées du côté interne. Palte-mâclioire et pattes d'un brun verdâtre ; métatarses et tarses très- épais et courts, presque d'égale longueur, sauf à la quatrème paire, où le métatarse est un peu plus long que le tarse. Le mâle a été plus souvent décrit que la femelle, principalement par Walckenaër (Faun. Fr.) et par Ch. Koch; L. Dufour en a aussi publié une description qui renferme plusieurs graves inexactitudes : ainsi, relative- ment aux filières, L. Dufour n'en a vu que deux paires, tandis qu'il y en a trois très-apparentes; il ne donne aussi que deux articles aux grandes filières, tandis qu'il y en a trois visibles presque à l'œil nu. Le mâle se trouve errant, et pendant longtemps il a passé pour beau- coup plus commun que l'autre sexe; il n'en est rien cependant, car cette rareté apparente des Atypus femelles tient ù leur genre de vie exclusive- ment sédentaire. Elles recherchent les pentes arides, demi-sablonneuses, quelquefois aussi les bois, principalement les plantations d'arbres verts; leur retraite est toujours dissimulée, soit par des pierres, soit par de la mousse, qu'il faut soulever avec précaution et par larges plaques pour la découvrir. La demeure de VAtypus a été décrite par Latreille, par Walckenaër et (1873) 8 illi E. Simon. par M. H. Lucas ; mais ces savants auteurs n'ont pas mentionné la confi- guration remarquable de sa partie inférieure. L'Atype creuse obliquement un trou profond de 15 à 20 centimètres, de la largeur de son corps ; il tapisse ce trou d'un tube soyeux assez étroit et d'un tissu très-serré, dont la partie supérieure, plus longue que la galerie souterraine, est appliquée horizontalement sur le sol et terminée en pointe effilée ouverte. Près de son extrémité inférieure, ce tube présente un fort étrangle- ment, puis il se dilate en forme de chambre assez spacieuse, dans laquelle se tient l'Araignée; c'est à l'endroit étranglé qu'est suspendu par quelques fds le cocon renfermant les œufs. J'ai surpris plusieurs fois des Atypes tenant des Lombrics dans leurs chélicères, et je pense que ces Annélides font la base de leur nourriture ; en eiTel, si on examine en dessous la chambre soyeuse, on remarque un espace où le tissu est beaucoup plus mince et transparent. Je n'ai pu y constater une ouverture, mais il est probable que VAtypus peut facilement écarter les fils peu serrés et se procurer ainsi une proie facile, ce qui le dispense de monter h la surface du sol. Sorti de son tube, VAtypus ne cherche même pas à fuir; il est donc évident qu'il n'est pas organisé pour courir après une proie agile, et, d'un autre côté, l'extrémité supérieure du tube se prête mal à une embuscade, puisqu'elle est presque fermée et sans soutien. Cette petite ouverture supéiieure paraît uniquement destinée à l'entrée et à la sortie du mâle à l'époque de l'accouplement, qui a lieu au mois d'octobre. VAtypus piccus est commun dans tout le centre, l'est et l'ouest de la France ; les localités où il a été trouvé sont trop nombreuses pour être mentionnées. L'année dernière, en compagnie de mon ami M. J. Ray, je l'ai pris très-abondamment aux environs de Troyes, dans une plantation de pins sylvestres assez récente, connue sous le nom de Montchaux ; à la fin d'octobre j'ai trouvé le mâle dans le même tube que la femelle. Trois Arachnides du genre Atypus. il5 3. Atypus bleodonticus. Sp. nov. (PI. U, fig. 10 et 11.) (?) Long. 17 mill. — Céphalothorax : long. 5 1/2 mill.; larg. 5 mil!, — Chélicères : Zi 1/10 mill. Céphalothorax assez large et tronqué en avant, ses angles obtus, mais non tronqués ; ses côtés presque droits jusqu'aux hanches de la troisième paire, puis rétrécis jusqu'au bord postérieur, qui est tronqué. Tête peu convexe, nullement échancrée sur les côtés du mamelon, gra- duellement abaissée en arrière jusqu'à la fossette thoracique; celle-ci presque arrondie. Mamelon oculifère très-large à la base , peu avancé entre les yeux médians. Ceux-ci arrondis, plus gros que les latéraux antérieurs, dont ils sont séparés par un intervalle presque égal à leur diamètre ; leur intervalle un peu plus grand que leur diamètre. Yeux latéraux antérieurs ovales, transverses, presque verticaux, placés un peu plus bas que les médians sur le mamelon. Yeux latéraux supérieurs un peu plus petits que les antérieurs ; ovales, allongés, obliques, terminés en pointe du côté interne, qui est très-rap- proché des yeux médians. Yeux latéraux externes petits, ovales, obliques, touchant aux supérieurs, mais non aux antérieurs. Plastron un peu plus long que large (^,2 sur 3,7), carré, non rétréci en arrière; ses fossettes glabres bien marquées. Abdomen ovale, faiblement élai'gi en arrière el arrondi; brun bleuâtre tomenteux ; un espace triangulaire glabre en avant. Article terminal des grandes filières épais à la base, terminé en pointe, de même longueur que les articles basilaires, qui sont à peine renflés en dessous. Chélicères aussi larges que le front ;\ la base, aussi longues que la dis- tance du front à la fossette thoracique ; élevées et convexes en dessus, mais non carénées, ni échancrées. 116 E. Simon. — Trois Arachnides du genre Atypus. Pattes d'un brun verdâtre. Tarses et métatarses courts et l'obustes, presque d'égale longueur aux quatre paires. J'ai trouvé la femelle dans un tube semblable à celui de l'espèce type, sur la petite montagne de Saint-Benoît, sur les bords de la Bléone, près de Digne. Les caractères de cet Atypus sont très-nets, bien qu'ils se rapprochent plus de ceux du piceus que de ceux du BtackvalU; les plus remarquables sont l'abaissement graduel de la partie céplialique en arrière, la largeur et l'aplatissement du mamelon oculifère. Explication des figures de la planche U- Fig. 1. Atypus piceus Sulz,, Ç. Céphalothorax et chélicères en dessus. 2. — Filières en dessous. 3. — Mamelon oculifère. û. — Corps de profil. 5. — Coupe théorique du terrier de VAlypus femelle après la ponte : La partie inférieure est ouverte pour montrer la dilatation en forme de chambre et la position du cocon. — Cette figure, presque de grandeur naturelle pour la largeur, est beaucoup réduite pour la longueur, qui est de 20 à 25 centimètres. — Le tube, représenté verticalement pour tenir moins de place sur la planche, est toujours oblique, 6. Atypus BlackwaUi E. S., ?. Céphalothorax et chélicères en dessus. 7. — Mamelon oculifère. 8. — Filières en dessous. 9. — Corps de profil. 10. Atypus bieodonticus E. S., $. Mamelon oculifère. 11. — Corps de profil. NOTE Servir à l'histoire du VESPERUS XATARTI, Par MM. Jules LICHTENSTEIN et Vaiert MAYET. (Séance du 11 Septembre 1872.) Nous venons remplir un peu tarclivememl la promesse que l'un de nous avait faite à nos collègues de la Société de donner l'histoire des méta- morphoses du Vespn-us Xatarll Muls. Ge relard a été en partie occa- sionné par le désir de rendre notre travail plus complet, grâce ù la série d'observations et aux nouvelles recherches que l'insecte, vivant en notre pouvoir, nous a permis de faire. Depuis près de trois ans l'attention de l'un de nous était attirée par de petites masses d'œufs qu'il avait trouvées à trois reprises dans des tiges sèches de ronces, et une fois sous une écorce d'olivier. Ces œufs, récoltés en hiver et conservés dans des flacons, donnaient issue au mois de mai à de petites larves velues et fort agiles, qui mouraient bientôt, refusant toute nourriture végétale ou animale. Cette observation incomplète resta donc longtemps en simple note dans nos carions, quand au mois d'avril 1871, nous trouvâmes en défonçant un terrain en friche, à Cariûena (Aragon), de grosses larves blanches d'une forme toute particulière, que nous emportâmes en France pour voir s'il nous réussirait de les élever. Ces larves sont tellement abondantes en Aragon, qu'elles ont un nom vulgaire parmi les vignerons du pays ; ils les 118 J. LiCHTïNSTEIK HT V. IVÎAYET. appellent Vildas. Nous étant partagé notre capture à Cette et à Montpel- lier, nous réussîmes, avec des succès divers, à maintenir en bonne santé deux larves. L'une d'elles se transformait en nymphe au mois d'octobre de la même année et nous donnait environ un mois après un superbe individu du Vespenis Xatarti, $. Nous eûmes l'honneur de le présenter vivant à la Société, et malgré les fatigues du voyage, il vécut un mois dans une boîte, où il pondit vers fin de décembre une cinquantaine d'oeufs. Grandes furent notre surprise et notre joie ! Ces œufs, par la forme, la couleur, la disposition de la ponte, nous rappelaient exactement ceux que nous avions trouvés dans des ronces et sous une écorce ; peu de chose nous manquait encore pour compléter l'histoire de notre insecte, c'était de voir la petite larve éclose s'enfoncer en terre et se nourrir de racines. Naturellement les œufs de notre femelle vierge et cloîtrée ne pouvaient donner ce résultat ; mais un nouveau voyage en Aragon nous permit de trouver une nouvelle nichée de Vcspcrus Xatarti et, le 20 mai de cette année-ci, une éclosion assez nombreuse venait nous donner l'occasion de compléter nos études en décri\ant aussi le premier état de cette larve, si différente de formes dans les périodes extrêmes de son existence. En effet, nous voyons, au sortir de l'œuf, un petit animal allongé muni de longs poils, peut-être destinés à amortir la chute qu'il doit faire en se laissant tomber sur le sol, armr iCorgancs visuels et fort agile, devenir plus tard une lourde masse aveugle et, sinon tout à fait glabre, du moins garnie seulement de poils très-courts. La seconde des larves adultes rapportées de Carihena, après avoir fait sa coque de terre à la môme époque que sa compagne, n'a fait que subir une simple mue, en est ressortie plus blanche qu'auparavant et s'est remise à cheminer dans la terre en mangeant des racines. Elle a dévoré tout l'hiver celles de l'avoine que nous avons soin d'entrenir dans nos bocaux pleins de terre, a fait sa coque fin de mai, et nous espérons avoir l'insecte parfait en octobre ou novembre. Ainsi donc le Vespenis Xatarti paraît en novembre, s'accouple et pond en décembre. On trouve tout l'hiver ses œufs dans les tiges sèches ou sous les écorces et les insectes morts dans le creux des arbres, sur le tronc desquels se fait l'accouplement. L'insecte est nocturne et crépuscu- aire. Les œufs éclosent en mai : les larves vivent très-probablement plu- sieurs années (quatre, à ce que nous croyons); mais des observations suffi- Mi'iamorplioscs d;t Vesvcnis Xafarti. 119 sanlos manquent encore. Nous savons pai'faitement que plusieurs de nos collègues ont trouvé les Vespenis au Vernet (Pyrénées-Orientales) au mois de février. Pcnt-clre le climat des Pyrénées, plus froid que celui de FAragon, influe-t-il sur l'époque de l'accouplement. Nos observations, jusqu'à ce jour, n'ont porté que sur l'insecte espagnol ; mais ayant pu récolter, au mois de juin dernier, dans les montagnes qui dominent Collioure, bon nombre de ces larves, que nous connaissons bien aujourd'hui, nous continuerons nos études. Nous les avons prises sous de grosses pierres enfoncées et en compagnie de l'insecte mort ; elles vivent là mélangées avec les larves des Rhùotrogus marginipes et œstivus, dont elles paraissent avoir les mœurs. Voici la description de cette larve, faite sur un individu adulte : Corps blanc, épais, chargé de poils courts et blonds, en forme de cube allongé, légèreiiient plus large à la base, à quatre côtés distincts, nullement arrondi, si ce n'est dans les parties thoraciques et céphaliques. «— Long de 25 millimètres, large de 13 millimètres au prothorax et de 15 vers le cinquième segment abdominal. — Composé de douze segments non compris la tète et les lèvres anales, creusé dans ses côtés par un double sillon longitudinal dans lequel les segments produisent un mamelon de forme triangulaire. TÊTE blanche, couverte de poils blonds, large de 6 à 7 millimètres, longue de 5 ; cpistomc ridé longitudinalemcnt dans ses parties latérales ; froiit rugueux et comme chagriné, marqué dans son milieu d'un léger sillon ; labre transversalement allongé, à angles très-arrondis, fortement cilié dans sa partie antérieure ; palpes maxillaires à l'extrémité extérieure des mâchoires, composés de trois articles, les deux premiers courts et transverses, le troisième allongé; palpes labiaux à l'extrémité de la lèvre, composés de deux articles, de trois si on peut donner ce nom au renfle- ment de la lèvre qui supporte ces palpes ; mâchoires aplaties en forme de hache, garnies d'une vingtaine de cils courts et très-forts qui doivent aider à la mastication. Ces cils offrent cela de particulier qu'ils sont entou- rés chacun d'une sorte de manchon ou pellicule protectrice dont ils se dépouillent facilement ; il est rare que cette lîellicule ne soit pas enlevée sur un ou plusieurs de ces cils, même sur les individus vivants que nous élevons dans ce moment; mandibules blanches à la base, brunes à l'extré- 120 J. LiCHTENSTEIN ET V. MAYET. mité, fortes, peu arquées, un foisjplus longues que larges, dépassant légè- rement le labre, à extrémités écliancrécs, fortement évidées en dedans, ce qui les rend très-tranchantes; antennes atteignant les deux tiers de la longueur des mandibules, composées de quatre articles : le premier court et globuleux, le second arqué en dehors, aussi long que les trois autres réunis, le troisième moitié moins long que le deuxième, le quatrième très- petit, peu visible à l'œil nu. Prothorax très-développé, distinct de tous les autres segments à bords latéraux arrondis, fortement creusé dans son bord antérieur qui reçoit la léte , ridé tiansversalement, garni de poils espacés plus denses du côté de la tête, marqué dans son milieu d'un sillon à peine visible. Segments thoraciqdes très-courts, en forme de carène dans leur par- lie supérieure, marqués en dessus dans leur milieu, ainsi que le premier segment abdominal, d'un double sillon en forme de V très-court. Pieds très-développés pour une larve de Longicorne, au nombre de six, placés : deux sous le segment prothoracique et deux sous chacun des segments thoraciques, composés de quatre parties bien distinctes : tro- chanter, cuisse, tibia et tarse, ce dernier réduit à un ongle corné. Segments abdominaux au nombre de neuf : les six premiers aplatis sur le dos en forme de plaque, creusés dans leur partie latérale, ainsi que les anneaux thoraciques, d'un double sillon longitudinal dans lequel ces segments forment un mamelon triangulaire. Anus transversal, la lèvre supérieure sinueuse et terminée par une pointe qui s'adapte sur l'inférieure, celle-ci en forme de V très-ouvert. Stigmates en forme d'ellipse, au nombre de neuf paires placées de côté dans le replis supérieur des mamelons latéraux, la première vers l'angle postérieur du prothorax, les huit autres sur les huit premiers segments abdominaux. Cette larve est aveugle pendant son existence souterraine et, au con- traire, munie d'ocelles au moment de l'éclosion. Les œufs sont très-allongés. Ils ont, sur h peine un millimètre de largeur, trois millimètres de longueur. La petite larve qui en sort a à peu près les mêmes dimensions. Elle diffère notablement de la larve adulte en ce qu'elle est aussi allongée que cette dernière est courte. Les segments. Mciamorphoscs du Vcspcrus Xnlartii. 121 dans leur partie latérale, sont garnis de poils très-longs au nombre de trois, formant pinceau de chaque côté d'un segment, portés par un léger mamelon. Ces poils sont plus longs que la largeur du corps. La tête est munie de trois ocelles disposées en triangle à la base de chaque an- tenne. Les antennes ont cela de remarquable que sur les cinq articles qui les composent les deux derniers sont accouplés et plantés côte à côte dans le troisième. La larve adulte, au contraire, n'offre aux antennes que quatre articles placés dans les conditions ordinaires. La longue période qui s'est écoulée entre l'envoi de notre note et sa publication nous permet de donner encore quelques détails sur la biologie de l'insecte. La larve déjà presque adulte que M. Mayel soignait à Cette, après avoir construit sa coque fin octobre, y passa tout l'hiver, la creva au mois de mars et se remit à manger avec avidité les racines d'avoine mises h sa portée. Arrivée à fin mai, elle refit sa coque pour passer les chaleurs ; elle la creva de nouveau fin septembre 1872, mangea jusqu'à fin octobre, époque à laquelle elle en construisit une nouvelle pour passer l'hiver. Au mois de mars, comme l'année précédente, elle sortit et mangea pendant deux mois, puis reforma sa coque pour passer l'été; mais, soit que la nour- riture n'eût pas été suffisante, soit que la température du bocal où elle avait été renfermée deux ans lui fût préjudiciable, elle mourut vers le 20 juin de cette année-ci. On voit, d'après cette observation, que l'insecte s'enferme eu hiver et en été et ne mange guère qu'au printemps et à l'automne (nouveau trait de ressemblance avec les Mclolonthides), ce qui modifie l'opinion que nous avions eue d'abord que la larve mangeait pendant l'hiver. Nous possédons encore plusieurs de ces larves prises à Collioure, sur lesquelles nous continuons nos observations , comptant avoir sous peu le plaisir de les faire passer vivantes sous les yeux de nos collègues, à Paris. Chaque sortie de la coque après le repos, soit hivernal, soit estival, est précédée d'une mue. 122 J, LiCHTKNSTFJN ET V. Mayet. — Vrspn'us Xatarti. Explication dès figures de la planche 5, ]\° II. Larve du Vesperus Xatarti. Larve aduHe. Fig. 1. Vue de profil. 2. Vue par le dos. 3. Vue par la partie postérieure. û. Tête et prothorax vus par dessous. 5. Mâchoire du côté droit. 6. Maudiljule gauche. 7. Antenne du côté droit. 8. Patte antérieure. Larve au sortir de l'œuf, très-grossie. 9. Vue de dos. 10. Vue de profil. 11. Antenne droite. 12. Larve dans sa grandeur naturelle. De la CORNE chez les SPHÎNGID^. Par M. Tn. GOOSSENS. (Séance du 22 Janvier 1873.) Parmi les questions qui ont occupé les entomologistes, il on est une qui n'a pas encore été résolue : Quelle est la mission de la corne cliez les chenilles de Sphinx, Dcilephila, Macroglosso, etc.? Je n'ai pas la préten- tion de vous apporter une solution indiscutable, mais en vous développant les observations que j'ai faites, j'espère que vous admettrez comme très- probable la conclusion que je vais avoir l'honneur de vous exposer. Les appendices sont nombreux et variés chez les chenilles ; n'ayant pas à les examiner en détail, je ne vous dirai quelques mots que de ceux qui se rencontrent le plus fréquemment. L'appendice connu sous le nom de vésicule Bonnet, quoique très-com- mun chez les chenilles de moyenne taille, ne nous arrêtera pas aujour- d'hui; mais ultérieurement, si vous voulez me le permettre, je vous en parlerai dans une note spéciale. Quant à présent, voyons d'abord les appendices verruqueux; ce sont les plus répandus, les plus compliqués, les moins connus quant à leurs fonc- tions, et cependant les plus faciles h décrire ; ce sont des tuyaux d'écoule- ment ; en effet, à la base d'une verrue il y a une organe à sécrétion. La sécrétion peut être permanente, nous en voyons des exemples chez certaines chenilles de Xylophasia, chez beaucoup d'Agrotides, etc. Les chenilles, qui passent leur vie en terre, ont besoin d'une sécrétion pour agglutiner, cimenter leur galerie, autrement la terre viendrait obstruer leurs stigmates, et finalement, la chenille ne pourrait vivre dans les mêmes conditions sans la sécrétion verruqueuse. 124 Th. GoossEPis. Chez beaucoup d'autres, l'organe de la sécrétion, appliqué sous le derme, reste à l'état embryonnaire pendant toute l'évolution de la chenille ; mais quand celle-ci ne mangera plus, quand elle commencera sa coque, l'or- gane ou plutôt les organes prendront tout à coup de l'extension, et le cocon sera h peine fini que la sécrétion sera déjà établie. La chenille alors se contourne dans la coque, et à l'aide de cette sécré- tion des verrues vernit l'intérieur afin de le rendre lisse et d'éviter à sa future chrysalide toute espèce de lésions. Ou peut-être la raison est-elle plus compliquée. Ne se pourrait-il pas que ce vernis isole la chrysalide, et ait pour mission de modifier les impressions extérieures pouvant être funestes à un animal en formation, ne pouvant plus se protéger par un déplacement? Ayant l'intention d'être sommaire, je me borne à ces deux exemples de sécrétion des verrues (1). Les autres appendices que l'on rencontre fréquemment aussi, sont les poils et les épines; ceux-ci sont terminés en pointe et de matière cornée, ceux-là je les considère comme des appendices de protection, et je les définis ainsi : Les poils et les épines sont des appendices qui concourent, avec l'épiderme, à la protection de tout l'organisme. Si l'on voulait pousser cette théorie à l'excès, l'on arriverait à dire : les poils et les épines des chenilles pourraient leur être retirés si nous pouvions leur éviter les dan- gers, les obstacles auxquels elles sont exposées pendant leur existence. (I) Je ne prétends pas dire que toute chenille à appendice verruqueux donnera à certain moment une sécrétion extérieure ; je suppose au contraire que dans bien des genres, si l'appareil existe visible au dehors, il est et restera rudimentaire à l'intérieur, non pas que les cellules ou le concours nerveux manquent à cet organe pour le mettre en état de sécréter, mais en vertu de cette loi bien évidente qu'un organe se développe au moment où en est le besoin ; si le besoin ne se produit pas, il reste tel qu'il est au début, ou il s'atrophie jusqu'à disparaître. Nous voyons la filière chez toutes les chenilles, mais dans des conditions diffé- rentes : chez les unes, elle disparaît dès les premières mues; chez d'autres (Satur- nides), elle reste à peu près telle qu'elle est d'abord, jusqu'à ce que la chenille ait cessé de manger ; puis là, ce simple fil qui venait s'appuyer sur l'estomac, prend tout à coup une extension considérable (40 à 50 centimètres) et ne peut plus être contenu qu'en formant des zigzags et revenant plusieurs fois sur lui-même ; enfin, l'organe développé, la chenille se met à filer, et après le cocon terminé, on ne retrouve plus qu'un petit fil qui reste soudé à la tête de la chenille. De la corne chez les Sphingidse. 125 Cette donnée exagérée pourrait jusqu'à un certain point être soutenue; puisque nous savons tous que Ton peut tondre une Ckelonia à toutes les mues, que la coque en sera modifiée ; puisque la chenille n'aura plus que le réseau soyeux poui' la faire, mais le papillon sera comme tous les papil- lons. Cependant, si l'on fait cette opération, il faut avoir soin de tenir la che- nille tondue dans un endroit lisse, car autrement elle pourrait se blesser, et l'on n'obtiendrait rien. Pour les épines en est-il de même? C'est probable, mais une opération analogue n'est guère praticable, parce que l'épine ne nous révèle pas exté- rieurement jusqu'à quel endroit elle est creuse. Or, si nous coupons trop bas nous pouvons avoir un perle de matière adipeuse, et si la perte est trop forte nous ne pourrons plus avoir de papillon, puisque la chrysalide même ne pourra plus se faire. Pourtant les épines ont la même mission de protection, et ce que nous ne pouvons faire, la nature se charge de nous le montrer; nous trouvons fréquemment des chenilles épineuses dont les épines sont plus ou moins abîmées, cassées même ; ce sont certainement des appendices qui ont rempli leur mission, ils ont rencontré l'obstacle, ils ont été brisés, mais la chenille a été préservée et le papillon qui en subviendra sera comme tous les papillons. Mais je ne dis pas que les poils et les épines protègent la chenille par le fait d'une sensibilité propre; la peau est sensible, et le poil ne fait que lui communiquer la rencontre d'un obstacle. Permettez-moi un seul exemple pour essayer de me rendre compréhen- sible : si nous mettons dans une boîte une chenille glabre, si vous voulez, une chenille de Leucania, et que celte chenille découvre à la boîte un petit trou, se conduira-t-elle comme le ferait une chenille de Chélonide ou d'Argynne? Non; celles d'Argynnes ou de Chélonides apporteront leur tête près du trou, mais les poils ou les épines rencontreront les parois du trou et ces chenilles reculeront ou se rouleront en se laissant tomber ; la chenille de Leucania approchera sa petite tête près du trou, et, si elle passe, la chenille passera ! au risque, d'abord, d'étonner le chasseur, et nous l'avons tous été, et au risque de se mettre en lambeaux; mais sa peau est souple et assez épaisse pour ne craindre au plus que quelques éraillures. Nous devons donc conclure que les chenilles sont d'autant plus velues 126 Th. Goossens. que la peau est plus mince : exemple les Arctla ; que les cheuilles les plus épineuses ont la peau très-mince : exemple les Mditsea. Beaucoup de chenilles ont la peau mince et n'ont ni poils ni épines, mais alors elles se protègent par instinct ; elles vivent soit dans les tiges, soit dans les fruits, soit (et c'est le cas le plus ordinaire) dans un pli ou entre les feuilles. Et maintenant, si nous trouvons des chenilles ayant seulement un appen- dice sur le onzième anneau, devons-nous assimiler celte corne (c'est le mot adopté) à une verrue ou à une épine ? Le bout est pointu, corné, il ne peut y avoir de sécrétion ; mais cela ne peut être non plus dans un but de protection de tout l'organisme. D'abord les chenilles qui ont cette corne ont la peau assez épaisse pour se passer de protection; ensuite la corne est sur le onzième anneau, la chenille serait abîmée avant de pouvoir êlre avertie, et puis certaines chenilles de même genre n'ont pas de corne, mais seulement une plaque cornée à la place {Vespcrtilio, Œnotherœ) ; donc, nous ne devons pas voir par cette corne la protection de tout l'organisme, mais peut-être devons-nous voir la protection d'un organe spécial. Le dehors de la chenille n'a rien voulu nous révéler, essayons de voir à l'intérieur. Si l'on ouvre une chenille, l'on trouve d'abord, comme vous savez tous, un canal digestif allant de la bouche à l'anus ; laissons les parties anté- rieures sans nous y arrêter, non qu'elles n'offrent pas d'intérêt, mais le sujet n'est point là. Passons l'estomac, l'intestin, le cfecum, et arrivons tout de suite au rectum, cette partie du canal qui précède l'anus. Remarquez d'abord qu'il est placé sous la base de la corne. Eh bien, si nous examinons l'intérieur du rectum, nous y trouvons un excrément d'une certaine couleur, et si nous parlons de DcilephUa, un excrément affectant la forme d'une rosace à six pans ; il est parfaitement terminé et n'attend plus qu'à être rejeté au dehors (1). Mais pour cela, il faut que, venant du caecum, un excrément de même forme, de même composition, (1) Il est admis que l'excrément des Sphinx, du Bombyx Yama-maï, etc., se moule en forme de rosace à la sortie de l'anus ; mais il suffit de voir une fois l'intérieur d'une chenille pour constater que le moulage a lieu au moment du passage étroit entre les six glandes biliaires. De la corne chez les Sphingidee. 127 mais pas exactement de même couleur, vienne le chasser à la façon des balles de filasse des canonnières en sureau, et après l'avoir chassé au dehors, prenne exactement, nialhéniatiqueraent sa place. Pourquoi? Si nous examinons les parois du rectum nous verrons au-dessus de l'excré- ment de petits trous. Dans l'état actuel où nous avons mis le sujet il est impossible de voir s'il y a eu sécrétion à travers les trous, mais rien de plus simple à vérifier : si elle a existé, nous devons trouver la glande chargée de la fournir. Eh bien, cherchons hors du canal, et au-dessus du rectum, juste au-dessus des petits trous, qui eux-mêmes se trouvent sur l'excrément, nous voyons un amas de ganglions appliqués sur le tube, et nous verrons très-facilement que ces ganglions sont surmontés d'une glande sphérique blanche ; si nous la crevons avec une pointe, il en sortira une humeur incolore comme toutes les sécrétions chez les chenilles, sauf la bile, mais la sécrétion biliaire est au collet de rintesliu, et sa double mission, digestive et excrémentielle, ne pouvait la placer ailleurs, malgré l'assei'lion de quelques physiologistes. Maintenant, si nous examinons l'extérieur de la chenille, qu'avec une lame tranchante nous coupions la corne au niveau de la peau, et que nous enlevions cette corne comme un chapeau, nous verrons qu'elle couvrait, qu'elle protégeait la glande sphérique blanche, qui fournit la sécrétion dans le vestibule excrémentiel, et nous pourrons j'espère, d'un commun accord, conjecturer que cette sécrétion se déversant sur l'excré- ment à travers le rectum, opère de la même manière que la sécrétion de l'oiseau qui, elle aussi, traverse le rectum, entoure, elle aussi, l'excrément d'une matière visqueuse (blanche chez l'oiseau), laquelle tombe avec l'excrément et se durcit à l'air : c'est la sccrétioa urinaire. Un dernier mot ; vous savez tous que les glandes urinaires sont plus développées chez les animaux herbivores que chez ceux qui se nourrissent de matières animales ; il n'y a rien d'étonnant à ce que, parmi les ani- maux vivant de feuilles, les glandes urinaires soient plus développées chez ceux qui mangent avec plus d'avidité. Or, vous le savez aussi, l'évolution des Sphingides se fait vivement, les chenilles mangent sans arrêt ; chez les chenilles sobres la glande urinaire est bien moins visible ; chez le Lasiocampa pini elle est également formée de ganglions nombreux, mais surmontés par une petite glande pointue dirigée en arrière sous la plaque anale. Je crois que c'est le rôle de cette plaque de protéger la glande urinaire, comme la plaque du cou a pour mission de protéger les glandes salivaires. 128 Th. Goossens. — De la corne chez les Sphingides. En résumé, pour le groupe des Sphingides, celui qui nous occupe, celui où la glande urinaire paraît avoir besoin d'un plus grand développement, la chenille a reçu en partage un appareil protecteur spécial pour cet organe essentiel; qu'il ait la forme d'une corne ou non, c'est une ques- tion très-différente de celle qui nous occupe ici. La nature s'est plu à varier les formes extérieures à l'infini, et nous ne pouvons faire autre chose que de les observer. Parmi les espèces européennes, nous trouvons : Œnolherœ, sans corne ; Gorgon, avec une corne très-petite et rose, tandis que chez Croatica elle atteint 1 centimètre. Chez les Dàkpkila, VcsprrUiio n'a qu'une plaque ; Porcelius, Eipc- nor, ont une petite pointe invisible dans le jeune âge, tandis que Nicœa, Euphorbiœ, ont cet appendice très-développé ; le Sphinx Ligustri davan- tage encore ; mais chez ÏAtropos, la forme devient toute différente : elle est granuleuse et recourbée en forme de crochet. Et chez les exotiques, le petit nombre de chenilles connues nous offre des variations encore plus notables. -Sr^^-©-» OBSERVATIONS sur les PUCES ES l'AIlTICULIER Sur les larves des Puces de Chat et de Loir (Pulex felis et Piilcx fasciaius.) Par M. Jules KUNCKEL. (Séance du 8 Janvier 1873.) L'intéressant mémoire relatif aux métamorphoses de la Puce du chat, inséré dans nos Annales par M. le docteur Laboulbène, m'engage à publier les observations que j'ai eu occasion de faire pendant ces dernières années sur les Puces, notamment sur les larves des Pidcx (dis Bouché et fascia- tiis Bosc; ces observations me permettront de faire connaître quelques faits qui ont échappé à la sagacité des naturalistes. INTRODUCTION. Il y a déjà longtemps, mon attention fut éveillée par une apparition extraordinaire de lances. C'était à la campagne, un vaste bâtiment ser- vant à la fois de cuvage et de bûcher était devenu l'effroi du person- nel de la maison ; nul n'osait y pénétrer, et la cuisinière, faule de bois, menaçait d'interrompre ses fonctions. Un jour, par distraction, j'entrai dans ce cuvage; me rappelant aussitôt les précautions de ciiacun, je sor- (1873) 9 130 J. KÛNCKEL. tis précipitamment, mais trop tard pour ne pas expier cruellement ces quelques minutes d'oubli ; mes jambes, et bientôt mon corps entier envahis comme si j'eusse bousculé une fourmilière furent bientôt lardés de mille coups d'aiguille; pendant plus de deux heures, dans le plus simple appa- reil, je pourchassai ces terribles hôtes, sans oublier mon devoir de natu- raliste, car je les comptais patiemment; arrivé à 95 je secouai mes vêle- ments, assuré que j'étais de posséder sur mes jambes seules au moins la centaine. L'époque de la vendange approchant, pour permettre l'accès de ce cuvage infesté on fut obligé de répandre sur le sol un lait de chaux Irès-abondant, Je recommanderai à l'occasion ce procédé de destruction fort simple, peu dispendieux et très-efTicace. D'où venait cette multitude incroyable de Puces ? Autour des fagots accumulés s'était formé un amas d'e brindilles et de feuilles sèches qui servait de litière à un vieux chien, perclus de douleurs ; ce malheureux, réduit à une immobilité forcée, était la proie vivante de ces innombrables Puces ; l'es larves, ayant trouvé au milieu des débris de bois des retraites assurées, s'étaient développées fort paisiblement. L'année dernière j'eus encore l'occasion d'observer une jeune chienne épagneule, laissée toujours en liberté et fort ingambe, dévorée par de nombreuses légions de Puces ; elle avait fini, à force de se gratter, par avoir certaines parties du corps dénudées et couvertes de croûtes d'un fort vilain aspect. Je citerai quelques autres faits : M. E. Blanchard avait réuni dans une chambre quelquesjeunes chats destinés à des expériences ; ces animaux, attaqués pnr les Puces, devinrent bientôt étiques. Notre col- lègue, M. Leprieur, me racontait que, pénétrant un jour dans un terrier de renard, il fut fort étonné de se trouver noir de Puces ; enfin, l'automne dernier, on m'apporta un hérisson dans un chapeau ; quelle n^, fut pas ma surprise de voir ce chapeau se couvrir de Putcx. Je n'ai pas besoin de rappeler que, dans certains cas, nos appartements sont rendus presque inhabitables par les Pulex irritans qui les infestent. Je me souvins alors que certains auteurs attribuaient aux Puces de remarquables instincts maternels et cherchaient à les réhabiliter dans notre estime : les mères nourrissaient leurs larves, elles venaient dégorger dans la bouche de ces larves, incapables de prendre elles-mêmes leurs aliments, le sang qu'elles avaient mis en réserve. On ne pouvait mieux les comparer qu'aux Fourmis et aux Abeilles, qui élèvent leurs larves avec tant de solli- citude, et chacun de s'extasier devant l'admirable prévoyance de la nature. Des doutes assiégaient mon esprit, et j'avais l'intention, lorsque le temps Pidcx [dis et Pulex fasciatus. i31 me le permcUrait, de me livrer à la recherche de larves de Puces, lorsque deux occasions favorables se présentèrent fortuitement. Parmi les connaissances de M. le docteur Philippeaux se trouvait un chat qui avait su échapper au siège de Paris, en vivant sans doute de pri- vations, mais ce chat était envahi par les parasites, et, comme celui dont parle M. le docteur Laboulbène, semait sur les meubles oii il se reposait quantité de petits corps blancs arrondis, qu'on reconnut bientôt être des œufs de Puces. M. le docteur Balbiani donna l'idée de faire peigner cet animal précieux ; chaque coup de peigne amenait une abondante récolte ; un véritable gisement d'œufs fut mis en exploitation. Notre col- lègue, en me racontant ces faits, me donna quelques œufs d'où je vis sortir une larve fort agile, mais différant de celle qu'a représentée M. Laboulbène par un caractère très-remarquable. Je tentai l'éducation de ces larves, mais je ne réussis pas, la pièce où elles étaient conservées étant probable- ment trop froide. M. Balbiani fut plus heureux, mais je ne veux pas empiéter sur son domaine ; le mémoire qu'il compte publier sur l'organi- sation et les métamorphoses des Puces sera certainement rempli de faits intéressants, d'aperçus nouveaux. Au commencement de mars, notre collègue, M. Maurice Girard, me flt remettre trois jeunes loirs {Myoxus nitda) encore plongés dans leur som- meil hibernal, sur lesquels il avait constaté la présence de nombreuses Puces. J'installai ces petits animaux dans une cage et je les observai tout à mon aise. Entre leurs poils se trouvaient des quantités d'œufs qui, n'étant retenus par aucun vernis agglutinatif, tombaient journellement sur le papier dont j'avais eu soin de garnir la cage. J'ai pu élever les larves qui sortirent de ces œufs ; mais il convient, avant de parler de mes observations, de jeter un coup d'œil rétrospectif sur les écrits des auteurs. 132 J. KÛNCKEL. HISTORIQUE. Leeuwenhoek, dans une lettre adressée à la Société royale de Londres, en octobre 1693 (1), a fait connaître une foule de détails sur les mœurs des Puces et sur leurs premiers étals, en accompagnant son envoi de vingt dessins. Les observations de l'illustre savant hollandais ne méritent pas l'oubli ; elles remontent, il est vrai, à 180 ans, mais elles sont aussi remaïquables par leur intérêt que par leur exactitude. Leeuwenhoek capturait des puces, les enfermait dans des vases de verre et les voyait pondre ; mais ayant remarqué qu'elles mouraient souvent sans postérité, il pensa, avec raison, que cela provenait de la pénurie d'ali- ments ; il eut l'idée de les poser sur ses mains et sur ses bras afin qu'elles eussent la facilité de se nourrir. « L'une d'elles, dit-il, suçait mon sang avec tant d'avidité que, s'appuyant seulement sur la tête, elle levait en l'air ses pattes médianes et postérieures. » l^ar ce procédé d'élevage, il obtint de nombreuses pontes et put observer les larves ; en leur donnant des cada- vres de mouches pour nourriture, il parvint à les amener jusqu'à l'époque de métamorphose. La lettre de Leeuwenhoek est accompagnée de la repré- sentation de l'œuf, de la larve, de la nymphe et de l'insecte adulte. La figure de la larve est Irès-reconnaissable, quoiqu'elle paraisse avoir un trop grand nombre de segments (quinze anneaux) à la suite de la tête, mais la description nous enseigne qu"il avait vu les antennes avec leur dernier article si aigu, et les palpes maxillaires qu'il compare aux appen- dices du dernier segment, attribuant aux uns et aux autres un rôle dans la progression ; mais c'est là tout, la constitution de la bouche lui est inconnue. En parlant des mouvements violents qu'exécutent les larves, le savant fondateur de la micrographie a soin de dire qu'il a observé des larves vivant encore sous son microscope après quatre jours et quatre nuits d'exposition, et, ajoule-t-il, « c'était pendant les grands jours d'été où brille le soleil. » Le poilrait de l'adulte permet de présumer qu'il s'agit de la Puce de l'homme {Pulcj; imtans Lin.), la tête et leprothorax n'étant pas garnis de pointes. (i) A. I.eeuwei hoek, An abstract from a letler to sir R. W. (Philos. Trans., 1693, t. XII, n» 145, p. 74-81. — Aicana naturee détecta, t. II, epist. 76, p. 325 et suiv. Leyde, 1722, Piilcx fclis et Pulcx fascùdiis. 133 Jacinto Cestone, en 1699 (1), cnil avoir découvert Torigine des Puces; ses observations furent publiées dans les « Philosophicals Transactions», accompagnées des figures de l'œuf, de la larve, du cocon et de l'insecte adulte qui est le Pulca- irritans. Il n'est point question de l'organisation ; la larve est assez bien représentée avec treize anneaux à la suite du segment céphalique, mais la tête avec ses appendices est défectueuse et inexacte. Vallisneri (2) a reproduit les observations de Cestone et les figures de ce naturaliste, en combattant la croyance à la génération spontanée des Puces. Le mémoire que Rœsel (3) consacre à l'histoire des Puces est bien digne d'altention, les portraits qui l'accompagnent sont généralement bons et se rapportent à la Puce du chien {Pulex amis Dugès) ; les attitudes des larves sont fidèlement représentées, mais il n'en est pas de même des caractères principaux, la tête n'est pas exacte, car le dessin porte des yeux fort distincts, tandis que la larve est aveugle ; les antennes et les palpes maxillaires n'ont pas le nombre d'articles qu'ils possèdent; les pointes qui terminent le dernier anneau ont une apparence cornée qui n'est pas réelle, car elles sont blanches et translucides. De Géer (li) compte également au nombre des anciens observateurs qui ont vu et figuré les larves dePulicides. Il ne donne que douze anneaux à la larve et n'a pu démêler, telle est son expression, les différentes par- ties de la bouche. M. Weslwood (5) a publié une histoire des transformations de la Puce {Pulex irritans). Pour lui, la larve est composée de treize segments, la (1) Jarinlo Cestone, A new discovery of tlie Original of Fleas (Philos. Ti-ans., 16^9, t. XXI, p. 42-43, lîg.)- (2)' Antonio Vallisneri, Opère fisico-mediche, t. I. Venezia, t733. — Esperienze ed Observazioni intorno all'origiiie, sviliippi, et costumi di vari insetti. — Nella qiiale si dà notizia délia luiova scoperta dell'originc délie Piilci dall' uovo, p. 2(2, col. 2 et siiiv., pi. XXV. (3) A.-J. Roesel, Insecten Bclustigung, t. II, p. 2 (Muscarum atque culicum, tab. II, III, IV). Nuremberg, 1749. (4) Cil. De Géer, Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, t. VII, p. 12-13, pi. 1, fig. 1, 2, 3, 4 et 5. Stockholm, 1778. (5) Westwood, Tlie common flea (Pulex irritans) (Annals and Magaz. of nat. history, sér, 2, t. I, p. 316 et suiv. London, 1848. 134 J. KÙNCKEL. bouche, possède deux mâchoires et une lèvre inférieure large, charnue, un peu bilobée portant deux très-pelits palpes de deux articles; un petit tubercule semi-globuleux situé derrière Tantenne serait un œil riidimen- taire. L'éminent entomologiste s'est mépris: ce sont les mandibules qu'il a supposé être les mâchoires, les véritaMes mâchoires ont échappé à son observation; la lèvre inférieure est au contraire étroite, et les palpes qu'il regarde comme labiaux sont les palpes maxillaires ; enfin la larve ne porte aucune sorte d'yeux. Quant à l'opinion de l'auteur anglais sur la manière dont se nourrissent les larves, elle est rationnelle, mais elle n'est basée que sur une supposition ; nous l'examinerons. Un auteur qui a connu les larves des Puces est M. Dcfrance (1), mais il ne les a ni décrites, ni figurées; nous parlerons plus loin de ses obser- vations. Un mémoire sur la Puce pénétrante ou chique a été publiée plus récem- ment par M. G. Bonnet (2), médecin de la marine. Chacun a entendu parler des habitudes particulières de cette Puce, la plus dangereuse de toutes, mais sa larve ressemble trop à celles des autres espèces par sa forme générale et par ses habitudes pour que je ne la mentionne pas. C'est à M. G. Bonnet que nous devons la connaissance des transformations du Rfiynchoprio7i fcnetrans, les premières données sur la composition de la bouche et l'organisation interne des larves des Puces; en constatant qu'il existe des mandibules et des mâchoires robustes et bien constituées, cet observateur a fait faire un grand pas à l'histoire de la vie et des mœurs des Puces, ainsi que nous le verrons plus loin. S'il s'agit de cer- tains détails, nous pourrons faire quelques critiques sans diminuer pour cela le mérite de l'œuvre de ce naturaliste. M, Emile Blanchard (3), dans son ouvrage sur les métamorphoses, mœurs et instincts des insectes, a représenté les différents états de la Puce de l'homme, d'après les anciens auteurs et avec leurs erreurs, car la larve est dessinée pourvue d'yeux et portant des antennes d'un seul article. Il raconte les mœurs des Puces et fait l'éloge de leurs instincts maternels ; nous reviendrons sur cette question dans le paragraphe suivant. (1) Defrance, Notice sur la Puce irritante (Ann. Se. nat., t. I, 1824, p. 440 et suiv.)- (2) G. Bonnet, Mémoire sur la Puce pénétrante ou Cliique, Paris, 1867. (3) Emile Blanciiard, Métamorphoses, mœurs et instincts des Insectes, p. 630 et suiv. Paris, 1868. Ptilerc fclis et Pidex [asciatus. 135 Enfin, je dois mentionnner le travail de M. le docteur Laboulbène (1), sur les métamorphoses de la Puce du chat, inséré dans les Annnles de la Société. Les observations et les descriptions sont en général exactes, mais elles se rapportent à une larve ayant déjà subi sa première mue ; aussi n'est-il pas étonnant que le trait caractéristique des larves des Pulicides, sur lequel je vais appeler l'attention, ait échappé à M. le docteur Laboul- bène. DES LARVES DE PUCE. Ayant mis sous le microscope un œuf de Pulex felis, je fus surpris en apercevant sur la tête de la jeune larve, prête h éclore, une petite pièce cornée de couleur jaune brunâtre ; cette petite pièce, placée exactement sur le sommet de la tête, dans une légère dépression ovalaire, portait sur la ligne médiane une arête, terminée en avant pnr une pointe assez relevée (pi. 6, fig. 2). Cette corne avait un large point d'appui, la partie postérieure étant de forme arrondie et atteignant le premier anneau du corps. Lorsque l'animal subit sa première mue, il se débarrasse de ce sin- gulier appareil dont il ne reste aucun vestige ; cet organe transitoire sert exclusivement h la jeune laive lorsqu'elle est encore renfermée dans l'œuf ; nous voyons là un curieux instrument destiné à perforer la paroi de sa prison. Les figures données par Rœsel permettent de s'assurer qu'il a entrevu la pièce dont nous venons de p;irler; mais il la désigne par cette simple mention : « hinler dem Kopf aber bemerket man oben ein gelbbraunes riecklein » (2) ; s'il aperçoit une petite tache, il ne décrit pas sa forme, il n'observe pas ses fonctions. L'un des dessins de De Géer (3) semble repré- senter la pièce cornée, mais il y a confusion évidente, car il ne parle que des parties qui se trouvent à la face inférieure de la tête et qui concou- rent à la progression. (1) Al. Laboulbène, ^Métamorphoses de la Pure du Chat (Ann. Soc. enl. Fr., 1872, 5« série, t. Il, p. 287 et suiv., pi. 13). (2) Roesel, loc. cit., p. 13. (3) De Géer, loc. cit., p. 13, pi. 1, fig. 4. 136 .1. KÛKCÎCEL. La larve de Pulra- fcUs n'est pas seule à posséder cet outil perforant, la larve de Pulex fascialus que j'ai sous les yeux en est également pourvue. La forme de l'appendice frontal est différente et peut servir à caractériser l'espèce ; occupant la même position, mais élargi en avant comme une spatule, cet appendice est surmonté d'une pointe aiguë, tandis que la partie postérieure, plus étroite, à bords parallèles, s'arrondit régu- lièrement. Il est probable que toutes les larves de Pulicides sont pourvues de cet appareil. Le fait de la présence d'une pièce particulière située à la région fron- tale de l'embryon n'est pas sans exemple chez les Invertébrés. M. Bal- biani a constaté l'existence d'une pointe placée sur le front des jeunes PlicdanQium avant l'éclosion; il ne pense pas que cette pointe, à cause de son exiguïté, puisse servir à la rupture de l'œuf, mais il la regarde comme l'analogue des appendices observés sur la région frontale des emlu'yons de divers insectes : par Y{^^ç,ï\c\\Q.zVOsmylusmacul(dus (1) ; par Rathke chez le Pcntatoma baccarum (2) ; par Zaddach chez le Pliryganca grandis (3) et par lui cliez les Puces (/i) . Chez les Peniatoraes et les Friganes cet appendice frontal est une petite pièce cornée dont les dimensions sont restreintes; mais chez VOsmyhis macidatus il présente un grand déve- loppement et un haut degré de perfection, il afîecle la forme d'une longue scie (5); mais, trait caractéristique, lorsque la jeune larve à scié la paroi de l'œuf, elle mue avant de sortir et laisse à l'intérieur la peau qui la recouvre et à laquelle est fixée la scie. — Mais il est une bomologie qui frappera bien plus et dont je ne puis m'empêclier de faire ressortir l'im- portance : la pièce frontale de l'embryon des Puces, des Osmyles, des Pentatomes, des Friganes, des Faucheurs, est l'homologue de la pièce si développée qui existe sur le front des larves de Crustacés, les Zoés du Cancer Mœnns et des Bernards-l'Hermite (Pagures et Porcellanes), des (1) Hagen, Die Entwickeliing und der innerc Bau von Osmyliis (Linnea entomol., 1852, t. VII, p. 368, pi. 3, fig. 6, 7 et 8). (2) Rathke, Studien zur Eiitwikelungsgescliichtc der Insecten (Stclliiicr entomol. Zeit., 1861, t. XXII, p. 176). (3) Gust. Zaddach, Unlersiichungen ùber die Enlwickelung und den Rau der glie- derthiere, p. 37 et 66, pi. 4, fig. 43, 45 et 57, et pi. 5, fig. 74, a el 6. Berlin, 1854. (4) Balbiani, Mémoire sur le développement des Phalangides (Ann. Se. natur., 1872, 5« série, t. XVI, p. 9 et 10, pi. I, fig. 2 et 6). (5) Hagen, loc. cit., fig. 7 et 8. Pulcx fclis et Pulex fasciatus. 137 jeunes Homards, l'homologuo du rostre qui persiste pendant la durée de la vie chez les Palemons. La forme générale des larves de Puces est celle décrite et figurée par les auteurs; De Géer et M. Westwood comptent treize anneaux à la suite de la lètc, MM. Bonnet et Laboulbène seulement douze; cette différence d'appiéciation est facile à expliquer : on peut compter l'appendice qui porte les deux pointes terminales comme un treizième anneau, car indé- pendamment de la segmentation qui est nettement accusée, si l'on observe que le bord postérieur et inférieur de chaque anneau est garni d'une rangée de poils, on trouvera entre la tète et ce dernier segment, qui porte les deux pointes caudales, douze rangées de poils. Ces larves mesurent deux millimètres et demi environ; elles sont absolument dépourvues de pattes, et leur progression n'est due qu'à des mouvements de reptation favoi'isés par les pointes caudales, par des crochets situés à la région infé- rieure de la tète et dont nous étudierons la nature, par les longs poils placés sur tous les anneaux et couchés en arrière. Sur la tête sont im- plantés, derrière chaque antenne, un poil, puis, plus en arrière, quatre poils ; chacun des dix premiers anneaux porte près du bord postéiicur de la région dorsale quatre longs poils, sur chaque flanc un long poil, et à la région ventrale quatre poils plus courts ; le douzième segment a un poil de plus sur chaque flanc; en d'autres termes, les onze premiers anneaux ont chacun une ceinture de dix poils, le douzième une de douze; le treizième est entouré d'une double ceinture de très-petits poils située en avant des pointes caudales, dont la base est elle-même revêtue en dessus de quelques poils à peine visibles, en dessous de six poils (pi. 6, fig. 1, 5 et 6). J'ai pu reconnaître entre le treizième anneau des Pulecçi fclis et fasciatus certaines différences; chez le second les pointes caudales sont plus obtuses et la couronne de poils est moins resserrée. La tête supporte deux antennes de trois articles ; le basilaire court, arrondi, est entouré de trois ou quatre spinules mousses: ce sont proba- blement ces spinules qui ont été prises par Rœsel et par M. Westwood pour des yeux; le second article, plus ou moins allongé, car il est rétrac- tile, se termine par une couronne de cinq à six spinules à pointes émous- sées ; enfin le troisième article à la forme d'un style (pi. 6, fig. 7, a). Cliez les larves du Pulex fclis et fasciatus nous trouvons une armature buccale complète, lèvre supérieure, mandibules, mâchoire, lèvre inférieure. La lèvre supérieure arrondie, très-légèrement échancrée dans son milieu, est garnie de quatre poils extrêmement petits (pi. 6, fig. 7 et 8); les man- 138 J. KÛNCKEL. dibules arquées, terminées en pointe aiguë ont sur leur bord interne cinq petites dents très-acérées (pi. 6, fig. 7, m b, et fig. 10) ; leur partie basilaire concave tourne sur une pièce chilineuse, véritable pivot solide- ment attaché au tégument. Les mâchoires sont deux lames à bord interne circulaire, tranchant dentelé sur la plus grande partie de leur contour; on peut les comparer à un secteur de scie circulaire; le bord externe ressemble à une faucille dont le dos serait assez épais (pi, 6, fig. 7, m a, et 11). Les mâchoires sont accompagnées chacune d'un palpe de deux articles, le premier court, le second plus long, terminé par quatre petites spinules (pi. 6, lig. 7). M. Bonnet a commis, à ce sujet, plusieurs erreurs graves : il considère ces palpes comme des palpes de la lèvre supérieure; chacun sait que chez les insectes la lèvre supérieure ne porte jamais de palpes, et il n'a point vu les mâchoires, car il ne les décrit ni ne les représente. La lèvre inférieure a la forme d'une languette rétrécie en avant, deux pointes très-exiguës la rendent bifide (pi. 6, fig. 9); à sa base s'attachent deux petits mamelons arrondis, portant chacun quatre petites pointes recourbées en arrière, deux longues et deux courtes; une attention peu soutenue laisserait croire qu'il n'y a que deux pointes par mamelon. Ces mamelons, surmontés de ces pointes recourbées, sont les crochets que M. Bonnet regarde chez la larve de Vulex pcnetrans comme servant à la progression (1). M. Laboulbène n'a vu qu'un seul mamelon : « un tubercule, dit-il, terminé par deux gros poils recourbés en arrière et fort remarquables » (2), mais il n'a pas cher- ché à déterminer sa nature. Sur les larves de Pulex fasciatus que j'ai sous les yeux, j'ai pu reconnaître que ce mamelon ou tubercule n'était pas simple, qu'il y avait en réalité deux mamelons que leur insertion désigne très-clairement comme étant les palpes de la lèvre inférieure. MOEURS. Revenons maintenant à l'alimentation des larves de Puces et discutons la croyance séduisante des Puces nourrices attentives et pleines de solli- (1) G. Bonnet, loc. cit., pi. 11, fig. H.J. (2) Al. Laboulbène, loc. cit., pi. 13, fig. 9. Piilex felis et Pulcx fasciatus. 139 cilude. Deux opinions sont émises : Tune attribue aux Puces la pré- voyance ; Faulre va plus loin, elle leur accorde rinstinct de nourrir elles- mêmes leurs larves. M. Defrance (1) s'inquiète « du sort de la larve san- « guinivore (sic) qui doit sortir d"un œuf abandonnée au hasard ; mais la « nature a pourvu à la conservation de toutes les espèces.... Avec les « œufs on trouve des grains noirs, presque aussi roulants qu'eux, qui « proviennent de l'animal qui a servi de pâture à l'insecte, et qui doivent « être dévorés par les larves. » Ce naturaliste n'admet pas que ces grains noirs soient les excréments des Puces ; il suppose que les femelles ont le soin d'ouvrir la peau et de laisser couler le sang pendant un certain temps, et que ce sang coagulé produit les graines en question. Quoiqu'il ensuit, il éleva des larves en les nourrissant avec ce sang desséché, et il a soin de faire remarquer que « leur corps transparent laisse voir la nourriture qu'elles ont avalée. » Cette observation, mal comprise, a été le point de départ de l'histoire de la Puce quittant l'animal sur lequel elle vit, pour retrouver ses larves et dégorger du sang dans leur bouche. M. Montandon, le premier, aurait imaginé ces mœurs étranges ; il lui était facile de donner à son récit toute vraisemblance, en montrant les larves qu'il trouvait remplies de sang, et par suite fortement colorées en rouge ; ia présence de ce sang lui semblant inexplicable, il supposa qu'il avait été apporté par la mère. Cette opinion prit créance par sa singularité môme, et l'on ajoutait que M. llon- tandon avait observé les manœuvies des mères Puces, qu'il les avait vues nourrir leurs larves. C'est en cet état que M. E. Blanchard (2) a trouvé la légende et qu'il l'a repioduile. Mais laissons la légende pour revenir aux faits. Cette question de l'alimentation des larves de Puces a été fort bien réso- lue par les anciens auteurs; en 1693, Leeuwenhack nourrissait les larves avec des cadavres de mouches ; en 17/i9, Rœsel avait remarqué qu'elles refusaient la sciure de bois sèche ou humide, qu'elles se noyaient dans le sang frais de pigeon, mais qu'elles se nourrissaient également bien du corps de Cousins dont il arrachait la tête que de sang desséché et pulvé- risé. Si l'on avait pris la peine de relire les ouvrages de ces observateurs, (1) Defrance, Notice sur la Puce irritante (Ann. des Se. natur., 1824, t. 1er, p. 440-443. (2) Emile Blanciiard, Histoire des Insectes, t. Il, p. 4'i9. Paris, 1845. — Méta- morphoses, mœurs et instincts des Insectes, p. 632, Paris, 1868. 140 J. Kû^XKEL. on aurait écarté de prime-abord les récits fabuleux. MM. Bonnet et Laboul- bène ont répété avec succès les expériences de Leeuwenhoek et de Rœsel ; et, sans admettre l'opinion trop exclusive de M. Westwood, — cet éminent entomologiste pense que les larves consomment des parcelles de poils, de laine ou de plumes, — maintenant que nous connaissons exactement la com- position de la bouche, nous dirons que les larves de Pulicides, armées de mandibules pour déchirer et arracher, de mâchoires pour scier et couper, se nourrissent indistinctement de diverses matières organiques. Lorsque je reçus les jeune Loirs dont j'ai parlé plus haut, ils étaient en- dormis, ils étaient dévorés par des nuées de Pulcx fasciatiis Bosc (1). Ce sommeil et ce repos favorisaient l'accouplement et la ponte des Puces ; les œufs tombaient accompagnés des grains noirs de sang desséché, qui sont en réalité les excréments des adultes déposés sur les poils et desséchés, et le fond de la cage en était jonché. Chacun sait que les Loirs construisent un nid garni de brins de paille et de plumes; c'est au milieu de ces débris que les larves trouvent des retraites assurées, les grains de sang et diverses ma- tières organiques propres àleur nourriture. Chez les animaux hibernants, c'est donc pendant la période d'hibernation que se développent les Pulcx; chez les animaux errants, c'est surtout pendant l'allaitement lorsque la mère est contrainte à séjourner h une même place, c'est aussi pendant la vieillesse, lorsque les infirmités condamnent les animaux à l'immobilité que s'effectuent la ponte des Puces, la naissance et le développement des larves; ainsi se trouvent expliquées ces apparitions extraordinaires de Puces, dont nous parlions au début de cette note. (1) J'ai adopté le nom de Pulex faseiatus, quoique la description de Bosc soit très-insiiffisanle, pour ne pas introduire une dénomination nouveUc ; le fait que Bosc l'a signalé comme vivant sur le Myoxus nitela me paraît déterminant ; tou- tefois il convient de préciser les caractères de cette Puce : Elle se distingue de tontes les autres par l'absence d'un peigne en avant de la tête et par la présence d'un peigne au prothorax ; elle est allongée et ne saute que faiblement. Puiex felis et Pulex fasciatus. 141 DE LA PLACE QU'OCCUPENT LES PUCES DANS LA CLASSIFICATION. Haliday (1) a publié une excellent mémoire où il rappelle toutes les éludes faites sur les Puces, et discute les diverses opinions des natura- listes sur la place qu'elles doivent occuper parmi les Insectes ; je ne puis pas le suivre dans toutes les considérations qu'il invoque; je résumerai brièvement la question. Quatre opinions principales partagent les naturalistes; les Uns, à l'exemple de Fabricius, rapprochent les Pulicides des Hémiptères; nous trouvons cette opinion reproduite dans les récents ouvrages de M. Maurice Girard (2) ; quelques-uns les rattachent aux Hyménoptères, et Dugès (3) est du nombre ; ceux-ci les rapprochent des Diptères, ceux-là les rangent dans un ordre spécial, celui des Syphonaptères Lat. ou des Aphaniptères Kirby. Le seul fait que les Pulicides ont des métamorphoses complètes et filent une coque, les éloigne irrévocablement des Hémiptères; les affi- nités avec les Diptères sont, au contraire, des plus naturelles, les larves ont une ressemblance étroite avec celles des Tipulaires fongîvores, les Mycetophilides ; les dispositions générales du système nerveux et du système respiratoire sont les mêmes, la chaîne nerveuse a un ganglion pour chacun des anneaux et un seul connectif; le système respiratoire s'ouvre à la périphérie par une série de stigmates rangés sur les côtés du corps; les larves des Puces, comme les larves des CcropUdus, des Sciara, ont la faculté de se tisser un cocon. La connaissance de l'organisation des larves de Puces nous amène à conclure en faveur de l'opinion de Oken ; de Straus-Durckheim, de Burraeister, de Siébold, etc., qui rapprochent les Puces des Diptères. Chez les Coléoptères, les Orthoptères, certaines familles ont la faculté de sauter, les Pulicides peuvent être considérées comme des Diptères sauteurs et parasites. (1) A.-H. Haliday, On the affinities oftlie Aplianiptera among Insecls (The nal. bist. Review, Proceedings, t. III, p. 9 et suiv.). London, 1856. (2) Maurice Girard, Métamorphoses des Insectes, 3e éd., p. 400. Paris, 1870. — Traité élémentaire d'Entomologie, t. le"', p. 227 et 228. Paris, 1873. (3) Dugès, Recherches sur les caractères zoologiques du genre Pulex, et sur la multiplicité des espèces qu'il renferme (Ann, Se. natur., 1832, t. XXVII, p. 145 et suiv.). 142 J. KÛNCKEL. — PuUx felis et Pulex fasciatiis. Explication des figures de lA planche 6. Fig. 1. Larve de la Puce du Chat (Pulecc felis Bouché) sortant de Tœuf. — p. Pointe frontale destinée à déchirer la coque de l'œuf. — Très-grossie. 2. Pointe frontale vue de profil. 3. Pointe frontale de la Puce du Loir {Piilcx fasciatus Bosc) vue de profil. U. La même vue de face. 5. Derniers segments de la larve du Pulc.x felis vus en dessous pour montrer la disposition des poils et des pointes caudales. 6. Derniers segments de la larve du Pulex fasciatus vus de profil. 7. Tête de la larve du Pulex felis ; — a. Antenne ;~ls. Lèvre supé- rieure;— 7?i a. Mâchoire avec son palpe; — m b. Mandibules; — p h. Pièces solides du pharynx. 8. Tête de la larve du Pidex fcUs vue en dessus ; — a. Antennes; l s. Lèvre supérieure. 9. Tête de la larve du Pulex fasciatus vue en dessous ; — m a. Bords des mâchoires ; — p. Palpes maxillaires ; — If. Lèvre inférieure avec la filière (/") et ses deux palpes {p p) surmontés chacun de quatre pointes. 10. Mandibules de la larve du Pulex felis. 11. Mâchoire de la larve du Pulex felis. ^-o-« Révision du genre TIMARCHA, Par MM. Léon FAIRMAIRE et Ernest ALLARD. (Séance du 8 Janvier 1873.) Je me suis occupé, il y a quelques années, d'un travail monographique sur le genre Timarcha ; j'avais consullé à ce sujet, non-seulement toutes les collections parisiennes, mais les plus importantes de l'Allemagne, lorsque les événements sont venus arrêter bien d'autres travaux entomolo- giques. Noire collègue M. Ernest Allard a eu aussi l'idée de s'occuper des Timarcha, et ayant appris que j'avais déjà préparé un mémoire sur le même sujet, il m'a apporté ses notes et descriptions, en m'aulorisant à les utiliser. C'est donc le résultat de notre double travail que nous pré- sentons à la Société. L. Fairmaire. Les Timarcha sont des insectes presque globuleux ou brièvement ova- laires, très-convexes, glabres, à téguments très-solides. Leur tête, presque perpendiculaire, est enfoncée dans le corselet jusqu'aux yeux, qui sont oblongs, très-étroits, Irès-peu convexes, très-faiblement sinués et perpen- diculaires. Les antennes sont assez longues et robustes; le premier article est gros; presque toujours le sixième est plus gros que les autres; les cinq derniers sont mats, noirs, à pubescence noire, tandis que les pre- miers sont plus ou moins métalliques et brillants. Les mandibules sont grosses, épaisses, presque en forme de coquilles; les mâchoires res- semblent à celles des Chrysomela, avec le lobe externe plus nettement articulé, un peu plus court que l'interne; tous les palpes sont courts et robustes. Le menton et la languette diffèrent notablement de ce qui existe chez les Chrysomela ; ces organes sont bien plus courts, cornés; le menton est sinué au miheu du bord antérieur, qui rentre un peu en dedans. Le corselet est large, court, avec les côtés légèrement arrondis ou un peu sinués vers la base. L'écusson est petit, triangulaire. Les élytres sont glo- buleuses, soudées, simplement ponctuées, souvent fortement inégales, IZi/i L. Fairmaire et E. Allard. jamais striées ; il n'y a pas d'ailes ou seulement des rudiments ; leurs épi- pleures recouvrent les parapleures du métasternum. Le prosternum et le mésosternum sont larges; ce dernier est tantôt carré, tronqué et légère- ment sinué, parfois trapézoïdal, parfois écliancré, et enfin parfois bifide ou bifurqué, comme on le voit chez presque toutes les Timarcha d'Espagne ; le métasternum est court. Les cavités cotyloïdes sont fermées en arrière. Les pattes sont insérées, par paires, à égale distance ; les tibias ne sont pas sillonnés en dessus et sont seulement excavés en dehors à l'extrémité. Les tarses sont robustes; les antérieurs sont dilatés et parfois extrême- ment larges chez les mâles; les crochets sont simples. Ce genre est très-homogène, et, sauf Motschulsky, on n'a pas encore songé à le diviser. Cet entomologiste sépare, sous le nom de Timarcho- stoma (Schrenk's Amur Reis., II, 187), les espèces qui, comme la.T.coria- rîa, ont les côtés du corselet presque droits, arrondis en avant, finement marginés, avec la ponctuation assez grosse et double. La T. mdallica sert de type au genre Mctallotimarcha {Loco citatd), distingué par la couleur métallique, les côtés du corselet droits, non marginés, et les élytres moins arrondies en arrière. Les Timarcha sont des insectes surtout répandus sur le littoral médi- terranéen, dont ils affectionnent spécialement le bassin occidental. C'est la péninsule hispano-portugaise qui renferme le plus grand nombre d'es- pèces ; vient ensuite la côte nord de l'Afrique. Leur nombre diminue rapi- dement vers l'Orient. On en compte deux ou trois espèces en Italie, en Sicile, autant dans l'Asie-JMmeure et le Caucase, et une ou deux peut-être, qui nous sont restées inconnues, en Sibérie. On n'en connaît ni d'Egypte, ni de Syrie. Il parait aussi que deux espèces ont été décrites par MM. Stàl et Haldeman comme provenant de l'Amérique du Nord. Les Timarcha sont les Piméliens de la grande division des Phyto- phages. Bien que voisins des Chnjsomela, ces insectes en diffèrent par des mœurs plus terrestres. On les trouve très-rarement sur les plantes, et très-souvent cachés sous les pierres. En outre des caractères buccaux très-tranchés, les Timarcha se distinguent au premier abord par l'égalité des trois premiers articles des tarses ; chez les Chrysomcla, le deuxième article est beaucoup plus petit et surtout plus étroit que le premier et le troisième; les antennes sont aussi plus épaisses, avec le sixième article ordinairement plus gros, et le corselet est dépourvu d'impressions laté- rales; l'écusson est toujours plus large et plus court. Révision du (jcnvc Timarcha. lZi5 Groupeuienl des espèces. I. Corselet rebordé latéralement, une ligne enfoncée, plus ou moins distincte, longeant les bords latéraux. A. Mésosternum saillant, bifide, les pointes divergentes, arquées en dehors. (Groupe exclusivement espagnol, sauf une espèce de Tanger.) a. Bords latéraux du corselet fortement sinués à la base. 1. coarcticoUis n. sp. — 2. parvicoUis Ros. 3. insfarsa Ilos. — h. marginicoUis Ros. 5. spkmlida Ferez Arcas. b. Bords latéraux du corselet légèrement ou h peine sinués. * Corselet et élytres à ponctuation indistincte. G. baUarica Gory. ** Corselet et élytres à ponctuation très-fine, mais assez distincte ■ 7. scricean. sp. *** Corselet finement ponctué; élytres grossement ponc- tuées, mais unies. 8. Bridcrii n. sp. — 9. f(dl(ix PerCz. **** Corselet fortement ponctué; élytres ponctuées et ru- gueuses. . . 10. hispanica H.-Sch. — 11. crosa n. sp. 12. calccata Ferez. — 13. tingitana n. sp. B. Mésosternum fortement échancré, bituberculé. . . i[\. lugcns Ros. C Mésosternum simplement sinué ou un peu écliancré. a. Corselet élargi en avant, eûtes arrondis en avant, sinués vers la base. * Élytres rugueuses ou inégales, à ponctuation ordinaire- ment grosse. 15. scidn-ipcnnis Fairu!. — IG. rugosa Lin, 17. iurbida Er. (1873) 10 1A6 L. Fairmaire et E. Allard. ** Ëlytres unies (au moins chez les niàles). T Ponclualion écartée, médiocrement fine. 18. lœvignla Lin. 19. pimdioidcs H.-Scli. — 20. brachydera n. sp. 21. crassaticoUis n. sp. — 22. Henonii n. sp. if Ponclualion serrée, fine, souvent double. 23. nicœensis H.-Sch. — 2/(. tcncbricosa Fab. 25. gravis Ros. — 26. Camocnsii n. sp. 27. vaiidicornis Q. sp. b. Corselet arrondi sur les côtés, qui sont parfois tout à fait sinués à la' base, la plus grande largeur au milieu ou un peu en arrière. * Côtés fortement sinués, presque échancrés à la base. 28. slrangulata Fairni. ** Côtés simplement sinués à la base. ... 29. montana n. sp. oO. sublœvis n. sp. — 31. Prunncri H.-Scîi. 32. sicclldis Reiche. — 33. globata n. sp. Zlx. Olivieri Fairm. — 35. prateusis II.-Scli. 36. purnassia Fairm. — 37. slnuatocoUts Fairm. *** Côtés non sinués. . , 38. ellipiican. sp. 39. intcrstiiudis Fairm. — ZiO. (jallica n. sp. /il. dubitubilis n. sp. — /i2. cuvlariu Fab. G, Corselet droit sur les côtés, qui sont arrondis en avant, la plus grande largeur à la base ou en arrière. . . Zi3. monticola Dut'. hh. globipcnnis n. sp. — 45. genicidcda Germ. D. Mésosternum parallèle, large, tronqué, presque carré; proster- num souvent plus large. a. Corselet et élytres fortement ponctués. Pattes noires ou bleu d'acier, robustei-. Zt6. mariiiina Perris. — kl. rugiilosa Il.-Sch. b. Corselet à ponctuation très-fine. Pattes rouges en partie, grêles et plus longues. Bords latéraux du corselet à ligne marginale Irès-fiue, souvent effacée en partie. Bcvision du genre Tiiiiarcha. ilxl * Élytres très-rugueuses, brillantes /jS. Eitdora Euq. ** Élytres unies et mates comme le corselet. 49. punica Luc. — 50. comllipcs n. sp. 51. insiffiiis Guér, II. Corselet non reborclc latéralement. A. Mésosternum échancré ou sinué. a. Élytres rugueuses. 52. sphœroptcru n. sp. — bo. clUoropus Germ. b. Élytres non rugueuses. 5Zi. Gougcleti Fairm. — 55. lusHanica 111. 56. trapczicoUis n. sp. B. Mésosternum tronqué. . 57. corlntkia n. sp. — 58. globosa Iledt. 59. metallica Fab. — 60. llumincli Fakl. I. Corsckt vcbordc Udêrcdemcnt, A. Mcsoslcnmin saillant, bifide (groupe exclusivement espagnol). a. Bords laUrauoo du corselet fortement sinués li la base. 1. T. COARCTICOLLIS. — Loug. 9 à 11 mill. — Ovata, valide convcxa, nigra, subopaca, sericea, aut violacco-micans , capitc inierduni ceneo, subtus nitidior, pedibus chalybeo-cyaneis aut violaceo-cupreis , nitidis, prothorace parvo, vi.v pcrspicuc punctuledo, lateribus vnldc arcualis, scu- lello intcrdum striata, elytris globosis, tenuiier leixc pimctcdis. En ovale court, très-convexe, d'un noir presque mal, un peu soyeux, parfois faiblement violacé; tête et écusson rarement à reflets bronzés, dessous plus brillant, pattes et base des antennes d'un bleu d'acier bril- lant ou d'uii cuivreux violacé. Tète un peu ponctuée, un peu déprimée en avant, ayant de chaque côté une impression en fossette oblique plus ou l/i8 L. FairmaipxE et E. Allard. moins marquée, oblongue ou arrondie; parfois une petite ligne longitudi- nale sur le front. Corselet petit, à peine deux fois aussi large que long, assez fortement arrondi sur les côtés, qui rentrent brusquement en dedans avant l'extrémité et forment ainsi une échancrure qui rend les angles pos- térieurs aigus ; bords latéraux tantôt finement, tantôt épaissement rebor- dés ; bord postérieur plus ou moins marginé ; ponctuation excessivement fine, parfois presque indistincte. Écusson petit, lisse, ayant parfois une petite strie transversale. Élytres globuleuses , à ponctuation fine ou mé- diocre, peu serrée, parfois plus marquée sur les côtés. Murcie, Andalousie. Ressemble à la parvicolUs, mais plus globuleuse ; corselet plus petit, avec les côtés encore plus fortement écliancrés h la base ; élytres plus fine- ment ponctuées et coloration plus mate, plus soyeuse, moins noire, à reflets souvent un peu violacés. Dans la collection de 11. Reiche figure un individu qui aurait été trouvé en Bretagne et qui ne peut être séparé de cette espèce ; la tête, la base des antennes, les pattes et l'écusson sont plus métalliques; les élytres sont un peu moins globuleuses. 11 paraît prudent de n'admettre cette localité que sous bénéfice d'une nouvelle constatation. 2. T. PARVicoLLis Rosenli., Tiiier. Andal., 320. — Long. 9 à 12 mill. ■ — Breviter ovata, valde convexa, nigra, niiida, pedibus atro cyaneis, capite parce punctato, anlicc transversim imprcsso et iitrinque fovcolato, sumrno obsolète sulcatulo, prothorace transverso, lateribus valde rotundatis, antc basin tantiim abrupte rectts, vix perspicue tenuiter punctato, elytris bre- vissime ovatis, tenuiter parum dense punctatis; Ç major, minus conve.ra, magis opaca, prothorace obsolète cyanescentc, elytris magis ovatis, paulo mugis tenuiter punctatis. (S. Brièvement ovalaire, très-convexe, mais aplani sur le dos; d'un noir assez brillant, avec les pattes et la base des antennes d'un noir bleuâtre. Tête à ponctuation écartée, parfois peu distincte, ayant en avant deux impressions qui se réunissent parfois transversalement ; au milieu du som- met une ligne à peine marquée. Antennes atteignant presque le milieu du corps, grossissant peu à peu vers l'extrémité. Corselet transversal, court, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent brusquement tout à fait avant la base; ponctuation excessivement fine, peu distincte. Écusson court, ayant une petite strie transversale. Élytres très-brièvement ova- lUvision du (jcnrr Timarchn. il\'è laires, à ponctuation fine, peu serrée, reliée par des rides excessivement fines. Dessous presque lisse ; côtés de la poitrine un peu ponctués. Tarses peu dilatés, assez grêles. Ç. Plus ovalaire, moins convexe, plus mate, à teinte légèrement bleuâtre sur le corselet. Tête à sillon médian plus marqué ; élytres plus oblongues, moins convexes, parfois un peu plus fortement ponctuées. Andalousie, Junquera, Sierra-Nevada. Var. B. Forme plus oblongue, corselet à côtés fortement sinués, mais non brusquement échancrés, ;i ponctuation plus visible et parsemée de points plus gros; élytres plus ovalaires, plus ridées, surtout chez les femelles. Au premier abord ces deux formes paraissent très-distincles et Ton en ferait volontiers deux espèces. La seconde forme porte dans lieaucoup de collection le nom de lugcns Ros.; mais ayant pu comparer le type de Fau- teur avec ces individus, nous avons constaté, qu'en outre des différences de forme et de faciès, la T. lugens présente, dans la conformation du mésosternum, une différence notable avec la parvicoUis. Ayant pu exa- miner une suite d'individus recueillis par M. de la Brûlerie, on rencontre tous les passages entre les côtés du corselet brusquement échancrés h la base ou seulement fortement sinués; la forme générale est aussi variable; il en est de même de la ponctuation. 3. T. iNSPARSA Rosenh., Thier. Andal., 318. — Long. 10 h 12 mill.— Oblongo-ûvata, pariim convcxa, nigra, mcdiocritcr nitida, subtus nitidior, pcdibiis cieridcscentibus ; capite sat fortiter paruni dense punctato, antice oblique impresso mit bifoveolato, summo sulcato; antennis sat validis, protkorace trnnsvcrse, lateribus fere angulatim rotiindato, lateribiis basi sinuatis, tenuiter punctato punciïs majoribus lacce sparsuto, elytris ovatis, subinœqualibus punctis inediocribus parum dense sparsis, partim mgis tenuibus conjunctis, pectorc rugoso, Ovalaire, parfois un peu oblongue, médiocrement convexe, d'un noir peu brillant; dessous et pattes plus brillants et bleuâtres. Têle assez fortement et assez peu densément ponctuée, un peu moins au milieu; de chaque côté, en avant, une impression ou fossette oblique se rejoi- gnant plus ou moins au sommet à un sillon frontal. Antennes atteignant le milieu du corps chez les mâles, robustes, grossissant un peu vers 150 L. FAmMAIRE ET E. Allap.d. l'cxtréiiiilé, plus courtes et un peu moins fortes chez les femelles. Corselet deux fois aussi large que long , fortement et presque anguleusement arrondi sur les côtés, qui se redressent à la base assez fortement; angles postérieurs droits, pointus; bords latéraux nettement marginés; ponctua- lion fine, assez serrée, parsemée de points plus gros, très-écartés. Écusson parfois assez ponctué, parfois presque lisse. Élytres plus convexes et plus arrondies en arrière chez le mâle, plus déprimées et un peu prolongées en arrière chez les femelles; surface un peu inégale, à ponctuation médiocre, reliée en partie par des rides extrêmement fines, les intervalles plans, à ponctuation line et très-finement réticulés; bord réfléchi bleuâtre, assez ponctué, séparé par un pli peu marqué. Poitrine finement rugueuse, ponctuée. Abdomen finement ponctué, un peu plus fortement sur les côtés et à rextrémité. Sier;a-Nevada. h. T. MARGLMCOLLis Roseuli., Tliier. Andal., 317.— Long. 13àlGmill. — Olilonff(/_, anticc aUcmiata, convr.vaj nirjra, parum niiida, intcrdum obsnlclc cœndescens aid protlioracr obsolde violaceo-micantc, pcdilms et antennarnin basi nir/ro-cnprcis , miidis , capitc sat Inmitcv puncdato, aniice rdrinquc oblique imprcsso, siimvio sulcato, anlcnnis elongedis, apicc hmid scnsim incrassalis, prothoracc parvo, Udcribus angtdatim rotim- datis, basi sat fortiter siniudis , tenuiter punctato, piinctis majoribus ad laicra sparsido, elylris ovatis, vicdiocritcr (t la.rc pimctaiis. Oblongue-ovalaire, atténuée en avant, convexe, d'un noir peu brillant, un peu soyeux, ayant une très-faible teinte bleuâtre, plus marquée en dessous, quelquefois un peu violacé sur le corselet; pattes et base des antennes d'un noir un peu cuivreux brillant. Tête à ponctuation variable, assez fine, peu serrée, ayant en avant deux impressions obliques, dont le bord supérieur est sensiblement relevé; au sommet un sillon assez mar- qué. Antennes dépassant le milieu du corps chez les mâles, plus courtes chez les femelles, ne grossissant pas vers l'extrémité. Corselet assez petit, à peine deux fois aussi large que long, fortement et presque anguleuse- ment arrondi sur les côtés, qui sont assez fortement sinués tout à fait à la base chez les mâles, plus doucement chez les femelles ; angles postérieurs droits, pointus; ponctuation fine, parsemée de points plus gros, très- écarlé?, un peu plus nombreux sur les côtés qui sont netlenient mar- ginés, avec le rebord épais. Écusson lisse ou â peine ponctué, strié Irans- Rh'ision du genre Timarcha, 151 versalement en arrière. Élylres ovalaires, unies, à ponctuation médiocre- ment forte, écartée, avec les intervalles très-flnement ponctués ou plutôt indistinctement réticulés; bord réfléchi presque lisse. Dessous à peine ponctué. Mésosternum bifurqué, à pointes assez grêles. Andalousie ; fort rare. Ressemble un peu ta Vinsparsa, mais plus grande, plus convexe, lisse, à antennes allongées et à corselet moins sinué sur les côtés en arrière. Nous croyons qu'il faut placer ici l'espèce 'suivante, qu'il ne nous a pas été donné de connaître en nature : 5. T. SPLENDIDA Ferez Arcas, Ann. Soc. Esp., I, 2, 121, pi. 2, fig. 5. — Long. 13 à 17 mill. — Ovato-ohlonga, szipra convexa, viridis rel ptirpwra, pundata, punctis imcqmdlbus ; capite fortiter punctato, f roule trianguUter impressa; proilioreicis latcribtis antice laie rotunelato- angidedis, cum basi marginatis, postice fere récits; clytrîs antice subde- pressis, postice convexis, punctatis, punctis discretis; pygidio ferc immar^ ffinato, mcdio profunde suicalo ; tarsorian articulis tribus priniis subtiis in $ dense fulvo-pilosis, priîtio in pedibus anticis, additis secundo tertio- que in posticis, linea média lata tongitudinali gleibra. Ovale-oblongue, convexe, ponctuée, en dessus verte ou pourpre, plus obscure en dessous; tout le corps couvert de tout petits tubercules juxta- posés, qu'on ne peut voir qu'avec un fort grossissement, plus distincts sur les élytres et lui donnant un aspect soyeux ou comme satiné. Tête ponc- tuée, avec une dépression triangulaire entre les antennes, qui se prolonge supérieurement en un sillon plus ou moins profond en s'effaçant sur le vertex; labre, palpes et antennes noires, à reflets pourprés, ces dernières dépassant (c?) ou atteignant (Ç) le milieu du corps. Corselet deux fois et demie aussi large que long, plus rétréci à la base qu'en avant, avec les angles antérieurs obtus ou légèrement arrondis, les postérieurs obtus et fortement dirigés en bas ; bords antérieur et postérieur ayant un rebord étroit bien distinct; bords latéraux ayant une bordure large, marquée en avant , s'effaçant et disparaissant vers la base ; les bords latéraux se dirigent d'abord en dehors, et, quand ils sont arrivés au tiers ou un peu plus, ils changent de direction en formant un angle fortement arrondi et continuent en ligne droite jusqu'à la base; sur la surface, des points iné- gaux, quelques-uns, peu nombreux, aussi gros ou plus gros que ceux de 152 L. FAir.MAinE et E. Allard. la (ête, d'autres moyens et d'autres très-petits, tous assez séparés les uns des aiilros. Écusson large, triangulaire, avec quelques points. Élytres trois fois plus longues que le corselet, plus larges à la base que la base de ce dernier, d'un tiers plus longues que larges, à peine déprimées sur le dos, très-convexes postérieurement, à points inégaux, assez séparés, en général plus petits que ceux du corselet; les innombrables petits tubercules juxta- posés, non visibles à simple vue, qui produisent un effet soyeux ou satiné, sont plus visibles que sur les autres parties du corps. En dessous la cou- leur est plus obscure, avec des reflets bronzés ou pourprés; de gros points sur la poitrine ; ceux de l'abdomen sont plus fins, seulement sur le der- nier segment ils sont plus nombreux et semblables à ceux de la poitrine ; le mésosternum est prolongé inférieurement, comme chez beaucoup d'es- pèces espagnoles, en deux apophyses divergentes, et au point de jonction du métasternum avec le premier segment abdominal il existe une fossette peu profonde, mais assez large. Le mâle diffère de la femelle, outre la taille plus petite et la forme plus étroite, par les élytres plus brillantes et les articles des tarses plus larges. Cette espèce varie de coloration, tantôt verte et légèrement olivâtre en dessus, ou pourpre avec des reflets verdâtres; en dessous, toujours noire, avec des reflets plus ou moins développés de la teinte supérieure. San-Juan-de-Alcaras et Valence. La coloration de cette espèce et la forme remarquable de son prothorax la distinguent bien de ses congénères ; c'est avec la T. intermcdia H.-Sch, que l'on lui trouve le plus d'analogie ; mais le corselet n'est jamais aussi fortement élargi dans son tiers antérieur, ni continué en ligne droite jus- qu'à la base ; la ponctuation n'est pas aussi forte , la forme est plus arrondie, les tarses des femelles n'ont que les trois premiers articles velus, etc. b. Bords laUvaux du corselet légèrement on a ■peine simus. * Corselet et élytres à ponctuation mdle ou peu distincte. 6. T. BALEARiCA Gory, Icon. Règn. anim., 300, pi. Z|9, fig. 8. — Ferez Arcas, Ins. nuev. Espan. ~ T. viridis Dej., Cat. — Long. 11 à 13 mill. — Révision du genre Tiinnrcha. 153 Breviter avala, crassa, modice convexa, cœrulea submetallicd, aut vires- cens, rarius violacca aut fore nigrn, pariim nitidci, subtus nitidior, cyaneo- vioUœea ; cnpite tenuiter punctato, antcmiis longioribus, ariicuHs U ultimis nigris, opcicis, protliorace Uderibus valdc rotiindatis, anie beisin breviter rcctis, (ingulis aniicis productis, luaid punctedo, chjtris tenuissime reti- cidaiis, metasterno leevi. Ovalaire, assez épaisse, médiocrement convexe , d'un bleu métallique médiocrement brillant, plus ou moins foncé, souvent verdùtre, sur les élytres notamment, parfois d'un beau violet, d'un brun bronzé ou d'un bronzé violacé et même noirâtre; dessous et pattes d'un bleu violacé, plus brillant que le dessus. Tête à ponctuation fine, écartée; sillon antérieur arqué, assez mince. Antennes des mâles longues, atteignant au moins les trois quarts de la longueur du corps, grossissant à peine vers l'extrémité, les sept premiers articles violets, les quatre derniers d'un brun noir mat; un peu plus courtes chez les femelles. Corselet fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent un peu et tout à fait à la base pour former des angles postérieurs un peu pointus, les antérieurs très-prolongés, assez pointus ; bords visiblement marginés, les latéraux un peu aplanis et tran- clianls ; ponctuation nulle. Élytres brièvement ovalaires , un peu compri- mées en arrière, couvertes d'une réticulation assez large, extrêmement fine, à peine distincte ; bord réfléchi séparé par une côte saillante, sur- tout en arrière. Mésosternum formant deux pointes très-divergentes. Métasternum lisse. Abdomen lisse, parcouru par de fines rides. Très-commune aux îles Baléares; on dit qu'elle se trouve aussi en Algérie, mais il est à croire que c'est accidentellement. 7. T. SERICEA. — Long. 13 à 16 mill. — Oveda, Ç meigis globosa, vcdde convexa, nigra, sericea, subnitida aut subopaca, subtus cuni pedibus niti- dior, capite sat tenuiter Uixe punctedo, anticc [éviter impresso, antennis sat vedidis, clongedis, protliorace brevi , tenuissime sparsivi punctulato, laleribus valde rotiindatis, nntc beisin vix sinuedis, elytris breviter ovatis, punctis meijoribiis parce spnrsido, vix brevibus rugis impressis, intervallis tenuissime taxe punctulatis, subtus tenuiter puncteda. Ovalaire, plus arrondie chez les femelles, très-convexe, d'un noir médio- crement brillant, parfois un peu mat ou très-faiblement bronzé ; dessous et pattes plus brillants. Tète à ponctuation assez fine, peu serrée, surtout au 154 L. Fairmaire et E. Allaïïd. milieu; de cliaque côté, en avant, Ufiis petite impression oblique; au milieu, un léger sillon frontal. Antennes beaucoup plus longues que la moitié du corps cliez les mâles, assez fortes, ne grossissant pas sensible- ment vers Pextrémilé ; plus courtes et un peu plus grêles chez les femelles. Corselet presque deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui sont nettement marginés et se redressent h peine à la base pour former des angles très-obtus, émoussés ; ponctuation extrêmement fine, écartée. Écusson plus ou moins ponctué. Ëlytres ova- laires, parsemées, chez les mâles, de points plus grêles que ceux du cor- selet, comme ceux de la tête, mais très-écartés, plus marqués le long du pli externe; présentant quelques vestiges de courtes rides ; les intervalles offrant quelques points extrêmement fins, écartés; élytres des femelles à ponctuation aussi fine que celle du corselet; bord réfléchi presque uni, un peu ponctué en dehors, séparé par un pli mince, mais bien net et marqué dans toute sa longueur, remontant jusque en dedans des épaules. Dessous finement ponctué. Mésoslernum bifide, les points arqués, diver- gents. Métasternum nettement échancré au milieu du bord postérieur. Premier segment abdominal des femelles ponctué et ridé â la base. Sierra-Nevada ; Murcie. Ressemble beaucoup à la balœarka, et surtout aux variétés noires de cette dernière ; en diffère par le corselet plus court, à côtés fortement arqués, plus fortement marginés, un peu plus sinués à la base, à tête plus ponctuée, le troisième article des antennes plus long, les élytres plus arrondies en arrière, et la poitrine plus ponctuée. ** Corselet finement "ponctué, élytres grosscment ponctuées. 8. T. Brdlerii. — Long. 9 à 11 m\\\.—Brcviter ovata, convexa, nlgra, nîlida, obsolctissime cyanescens, pedibiis nitidioribus ; cetpite petriim dense piinctato, 7itrinque striato, anlennis elongatis, dimidlo corporc valde lon- (jioribiis, protlioracc transverso, anticc vix sensim nngiistiorc , lederibns arcuaiis, basi liaud simiatis, dense temnfer punctato, clylris, protlioracc basi latioribus, humeris prominulis, sat grosse parum dense punctatis, intcrstitiis interdum subtilùsùnc punctidcdis. En ovale court, très-convexe, d'un noir brillant, à très-faibles reflets bleuâtres chez les mâles ; femelles un peu moins brillantes ; pattes extrê- Révision du genre Timnrcha. 155 mement Iiiisanfes, un peu verdâtres. Tête à ponctuation médiocrement l'ortc et médiocrement serrée, ayant en avant deux stries ou impressions ol)liques et au milieu du front une courte strie. Antennes bien plus longues que la moitié du corps, à articles allongés, les cinq derniers mats, le huitième pas plus étroit et à peine plus court que le septième et le neuvième. Corselet court, transversal, indistinctement plus étroit en avant qu'à la base, largement échancré au jjord antérieur, arrondi sur les côtés, qui ne sont ni redressés, ni sinués à la base. Écusson lisse. Élytres nota- blement plus larges à la base que le corselet, à épaules un peu saillantes ; à ponctuation assez forte, mais écartée, reliée par des rides plus ou moins elTacées chez les mâles ; à ponctuation plus fine, moins écartée, avec des rides pins distinctes, mais sans que les intervalles soient relevés, chez les femelles. Poitrine fortement ponctuée. Abdomen ponctué, plus fortement à la base des segments. Mésosternum h pointes courtes, épaisses, médio- crement saillantes, surtout chez les femelles. Barcelone; Mogente (Piochard de la Brûlerie). La femelle de cette Timctrcha est intermédiaire entre celles de la séria a et de la fedUix; le dos est un peu moins convexe; les côtés du corselet ne sont nullement sinués à la base; les antennes sont comme celles des T. scricea et meirginicollis, nullement comme celles de la fedlax. Les deux pointes du mésosternum sont moins grêles, moins proéminentes, et l'on ne s'aperçoit guère de leur saillie qu'en les regardant par derrière, surtout chez la femelle. 9. T. FALLAX Perez Arcas, Ins. nuev. Espan., 1865, 20. — T. Imperica Dej., Caf. — Long. 10 à 12 mill. — BreviLer ovedei, vcdclc convexn, fiisco- senea aut fusco-metedlica, nitida, subtus cum pedibus nigra, metallesccns, valde nitida; capilc sut dense pnnctedo, medio sidcedo, antice idrinque foveolato ; anfennis sed iHilidis, sai brevibns, prollioreicc Lcdcribus sed valde rotundedis, posticc obsolète simiatis, temnter pnnctedo, punciis majoribns laxe speirsido, elytris ovedis, punctis grossis profunde impressis, meeiio- criter densis, iniervedlis ienuiter Uuvc punctulalis ; corporc subtus pnnc- tedo . Ovalairo, très-convexe, d'un bronzé foncé, brillant en dessus, en dessous d'un noir très-brillant, un peu métallique, ainsi que les pattes. Tête assez fortement et assez densément ponctuée, moins au milieu, ayant un sillon médian et une fossette de chaque côté entre les antennes. Antennes attei- 156 L. Fairmaire et E. Allard. gnant à peine le milieu du corps, assez fortes, ne grossissant pas sensible- ment vers l'extrémité. Corselet A peine deux fois et demie aussi large que long, assez fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent faiblement à la base et forment des angles postérieurs obtus, mais non émoussés ; les antérieurs épais , obtusément droits ; ponctuation fine , médiocrement serrée, parsemée de points assez gros, très-espaces. Écusson lisse. Élytres ovales, tronquées à la base, unies, couvertes de gros points profonds, médiocrement serrés, les intervalles garnis de points très-fins, écartés; bord réfléchi fortement ponctué en dehors, séparé par un pli bien marqué. Dessous du corps garni de points assez gros, peu serrés. Mésosternum presque droit, fortement bilobé. Madrid, Alicante (Mieg.). Nous croyons que cette espèce est naturellement noire et qu'elle devient bronzée quand elle a trempé dans l'alcool. Les élytres sont unies, mais un peu craquelées; les points sont parfois réunis par de faibles rides très-irrégulières et inégales. 10. T. IIISPANICA H.-Sch., Faun. Eur., 22. — T. rugi'pmnis Ferez Arcas, Ins. nuev. Espan., 1866, 54. — Long. 10 à iU mill. — Subriiohosa, con- vcxa, nigra, pariim nitida subtus cum pcdibus nitidior, interdum cyanes- cens; capite grosse rugoso punctato, prothorace brevi, lateribus valdc roiundatis, postice vix senslni redis, grosse ina;quiditer punctato, elytris subglobosis, punctis grossis impressis, rugis profundis vermiculatis, inter- vallis etevatis, planatis sut tenuitcr paruvi dense punctatis, subtus grosse valde punctata. Très-brièvement ovalaire ou subglobuleusse, très-convexe, d'un noir peu brillant en dessus, surtout chez les femelles ; le dessous plus brillant, parfois un peu bleuâtre, comme les pattes. Tête à ponctuation grosse, un peu conflucnte et rugueuse, sans impressions distinctes. Antennes ne dépassant pas le milieu du corps chez les mâles, assez robustes, grossis- sant un peu vers l'extrémité, plus courtes et plus grêles chez les femelles. Corselet près de deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi siu- les côtés, qui se redressent insensiblement à la base pour former des angles obtus, presque émoussés et tombants ; ponctuation grosse, mais inégale, serrée, mais un peu inégalement. Écusson plus ou moins ponctué. Élytres subglobuleuses, percées de très-gros points reliés par de fortes rides vermiculées qui, parfois, absorbent les points ; intervalles saillants, Bcvisîon du genre Timarcha. 157 mais aplanis et marqués de points assez fins, écartés ; bord réfléchi très- l'ortement i)onctué, séparé par un pli mince, peu saillant, marqué dans toute sa longueur. Dessous grossement et fortement ponctué sur la poi- trine, les côtés et la base de l'abdomen. Madrid, Guadarrama (Mieg.); Andalousie, Alurcie (Guirao). Cette espèce ressemble un peu à la mavitima, dont elle diffère essen- tiellement par la taille, par la forme du mésosternum et le corselet forte- ment arrondi sur les côtés. La sculpture des élytres est très-variable ; leur forme, presque ronde, rend cette espèce bien reconnaissable (1). 11. T. EROSA. — Long. 10 mill. — Brcvissimc ovata, subglobosa, nigra, nitida, pedibus cycmcscentibus, capite grosse punctato, subrugoso, antice Icvitcr impresso, plaga minuta ad antennas ixvigata, sunimo striato, antcnnis corpore inedio liaud longioribus, apicem versus lévite)- crassio- ribus, articula septimo octavo sensini longiore, prothorace brcvi, latc- ribits vcdde urcuatis et marginatis , basi breviter abrupte simmtis, inx~ qualiter punctedo, ad Udera densius, clytris globatis, grosse punctatis, rugis vcrmicuUdis veddc impressis, intervaUis punctatis , subtus punc- tata. (1) A propos de celte espèce, M. Ferez Arcas a publié la note suivante (Anal. Soc. Esp., I, 2, 123) : « M. Fait-maire, dans le catalogue qui suit le Gênera des Coléoptères d'Europe, réunit cette espèce (T. rugipennis Ferez), que j'ai publiée en 1865, avec la T. his- pamca H. -Sch., bien que, connaissant l'analogie qui existe entre les deux, j'eusse indiqué les différences qui les distinguent, la forme du corselet étant de la plus grande importance ; ses côtés, fortement arrondis, sont sinués près de la base et les angles antérieurs sont très-saillants, tandis que chez la T. hispanica H.-Scli., qui est bien représentée dans la publication autographiée faite par M. Stierlin du travail de M. Herrich-Schaffer, les côtés du corselet sont beaucoup moins arrondis et seulement à la partie antérieure, et se réunissent à la base en ligue droite ; les angles antérieurs sont aussi moins saillants. — Les deux espèces se rencontrent aux environs de Madrid, et leur distinction n'a jamais présenté de doute. » N'ayant pu avoir communication les insectes décrits par M. Ferez Arcas, je ne puis que m'en rapporter aux descriptions. Or, je ne saurais deviner quelle est l'espèce de Timarcha à laquelle M. Ferez Arcas donne le nom à'hispanica, tandis que d'après la figure d'Herrich-Schaffer il parait impossible de ne pas lui rapporter la rugipennis. — L. F. 158 L. FAinjIAIRE ET E. Allaud. En ovale extrêmement court, très-convexe, d'un noir brillant, avec les pattes un peu bleuâtres. Tête assez grossement ponctuée, un peu inégale, ayant en avant deux petites impressions et, au-dessus, un petit espace lisse à chaque antenne ; au sommet un sillon bien marqué. Antennes ne dépassant pas le milieu du corps, grossissant un peu vers l'extrémité, le septième article sensiblement plus long que le huitième. Corselet court, plus étroit que les élytres, à côtés assez fortement arrondis et fortement marginés, se redressant assez brusquement et tout à fait à la base, le rebord lui-même diminuant beaucoup d'éi)aisseur à cet endroit ; bords postérieur et antérieur nettement marginés. Écusson court, n'ayant que quelques points. Élytres globuleuses, couvertes de gros points enfoncés, reliés par des rides assez courtes, mais assez profondes, les intervalles un peu convexes, très-finement ponctués; bord réfléchi un peu plissé et ponctué, sillonné à la base. Dessous du corps ponctué. Mésosternum for- ment bifide, les deux branches soudées à la base. Pattes presque lisses. Portalègre (Ch. P. de la Brûlerie); un seul individu mâle. Voisine des T. hispanica et calccata, plus grande que cette dernière; diffère de la première par les antennes plus épaisses, le corselet plus large, moins fortement rugueux, à bords latéraux plus finement rebordés, moins fortement sinués à la base, par les élytres un peu plus courtes, par l'abdomen moins ponctué et par l'aspect plus brillant. 12. T. CALCEATA Pcrez Arcas, Ins. nuev. Espan., 1865, 18. — Ovala, Sat convexa, nigra, nilida, subius cscndcsccns, pcdibus scaujulncis, gcna- bus iarsisque exceptis ; capite grosse punctato summo sidcato, antice biiiii- vrcsso, protliorace lateribus rotiindatis, postice sinuatis, dense punctato, punctis majoribus sparso, scutcUo postice striato, elylris punctis grossis rugis sat profundis conjunctis, intcrvallis plus minusve convcxis, parce punctatis, pectore et abdominis basi grosse punctatis. Ovalaire, assez convexe, d'un noir brillant, un peu bleuâtre, surtout en dessus, avec les pattes rouges, sauf les genoux et les tarses. Ressemble beaucoup à la gcniculata, mais d'une forme moins courte. Tête ayant en avant deux impressions bien marquées. Antennes grossissant un peu plus vers l'extrémité. Corselet fortement arrondi sur les côtés, qui sont forte- ment sinués à la base et fortement rebordés ; angles postérieurs pointus ; ponctuation assez forte, un peu rugueuse, parsemée de gros points. Écusson ayant quelques points ou une strie en arrière. Élytres moins con- Révision du (jcnrc Tlmavcha. 159 vexes, à sculpture semblable. Dessous du corps fortement ponctué. Méso- sternum bifide, à pointes arquées en dehors, plus courtes chez les mâles. Andalousie (coll. Reiche); nord de l'Espagne. 13. T. TINGITANA. — Long. 10 mill. — Subglobosa, nigra, farwu nîLida, capite anticc biiinpresso, antainis validis frolliovace anlicc anguslato; latcribus rotundalo, tcnuitcr sut dense punctato, scutcUo lœvi, clytris sat grosse punctatis, plicatis, mesostcrno bifido; (^ tarsis omnibus valdc dlla- tatis. Presque globuleuse, d'un noir foncé peu brillant. Têle ponctuée, ayant une fossette de chaque côté en avant, un sillon au milieu du sommet. Antennes robustes, ne dépassant pas le milieu du corps, presque monili- formes, les articles troisième et quatrième égaux. Corselet deux fois aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, plus étroit en avant; angles postérieurs obtus; ponctuation assez fine, assez serrée, un peu inégale ; bord postérieur marginé. Écusson lisse. Élytres globuleuses, à ponctuation forte, médiocrement serrée, reliée par des rides bien mar- quées, les intervalles faiblement convexes; pli du bord réfléchi remontant jusqu'au-dessus de l'épaule. Poitrine fortement ponctuée. Mésosternum bifide, à pointes fortement arquées. Tous les tarses du mâle extrêmement dilatés. Tanger. Uessemble h un gros individu de la T. viariiinia, dont elle est bien distincte par son mésosternum bilobé, par la tête sans impression trian- gulaire, par les antennes à articles moins courts, le corselet plus finement ponctué, rebordé en arrière, les élytres plus globuleuses, plus profondé- ment ponctuées. Diffère de la T. iiispanica par la tête ayant deux fossettes, par le cor- selet moins arrondi latéralement, rétréci en avant, finement ponctué, et par les élytres moins inégales. B. Mêsosternuin foiienicui cchancré, bilubcrculc. ili. T. LUGENs Rosenli., ïhier. Andal., 319. — Long. 10 à 13 mill. ■— S' Breviier ovata, valde convexa, nigra, mediocriler nitida, capilc laxc 160 L. FAIRMAir.E ET E. Allard. puncialo, anticc bi-aut trifoveolato, antennis clongatis, apicc crassioribus, prothoracc lateribus valde rotundaiis ante basin valde sinuatis, sat tenuitcr pimctato, piinctis paulo inajoribus laxe sparsuto, dytris subglobosis, sat grosse punctatis, tenuitcr rcticutatis, mcsosterno ernarginato, bituberoso, liaud bifido, iarsis valde dilatatis. Ç. Major, minus convcxa, oblongo-ovata, elytris inœqualibus , ssepc plicatis et bicostiUatis. d*. En ovale très-court, très-convexe, d'un noir assez brillant. Tête à ponctuation écartée, fine en avant; deux impressions obliques se réunis- sant au sommet, bien marquées; quelquefois une petite fossette au milieu du bord antérieur. Antennes grandes, dépassant notablement le milieu du corps, les cinq derniers articles plus gros que les autres et mats. Corselet court, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent fortement à la base, mais sans faire une brusque écliancriire comme chez la parvicollis; ponctuation fine, médiocrement serrée, avec quelques points un peu plus gros, épais. Écusson ayant une ou deux stries transversales en arrière. Élytres subglobuleuses, à ponctuation médiocrement grosse, médiocrement serrée, reliée par des rides extrêmement fines, avec les intervalles très- finement réticulés; bord réfléchi légèrement creusé au milieu, un peu ponctué, séparé par un bord fin, mais bien marqué. Dessous non ponctué, sauf les côtés de la poitrine. îMésosternum non fourchu, simplement échancré et formant deux tubercules. Tarses très-larges. $. Oblongue-ovalaire, médiocrement convexe, ordinairement plus mate, notamment sur les élylres. Tête parfois plus fortement ponctuée; impres- sions variables. Élyli-es à ponctuation un peu plus marquée, avec les rides plus indiquées; inégales, ayant ordinairement deux plis longitudinaux arrondis, un peu ondulés et ramifiés. Sierra-Nevada. Cette espèce, méconnue dans toutes les collections, ressemble à la variété du T. parvicollis, où le corselet est seulement sinué sur les côtés en arrière, et où le corps est plus allongé; mais la conformation du méso- sternum est très -différente : au lieu d'une fourche, ce n'est plus qu'une échancrure. llc'vision du (jcnvc Tiinurcha, IGl C. Mcsoslcniuin simplancni siimê ou un peu cchancré. a. Corselet élargi eii avant, côtés arrondis en avant, sinués à la beisc. 15. T. scABRiPENNis Fairm., Gen. Col. Eur.;Cat. Chrys., 261. -—Long. 12 à 15 mill. — Oblonga eait subovalis, crassa, nigra, sat nitida, capiie protlioraceque subopacis, levitcr violaceo tinctis, pedibus cuprco-violaceis» protlioracc anguslo, dorso levitcr inœquali, tenuiter punctulaio, punctis uuijoribiis sparsis, scutello Icevi; elytris profiinde rugatis , rugis grosse taxe punctatis, iniervcdlis convexis, viesosterno ledo vix sinuedo. Oblongue ou ovalaire, atténuée en avant, très-épaisse, mais aplanie sur le dos, d'an noir brillant, avec la tête et le corselet un peu mats et à léger reflet violacé; paUes d'un beau violet un peu cuivreux, brillant. Tôle à ponctuation fine, plus marquée vers le sommet, la partie anté- rieure, au lieu d'être impressionnée, un peu élevée et se prolongeant vers le sommet. Antennes aussi longues que la moitié du corps, assez fortes, ne grossissant pas sensiblement vers l'extrémité, les six ou sept premiers articles d'un noir violacé, les derniers mats. Corselet assez étroit, à peine moins large en avant qu'à la base; côtés assez fortement arrondis, faible- ment sinués avant les angles postérieurs, qui sont droits, pointas ; les antérieurs saillants, non pointus ; surface très-convexe, un peu inégale, à ponctuation fine, assez serrée, mélangée de points plus gros, très-écartés, Écusson violacé, lisse. Élytres couvertes de rides profondes, .présentant quelques points assez gros, écartés ; intervalles de ces rides très-convexes, vermiculés, lisses; bord réfléchi n'offrant que quelques points et quelques petites rides transversales, séparé par un pli assez saillant. Dessous presque lisse ; de gros points sur les parapleures du mésosternum. Mésosternum large, largement et faiblement sinué. ]\Iétas(ernum sans impression no- table. Tanger; Oran (Coquerel); Andalousie V 16. T. RUGOSA Lin., Syst. nat., I, 2, 677 (Tenebrio). — T. gcnrrosa Er., Wagn. r.eise (18Z|1), 189. — Long. 12 à 19 mill. — Subgblma, nigra œnea, plus minusvc nutaUica et nilielei. sublus cwn pedibus nigro cyanes- ceins, inierdum violaceo micans, capite punctoio, aniice inipresso, antennis (1S73) 11 162 L. FAinMAIRli ET E. Allaud. crassùiscuUs, proUiovacc birvi, Laicribiis valclc arcucdis basi Icviicr rcclis^ angulis posticis ublusls, icnuiter dense punciidaio, piinctis majoribus spar- sulo, elytris globosis, grosse punctatis, rugis nuinerosis vcriniculatis, subtus tenuUcr punctidaia, mcsosterno riigoso, Ude subsiniudo. c?. Abdominis segmenio primo basi iinprcsso et pUcatulo. Subglobuleuse on brièvement ovalaire, très-convexe, ordinairement d'un noir bronzé assez terne, plus ou moins foncé, parfois d'un bronzé un peu doré très-brillant, avec la tête et le corselet moins brillants ; dessous et pattes d'un noir Ijleuàtre brillant, à reflet violacé, parfois seulement d'un noir un peu métallique, parfois d'un bronzé brillant ou d'un violet rous- sâtre clair. Têle «î ponctuation très-variable, mais finement et peu densé- ment ponctuée, ayant en avant une impression transversale se prolongeant parfois au milieu vers le sommet. Antennes aussi longues que la moitié du corps chez les mâles, beaucoup plus courtes chez les femelles, gros- sissant faiblement vers l'extrémité. Coiselet convexe, court, deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent un peu à la base et forment des angles postérieurs obtus , émoussés; ponctuation très-fine, serrée, mélangée de points plus gros, également serrés. Écusson ayant ordinairement un gros point sur l'exlré- mité. Élytres très-convexes, subglobuleuses, surtout chez les mâles, plus déprimées dorsalement chez les femelles, percées de gros points, parais- sant d'un bronzé métallique chez les individus de couleur sombre, reliés par des ritles irrégulières, bien marquées, avec les intervalles convexes, vermiculés; bord réfléchi ponctué au dehors, plissé par des rides trans- versales assez nombreuses, ayant au milieu un sillon limitant la partie ponctuée, séparé par un pli bien marqué, formant presque un bourrelet. Dessous du corps très-finement ponctué. Mésosternum rugueux, largement et faiblement sinué. Abdomen presque lisse; premier segment des màlcs ayant une assez large impression phssée à la base. Pattes assez densément et assez finement ponctuées. Toute l'Algérie; Andalousie. Celte espèce est excessivement variable, tant sois le rapport de la colo- ration que sous celui de la forme; les impression.^ de la tête, la largeur du corselet ne présentent rien de fixe et varient presque par individu ; la coloration passe du noir bronzé au bi'onzé éobtant presque doré; les pallcs sont parfois presque rouges ; la ponctuation du dessous du corps Ri'visioii du gcnrr Tiinavcha. 163 éprouve également des modifications Irès-torles. Il est impossil^le de s'ar- rêter à ces diirérences, malgré les nombreuses dénominations qui figurent dans les catalogues. 17. T. TURBiDA Er., Wagn. Reise, 189. — Long. 12 à 18 mill. — Oblongo-ovata, nigra, sai niiida, corpoir subtus cum pcdibus cynncsccnte aut violacco ; capite dense Icindler punctato, impresso, antennis sut bir- vibus, protlwrace brcvi, lateribus valde arcuatis, basi vix redis, dense tenuiter punctato, punctis minoribus crcberrime impresso ; elytris inœqua- Libus, plus minusve pUcatis, c? prœscrlini, inediocriter punctatis, rugis vermicutatis, iniervallis tenuissimc dense punctulatis, niesosierno obsolète sinuato. Var. B. Elytroruin rugis fcre nullis, aut tenuiter imprcssis. Ovalaire, un peu oblongue, d'un noir assez brillant, moins chez les femelles ; dessous et pattes bleuâtres ou violacés, brillants. Tête à ponc- tuation fine, serrée, les intervalles plus finement et densément ponctués; en avant deux impressions, au sommet un faible sillon. Antennes assez courtes et assez grêles, n'atteignant pas le milieu du corps. Corselet deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent très-faiblement à la base; angles postérieurs obtus; ponctuation comme celle de la tête, fine, serrée, avec les intervalles plus finement et densément ponctués. Écusson finement ponctué et parsemé de plus gros points. Élytres très-inégales, plus fortement chez les mâles, ordinairement même fortement plissées, mais du reste très-variables de sculpture ; ponc- tuation médiocrement grosse, écartée, les points reliés en pailie par des rides extrêmement fines, les intervalles à ponctuation excessivement fine, assez serrée; bord réflécià un peu ponctué, séparé par un bourrelet assez épais, tranchant à la base. Prosternum sillonné; mésosternum faiblement échancré en angle obtus. Abdomen presque lisse. Algérie, Tunisie. Var. B. Un peu moins convexe, élytres à rugosités effacées, à ponctua- tion plus dense ; élytres des mâles moins globuleuses, plus déprimées sur le dos. — T. punctcdella Mars., Abeille. Constantine. Cette espèce est très-variable de taille, de forme et de sculpture. Il y a 16Û L. Fairmaire et E. Allard. lieu d'y réunir, croyons-nous, comme variété, les individus dont le faciès difTère beaucoup, à ponctuation plus serrée, à forme moins ramassée et plus déprimée, dont le corselet est parfois presque mat et dont les élytres sont presque unies. L'examen d'un plus grand nombre d'individus déci- dera la question, qui nous paraît cependant à peine douteuse. 18. T. LjEVIGATA Linné, Syst. Nat., I, 2, 678 {Tembrio). — T. punc- tata LeacJi. — Tenebrio latipes Linné, Syst. Nat., I, 2, 679.— Long. 12 à 20 raill. — Oblongo'ovata, nigra, nitida, capitc sut tenuiter punctato, fortiter imprcsso, antcnnis sut brcvibus, prothorace sat angnsto, lateribus Icviter arcuatis, basi redis, angidis posticis obtusis, sut evidcntibus, tcnuissime laxe punctato, elylris lateribus comprcssis sat grosse taxe punc- tatis, subtus fcrc lœvis, mesostcrno triangularitcr sinuato, pcdibus punc- tatis, mandibulis rugoso-punctatis. Oblongue-ovalaire, d'un noir brillant en dessus et en dessous. Tête à ponctuation assez fine, médiocrement serrée, ayant en avant une forte impression transversale et au milieu du sommet un sillon bien marqué. Antennes assez courtes, n'atteignant pas le milieu du corps; premier article presque globuleux. Corselet assez étroit, faiblement arrondi sur les côtés, qui se redressent tout à fait à la base pour former des angles posté- rieurs obtus, mais un peu marqués ; très-finement rebordé tout autour ; angles antérieurs courts, obtusément arrondis; ponctuation très-fine, écartée. Élytres ovalaires, comprimées latéralement, très-convexes, mais \\n peu aplanies sur le dos, à ponctuation assez grosse, forte, mais écartée, les intervalles presque plans ; bord réfléchi creusé en gouttière, assez for- tement ponctué, séparé par une carène assez tranchante; extrémité des élytres légèrement sinuée. Dessous presque lisse. Mésosternum triangu- lairement échancré. Pattes très-poiictuées. Mandibules rugueusement ponc- tuées. Mâle plus petit, à tarses extrêmement dilatés et ù élytres inégales, plus ponctuées. Le Tcntbrio latipes Lin. est très-probablement le mâle de cette espèce, qui a été complètement méconnue par les auteurs depuis Linné. Alger (Lallemant). 19. T. l'iMELioiDES H.-Sch., Faun. Eur., 2Zi. — Long. 13 à 17 mil). — Ovota, viddc convexa, nigra, nitida, capite anticc transvcrsim impresso et Révision du genre Timarc/ui. 165 utrinque foveolato, antemiis sat validis, corpore dimidio longioribus , pro~ thoracc lateribus sat fortiter anticc arcuatis basin versus redis, aufjulis posticis redis, tenuissime dense pundato, scuteUo tsevi, etytris fflobosis, lœvissinie inœqualibus, speirsin pundatis, pundis reiicidis tcniiibus con- jundis, viesosterno Udo, obtuse sinuato, pcdibus cyanescentibus. Ovalaire, convexe, d'un noir brillant chez les mâles, un peu mat chez les femelles, dont les élytres sont moins égales. Tête à ponctuation extrê- mement fine, ayant en avant une large impression transversale terminée de chaque côté par une petite fossette et se prolongeant au-dessus en une gouttière assez large. Antennes assez robustes, un peu plus longues que la moitié du corps ; premier article épais, mais presque cylindrique. Corselet convexe, assez forlement arrondi en avant sur les côtés, qui se redressent peu à peu vers la base et forment des angles postérieurs droits, un peu pointus; les antérieurs obtus; ponctuation très-fine, mais serrée. Écasson lisse. Élytres très-convexes , faiblement aplanies sur le dos, un peu inégales, à points médiocrement gros, écartés, reliés, au moins en partie, par une réliculation très-fine; bord réfléchi ayant au milieu une simple ligne ponctuée, séparé par un pli saillant, bordé intérieurement par une impression longitudinale. Poitrine presque lisse. Mésosternum large, sinué en angle obtus. Métasternum ayant au milieu une impression un peu inégale. Premier segment de Tabdomen ayant au milieu une impres- sion plissée. Pattes très-finement ponctuées, parfois bleuâtres. Sicile. Le Catalogue de M. de Marseul noie celte espèce comme appartenant aussi à la France méridionale ; mais cette indication nous paraît hasardée. 20. T. BRACHYDERA. — Loug. 11 h 16 miU. — Ovata, valde convexa, profunde (dru, nitida, Ç minus nilida, capite late scd profunde impresso, antennis brcviuscnlis, articulo septimo pnulo majore, prothorace ampto, brevi, lateribus r)aide amplialo-rotundatis , (ing^dis posticis vedde obtusis, tenuiter punduLcdo; elytris brevissimc ovedis, scd fortiter parum dense pundatis, intervailis plancdis, subtus fere lœvis, mesosterno sinualo. Très-brièvement ovalaire, très-convexe, d'un noir foncé brillant, un peu moins chez les femelles. Tête finement ponctuée sur les côtés et au bord antérieur, ayant une impression large, assez profonde, de forme presque triangulaire, tronquée au sonuuet, quelquefois avec un petit sillon longilu- 166 L. Fairmaire et E. Allard; dinal médian. Antennes atteignant à peine le milieu du corps, assez épaisses, à arlicles obconiques, le septième un peu plus grand que le pré- cédent et que le suivant ; premier article très-gros, le troisième plus long que le quatrième. Corselet court, très-large, fortement arrondi sur les côtés, surtout en avant ; angles postérieurs très-oblus, les antérieurs obtu- sément arrondis; ponctuation très-fine, médiocrement serrée. Écusson large, court, mai'qué d'un point au sommet, qui est presque arrondi. Élylres subglobuleuses, convexes, un peu déprimées sur le dos chez les femelles, brusquement déclives en arrière, unies, à ponctuation médiocre- ment forte, peu serrée; bord infléclii presque plat, lisse, un peu ponctué vers l'extrémité, bordé en dessus par un pli bien marqué, qui remonte jiisqu'au-dossus de Tépaule. Dessous du corps lisse. Prosternum étroit, si'loiiné. Mésosternum assez large, assez fortement et triangulairement sinué. Fémurs assez larges, assez comprimés. Tarses antérieurs du mâle très-larges, à articles très-courts, les intermédiaires moins larges, les pos- térieurs plus allongés, surtout le premier article. Ç. Plus grande, avec les élytres plus grandes et plus ovalaires. Biskra (Ilénou), Catna, forêt de cèdres (Bigot), en mars. Celte espèce est bien reconnaissable à son corselet large, très-fortement arrondi sur les côtés, très-convexe et très-finement ponctué. 21. T. CRASSATicOLLis. — Long. H à 12 niill. — Prœcedenii valdc a(Jlnis, magis convcxd, prothorace Udcribus inagis declivi et crassiore, nntice angusiiore; capile antice ulrinquc oblique impresso, antennis cras- sioribus, chjiris magis globosis, punctis scnsim viinoribus impressis, rugis panim impressis reticulatis , mesosterno arcuatim sinuato, metastcrno medio elevalo, ferc lœvi et idrinque impresso, pedibus antennen'iimque basi œneo-vioUœcis. Ç. Major, elytris inav/iudibus, magis forliter punctatis. Ressemble à la précédente, mais plus convexe, un peu plus acurainée en arrière. Tête à ponclualion très-fine, ayant eu avant deux impressions obfiques et un sillon longitudinal bien marqué sur le front. Antennes plus épaisses; septième article un peu plus long que le sixième. Corselet large, arromli sur les côtés, qui ne sont nullement redressés à la base ; bord antérieur 1)eaucoup moins large, avec les angles à peine marqués; ponc- IXèvlsion (la genre Tiinarcha. 167 luation beaucoup plus fine, peu distincte. Écusson assez fortement impres- sionné à la base. Élytres parsemées de points beaucoup plus fins, pas plus serrés, reliés par de fines rides, les intervalles à ponctuation exlrême- memenl fine, un peu coriaces. Mésoslernum sinué en arc ; bord un peu épaissi. Métasternum presque lisse, ofi"rant au milieu une petite élévation bordée de chaque côté par une impression ou sillon arqué. Abdomen à segments légèrement convexes et à sutures un peu roussâtres. Pattes d'un violacé bronzé extrêmement brillant. $. Plus grande, un peu moins convexe sur le dos, à élytres inégales, plus follement ponctuées, ressemblant extrêmement à la T. siccUdis. Kabylie. La forme générale de cet insecte rappelle un peu la T. punctata, sauf la taille, qui est bien plus petite; mais le corselet est plus large propor- tionnellement et la ponctuation des élytres est plus fine. 22. T. Henonii. — Long. 10 mill. — c?. Prsccedenti simillima, mînor, capite transversim imprcsso, antennis longioribus, ariiculo secundo sensim brcviore, prothorace magis quadraio, antice Latiore Intcribus magis declivi, angiiUs nnticis magnis, vix perspicue punctidalo, elytris magis globosis, paido majoribus impressis, intervallis tcnuissiinc punctuUdis; sitbtus fere lœvis, mesosterno sat valde sinuato et impresso. c?. Ressemble beaucoup à la précédente, mais plus petite et plus con- vexe ; la tête, finement ponctuée, avec deux impressions médiocrement profondes, presque transversales et un fin sillon longitudinal au sommet. Antennes à deuxième article distinctement plus globuleux. Corselet plus en carré transversal, bien plus convexe et plus large en avant, avec les angles antérieurs assez grands ; côtés épais, arrondis, un peu sinués tout à fait à la base; ponctuation plus fine et moins serrée. Écusson un peu ponctué ; aucune petite impression transversale. Élytres plus courtes, plus globuleuses, parsemées de points à peine plus larges, reliées par de fines rides, les intervalles à ponctuation extrêmement fine. Mésosternum plus fortement sinué en angle obtus, avec une petite échancrure au milieu du bord, assez rugucusement ponctué. Métaslernum lisse, avec un trait ou sorte de fossette sur le milieu du bord postérieur. Abdomen ayant les deuxième, troisième, quatrième et cinquième segments convexes, finement ponctués, les sutures rougeâtres. les L. Fairmaiue et E. Allard. Constantine (IJénon). La largeur du corselet en avant et les impressions transversales de la tête rendent cette espèce assez remarquable ; mais, n'ayant vu qu'un indi- vidiT, nous ne pouvons affirmer que ces caractères se retrouvrent au même degré chez tous. 23. T. Nic^ENSis Villa, Cat. Duplet., Zi9. — T. italica H.-Sch., Faun. Eur., 21. — Long. 10 à li mil!. — Ovala nut oblongo-ovata, convcxa, ■n'ujra, panim nitida, interdum cyancscens, subtus paulo nitidior, mugis cyaricsccns, pcdibus cycmcis, capitc nntice punctnto, triangidariter im- presso, antennis validis, protlwracr laLcribus antice valde arcuatis, via: basi redis, sut dense iiia^qualiter piinctedo, scutcUo vice punctato, elytris postice convcxis, sat lemiiter piinctatis, intervcdtis tenuissimc punclulatis ; incsosterno sinuato, inedio sidcato. Ovalaire ou oblongue, peu atténuée en avant, très-convexe, d'un noir parfois bleuâtre, presque mat en dessus, un peu plus brillant et légère- ment bleuâtre en dessous, avec les pattes d'un bleu d'acier. Tête peu donsément ponctuée, plus fortement dans la partie antérieure, ayant au milieu une impression presque triangulaii'e, ayant sa base arquée, assez enfoncée en avant. Antennes aussi longues que la moitié du corps , robustes, grossissant faiblement vers l'extrémité. Corselet presque deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent tout à fait à la base pour former des angles postérieurs droits, un peu pointus, mais tombants; ponctuation assez serrée, également mélangée de points fins et médiocres. Écusson à peine pointillé. Élytres convexes en arrière, à ponctuation assez fine, écartée, les intervalles ;\ ponctuation plus fine, également peu serrée; bord réfléchi faiblement creusé en gouttière dans ses deux tiers postérieurs, un peu ponctué, séparé par un pli peu saillant, assez hsse. Dessous très-peu ponctué. Méso- slernum un peu échancré, sillonné au milieu. Ç. Beaucoup plus grosse ; tête à impression moins nette ; corselet plus convexe, plus fortement ponctué, â côtés plus arrondis, non redressés à la base ; mésosternum plus fortement échancré et sillonné ; abdomen plus ponctué. Midi de la France, Toulon (Goquerel); Nice, Basses-Alpes; Turin (de l\lanuel). Se retrouverait en Corse ? Révision du genre. Timarcha. 1G9 Cette, espèce varie beaucoup de taille et de coloration : elle est tantôt noire en dessus, tantôt noire avec le protliorax bleuâtre, tantôt entière- ment bleuâtre, parfois même avec un très-faible reflet cuivreux. 2!x. T. TENEBRicosAFab., Syst. El, I, Zi23 {GhyysomcLa).—Vd.\u., Faun. Germ., XLIV, 1. — Rossi, Faun. Etr., 1, 7Zi, 186. — 111., Mag., I, ^10, — Marsh., Ent. Brit., I, 169. — Glir. unicobr Herbst, Arch., 161, 56, pi. àli, fig. 12. — C. tenebrioides Linné, éd. Graél., I, IV, 1667, 160. — Ghr. grossa Mûll., Zool. D. Pr., 81, 875.— Linné, éd. Gmél., I, IV, 1687, 169. — Geoffr., Ins., I, 265, 19. — H.-Schaff., Icon., pi. 126, fig. 1. — Long. 10 àlôniill. — Breviter ovata, convcœa, nigra, subopaca, aut nigro- cyancscens, nigro-virescens, Indigacea, aid subviolacea, vi.v nitida, subtus cum pcdibus magis cyanesccns et nitidor ; capite sat fortiter piinctato, antice idrinquc oblique impresso, summo breviter sulcalo, antennis sat validis, fere moniiiformibus, prothorace brevi, Icderibus vidde rotundatis nnte basin tantum redis, sat tenuitcr punctuUdo, lateribus dcnsius, scu- tello lœvi, elytris amplis, tenuiter punctrdis, tenuissivie reliculatis, meso- slerno punctato, bilobo, abdomine medio tcnuissime, lateribus magis for- titer punctato. Ovalaire, courte, convexe, tantôt d'un noir presque mat, tantôt d'un noir plus ou moins bleuâtre ou verdàlre, à peine brillant, tantôt d'un bleu indigo ou même un peu violacé, avec le dessous et les pattes plus bleus et plus brillants. Tête assez fortement ponctuée, ayant de chaque côté en avant une assez forte impression oblique, et, au milieu du front, un sillon très-court. Antennes assez robustes, atteignant à peine le milieu du corps, de grosseur égale jusqu'à l'extrémité, sauf le premier article qui est plus gros que les autres, nn peu pyriforme, le deuxième le plus court de tous, fortement rétréci à la base en dedans, le troisième plus long que le qua- trième, le sixième un peu plus court que le cinquième et le septième, ce dernier plus grand que le sixième et le huitième ; les quatre derniers articles d'un brun noir mat, les autres de la couleur du corps et fortement ponctués. Corselet deux fois aussi large que long, fortement arrondi en avant sur les côtés, qui se redressent fortement à la base et forment des angles postérieurs obtus, encaissés; angles antérieurs obtusément nirondis; finement rebordé tout autour; ponctuation assez fine, très- serrée sur la périphérie , un peu moins sur le disque. Écusson lisse. Élytres beaucoup plus larges que le corselet, ari'ondies aux épaules, un 170 L, Fairmaire et E. Allard. peu obtuses en arrière, à points fins, médiocrement serrés, réunis par une réticulation extrêmement fine; suture très-faiblement relevée; épi- pleures séparés par un rebord lisse bien marqué. Prosternum un peu rugueux sous le menton, presque lisse sur les côtés, un peu sillonné entre les hanches antérieures. Mésosternum assez étroit, ponctué, écliancré, bilobé. Métaslernum lisse ou presque lisse. Abdomen très-finement ponc- tué au milieu, beaucoup plus fortement sur les côtés. Commune dans toute l'Europe, sauf les parties australes. Var. B. D'un bronzé presque cuivreux. Francfort. Var. C. Taille assez petite (12 à là mill.), d'un noii- plus mat ; ponc- tuation paraissant plus serrée; corselet plus cordiforme. Pyrénées, Lozère, Alpes méridionales {T. anguslicolUs Gêné m Utt). Var. D. Taille moyenne (15 mill.); couleur plus noire, un peu plus brillante; ponctuation plus forte; elytres paraissant un peu plus convexes {T. intermcdia H.-Sch., Faun. Eur., fig. 25; peut-être T. angulîcoUis Motsch., Bull. Mosc, 18Zi9, 151; nous y rapportons aussi T. subcyanca et ibcrica Motsch., loc. cit., 152). Espagne, Caucase. Var. E. Taille assez grande, corps plus convexe, coloration plus noire, avec les élytres un peu mates; ponctuation des élytres plus grosse (T. semipolita Chev., Cat. Gren., 1863, 120). Nice. 25. T. GRAVIS Piosenh,, Tliier. Andal,, 316. — T. ckalcosoma Fa.\rm., Gen. Col., IV, Cat., p. 261. — Long. 14 à 18 mill. — ObLongo-ovata, crassa, posticc abrupta, obscure œnea, aut œneo nigra, pantm nitida, sub- tus leviter violacca, pedibus vix violaceîs, capite tenuitcr punctato, antice triangulariter impresso, prolhorace Lato, lateribus antice rotundatis, basi paido redis, sut tenuitcr dense punctato, intcrstitiis deusius punctidatis, scuicUo vix punctultdo, elyiris valdc convexis sut fortitcr punciaiis, inter- stitiis tcnuissimc punctidatis, mcsosterno UUo, fcre truncato, medio sid- cuto. Oblongue, épaisse, brusquement déclive en ariière; entièrement d'un Révision du genre Timarchn. 171 ])ronzé obscur ou noirâtre médiocrement brillant, faiblement violacé en dessous et aux pattes. TAle assez finement ponctuée, les intervalles très- finement et plus densément ponctués ; en avant, une impression triangu- laire. Antennes assez fortes, grossissant un peu vers l'extrémité, à peine ]ilns courtes que la moitié du corps. Corselet plus de deux fois aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent un peu à la base; angles postérieurs presque droits; ponctuation assez fine, serrée, les intervalles plus finement et plus densément ponctués. Écusson à peine pointillé. Élytres oblongues, très-convexes en arrière, à ponctuation assez forte, écartée, avec quelques rides très-fines, les intervalles à ponctuation excessivement fine et serrée; bord réfléchi presque lisse et limité par une côte bien marquée. Dessous presque lisse ou très-finement ponctué, sauf le milieu de la poitrine et la base de l'abdomen, qui sont rugueux et for- tement ponctués. Mésosternum large, presque tronqué, avec un sillon bien marqué au milieu. $. Plus grande, plus noire; corselet proportionnellement plus petit; élytres plus amples, plus ovalaires, faiblement impressionnées par places. Iles Baléares, Mahon ; Algérie ? Cette belle espèce se rapproche beaucoup de la tenebricosa pour la forme du corselet et la ponctuation ; mais le corps est plus oblong, les élytres sont plus allongées, plus convexes, plus brusquement déclives en arrière, à ponctuation plus forte, plus écartée. C'est avec doute que nous indiquons l'Algérie comme patrie. Il est à croire que l'insecte a été pris aux îles Baléares et emporté en Algérie dans une boîte qui est revenue en France avec des Coléoptères algériens, en englobant notre Timarcha. 26. T. Camoensii. — Long. 14 à 18 mill. — Prœcedcnti simillima, (^ paiilo breviov, iiiagis convc.ra; Ç clylris magis amplis, magis punctis, tenuiter rugosuUs; c? capite impressionibus plurimis profiindis, anirn- luirnm articulis paulo brcvioribus, prothorace densîus ac fortius punctu- lato latcribus postice minus rotundatis, paulo magis punctalis; pedibus pimclatis. Ressemble extrêmement à la précédente : même coloration, même forme générale. c?. Plus court, plus convexe. Tête plus fortement impressionnée; articles 172 L. Fairmaire et E. Allard. des antennes un peu plus courts. Corselet à côtés nullement sinués en arrière; angles antérieurs plus arrondis; slrie marginale beaucoup plus fine; ponctuation plus forte et bien plus serrée. Élytres plus courtes, coupées un peu obliquement aux épaules; suture non enfoncée, au moins en arriére; ponctuation plus forte, avec des rides fines, irrégulières. Côtés du métasternum un peu plus ponctués. Pattes ponctuées, plus brillantes que le dessus. Ç. Très-différente. Antennes ayant le septième article plus épais , plus long que les sixième et huitième, tandis que chez l'autre il est à peine plus long et plus gros que le sixième. Corselet plus large, nullement sinué sur les côtés en arrière, plus ponctué. Écusson plus large. Élytres beau- coup plus grandes et plus amples, déprimées sur la partie dorsale, cou- vertes de points enfumés plus gros, reliés par des rides plus marquées, avec les intervalles plus convexes, couverts d'une ponctuation extrême- ment fine; plus arrondies en arrière. Portugal. Ce n'est peut-être qu'une variété locale de la précédente ; mais la forme de la femelle est si différente qu'il est permis d'hésiter à les réunir jusqu'à l'examen d'un grand nombre d'exemplaires. 27. T. VALiDicoRNis. — Long. 11 mill. — T. tenebricosœ affmîs, bre- viter oii((ta, convexa, atro-cyanea, nitida, capite modice punctalo, antice triangulariter imprrsso, aniennis corpore rtiedio longioribus validis api- cem versus crassioribus, prothorace latcribiis rotundatis, anie basin siuua- tis, dense tenuiler punctcdo, scuteUo tœvi, elytris dense parum grosse punctatù , intervallis tenuissime reticuUdis , subtiis leevis , prosterna rngoso, mesosterno sinncdo, fere bituberculato. Ovalaire, épaisse, un peu déprimée sur le dos, d'un noir bleuâtre médio- crement brillant. Tète assez finement ponctuée , ayant en avant une impression à peu près triangulaire, bien marquée. Antennes dépassant presque le milieu du corps, robustes, grossissant un peu vers l'extrémité, à ponctuation assez fine , serrée. Écusson lisse. Élytres brusquement déclives en arrière, couvertes d'une ponctuation un peu plus forte que celle du corselet, serrée, avec les intervalles à réticulalion exti'êmement fine ; bord réfléchi ridé en travers, un peu creusé en gouttière. Dessous à Révision du fjcnrc Tiiiiarcha. 173 peu près lisse. Proslernuni rugueux. Mésoslernum forlcmenl sinuc, for- uiant presque deux tubercules. Abdomen lisse, même à la base. Portugal. Très-voisine de la tcmbricosa; en diffère par les antennes moins cylin- driques, le corselet moins rétréci en arrière, les élytres plus courtes, plus fortement ponctuées, la tète moins ponctuée, le dessous du corps lisse et le mésosternum fortement écliancré. b. Corselet arrondi sur les côtés, qui sont parfois sinuès tout a fait à la base, la plus grande largeur au milieu ou un peu en arrière. * Côtés fortement sinués, presque échancrés. 28. T. STRANGULATA Fairm., Ann Soc. ent. Fr., 1861, 59Zi. — Long. 7 h 10 mill. — Ovaia, modice 'convexa, nigra, modice nitida, subtus niti- dior, pedibus nigro-violaceis, capite parum dense punctcdo, summo bre- vior stricdo, prothorace lateribus anticc vcdde rotundatis, postice valdc siniiatis, angidis posticis acutis, tenuiter parum dense punctato, punctis majoribus sparso, sculello lœvi, elijtris punctis mediocribus, rugis tcnuis- simis conjunctis, intcrvcdlis tenuissimc sparsini punctalis, mesostcrno vix siniudo. Ovale, convexe, d'un noir médiocrement brillant; dessous plus brillant; pattes d'im noir violacé. Têle presque unie, à ponctuation très-peu serrée, ayant une courte strie sur le sommet. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, grossissant vers rexlréniité. Corselet moins de deux fois aussi large que long, fortement arrrondi sur les côtés, qui sont forte- ment sinués h la base et forment des angles postérieurs un pen aigus, saillants ; ponctuation très-fine, peu serrée, parsemée de points plus gros, très-écartés. Écusson lisse. Élytres à points médiocres, reliés en partie par quelques rides extrêmement fines, les intervalles parsemés de points excessivement fins, écartés; bord réfléchi un peu ponctué, coupé par quelques rides, séparé par un pli peu saillant. Dessous à peine ponctué. Mésosternum à peine sinué. Ç. Beaucoup plus grosse. Tête plus ponctuée; élytres moins égales, à rides plus marquées; mésosternum plus saillant, plus écliancré. Hautes-Pyrénées, commune sous les pierres. 174 L. FAir.ilAIRE ET E. Allard. ** Côtés simplement sinués a ta base. 29. T. MONTANA. — Long. 9 mill. — Prseccdcnti sirnillimu, scd minor capitc magis fortiter punctato, sutco medio vatde impresso, antennis bre- vioribus, prothorace tatiore, tateribiis niùius rotundatis, punctis œqua- libus sat dcnsis, clytris magis ovatis, pimctis sat grossis impressis, sed rugis fere mdlis, intervatlis ienuissimc punciulaiis. Ressemble extrêmement à une petite T. Prunncri : même forme géné- rale, même coloration brillante, même sculpture. Tète plus fortement ponctuée, sillon médian très-prononcé. Antennes plus courtes, mélalliques h la base. Corselet un peu plus large, bien moins arrondi sur les côtés ; ponctuation simple, assez serrée. Élylres plus ovalaires, moins arrondies sur les côtés, percées d'assez gros points, mais à rides presque nulles; intervalles Irès-finement pointillés. Pattes couleur d'acior. Macédoine. 30. T. sUBL^vis. — Long. 7 à 10 mill. — Brcviter ovata, valde con- vexa, nigra, nitida, pedibus nigro-violaceis , antennarwn basi cœrulcn, capite parce punctato, obsoteie aut leviter impresso, summo brevitcr sul- sato, antennis apice opacis, corpore medio brcvioribus, articiUis ovatis, prothorace brevi, ad latera valde conve.ro, lateribiis arcuaiis, postice fere angulatis et teviter sinuatis, tenuiter punctuUdis, elytris ovato-globosis, tenuiter punctatis, rugis tenuibus impressis, rnargine reflexo fere basi subtus parum dense sat tenuiter punctata, mesosterno leviter impresso, rugulosus sinuato. En ovale très-court, très-convexe, d'un noir brillant, avec les pattes d'un noir teslacé et la base des antennes d'un noir bleu. Tête à ponctua- tion assez fine, peu serrée, ayant en avant deux impressions tantôt presque effacées, tantôt assez marquées; au sommet un sillon médian très-variable. Antennes plus courtes que la moitié du corps, à articles ovoïdes, courts, ne grossissant pas sensiblement vers l'extrémité, les cinq derniers articles de longueur et de grosseur égales. Corselet transversal, très-convexe transversalement sur les côtés ; bords latéraux arrondis , presque anguleusement en arrière et brièvement sinués avant la base ; Rcvislon du genre Timarcka. 175 bord postérieur marginé; ponctualion très-fine, écartée, parsemée de points un peu plus gros. Écusson en triangle un peu arrondi, ayant par- fois une impression à l'extrémité. Élytres presque globuleuses, un peu ovalaires, à ponctuation assez fine, peu serrée, à rides très-fines ; bord réfléchi presque lisse, ayant quelques points et quelques rides écartés. Dessous du corps h ponctuation assez fine, médiocrement serrée. Méso- sternum oblique, un peu impressionné et ridé, sinué à rexlrémité. Pattes presque lisses. Corse. Extrêmement voisine de la Primncri, mais plus petite, moins fortement ponctuée; antennes à articles plus courts, plus parallèles, moins ovoïdes; corselet paraissant plus court, moins ponctué, plus anguleusement arrondi sur les côtés; élytres moins fortement ponctuées et moins ridées; bord réfléchi presque lisse. 31. T. Prunneri H.-Sch., Faun. Eur., 22. — T. sardca Villa, Calai. Dup., 50. ■ — Long. 11 à 14 mill. — Ovata, convexa, nigra, nitida, subtus leviter violacea, pedibus violaceo-cyunds, copile sat dense punctato, antice impressa, protlwi'ace Uderibus vcdde rotundalis , basi vix sensini redis, Lfimissimc punctulalo, punctis majovlbus luxe sparsido, scutello la'vi, posUcc transvcrsim sidccdo, eiylris sat grosse profundc punctalis, Uderibus rugis rcticuUdis , intervaUis luxe tenuissime punctulatis , subconvexis , subtus ienuiier punctata, pecloris Uderibus grosse punctatis, incsosterno sinuato, aut cmargincdo. Ovalaire, convexe, d'un noir brillant; dessous noir, à reflets légèrement violacés ; pattes d'un bleu d'acier ou violet brillant. Tête assez densément ponctuée, finement marginée au bord antérieur, ayant une impression large et faiblement marquée. Antennes de grosseur médiocre, alteigiiant presque le milieu du corps. Corselet deux fois et quart aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui ne se redressent pas sensible- ment à la base; angles postérieurs presque obtus; ponctualion très-fine, peu serrée, mélangée de quelques points plus gros, écartés. Écusson lisse, ayant une strie transversale à l'extrémilé. Élytres percées d > points assez gros, profonds, peu serrés, reliés latéralement par (juclques rides, les intervalles à ponctualion extrêmement fine el rare, un peu convexe^, ce qui lait paraître les élytres un peu rugueuses et moins brillantes que le 176 L. Fairmaike et E. Allap.d. corselet. Dessous finement ponctué , mais grossement ponctué sur les côtés de la poitrine. iMésosternum sinué ou échancré. Sardaigne. La ponctuation du corselet est très-variable; ordinairement elle est double, mélangée de points gros et petits; mais la différence de grosseur s'efface parfois. 32. T. siCELiDis Reiclie, Ann. Soc. ont. Fr., 1860, 736. — Long. 10 à 12 mill. — Oblongo-ovata, valde convcxa, ulra, nilida, siibius obsolète cyancscens, ceipite mediocritcr punclato, utvinque Icvitcv, sumnw sidcato, antennis sat dongatis, proihoracc lateribus scd fortiter arciudis, basi vix rectis, sat tcnuiter pitnctato, punctis majoribus sparsutis, sculcLLo fere Lœvi, upice hnpresso, elyiris punctis sat grossis impressis, rugis teiiuissi- mis conjunctis, intcrvallis postice et ledcribus obsolète elevatis, inesosterno rugoso, leviter simmio. Ovalaire-oblongue, très-convexe, d'un noir brillant, faiblement bleuâtre ou violacé en dessous. Tête à ponctuation médiocre, peu serrée, un peu plus en avant; un peu relevée au-dessus de la naissance des antennes, avec deux faibles impi'essions; au sommet une courte strie ou un gros point. Antennes grossissant à peine vers l'extrémité, un peu plus longues que la moitié du corps. Corselet également rétréci en avant et en arrière, assez fortement arrondi sur les côtés, qui ne se redressent que tout à fait à la base; angles })ostériours droits, pointus; ponctuation assez fine, médiocrement serrée, mélangée de points plus gros, écartés. Écusson presque lisse, avec un gros point ou une strie transversale à l'extrémité. Élytres ayant leur plus grande largeur un peu avant le milieu, percées de points assez gros, espacés, paifois réunis en partie par de très-fines rides, les intervalles faiblement convexes en arrière et sur les côtés, à ponctua- lion excessivement fine , souvent indistincte. Dessous peu densément ponctué. Mésosternum anguleux , légèrement échancré et sillonné en dessus. Sicile. Ressemble extrêmement à la T. Prunncri, dont elle pourrait bien n'être qu'une variété locale ; en diffère par les rides des élytres moins saillantes et le mésosternum moins échancré. Révision du genre Timarcha. 177 33. T. GLOBATA. — Long. 11 mill. — Fcre globosa, nigra, subcyanes- ccns, sublns ciim peclibus lugro-viresccns; capite sat icnidtcr pimciaio, sumino obsolète sulcato, antice bifoveolato, prothorace brevi, lateribus sat l'otundatis, ante basin sat abrupte redis, angulis posticis fere acutis, icmdtcr parum dense punctato, lateribus punctis viajoribus sparsis, scu- irllo fere niedio transversim striato, elytris globosis, punctis grossis, me- diocrikr dcnsis, rugis tenuibus conjunctis, inlcrvoilis inwqualilrr con- vcjjiiiscnlis. Presque globuleuse, d'un noir faiblement bleuâtre en dessus, assez bril- lant, d'un noir bleu verdàtre en dessous, ainsi que les pattes. Tête à ponc- tuation assez fine, peu serrée; au milieu un sillon peu marqué; en avant, de chaque côté, une petite fossette. Corselet court, large ; côtés assez arrondis, se redressant assez brusquement à la base ; angles postérieurs presque aigus; bord postérieur ayant au-devant une ligne parallèle; ponc- tuation fine, peu serrée, mélangée latéralement de points plus gros, peu nombreux. Écusson large, coupé par une strie presque médiane. Èlytres globuleuses, percées de gros points médiocrement serrés, reliés par de fines rides, plus marquées latéralement; intervalles un peu convexes, d'une manière plus marquée par places. Abdomen à ponctuation excessi- vement fine. Bannat ; doux femelles. Forme et sculpture de la T. globipennis, avec les côtés du corselet de la T. Oiivicri. 3Zi. T. Olivieri Fairm., Gen. Col., IV*=Cal., 261. — Chrysomela coriaria 01., Ent., 91, 509, pi. 5, fig. 67. — Long. 13 im\l~ Ovata, valde convcxa, nigra, nitida, clytrorurn margine, corpore subtus pedibusquc paulo vio- laccis, capite fortiter sat dense punctato, mcdio arcuatirn impresso, pro- thorace Lateribus valde rotundatis, basi tantuni sat fortiter sinuatis, sat fortiter dense punctato , punctis inajoribus sparsis , elytris sat grosse parum dense punctatis, rugatis, inlcrstitiis sat convexis, inesostcrno levitcr sinucdo. Ovalaire, très-convexe, d'un noir brillant, un peu violacé sur le bord réfléchi des élytres, le dessous du corps et les pattes. Tête fortement et assez densément ponctuée, ayant en avant une assez forte impression arquée et au milieu du sommet un sillon bien marqué. Corselet convexe, (1873) VI 178 L. Fairmaire et E. Allaru. fortement arrondi sur les côtés, qui sont fortement sinués, mais tout h fait cl la base; ponctuation assez forte et serrée, mélangée de points plus gros, Irès-écarlcs. Élylres globuleuses, couvertes de points assez gros, peu serrés, reliés par des rides bien marquées ; intervalles assez convexes ; suture unie; bord réfléchi et ponctué, limité en dessus par une ligne peu saillante. Dessous à ponctuation assez forte, mais peu serrée. Mésosternuin légèrement échancré. Conslanlinople. Un seul individu femelle de celte espèce, communiqué par M. Aug. Chevrotât et provenant de la collection Olivier, où il était étiqueté sous le nom de coriaria ; retrouvée depuis par M. Alléon, aux environs de Cons- lantinople. Le corselet de cette Tùnarcha rappelle beaucoup celui de la stvangulala pour la forme des côtes ; mais la convexité du corps et sa forte ponctua- tion rapprochent cette espèce de la rugosa, dont elle se distingue par le corselet beaucoup plus fortement ponctué et brusquement sinué à la base des bords latéraux. o5. T. i'RATE.\sis IJ.-Sch., Faun. Eur., 22. — Long. 10 à 11 1/2 mill. — Ovata, valdc convcsca, nigra, nilida, pcdibus lœvitcr cyanesceniibus mit vlrcsccntibus, capiie sut dense punctato, idfinquc Icviter oblique impvesso, anteimis vedidis, proihoreice brcvi, Udcvibus valde rotimdaiis, ante basin redis, anguiis posticis acidis, sed elense 7ncdiocriter punctata, clytris rugosis, punctis grossis impressis, intervedlis parum convcœis, mediocriter punclatis, mcsosicrno leviter sinuaio, striedo. Ovalaire, très-convexe, d'un noir brillant, les pattes un peu bleuâtres ou verdàtres. Tête à ponctuation assez forte, assez serrée, ayant de chaque côté, en avant, une faible impression oblique, parfois un léger sillon au sommet. Antennes aussi longues que la moitié du corps, robustes, gros- sissant à peine vers l'extrémité. Corselet deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent h la base pour former des angles postérieurs aigus ; ponctuation médiocre, assez serrée. Écusson lisse. Élytres percées de gros points dans des rides confluentes, les intervalles très-peu convexes, à pointes médiocres ; bord réfléchi ponctué et rugueux, surtout vers l'extrémité; séparé par un pli très-fin, à peine saillant. Dessous à ponctuation assez forte et assez serrée, surtout vers Btvisîon du genre Tlmarchcu 179 les côtés. Mcsosicrnura trcs-i'ugueux, un peu écliancrc et siilonné en dessus. $. Plus grosse, plus fortement ponctuée. Autriche, Istric, nord-est de l'Italie. 36. T. PARNASsiA Fairm., Gen. Col., IV' vol., Cat., 261.— Long. 11 miil. — Breviter ovata, nigra, -parum nîtida, subtus miidioi\ pcdibus chalybcis; capite viJC impresso, sut dense pimcUdo, prothoracc lato cintice vix angus- taio, angidis posiicls obtusis, S(d fovtitcr sut dense piincinto, punctis tnajoribus sparsis, linea mediei sublœvi parum distincta, scutello fere lœvi, elytris subglobosis, sat grosse punctedo, tenuiter rugcdis, interstitiis vix convexis, tenuissùne ac sparsim punciatis, subtus sat fortiter punctata, mesosterno sinuaio, Ovalaire, très-convexe, d'un noir médiocrement ])rillant en dessus, un peu plus en dessous, avec les pattes à reflet d'acier plus ou moins mar- qué. Tête assez fortement et densément ponctuée, avec des impressions à peine marquées. Antennes aussi longues que la moitié du corps chez les mâles, grossissant notablement vers l'extrémité; deuxième article presque égal au troisième ; plus courtes et plus grêles chez les femelles. Corselet un peu i)lus de deux fois aussi large que long, à qeine rétréci eu avant, arrondi sur les côtés; angles postérieurs obtus; ponctuation assez forte et assez serrée, mais pas très-également, parsemée de quelques points plus gros, laissant au milieu une ligne étroite non ponctuée, peu cîislincle. Écusson presque lisse. Élytres subglobuleuses, couvertes de points assez gros, médiocrement serrés et reliés par de Irès-fmes rides, les intervalles presque plans , à ponctuation extrêmement fine et très-écartée ; bord réfléchi très-ponctué, séparé par un pli très-mince. Dessous assez forte- ment ponctué sur les côtés et à la base de l'abdomen, finement sm- le reste. Mésosternum sinué ou un peu échancré. cf. Une fossette sur le dernier segment de l'abdomen. Grèce, mont Parnasse ; communiquée par M. II. von Kiesenwetter. Les côtés du corselet sont à peine sinués à la base, un peu moins que chez la T. prnlensis, 37. T. SLNUATOcoLLis Fairm,, Ami. Soc. ent. Fn,1861, 595, — Long. 180 L. Fairmaire et E. Allakd. 9 à 10 mill. — Ovula, viodicc convcxa, nifjra, paniin. nilida, pcdibiis cya- nescentibus ; capite dense punctato, utrinquc br éviter impresso, fronte vix siriata, protlwrace Icderibus rotwidatis, ad basin sinuatis, fere dense punc- tato, teiiuiter rugosulo, punctis majoribus sparsuto, elytris breviter ovatis, dense vermiculato rugosutis, rugis dense punctatis, intervcdlis tenuiter sat dense punctatis. Ovalaire, peu convexe, d'un noir peu brillant, avec les pattes d'un noir bleuâtre. Tète densémenl ponctuée, ayant de chaque côté en avant une petite impression. Antennes assez robustes et assez courtes, ne dépassant pas le milieu du corps. Corselet transversal, arrondi sur les côtés, qui se redressent un peu ou sont légèrement sinués vers la base; la ponctuation serrée, finement rugueuse, entremêlée de points un peu plus gros. Écusson presque lisse ou n'ayant que quelques points. Élylres très-brièvement ovalaires, tronquées à la base, qui est un peu plus large que le corselet, couvertes d'une ponctuation assez forte, serrée, avec des rides vermi- culées, les intervalles finement ponctués. Dessous ponctué. Mésosternum échancré presque en angle droit. Pyrénées-Orientales. Ressemble au premier abord à la T. strangulcda, mais bien facile à distinguer par les côtés du corselet non échancrés et très-légèrement sinués. *** Côtés du corselet non sinués. 38. T. ELLIPTICA. — Long. 10 mill. — Ovato-elliptica, convesca, nigra nitida, pedibus nigro-cijanescentibus , capite punctato, antice densius, et late impresso, summo sulcedo, prolhorace lato, Icderibus rotitndato, antice angustiore, scd dense inœe/ucditer punctedo, elytris ovatis a nirdio postice attenualis, grosse punctatis, rugis tenuibus ùnpressis, intervallis tenids- slnie punctatis, subtus punctata, mesosterno apice niedio striato. Ovalaire, presque elliptique, convexe, d'un noir brillant, avec les pattes d'un noir bleuâtre. Tète ponctuée, plus finement et plus densément en avant; une large impression antérieure, un peu triangulaire, se terminant au sommet par un court sillon. Antennes dépassant un peu le milieu du cor[)s, à arlicles ovalaires-oblongs; troisième article seulement un peu Bévisîon du genre Timarchcu 18i plus long que le quatrième. Corselet large, court, arrondi sur les côtés,* rétréci en avant, marginé tout autour, à ponctuation assez serrée, inégale. Écusson ayant quelques points. Élytres ovalaires, s'élargissant un peu de la base au quart antérieur et s'atténuant en arrière après le znilieu, à peu près comme le corselet en avant, ce qui donne au corps une forme un peu elliptique ; ponctuation assez forte , médiocrement serrée , avec quelques rides très-fines, très-courtes, les intervalles à ponctuation très- fine ; bord réfléchi plissé en dehors, ponctué en dedans. Dessous ponctué densément, rugueux sur la poitrine. Mésosternum assez large, oblique, fortement sillonné au milieu du sommet. Pattes grandes et robustes. Iles Baléares ; un seul mâle, communiqué par M. Kraalz. Cette espèce est remarquable par sa forme, qui rappelle un peu celle des T. lusitanica et trapezicoUis. Sa véritable place est difficile à indiqi.er ; mais, dans tous les cas, celle que nous lui donnons ici est purement arti- ficielle et ne s'accorde guère avec ses affinités apparentes. 38. T. iNTERSTiTiALis Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1861, 594.— Long. 10 à 13 raill. — Breviier ovata, convexa, nigra, nitida, pedibus cyanes- centibus, capite sat dense punctato , aiitice utrinque impresso, summo foveolato aut striato, prothorace antice posticeque fere œqualiter angustato, lateribus levitcr arcuatis, <^ ante basin Leviter sinuatis, puriim dense punc- tato, interstitiis tenuiter piinctulatis, scutelto postice impresso, eltjiius sïi - globosis, leviter rugidosis, rugis sat fortiter punctatis , intervaliis sat dense tenuiter punctuUdis. Ressemble beaucoup à la T. monticoLa : même forme générale, même coloration, mais plus grande. Tête plus unie, à ponctuation un peu moins serrée. Corselet plus arrondi sur les côtés, qui rentrent très-légèrement h la base, un peu sinués chez les mâles, avec une ponctuation un peu plus serrée et le bord postérieur plus visiblement marginé. Écusson un peu convexe, déclive à Textrémilé. Élytres plus densément ponctuées, à rides plus fines, avec les intervalles beaucoup plus ponctués. Dessous d'un noir à peine bleuâtre, ainsi que les pattes, moins ponctué que chez la 7nonticola; saillie prosternale entre les pattes antérieures plus laige que chez la monticola, au moins chez les femelles. Mésosternum large- ment échancré en angle obtus, presque bituberculé. Pyrénées-Orientales; conunune sui' le massif du Canigou, où elle rem- 182 L. Fairmaire et E. Allarp. place la monticola ; paraissant se prolonger par le littoral méditerranéen vers les Cévennes, et dans rintéricur vers Carcassonne. Il semble, en effet, impossible de séparer celle espèce des individus h corselet presque aussi lai-ge que les élytres, ce qui leur donne un faciès particulier ; mais la sculpture est identique, les antennes sont semblables et le mésosternura est formé de même. iO. T. GALLicA, ■— r. lœvigata U.-Scb., Faun. Eur., 22. —Long. 9 à 12 mill. — Brcvtssùnc ovata, convexa, nigra, vix nitida, elytris sœpiits SJibopacis, subiiis nitida, pedibus atro-cyancis ac viresceniibus ; capïlc sat dense sat fovtiter punctato, antice arcuatlni impvesso, sunmio sidcato, antcnnis sat validis, protlwrace transverso, lateribus sat rotundatis, anlc basin tantnm rectis sat fortiter dense piinciato, IntervalUs tenuissime punctidatis, linea mcdia sublasvi, elytris globosis sat foHiter sat dense pimctatis, intervallis tenuissime dense punctidatis, mesosterno profunde slrialo. Brièvement ovalaire, convexe, d'un noir peu brillant ou même presque mat en dessus, notamment sur les élytres; dessous d'un noir brillant, pattes d'un bleu noir d'acier ou verdâtre. Tète assez densément et assez fortement ponctuée, ayant en avant une impression arquée, plus ou moins distincte, se prolongeant au sommet en un sillon. Antennes assez fortes, grossissant un peu vers l'extrémité, atteignant au moins le milieu du corps chez les mâles, un peu plus courtes chez les femelles. Corselet presque deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui ne se redressent un peu que tout à fait à la bîise pour former des angles postérieurs droits, pointus; rétréci en avant et en arrière; ponctuation assez forte, serrée, les intervalles à ponctuation excessivement fine; ayant ordinairement au milieu une apparence de ligne élevée. Écus- son lisse, quelquefois une strie ou un gros point h. l'extrémité. Élytres à ponctuation aussi forte que celle du corselet, mais moins serrée, avec les intervalles couverts d'une ponctuation plus fine, serrée. Dessous finement ponctué, plus fortement sur les côtés et à la base de l'abdomen, sur le sternum. Métasternum presque lisse. Mésosternum fortement échancré et un peu sillonné en dessus. Midi de la France, commune; Piémont. Celte espèce est irès-variable de taille, de sculpture et de brillant. De Brvision du ffnirr 'riniarcha. 183 petits individus , des environs de Gap, paraissent au premier abord cons- tituer une espèce différente par leur forme moins globuleuse, leur couleur moins mate, leur ponctuation plus foi'te, plus profonde; les côtés du cor- selet sont plus sinués à la base. Des individus, provenant de la Corse, sont encore plus brillants, avec un reflet plus violacé, mais ne paraissent pas pouvoir être distingués spécifiquement. D'autres, au contraire, venant de la Lozère, sont plus^petits, d'un noir^plus mat, et leur forme est moins courte. Ztl. T. DUBITABILIS. — Long. 12 1/2 mill. — c?- Brcvissime ovata, crassa, imdiocriicr conveœa, nigra, parum nitida, capite tenuiler punc- tato, antice utrinque levitcr impresso, summo medio striato, antennis cor- pore viedio brevioribus , protliorace transverso , laieribus rotiindatis, tcnuiter marginatis, sat dense tenuitcr punctato, scutello brevi , apice Irunsversim striato, elytris subglobosis, supra planiusculis, sat dense inœ- qiuditer punctatis, subtus tenuitcr piinctata, mrsostcrno sinuato, angutis utrinque prominulis. $. En ovale très-court, épaisse, mais médiocrement convexe, les élylres un peu déprimées en dessus et un peu déprimées sur la suture en arrière ; d'un noir très-peu brillant. Tête assez finement ponctuée, ayant de chaque côté en avant une impression oblique et au milieu du front un sillon assez court. Antennes courtes, atteignant à peine le milieu du corps, gros- sissant faiblement vers l'extrémité. Corselet assez petit, transversal, assez fortement arrondi sur les côtés, plus rétréci en avant qu'en arrière; très- finement marginé tout autour, couvert d'une ponctuation médiocrement fine, assez serrée. Écusson large, lisse, avec une strie transversale avant l'extrémité. Élylres grandes, à peine plus larges à la base que le corselet, mais s'élargissant rapidement, presque globuleuses et presque quadrangu- laires à la fois, à surface un peu inégale, couverte d'une ponctuation assez serrée, un peu inégale, avec quelques rides très-fines vers la suture, et quelques impressions très-vagues sur les côtés en arrière. Dessous a-^sez finement ponctué. Mésosternum écliancré assez fortement, l'échancrure arrondie, avec les angles un peu saillants. Métasternum ridé. Pattes assez brillantes. Italie ? Ressemble un peu à la T. galtica, mais le corselet est plus petit, la tête n'est pas aussi fortement ponctuée, la ponctuation des élytres est 18/i L. Fairmaire et E. Allard. moins serrée et seulement un peu inégale, les élytres sont plus carrées, moins convexes et moins égales. Il est malheureusement difficile d'avoir une opinion bien arrêtée sur cette espèce, qui n'est représentée que par une seule femelle. ^2. T. CORIARIA Fab., Syst. El., I, Zi2/i, 6 (Chnjsomela). — C. gsettin- gensis Payk., Faun. Suec, II, 51. — C. violacco-nigraTie Géer, Ins., 298. — C. tenebficosa Herbst, Arcli., 5i, 1, lab. 23, fig. 7. — Geoffr., Ins. Par., I, 265, 19. — Long. 9 à 13 mill. — Ovatn, crassa, sat convexa, nigro-cserulescens mit subviolacra, nitida, pedibus ssepius cupreis, capite parce punctato, anticc utringuc imprcsso, sumnio brcviter striato, antennis sat validis, apicem versus leviter crassiorlbus, prothorace brevi, lato, sat dense punctato, etyiris subglobosis, Immeris subanguledis, grosse sat dense punctatis, interdwn tenuiter parian dense punctatis, subtus grosse punc- tata, mesosterno subbilobo. Très-brièvement ovalaire, convexe, d'un noir médiocrement brillant, plus ou moins bleuâtre ou verdâtre, ou d'un bleu violet; pattes violacées. Tête h ponctuation assez grosse, médiocrement serrée, ayant de chaque côté une impression oblique qui remonte au milieu de manière à rencon- trer souvent l'autre; entre les deux, souvent un peLit sillon. Antennes ne dépassant pas le milieu du corps, grossissant légèrement vers l'extrémité ; troisième et quatrième article à peu près égaux, le septième un peu plus gros que le sixième et que le huitième; les trois avant-derniers presque carrés, le dernier pyriforme ou ovalaire. Corselet deux fois aussi large que long; côtés légèrement arqués; base visiblement marginée; sur- face assez fortement et assez densément ponctuée, les intervalles à ponc- tuation très-fine. Écusson court, ordinairement lisse, avec une strie trans- versale à l'extrémité, parfois un peu ponctué. Élytres plus larges que le corselet, presque globuleuses, avec les épaules bien marquées et bien rebordées par le pli marginal ; ponctuation grosse , médiocrement serrée, parfois réticulée par de fines rides; intervalles finement et peu densément ponctués; bord réfléchi rugueux, ponctué, un peu sillonné. Dessous grosscmont ponctué. Mésosternum un peu bilobé. Ç. Plus grosse. Élytres moins globuleuses, à ponctuation moins mar- quées; dessous du corps moins ponctué. Toute l'Europe; rare dans les parties méridionales, mais s'étendant beau- coup vers l'Orient. 1 Révision du genre Timarcha. 185' Cependant, il semble qu'on ne peut séparei* de la T. coriaria des indi- vidus provenant de Corse, à ponctuation un peu plus serrée et plus mar- quée sur le corselet. Celte espèce varie beaucoup de coloration ainsi que de taille : quelques individus sont entièrement d'un beau bleu violacé; d'autres cuivreux, avec les pattes bleues {T. œrca H.-Sch., de Dalmatie). Nous croyons devoir rapporter à cette espèce une Timarcha très- curieuse, trouvée dans les sables aux environs de Granville par notre col- lègue M. L. Reiche. Elle est très-petite (7 à 9 mill), d'un noir intense, assez brillant. La forme du prosternum et du mésosternum s'accorde avec notre opinion, bien que cette Timarcha paraisse différer beaucoup au pre- mier abord pour la taille, la couleur et la sculpture. Les individus provenant du midi de la France sont généralement noirs, d'une grande taille; le corselet prend un plus grand développement et atteint presque, quelquefois, la largeur des élytres, ce qui allonge beau- coup le faciès de l'insecte. C. Corselet droit sur les côtés, qui S07it arrondis en avant, la plus grande largeur à la base ou en arrière. Zi3. T. MONTICOLA L. Duf., Zoues ent. Pyr., 53. — Long. 9 à 11 mill. — Ovata, convexa, nigra, sat nitida, interdiim cœrulescens , subtiis cum pedibus cyanescens, nitidior, capite parum dense punctato, antice utrin- qiie oblique impresso, fronte ssspius striata, prothorace antice plus minusve angustato, parum dense sat tenuiter punctalo, elijtris globosis, basi pro- thorace ledioribus, vermiculato-rugosis, rugis grosse punctatis interstitiis convcxiusculis, tenuiter sparsim punctedis. Espèce très-variable de taille, de forme, de sculpture et un peu de colo- ration. Convexe, d'un noir assez brillant, mais parfois assez terne, surtout chez les femelles , passant quelquefois au bleuâtre ; bord réfléchi des élytres, dessous du corps et pattes d'un bleu d'acier. Tète à ponctuation peu serrée, ayant de chaque côté, en avant, une impression oblique rejoi- gnant le plus souvent un sillon sur le milieu du sommet. Corselet légère- ment rétréci en avant, côtés faiblement arqués, presque droits vers la base; ponctuation ordinaireuienl peu serrée, assez fine, parsemée de 186 L, Fairmaire et E. Allard. quelques points plus gros. Écusson lisse. Élytres plus ou moins globu- leuses, plus larges à la base que le corselet , vermiculées , parsemées de gros points médiocrement serrés; intervalles à ponctuation fine, écartée; suture faiblement élevée, un peu plus lisse que le reste de Télytre. Des- sous un peu ponctué. Mésosternum échancré en angle obtus, avec un sillon. Toutes les F'yrénées, sauf le massif du Canigou, jusque dans le nord de l'Espagne, vers les Aslurles. Cette espèce, extrêmement variable, ressemble l)eaucoup à la T. corio- ria; elle paraît en différer par le corselet proportionnellement plus petit, moins convexe en longueur; par les élytres moins fortement rebordées aux épaules; les côtés du corselet sont presque toujours droits en arrière, mais parfois ils sont légèrement arrondis. Var. B. D'un bleuâtre plus ou moins foncé, parfois violacé ; corselet plus densément ponctué, avec de gros points épars sur la ponctuation générale (T. cyancsccns Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1861, 593). Hautes-Pyrénées. Var. C. Corselet h côtés presque droits, à peine plus étroit en avant ; élytres pas plus larges à la base que le corselet; écusson rugueux. Variété probablement accidentelle {T. i-ccticoUis Fairm., loc. cit., 592), Hautes-Pyrénées ; Peyne-de-Leyris. hh. T. GLOBiPENNis. — Long. 9 îi 12 mill. — Brcvissimc ovuta, valde convcxa, nigra, nitida, subtus levitcr vioUicea, pedibus nigro-violaceis , nilidis; capitc sat tcmdter laxe punctato, aiitice densius, uirinquc oblique imprcsso, sununo inicrdum sidcato, antemiis corporc mcdio liaud brcvio- ribus, apicein versus Lcviler crassioribus, protliorace bvevi, Udcribus fox rcctis, aniice lantuni arcuatis, tenuitcr dense paulo ineqimlitcr punctato, sculelh lœvi, eiyiris globosis , punciis grossis modice dcnsis et tenuiter rugosidis , intervallis lœvibus (^ , ienuissiine punciidedis et ad ledera rugosis $, subtus punctata, mesosterno scd Icviter sinuato. En ovale très-court, très-convexe, d'un noir brillant; dessous à reflet faiblement violacé, pattes d'un noir bleu d'acier brillant. Tête à ponctua- tion assez fine, écartée, plus serrée en avant , un peu relevée au bord antérieur; une petite impression oblique à la base des antennes, quelque- Bévismi du genre Timarcha. 187 fois un petit sillon frontal. Antennes aussi longues que la moitié du corps chez les mâles, un peu plus courtes chez les femelles, grossissant un peu vers rexlrémilé. Corselet un peu plus de deux fois aussi large que long, presque droit sur les côtés, qui s'arrondissent seulement en avant; angles postérieurs très-droits; ponctuation fine, serrée, un peu inégale; bord postérieur non marginé. Écusson lisse. Élytres percées de points plus gros, médiocrement serrés, avec quelques rides très-fines; courtes chez les mâles, plus réticulées chez les femelles, les intervalles unis et lisses chez les mâles, très-finement ponctués et un peu inégaux latéralement chez les femelles. Sternum assez fortement ponctué. Mésosternum assez faiblement sinué, un peu sillonné en dessus. Abdomen finement ponctué au milieu, plus fortement sur les bords. Espagne, Madrid. Cette espèce rappelle pour la forme les T. scortea et chloropus; mais elle en diffère notablement par les côtés du corselet finement marginés. Elle se rapproche beaucoup de la T. intcrsUtialis, et s'en distingue par le corselet, dont les côtés sont plus droits et les élytres plus convexes, plus rétrécies en arrière, avec la ponctuation un peu moins serrée, les intervalles presque lisses, et surtout les épaules tout à fait effacées chez les mâles, tandis que chez Vinicvstitialis elles débordent la base du cor- selet. Cette espèce portait, dans la collection L, Reiche, le nom iVoccidmtalis Iloiïm.; mais ce n'est certainement pas celle signalée sous le même nom par Il.-Schuffer et qui appartient au dernier groupe. U5. T. GENicuLATA Gemi,, Ins., sp. nov., 582, n" 810 {Clmjsomela).— H.-Sch., Faun. Eur., 156, 266. — Long. 9 mill. — Brcvitcr ovala, con- vexa, nigra, sat nitida, fcmorH>us mrdio ssepc riibris, copite modice punc- tcdo, anlicc impresso, antoim's scd valùlis, prothovace transvcvso, latcribus antice tmdwn arcimtis, sat dense punctato, inlervallis tnœqiicdibus, punctis rnajoribus sparsutis, smtello lœvi, clytris protlwrace latioribus, punctis grossis impressis, intervfdlis plus minusve convexis, parce tenuiier punc- tatis, subtus vcdde punctata, nusostei^no trtincato. Brièvement ovalaire, atténuée en avant, très-convexe, d'un noir assez biillanf, parfois un peu mat ; pattes d'un noir bleu d'acier, avec le milieu des fémurs souvent d'un beau rouge. Tète médiocrement ponctuée; de 188 L. FairmaiPxE et E. Allard. chaque côté, en avant, un faible sillon oblique ou une impression arquée; au sommet, un sillon frontal très-fin ou un gros point. Antennes ne dépas- sant pas le milieu du corps, assez robustes ; troisième article presque égal au quatrième. Corselet plus de deux fois et demie aussi large que long, faiblement arrondi sur les côtés, qui ne sont nullement redressés à la base; angles postérieurs obtus; ponctuation inégale, serrée, assez forte, les intervalles un peu inégaux, parsemés de points un peu plus gros, irré- guliers. Écusson lisse. Élytres fortement ponctuées, rugueuses, les inter- valles plus ou moins convexes, à ponctuation très-fine, peu serrée ; bord réfléchi ponctué et assez rugueux le long du bord externe, séparé par un pli bien marqué , plus mince vers la base. Dessous fortement ponctué. Mésosternum tronqué. Pattes très-ponctuées; fémurs lisses sur la partie rouge. Nord-ouest de l'Espagne, nord du Portugal. Varie beaucoup de taille et un peu pour la sculpture du corselet. D. Mésostermmi parallèle, large, tronqué, presque carré. a, Corsilet et élytres fortement ponctués; pattes noires, robustes. Zi6. T. MARiTiMA Perris, Ann. Soc. ent. Fr., 1855, Bull., lxxix. — Long. 8 à 11 mill. — Breviter ovata, convexa, nigra, parum nitida, pecli- bus nitidis , atrocœruleis aut subviolaceis, capite sot fortiter punctato, aniice iriangulariter parum profunde impresso, antennis corpore medio longioribus, validis ; prothorace brcvi lateribvs rotundatis, basi leviier simudis, fortiter et dense punctato, interdum rugosulo, scutcllo Isevi, elij- tris globosis, rugosis, reticulatis, punctis grossis impressis, apice mugis rugosis, subtus fortiter punctata, Lateribus densius, vwsosterno fere trun- cato. Brièvement ovalaire, très-convexe, d'un noir peu brillant, avec les cuisses d'un noir bleuâtre ou un peu violacé, brillantes. Tête assez forte- ment ponctuée, plus finement et plus densémenl en avant, avec une impression triangulaire large, peu profonde, et souvent un sillon frontal. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, épaisses, grossis- sant un peu vers l'extrémité, le sixième article un peu plus petit que i licvisioii du genre Timurclia. 189 le cinquième cl que le seplième. Corselel, près de trois fois aussi large que long, arrondi sur les côtés, qui se i-edressent à la base pour former des angles postérieurs droits , pointus , les antérieurs presque droits , pointus; ponctuation forte et serrée, parfois un peu rugueuse. Écusson court, lisse. Élytres globuleuses, couvertes de rugosités plus ou moins convexes et de fortes rides anastomosées marquées de gros points sur les côtés et à l'extrémité des élytres, les rugosités elles-mêmes uu peu rugueuses; bord réfléchi finement coriace, faiblement sillonné au milieu, séparé par un pli bien marqué, mais peu saillant. Dessous du corps forte- ment ponctué, plus densément sur les bords. Mésosternum presque droit. Tarses des mâles très-fortement dilatés. Commune sur les bords du bassin d'Arcachon, sur des Grt/^■M?/t ; remonte jusqu'au Croisic (collection L. Reiche). Zi7. T. RUGDLOSA H.-Sch., Faun. Europ., 22.— Long. 9 à 10 rmW.—Bre- viter ovata, modice convexa, atro-cœrulea, nitida, intcrdwn violaceo aut viridi tinctu, capite inœquali, tenuiter laxe punctato, utrùique Icviter oblique striato, antcnnis vaiidis, prothoracc latcribus roiundatis, basi taii- tuni plus minusve sinuatis, tenuiter punctatato, punciis grossis spcirsuto, scutello parve, lœvi, elytris brcvibus, posticc valde dcclivibus, grosse punc- tatis, rugis reticulatis, intervallis tenuiter laxe punctatis, ad marginem externum impressis, niesosterno iruncato. Brièvement ovale, médiocrement convexe, d'un bleu d'acier foncé, bril- lant, ayant parfois des reflets violacés ou verdàtres. Tête un peu inégale, à ponctuation fine, peu serrée, ayant une petite strie oblique près de la base des antennes et quelquefois une impression frontale. Antennes robustes, à articles assez courts, le deuxième h peine plus court que le troisième. Corselet convexe, même sur les côtés, qui sont arrondis et plus ou moins distinctement sinués tout à fait à la base; ponctuation fine, médiocrement serrée, parsemée de points beaucoup plus gros, assez écartés. Écusson petit, lisse. Élytres courtes, un peu atténuées, mais très- déclives en arrière ; ponctuation grosse, médiocrement serrée, reliée par des rides parfois très-fortes ; intervalles un peu convexes, finement et peu densément ponctués; le long du bord externe une dépression, avec les points plus gros, plus profonds, plus serrés, un peu confluents; bord réfléchi densément ponctué sur la moitié interne. Prosternum assez large. Mésosternuni très-large, tronqué ou à peine sinué étroitement au milieu. 190 L. FairmAire et E. Allard. Côtés de la poilrine avec quelques gros points écartes. Abdomen ci peine ponctué. Volhynie. Cette Tîmarcha ressemble à la coriaria, mais elle est plus globuleuse, les élytres sont plus déclives en arrière, et la ponctuation double du cor- selet la distingue nettement, ainsi que la forme du mésosternum. On ne peut séparer de cette espèce la globata Dabi, de Hongrie, qui ne diffère que par la tête moins rugueuse, un peu convexe aussi chez quelques individus. b. Corselet a ponctuation tres-fine ; pattes *)rclcs, rouges en partie. /i8. T; ENDORA Buq., P.ev. Cuvicr., 18/iO, 2/i3. — Luc,,Expl. Alg., 533, pi. 65, fig. 6. — Long. 9 à 11 mill. — Ovata, valdc convcxa, nigra, mb- virescens, capite elytrisgue nitidis, protlwracc subopaco, fctnoribus tibiis- que rubris, gemibus exceptis, capite leevi, antennis elongatis, proilioracé tatcribus vice rotundatO) anticr haud angustato, lateribus Icviter arcuatis, tnmissime sat dense punctulaio, rlylris globosis , piinctis grossis taxe impressis, reticulatis, intervaliis convexiuscidis, vitta sutwali Issvi, pro- stcrno mesosternogue tatis, hoc iruncato. Ovalaire, très-convexe, d'un noir un peu verdâtre, brillant sur la tête et les élytres, un peu mat sur le corselet, avec les fémurs et les tibias rouges, sauf le genou. Tête unie, sans impressions, n'ayant que quelques points sur les côtés. Antennes atteignant presque les trois quarts de la longueur du corps, à articles allongés, le premier obconique, plus long que le troisième. Corselet moins de deux fois aussi large que long, non rétréci en avant, légèrement arrondi sur les côtés ; ponctuation très-fine, assez serrée. Écusson grand, lisse. Élytres globuleuses, percées de gros points peu serrés, réunis par quelques rides, plus profondes sur les côtés, avec les intervalles un peu convexes, surtout latéralement; une large bande suturale lisse. Dessous du corps médiocrement ponctué, un peu plus à la base de l'abdomeu. Pro- et mésosternum ti'ès-large, ce dernier tronqué. Bone; très-rare. Dans celte espèce, la ligne mai'ginale du corselet est extrêmement fine et souvent effacée en partie. Revision du genre Tiniarcha. 191 !i9. T. ruNicA Lucas., Expl. Alg., 532, pi. ^5, fig. 5. — Long. 11 à 13 mill. — Ovata, valcLe convcœa, nigra subsericea, subopcica, feinoribus tibiisque sangidneis, gcnubus nigris, aniennis cLongalis, prothornce lale- ribus rotundalis, basi iantum redis tcnuissime punctulato, dytris tenuitcr ■punclatis, tenuitcr reticuledis ; subtus via; nitidior, tcnuissime punctulatus, viesosterno trunccdo. Ovalaire, Irès-convexe, d'un noir un peu soyeux, presque mat, avec les fémurs et les tibias rouges, sauf les genoux. Tête à ponctuation assez fine, superficielle, assez serrée, avec une faible impression arquée en avant et une ligne à peine distincte au sommet. Antennes aussi longues que les deux tiers du corps, à articles allongés, le premier égal au troi- sième. Corselet moins de deux fois aussi large que long, à peine rétréci en avant, assez fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent tout à fait aux angles postérieurs; ponctuation extrêmement fine, serrée, fine- ment réticulée; une ligne médiane un peu déprimée, à peine distincte. Écusson à peu prés lisse. Élytres ovalaires, plus larges chez les femelles, à points fins, écartés, reliés par une fine réticulation, plus visible sur les côtés. Dessous à peine plus brillant qne le dessus, à ponctuation très-fine; l'abdomen plus ponctué, assez [fortement chez les mâles. Mésosternuni tronqué. Algérie, Conslantine, Bone. Celte belle espèce paraît se trouver aussi en Sicile; nous avons vu dans la riche collection de M. Haag un individu, étiqueté sous le nom de bicolor Ullrich, comme provenant de ce pays, ce qui n'a rien d'étonnant, car la ï'. punica semble particulière à la partie orientale de l'Algérie. 50. T. CORALLIPES. — Long. 11 à 13 mill. — Ovede/, convcxd, crassa, nigra, scd nitida, ahcno-micans, pcdibus obscure sangiùncis, gcnubus tar- sisque violacco-akcnis, capite dense punctcdo, prothorace transvcrsOj, latc- ribus valdc rotundalis, basi vix sinuatis, tenuiter dense punctcdo, elytris fere globosis, scd fortitcr paruni dense punctatis, punctis reiiculcdo con- junciis, intcrvallis convcxiusculis, subtus lavis, nitidior, prostcrno d* lato, mesosterno trunccdo. Ovalaire, épaisse, convexe, d'un noir assez brillant, avec un reflet d'acier; pattes diui rouge foncé, avec les genoux et les tarses d'un violet 192 L. FAinMAiRK ET E. Allard. d'acier. Tète très-finement et densément ponctuée, ayant une impression arquée et un sillon longitudinal. Corselet transversal très-convexe, très- épais sur les côtés, qui sont fortement arrondis, à peine sinués vers la base; angles antérieurs assez saillants; ponctuation fine, serrée. Écusson presque lisse. Élytres presque globuleuses ; ponctuation assez forte, assez écartée, reliées par des rides, avec les intervalles légèrement convexes. Dessous du corps lisse, plus brillant que le dessus. Prosternum très-large chez les mâles. Mésosternum tronqué, ayant parfois une strie médiane. Montagnes de l'Atlas. Ressemble un peu à la T. punica, mais en diffère beaucoup ])ar la con- vexité du corselet sur les côtés, par la ponctuation plus for le et par la forme plus globuleuse des élytres. 51. T. iNSiGNis Guér., Ann. Soc. ent Fr., 1859, Bull., p. cxci. — Long. 15 mill. — Cette belle espèce se distingue de toutes celles du même genre et n'est pas difficile à décrire, car aucune d'elles n'offre la colora- tion rouge des côtés de son corselet, de ses pattes, qui n'ont de noir que les genoux, l'extrémité des jambes et des tarses et de son abdomen, dont les quatre derniers segments sont rouges, bordés de noir en arrière. La tète est ponctuée, avec une forte fossette en avant. Le corselet est très- finement ponctué, et les élytres offrent des points encore plus petits, diri- gés en tous sens et formant, vus à la loupe, une sorte de réliculation vague (Guérin). Constantine. Cette espèce, que nous n'avons pas vue, se rapproche évidemment beau- coup des trois espèces précédentes ; sans la taille plus grande, on pourrait même croire que ce n'en est qu'une simple variété de l'une d'elles, punica ou coraUipes. I L Corselet non rebordé latérnlement. A. Mêsosternwn cchancrc on sinué. 52. T. SPH^ROPTEUA. — Long. 11 mill. — Brcvissimc avala, crassa, coavexa, nigra, parum nilida, pcdibus obscure violaccis, niiidis, capite Révcsioii du genre Tiinurc/w, 193 lemùkr punc.tato-rugosido, aniccc impresso, protlioracc brevi, lateribus aniicc rotundatis haud perspicue marginalis, densissime sat tenuiter punc- tato-rugosulo, dytris globosis, rugis sat profundis piinctatis, vermicu- latis, inlrrvtdtis paruin convcxis, rcticidatis, subius dense sat tenuiter rugoso-punclcda, mesostcnio emarginato ; tarsis (^ paruin dllaiaiis. Très-brièvement ovalaire, très-épaisse, très-convexe, d'un noir peu brillant, avec la base des antennes et les pattes d'un noir violacé brillant. Tête finement ponctuée-rugueuse, ayant en avant une assez large impres- sion. Antennes ne dépassant pas le milieu du corps. Corselet assez large, court, arrondi sur les côtés, surtout en avant, couvert d'une ponctuation médiocrement grosse, très-serrée, finement rugueuse ; bords latéraux non arrondis franchement, mais sans trace distincte de ligne marginale. Écus- son presque lisse, paraissant tronqué. Élytres presque globuleuses, très- fortement déclives en arrière; suture formant un sillon en avant, un peu relevée en arrière ; couvertes de rides assez fortes, vermicnlées, marquées de gros points peu serrés, les intervalles peu convexes, finement réti- culés; bord réfléchi finement rugueux, un peu creusé en gouttière, séparé par un rebord un peu inégal. Dessous du corps couvert d'une ponctuation rugueuse. Mésosternura assez large, assez fortement échancré, sillonné. Espagne. Catte espèce est remarquable par la forme globuleuse des élylros, p:ir la rugosité du corselet et du dessous du corps, et surtout par la confor- mation des bords latéraux du corselet qui ne sont pas fortement arrondis en travers, mais sont un peu tranchants, sans qu'on puisse constater l'existence du sillon marginal. 53. T. CHLOROPUS Germ., Ins., sp. nov., 585, n° 811 {Clirysomcla).— Long. 9 à 11 mill. — Ovala, modice convca-a, nigra, modice nilida, antcnnarwn basi pedibusque nigro-violaccis aut nigro-rœi-nlei;; ; capitc punctalo, antice bifovcolato, summo sulcalo, protlioracc Laicribus antice roiundalis, sat tenuiter dense punciato, eigliùs dorso subdepressis, punctis grossis profimde sat dense impressis , rugis sat profundis çpnjunctis , intervullis irrcgulariter elevatis, sparsim tenuiter punctatis, subtus t^ grosse punctcda ; mesosterno basi lato, apice triangidariter siniudo, Vax. B. Brcvior, clytroruni iniervedlis fere pLancdis. Plus ou moins ovalaire, médiocrement convexe, un peu déprimée sur là région dorsale, d'un noir médiocrement brillant, avec la base des antennes (1873) 13 19/i L. Fairmaire et E. Allard. et les pattes d'un noir bleuâtre ou d'acier. Tête assez fortement et assez deusément ponctuée, ayant de chaque côté en avant une petite fossette, et au sommet un sillon médian. Antennes un peu plus courtes que la moitié du corps, assez fortes , mais ne grossissant pas sensiblement vers l'extrémité. Corselet à côtés arrondis en avant; ponctuation assez fine, assez serrée, mélangée de points im peu plus gros, Irès-écartés, plus marqués sur les côtés. Écusson petit, assez étroit. Élytres percées de gros points enfoncés, assez serrés, reliés par des rides et des plis inégaux; intervalles inégalement relevés, ayant quelques points très-fins, écartés ; bord réfléchi ponctué, parfois creusé en gouttière dans la moitié apicale. Dessous assez fortement ponctué chez les mâles, beaucoup plus finement chez les femelles, notamment sur l'abdomen. IMésoslernum large à la base, échancré au sommet en triangle obtus. Var. B. Un peu plus courte ; élytres plus arrondies, unies. Portugal. Cette espèce ressemble à une T. monticola allongée ; elle s'en distin- guerait facilement par le corselet très-épais sur les côtés, qui ne sont pas marginés. Nous croyons devoir donner, à titre de renseignements, la description de Germar : « Magnitudine C. coriariae. Caput punclulatum, canaliculaium, nigrum. Antcrmis cœruleis, apice nigris. Thorax iransversus, lateribus subrectis, jjerptirum rotundatis, immarginatis, confertini punctatus, nigrr. Colcop- tera ovalia, rugosa; interstitiis elcvatis, disperse punctatis, nigra, parum nitida. Corpus subtus punctato-rugosuni , nigrum; pedibus cserulco-vio- laceis, nitidis. — Hab. in Lusitania. » 5Zi. T. GoucELETii Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1859, Bull., ccxvi.— Long. 10 à 13 mill. — Ovata,crassa, convexa, nigra, submetcdiico, nitidci, femoribus saepius medio late rufis, tibiis et antennarwn basi nigro-cseru- leis, capite punctato, triangularitcr impresso, summo sutcaio, protliorace Ldtribus rotiincUdo, antice angustiorc, tcnuitcr sat dense punctato, elytris posiicc (dtcnuatis, punctis grossis parum dense fortiter imprcssis, obsolète coriaceis, mesosterno lato, triemgulariter sinuato. Ovalaire, épaissie, convexe , d'un noir brillant, faiblement métallique ; base des antennes et pattes d'un noir bleu d'acier, fémurs ordinairement ïiévisiua du genre Timarcha. 195 rouges, sauf la base et les genoux. Tèle ponctuée peu densément, ayant en avant une impression triangulaire, ou plutôt deux impressions oliliques se réunissant au sommet en un sillon bien marqué. Antennes plus longues que la moitié du corps, les sept derniers articles sensiblement plus gros que les autres. Corselet très-convexe en travers, arrondi sur les côtés, rétréci en avant, couvert d'une ponctuation fine, serrée , mélangée de quelques points plus gros. Écusson large, court, convexe. Élytres un peu atténuées en arrière, percées d'assez gros points très-enfoncés, reliés par de très-fines rides, les intervalles à ponctuation excessivement fine et rare; bord réfléchi très-ponctué, ridé, séparé par un bourrelet peu mar- qué. Poitrine très-grossement ponctuée, ainsi que le premier segment abdominal, qui est en outre fortement ridé en long. Mésosternum large, largement sinué en angle obtus. S. Plus petit, plus atténué en arrière ; premier segment de l'abdomen impressionné en travers. Galice (Gougelet). Nous avons cru un moment reconnaître dans cette espèce la T. chlo- ropus de Germar ; mais, grâce à l'obligeance de notre collègue M. Bonnaire, nous avons pu avoir communication d'une Timarcha du Portugal qui répond bien à la description de la chloropus. 55. T. LUSITANICA 111., Mag., I, ZiU, iO (Chnjsomela). — C. scortea Germ., Ins., sp. nov., 585, n° 812. — C. occidmtalis H.-Scli., Faun, Eur., 1k. — Long. 9 à 12 mill. — Ovata, convcœa, œnea, c? sat nitida, $ subopaca, obscurior, capite punciatissimo, antice triaiigidarilcr imprcso prothorace aidice attenuato, latcribus obliquis, subtiliter dense punctnlata, elytris ovalibus, punctis parvis majoribusque mixtis dense imprcssîs, sub- rugosulis; subtus riigoso-punctata, vix nitidior. çj*. Minor, convexior , elytris minus amplis, densius punclatis, vix rugosuUs. Ovalaire, un peu atténué en avant, très-épaisse et convexe, d'un bronzé obscur assez brillant chez les mâles, ordinairement plus mat et même un peu brunâtre chez les femelles ; dessous à peine plus brillant, pattes plus brillantes, bronzées, parfois cuivreuses. Tête densément ponctuée, ayant en avant une impression peu profonde, se prolongeant un peu triangulai- rement au sommet. Antennes d'un noir mat, bronzées à la base, assez fortes, mais grossissant peu vers l'extrémité, atteignant le milieu du corps 196 L. Fairmaire et E. Allard. chez les mâles, un peu plus courtes chez les femelles. Corselet sensible- ment rétréci en avant ; côtés presque droits, Irès-finement et très-densé- ment ponctués. Écusson petit, finement ponctué. Élytres à ponctuation serrée, mélangée de points fins et d'autres un peu plus gros, avec de nombreuses rides très-fines, du reste très-variable d'intensité. Dessous très-ponctué. Mésoslernum large, tronqué. d*. Plus petit; élytres plus courtes, plus convexes, plus nettement ponctuées. $. Élytres plus amples, à rides parfois plus larges et à ponctuation par- fois plus fine et plus écartée. Portugal, Lisbonne (Ch. Coquerel). 56. T. TRAPEZicoLLis. — Loug. 8 à 11 mill. — Ovato-eUiptica, vaLdc convcxu, uigra, iiitida, Ç subopaca, pcdibus nigro-vioUweis, capile punc- tato, summo striato, antice utrinque leviter impresso, antennis corpore mcdio longioribus, articulis 5 uliimis crassioribus , opacis, prothorace elyiris angustiorc, antice angustato, lateribus ferc redis, dense mcdiocriter punctato , scntello vix punctulato , elytris basi prothorace laîioribus , hwneris plus minusve eingidatis, sat fortiter parmn dense punctis, rugis brevibus sparsutim, intervallis tenuiter taxe punctulatis, $ rugis magis numerosis , evidentioribvs , subtus punctata rnesosterno fere truncedo , anguiis prominulis. En ovale assez court, presque également rétrécie en avant et en arrière, très-convexe; mâle d'un noir brillant, femelle presque mat; pattes d'un noir violacé brillant. Tète à ponctuation médiocrement forte et assez serrée ; en avant, deux impressions obliques , rejoignant parfois le sillon médian du sommet. Antennes plus longues que la moitié du corps, les cinq derniers articles plus gros que les précédents, d'un noir mat. Cor- selet presque en trapèze, plus étroit que les -élytres, ordinairement se rétrécissant d'une manière notable d'arrière en avant, parfois avec les côtés droits en arrière, assez fortement arrondis en avant; surface assez finement et densément ponctuée, les intervalles à réîiculation extrême- ment fine ; angles antérieurs bien marqués. Écusson court, tantôt lisse, tantôt ayant quelques points ou impression. Élytres ovalaires , rétrécies peu à peu en arrière dès le milieu, notablement plus larges à la base que le corselet ; épaules bien marquées ; surface fortement ponctuée , avec quelques rides courtes, irrégulières, les intervalles à ponctuation très-fine; Ri'visioii du (jrnrc Thnarcha. 197 bord réfléchi un peu ponctué, plissé, un peu convexe vers la l^asc. Des- sous très-ponctué, surtout à la base de Tabdomen. Prosternum convexe, très-éti-oit. Mésosternum large, tronqué, les angles un peu prononcés. Portugal (de la Brûlerie). Très-voisine de la T. scortea; distincte, outre sa coloration noire, par le corselet, dont les côtés sont plus arrondis en avant, et dont la ponctua- tion est plus forte, plus profonde et simple; la ponctuation grosse des élytres est bien moins serrée, et la fine ponctuation des intervalles est plus rare ; le dessous est moins rugueusement ponctué, le mésosternum est moins rugueux. B. Mésosternum tronqw 57. T. CORINTHIA. — Long. 11 mill. — Ovata, valdc convexa, œnco- metalUca, nitida, pedilms cuprco-violaceis, antennis fusco-nigris , basi fusco-mctallicis , subviolaceis ; captie sat dense punctcdo, late imprcsso, antennis sat bvevibus, prothorace laterihus basi obsolète sinuato, sat dense punctnto, punctis majoribus rugis imprcsso, elytris fere globosis, grosse ac valde punctatis, punctis rugis conjunctis, intervallis (éviter convexis, tenuiter pwictulatis, mcsosterno valde lato, truncato. Ovalaire, très-convexe, d'un bronzé métallique brillant, avec les pattes d'un cuivreux violacé; antennes d'un brun noirâtre, avec les premiers articles d'un brun-noir métallique un peu violacé. Tête assez fortement ponctuée; impression antérieure large, très-visible; un sillon assez large, mais peu marqué, au sommet. Antennes assez courtes. Corselet transversal largement écliancré en avant, avec les angles antérieurs très-déclives; côtés légèrement arrondis, faiblement redressés à la base; ponctuation médio- cremf.nt forte, assez serrée, parsemée, surtout latéralement, de points plus gros et de rides ou petites dépressions. Écusson lisse. Élytres presque globuleuses, plus larges à la base que le corselet, avec les épaules assez bien marglnéos ; ponctuation grosse et forte, médiocrement serrée, reliée par de fines rides, avec les intervalles un peu convexes, finement poclués. Pro- et 'mésosternum très-l;uges, le dernier tronqué. Dessous du corps assez densénient ponctué. Dalmalie. Par son corselet non rebordé latéralement, cette espèce se place à côté 198 L. FAIRMÂir.E ET E. Allard. des T. gbbosa et metaUica. Elle en diffère par la taille plus grande, le corselet à ponctuation double bien marquée, les élytres presque rugueuses et le dessous du corps nettement ponctué. La T. serea H.-Scli.. Faun. Eur., 2Zi, paraît n'être qu'une variété de la coriaria. 58. T. GLOBOSA Redt. , Faun. Austr., 1" éd., p. 5/ii. — Long. 8 à 9 mill. — Brautcr ovula, convexa, œnra, mit nigro-ppnca, nitida, i^dilms antennisque sœpc piceis aut picco-ameis, capite piinctato, medio sut grosse, anticc bifoveolato, protlioracc brcvi, latcribus posticc redis, sat tenuiter sai dense punctato, punctis majoribus mixto, elytris sat grosse parum dense punctatis , intervcdlis tenuiter punctatis , viesosterno medio sulca- iulo. Très-brièvement ovalaire, très convexe, d'un bronzé noirc^lre, brillant. Tête assez finement ponctuée, plus grossement au milieu ; impressions laté- rales bien marquées en forme de petites fossettes. Antennes atteignant le milieu du corps, médiocrement épaisses, grossissant un peu vers l'extré- mité. Corselet moins de deux fois aussi large que long ; côtés presque parallèles, un peu arqués tout à fait en avant ; angles postérieurs plus que droits, pointus; ponctuation médiocrement serrée, fine, mélangée de points plus gros. Écusson presque lisse. Élytres à ponctuation médiocre, peu serrée, les intervalles finement ponctués; bord réfléchi peu ponctué, séparé par un gros pli et creusé en gouttière. Mésosternum moins tron- qué, légèrement sinué au milieu. Autriche, Carniole; rare. DilTère de la T. mitallica par la forme plus courte, les élytres ayant leur pins grande largeur juste au milieu et non un peu en arrière ; par la couleur bien moins brillante et le mésosternum moins nettement tron- qué ; le corselet est aussi plus large en arrière , avec les côtés moins paraiièles et une ponctuation bien plus forte. 59. T. METALLiC Fabr., Syst. El., /i30 (C/o'yso??ie/rt). — Redt., Faun. Aust., 1" éd., 5Zi3. — Long. 7 à 10 mill. — Scd breviter ovata, vedde convexa, profunde œnea, interdwn cuprescens, nitida, capite dense pitnc- taio, vix impresso, protliorace Uderibus fere parallelis, aniicc tantum arcualis, pimctis mediocribus sparsuio, intervcdlis tenuiter punclidatis, angulis posticis fere acutis, re.ctis, seule Uo pre lœvi, elytris mediocriter Révision du genre Timarcha, 199 "parum dense fundatis, inicrvaUis tenuissimc aut obsolète punctcdis, siibtus sat forliLcr ad dense punctcda, mesosterno truncedo. Assez brièvement ovalaire , plus courte chez les mâles , très-convexe, d'un bronzé foncé, brillant, parfois un peu cuivreux ; pattes d'un bronzé rougeàlre. Tète médiocrement, mais densément ponctuée, à impressions presque nulles. Antennes atteignant presque le milieu du corps, médiocre- ment robustes , grossissant un peu vers l'extrémité. Corselet moins de deux fois aussi large que long ; côl(>s parallèles, un peu arqués tout à fait en avant, très-convexes en travers; angles postérieurs droits, pointus; ponctuation médiocre, assez serrée, les intervalles finement ponctués. Écusson presque lisse. Élytres à ponctuation médiocre, peu serrée, les intervalles très-finement ponctués, parfois presque indistinctement; bord réfléchi presque lisse, séparé par un pli très-fin. Dessous assez fortement et assez densément ponctué. Mésosternum nettement tronqué, en forme de bourrelet transversal. Vosges, Jura, assez commune; Alpes françaises, Allemagne, Autriche. 60. T. HuMMELi Fald., Faun. Transe, II, 352.— -Long. 8 à 11 mill.— Ovcda, valde convexa, postice diUdcda, cupreo-œnea, nitida, subtus fusco- œnea, subopaca, pedibus fusco-œneis, nitidissimis , antennis fusco-piceis, bcisi œneo tinctis ; capite punctato, summo medio impvessa, anticc utrinque foveola minida, prothorace Uderibus peirum eircuedis, angiUis aniicis ndde productis , tenidter dense punctcdo , elytvis post médium diUdcdis sat tenuiter sat dense punctcdis, lederibus inœqualibus ', subtus pcctore punc- tato, abdomine lœvi, mesosterno Icdo, truncedo. cf. Minor, inagis puncteda. Ovalaire, très-convexe, élargie en arrière; d'un cuivreux brillant en dessus, presque mat en dessous, avec les pattes brillantes ; antennes d'un brun roussàtre, avec un reflet bronzé. Tête fortement ponctuée, ayant une impression de chaque côté en avant et quelquefois une autre au milieu du front. Antennes de grosseur égale, dépassant un peu le milieu du corps chez les mâles, plus courtes chez les femelles. Corselet presque en carré transversal, les côtés peu droits, faiblement arqués au milieu ; angles antérieurs arrondis et touchant les yeux chez les mâles, saillants assez pointus et écartés chez les femelles ; ponctuation assez forte, assez serrée, mais pas très-régulière; sur les côtés, quelques faibles impressions plus marquées chez les femelles, notamment vers les angles antérieurs. 200 L. Fairmaire et E. Allard. Écusson court, presque tronqué. Élytres s'élargissant peu après le milieu, plus fortement chez les femelles; assez densément et assez fortement ponctuées chez les mâles, plus finement chez les femelles, les points reliés par de fines rides; sur les côtés, quelques impressions peu marquées, plus visibles vers la dilatation externe. Poitrine ayant quelques gros points sur les côtés. Mésosternum large, presque carré, tronqué. Caucase. Espèces du genre TIMARCHA qui nous sont restées inconnues. T. ARMENiACA Fald., Ins. Transe, II, 252. —Long. 5 1/2 lignes, larg. 3 1/2 lignes. — Oblonghiscida , (jlobosa, œniginosa , snbnUida, anienms, palpis iavsisque fuscis; clytris subrugosis, concinne vagc piinc- iatis; corpore sitbius cupreo, pedibus nitidioribus, nigro fuscis, subsenes- ceniibus. Caucase. T. RUBRA Motsch., Bull. Mosc, 18Zi5, 109. — Taille de la T. coriaria; d'un bleu foncé, avec les élytres d'un rouge écarlate et très-finement ponctuées. Alpes de la Mongolie. T. APRiCARiA Waltl, Reise Span., 1853, 83. — Long. 15 mill. — Sub- elongataj gibbosa, aterrinm, tlwrace niulto angusiiorc quam abdomen obsolelissime punciaio , abdoniinc ovalo, rugis latis punctisquc singulis profundis ornata, pedibus violaceis. Tête d'un violet obscur, marquée de rides ondulées superficielles ; une impression longitudinale sur le front; partout des verrues longitudinales écartées; fond chagriné; au-dessus et entre la base des antennes une large fovéole, pas profonde, limitée par devant, au-dessus de l'épistome, par le bord du front. Les six premiers articles des antennes violets. Pro- notum proportionnellement petit, arrondi seulement aux angles posté- rieurs, où il est plus étroit, lisse, avec quelques points superficiels qui ont une petite verrue au milieu ; noir. Écusson violet. Élytres ovales, très- Pu'rision du rfcnrc Tirnarchu. 201 convexes, luisantes, noires, avec des rides ondulées entre lesquelles quelques gros points profonds. Pattes violettes. Andalousie. Je l'ai nommée apricaria, dit M. Waltl, parce que je Tai trouvée dans des endroits très-exposés au soleil (de Marseul, Abeille). T. scuTELLARis Waltl, Reisc Span., 1835, Sh. — Long. 14 mill. — Oibbosa, nigra, thorace lato confcrtim -punctato, scutetlum brcve, vaU/c dilalatiim, ehjtris punctis singidis profundis et aliis subtiUbus ornatis. Tôle grossièrement ponctuée, avec un sillon longitudinal au front et une impression superficielle entre les antennes ; celles-ci violettes. Pro- notum court, large, à peine plus étroit derrière que devant, rebordé, grossièrement et densément ponctué, avec une ligne longitudinale peu élevée au milieu. Écusson court , très-large , lisse. Arrière-corps très- convexe, allongé. Élytres noires, comme le pronotura, pas luisantes, impressionnées derrière Técusson, vaguement ponctuées de gros points entremêlés de plus fins; suture ridée. Pattes d'un bleu d'acier. Andalousie. Ne serait-ce pas la T. Ixvigata H.-Sch., notre gallica ? T. LoMNiCKii Miller, Zool. Bot., Ver. Wien., XVII, 503 et 551. —Long. 3 1/2 à 5 lignes. — Brevitcr ovata, cyanea, nitida, convcxiuscida, pro- thorace subcordato marginato, rude punctato, interstitiis subtiliter punc- tutatis, elytris grosse punctatis, interstitiis Isevissimis. Gallicie orientale, sur les plantes basses. T. RUGOSULA Ros., Th. Andal., 321. — Long. 10 mill. — Brcvis gib- bosa, nigra, nitida, capite prothoraceque dense punctatis, hoc transverso, convexo, tenue marginato, postice parum angustiore, elytris rugosis, obso- lète punctutatis. Cette espèce diffère de la T. coriaria par la couleur d'un noir foncé, la ponctuation plus forte de la tète et le corselet, par de fortes rides sur les élytres, par le corselet convexe, plus écliancré au bord antérieur, seule- ment un peu rétréci en arrière ; s'éloignant aussi de la T. monticola Duf. La tête est petite, un peu convexe, noire, brillante, densément et assez fortement ponctuée, avec un sillon indistinct sur le front et une impres- sion transversale indistincte entre les antennes ; la bouche et les palpes 202 L. FAir.MAlRE ET E. Allard. — Revision du genre Timarcha. sont noirs. Les antennes sont grêles, de la longueur de la moitié du corps, noires; les six premiers articles des antennes brillants, les autres mats et densément pubescents. Le corselet est transversal, presque deux fois aussi large que long, finement rebordé, un peu arrondi sur les côtés au milieu, un peu rétréci en avant et en arrière , largement et légèrement sinué en avant, droit à la base, les angles antérieurs arrondis et les posté- rieurs obtus; un peu convexe, noir, brillant, très-densément et finement ponctué. L'écusson est petit, triangulaire, noir, brillant, indistinctement ponctué. Les élylres sont assez gloi)ulcuses, un peu plus larges et trois fois aussi longues que le corselet, arrondies assez fortement aux épaules et sur les côtés, obtusément à rextrémité, fortement convexes, noires, bril- lantes, densément et fortement ridées, avec quelques points fins isolés entre les rides. Le dessous est d'un noir brillant, assez densément et fine- ment ponctué, un peu rugueux. Les pattes sont grêles, noires, brillantes ; les tarses sont couverts, en dessous, d'une pubescence rougeàtre ; ceux des màlcs sont fortement dilatés. - Malaga ; très-rare. Cet insecte est indiqué dans le Catalogue Dejean, p. Zi26, comme la T. rugosida Ramb. J'ai reçu sous ce nom et sous celui de T. aspera Cliev., des exemplaires du midi de la France qui appartiennent très-probable- ment h l'espèce décrite ci-dessus (Rosenh.). Nous n'avons pas vu le type de cette espèce, qui, d'après la note de M. Rosenhauer, pourrait bien en comprendre plusieurs. Les individus que nous avons vus étiquetés rugomla dans diverses collections ne se rap- portent guère cà la description et sont fort différents les uns des autres. T. iMMARGiKATA H.-Scb., Fauu. Europ., fig. 15. — Thorax n'ayant pas de bourrelet latéral et pas de sillon en dedans; noire. Ressemble beaucoup à la T. Lrvigata {geiUicn), mais n'a pas le thorax bordé de cette dernière. Elle s'en distingue par les élytres plus longues, les bords latéraux du thorax plus droits et celui-ci plus échancré en avant. La patrie n'est pas indiquée. n;rrrV>i£@®<~ DESCRIPTION DE Quelques espèces nouvelles de Coléoptères de Syrie, Par M. AuccsTE CHEVROLÂT. (Séance 235 ceux-ci, a])andonnés à eux-mêmes et après avoir subi rinfliience de la température, éclosent; mais les larves, à leur sortie de Tœuf, au lieu de se mettre à ronger immédiatement la tige de cette Dioscorée, comme le font celles des Donacia et des Crloccris pour les plantes dont elles se nourrissent, percent au contraire celte tige, s'introduisent dans sa partie intérieure, s'y établissent et y restent jusqu'à leur état d'insecte parfait. Les nodosités ou hypertrophies dont sont affectées les tiges du Dioscorœa batatas sont dues à la présence de ces larves qui, très-probablement, ont la propriété de sécréter un liquide particulier qui détermine un afflux de sève et l'oblige à venir abondamment sur le point où elles se sont établies et vivent en famille. Lorsqu'on étudie ces hypertrophies, on remarque qu'elles se présentent toujours dans le sens longitudinal delà tige; elles sont Irès-développées et attirent par leur forme bizaire l'attention de l'entomophile olîserva- teur qui désire connaître la cause de ces déformations parfois si considé- rables. C'est M. le docteur Auzoux qui, le premier, les a observées, et grand a été son étonnement de voir qu'elles étaient dues à la présence de larves d'un blanc légèrement jaunâtre et réunies quelquefois au nombre de quinze ou vingt individus dans la même nodosité. Ce même obser- vateur, désirant savoir quel était l'insecte dont les larves si abondam- ment répandues étaient la cause de ces déformations, les étudia, les plaça dans les conditions liygiéniques voulues, obtint des éclosions et eut la satisfaction de voir que ces larves appartenaient au Sagra splcndida. Ayant trouvé à Canton un dessinateur chinois, M. Auzoux fit repré- senter par cet artiste de l'extrême Orient une lige de Dioscorœa batatas offrant une nodosité avec les larves qu'elle contenait, et c'est d'après ce dessin colorié, exactement fait, que je décris les hypertrophies présentées par ces liges, qui sont Irès-modifiées et même parfois tout à fait défor- mées. La tige que j'ai étudiée et dont je donne une figure dans les Annales (pi. 7, fig. 1), représente une de ces hypertrophies dont toute la couche supérieure a été enlevée de manière k mettre à nu et en évidence les larves qui y sont renfermées et les diverses positions qu'elles y occupent. Ce qui se présente tout d'abord aux yeux de l'observateur, sont des détritus et des déjections en quantité considérable; mais si on pousse plus loin ses recherches, on finit par découvrir les habitants qui vivent dans ce magma plus ou moins humide. Ces larves (pi. 7, fig. 1), très-lentes et parfois nombreuses, ont pour habitude de se tenir dans le centre de la nodosité ; elles acquièrent une 236 H. Lucas. taille assez grande, et lorsque la nécessité toujours impérieuse de se méta- morphoser commence à se faire sentir, elles n'abandonnent pas celte liabitalion dans laquelle elles ont trouvé une nourriture abondante ; au contraire, elles s'en servent connue d'un abri, et c'est dans celte espèce de chambre entièiement privée de lumière qu'elles se construisent cha- cune une coque allongée (pi. 7, fig. 10 et 11), cylindrique et arrondie à ses deux extrémités ou pôles. Les matéi'iaux qui servent à la construction de ces coques rappellent un peu par leur couleur le magma dans lequel vivent ces larves; cependant ils sont d'un brun plus foncé ; les parois de ces habitations, examinées et soumises à la loupe, sont minces et très-friables. Malheureusement l'ob- servation manque pour faire connaître les moyens mis en usage par la larve pour construire ces coques qui piésentent une très-grande régularité dans leur confection; il est h supposer cependant que c'est avec leurs matières excrémentitielles. Ces coques, dans lesquelles les larves du Sagra splendia subissent les états de nymphe et d'insecte parfait, sont placées aussi près que possible de la cloison qui correspond avec l'extérieur, de manière qne l'insecte parfait ne rencontre qu'un Irès-faible obstacle, lors- que, débarrassé des langes qui annihilaient ses mouvements et le rete- naient prisonnier, il veut se mettre directement en communication avec le monde extérieur; en effet, il ne trouve à franchir qu'une membrane très-mince qui a été préalablement préparée par les larves avant de cons- truire les enveloppes dans lesquelles elles subissent les principales phases de leur vie évolutive. Comme cela se remarque chez la plupart des Chrysomélines, les méta- morphoses du Sagra splendida ne sont pas non plus très-prolongées. Voici, au leste, les renseignements qui m'ont été communiqués par M. le docteur Auzoux relativement à la durée des transformations de ce Coléo- plère subpenlamère phytophage : Ayant recueilli un certain nombre de tiges pourvues de nodosités, à \Miampoa, dans la rivière de Canton, où ces hypertrophies sont très-com- munes sur les Ignames cultivés en grand aux environs de cette ville, notre collègue les plaça dans une caisse particulière et attendit patiem- ment leur éclosion. La plus grande partie des larves s'étaient transformées en nymphes dans les premiers jours d'avril 1870. Une larve étant par hasard sortie de sa coque, M. Auzoux l'installa avec le plus grand soin dans une boîte présentant les meilleures conditions possibles pour faciliter sa métamorphose, et elle se changea en nymphe vers la fm du même mois : celle-ci était entièrement blanche. Le 24 mai, les élytres commen- Vie évolutive du Sdffra splcnaidu. 237 cèrent à devenir verdàtres, et, après avoir passé par la leinte mordorée, elles augmentèrent de volume, et lorsqu'elles eurent acquis la longueur voulue et pris leur position définitive, quoique cependant dépassées nota- blement par l'abdomen, l'insecte futur, débarrassé de son enveloppe de nymphe, était, le 29 du même mois, arrivé à l'état parfait ou adulte ; on le vit passer encore par diverses nuances, puis il devint d'un rouge pourpre très-vif, très-brillant, avec des reflets violets éclatants. Le corps et le thorax se teintèrent de diverses nuances prises par les élytres; enfin, les fémurs et les tibias devinrent d'un bleu virescent plus ou moins foncé, et, après avoir subi pendant un certain temps l'influence de l'air et l'action de la lumière, le Sagra splendida conserve définitivement les couleurs brillantes que je viens de signaler et qui justifient le nom spéci- fique que porte cette espèce. De la Larve. Longil. 30 à 32 mill.; lat. 10 mill. (PI. 7, fig. 2 à 5.) Elle est d'un testacé brillant, obèse, recourbée, presque glabre, char- nue, subarrondie à ses deux extrémités ou pôles. La tête, beaucoup plus large que longue, est dure, coriace et d'un brun foncé; elle est convexe et arrondie en dessus , où elle présente de chaque côté une impres- sion peu profondément marquée ; on aperçoit dans son milieu, entre les impressions que je viens de signaler, une saillie peu prononcée, et toute sa partie postérieure est parcourue transversalement par des rides peu profondes ; elle est rétractile, car toute sa partie antérieure est ordinaire- ment située dans le premier segment ou prothorax, et il faut presser for- tement ce dernier pour la faire sortir et la dégager; antérieurement elle présente une large échancrure et tout cet intervalle est rempli par l'épi- stome ; les joues ou parties latérales sont rugueuses et d'un brun plus ou moins teinté de ferrugineux; il n'y a pas d'ocelles, ni de saillie, ni d'es- pace lisse ou dénudé qui permettent de faire soupçonner la présence des organes de la vue. Les antennes, d'un brun foncé, sont placées dans une concavité peu profonde, située sur les parties latérales de la le le; elles sont très-courtes et composées de quatre articles; elles doivent être très-peu mobiles, à en juger par leur conformation; en effet, le premier article ou basilaire se présente sous la forme d'un bourrelet : il csf large, 238 H. Lucas. arrondi, ridé, et m'a paru ne pas ête mobile; le suivant, un peu plus allongé, est épais et de forme arrondie ; le troisième ressemble beaucoup au précédent, seulement il est moins épais; quant au quatrième ou ter- minal, il est beaucoup plus mince, un peu plus allongé et tronqué à son extrémité. D'après la forme et la disposition de ces divers articles, il est à supposer que, pendant la vie, ils doivent s'emboîter, surtout les trois premiers, les uns dans les autres. L'épistome, d'un brun foncé, beaucoup plus large que long, présente en dessus deux saillies transversales très- prononcées ; il est glabre et entièrement lisse. La lèvre supérieure, plus large que longue, est d'un brun foncé; elle est finement ridée h sa base, épaisse et tronquée h son sommet , avec les angles latéro-antérieurs arrondis. Les mandibules , d'un noir foncé brillant , sont courtes et robustes; elles sont lisses, trianguliformes, amincies et tronquées à leur côté interne, dont le bord est fortement tranchant ; ces organes, quoique très-peu développés, indiquent par leur conformation quelles sont leurs fonctions; en effet, ils sont destinés à couper et à broyer les corps plus ou moins durs qu'ils rencontrent, afin de les rendre plus facilement tritu- rables par les mâchoires : celles-ci sont courtes, robustes, d'un ferrugi- neux pâle ; leur lobe est subconiforme, trapu, ramassé et tronqué à l'ex- trémité; les palpes maxillaires sont courts, robustes, composés de trois articles : le premier, le plus long de tous, est épais et strié transversale- ment; le second, un peu plus court, moins épais, est tronqué à son extrémité; quant au troisième, il est très-court, implanté dans le milieu de l'article précédent ; il est rétractile, c'est-à-dire que chez les larves qui n'ont pas été trop durcies par l'alcool, on peut faire rentrer et sortir à volonté cet article terminal en pressant légèrement l'article précédent, La lèvre inférieure, presque aussi longue que large, est d'un brun foncé ; elle est lisse, cordiforme, et présente dans son milieu une échancrure assez profonde ; les palpes labiaux sont très-courts et de même couleur que la lèvre inférieure ; ils sont composés de deux articles, dont le pre- mier, assez allongé, est épais, arrondi et tronqué; quant au second ou terminal, il est plus court, moins épais et terminé en pointe arrondie à son extrémité ; quand on observe la position de cet organe, on remai-que qu'il est placé sur une portion charnue (1), presque aussi large que longue, qui présente â sa partie antérieure une échancrure profonde, et c'est dans cette concavité trianguliforme que se trouve placée la lèvre inférieure. Le prothorax, d'un blanc testacé, est plus large que long; il (J) Probablement le nienlon. é Vie cvùhdive du Sagra sfdcndlda. 239 est convexe, finement strié transversalement, arrondi en dessus, et tout son bord antérieur, qui est épais, est représenté par un large bourrelet sous lequel la tète, lorsqu'elle se retire et se contracte, trouve un abri ; il est dur, très-finement granulé et présente dans son milieu un sillon longitudinal qui le parcourt dans toute son étendue ; sur les côtés on aperçoit deux dépressions, dont une, linéaire, est peu marquée, tandis que l'autre, au contraire, est très-profonde et affecte une forme triangu- laire ; ses côlés latéro-antérieurs, assez convexes, sont représentés par un tubercule très-saillant, plus large que long, arrondi et distinct du pro- thorax par une fissure profonde; il est rétréci postérieurement, où il est tronqué, avec les angles de cbaque côîé de la base peu saillants et arron- dis. Le mésothorax, très-étroit, présente une ponctuation éparse qui donne naissance h des poils courts, d'un ferrugineux clair; il présente en dessus une impression linéaire qui est très-courte et qui se voit cependant aussi sur le bourrelet transversal postérieur ; les côlés, gui sont rabattus, forment un bourrelet arrondi, épais, représentant une concavité profonde dans laquelle est placée la première paire de stigmates, située entre le pro- thorax et le mésothorax ; quand on étudie ces organes de la respiration, on remarque qu'ils sont ovalaires et que leur péritrème, qui est saillant, en forme de bourrelet, est d'un ferrugineux clair ; ils forment une conca- vité très-profonde, et c'est dans le fond de cette concavité que l'on aper- çoit les deux bords de la boutonnière, qui sont très-rapprochés, de ma- nière à déterminer une occlusion parfaite. Le métathorax ne présente rien de remarquable et ressemble, comme forme et comme disposition, au mésothorax. L'abdomen est très-vaste, charnu et entièrement d'un blanc testacé ; il est fortement recour]}é en arc de cercle, et le tubercule anal, dans cette position, vient joindre sans effort la région buccale ; il ne pré- sente au reste rien de remarquable, et les divers segments qui le com- posent rappellent, par leur forme et leur disposition, le mésothorax et le métathorax ; ils sont très-finement striés et présentent une ponctuation éparse qui donne naissance à des poils très-courts, d'un ferrugineux clair; ils sont parcourus en dessus par des plis transversaux, profondément creusés, qui constatent et limitent l'étendue et la forme de chaque seg- ment ; sur les côtés sont situés les stigmates qui sont très-profonds, ova- laires et un peu plus petits que ceux de la première paire; ils sont placés aussi dans une concavité profonde et protégés par les tubercules saillants que ces segments présentent sur leur partie latérale ; le pénuUièiue seg- ment est le plus petit de tous; il est tronqué et arrondi à sa partie posté- rieure, et ses côtés latéraux sont dépourvus de stigmates. Le tubercule 2/iO II. Llcas. anal est grand, saillant, transversal et rélractile pendant la vie ; il est très-fineuicnt strié, et une dépression profonde s'aperçoit de chaque côté en dessus de sa partie antérieure; quant à rouverture anale, elle est grande et apparaît sous la l'orme d'une fente transversale dont le bord inférieur est strié. En dessous, l'abdomen est de même couleur qu'en des- sus; les segments sont plus étroits, très-finement striés et ne présentent pas de plis ti'ansversaux comme cela se remarque en dessus. Les pattes, d'un blanc testacé teint de ferruginenx, sont courtes et robustes; la hanche est épaisse, comprimée, presque aussi large que longue ; elle est lisse et entièrement glabre ; le fémur est plus allongé, moins comprimé et plus épais à sa partie antérieure qu'à sa base; il est arrondi et lisse en dessus et parsemé sur les parties latérales et en dessous de poils ferrugi- neux, courts, peu serrés ; le tibia, presque de la même longueur que le fémur, est plus mince et arrondi ; il est cylindrique, lisse en dessus et hérissé sur les côtés latéraux de poils ferrugineux très-courts, peu serrés ; quant à l'ongle ou la griffe, il est court, robuste, d'un brun fenaigineux foncé ; il est lisse, légèrement courbé et terminé en pointe aiguë. Je ne terminerai pas cette description sans faire observer que ces larves, d'apparence peu agiles, rappellent, par leur forme courbée en arc de cercle, celles de Lamellicornes, mais que cependant elles ont une analogie plus grande avec celles des Laclmsea, particulièrement la L. vicina, espèce que j'ai trouvée dans le nord de l'Afrique et dont j'ai fait connaître la vie évo- lutive dans la Revue et Magasin de Zoologie, page 517, pi. Ih, fig. 1, novembre 1851 (1). (t) Travail non cité par M. Éd. Lefèvie dans sa Monographie des Clytrides d'Eu- rope et du bassin de la Méditerranée (Ann. Soc. eut. Fr., 5e série, p. 19, 1872). Le même nionograplie a omis aussi de citer les espèces suivantes que j'ai décrites et figurées dans le tome II (1849) de mon Histoire naturelle des Animaux articulés de l'Algéiie : Labidoslomis rubripennis, p. 520, n° 1374, pi. 46, fig. 8; — hybrida, p. 521, u" 275, pi. 46, fig. 9 ; Otiocephala forcipifera, p. 522, n» 1376, pi. 46, fig. îO ; Coptocephala unicolor, p. 526, n° 1288, pi. 47, iig. 1 ; Baratlirœa straminipennis, p. 524, n" 1382, pi. 47, fig. 3 ; Lachnœa punctIcoUis, p. 523, n° 1381, pi. 47, fig. 4 ; Macrolenes dispar, p. 524, n» 1383, pi. 47, fig. 5 ; Gynandrophthalma gratiosa, p, 527, no 1389, p!. 47, fig. 6. Vie évolutive du Sagra splendida, 2/il De la Nymphe. Longit. 15 à 18 mill.; lat. 8 à 10 mill. (PI. 7, fig. 6 à 8.) Elle est d'un blanc testacé brillant et entièrement lisse; une teinte d'un ferrugineux plus ou moins foncé colore cette nymphe quand elle est sur le point de se changer en insecte parfait. La tête, d'un ferrugineux brillant, beaucoup plus longue que large, est infléchie sur la région sternale et vient prendre un point d'appui sur l'ex- trémité des tibias et les premiers articles des tarses de la première paire ; elle est finement ridée à sa base, où elle présente un sillon médian bien accusé; un peu au-dessus des yeux, dans son milieu, on aperçoit une dépression profonde el un sillon transversal assez apparent; l'épistomc est grand , finement strié transversalement et présente une dépression ovalaire profondément creusée; il est plus large que long, légèrement excavé dans son milieu, avec les angles latéro-anlériours arrondis. Les yeux, ovalaires, sont très-saillants, et, à travers l'épiderme, qui est fin, transparent, on commence déjà h apercevoir la réticulation de ces organes ou les facettes. Les antennes, de même couleur que la tête, sont courbées et placées sur les parties antérieures des fémurs des pattes des pre- mière et deuxième paires et viennent ensuite prendre un point d'appui sur les élytres. La lèvre inférieure, plus large que longue, présente dans son milieu une profonde excavation. Les mandibules, les mâchoires, la lèvre inférieure , ainsi que les palpes maxillaires et labiaux , sont d'un brun ferrugineux brillant; tous ces organes sont parfaitement constatables, et il est à remarquer que l'extrémité des mandibules est d'un brun foncé. Le prothorax, plus long que large, est cylindrique; il est d'un testacé fer- rugineux brillant, avec son bord antérieur peu saillant et arrondi; il est convexe, arrondi en dessus et sillonné, un peu après son bord antérieur, de stries transversales assez profondes ; pastérieurement, il est parcouru par ime dépression plus longue que large, profonde, et dont le milieu est finement strié transversalement; de chaque côté de cette dépression, on aperçoit une côle saillante, lisse, qui alleint à peu près le milieu du pro- thorax; les angles laléro-anlérieurs sont Irès-saillanls, arrondis, lubei'cu- liformes, avec les côtés laléro-iiosléiieurs déprimés vers le milieu. L'écusson n'est pas log ', tomme chez linsecte parfait, dans une dépression de la (1873) 16 2/i2 H. Lucas, base des élytres, et, au lieu d'èlre petit, il est au contraire assez grand, plus large que long et présente dans le milieu de son bord postérieur une saillie tuberculii'orme. Les élytres sont assez grandes, lisses et ter- minées en pointe arrondie à leur extrémité postérieure; elles sont d'un brun testacé brillant , et quand on observe ces organes recouvrant entièrement les ailes, on remarque qu'ils sont épais, fortement rebordés, et qu'ils cachent une partie des fémurs et des tibias des pattes de la troi- sième paire sur lesquels ils viennent prendre un point d'appui. Les pattes, repliées sur elles-mêmes, sont lestacées ; celles des première et deuxième paires ont leurs fémurs et leurs tibias venant s'appuyer sur les élytres, avec les tarses de ces deux paires de pattes placés longitudinalement sur la région sternale; quant à la troisième paire, dont les fémurs sont très- développés, elle est en partie cachée par les élytres, et les tarses viennent prendre un point d'appui sur la partie postérieure de la région sternale. Le mésothorax et le métathorax sont d'un brun testacé ; ils sont lisses et parcourus longitudinalement par un sillon assez profondément creusé et présentant de chaque côté deux stries transversales. L'abdomen, de même couleur que les segments thoraciques, est volumineux et épais ; il est fine- ment strié transversalement en dessus et sur les côtés, où on aperçoit les stigmates, qui sont ovalaires, à péritrême saillant et d'un brun ferrugi- neux; au-dessus des stigmates, un peu en arrière de ces ouvertures de la respiration, chacun de ces segments présente de chaque côté un tuber- cule saillant d'un brun ferrugineux foncé; en dessous, l'abdomen est de même couleur qu'en dessus et entièrement lisse. Le dernier segment est étroit et terminé en pointe arrondie à sa partie postérieure, où il est for- tement rebordé ; il est lisse en dessus et son milieu est parcouru par de fines stries longitudinales. Il m'a été possible d'étudier une nympliç qui venait d'abandonner la pellicule qui emmaillottait l'insecte futur, et, en examinant celui-ci débar- rassé des langes qui le retenaient prisonnier, voici les caractères qu'il m'a présentés : Cet insecte presque parfait, mais qui n'a pas encore subi l'influence de l'air et l'action de la lumière, rappelle encore beaucoup l'état de nymphe par sa forme et la position qu'occupent la tête, les antennes, les élytres et les pattes; mais quand on passe en revue ces divers organes et qu'on les étudie comparativement, on remarque qu'ils sont déjà bien modifiés. La tête, d'un ferrugineux teint de vert ()ourpre, encore intléchie sur la région sternale, présente, comme chez l'insecte i)arfait, une ponctuation Vie l'volutivc (lu Saffra spUndida. 2Zi3 fine, peu serrée, et un sillon profond qui parcourt longiludinalcmcnl une partie du front. Les yeux sont d'un brun foncé. Les antennes, ponctuées, sont d'un brun ferrugineux, et sur les premiers articles on aperçoit quelques reflets d'un vert métallique. L'épistomc est ponctué, d'un vert métallique, arrondi sur les côtés, tronqué à sa pai'tie antérieure, avec les angles latéraux arrondis et ciliés. La lèvre supérieure est transvei'sale, arrondie, très-finement échancrée et fortement ciliée. Les mandibules sont lisses et d'un noir foncé. Les màcboires et la lèvre inférieure sont ferrugineuses, ainsi que les palpes maxillaires et labiaux. Le prolboi'ax, presque cylindrique, avec son bord antérieur avancé et arrondi, est d'un beau vert métallique teinté de ferrugineux ; ses angles latéro-antérieurs sont de cette dernière couleur. Le mésothorax est d'un brun ferrugineux. Les élytres, plissées, sont ferrugineuses et présentent quelques reflets ver- dàtres teintés de pourpre ; elles sont encore très-peu développées, car elles atteignent à peine le premier segment abdominal. L'écusson est d'un brun ferrugineux. Le métathorax, entièrement ferrugineux, est parcouru dans son milieu et dans toute son étendue par un sillon longitudinal pro- fondément creusé. Il existe des ailes, et ces organes n'ont point été signalés par Lacordaire dans les généralités qui accompagnent les carac- tères de cette coupe générique ; ces organes du vol, presque aussi longs que les élytres et appliqués exactement sous ces dernières , qui les recouvrent complètement, sont fortement plissés et entièrement ferrugi- neux. Les pattes sont ferrugineuses, avec les fémurs et les tibias, ainsi que les articles des tarses, teintés de vert métallique; quant aux griffes ou ongles, elles sont entièrement ferrugineuses. Toute la région sîernalc est teintée de vert brillant métallique. L'abdomen, en dessus , est entière- ment d'un brun ferrugineux; en dessous il est de cette dernière couleur, avec des reflets d'un vert métallique teintés de pourpre violacé. Le dernier segment abdominal est rudimentaire, et, à cause de sa brièveté, on aper- çoit distinctement les principales pièces de l'appareil générateur. L'organe mâle, très-acuminé, se présente sous la forme d'un tubercule spiniforme assez allongé; de chaque côté on aperçoit un appendice sensiblement plus long que large, cilié, comprimé, rétréci dans son milieu, et qui présente au côté externe une double échancrure, dans l'une desquelles est reçu un petit article terminé en pointe, qui est très-court et presque aussi long que large. Tous ces organes sont d'un brun ferrugineux, avec le dej'nier segment abdominal sensiblement sinueux dans sa partie médiane. Tous les organes que je viens de décrire sont parfaitement développés et représentent tout à fait ceux de l'insecte parfait; j'en excepterai ccpen- 2^4 H. Lucas. dant les organes du vol, qui sont encore recroquevillés et qui ne doivent acquérir leur entier développement et surtout leur belle couleur pourpre- violacé qu'après un certain nombre de jours et surtout après avoir subi l'influence de l'air et l'action de la lumière. Je dirai aussi qu'à l'état parfait ou adulte, le dernier segment abdominal se prolonge en arrière, prend un développement plus considérable et cache entièrement l'organe générateur mâle ainsi que les appendices qui les accompagnent. De la Coque. Longil. 35 mill.; lat. 15 mill. (PI. 7, fig. 10 et 11.) Lorsque la nécessité de se métamorphoser commence à se faire sentir, cette larve , généralement assez lente dans ses mouvements, se construit une coque assez vaste pour la contenir et dans laquelle elle se l'enferme pour accomplir sa métamorphose en nymphe; c'est aussi dans celte même retraite qu'elle subit sa dernière transformation ou celle d'insecte parfait ou adulte. Arrivé à cet état, le Sagra splendida se met en communica- tion avec le monde extérieur, après s'être préalablement débarrassé des langes qui le retenaient prisonnier et avoir brisé la coque qui le renfer- mait et dont la rupture a ordinairement lieu vers la partie antérieure. Cetle coque est friable, cylindrique et d'un brun foncé; elle est plus large à sa partie postérieure , qui est tronquée ; antérieurement , elle est plus étroite et arrondie; elle est rugueuse extérieurement, et, quand on étudie sa contexlure, on remarque qu'elle est très-mince et qu'elle se compose de brindilles ou fdaments disposés assez régulièrement dans le sens longitudinal qui semblent être ligneux. Quand, ensuite, on jette les yeux dans l'intérieur de cette singulière habitation , on voit que les parois en sont lisses, brillantes et comme vernissées. L'observation ne fournit malheureusement pas de données bien précises sur la nature des matériaux employés pour la confection de cette curieuse habitation. Cependant, comme elle rappelle un peu celle des Clytra, il est à supposer, analogiquement parlant, qu'elle doit être construite avec des matières excrémentitielles et que sa dureté est due à un liquide parti- culier sécrété par la larve et destiné à maintenir et à rendre adhérents les mat'MJuux (Miiplr.yés à sa run'fctidu. Il serait bien cuiieux, du reste, de Vie évolutive du Sagra splcndida, 2/(5 connaître la manœuvre employée par cette larve, d'apparence si peu agile, pour se construire une pareille demeure dans une chambre commune et complètement privée de lumière. Mais, comme je l'ai déjà dit plus haut, l'observation fait défaut malheureusement à ce sujet, et les quelques remarques que j'ai faites relativement à cette curieuse construction doivent être considérées comme n'étant qu'hypothétiques. De C Insecte far fait. Six semaines environ suffisent à cette nymphe pour se changer en insecte parfait ou adulte. Quant au temps employé par la larve, à partir de sa sortie de l'œuf, pour atteindre le développement nécessaire à sa transformation en nymphe, je ne puis rien préciser à cet égard, n'ayant obtenu jusqu'alors aucun renseignement relatif à cette première transfor- mation. Fabricius et Weber ont fait deux espèces du mâle et de la femelle ; le premier porte le nom de splendida ; quant à la femelle, elle est désignée sous celui de purpurea. Cette dernière dénomination donnée à la femelle a été longtemps employée par les entomologistes ; mais comme il a paru plus rationnel à l'estimable auteur de la Monographie des Coléoptères Subpentamères de conserver celle de splcndida que Fabricius et Weber avaient donnée au mâle, j'ai cru devoir me ranger de cet avis et adopter cette dernière dénomination. Sagra splendida. Longit. 20 à 25 mill.; lat. 8 à 10 mill. Fabr., Syst. Eleulh., t. II, p. 27, 8 (1801). — Weber, Observ. enlom., p. 61, 2 (1805). — Schœnh., Synon. Ins., t. II, p. 3Zi2, 2 (1806).— Lacord., Monogr. des Col. Subpent. de la fam. des Phytoph., t. I, p. 36, 8 (18Zi5). Sagra purpurea c? et ? Dej., Cat., 3* éd., p. 384 (1837). — Casteln., Hist. nat. des Ins. Col., t. Il, p. 506, 1 (18^0). iS. late purpurea violaceo-micans, nitidissima, tibiis tarsisqiie obscure 2/i6 II. Lucas. ojancsccnlibKS, antcnnls dhnidio corpore longioribus, prothoracc clonga- iulo, marginc aniico prodvcto-rotwulato, angulis anticis sut prominidis ; elytris subtUitcr coriaccis, gemcllato-punciato-stnatis, striis maxiina ex parte dcletis. Mas. Fœmoribus posiicis elongato incrassatis, clytra valde superantlbus, apicc bidcntidis, dente antico majore; iibiis ejusdem paris apice viucro- nalis bidcntisquc , dente externo vnlidiore ; abdominis segmenta primo deplanedo, crebre punctato, tomentoso, Vnr. A. Fœmoribus posticis elytris vix longioribus. Sagra purpurca Fabr., Syst. Eleiilh., t. II, p. 27, 3 (1801). — Horbst, Col., t. VII, p. 265, 1, pi. 12, tab. 5 (1789 à 1081).— Weber, Obscrv. enlom., p, 61, 3 (1805). — Oliv., Entom., t. V, p. ù90, 3, pi. 1, fig. 3 (1789 à 1808). — Schœnh., Syn. Ins., t. H, p. 3i2, 3 (1806). Fœmina. Fœmoribus posticis clytra longitudine cxwqiiantibus, siibtus ante apiccm dente parvo cristaquc crenulata prœditisj tibiis ejusdem paris arcuatis, ctpice mucronedis, Var. B. Obscure violacca-purpurea, d* et $. Var. C. Cynnca c? et $. L'n peu plus étroite, plus allongée et en général un peu plus petite que les S. Druryi, chrysochlora et longicollis, avec lesquelles elle a les plus grands rapports, mais dont elle difTère beaucoup par sa couleur qui est ordinaiiement d'un louge pourpre clair très-vif et très-brillant avec des reflets violets éclatants quand on l'examine sous un certain jour; sur les jambes et les tarses, cette couleur est remplacée par du bleu virescent plus ou moins foncé. La tête n'ofl're rien de particulier; les antennes sont robustes, manifestement plus longues que la moitié du corps cliez les mâles, à peu près de la même longueur cbez les femelles; leur cinq ou six premiers arlicles sont d'un rouge brillant, les autres noirs. Le pro- lliorax a la plus grande ressemblance avec celui du S. longicollis, étant presque cylindrique, avec son bord antérieur avancé et arrondi; il est seulement un peu plus court. Dans la plupart des exemplaires qui ont été examinés, les élytres paraissent très-fortement rugueuses à la vue simple; chez les autres, cette disposition n'est visible qu'à la loupe; leur ponctua- tion est très-fine, mais, du reste, à peu près disposée comme chez les C. Druryi, chrysochlora et longicollis. Dans les mâles, la dépression du premier segment abdominal est toujours couverte d'une villosité fauve Vie cvoluiivc du Sar)ra spicndida, Ikl assez abondante et assez longue. Les pattes de la troisième paire du même sexe ne diffèrent en rien de celles des trois précédentes; chez la femelle, la crête dentelée dont sont munis les fémurs de la troisième paire en des- sus est précédée immédiatement en dedans d'une dent médiane qui n'est pas autre chose que la première crénelure beaucoup plus prononcée que les autres. Var. A. Lacordaire comprend dans cette variété certains mâles dont les fémurs des pattes de la troisième paire ne sont guère plus longs que chez les femelles, c'est-à-dire dépassant à peine l'extrémité des élytres. Ce raccourcissement rend ces organes plus épais et plus ovoïdes et influe en même temps sur la forme du corps, qui est un peu plus court et un peu plus ramassé que chez les individus ordinaires. Mais l'opinion du savant que nous venons de citer est que ce caractère ne suffît pas pour les con- sidérer comme une espèce distincte. Var. B. Couleur générale d'un violet pourpré foncé passant au noir bleuâtre ou verdâtre sur les pattes. Elle n'est pas rare et s'oliserve chez les deux sexes. Entre elles et les exemplaires typiques on trouve tous les passages. Var. C. Couleur générale d'un bleu assez clair à reflet violets. Beau- coup moins commune que la précédente. Cette espèce appartient aux parties méridionales de la Chine, où elle est très-commune. Elle est toujours représentée dans les boîtes d'insectes que les habitants de cette partie de l'extrême Orient vendent aux Euro- péens. On la rencontre très-abondamment à Whampoa et aux environs de Canton, où le Dioscorœa bataias est cultivé en grand; enfin, les environs de Hong-Kong (1) nourrissent aussi cette espèce, dont les larves causent des déformations si bizarres aux tiges de ce Discorœa, sans toutefois nuire au tubercule de cette plante. (1) Les collections entomologiqiies du Musée de Paris possèdcnl un individu de celle espèce qui a été pris dans la province de Kiang-Si (Chine) par M. l'abbé Armand David ; il est remarquable par sa pelile lailîe, car il égale en longueur 18 milli- mèlres et sa plus grande largeur mesure 7 millimètres. 11 ne diffère en rien des individus types, à l'exception cependant des tibias, qui, au lieu d'être verts, sont d'un pourpre violacé brillant, avec la partie antérieure des tiljias des première et deuxième paires teintée de vert. 2/|8 II. LuCas. — Vie évolutive du Sagra splendida. Explication des figures de la planche 7. Fig. 1. Portion de tige hypertrophiée de Dioscorsea batatas attaquée par des larves de Sagra splendida. 2. Larve de Sagra splendida de grandeur naturelle, vue de profil. 3. Région buccale grossie, vue en dessous. h. Une mandibule grossie, vue de profil. 5. Région anale grossie, vue en dessous. 6. Nymphe de Sagr-a splendida de grandeur naturelle, vue en dessus. 7. La même, vue de profil. 8. La même, vue en dessous. 9. Région génitale grossie, vue en dessous. 10. Une coque de Sagra splendida de grandeur naturelle après la sortie de Tinsecte parfait. 11. Une coque de Sagra splendida de grandeur naturelle avant la sortie de l'insecte parfait. RÉSULTATS DE quelques promenades entomologiques , SUPPLÉMENT (1) Par M. EDOUARD PERRIS. (Séance du 8 Octobre 1873.) Dans mes Promenades entomologiques j'ai parlé du procédé à suivre pour prendre la femelle du Iloplia cœrulea, et j'ai dit que c'est vers midi qu'il faut s'occuper de cette capture. Mon ami M. Péragallo, sans contre- dire mes observations ou indications, a cru devoir, et je l'en remercie, me faire part des observations qui lui sont propres et qui diffèrent sensible- ment des miennes. « En 1850, m'écrit-il, je me trouvais aux eaux de Cambo, près de « Bayonne. Là, chaque matin, les prairies étaient littéralement couvertes « de Hoplia cœrulea. Je n'avais jamais vu cet insecte vivant, je savais que « la femelle était rare et facile à distinguer du mâle par sa couleur ; je me « mis donc à ramasser des masses de cette délicieuse petite bête ; mais, « malgré toutes mes recherches, il me fut impossible de découvrir la « femelle. (1) Voir Annales de 1873, pages 61 à 98, 250 D. Perris. « J'allais quitter Cambo, lorsque je me souvins qu'à Chalon-sur-Saône, « en 18Z|2, je partais de nuit pour aller sur les coteaux capturer, à la u venue du jour, V Am-phimallus atrr Ç. A ce moment de la journée les « mâles rasaient le sol et se réunissaient en boule, au nombre souvent « de 25 à 30, sur un même point ; je cherchais, et invariablement je « trouvais la femelle sous cette nuée d'adorateurs. « Je me lançai donc dans les prairies de Cambo au lever du jour, et je ({ capturai la femelle tant désirée en nombre tel (10 ou 12 par matinée) « que j'en donnai de tous les côtés, et que j'en ai encore, je crois. « Plus tard, en 1855, me trouvant à Commcntry et à Néris (Allier), je « tombai sur une localité habitée par le Iloplia, et je fis, là aussi, une « provision de femelles, dans les mêmes conditions. » Il résulte de ces faits qu'il y a deux manières et deux moments très- distincts pour prendre la femelle du Hoplda, car de même qu'il n'est pas permis d'élever le moindre doute sur les observations de M. Péragallo, de même aussi j'ai lieu d'espérer qu'on ne s'inscrira pas en faux contre les miennes. Il y a plus de vingt-quatre ans (le 11 juin 18/i9), je pris au vol, vers midi, ma première femelle. Cette capture toute fortuite fut pour moi un trait de lumière. Depuis lors, presque chaque année, je me suis amusé h faire la chasse aux femelles à l'heure que j'ai indiquée, et c'est de onze heures et demie à midi et demi que jai pris les individus assez nombreux que j'ai distribués. Je pourrais invoquer un témoignage à l'appui de ma méthode : Dans son Rapport sur l'excursion de Grenoble en juillet 1858 (Ann. Soc. ent., 1858), M. le docteur Al. Laboulbène relate (p. 8i5) une con- versation qu'il a eue avec M. Chambovet, relativement à la femelle dont il s'agit. Ce dernier avait plusieurs fois, sur les bords de la Loire, creusé la terre, retourné les pierres sans trouver l'animal désiré. « Découragé, « disait-il à son interlocuteur, j'abandonnai ce système et me rais à étu- u dier l'allure des mâles, qui, placés de manière à être bien éclairés par « le soleil, se tenaient cramponnés au sommet des saules nains au moyen « de leurs quatre pattes antérieures, tandis qu'ils avaient leurs deux « grandes pattes libres, relevées au-dessus des élylres Leur « attitude n'était pas indifférente ou prise en vain. Pour m'en assurer, « j'en ramassai un grand nombre que j'établis autour de moi, et j'atten- Promenades rntnviologiqucs. 251 « dis. Bientôt je vis passer au vol un insecte peu brillant, que j'atteignis « d'un coup de filet : c'était une femelle de cette espèce d'Hoplia ; bien- » tôt j'en eus une seconde ; en une heure, j'en avais, par ce moyen, « recueilli une douzaine. « J'étais curieux de savoir comment la réunion des sexes s'effectuait « dans ce sérail de mcàles où la femelle jetait le mouchoir. Je ne perdis « pas de vue la première qui parut. Elle vint, après quelques détours, se « poser sur un mâle aux aguets, qui, la saisissant aussitôt avec ses « longues pattes élevées au-dessus de ses élylres, la fit glisser sous lui et « s'en rendit maître. » L'heure à laquelle M. Chambovet faisait sa chasse n'est pas indiquée ; mais on a pu voir que c'est en plein soleil qu'il opérait, et mon expé- rience m'a toujours prouvé que le soleil est ici une condition indispen- sable et que le moment propice est celui que j'ai dit. Néanmoins, les succès de M. Péragallo porteraient presque à croire que l'heure la plus favorable serait celle dont il a eu la divination ; mais on conviendra qu'elle est moins commode. Quoiqu'il en soit, il est intéressant de savoir qu'on peut prendre la femelle soit au point du jour, k terre et sous un essaim de mâles jaloux de ses faveurs, car c'est ainsi que je l'ai compris par la comparaison avec V Ampliimallus ater, soit à midi, au vol et en allant au devant de son époux. Les Lamellicornes du groupe des Mélolonthides, généralement si réguliers et même si exclusifs pour les heures de leurs ébats, ne nous fournissent pas, que je sache, un fait semblable, mais il est probable que le Hoplia cserulca ne présente pas seul cette particularité. J'ai parlé aussi, dans mon mémoire précité, de chats et même d'un chien qui se régalaient de Rhizotroffus rufescens. Voici ce que, de son côté, a observé M. Péragallo : « J'ai, à Albi, un jardin qui fait mon bonheur et qui m'a déjà donné « l'occasion d'accumuler notes sur notes, dessins sur dessins. J'y passe « mes soirées en compagnie souvent de ma famille et toujours de mes « deux chats. 252 ÉD. Perris. — Promenades cntomologitjues. « De juin à fin juillet , mes compagnons fidèles se nourrissent, presque « exclusivement, non pas de Hannetons, animal que nous ne connaissons « pas dans nos pays, mais bien de Cigales adolescentes. « Quand vient la nuit, il se fait, dans le plus dur des allées, de petits 4ï trous d'où sort un léger bruit. Mes chats connaissent cela, ils se tapissent « à côté, le trou s'élargit et la Cigale, encore dans son état de nymphe, « sort lentement pour aller grimper sur la première tige venue; c'est « alors que mes chats la croquent avec amour. Si la Cigale a pu échapper « à ses deux ennemis, ils savent bien la trouver plus tard dans les buis (( ou accrochée au tronc des arbres. Cette année-ci elles ont été très- « nombreuses, et je comptais hier soir plus de cinquante trous dans une « seule allée. » Description d'une espèce nouvelle de LEISTUS (JL. Kozîopowîçzî), DE l'île de Corse, Par M. Ch. PIOGHARD DE LA BRULERIE. (Séance du 9 Avril 1873.) Leistus Koziorowiczi de la Brùl. Nov. sp. JSigro-cserulesccns, màndibulis obscure ferrugineis, dntcnnarum articuUs quatuor basalibus nigris, basi angustc fulvis, cœteris nigro-fuscis, tibiis tarsisque opace brunneis ; prothorace brcvi, lato, longitutido sua circitcr duplo laiiore, postice fortissime constricto, lateribus valde rotundatis pos- ti'ce abrupte sinuaiis, dcin pauhdum divcrgcntibus, angulis posiicis acu- tiuscuUs, apicc acuminatis, basi recte truncato, margine antico, mcdio angulariter producto, supra obtriangulariter depresso, in depressione, ad latera et ad basin prœcipue sat fortiter punctato, margine externo rcflcxo ; elytris latiusculis, subquadratis, supra levitcr convcxis, fortiter punctato- striatis, prosterno prœcipue in medio, mesosterno et metasterno ad Udera tanium fortiter punctatis, in medio fere lœvibus, abdoiniuc lœvi. Le L. Koziorowiczi se distingue des L. spinibarbis et fuLvibarbis par sa forme générale plus raccourcie, son prolhorax plus court, plus large, plus fortement arrondi sur les côtés même que chez la seconde de ces deux espèces ; par ses élytres plus larges et plus carrées ; et par la couleur plus foncée de ses antennes et de ses pattes. Son protliorax est à peu près deux fois aussi large que long, très-arrondi sur les côtés, très-fortement rétréci vers la base, où il est plus de deux fois plus étroit qu'un peu en avant du milieu de sa longueur; ses côtés sont redressés en arrière beau- coup plus brusquement que chez le L. spinibarbis, à peu près comme chez le fuLvibarbis et à la même distance de la base que chez cotte der- nière espèce ; ils deviennent alors plus divergents pour former des angles postérieurs un peu aigus; son bord réfléchi est plus follement relevé que chez le L. fulviborbis ; la ponctuation de la surface sur Timpiession anté- 25A Piochard de la Brûlerie. — Lcislus Kozloroœiczi. rieuro, le long des côtés et on avant de la l)ase, est plus forte que chez les deux espèces précitées; la ligne longiludinale médiane paraît ])lus enfoncée par suite de la convexité un peu plus forte des doux saillies arrondies que la surface du protliorax forme de chaque côlé. Les stries des élytres sont un peu plus fortes et surtout plus grossièrement ponctuées que chez le L. fuLvibarbis. La couleur de l'exemplaire unique que j'ai sous les yeux est d'un noir bleuâtre très-foncé et très-brillant; ses pattes et ses antennes sont plus obscures que chez tous les L. spùiibarbis qu'il m'a été donné d'exa- miner. On ne saurait confondre le L. Kozioroiviczi avec le L. Revrliciri. Sa forme est, en effet, beaucoup plus courte et plus large, son prothorax est bien plus court, ses côtés sont redressés en arrière moins près de la base, ses antennes et ses pattes sont plus foncées, sa taille est un peu plus grande. Patrie : l'île de Corse. J'ai décrit celte espèce d'après un exemplaire qui m'a été communiqué par notre collègue M. Koziorovvicz, à qui je me fais un vif plaisir de la dédier. Les espèces de Leistus, dont j'ai pu 'voir jusqu'à présent des individus aulhentiquement pris en Corse, sont au nombre de quatre, deux existant également sur le continent et ne constituant pas même dans l'île des variétés appréciables, spinibarbis et fidvibavbis, et deux qui n'ont pas encore été signalées comme trouvées ailleurs qu'en Corse, Revelierd et Koziorowiczi. J'ai eu entre les mains un exemplaire du L. Rcvelicrci Muls., commu- niqué également par M. Koziorowicz, auquel la description de M. Mulsant s'adapte parfaitement pour tout ce qui concerne la forme du corps et sa sculpture, mais dont la couleur est moins obscure et plus verdàtre, se l'approchant davantage de celle du L. nùidus que ne l'indique l'entomolo- giste lyonnais, et dont les pattes et les antennes sont d'un fauve rou- geàtre. Malgré ces particularités, il me semble infiniment probable que l'insecte trouvé par M. Koziorowicz est bien le L. Revelierei, dont le type n'existe malheureusement dans aucune collection de Paris. Révision des espèces du genre ACINOPUS Par M. Ch. PIOCHARD DE LA BRULERIE. (Séance du 9 Avril 1873.) Tableau synoptique des espèces. A. Tarses antérieurs et intermédiaires simples chez les cj", ne présen- tant en dessous que des rudiments de squamules, semblables ou presque semblables dans les deux sexes. B. Taille très-grande; forme élargie, pas très-convexe et peu cylin- drique; couleur noire assez mate. Tête médiocrement grosse, sensiblement moins large que le prothorax ; mandibules avan- cées, un peu sinuées en dedans h leur côté externe : bord supérieur de la droite non échancré, moins épaissi seulement et moins relevé que celui de la gauche, obliquement ridé en dessus; dent de l'échancrure du menton imperceptible, rem- placée par une légère sinuosité ; prothorax plus étroit que les élytres, discoîdal, faiblement déclive latéralement, arrondi sur les côtés, pointillé le long des bords externes et vers les angles postérieurs, qui sont obtus et arrondis, les antérieurs assez avancés ; repli de la base des élytres assez fortement sinué en dedans à partir de la cinquième strie ; stries bien marquées, mais médiocrement fortes ; dernier segment de l'abdomen ayant de chaque côté de son sommet d'abord deux petites fos- settes, obsolètes chez le é et donnant naissance à trois ou quatre soies raides, plus marquées chez la femelle et portant au moins six soies, puis deux pores sétigères : lisse entre les deux fossettes chez le c?, un peu renflé et ridé en travers chez 256 PlOCHARD DE LA BRULERIE. la Ç ; Irochanters postérieurs larges et aplatis ; bord inférieur des cuisses longuement et assez densément pubescent. — Long. 22 à 28 mill.; larg. 9 à 13 niill ammophilus. B'. Taille moyenne; corps plus convexe, plus étroit, presque parallèle, assez cylindrique ; couleur noire, plus brillante qae chez aucun Acinopus et comme vernissée. Tête égalant presque la largeur du prothorax ; mandibules moins avancées, presque pas sinuées en dedans à leur côté externe : bord supérieur de la droite non écli ancré, point épaissi, celui de la gauche très-légère- ment épaissi; dent de l'échancrure du menton courte, mais bien visible; prothorax de la largeur des élytres, non discoïdal, presque carré, presque pas arrondi sur les côtés, avec les angles postérieurs un peu obtus, mais très-faiblement arrondis au sommet, assez sensiblement déclive latéralement, imponc- tué ; repli de la base des élytres à peine sinué en dedans; stries nettement marquées, mais d'une finesse extrême; inter- valles absolument plans ; dernier segment de l'abdomen ayant chez le c?? de chaque côté de son sommet, deux pores séli- gères et point de fossettes (la $ m'est inconnue); trochanters postérieurs moins larges et plus allongés ; cuisses un peu moins longuement pubescentes en dessous. — Long. 16 mill.; larg. 7 mill striolatus. A', Tarses antérieurs plus ou moins dilatés chez les d*, un peu élargis chez les $. B. Tarses antérieurs des d* peu dilatés, ne présentant en dessous que des rudiments de squamules, différant très-peu de ceux des Ç, les intermédiaires simples et dépourvus de squamules dans les deux sexes. Taille grande, corps très-épais, foi'me élargie. Tête grosse, Irès-convexe, un peu moins large que le prothorax ; mandibule droite, fortement échancrée à son bord supérieur vers le tiers de sa longueur à partir de la base, un peu en arrière de l'angle antérieur de l'épistome ; échancrure toutefois un peu moins profonde que chez VA. sabulosus; mandibule gauche très-légèrement échancrée ou ])lutôl simplement sinuée a son bord supérieiu, au sommet même de l'angle Itasilaire ; boid 4 Revision du genre Aciuopus. 257 inférieur des deux mandibules très-profondément sinué un peu en avant de leur base; prolhorax faiblement rétréci en arrière, à peine deux fois aussi large que long, faiblement arrondi sur les côtés, ses angles postérieurs obtus, plus ou moins fortement arrondis au sommet; élytres environ une fois et demie aussi longues que larges, très-convexes, assez forte- ment striées ; dessous du corps fortement ponctué, surtout sur la partie médiane et vers le bord postérieur des segments abdominaux, ponctuation donnant naissance à de longs poils, au milieu desquels les soies des pores sétigères ordinaires se reconnaissent difficilement; dernier segment simple, seulement un peu pondue chez les c?, épaissi, renflé et rugueux à son sommet chez les Ç ; trochanters postérieurs couverts, ainsi que le bord inférieur des cuisses, de gros points portant de longs poils, indépendamment des pores sétigères normaux. — Long. 16 à 2U mill.; larg. 7 à 11 mill fjiganieus. B'. Tarses antérieurs des d" plus fortement dilatés, garnis en dessous d'une double rangée de squamules bien visibles, les intermé- diaires, aussi, visiblement dilatés et garnis de squamules dans le même sexe. C. Bord supérieur de la mandibule gauche entier: bord inférieur des deux mandibules fortement sinué un peu en avant de leur base. Épistome plus ou moins échancré, mais non en demi- cercle, recouvrant rarliculation du labre avec le crâne, labre peu rétréci en avant, très-faiblement bilobé, peu convexe en dessus; prosternum simple dans les deux sexes; dernier segment de l'abdomen non terminé en pointe chez les Ç. D. Bord supérieur de la mandibule droite fortement échancré vers le tiers de sa longueur. E. Corps très-épais, forme élargie. Faciès del'yl. giganteus; taille ordinairement moindre; bord supérieur de la mandibule droite encore plus profondément et plus brusquement échancré que chez l'espèce précitée : celui de la gauche entier et arrondi à son angle basilaire; prothorax plus ou moins court, à angles postérieurs obtus, plus ou moins (1873) 17 258 PlOCHAl'.D DE LA BRULERIE. 'firronclis au sommel, variant sous ce rapport clans des limites très-étendues; dessous du corps peu fortement et peu densé- ment ponctué, à peine pubescent ; dernier segment simple chez les d*, épaissi, renflé et un peu rugueux à son sommet chez les Ç; Irochanters postérieurs ayant seulement, avec le gros poie sétigère ordinaire, quelques petits points elFacés ; bord intérieur des cuisses garni d'une rangée de gi'os pores sétigères. — Long. 13 à 20 milL; larg. 6 à 9 mill. . . saùulosus. E'. Corps moins é])ais, forme plus allongée, subcylindrique. P. yVntennes et pattes, les cuisses surtout, proportionnellement plus robustes et plus courtes; tarses antérieurs et intermédiaires des c? plus fortement dilatés, le deuxième article des intermé- diaires presque plus large que long. Tète très-bombée sur le vertex, un peu arrondie, un peu rétrécie derrière les yeux ; prolhorax fortement convexe, ses côtés plus ou moins arrondis, ses angles postérieurs plus ou moins obtus, toujours largement arrondis au sommet ; élyires médiocrement allongées, visiblement moins de deux fois aussi longues que larges, convexes, un peu arrondies sur les côtés ; dernier segment de l'abdomen simple chez les d', un peu épaissi et un peu rebordé à son sommet chez les Ç. G. Pattes noires sur les cuisses, d'un brun foncé sur les tibias, d'un rouge ferrugineux sur les tarses ; prothorax tantôt à peine, tantôt sensiblement rétréci en arrière; dessous du corps et Irochanters postérieurs assez fortement et assez densément ponctués, un peu rugueux, brièvement pubesccnts ; bord infé- rieur des cuisses postérieures portant, outre la série ordinaire de gros pores sétigères, d'autres points épars assez visibles ; dernier segment de l'abdomen des $ ponctué, mais presque pas ridé à son sommet. — Long. 13 à 19 mill. . . subquadratus. G'. Pattes entièrement ferrugineuses; prothorax un peu rétréci en arrière, assez arrondi sur les côtés ; dessous du corps ponctué plus ou moins fortement; Irochanters et bord inférieur des cuisses postérieures à peine marqués de quelques petits points outre les pores sétigères ordinaires; dernier segment de Fab- Révision du genre Acinopus. 259 doincn de la $ moins fortement ponctué, mais présentant, vers le sonmiet, des rides bien visibles, suivant à peu près la direction de son contour. — Long. 1^ à 18 mill. . . . ambigmis. F'. Antennes el pattes proportionnellement un peu moins fortes et plus longues ; tarses antérieurs et intermédiaires des cf moins largement dilatés, le deuxième article des intermédiaires plus long que large. Dessous du corps ponctué; dernier segment de l'abdomen simple chez les c?, ponctué, mais à peine ridé, un peu épaissi et à peine rebordé à son sommet chez les $. G. Pattes entièrement ferrugineuses. Forme de VA. ambigmis; taille un peu plus petite; tête arrondie et un peu rétrécie en arrière comme chez cette espèce; protliorax un peu plus court, arrondi de même sur les côtés, un peu moins rétréci en arrière (au moins chez les deux exemplaires qui me servent de types), avec ses angles posté- rieurs obtus et largement arrondis au sommet ; élytres moins de deux fois aussi longues que larges; tarses antérieurs plus largement dilatés chez les d*, les intermédiaires encore moins, presque semblables à ceux des $, le deuxième article de ces derniers notablement plus long que large. — Long. 12 à llx mill Mniszcclii (1). (1) A. Mniszeciîi laBrûl., nov. sp. JSigèr vel nigro'piceus, pedibus fernigineis, convexus, mediocriter elongatuSi capile prolhorace paululum angustiore, pone oculos leviter angiistato, vertice convexo, niandibula dexlcra margine superiori exciso, ulraquc mandibula margim iuf'eriori anle basin profunde sinuato, prothorace transverso, sub- quadrato, postice paululum anguslato, lateribus satis rotuitdatis, angidis poslicis obtusis, apice late rolundatis, ebjtris latitudine sua jninus duplo lon- gioribus, lateribus paululum rolundatis, sal profunde strialis, corpure subtus punctato, trochanteribus femoribusque posticis infra, prœtcr poros setigero ordinarios parce absoleteque punctatis, uUimo abdominis segmenta in mar„ simplici, in femina ad apicem punctato, parum perspicuc strigoso, margine apicali leviter incrassato et rcflexo^ tarsis anticis in mare leviter, interme- 260 PlOCHARD DE LA BRULERIE. G". Pattes noires sur les cuisses, d'un brun foncé sur les jambes, fer- rugineuses sur les tarses. Forme plus allongée, plus parallèle; tête h peine rétrécie en arrière ; protliorax presque carré, très-peu rétréci en arrière, très-peu arrondi sur les côtés, à angles postérieurs obtus, émoussés, mais non pas largement arrondis à leur sommet; élytres deux fois à peu près aussi longues que larges ; tous les tarses proportionnellement un peu plus courts, les antérieurs des c? un peu plus dilatés, ainsi que les intermédiaires, ceux-ci plus faciles à distinguer de ceux de la femelle, à deuxième article seulement un peu plus long que large. — Long. 12 à 17 mil! picîpes. D\ Bord supérieur de la mandibule droite non échancré, seulement un peu sinué à la hauteur de Tangle antérieur de l'épistome. Trochantei'S et bord inférieur des cuisses peu distinctement ponctués, outre les pores sétigères ordinaires. E. Forme relativement courte et carrée. Tête grosse, atteignant au moins ou même dépassant un peu la largeur du protliorax chez les c? ; celui-ci presque carré, peu rétréci en arrière, faiblement arrondi sur les côtés, à angles postérieurs obtus, pas très-largement arrondis au som- met ; à bords latéraux très-étroitement lelevés ; élytres assez courtes, carrées, à peu près de la largeur du prolhorax, très- finement striées ; intervalles des stries très-plans ; dessous du corps ponctué assez lâchement et d'une manière assez variable suivant les individus ; dernier segment de l'abdomen des $ diis minus dilatatis, suhlus squamulosis, horum arliculo secundo latitudine sua longicri. Les deux seuls exemplaires que j'ai vus sont un peu immatures ; serait-ce à cette circonstance qu'il faudrait attribuer la couleur pâle de leurs pattes ? Je pense que non ; car, chez un A. picipes, qui est dans le même état d'immaturité, je trouve la coloration nuire des cuisses déjà très-appréciable. Tous deux sont notés comme pris à Tripoli de Barljarie et proviennent de l'an- cienne collection Dupont : l'un, c^, appartient à M. le comte de Mniszecli, l'autre, $, à y. de Vuillefroy. Révision du genre Acinopiis. • 261 légèrement épaissi et un peu rebordé à son sommet, ponctué, très-légèrement ridé; pattes courtes, assez robustes; tarses antérieurs et intermédiaires assez fortement dilatés chez les c?. — Long. 12 à 16 mill grassato)\ E'. Forme relativement allongée. F. Tète grosse chez les c3*, atteignant ou dépassant un peu la largeur du prothorax, notablement moins développée chez les Ç, un peu rétrécie derrière les yeux ; prothorax sensiblement rétréci en arrière, à côtés assez arrondis, ses angles postérieurs obtus, assez arrondis au sommet, son bord latéral assez sensiblement relevé, surtout vers les angles postérieurs; élytres assez longues, assez parallèles chez les c?, un peu plus arrondies sur les côtés chez les Ç ; dessous du corps ponctué lâchement, d'une manière un peu variable, ordinairement assez faible ; dernier segment de Tabdomen plus densément ponctué, sen- siblement épaissi au sommet chez les $ et très-visiblement ridé; pattes assez robustes, noires sur les cuisses, brunes sur les jambes, ferrugineuses sur les tarses; tarses antérieurs et intermédiaires assez fortement dilatés chez les c?, épaissis même chez les $ : le deuxième article des intermédiaires dans ce sexe pas beaucoup plus long que large. — Long. lU à 18 mill elongatus. F'. Taille (du seul exemplaire $ connu) notablement plus petite; pro- thorax sensiblement plus allongé, rétréci en arrière, arrondi sur les côtés et aux angles postérieurs à peu près de la même manière que chez VA. elongatus ; dessous du corps fortement mais peu densément ponctué, assez longuement pubescent, surtout sur le prosternum et le milieu de Fabdomen; dernier segment un peu épaissi au sommet, vaguement ponctué, nul- lement ridé; pattes ferrugineuses, plus allongées, garnies de poils spiniformes un peu plus longs ; tarses sensil)lement plus allongés et plus étroits, deuxième article des intermédiaires (Ç) presque deux fois plus long que large. — Long. 11 mill. pilipes. C. Épistome très-profondément écliancré en demi-cercle, avec ses angles antérieurs très-avancés, laissant à découvert en partie l'articulation membraneuse du labre avec le crâne ; labre assez 262 PlOCHARD DE LA BRULERIE. rétréci en avant, profondément bilobé et sillonné longitudi- naleraent en dessus à partir du fond de réchancrure qui sépare les deux lobes jusqu'ci la moitié environ de sa lon- gueur, épaissi et convexe. Tête très-développée, dépassant sensiblement la largeur du protliorax, au moins chez les c?, un peu triangulaire en avant, assez rétrécie derrière les yeux ; mandibule droite non échan- crée à son bord supérieur; prothorax assez rétréci en arrière, avec ses angles postérieurs obtus, tantôt un peu, tantôt assez largement arrondis à leur sommet; prosternum épaissi dans sa partie antérieure et avancé en forme de goitre chez les c?, simple chez les $; dernier segment de l'abdomen simple dans le premier sexe, plus ou moins rugueux, épaissi h son extré- mité et terminé par un petit tubercule en forme de pointe mousse , dirigé en arrière , dans le second. — Long. 12 à 19 mill vicgaccphalus. (*) Depuis la publication du Species général des Carabiques de Dejean, un assez grand nombre A^Acinopus ont été décrits isolément dans divers ouvrages. Le trop d'empressement qu'on met d'ordinaire h faire connaître des découvertes dont on n'a pas toujours pris la peine de contrôler la valeur avec toute la sévérité désirable, et la mauvaise habitude qu'ont la plupart des auteurs de faunes locales de décrire les insectes rentrant dans le cadre de leurs études sans les comparer avec ceux des pays voisins, ont amené ici le même résultat que partout ailleurs : conformément à la règle qui est trop générale en entomologie, le genre qui nous occupe a été grossi indûment d'un bon nombre d'espèces nominales. Malgré les cor- rections déjà faites et les noms assez nombreux relégués en synonymie, les derniers catalogues publiés enregistrent encore vingt et une espèces à'Aciiwpus. L'étude des riches matériaux contenus dans les collections de M?,L de Chaudoir, Fairmaire, de Mniszecli, Reiche, Sédillot, de Vuillefroy (*) Par suite d'une erreur de typographie, cette partie du mémoire, destinée par l'auteur à servir d'Introduction, a été reportée à la suite du Tableau synoptique des espèces. — F.. D. Révision du genre Acinopiis. 263 et dans les cartons du IMnsénm que M. II. Lucas m'a ouverts avec sa bien- veillance habituelle, m'a permis de réduire à onze ce chiffre de vingt et un, mais j'ai dû en même temps publier une espèce qui était restée inédite, ce qui porte à douze le nombre total des Acinopus actuellement connus. Je ne reproduirai pas ici les caractères du genre; on les trouvera par- faitement exposés dans des ouvrages qui sont entre les mains de tout le monde, tels que le Species des Cara]3iques de Dejean, le Gênera des Co- léoptères de Lacordaire et celui de Jacquelin Duval. Je ferai remarquer seulement que la caractéristique donnée par tous ces auteurs est un peu trop absolue en ce qui concerne la forme des tarses antérieurs et intermédiaires chez les mâles. Certains Acinopxis {eimmo- pliihis et striolnhis) ont ces tarses simples dans les deux sexes et dépour- vus de squamules en dessous. Une autre {gigemiens) a les tarses antérieurs faiblement dilatés chez ies mâles, peu différents de ceux des femelles, et ne présentant en dessous que des rudiments de squamules, les intermé- diaires insensiblement dilatés et semblables dans les deux sexes, ou bien peu s'en faut. Enfin, le plus grand nombre des espèces a, comme le disent les auteurs, les tarses des deux premières paires bien visiblement dilatés chez les mâles, garnis en dessous d'une double rangée de squamules sem- blables à celles qu'on observe chez les Earpedus, un peu épaissis, mais dépourvus de squamules chez les femelles. VA. gignnlens élablit parfaite- ment le passage entre la disposition qui existe chez VA. (unmophiUis et celle qui se rencontre chez les espèces les plus normales du genre. Tout en restant intimement lié aux autres Acinopus, Vammophilus se rapproche aussi jusqu'à un certain point, par sa tète moins inclinée, ses mandibules plus avancées, son prothorax un peu discoïdal, ses tarses simples, ses cuisses et ses tibias longuement pubescents, de plusieurs autres genres dont la place a été jusqu'à présent méconnue par la plupart des classificateurs. Je veux parler des genres Diodes Guér.-Mén., Uctera- cantlia Brullé, et Acmostes Schaum. Ces trois genres , comme M. de Chaudoir l'a dit, il y a longtemps déjà , à propos des Diodes, et malgré l'opinion contraire de Lacordaire, ne doivent pas être éloignés les uns des autres, et il faut les ranger entre les Daptns et les Acinopns, par lesquels ils se rallient à la tribu des Harpalides. Qu'il me soit permis de dire ici que Lacordaire n'a pas été heureux dans la tentative qu'il a faite pour subdiviser cette tribu : l'arrangement auquel il est arrivé est tout à fait artificiel et rompt les rapports les plus évidents. On s'est surtout servi jusqu'à présent, pour caraclériser les espèces du 264 PlOCHARD DE LA BRULERIE. genre Acinopus, des particularités les plus superficielles, telles que la grandeur relative de leur tête et de leur protliorax, la force des stries de leurs élytres, etc. Ces particularités subissent chez toutes les espèces de ce genre, comme, du reste, dans tous les autres genres de Carabiques, des variations individuelles très-considérables et ne peuvent être que d'un faible secours pour arriver à des déterminations exactes. La forme des tarses antérieurs et intermédiaires des mâles donne des caractères bien plus irrécusables. Celle de l'épistoniô et du labre pour une espèce {mega- crphahis), dont le prosternum est aussi développé d'une manière très- curieuse chez les mâles, celles des mandibules pour plusieurs autres, ne sont pas moins intéressantes à considérer. La mandibule droite est tou- jours différente de la gauche; chez certaines espèces, son bord supérieur est échancré brusquement vers le tiers de sa longueur, à l'endroit où celte mandibule, en se fermant, rencontre l'angle antérieur de l'épistome. L'échancrure paraît destinée h donner passage à l'angle susdit dans l'acte de la mastication; si elle n'existait pas, le bord supérieur épaissi et relevé de la mandibule viendrait buter contre lui et arrêterait celle-ci dans son mouvement de dehors en dedans. Chez d'autres espèces, ce bord est sim- plement un peu atténué et sinué au même endroit, disposition qui conduit au môme résultat. La mandibule gauche est plus uniformément construite dans toutes les espèces du genre que ne l'est la droite; cependant chez l'A. giganleus elle présente à son bord supérieur, au sommet de l'angle basai, une petite sinuosité qu'on n'observe pas chez les autres espèces. Tous les Acinopus ont le bord inférieur de leurs deux mandibules plus ou moins profondément sinué un peu en avant de leur base. Les pores sétigères céphaliques sont au nombre de deux, un de chaque côté, vers le milieu du bord interne des yeux, comme c'est la règle géné- rale chez les Harpalides. Les pores sétigères abdominaux sont aussi au nombre de deux sur chaque segment, un de chaque côté, à quelque dis- tance de la ligne médiane ; il y en a quatre, deux de chaque côté, vers le sommet du dernier segment; chez une espèce (ammophilus), le plus interne de ces deux pores est remplacé par une fossette d'où émergent plusieurs soies. Il y a un gros pore sétigère sur les trochanters posté- rieurs, plusieurs sur le bord inférieur des cuisses postérieures, mais ceux- ci sont en nombre variable, suivant les individus , et quoique certaines espèces en aient habituellement un plus grand nombre que d'autres, je crois qu'on ne doit pas avoir une confiance exagérée dans ces pores fémo- raux pour distinguer spécifiquement les Acinopus. Les gros points qui existent ordinairement à l'extrémité des cinquième et septième intervalles Révision du qmre Acinopus. 265 des stries des élylres varient en nombre dans la même espèce et peuvent s'oblitérer plus ou moins. Le dernier segment de l'abdomen n'ofîre rien de particulier chez les mâles ; mais chez les femelles de plusieurs espèces il se modifie d'une manière tout à fait caractéristique : il s'épaissit toujours un peu à son sommet et porte ordinairement des rugosités qui diffèrent d'une espèce à l'autre; son bord apical est souvent un peu relevé : dans un cas {A. mega- cephalus $), ce sommet se prolonge en une petite pointe mousse dirigée en arrière, dépassant souvent les élytres et devenant alors visible, même quand on regarde l'insecte en dessus. A l'aide surtout des caractères que je viens d'indiquer sommairement, j'ai formé un tableau synoptique des espèces du genre Acinopus, tableau qui permettra, j'espère, de les déterminer avec certitude, sans qu'on ait besoin de descriptions plus étendues. J'ai donné en note la diagnose latine de VA. Mniszcchi, la seule espèce nouvelle que je fasse connaître. Catalogue synonymique des i^ciiiopiis. 1. AMMOPHiLUS, Dej., Spec, IV, p. 38. grandis Fald., Fn. Transe, I, p. 78. spinipesYi'èQh., Bull. Mosc, \.%kk, I, p. 32. Russie méridionale, ïranscaucasie, Caspienne. 2. STRiOLATUS Zubk., Bull. Mosc, 1833, VI, p. 317. nitidus Fald., Fn. Transe, I, p. 77. Caspienne, Turcomanie. 3 CIGANTEDS DCJ., Sp., V, p. 813. Andalousie. A. SABULOSusFab., Ent. Syst., I, p. 96. obesus Schonh., Syn. Ins., I, p. 191. — Dej., Spec, IV, p. 37. Lcpeletieri Luc, Expl. Alg., p. 66. ■mauriUmicus Luc, Expl. Alg., p. 67. Barbarie. 266 PiocHARD DE LA BRULERIE. — Révision du genre Acinopus. 5. SUBQDADRATUS BruUé, Expéd. Rlor., p. 119. Grèce, Italie méridionale, Sicile. 6. AMBiGUUs Doj., Spec, IV, p. 35. Sicile, Malte, 7. Mniszechi la Brûl., Ann. Soc. cnt. Fr., 1873, p. 259. Tripoli (Barbarie). 8. PiCîPES Oliv., Ent., III, 36, p. 12. meffncephcdus Illig., Mag., I., p. 353. — Dej., Spec, IV, p. 33. pnsticiis Germ., Reis. Dalmat., p. 19/i. tcncbrioides Duft., Fn. Aiislr., II, p. 126. Isevigatus Mén., Cat. rais., p. 128. minulus Brullé, Expéd. Mer., p. 118. euryccpkalus Chaud., Bull. ]\Iosc., 18Zi2, IV, p. 828. clypcedus Fisch., Bull, !\Iosc., ISZiZi, I, p. 31. rufitarsis Fisch., Bull. Mosc, 18/»/(., I, ]). 31. Europe tempérée, Méditerranée, Caspienne. 9. GRAssATon Coquer., Ann. Soc. ent. Fr., 1858, p. 760. lœvipennis Fairm., Ann. Soc. cnt. Fr., 1859, Bull., p. li. Algérie. 10. EL0NGATU3 LuC, Expl. Alg., p. 67. cylindraceus Fairm., Ann. Soc. cnt. Fr., 1859, Bull., p. li. Algérie, Sicile. 11. PiLiPES la Brûl., Ann. Soc. cnt. Fr., 1867, Bull., p. lxxix. — 1869, p. 2i. Ile Majorque. 12. MEGACEPHALDS Rossi, Mant., II, p. 102. bucepludus Dej., Spec, IV, p. 36. guitiirosus Buq., Rov. Zool., 18Z|0, p. /i21. salnilosiis Sturm, Ins., IV, p. 5. rmargùmtus Chaud., Bull. Mosc, 18/|2, IV, p. 829. vwdiiis Reiche, Cat. Col. Alg., p. 12. Médilerranée, Caspienne. Note sur le genre PTERYGOMUS NODVEllE COUPE DE CURCULIONIDES-CRYPTORHYMCHIDES DU GROUPE DES SOPHRORHINIDES LAC. Par M. H. JEKEL. (Séance du 27 Août 1873.) Parmi les nombreuses modifications que présenle le canal Ihoracique destiné à recevoir le rostre au repos chez les Cnjplorhynciddcs, et que Lacordaire a essaye de ramener h quatre types principaux, il en est une très-rare, celle qui, chez les Soplirorhinidcs, consiste dans l'extension dudit canal sur le métasternum, parfois mqme {Panolciis Gerst.) sur l'ab- domen. De ce groupe limité, quatre genres seulement ont été publiés, à ma connaissance ; je crois donc intéressant d'en décrire un cinquième, originaire de Cayenne, qui, par ses yeux finement réticulés et ses ongles bifides, se distinguera facilement de ses congénères. PtepygoïiSMS Jekel. Roslrum longum, ad e.rtrnnitatcm vutasicrni attinffms, parwn robuslum, ■paididum arcucdum, subœquc Iniiim, versus apiccui paido dcptana- tmn; scrobe mcdiam, latérale, versus oculum ad partcm infcram rectim oblique ducta. Anlennaî tomes, elongcdœ, medio rostri insertœ; scapo versus apicem parwn subclewato-iacrassato, oculum fere attingente ; funiculo scapi loîigitudinc, articula 1° elongedo auguste subconico; 2° linud breviore 268 H, Jekel. subcylindrico ; 3° prsecedenti subdwplo brcviorc, scd lalitudînc sua plus duplo longiore, eiiam cytindrico; h-1 successive brcvimnbus et paulutwn crassioribus ; à" évidente)' longiore — 7° vero subbreviore — quam Icdo; clava ungustc oblongo-acuta, h articuUda. Caput iransvcrsum, subsemicirculare, œquale, convexum. Oculi tenuitcr grcinulati, pcrpendiculares, sat magni infernc siibacuti, subpUenedi. Prolliorax sed parvus, antice supra caput valdc productus, uirinque pro- funde auguste eniargincdus, infra oculum fortiter lobedus; tateribus pone stricturam subapicedcm rotundato-ampiiatis , a medio ad basin subrectis paululum angustatis ; angulis posticis subacutis ; basî sinueda. Sculellura parvum, ovatum, convexum, Elytra basi cum liumeris valde carinato-extensis conjunctim 3-sinuata et thoracc plus duplo latiora, infra Immcros subito reciivi oblique-dein versus apicem sensim — angustcda, inde subconica; iupra-prœsertiin a medio ad apicem — valde convexa et declivia. Prosternum (mte coxas anticas longum medio profunde cancdiculidum viccrginibus perpendiculeiribus cariniformibus ; coxis anticis omnino posterioribus, angulum scd elevatum ad mesosternum applicatwn for- mantibus. Mesosternum inter coxas intcrmedias profunde canedicidcdum, marginibus ledercdibus perpendiculariter elevatis angulcdirn carinatis ; antice pos- ticeque apcrtum. Melasternum medio profunde canalicidatum, marginibus Udernlibus per- pendicularibus , sed extra libelleim pcctoris et abdominis non elevatio- ribus. Abdomen obtuse subtruncato-conicum ; segmenta 1" inter coxas posticas late subtrunccdo ; 2° fer'e seque longo ; S-li brevioribus siniul secundo paulo longioribus ; 5° reiiquis longiori, transverso. Pedes modice elongati et crassi ; femoribus parum compressis, sublus sub- clavutis et iinidentedis, posticis ad médium segmenti ultimi abdo- minis attingentibus, intermediis paulo brevioribus, anticis certe lon- gioribus et crassioribus prœsertim in <^; tibiis femoribus Ijh brevio- ribus, paulo incurvis simiaiis et compressis, nusquam ampliatis, apice oblique truncatis, intus iinguiculo irunccdurœ parallclo auclis ; iarsis Sur le genre Pterygomus. 269 1/3 brcvioribiis, tcnuiiisculis , arliculo 1" oblongo-conico, 2° duplo brc- viore subtransverso-conico, 3" profunde bilobo, W tenui firc Longitu- dine privii, panim cUivato, bùinguicidato ; unguiculis basi sut distan- tibus, paulo divergentibus, singuLo profunde fisso divisionc interiore brcviorc. Corpus oblongo-conicum, durum, sculpturatitm, squamutatwn, mcdiocris inaqniiudinis. Pterygomus sellatus Jekel. Oblongo-conicus, niger, squaimdis crassiuscidis flavcscenti-albidis in capite clyiris pedibusquc dense, reliquis partibus parce obtcctus ; nntennis articuloque ultimo tarsorum ru fis ; rostro piceo versus opicem rufescente idtra medmm longîtudinaliter carinuUdo et conalicidato, dein punctulat.o; thornce grosse punctato-rugoso, tncdio subcarinato, in cavitcdibus squa- vioso; scutcUo ovato, Isevi, convexe, elyiris valde convexis, conicis, ad Immcros valde angulato-productis , punctedo-substriatis , interstitiis sub- planis, carinula laterali ab humeris versus apicem ducta instructis, ma- cula viedia communi subsellata briinnca posticc nigro-margincda ornatis; feinoribus subtus unidentatis ; ungulis fissis. Long. corp. (rostro oxcl.) 7 mill., latit. humer, à mil!. — Tlior. long. 2 1/10 raill., lalit. bas. 1 9/10 mill. — Elytr. long, fere 5 mill. (5*. Rostro ante)ims pedibusque — prœsertiiii femoribus aniicis — paulo crassioribus ; abdomine basi planiori , segmenta ultimo minus iransverso, paulo longiori et angustiori, liaud depresso, Ç. Segmcîdo idtimo latiori et breviori, viedio evidcnter depresso. Patria : Cayenna — a Dom. Bar missus. Cet intéressant insecte, par l'extension de ses épaules, la convexité et la conicité de ses élytres, ainsi que par la squamulation el le dessin de ces organes, a quelque analogie de forme avec les Cydianei-us. Rostre au repos atteignant l'extrémité du métasternum, où il s'applique entièrement dans le canal et en eonncxilé de l'abdomen ; assez mince, '270 H. Jekkl. parallèle, très-faibleraent élargi au milieu à rinsertion de l'antenne et à rextrémité; surmonté,'de la base au delà du milieu, de cinq fines carènes, dont la médiane la plus forte, entre lesquelles il est canaliculé et garni de petites squamules jaunâtres minces, allongées, transversalement pla- cées; couleur de poix à la base et successivement plus brunâtre vers l'extrémité, qui est noire, ainsi que les mandibules peu saillantes; ponctué de l'insertion antennaire aux mandibules ; antennes ténues, d'un rougeâtre pâle ; clave mince, allongée, d'un tomenteux jaunâtre clair. Tête transverse, seraicirculaire, assez convexe postérieurement, mais presque plane entre les yeux près du rostre; densément couverte de squames épaisses, ovalaires, d'un jaune blanchâtre, avec une mixture de brunâtre clair sur le front, entre les yeux, formant une macule plus ou moins circonscrite; yeux latéraux, leur bord supérieur peu visible en dessus, converge antérieurement vers le rostre, donnant ainsi au front une apparence conique; presque plats, coniques postérieurement, finement réticulés, noirs. Prothorax assez allongé et étroit , fortement arrondi et produit sur la tête h son milieu antérieur, avec une légère sinuosité ou émargination médiane ; très-profondément et étroitement émarginé sur les côtés, avec les lobes sous-oculaires très-prononcés, atteignant presque le niveau du lobe médian et cachant entièrement les yeux au repos ; un peu étranglé subtubulé au-dessous du sommet, puis assez abruptement élargi-arrondi vers le milieu des côtés, qui se rétrécissent ensuite quelque peu vers la base ; angles postérieurs subaigus ; base assez fortement bisinuée ; convexe, fortement scabreux-rugueux-ponctué, avec une légère carène médiane un peu sinueuse ; cavités remplies par des squames assez épaisses, un peu allongées, généralement redressées, surtout antérieurement, simulant des poils rigides. Ècusson subovalairé, convexe, noir, lisse, brillant. Èlyircs conjointement fortement trisinuées à la base, avec les épaules très-anguleusement développées et subcaréniformes, en ce point plus du double plus larges que le prothorax; abruptement émarginées sous Thu- mérus, puis insensiblement et très-légèrement curvilinéairement rétrécics jusqu'à l'extrémité, qui est obtuse, subarrondie conjointement; fortement convexes et abaissées postérieurement, avec les épipleures réclinées en dessous; ponctuées-substriées ; interstices plans et assez larges, à l'excep-- lion de celui placé entre les stries 8 et 9, qui est caréné, continuant ainsi Sur le genre Plcrygomus. 271 jusque près de rexlrémité la carène de l'humérus; très-denscment couvertes de squames d'un jaune blanchâtre, conformées comme celles de la tête ; une tache commune médiane h cheval sur la suture, brunâtre, antérieurement évanescento, subsellil'orme, postérieurement circoiairement arrondie et fortement margînée de squames noires et épaisses ; çà et Va des poils rigides, épais, squamiformes, redressés, sont distribués sur presque toute la surface. Corps en dessous : Protliorax rugueilx-ponctuô, avec des squames plus larges et plus arrondies qu'en dessus. — Poitrine impressionnée de fortes et larges fovéoles garnies chacune d'une petite squame allongée longitu- dinalemcnt placée. — Seijmenis de l'abdomen ponctués lâchement, mais moins fortement, â squames comme sur la poitrine; les points forment deux séries transverscs longeant les bords des 1"' et T segments et une seule sur les 3" et h^-^ le 5"= est entièrement et beaucoup plus serrement ponctué. Pattes ; Cuisses densément squamées comme la tête et les élytrcs; les squames plus petites, avec quelques rangées de squames plus grandes, piliformes, mais également couchées ; tibias et tarses plus pileux ; ceux-ci densément spongieux en dessous; one/les fissiles. P. S. — Au moment de donner le bon à tirer de cette note (fin octobre 1873), la Société reçoit, entre autres publications, le n" 55 du Journ. of tlie Linn. Soc. de Londres, contenant la 3*= partie du travail de M. Fran- cis-P. Pascoe, intitulé : Gontrib. iow. a Knowledge of tlie Curculionidae, p. /i^0-û92, pi. X â XIII, 29 octobre 1872 ! , dans laquelle un grand nombre de nouvelles formes sont diagnosées, et en grande partie soigneu- sement figurées par M. E.-W. Ilobinson. — Entres autres Cryptorhyn- chides que contient ce travail, j'ai de suite reconnu, â la pi. xiii, fig. 11, le sixième genre de Sophrorhinicles que je me proposais de décrire dans un prochain opuscule. — Cet insecte, que M. Pascoe nomme Melrania indliala (p. Zt82), est remarquable en ce qu'il fait le passage entre le Pterygoinus Jekcl et le Punolcus Gerst. par le canal s'étendant en s'éva- nouissant sans cloisonnement jusqu'au milieu du 1" segment de l'abdo- men, où l'extrémité du rostre, très-long, vient s'appliquer au repos. — 272 H. JekEL. — Sur le genre Pterygomus. Ayant en ma possession un certain nombre d'individus des deux sexes de cette espèce, je saisirai la procliaine opportunité pour en développer les caractères génériques, spécifiques et sexuels. — Il est également dû aux intéressantes captures de M. Bar, et se trouve aussi aux Amazones, où il paraît atteindre une taille un peu moindre, en même temps qu'il y offre un plus beau velouté de la squamulation du fond et des dessins. — Je l'avais envoyé à plusieurs correspondants sous le nom HCEitptrrus pul- chcr ; c'est également le Macromcrus clcgans Clievr. lilt. Dans ce même travail, l'auteur diagnose un très-intéressant genre de Brac.hy dérides {Ottistira, p. ZiûO, tab. x, fig. 6) de la Malaisie, dont il indique 9 espèces. Il était établi dans mon Mss. de la k" partie des In- sccta Saundcrsiana sous le nom de Staurobothrys, en raison de la confor- mation insolite de la scrobe antennaire, figurant assez bien une espèce de croix ou T (1). Mon opinion sur la place de ce genre remarquable est la même que celle de M. Pascoe ; je crois, en effet, qu'il doit venir près des Psalidium, et former, comme eux, un type spécial dans les Brachy- dcrides, mais encore plus aberrant. Ayant vu un grand nombre d'indi- vidus de ce genre dans la collection Saunders, plus quelques autres dans celle de M. Roelofs et dans la mienne, j'ai pu constater l'extrême varia- bilité des espèces, et puis assurer M. Pascoe que ses diagnoses ne per- mettront pas de les déterminer avec certitude. (1) Le manuscrit de la 3« partie des Insecta Saundcrsiana, prêt, mais retardé, depuis 1870, par les événcmenis survenus en France, et que je n'avais pu livrer à M. Saunders qu'en août 1871, étant encore à imprimer, il est à craindre que celui de la 4e partie ne puisse se publier que beaucoup plus tard, et probablement dans d'autres conditions. Monographie des RHÏNOG YLLIDES Par feu CAPIOMONT, MISE EN ORDRE d'APRÈS LES MANUSCRITS DE l'AUTEUR Par M. C.-E. LEPRIEUR. (Séance du 27 Août 1873.) Lorsque, dans sa séance du 28 février 1872, la Société voulut bien confier à M. Charles Brisout de Barneville et h moi Texamen et la coordi- nation dos manuscrits de noire regretté collègue Capiomont, nous ne pouvions guère nous douter de la tâche importante que nous acceptions ainsi. En effet, si le travail de notre ami est terminé dans certaines de ses parties, il n'en est pas moins vrai que, tel qu'il est, avec ses ratures, ses surcharges, on ne pouvait songer à le mettre entre les mains de Timpri- meur, et il n'est pas le moins du monde douteux pour moi, que l'auteur avait eu l'intention de recopier son travail ; malheureusement, les événe- ments terribles qui se sont succédé sont venus s'ajouter à la maladie pour s'opposer à la réalisation de ses désirs. Au moment où la guerre a éclaté, Capiomont, atteint déjà de l'affection qui devait l'emporter, était à Luxeuil, et l'usage des eaux thermales avait sensiblement amélioré son état de santé. La brusque déclaration de guerre le ramena en toute hâte à Metz près de sa sœur, et lorsque, dans la matinée du 7 août, nous apprîmes les désastres de Forbach et de Reichshoffen, il repartit en toute hâte pour Paris, afin d'y reprendre son poste au ministère. (1873) 18 274 G. CAPIOMONT. (2) Au milieu des mouvements de troupes et de matériel, son voyage fut d'une longueur désespérante, et les fatigues du blocus de Paris ache- vèrent de donner le dernier coup à sa santé déjà si ébranlée. Quand, après le départ des derniers malades de Metz, je vins à Ver- sailles, au mois de mai 1871, me mettre à la disposition du Ministre de la Guerre, je trouvai mon pauvre ami dans l'absolue impossibilité de quitter le lit. Chargé d'abord d'organiser le service pharmaceutique de l'ambu- lance établie dans l'École de Saint-Cyr, ses forces avaient trahi son dévoue- ment, et il avait dû renoncer à toute espèce de fonctions. Je me suis souvent demandé depuis, comment, en présence des épreuves qui venaient l'accabler,, il avait pu conserver assez d'énergie et de force morale pour pouvoir achever, tant bien que mal, le travail qu'il avait entrepris. Il me semble que la publication des manuscrits laissés par notre ami ne peut se faire que d'une seule manière, c'est-à-dire, en respectant com- plètement ses noies et n'y apportant d'autres modifications que celles qui auraient pour résultat de corriger des erreurs évidemment matérielles. Il vaut mieux, je crois, sauf toutefois l'avis contraire de la Société, offrir ce travail incomplet dans certaines parties, que d'y faire des additions dont le résultat pourrait être plus fâcheux qu'avantageux pour l'ensemble des descriptions. Ce qui montre bien d'ailleurs que, dans l'esprit de l'auteur, cette monographie avait besoin, avant d'être soumise à vos suffrages, d'une révision complète, c'est ce fait que, certaines parties achevées pour un genre, sont encore incomplètes pour un autre et réciproquement. Je ne parlerai pas des deux geni'cs Cœloskthus et Rlnnocyllus, qui devaient former un petit groupe sous le nom de Rhinocyllides : ils sont complets; mais, tandis que les descriptions ainsi que les diagnoses des Lixus sont terminées, il n'existe pour le genre Larùms que les diagnoses seulement, sans descriptions. Le tableau du genre Lianis s'applique tout au plus à la moitié des espèces; celui du genre Larinus est, au contraire, à peu près terminé, et, si je ne me suis pas trompé, une dizaine d'es- pèces tout au plus sont restées en dehors. Comme la copie de tout ce travail est délicate et exige un temps assez long, parce que, pour certains groupes ou espèces, il y a souvent deux variantes dont i! faut dégager la vérité, j'offre aujourd'hui à la (3) Monographie des Ulùnocyllieles. 27S Société les doux genres Cœlosletlms cl IMdnocyllm, qui peuvent très-bien faire l'objet d'une première publication, pendant laquelle je trouverai, je pense, le temps de préparer de la même manière les genres Larùius et Lixus. — C.-E. Leprieur. Genre CŒLOSTETIIUS Cap. C. •planifrons Dej. {Rliinocyllus). — villosus Cap. var. Iiispanicus Cap. — siculus Cap. — Dicckii Cap. "— orientalis Cap. var. sinyrnensis Cap. — provincialis Fairm. {Rhinocytlicics). Genre Cœlostelhus. J'ai formé cette coupe avec quelques Rhinocyllus qui ont la poitrine fortement excavée en avant des hanches antérieures. Les bords de cette excavation sont saillants et relevés en forme d'oreillettes ; le fond en est lisse. Malgré son évidence, ce caractère n'a été signalé par aucun des auteurs qui se sont occupés du genre Rhinocyllus. Outre cette différence, qui me paraît essentielle, les Cœloslethus en présentent encore quelques autres de moindre importance. La tète est plus étroite, le rostre plus plan, plus long, moins épais; ses bords latéraux sont peu ou pas du tout relevés. On n'aperçoit pas sur les faces latérales de cet organe la gouttière profonde qui se voit chez les 276 G. CAPIOMONT. (h) Rhinocyllus. Le front est toujours moins déprimé entre les yeux ; les articles 3-6 du funicule plus serrés, lenliculaires. La ponctuation des stries des élylres est plus évidente; les interslries peu ou pas chagrinés. La pubescence des élylres, au lieu d'être double (1) comme dans les RliinoajUus, n'est composée que de poils couchés, naturellement plus longs et plus serrés quand ils sont destinés à former des touffes; enfin, les jambes sont plus longues et un peu moins robustes, les ongles des tarses plus forts et leurs crochets parfois de grandeur inégale. Le reste est iden- tique dans les deux genres. J'ai donné à cette coupe générique le nom de Cœlostcthus, des deux mots grecs : x-ohos, excavation, et o-t«9os, poitrine. Il comprend les espèces suivantes, dont deux seulement avaient été décrites : A. Crochets des ongles d'égale grandeur. B. Rostre brusquement atténué en dessus vers le premier quart de sa longueur. C. Étroit ; pronotum à peine convexe, ruguleusemcnt ponc- tué, même en avant, villeux sur les côtés ; téguments presque mats siculus Cap. ce. Assez large et plus grand ; pronotum très-convexe (re- lativement), à ponctuation plus superficielle et moins dense, surtout en avant, garni sur les côtés de poils couchés, mais non villeux; téguments très-bril- lants -planifrons Gyll. BB. Rostre faiblement atténué en dessus, avant le sommet et seulement tout à fait à l'extrémité. C. Plus grand, plus aplati ; angles postérieurs du prono- tum droits ou presque droits. (J) Dans les Rhinocyllus, la pubescence des élylres est composée de poils courts, dressés, Lien \isiljlcs dans les interstries, sur les individus frais, et qui sont indé- peiulants des poils longs et couchés qui forment les macules transvcrses. (5) Monographie des Rhinoctjllidcs. 277 D. Pronolum sans ligne longitudinale lisse au milieu ; enduit pulvérulent de couleur rousse. . . viUosus Cap. var. hispanicus. DD. Pronolum offrant au milieu une petite ligne lisse ; enduit pulvérulent d'un gris blanchâtre. . viUosus Cap, ce Plus petit, plus convexe ; angles postérieurs du pro- notum assez obtus Dieckii Cap, AA. Crochets des tarses inégaux, l'externe sensiblement plus grand que l'interne. b. Rostre assez fortement déprimé longitudinalement en des- sus de chaque côté de la ligne médiane, ce qui fait paraître les bords latéraux un peu relevés. c. Plus grand, plus large; ponctuation du pronolum grosse, rugueuse, généralement assez serrée, avec quelques points plus petits dans les intervalles, oricntalis Cap. ce. Plus petit, plus étroit ; ponctuation du pronotum plus serrée et moins grosse, quoique assez forte. orientaUs Cap. var. smyrncnsîs. bb. Rostre à peine déprimé de chaque côté de la ligne mé- diane; bords latéraux non relevés provincialis Fairm. 1. Cœlostethus planifrons. Oblongo-ovatiis, nigcr, subnitldus, tomcnto pallido varicgcdus, pulvere flavo-viridi indutus. Antcnnis nigro-piceis. Rostro piano, apice cvidcntius angustato, brcviter carincdo, iitrinque j'iixta carinam profnndc sulcaio, apice sublœvi; prothorace subconico, longitudine maxima latiore, convexu, antice constricto, obsoletius, minus dense rugoso punciuUdo ; lateribus vit- taque intra marginali et idia média abbreviata pallido tomcnlosis. Elytn's oblongo-ovatis , siriato punctatis, interstitiis sxibcanalicuUdis , tomcntu 5?78 G. Capiomont. (6) pallido irroratis ; pcdibus nigris , tarsis ferrugùieis, unguibus sequaliter prolongatis. Long. Z(,5 à 6, mill.; larg. 2,3 h 3 mill. Bhinobatus plaiiifronsBej,, Cat. Coléopt., p. 98. Eliinocyllus planifvons Gyll. in Sch., III, p. 2Zi9, n" li, ' Patria : Dalmalia, Gracia, Turcia, Oriens. Ovale-oblong, noir un peu brillant, surtout en avant ; revêtu d'une pubescencc d'un blanc cendré grisâtre, condensée sous forme de bandes transversales irrégulières sur les élytres; recouvert en outre, sur tes indi- vidus frais, d'un enduit pulvérulent de couleur jaunâtre. Tête aâsez petite, convexe, noire, densément et finement pointillée, recouverte d'une pubesccnce assez longue, grisâtre, plus épaisse en haut et au devant des yeux. Rostre court, plan, anguleux sur les côtés, resserré au sommet, courleraent caréné au milieu, brièvement et profondément sillonné de chaque côté de la carène, densément et régulièrement ponctué jusqu'à l'élrangloment antérieur, presque lisse ensuite; recouvert dans les trois quarts postérieurs d'une pubescence longue et épaisse, blanche ou grisâtre. Fossette in leroculaire très-petite, ponctifoVme ; sillon nasal court, peu profond, souvent effacé. Antennes courtes, robustes, insérées vers le milieu du rostre; noires ou noirâtres, rarement un peu rougeàtres à la base. Scrobes très-profonds, immédiatement recourbés en dessous et se terminant un peu avant l'ex- trémité du rostre. Pronotum un peu conique, moitié moins large en avant qu'à la base, d'un tiers moins long que large, tronqué en avant, lobé derrière les yeux, profondément bisinué à la base, avec les angles postérieurs un peu aigus et le lobe médian tiiangulairement avancé, fortement convexe, paraissant un peu soulevé en avant et au milieu, marqué de points assez gros, peu serrés, dans l'intervalle desquels on aperçoit quelques petits points beau- coup plus fins, offrant généralement au milieu une petite ligne élevée lisse; noir, orné de cinq lignes de poils grisâtres : deux laiérales entières, deux intra-marginales arquées, deux fois interrompues, et une médiane le plus souvent, visible seulement à la partie antérieure. Écusson petit, enfoncé, à peine apparent. (7) Monographie des Rhinocyllides. 279 Élytres seulement un pou plus larges que le pronotum à la base, envi- ron Irois fois aussi longues que lui, à épaules un peu proéminentes ; arrondies séparément en avant, subparallèles sur les côtés, jusqu'aux deux tiers de leur longueur, diminuant ensuite progressivement de lar- geur en s'arrondissant ensemble à leur extrémité, assez convexes en dessus, subdéprimées transversalement à leur base; à peine calleuses à la fin du cinquième intervalle; fortement striées-ponctuées, surtout à la base, avec les bords des stries un peu relevés et offrant de chaque côté une petite strie longitudinale quelquefois peu apparente, surtout sur le disque; intervalles longitudinalement subcanaliculés; noires, recouvertes de poils d'un gris obscur, qui s'allongent et se condensent çà et là pour former de petites touffes transversales irrégulières. Dessous du corps densément et un peu ruguleusement pointillé; noir; recouvert d'une pubescence grise assez épaisse. Pattes noires , assez robustes, finement granuleuses et pubescentes; cuisses peu renflées en massue, inermes; tibias droits ou presque droits, quelquefois un peu rou- geâtres ; tarses d'un rouge obscur, les trois premiers articles, le troisième surtout, dilatés, ce dernier bilobé ; crochets des ongles égaux, soudés h la base. Les différences sexuelles sont peu sensibles; cependant le cinquième anneau de l'abdomen est un peu plus long chez le mâle que chez la femelle; en outre, le rostre est un peu plus court, la ponctuation du pro- notum et des élytres plus prononcée, et les pattes un peu plus grêles. Le Cœlostetlms planifrons est facile à distinguer des espèces du même groupe {crochets égaux) par son aspect brillant, son pronotum plus super- ficiellement et moins densément ponctué, un peu soulevé en avant sur la ligne médiane; par son rostre plus large, brusquement atténué vers le tiers antérieur, et surtout par ses élytres, dont les interslries sont sub- canaliculés dans leur longueur et dont les stries ponctuées sont iordées d'une petite strie, visilile seulement à un fort grossissement. Dalmalie, Grèce, Turquie, Asie-Mineure et Syrie. 2. CoELOSTETHUs viLLOsus Capiomont. Oblongo-ovaiu^, nîgtr, siibopacus, gmeo-pubescens , iomcnto pallido 280 G. CapiomOnt. (8) variegatus : rostro siiprrnc, fronie, thorace elytrîsque margine cxierno "posiice, pilis umbrinis erectis, instructis. Antcnnis piccis, basi ferrugi- neis; rostro brevi asqualt, supra planato, brcvilcr carinato, Juxta suturam iitrinque profundc sulcato, superficie reliqua dense ruguloso-punctulato ; protlwracc transverso, lato, vix convexo, lateribus arcuato, antice con- stricto, sut profimde ruguloso-punctato ; lateribus vitta intra-marginali et alia média abbreviata longe albido tomentosis. Elytris ovatis, striato punctatis, interstitiis planatis subtilissime coriaceis , tomento albido- variegatis, pedibus nigris, tarsis piceo-ferrugineis, unguibus œqualibus* Long. 5-6,5 mill.; larg. 2,6-3 mill. Var. a. Fulvo-pubescens, pallido variegatus ; antcnnis tarsisquc fcrru- gincis, prothorace fortiùs ruguloso-punctato. Cœlostethus viUosus, var. hispanicus Cap. Patria : Algiria, Hispania, De môme taille que le précédent, mais beaucoup plus plat et visible- ment moins brillant; très-différent d'ailleurs. Tête médiocre, convexe, densément et ruguleusemcnt ponctuée, recou- verte d'une pubescence grise couchée et munie en outre, sur le rostre et le front, de poils redressés assez nombreux, un peu roussâtres. Rostre moins court que chez le planifrons, plan en dessus, moins fortement res- serré au sommet, un peu anguleux sur les côtés, courtement caréné au milieu, brièvement et profondément sillonné de chaque côté de la carène, densément et ruguleusement pointillé, recouvert d'une pubescence assez longue, appliquée, grisâtre, offrant en outre des poils redressés, d'un blanc un peu roussàtre. Fossette interoculaire petite, ponctiforme ; sillon nasal court, oblong, bien marqué. Antennes courtes, robustes, insérées vers le milieu du rostre, d'un brun de poix, avec la base et la massue plus claires. Pronotum transversal, moitié moins long en avant qu'à la base, presque moitié plus court que large, tronqué en avant, lobé derrière les yeux, bisinueux à son bord postérieur, avec les angles postérieurs droits et le lobe médian peu prononcé, médiocrement convexe, ruguleusement marqué de points assez gros, ordinairement moins serrés sur le disque, dans l'in- (9) Monographie des Rhinocyllides. 281 tcrvallo desquels existent des points beaucoup plus fins; présentant en outre, le plus souvent, au milieu, une petite ligne élevée lisse; noir, orné de cinq lignes de poils grisâtres : deux latérales assez larges, entières, deux intra-marginales arquées, deux fois interrompues, et une médiane, le plus souvent eflacée dans la majeure partie de son étendue. De plus, on aperçoit, sur les côtés du pronotum et en avant, des poils fins dressés, presque feutrés, de couleur blanche un peu roussàtre. Écusson très-petit, enfoncé, triangulaire. Élytres à peine plus larges que le pronotum à sa base, trois fois au moins aussi longues que lui, parallèles sur les côtés, jusqu'aux trois quarts postérieurs, puis brièvement arrondies à Textrémité; arquées chacune séparément en avant, peu convexes en dessus, subcalleuses à la fin du cinquième intervalle; assez fortement ponctuées-striées, avec les interstries plans, très-finement chagrinés ; noires, recouvertes d'une pubescence gri- sâtre, qui s'allonge et se condense çà et là, pour former de petites touffes irrégulières transversales blanchâtres. On voit en outre, à la base des deuxième, quatrième et sixième intervalles, une petite tache d'un blanc plus clair. Dessous du corps noir, quelquefois un peu rougeâtre en arrière, rugu- leuscment pointillé sur la poitrine, beaucoup plus finement sur l'abdo- men ; recouvert d'une pubescence assez longue et serrée , d'un gris sombre. Pattes noires, assez robustes, finement chagrinées et pubes- centes; cuisses médiocrement en massue; tibias h peu près droits; tarses assez longs, rougeâtres, fortement dilatés, surtout le troisième article, qui est en outre bilobé; ongles robustes, égaux, soudés à la base, à tige assez longue. Les différences sexuelles sont à peine appréciables; seulement le mâle a le cinquième segment de l'abdomen visiblement plus long que celui de la femelle, et ce segment est marqué d'un sillon longitudinal médian, peu profond. La poussière qui recouvre les individus frais est cendrée, ordinairement un peu brunâtre le long de la suture. Dans la variété hispanicus cette poussière est entièrement d'un roux brunâtre; de plus, les téguments sont d'un brun de poix, les antennes, les tarses et même les tibias sont de couleur rougeâtre et la ponctuation du pronotum paraît un peu plus forte ; mais je ne crois pas que ces diffé- rences soient sufTisanles pour en l'aire une espèce. Le C. viilosus est propre â l'Algérie et au midi de l'Espagne. 282 . G. Capiomont. (10) 3. CoELOSTETHUs sicuLUS Capiomoiil. Oblongus, cylîndriciis, nîger, nmbrino pubcsccîis, iomento albido varie- gatus; frontc, rostro supcrnc ihoraccquc , pilis crcclis, palliais instniclîs, Antennis piccis, basi riifcsccntibus ; rostro brcvi, crasso, ante apiccin con- stricto , supra fcrc piano, basi transvcrsim dcpresso, mcdio carinato; juxta suiuram, taie obsoldcque canaliculato, nigro, dense rugoso punctu^ lato, grisco piloso; prothoracc latitudine maxima, tcrtia parte solummodo brcviore, anticc minus constricto, supra siibplanato, nigro, dense ruguloso- punctato, lateribus vitta intra marginali interruptn, alîaqiie înedia abbrc- viata, albido-pilosis. Elytris oblongis, subcylindricis, fortius punctato- striatis, interstitiis plancdis, ruguloso-coriaceis^ tomcnto albido variegatis ; pedibus nigris, tarsis fcrrugineis. Long. 5 mill..; larg, 1,7 mill. Patria : Sicilia. Cette espèce ressemble un peu au C. villosus, variété hispanicus, mais il est moilié plus étroit, moins aplati et plus cylindrique, la tête est plus forte, le rostre moins finement ponctué, le pronotum est seulement un tiers plus court qu'il n'est large, bien moins rétréci en avant et au moins .moitié moins long que dans le villosus. Les élytres sont plus convexes, plus cylindriques, moins courtement arrondies à l'extrémité, plus fortement striéos-ponctuées; le rostre brus- quement resserré vers le premier tiers antérieur. Je n'en ai vu qu'un individu, provenant de Sicile et faisant partie de la collection de M. Clievrolat. Je suppose, sans en être absolument certain, que c'est un mâle. k. CosLOSTETHUS DiECKii Capiomout. Oblongo-ovatus , parvus , niger , umbrino-pùbescens , tomcnto albido variegcdus; froide, rostro superne, tlwraceque pilis erectis pallidis, ins- (11) Monographie des Bkinocyllides. 283 tructis. Aniennis pieds, rostro brevi, crnsso, supra planato, mcdio cari- nato, juxta suiuram brcviter profundeque sulcato, nigro, dense rugidoso punctato, umbrino piloso; protlwracc lato, transverso, Lateribus arcuato, anticc constricto marginatoque, basi bisinuato, angulis posticis obtusis; nigro; dense ruguloso punctato, mcdio obsolète car inato, lateribus vitta intra marginali interrupta, attaque média abbreviata, albido-tomentosis ; flytris ovatis, punctato-striatis , interstitiis planis subtilitcr cbriaccis, tommto-albido, versus tatcra prœcipue, variegatis; interstitiis 2", W, 6", basi albo notatis. Pedibus nigris, tarsis ferrugineis. Long, h mill.; larg. 2,8 mill. Patria : Hispania meridionalis. Cet insecte a la plus grande ressemblance avec la variété hispanicus du villosus, mais il est moitié plus petit et bien distinct par la forme de son pronolura, dont les côtés sont fortement arrondis et les angles postérieurs obtus. En outre, en dessus, le bord antérieur de cet organe est plus resserré et même rebordé; la ligne élevée du milieu est lisse, un peu sail- lante. Quant au reste, ils sont à peu près identiques. J'ai vu deux individus de cette espèce, rapportés du midi de l'Espagne par M. Dieck, à qui je me suis fait un plaisir de la dédier. Il n'est pas plus grand que le provincialis Fairm. 5. COELOSTETHDS ORIENTALIS Capiomont. Oblongo-ovatus, subopams, umbrino pubesccns, iomcntb pallido varie- gatus, pulvere fulvo indutiis ; antennis piceis ; rostro brevi crasse, supra planato, versus apicem constricto, brevitcr carinato, carina antice bifur- cata , lateribus angidato, utrinque late profundeque canaliculato , ruguloso punctidalo, umbrino piloso ; fronte, juxta-oculos , fasciculis duabus albis ornata. Prothorace subconico, latitudine maxima breviore, convexo, antice constricto, lateribus lineaque intra marginali arcuata bis interrupta, pal- lido tomentosis ; elytris oblongo-ovatis , striato-punctatis, interstitiis sub- SS/i G. Capiomont. (12) canalîculatis, umbrino pilosis, tovicnto pallido variegatis. Pcdibus nigris, tarsis plus viinusve fcrruginds, unguibus insequalitcr productis. Long. 5-6 mill.; larg. 2,2-2,7 mill. Var. a. Minor,prothorace confertim, viinusprofunde ruguloso punctato. Cœlostdhus orientalis, var. Smyrnensis Cap. Patria : Austria, Turcia, Oriens. Cette espèce a une très-grande ressemblance quant à la forme générale avec le G. pianifrom; mais ses ongles, dont les branches externes sont plus longues que les internes, suffiraient pour l'en distinguer; de plus, au lieu d'avoir un simple sillon étroit et profond de chaque côté de la. carène, le rostre est largement canaliculé; le pronotum est fortement, densément et ruguleusement ponctué, même en avant, et présente au milieu une petite ligne élevée, lisse, qui n'atteint ni la base, ni le bord antérieur. Les élytres sont à peu près conformées comme dans le planifrons , mais elles sont moins élargies en arrière ; les interstries sont subcanaliculés au milieu dans le sens de la longueur, ce qui fait paraître les bords des stries relevés. A une forte loupe on aperçoit, sur les bords, une petite slrie lon- gitudinale souvent interrompue. Ces petites stries supplémentaires sont surtout plus apparentes sur les côtés. Quelquefois le fond de l'intervalle semble muni d'une ligne de points très-superficiels. Il est toujours plus petit que le planifrons, n'a pas son aspect brillant, et la poussière qui le recouvre est d'un gris roussàlre ou même d'un roux brunâtre. J'ai vu dans la collection de M. Chevrotât quelques individus plus petits, dont les élytres sont plus visiblement chagrinées dans les interstries et le pronotum un peu plus densément et moins grossièrement ponctué. J'en ai fait seulement une variété que j'ai appelée Smyrnensis, 6. CoELOSTETHUs PROViNGiALis Faimi. Oblongo-ovatus, subopacus, umbrino pilosus, tomcnlo pallido variegaius. (13) Monographie des Rhinocyllidcs. 285 fuLvere flavido-vindi indulus ; antcnnis piccis basi rufcsccntts; rostro crasso, supra piano, versus apicem coiistricto, inter oculos depresso, late- rîbus fiaiid clevatis, superficie inter jacente subdepressa rugoso-striolata, Protliorace subconico latitudinc viaxima breviorc, antice constricto, con- vexe, dense ruguLoso-punctulato, nigro, tateribus, linea intra marginali arcuata, aliaque in mcdio , sœpius dctrita , albido-tojnentosis ; elytris oblongo-ovatis, striato punctatis, interstitiis medio subcanaliculato-punc- tatis, sat dense ruguloso-coriaceis, umbrino pilosis, tomento paUido, fasci- culatim variegatis. Pedibus nigris, tarsis piceis. Long. A mill.; larg. 1,6 mill. Rhinôcyllus provincialis Fairm., Cat. Grenier, 1863, p. 110. A beaucoup d'analogie avec Vorientalis, dont au premier abord il semble être un petit individu ; mais il en diffère en plusieurs points. Il est toujours environ moitié plus petit. La poussière qui le recouvre lorsqu'il est frais est constamment d'un jaune verdâtre. La carène du rostre est le plus souvent obsolète, et les gouttières placées de chaque côté de la ligne médiane sont à peine indiquées. Les bords sont anguleux, mais non relevés. On ne voit pas entre les yeux les deux fascicules ponc- tiformes qui existent chez Vorientalis. Le pronotura est aussi densément et plus finement ponctué-rugueux. Chez quelques individus on aperçoit, aussi bien que chez Vorientalis, une petite ligne élevée lisse. Les élytres, conformées de même, ne paraissent subcanaliculées que sur les côtés, et les inlerslries sont généralement plus ruguleusement ponctués. Le reste est à peu près identique. La conformation du rostre caractérise d'ailleurs suffisamment cette espèce. Elle habite le midi de la France et l'Italie. 286 G. Capiomont. (l/i) Catalogue du genre RIIINOCYLLUS Germ. Rh. Schônherri Cap. — oblongus Cap. — aniîodonialgicus Gerbi. Var. Udirostris Latr. Var. Oiivieri Gyll. — inquilinus Gyll. Espèce non vue par Capiomont. — dcprcssirostris Boliem. Genre Rhinocyllus. Rostre au plus aussi long que la lêle, plus étroit qu'elle, toujours un peu étranglé en avant près de rextrémilé des scrobes, robuste, droit ou à peine arqué, à bords latéraux plus ou moins saillants, relevés en dessus et en deliors, caréné au milieu. Scrobes profonds, complets ou à peu près en avant, brusquement courbés et connivents en dessous. Antennes médiocres, courtes, robustes, à peine coudées; scape épais, obconique ; funicule à articles un peu en scie au côté interne, 1-2 un peu allongés, subégaux, obconiques, 3-6 très-courts, 1^ plus épais, adossé à la massue, qui est ovale-oblongue. Yeux allongés, insensiblement rétrécis inférieure- ment, transversaux. Prothorax transversal, convexe, fortement rétréci en avant, bisinueux à sa base, avec un lobe médian assez large et tronqué au bout, lobé derrière les yeux, écliancré sur son bord antéro-inféricur. Écusson petit, triangulaire. Élytres quelquefois très-convexes, légèrement calleuses à la déclivité postérieure , seulement un peu plus larges que le protborax et isolément avancées à la base. Pattes courtes, robustes; cuisses en massue, inermes; jambes droites, brièvement mucronées à rextrémilé; tarses larges, spongieux en dessous, leurs crochets soudés. (15) Monographie des TMiinocyllides. 287 Mésosternum assez long. Épisternums (épiraères ?) môtalhoraciques courls, assez larges, seulement un peu plus de deux fois aussi longs que larges, leur bord antérieur ayant beaucoup de ressemblance avec ceux des Larinus. Deuxième segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du premier par une suture arquée. Saillie intercoxale ogi- vale un peu ou pas au sommet. Corps oblong, pubescent ou tomenteux et plus ou moins pulvérulent, toujours ailé. Les RliinoctjUus diffèrent des Larimts à bec court par leur rostre étranglé avant l'extrémité, les bords de cet organe relevés et formant laté- ralement comme une espèce de toit au-dessous duquel se trouve une gouttière assez profonde, prenant naissance aux bords antérieur et supé- rieur de l'œil et s'arrêtant à l'insertion des antennes; celles-ci sont plus courtes et plus robustes; le raélasternum est plus allongé, etc. Les femelles se distinguent surtout des mâles par le dernier segment de l'abdomen plus court, offrant dans son milieu un petit sillon longitu- dinal, et par la ponctuation généralement moins forte. La pubescence qui revêt les insectes est disposée en forme de touffes ou de petites bandes transversales irrégulières; sa couleur est grise on roussâtre ; quant à la pulvérulence, elle est d'un roux fauve ou d'un jaune verdâtre et disparaît au moindre frottement. On les rencontre sur des plantes appartenant à la tribu des Carduacées, dont les capitules servent de nourriture à leurs larves. Les espèces appartenant à ce genre sont très-difTiciles à distinguer ; ce n'est qu'après en avoir fait une étude très-longue et très-minutieuse que je suis arrivé h me convaincre de la légitimité de celles que je vais décrire. Elles ne diffèrent entre elles que par des caractères fort délicats que j'ai clierclié à laire ressortir dans le tableau synoptique qui suit. Je n'y ai pas fait entrer toutefois le depressirostris de Boheman , dont il m'a été impossible de voir des représentants : A. Corps relativement étroit et allongé. b. Plus grand ; pronotum fortement et profondément ponc- tué obluiiffus Cap. bb. Plus petit; pronotum moins fortement et plus densément ponctué oblongus, var. minor. 288 G. Capiomont. (16) AA. Corps plus trapu et plus élargi. b. Plus grand (7 mill.); pronoluin n'étant pas sensiblement moins large que les élytrcs Schënhcrri Cap. bb. rlus petit (3,5 à 6 mil!.); pronotura évidemment moins large que les élytres. c. Taille très- variable, mais toujours au-dessus de 3,5 mill.; yeux étroits et allongés. d. Téguments châtains ; pubescence roussâlre. antiodontalgicus Gerbi. dd. Téguments noirs ou noirâtres. f. Plus grand et plus trapu antiodontalgicus $. var. latirostris Latr. ff. Plus petit et plus aplati antiodiodontalgims d*. var. OUvieri Megerle. ce. 3,5 mill. de longueur maximum; yeux en ovale plus court et plus large, un peu proéminents. . inquilinus Gyll. 1. Rhinocyllds Schônherri Capiomont. Oblongo-ovatus, convenus, nigcr, confertissime alutaceus, fiUvo pubcs- cens, iomcnto pallcscciitc varicgatiis ; antcnnis mgris clava rufcscrntc ; rostro brevi, crasso, subplannto, carinato, lateribiis angulaio, prothorace longiorc, transverso, convexo, aniice constricto, sat crebre minus profunde pwictato, basi bisinuato, lateribus lineaque intra marginali arcunta, in média intcrrupta , pallescenti tomeniosis. Etytris tlwracis basi non laiio- ribiis, convewis, anticc profunde, mcdio anguslc, striato subremotc punc- tatis, intcrstitiis confcrtini rugulosis, nigris, tonicnto pallcsccntc inœqua- litcr variegatis; pedibus nigris, tarsis piceo-rufis. Long. 7 mill.; larg. 3 mill. Eliinocyllus latirostris Scli. in musseo. Patria : Caucasus. (i7) Monographie des Rhinocyllides. g89 Ovale-oblong , convexe, noir, Irès-densément el finement chagriné, recouvert d'une pubescence d'un blanc sale, disposée par petites touffes transversales sur les clytres. Tête large, assez convexe sur le verlex, aplatie entre les yeux, très-densément et assez finement pointillée, noire, recouverte d'une pubescence longue, d'un blanc pâle un peu jaunâtre, plus condensée autour des yeux ; ceux-ci étroits, allongés, transversaux, en pointe à leur extrémité inférieure. Rostre à peu près aussi long que la tète, nioilié moins large qu'elle, presque droit, un peu arqué sur les bords, qui sont saillants; étranglé vers son quart antérieur, muni dans son milieu d'une caréné lisse et saillante, partant de la fossette inter- oculaire, qui est ponctiforme, pour aller aboutir au sillon nasal ; large- ment sillonné de chaque côté de la carène ; noir, densément et ruguleuse- ment ponctué, recouvert de poils de même couleur que ceux de la tète, longs et épais, surtout dans les sillons. Antennes courtes, robustes, insérées vers le milieu du rostre, noires, avec la massue rougeâtre à l'extrémité. Scrobes très-profonds, immé- diatement recourbés en dessous et s'y réunissant. Prolliorax transversal, })resque deux fois plus court que large à sa base, une fois moins large en avant qu'en arrière, resserré au sommet, arqué sur les côtés, avec les angles postérieurs un peu aigus , visiblement lobé derrière les yeux ; échancré à son bord antéro-inférieur; largement bisinué à la base, avec un lobe médian large, coui'tement triangulaire, h pointe émoussée, con- vexe en dessus, densément et ruguleuseraent ponctué; noir, couvert d'une pubescence d'un blanc un peu jaunâtre, condensée sous forme de cinq lignes longitudinales, une médiane droite, deux latérales et deux intra- marginales ; celles-ci et la médiane, interrompues un peu en arrière du milieu. On voit en outre sur les côtés et en avant, des poils assez longs et un peu redressés ou inclinés en avant. Ëcusson petit, triangulaire, enfoncé, mais visible. Élytres à peine un peu plus larges que le pronolum à sa base, près de quatre fois aussi longues que lui, à épaules très-peu accusées; arrondies séparément îi la base, parallèles sur les côtés jusqu'aux deux tiers de leur longueur, diminuant ensuite progressivement de largeur en s'arrondissant à leur extrémité; fortement convexes en dessus, très-faiblement calleuses à la fin du cinquième intervalle, déprimées transversalement entre les épaules et Técusson, slriées-ponctuées el ruguleusement cliagrinées dans les intervalles, noires, recouvertes d'une pubescence longue, d'un blanc mêlé de jaune pâle , disposée en petites loufles transversales irrégii- Uères. (1873) 19 2911 6. CAPIOMONT. (18) Dessous du corps riiguleusenient ponctué sur la poilriue, Irès-finement pointillé sur l'abdomen, longuement pubescent; pubescence d'un gris pâle. Dernier segment de l'abdomen sillonné longitudinalement au milieu. Pattes courtes, robustes, finement chagrinées, noires, pubescentes; cuisses peu renflées, inermes; tibias droits, brièvement mucronés; tarses courts, rougeâtres, leurs trois premiers articles larges, surtout le troisième, qui est bilobé; ongles à tige forte, à crochets courts et soudés. Je n'ai vu de celte espèce que l'individu que je viens de décrire et qui est une femelle. Il m'a été communiqué par M. Slâl comme étant le type du latirostris de la collection de Schônherr ; mais il est plus grand, beau- coup plus large. Le bord postérieur de son pronolura est à peine plus étroit que les élylres, ce qui le fait paraître plus régulièrement ovale. 2. Rhinocyllus oblongus CapiomoQt. Oblongus, piccus, subtilitcr confertissime alutaceus, fulvo subaurato, pubcscais, tomcnio pallido varlegatus, pidvcrc fulvo-auraniiaco indulus ; antennis piceis vel rufo-piccis ; rostro supra planato, vi.v carinato, laie- ribus subparallelis ; prothorace transverso, subconico, supra vix convexo, anlicc conslricto, basi bisimiato, pour oculos lobalo, sat crcbre profundc- que punctato, latcribus, linra intra margiiudi arcuata inedio interrupiu, aliaquc mcdia Sêcpius ahbrcvUda, albido-loinentosis. Etytris oblongis, tho- racis basi latioribus, anlicc profunde, inedio auguste striato punclatis ; interstiliis subtiliier uLuiaceis, piceis, fulco subauralo pilosis, tomcnto albido imequalitcr varicgatis; pcdibus piceis, tarsis piceo-rufis. Long. 7 mill.; larg. 12,3 mill. Var, a. Griseo-pubescens, pulvcre cintrco indutus. Var, b. Minor, thorace subtiiius minus profunde punctato, Palria : Grœcia, Turcia, Oriens. — Var. b : Hispania. Oblong, couleur de poix, finement chagriné, recouvert d'une pubescence d'un roux doré et d'une poussière d'un fauve orangé; varié en outre de taches inégales d'un blanc un peu roussâtre formé par des touffes de (19) Monographie des RliinocijUides, 291 poils assez longs, couchés. Le dessus du rostre et les côtés du pronolum sont garnis de poils redressés, un peu frisés et paraissant comme feutrés. Tète assez forte, médiocrement convexe, légèrement aplatie entre les yeux, quelquefois même sillonnée sur le verlex; couleur de poix recou- verte d'une pubescence d'un roux pâle plus condensée auprès et au devant des yeux ; ceux-ci noirs, étroits, allongés, transversaux, en pointe à leur extrémité inférieure. Rostre au plus aussi long que la tête, à peu près moitié plus large {^ic) qu'elle, presque plan en dessus, moins rétréci avant rextrémilé et vers la base que dans les autres espèces, très-obtusément et très-brièvement caréné dans son milieu, largement mais presque insen- siblement sillonné de chaque côté de la carène, densément et superficiel- lement pointillé, recouvert d'une villosité assez longue et comme feutrée, de couleur roussAtre. Fossette interoculaire petite, ponctiforrae. Sillon nasal court, ovale, toujours apparent. Antennes courtes, robustes, rougeâtres , insérées vers le milieu du rostre. Thorax transversal, un peu conique, moitié moins long que large à sa base, une demi-fois moins large en avant qu'en arrière, resserré au som- met, arqué sur les côtés, avec les angles postérieurs à peu près droits, visiblement lobé derrière les yeux, échancré sur son bord antéro-infé- rieur, largement bisinueux ;\ la base, le lobe médian courtement triangu- laire, à pointe émoussée; faiblement convexe en dessus, quelquefois légèrement canaliculé au devant de l'écusson; densément, fortement et ruguleusement ponctué; couvert d'une pubescence d'un roux doré, plus longue et paraissant comme feutrée sur les côtés; orné en outre de cinq lignes longitudinales formées par des poils assez longs, couchés, blan- châtres : deux marginales, deux intra-marginales arquées en dedans et interrompues un peu après le milieu, et une jnédiane ordinairement effacée en avant et en ai'rièie et offrant dans son milieu un point noir dénudé, brillant. Écusson petit, triangulaire, enfoncé, mais visible. Élytres oblongues, visiblement plus larges que le pronotum à sa base, à peu près quatre fois plus longues que lui, à épaules assez accusées; arron- dies séparément à la base, parallèles sur les côtés jusqu'aux trois quarts de la longueur, diminuant ensuite progressivement de largeur et s'arron- dissant à l'extrémité; peu convexes en dessus, très-faiblement calleuses ii la fin du cinquième intervalle; un peu déprimées transversalement près de leur base; striées-ponctuées, les stries plus profondes à la base et laté- ralement, plus étroites et plus superficielles au milieu, finement et assez superficiellement chagrinées, surtout sur le disque; d'un noir de poix, 292 ^' Oapiomont. (!20) recouvertes d'une pubescence d'un roux doré, variées en cuire de petites taches transversales irrégulières formées par des touffes de poils d'un blanc un peu roussàtre ; la base du troisième intervalle est ordinairement blanchâtre et semble continuer de chaque côté la bande inlra-marginale du pronolum. Dessous du corps, couleur de poix, régulièrement ponctué sur la poi- trine, très-finement pointillé sur l'abdomen, recouvert d'une pubescence assez longue, d'un gris un peu roussàtre. Pattes courtes, robustes, fine- ment chagrinées et pubescentes; cuisses peu renflées au milieu, inermes; tibias droits, brièvement mucronés; tarses courts, rougeàtres, palmés, le troisième article très-large et fortement bilobé ; ongles assez forts, à cro- chets courts, soudés à leur base. La femelle a les troisième et quatrième anneaux de l'abdomen plus longs, et le cinquième au contraire plus court que chez le mâle. Ce cin- quième segment est en outre faiblement et longitudinalemcnt sillonné. Cette espèce diffère de toutes les autres par le rostre plus plan en des- sus, moins resserré avant le sommet et près des yeux et obtusément caréné au milieu, par sa forme plus allongée, son corps moins trapu, le pronotum plus grossièrement et plus fortement ponctué, ses élytres bril- lantes, très-finement et très-superficiellement chagrinées, etc. Je lui rattache comme variétés : 1° Quelques individus d'Algérie qui ne diflerent du type que par leur pubescence et leur enduit pulvérulent, tous les deux d'un gris cendré; 2" D'autres individus d'Espagne, d'une taille moindre, mais tout à fait semblables au type, sauf la ponctuation du pronotum plus serrée et moins profonde. 3. Rhinocyllus antiodomalgicus Gerbi. Oblongo-ovutus, piceus, confcrtisshnc alutaccus, fulvo subaurato piloius, iomcnto palUdo varicgatus, pulvcrcquc -ocliracco-aurmitiaco indutus; an- iennis rufo-piccis, clava carnea (sic); rostro brcvi, crasso, viw arcuaio, carinato, latcribus angulato, basi fovcola rotunda, evidentius împresso ; prothoracc Into, transverso, subconico, conve.ro, antice constricto, sat crebrc minus profunde punctulato, basi bisinuato, ante scutellum lobato, lateri- (21) Monof/rap/nc des Uli/nocullides. 293 bus, linca intra. vuirginall arciiala et nicdio intcrrupta, aliaquc mcdia abbrcviafa, albido tomcntosis. Elijtris bvcvioribus, thoracis basi vix latio- ribus, convexis, anlice profimde, viedio auguste stnato-punclatts, inter- stitiis conftrtim rugidoso coriaceis , ingris , fulvo subaurato pilosis , tomcnto albido inœqmdilcv variegatis; pedibus piceis; tibiis tarsisque plus mînusve ferrugimis. Long, h-1 mil!. ; larg. 2,2-2,7. Curculto antiodontatgicus Gerbi, Storia naturale d'un nuovo insetlo, i79Zi. — — Herbst, Coléopt., VU, p. 18, \\° 578, pi. 96, fig. 11. ~ — Germ., Voy. en Daim,, p. 231, n" 2G6. Liœus — Illig., Mag. Zool., 6, p. 326. Bhinocyllus — Gyll in Scli., I.1I, p. l.'(8, n" 1. CurcuUo thaumaturgus Ilossi, Manlissa, II, app., p. 94, n" /|8. Var. a. Niger, crassior, umbrino-pilosus, tomcnto pallido rari( gains, flavo virldi induius. Lixus Intîrostris Latr., Hist. des Criist. et des Ins., XI, p. 125. — morosus Oliv., Enf., V, 83, p. 283, n" 305, pi. 50, iig. /(57. IMiinocyllus thaumaturgus Slepîi., Brlt. Entom., IV, p. 161, n" 1. — antiodunlaigicus Dej., Cat. Col., p. 98. «— sulcifrons Dej., Cat. Col., p. 98. CnrruUo conicus, Froîlilicli in naiui'forscli, XXVI, 26. Var. h. Minor, nlgcr, umbrino-pilosus , tomcnto pallido varit gains, pulvrrc flaro iriridi indulns, cnrpore s,rpii(s minus coincera, Rliinobalus Olivicri Mogeile iii lilt. R/iinocyllns Olivicri Gyli. in Sclî., III, p. lZi8, n" 3. Lixus odontalgicus Oliv., En!., V, 83, p. 282, n' 30Zi, p'. 30, fig. /|.;6. Palria : Europa.meridi^'nali)^ e! inl'irnipdin, Aîgiria. 29/i G. Capiomont. (22) Le Rhinoci/Uus antloclontalfjiciis type a lieaticonp de ressemblance avec le SclHinlin-ri Cap., mais il est plus petit, moins large el plus cylindrique; il en diffère surtout par la l'orme de son pronolum. Chez le Sclwnherrh cet organe est plus convexe, plus rétréci en avant, et ses côtés augmentent progressivement de largeur du sommet à la base, en s'arrondissant. De plus, les angles postérieurs sont un peu aigus et embrassent quelque peu la base dos élylres, qui n'est pas sensiblement plus large que la base du pronotum. Chez Vontiodoniahjlcm, le pronolum est moins transversal, sa plus grande largeur ost au milieu et les angles postérieurs sont émoussés ot un peu obtus. Les élytres sont visiblement plus larges h leur base que le pronotum dans sa plus grande largeur. Quant à la couleur des téguments, des poils et de l'enduit pulvérulent, la configuration du rostie, la ponctuation du pronotum et dos stiies, etc., on n'y aperçoit aucune dlifércnce essentielle. Dans la variété latiroslns, le rostre est quelquefois plus épais, un peu gibbeux, le front est muni d'une fossette plus apparente, suivie parfois en arrière d'un petit sillon qui se prolonge sur le vertex ; enfin, les tégu- ments sont ordinairement noirs, avec les antennes et les pieds toujours plus reml)run!s que dans le type, et la poussière colorante est d'un jaune verdàlre. La variété Olivkri est généralement plus petite, paraissant quelquefois plus aplatie et naturellement plus faiblement caractérisée dans toutes ses parties que la précédente, dont elle ne me paraît qu'une simple atténua- tion, et dont il est presque toujours impossible de la séparer, si ce n'est par sa taillo moindre. A. UmxocYLrus iXQrrLiNUs Cyll. SîibcijUiHlriciis, mi'mitns, nigcr, confcrthsimr alutaccus, grisco-pilosus, tomr.'ito pallido vnriegatus; mitcnnis picco-rufis ; oculis obkmgo-ovntis, pantin proininulis ; rostro brcvi, crassOj carinafo, latcribus subcostato et anguloso ; prothoracc transverso, nntice ynagis conslri'rlo, siibîiis pone gnlam nvn sinnato, supra crebre et profunde piinctato, basi bisintiato ; latcribus. (33) Monogmphit: dohenian in Sclionberr. C.-J. Scbonherr, genus 349, 3, t. VII, pars secunda, suppl., p. 25. Oblongo-ovatns, m'gcr, obsciu^us, confertissimc alutaceus, tomenio fia- vrscente dense vc.riegatus ; aniennis tarsisqiie piceis, rostro piano, sub- depresso, elytn's siddiliter pnnctedo-striidis. Patria : Sarepta, Rossiae Asialica'. A Dom. Sommer ad describendum missus. 296 G. CAi'iOSiONT. — Mononrapinc dr& RlnnonjUidcs. (2/j) MagnitiKÎo, statura el surama similitudo RlnnocylU Intîrostns; rostro supra piano,, subdepresso, non caritiato, ab illo fere unice dislinctiis. Capul. brève, latum, postice convexmn, confertim punclalum, nigrura, parce flavescenti supra oculos albo-tomenlosum; fronle plana, foveola parva, parum profiinda, insculpta; oculi perpendiculares, oblongi, depressi, brunnei ; rostrum capile vix brevius et paulo anguslius, latum, crassum, supra planum, subdepressum , non carinalum, confertim punclulatiini. nigrura, similiter ac caput lomentosum. Antonnae uUra thoracis médium pertingentes, crassre nigro-picea», cinereo pubescentes; clava ovata, acu- niinala. Thorax latiludine basées multo brevior, anterius anguslior, apice truncatus, intra apicem vix vel obsolète conslriclus, laleribus nonnihi! rotundalo-ampliatus, basi prolundo bisinuatus, supra modice convexus, subpulvinatus, conl'ertissime punclulatus, niger, tomento pallescente ad lalera el in vilta intra raarginali utriuque niagis condensalo, adspersus. Scutellum parvum, rotundatum, nigrimi, parce pubescens. Elylra antice singulatim nonniliil rotundato-producla , Ihoracis basi parum latiora, humeris rolundalis , lateribus non ampliata , apice conjunctim obtuse rotundata, Ihorace triple longiora, supra modice convexa, auguste striata et in slriis sat crebre punctata; inlerstitiis subplanis, confertim alutaceis; nigra, tomento flavescente inaequaliter dense Yarieg:Ua. Corpus subtus confertim punctulatum, nigrum, palîido-pubescens. Pedes breviusculi, nigri, cinereo-pubescentes ; tarsis nigro-piceis. — Bhn. >-o-@>-o>< SUR UN GENRE NOUVEAU DE Lépidoptères de la tribu des Bombycides KT DONT LA CHENILLE EST AQUATIQUE Kotc pour servir à l'histoire «le.éi)ido|ttères de la dnyanc française Par M. BAR. (Séance du 8 Janvier 1873.) Je viens présenter à la Société, une note sur un Lépidoptère de la divi- sion des Bombycides et sur ses premiers états : ceux-ci offrant, je crois, un grand intérêt nu point de vue des mœurs et de l'organisalion. Le Lépidoptère qui fait l'objet de cette communication appartient par sa chenille au groupe de Quo-cks, groupe tout à fait européen, aussi l'es- pèce qui paraît le représenter à la Guyane est-elle des plus aberrantes, mais en même temps peu brillante : on ne reconnaît plus l'une des belles divisions de Bombycides. Toutefois, si l'insecte parfait n'offre qu'un médiocre intérêt, il n'en est pas de même de la chenille qui vient nous montrer, comme cela a lieu pour les Libellulidées et les Phryganides, une larve absolument aquatique pour un insecte tout à fait aérien. Ce fait, qui se produit assez fréquemment pour d'autres ordres, me paraît pour celui des Lépidoptères une exception exc»^ssivement rare (1), et qui (1) Je ne connais qu'une seule exccplinn : c'est la tribu des Hydrocampidx, qui l'offre pour le genre Paraponyx. 298 Bai.. vient nous montrer combien la nature aime h se livrer aux écarts quelque- fois les plus extrêmes, les plus inattendus; ce qui prouve aussi combien, dans les méthodes naturelles, il est sage et nécessaire de passer sur cer- taines observations qui ne peuvent ni ne doivent infirmer les rf'gles géné- rales. Ainsi que je le fais pressentir plus haut, la. chenille de Bombyx qui fait l'objet de ces lignes est tout à fait aquatique et se lient presque toujours dans la pi'ofondeur des eaux, son séjour ordinaire, pendant ce qu'on pour- rait aussi bien appeler son sommeil que son repos. C'est sur les diverses plantes qui y croissent, mais particulièrement sur la Maynca fluviat/lis d'Aublet, dont elle dévore les feuilles avec avidité, qu'elle se tient. Lors- qu'elle vient à la surface de l'eau, ce qui n'est jamais pour longtemps, on la voit nager assez rapidement en se tordant à la maniéie des Annélidos ; mais ce mouvement, si habituel qu'il soit à notre chenille, a quelque chose de raide et de convulsif, résultant sans aucun doute de sa forme peu avantageuse pour un tel genre de locomotion. 1! n'est pas inutile de faire remarquer ici que, pendant ces instants de séjour à la surface de l'eau, les poils en forme de brosse dont elle est recouverte deviennent veloutés sans laisser aucune trace de l'immersion. Pendant ses repas, cette chenille si singulière marche facilement le long des rameaux de la plante qui lui sert de nourriture, de même que toutes les chenilles en général ; mais cela ne l'empêche pas d'avoir certaines allures qui lui sont tout à fait particulières : je ne l'ai jamais vue, par exemple, se rendre directement d'une plante à l'autre en nageant dans la profondeur de l'eau. Quand il lui convient d'aller pâturer plus loin, elle remonte h la surface et de là se dirige en nageant vers le rameau qu'il lui convient de dévorer. Comme nous venons de le voir, tant que notre chenille est dans son élément, elle a des moyens de translation qui lui sont haliituels, les seuls probablement qui lui soient propres, car tan! qu'elle a de l'eau et des moyens d'existence elle reste dans le lieu où on l'a placée sans jamais essayer de traverser un endroit, du moment qu'il n'est pas immergé. Je puis même ajouter que sa locomotion terrestre, qui n'a d'ailleurs lieu que par contrainte ou accident, est pénible, malgré la raideur et la rapidité de ses mouvements. Il est remarquable surtout que, lorsqu'elle veut quit- ter la ligne droite ou même quelquefois en suivant cette ligne, elle perd l'équilibre et roule sur le dos; elle est, comme on peut le penser, tout à fait impropre à monter le long d'une paroi, si pleine d'aspérités qu'elle soit; ainsi placée dans ce milieu étranger, le plus léger obstacle l'arrête. B'vnbycîdc nouveau {Palmlra JMhoulbent). 299 Comme toutes les chenilles du groupe de Qmrcus, elle se roule et forme un anneau au moindre allouchement. La manière de se clirj'salider de notre chenille est assez remarquable. Une fois l'instant arrivé, il vient successivement de nouvelles chenilles là où la première a déjà construit la faible coque qui doit receler sa chrysa- lide, et chacune y ajoute la sienne, ce qui finit par former un disque plus ou moins régulier, qui atteint jusqu'à quinze centimètres de diamètre. Ceci nous montre que les chenilles de notre Bomhycide, quoique ne vivant pas en société à la manière de la plupart des chenilles terrestres, sont cependant sociétaires. Toutefois, cette réunion d'un grand nombre de chrysalides soufTre des exceptions, car on trouve quelquefois des coques flottant à la .surface de l'eau ou réunies par groupes de deux ou trois. Lorsqu'il n'y a qu'une seule coque, elle surnage horizontalement comme une petite nacelle. Je n'ai jamais rencontré de chenilles aquatiques dans les eaux cou- rantes; c'est toujours dans les vastes canaux de navigation de nos habita- lions sucrières de la Guyane qu'on la trouve; il faut ajouter que c'est là seulement que la Maijaca fnviuiili's croît en grande abondance. Avant d'arriver à la partie descriptive, je no puis me dispenser de m'ar- rèler à la question capitale de la respiralion : Quel est l'appareil respira- toire de celte chenille qui reste de longues heures dans la profondeur des eaux ? Est-elle munie de branchies ou de trachées plus ou moins oblitérées et appropriées à son existence, ou n'est-elle munie que de trachées ordi- naires restant en communication avec les parcelles d'air qui peuvent s'at- tacher aux poils pendant les instants où la partie dorsale reprend son velouté ? Préoccupé de cette question de la respiration, j'ai porté toute mon attention sur une circonstance qui se produit souvent, c'est que les parties dorsale et sous-dorsale se couvi-ent de larges plaques d'air qui brillent d'un éclat de diamant pendant l'immersion; on les aperçoit surtout quand les mouvements de la chenille, en se tordant, montrent les incisions annu- laires. Ces plaques ou bulles d'air sont-elles destinées à faciliter l'acte res- piratoire ? C'est possible, et la vraisemblance de cette hypothèse serait d'autant plus grande s'il était prouvé que les stigmates sont en communi- cation avec ces bulles d'air. Ici je dois faire remarquer que lorsqu'on a sorti une chenille de l'eau, toute la partie dorsale, ainsi que je le dis plus haut, reprend instantané- 300 Bar. ment son veloulé comme s'il n'y avait jamais en immersion, ce qui explique fort bien la présence des bulles d'air lorsque l'immersion a lieu ; mais les parties latérales aussi bien que les poils dont elles sont fournies restent mouillés, et, si l'on veut arriver à leur dessiccation, la chenille paraît en éprouver une impression très-pénible et ne paraît pas plus à Taise qu'un poisson hors de l'eau. Cette dernière remarque est peu favorable à Thypothèse de trachées simples et se trouve en quelque sorte en contradiction avec la présence des bulles d'air; si l'on ajoute à cela l'excessive petitesse des stigmates, absolument invisibles à l'œil nu, ce qui indique déjà une modification, tous les doutes reviendront, et l'on arrivera à conclure, quoique sous toutes réserves, que la respiration a lieu au moyen de trachées plus on moins modifiées. Dans tous les cas, des hypothèses ne sont point sufTisanles, et je me propose d'envoyer quelques chenilles à notre savant collègue M. le docteur Alexandre Laboulbône, si compétent en pareille matière. Genus l*ahigfi*a. Chenilles aquatiques, légèrement atténuées antérieurement, à incisions profondes, à ventre sensiblement renfle, à pattes écailleuses, longues, avec les articulations fortement indiquées; à pattes membraneuses terminées par une pelote garnie de neuf onglets mobiles, aigus et recourbés en dedans, inégaux, ceux du milieu plus longs ; à pattes postérieures tout à fait atrophiées et remplacées par un renflement vésiculeux. Chrysalides subconiques, arrondies à leur extrémité postérieure, ren- fermées dans une coque feutrée, mais non gommée ni garnie de fils, for- mant une légère concavité d'un côté et une convexité équivalente de l'autre. Insecte -parfait. Corps assez robuste, bien fourni de poils médiocrement laineux. Abdomen dépassant légèrement l'angle anal, déprimé dans les mâles, cylindrique avec les deux derniers annemx très-renflés dans les femeilps. Têle médiocrement grosse, placée un peu au-dessous du car.-^elet. Bombycidc nouveau {Palmtra Luboulbeni). 301 Youx gros et saillants. Toupet frontal et face hérissés de poils, ceux du toupet les plus longs. Antennes assez fortement pectinées dans les mâles, plus faiblement dans les femelles. Palpes très-courts, horizontaux, très-fortement recouverts de poils épais et médiocrement longs. Pattes assez robustes, munies d'éperons assez courts, avec les cuisses et les tibias sensiblement velus. Ailes médiocrement grandes et robustes, peu larges, à demi-transpa- rentes. Ncrvululion : disco-cellulaire assez fortement charpentée, formant un angle rentrant assez profond à l'endroit du pli; indépendante, insérée à peu de dislance de la première ramification de la médiane. Palustra Laboulbkni Bar. Largeur : d*, 34 mill. ; $, hl mill. Côte des ailes supérieures presque droite; bord externe peu arrondi; angle apical assez saillant. Fond des ailes supérieures d'un fauve pâle, un peu plus foncé à la côte au bord interne et à l'endroit des nervures, qui ressortent légèrement sur le fond, avec trois bandes transverses d'un gris brun très- effacé et à peine distinct du fond. Ailes inférieures un peu plus transparentes et d'une couleur uniforme, plus claire que les supérieures, avec les nervures un peu plus foncées. l'range des quatre ailes de la couleur du fond des supérieures. Corps couleur des mêmes ailes, avec les deux derniers anneaux sensi- blement plus clairs. Chenille cylindrique, légèrement atténuée à sa partie antérieure, avec les incisions annulaires assez fortement indiquées et la partie ventrale plus renflée que dans les chenilles terrestres du même groupe. Partie dorsale noire, occupée par de grosses touffes de poils assez courts, taillés en brosse, veloutés, également noirs, entremêlés de gris 302 Bar, — Bombycidc nouveau (Paluslra Labotilbeni). roussàlre dans certains individus, de roux vif dans d'autres, enfin de fauve dans le plus grand nombre. Partie sous-dorsale munie de poils assez courts gris brun, avec des poils plus longs, peu serrés, qui viennent se réunir sur le dos et sont en même temps dirigés en arrière. Partie latérale avec des toulTes de poils longs et soyeux, d'une couleur châtain clair; ces poils, peu fournis et qui s'imprègnent promptemenl d'eau, ne sont épanouis que quand la chenille est immergée. Poils du premier anneau hérissés et non réunis en touffes. Tête proportionnellement petite et hérissée de poils assez longs. Pattes écailleuses et membraneuses, hérissées de poils clair-semés. Je dédie cette espèce à l'obligeant collègue h qui je me permets de réclamer le secours de son savoir. Explication des figures 1 a 5 de la plaîvche 8, iN" II. Fig. 1. Paluslra Luboidbeni BAR, insecte parfait, màlc, 2. id. id. insecte femelle. 3. Chenille du même insecte. U' Cocons et chrysalide. Toutes les figures sont de grandeur naturelle. Observations sur le genre PALUSTRA Par M. le D' Aiexandbe LABOULBÈNE. (séance du 8 Janvior 1873. ) Le travail de M. Bar sur ie genre Paluslra est intéressnat à plusieurs titres : il apjjelle l'altention sur une Chenille ayant un genre de vie tout i-pôcial, il fait connaître un Lépidoptère nouveau de la famille des Boniby- cides. Quelques ineuibresde la Société (voyez le Bulletin de ucs AnnaUs, 1873, p. XII et xiii) ont élevé des doutes sur la provenance réelle du Lépi- doptère décrit par M. Bar et rapporté par lui à la chenille palustre. Je dois signaler ces remarques à notre collègue et lui recommander expressément de s'assurer de la nymphose de la chenille et de l'éclosion du papillon. Cela doit être facile pour un insecte vivant dans Teau dormante. Enfin , chargé par i\L Bar de constatations anatomiques, je vais faire connaître le résultat de mes recherches sur Tunique chenille qui m'a été remise, après avoir servi pour le dessin de 1\L Poujade (voyez planche S, A" II, fig. 3). Celte chenille, décrite (p. 300) par M. lîar, est conservée dans l'alcool. Les poils sont uniformément mouillés tant sur le dos que sur les côtés du corps. J'ai commencé par examiner ces poils. Sur le dos, où ils forment des houppes, ils sont courts, ils ont une tige assez forte, et l'extrémité est renflée en boule allongée ou en ovoïde. Leur couleur est tantôt jaunâtre, tantôt plus foncée. Ils ne sont point creux, ni perforés à l'extrémité. La surface est villeuse partout, tant sur la tige que sur le bouton terminal. Les poils du côté du corps sont allongés, etfdés, terminés en pointe fine, munis de piquants latéraux très-acérés, disposés comme certaines épines végétales. La couleur est brune ou noirâtre, plus rarement jaunâtre (voyez fig. 5, où j'ai représenté ces deux espèces de poils). Quelques rares poils sur les mamelons les plus petits et situés sous le corps, sont lisses (1). Le dessous du corps (fig. 6) montre les segments thoraciques pourvus des six pattes ; le W segment et le 5' ont chacun !\ mamelons d'où partent des poils noirs, étalés; les h segments suivants sont munis de deux fausses (1) Les poils du cocon sont en majeure partie fournis par les poils dorsaux et villeux de la chenille ; les poils dentelés et lisses y sont bien plus rares. S0& Al. Lâboulbène. pattes à crochets robustes; les 10% 11*" cl 12'' segments ont chacun quatre mamelons piligères, et le 12' segment offre encore deux fausses pattes vestigiaires et au-dessus l'orifice anal. Les mamelons sont petits et noirâtres ; sur les segments non pourvus de pattes, la rangée extérieure de mamelons correspond aux pattes thora- ciques et à la série des fausses pattes abdominales. Les flancs de la chenille (fig. 8) offrent plusieurs mamelons d'où partent des poils. Immédiatement au-dessus de la fausse patte est un petit mame- lon d'où rayonne une louiïe de poils roussàtres (elle est visible tout à fait sur les bords de la figure 6). Puis arrive une seconde i)laque mamelon- naire un peu plus grande, et au-dessus une 3" ])caucoup plus forle et allongée, souvent réniforme. Enfin, trois mamelons situés prés du dos, deux étant près de la ligne médiane, donnant attache aux poils renflés et formant brosse. Ces divers mamelons sont les uns noirâtres et de nature cornée ou chi- tineuse; tels sont les trois situés plus près de la fausse patte; quant aux trois autres qui sont situés sur le dos, ils sont moins proéminents, moins nettement cornés. Les deux premiers segments vus de profils et représentés sur la figure 7 montrent la disposition de leurs mamelons, ainsi que les six ocelles placés sur la tête. De plus, on aperçoit le stigmate thoracique de la larve placé sur la membrane qui joint le prothorax au mésothorax. Ce sligmale est grand, posé un peu obliquement, noirâtre, avec une impression médiane longitudinale. Je n'ai pas éprouvé une grande difficulté pour découvi'ir le 1" stigmate, ou stigmate prolhoracique, dont je viens de parler; mais il n'en a pas été ainsi pour mcllre en évidence les huit autres paires latérales de l'abdo- men. J'y suis revenu à plusieurs reprises, et ce n'est qu'api es avoir renou- velé mes tentatives, arraché les poils des mamelons, raclé en dedans les légumenls, étalé la peau, que je suis enfin parvenu à les voir. Ils sont tous exactement cachés entre le 0" et le W mamelon (fig. 9), un peu obliques et d'un noir sombre. Des troncs Irachéens se rendent-ils aux stigmates ? Je n'ai pu en avoir la certitude, les trachées élant les organes les moins faciles à reconnaître dans la chenille conservée dans l'alcool que j'ai dis- séquée. Le 9* ou dernier stigmate abdominal (placé sur le pénullième segment, le 2- après celui où existent les quatrièmes fausses pattes) est le plus grand de tons, et il a une fente médiane plus nette que sur les antres stigmates. Du reste, j'ai examiné plus tard les stigmates de la chenille de la Citc- ionia villicn L., si faciles k voir, car leur couleur est d'un blanc jaunâtre : Sur le genre Palustra. 305 ils sont à peu près siliiés comme ceux de la Palustra, mais cependant placés en avant des mamelons, et ces mamelons eux-mêmes sont des plus distincts par les poils d'un blanc roussàtre qui en partent comme chez la Palustra. La chenille de la G. villica a le 1" stigmate prothoracique grand ; le 1" stigmate abdominal (placé sur le k' segment) est le plus petit, et enfin le dernier est le plus grand de tous. Je ne me suis point contenté d'arriver à la constatation des stigmates, j'ai voulu connaître tout ce que je pourrais constater de la splanchnologie chez la chenille de la Palustra. Les organes digestifs offrent, bien con- servés, un long ventricule et les quatre vaisseaux de Malpiglii. Le cœcum était volumineux. Le système nerveux présentait des ganglions nombreux placés comme à l'ordinaire, reliés par un conneclif. Deux corps réunis en un seul et placés dans l'abdomen, en dessus, m'ont prouvé que les organes génitaux existaient déjà chez la chenille; la couleur était légèrement rosée, faut-il dire malgré ou peut-être h cause du séjour dans Falcool. Dans tous les cas, il y avait là les rudiments des testicules, et la chenille aurait sûrement fourni un papillon mâle. Cette présence précoce des organes génitaux a été déjà signalée ; elle n'a rien d'étonnant. . Le système trachéen était le moins appréciable. Les deux stigmates tho- raciques et les derniers abdominaux (ou 9" stigmates latéraux) sont les plus grands et les plus aptes à la respiration, les autres doivent néan- moins y contribuer, car ils sont bien formés, quoique facilement cachés par la chenille, comme ceux du genre Aglossa. Je m'estime heureux d'avoir pu les mettre en évidence, et, je le répète, ce n'est pas sans peine que j'y suis parvenu. Après cet examen de la chenille, que j'aurais complété si j'avais eu plusieurs exemplaires à ma disposition, j'ai voulu me rendre compte des ressemblances et des différences des insectes du genre Palustra avec ceux qui s'en rapprochent le plus. Le papillon, si bien figuré par M. Poujade (voyez pî. 8, N" II, fig. i et 2), ne me paraît pas aussi voisin du Bombyx qucvcus Linnk que le dit M. Car. Il est plutôt du groupe des Bombyx catax L. et cveria IvROCii. La chenille (pi. 8, N" II, fig. 3) s'éloigne encore plus de celles du J>. quercus L. et du B. rubi L., qui ont des poils soyeux. Elle a de grands (1873) 20 306 Al. LABOULBèNE. — Sur le fjciire Palustra. rapports avec les Processionnaires du cliêiie et du pin : Ctenocampa pro~ cessionea L. et Cl. jyytiocampa S.-V., Esper. Mais la ressemblance est réelle avec certaines chenilles de Chélonides, celles des Chelonia caj'a L., fasciata Esp., de la Chclonia villlca L. Par les houppes dorsales seulement elle se rapproche aussi des Orgyîa. Les cocons agglomérés (pi. 8, N" II, Cg. h) rappellent ceux des chenilles processionnaires, mais ils sont un peu plus résistants; ils ressemblent à ceux du genre Trichosoma; enfin la consistance de ces cocons les rap- proche de celui du Bombyx lanestris L. De cette élude comparative, je crois pouvoir conclure : que les insectes décrits par M. Bar sont remarquables, surtout la chenille, qui paraît spé- ciale. Cette chenille, si elle est réellement le premier état du papillon représenté pi. 8, N" îl, fig. 1 et 2, nous prouvera une fois de plus que, pour connaître un insecte, il faut l'avoir étudié dans toutes les périodes de sa vie évolutive. Le lépidoptériste qui se contenterait d'apprécier les genres Ilarpya et Orgyia d'après les seuls insectes parfaits, en ignorant la forme de leurs chenilles, n'aurait qu'une idée bien incomplète de ces insectes. Explication des figures 5 a 9 de la planche 8, N° IL Fig, 5. Poils de la chenille de Palustra Laboulbeni Bar. Les poils courts et renflés sont ceux qui forment brosse sur le dos ; les autres barbelés appartiennent aux flancs. 6. Ghenillc du même insecte, vue en dessous pour montrer la dispo- sition des pattes, fausses pattes et des mamelons abdominaux. 7. Tête et les deux segments pro- et mésothoraciqiies grossis et vus de profil ; sur la membrane intermédiaire on voit le stigmate thoracique de la chenille. 8. Deuxième segment abdominal grossi et vu de profil, pour montrer la disposition des mamelons piligères placés au-dessus de la fausse patte. 9. Les mêmes mamelons d'un segment de l'abdomen, encore plus grossis, pour montrer comment sont placés les stigmates abdo- minaux. DESCRIPTION d'un Diptère de la division des Anthomyzides (Spilogasicr siluiicola Laboulbène) sous SES TROIS ÉTATS, DE LARYE, DE NYMPHE ET d'INSECTE PARFAIT, Par M. le docteur Alexandue LABOULBÈNE. (Séances des 8 Août 1866 et 10 Avril 1870.) En me rendant à Auleuil, à Tépoque où j'étais médecin de rinstitulion (le Sainte-Périne, je parcourais souvent à pied la belle avenue partant de la route de Versailles et par laquelle commence la rue Molière. Je recher- chais sur les Ormes les insectes qui pouvaient s'y trouver ; quelques-uns de ces arbres étaient malades et ils m'ont fourni abondamment pendant deux années le suc séveux qui s'écoulait sur leurs troncs, au milieu des fissures ou des larges érosions de leur écorce (1). A côté d'une des plaques, ou des traînées longitudinales, formée par la sève épaissie et sous une écorce à moitié détachée, je trouvai, au com- mencement de Télé de 1866, une pupe qui, placée dans une boîte à cou- vercle de verre , me fournil la Mouche du groupe des Antkomyùdcs, qui fait le sujet de ce travail. Bien des fois depuis cette époque, j'ai vu éclore le même insecte dans les bocaux renfermant la matière grumeleuse précitée, insecte toujours identique et sortant de pupes pareilles à la première que j'avais décou- verte. Ne pouvant déterminer cette Anthomyzide, car aucune description à (1) L'avenue d'Ormes allant de la route de Versailles à la rue Molière a été abattue pendant le siège de Paris. 308 Al. Labodlbène. moi connue ne s'y rapportait, et, la regardant comme espèce nouvelle, je Tai envoyée à MM. Scliiner et Lœw : tous les deux ne la connaissaient point. Scliiner la trouve remarquable et me dit dans une lettre « Elle est sûrement nouvelle. » En raison de son habitat, je l'ai appelée Spilogaslcr ulmicola. § 1". LARVE. (Voyez pi. 8, n" I, fig. 1 à 5.) Larva cylindrico-conica, clongata, antice attenuata, postice oblique trun- cata, albicans, glaberrima, niiida, mandibulis nigris, stigmatibus anticis simplicibus,mamiUis subtus instructa.~- Longitudo quinquc lincas œquat (11 millimètres). Habitat in ulceribus Ulmi, Larve blanche, luisante, apode, glabre, composée de onze segments, la tête ou pseudocépliale renfermée dans le premier segment et exsertile (fig. 1 et 2). A la partie antérieure, quand l'insecte est allongé, on trouve deux mandibules noires accolées, plus deux palpes de deux articles appar- tenant à une lèvre (fig. 3), enfin deux petits bouquets de poils en avant (fig. 3). Corps pourvu, à partir du 1" segment abdominal et en arrière de chaque segment depuis le k" jusqu'au 11% de sept bourrelets ou mamelons (fig. 2 et h). Chaque mamelon est transversal, muni de crochets arqués, dirigés en arrière (fig. h). Stigmates antérieurs simples; je les ai vus une fois pourtant doubles ou bifides, et j'ai représenté cette disposition (fig. 5) qui me paraît exceptionnelle. Stigmates postérieurs situés en haut sur la partie postérieure. Pas de caverne stigmatique (fig. 1). Anus situé en des- sous après le dernier bourrelet du 10* segment (fig. 2). Les téguments de celte larve sont lisses, luisants, sans poils. Les stig- mates sont simples et font suite à deux grosses trachées longitudinales. J'ai fait remarquer la disposition des stigmates antérieurs. Ordinairement ces organes sont plus compliqués. Le nombre des divisions ultérieures du stigmate antérieur varie beaucoup dans les larves des Diptères, et j'ai déjà offert dans nos Annales un résumé de ces variations (1). J'ai repré- (t) Métamorphoses d'une Mouche parasite, etc. (Annales de la Société ento- mologique de France, 1861, 4e série, t. I, p. 235 et pi. 7). SpUogaster ulmîcola. 309 sente aussi le stigmate antérieur compliqué de la larve chez la Teichomyza fusca (1). La question physiologique de l'endosmose aérienne n'est pas moins intéressante que la description anatomique de l'organe au moyen duquel cette endosmose se produit. Quand cette larve est arrivée au terme de sa croissance, elle quitte le magma séveux de l'Orme et se retire sous une écorce ou dans une fissure qui lui sert d'abri ; là elle se resserre et prend la forme de pupe qui va nous occuper. § 2. PUPE. (Voyez pi. 8, n° I, fig. 6.) PUPA nuda, ovato-oblonga, riifesccns, obscure undecim artîculata, seg- menta primo lateralitcr tubercub minuto instructo ; scgmento ultimo stigmata Larvm postica exhibente. — Lotigitudo très Limas cum dimidia attingit (8 millimètres). Habitat sub cortice aut in fissuris Ulmi, Pupe d'un marron vif, ovoïde, allongée en forme de barillet, lisse, lui- sante; non chagrinée ni râpeuse. Les segments protlioraciqucs sont rapprochés, et tout à fait en avant une minime saillie indique de chaque côté la place du stigmate antérieur de la larve. Une soudure juxta-latérale en forme de bourrelet montre la place où se dessoudera, en dessus, le panneau servant à la sortie de la Mouche. En dessous, on voit nettement les sept bourrelets de la larve, bien nets, et au-dessous du dernier l'orifice anal; le dernier segment montre les stigmates postérieurs sous forme de points noirs et un peu luisants. Ainsi que je l'ai répété bien souvent déjà {Annales de 1861, p. 2^1; 186Zi, p. 77-79; 1867, p. 38), la pupe montre nettement, et parfois d'une manière plus complète, la structure et les détails extérieurs du corps de la larve. Kous avons trouvé sur celle du Spilogaster ulmicola des bourrelets (1) Histoire des métamorphoses de la Teicliomyza fusca (Ann. Soc. ent. Fr., 1867, p. 36, pi. 5, fig. 5 et 6). 310 Al. Laboulbène. transversaux et des téguments lisses, et la pupe, qui est formée de la peau revenue sur elle-même et durcie de la larve, indique ces détails du tégument extérieur de la manière la plus nette. Quand une larve de Mus- cide est très-molle, pourvue de mamelons rélractiles ou de saillies mal accusées, on éprouve de la difficulté à bien voir ces organes. La peau immobile et comme momifiée de la pupe les met en évidence; elle permet de bien s'en rendre compte. § 3. INSECTE PARFAIT. (Voyez pi. 8, n° I, fig. 7 et 8.) iSpilogastei* ulmicola Laboulbène. Clncrea vix cœrulcscens , pilis nigris; abdomim flavo-tcstacco d", con- colorc ^', tliorace nigro h-lineato ; abdominc linca incdia esctremitaiequc nigris c?, linca média ncc 7ioti h punctis nigris Ç ; antcnnis palpisque nigrcscentibus; pcdibus brmmcis. — Longiiudo ires lineas eequat aut paulo superat (6 à 7 millimètres). Habitat campo Lutctiano, locoque dicto Bar-sur-Seine ; fanina frequens, mas rarior. c?. Corps d'une teinte cendrée, très-légèrement bleuâtre. Thorax avec deux lignes juxta-médianes, abrégée en arrière, noires, et deux autres latérales, interrompues au milieu, également noires. Abdomen d'un jau- nâtre testacé pâle, transparent; une ligne dorsale noire; extrémité noi- râtre. Yeux grands et d'un violet rougcâtre sombre. Face et côtes du front d'un blanc saline ; bande frontale étroite et noirâtre. Palpes et antennes noirâtres. Pattes d'un brun ferrugineux, à jambes plus claires ; cuisses noirâtres, à genoux d'un brun ferrugineux; hanches presque jaunes ; tarses bruns. Ailes diaphanes, irisées, â base jaunâtre et un peu ferrugineuse; ner- vures transverses bordées de brunâtre, la postérieure cintrée. Balanciers jaunâtres, cueillerons blanchâtres. Poils du corps noirs, les petits disséminés, les grands disposés sur Spîlogostcr ulmicola. 311 quatre rangées principales au lliorax et de plus très-régulièrement placés au bord postérieur des segments abdominaux. Dessous cendré sur le thorax, jaunâtre testacé sur Tabdomen ; celui-ci noirâtre à rextrémité seulement. $. Corfs entièrement cendré au thorax et à l'abdomen. Yeux espacés, excavation frontale noirâtre. Deux lignes noires juxta-médianes bien mar- quées, abrégées en arrière ; deux points allongés, noirâtres et placés sur les côtés remplançant les lignes noires latérales du corselet du mâle. Abdomen à ligne dorsale noire, large et médiane, et ayant de plus sur les T et 3' segments de chaque côté une grande tache noire située près du bord latéral. Dessous uniformément cendré au thorax et à l'abdomen. Poils du corps disposés comme chez le mâle. Cette espèce, suivant Schiner (1), se rapproche beaucoup du Spilogaster uliginosa de Fallen et du Spilogaster dexiœformis MiK. Elle se distingue de la première par la couleur des palpes et des antennes, par le dessin du thorax et de l'abdomen ; de la seconde par les nervures transversales bordées de brun. Ce dernier caractère l'éloigné aussi du Spilogaster semi- cinerea WiED., avec lequel elle a quelque ressemblance par la couleur et le dessin de l'abdomen. Cet insecte paraît de juin en septembre ; il n'est point difTicile à se procurer, quand pour l'obtenir on a soin de recueillir le magma ulraique. Le mâle du Spilogaster ulmicola est beaucoup plus rare que la femelle. J'ai vu un grand nombre de celles-ci et deux exemplaires seulement du premier sexe. L'un d'eux est éclos dans mes bocaux ; le second mâle m'a été envoyé de Bar-sur-Seine par M. le docteur Cartereau. La place de l'insecte ulmicole qui fait le sujet de ce travail est certaine- ment dans le genre Spilogaster plutôt que dans le genre Hylemyia, auquel je l'avais d'abord rapporté. Voici les faits sur lesquels je m'appuie : Les antennes ont le style plumeux avec les poils assez courts ; l'abdo- (1) Depuis que ces lignes sont écrites, la morl a frappé Schiner ; sa perte causera de vifs regrets à tous les entomologistes. J'avais conçu pour lui la plus haute et la plus respectueuse estime. Octobre 1873. 312 Al. Laboulbène. — Spilogaster ulmicola. men est ovale et non cylindrique; les ailes ne sont pas pointues au bord extérieur ; enfin les cueillerons sont grands , avec la valve inférieure dépassant la supérieure, et non assez petits, à valves presque égales comme chez la plupart des Hylanyia. Schiner dit dans sa Fauna austriaca (Die Fliegen, I, Tlieil, p. 606, Wien, 1862), que les métamorphoses d'aucune espèce de Spilogaster ne sont connues. Le premier pas sera fait présentement, et le magma ulmique, déjà si exploré par Léon Dufour, nous réserve, j'en suis sûr, de nouvelles surprises. EXPLICATIOIÏ DES FIGURES DE LA PLANCHE 8% N" L Fig. 1, Larve grossie du Spilogaster ubnîcola vue par le dos et rac- courcie; à côté d'elle, à gauche, mesure de sa grandeur naturelle. 2. La même larve vue de profil et allongée. (Sur ces deux figures, il manque un segment Ihoracique : l'intermédiaire.) 3. Partie antérieure, très-grossie, de cette larve, montrant une lèvre bifide et les palpes biarliculés. Zi. Un des bourrelets, également très-grossi, situé en dessous du corps et mettant en évidence les crochets qui servent à la pro- gression de la larve. 5. Stigmate antérieur bifide ; cette disposition est probablement exceptionnelle. 6. Pupe grossie du Spilogaster ulmicola ; à côté d'elle mesure de sa grandeur ordinaire. (Les onze segments de la pupe sont bien indiqués.) 7. Spilogaster ulmicola Laboulbène, à l'état parfait et du sexe mâle; sur le côté, à gauche, mesure de la longueur du corps. 8. Le 77iême insecte du sexe femelle, également grossi. Métamorphoses de la Cécidoxnyîe du buis Cecidomyia (Diplosis) buxi Par M. le docteur Alexandre LÂBOULBÈNE. (Séance des 22 Mai 1872 et 27 Août 1873.) S'il y a beaucoup à faire en entomologie pour décrire les espèces qui n'ont pas encore été signalées, il y a aussi, en sens inverse, un travail consciencieux à entreprendre pour retrouver les insectes déjà observés par nos prédécesseurs. Le frêle Diptère qui fait le sujet de ce mécooire est la preuve de ce que je viens d'avancer : il a été jugé nouveau par trois autorités des plus compétentes, par MM, Winnertz, Lœw et Schiner, et cependant j'ai acquis la conviction qu'il a été connu par un auteur qui nous est cher, par Geoffroy, et qu'il est même figuré dans son Histoire abrégée des Insectes. Une tâche ardue, mais qui ne serait pas sans utilité, consisterait h. rechercher et à établir la synonymie des insectes primitivement décrits par Geoffroy et par Réaumur. Pour ce dernier, nous ne possédons que la très-insuffisante et fautive Concordance de Vallot (1). J'ai réuni des notes à ce sujet et peut-être pourrai-je quelque jour suppléer à l'insuffisance de l'ouvrage de Vallot, en venant combler une lacune regrettable des œuvres magistrales de Réaumur. Au commencement du mois d'avril 1867, mon ami M. le docteur Signoret m'apporta des feuilles de Buis minées et qu'il avait trouvées au (1) J.-N. VAttOT, Concordance systématique, servant de table de matières à l'ouvrage de Réaumur intitulé Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, in-4°» Paris, 1802. 3llt Al. Laboulbène. Jardin des plantes, près des grandes serres. J'y découvris quelques larves et surtout des nymphes, que je reconnus appartenir à un Diptère. Mais comme je ne connaissais pas de Cécidomyie mineuse de feuilles, je ne les rapportai pas à ce genre. L'éclosion ne réussit pas. On verra tout à l'heure pourquoi, et je dus attendre une année entière pour savoir le genre de l'insecte. L'année suivante, M. Jules Fallou, auquel j'avais fait part de mes mi- neuses du buis, que je ne croyais pas toutefois devoir produire des Microlépidoptères, recueillit, en avril, au même endroit, des rameaux de Luis dont les feuilles étaient attaquées. Notre collègue garda chez lui quel- ques rameaux dont il surveilla les habitants. Au commencement de mai il vit éclore des insectes parfaits, tandis que les feuilles minées placées chez moi dans des boîtes et des bocaux d'observation n'avaient rien produit. La raison en était que j'avais déposé simplement les plantes dans des boîtes de carton, ou dans des bocaux de verre, tandis que ]\1. J. Fallou, avec sa grande habitude de l'éducation des chenilles , avait placé les rameaux dans une petite bouteille pleine d'eau souvent renouvelée. L'hu- midité étant indispensable au buis pour conserver sa fraîcheur , les nymphes, ou ciu-ysalides, étaient mortes chez moi pendant deux années, sans pouvoir sortir de leur loge préparée à l'avance. J'avais dessiné les nymphes, et de plus je m'étais assuré que les insectes recueillis par M. J. Fallou, tant mâles que femelles, se rapportaient au grand genre Cccidomyin. Je prévins j\I. le docteur Cartereau, qui se tint prêt pour chercher à Bar-sur-Seiue les larves mineuses recueillies à Paris. Une troisième et une quatrième fois (1869 et 1870) j'observai de nou- veau au printemps les Cecidomylcs du buis; je pus, en les plaçant conve- nablement, surveiller leur éclosion et me rendre compte de la sortie de la nymphe à travers la pellicule recouvrant la feuille minée , je vis leur accouplement, mais il manquait à mes recherches un bon dessin de la larve. En effet, en recueillant trop tard les feuilles du buis, j'y trouvais les nymphes déjà transformées dans les loges, et il fallait donc se pro- curer de bonne heure des feuilles, pour avoir sous les yeux les insectes encore jeunes et à l'état de larve. M. le docteur Cartereau n'était pas resté inactif : il avait cherché et trouvé siu" de grands buis les insectes que je lui avais signalés, et il me les envoya, tant mâles que femelles. Métamorphoses de la Cécidomyic du buis. 315 Pendant la triste année 1871, année de sang et de feu, toute recherche dut ôlre suspendue; mais les deux années suivantes, en 1872 et 1873, j'ai observé de nouveau l'éclosion des Cécidoniyies; au mois de mai j'ai vérifié les faits déjà établis, et de plus, dès les mois de janvier, février et mars, j'ai étudié ef dessiné les larves. Enfin, en réunissant mes observa- tions et celles de M. Jules Fallou, dont on connaît le zèle et la sagacité, je puis aujourd'hui donner une histoire assez complète de la Cêcidomyie du buis. Je diviserai en paragraphes distincts ce que j'ai à dire de l'œuf, de la larve, de la nymphe et de l'insecte parfait des deux sexes. § 1. OEUF. OvuM oblongum, haud rotundatum, album. — Longitudo oculisfcrc dis- tincta, vicesimam, lineœ partem via; atiingit (0,1 de millimètre). Habitat in foliis Buxi sempervirentis introduclum. Œuf gros, comparativement à l'insecte parfait, blanchâtre, nettement arrondi aux deux bouts et allongé en forme d'ellipse. Cet œuf est très-facile à voir quand on ouvre le corps de la Cêcidomyie femelle. Je n'ai point fait l'analomie de l'appareil génital, et je ne puis dire combien il y a de gaines ovigères à l'ovaire; mais les œufs sont peu nombreux, 10 à 12 environ, à peu près d'égale grosseur. M. J. Fallou, qui a observé la ponte de cette Cêcidomyie, m'a montré les œufs déposés dans les feuilles du buis. Ils ressemblent à ceux qui ont été extraits du corps, et leur couleur est blancliâtre, leur surface lisse, leurs deux bouts à peu près d'égale grosseur. S 2. LARVE. (Voyez pi. 9, fig. 2 à 7.) Larva ovato-oblonga, apoda, aurantiaco-lutca, glabra, asperula, pas- 316 Al. Labodlbène. tîce subattenuata, antennis biarticulatis; segmenta ultimo biappendiculato ; prothoracc subtus lanieUa cornca bifidaque instructo; stigmatibus novem paribus. — Longitudo duas limas haud attingit {U millimètres). Habitat in foliis Buxi sempervirenlis loculum minans. Larve allongée (fig. 2), mais à segments très-rétracliles (flg. û), un peu aplatie (fig. 3), apode, presque glabre, d'un beau jaune orangé. Corps de douze segments, la tête non comprise. Tête petite, rétractile, ayant sa base entourée d'un large rebord segmen- taire où elle peut se cacher entièrement. Antennes formées de deux articles, le premier large et court, le second allongé, mince. Corps à tégument chagriné ou aspériile quand on l'examine à un fort grossisse- ment. Prothorax situé après le faux segment céphalique, élargi surtout en arrière (fig, 2) et portant en dessous une plaque médiane cornée (fig. 3 et h), bifide en avant (fig. 5). Tous les segments de l'abdoinen transver- saux, arrondis latéralement, diminuant successivement de largeur, le der- nier ayant de chaque côté un petit appendice, biarticulé (fig. 7). Chaque segment a sur les côtés un poil peu allongé, situé au bord latéral, vers le milieu (fig. 6). Stigmates au nombre de neuf paires , placées latéralement sur le pro- Ihorax et sur les 1", 2% 3% h", 5% 6% 1" et 8' segments abdominaux, plus près du bord postérieur que de l'antérieur (fig. 2). Cette larve est remarquable parmi toutes celles du grand genre Cccido- myia par son organisation et sa manière de vivre. Le point le plus carac- téristique est la pièce cornée en forme de lamelle bifide en avant, et située sous le prolhorax ou premier segment ; cet organe est spécial ; je n'en connais point d'analogue parmi ceux décrits jusqu'à ce jour. Les mamelons des larves de la Cécidomyie du pin , étudiées par De Géer, Ratzeburg, Léon Dufour et Perris, les pseudopodes de la Cecidomyia pic- tipeimis et autres, si bien indiqués par M. Edouard Perris {Annales de 1870, p. 163-170 et pi. 1, fig. 30-36), ne ressemblent point à l'organe thoracique dont cette larve est pourvue et qui lui sert sans nul doute pour tracer, entre les deux lames des feuilles du buis, sa galerie de mineuse. Sur la figure Zi, j'ai tenu à montrer la larve contractée, ayant alors une forme très-différente de celle qu'elle offre sur la figure 2, où la même larve est représentée de face. On saisit à première vue la manière dont Mélamorphoscs de la Cécidomyie du buis. 317 peut agir la pièce cornée et bifide qui décolle à la manière d'un coin les parties supérieure et inférieure de la feuille. La première fois que j'ai observé ces larves, j'avais mal apprécié l'or- gane thoracique : je l'avais pris pour une pièce dure et chilineuse, tou- jours incluse dans le corps des larves de Cécidomyies, déjà signalée par Réauraur sous le nom de « trait brun corné » et qu'on trouve nécessaire- ment chez la larve de la Cécidomyie du buis. Cette pièce interne, et en quelque sorte pharyngienne, appartient à l'appareil buccal, tandis que l'organe thoracique (fig. 5) est placé en dehors du tégument ; mais je dois dire que, par transparence et sur la larve vue de dos, l'erreur était facile. Ce n'est qu'en faisant rouler sur une plaque de verre la larve vivante et placée sons une fine lamelle transparente que j'ai reconnu la position réelle de l'organe dont il s'agit. La tête, petite, munie de deux fines antennes peu distinctement biar- ticulées, est suivie d'un faux segment, ou si l'on veut, le segment de la tète a l'air d'être divisé en deux parties. Les stigmates antérieurs ne sont pas sur ce faux segment, mais sur le suivant, qui est le prolhoracique. La composition du corps est donc de douze segments seulement et non de treize ; c'est un point que je tenais à bien établir. Les deux appendices biarticulés terminant le corps sont aussi à consi- dérer comme caractéristiques de cette larve. J'ai déjà insisté sur le tégu- ment grenu et sur la rareté des poils. La figure 6 exprime cette disposi- tion. Le tissu splanchnique jaune, ou orangé, est facile à voir par trans- parence. Avant de. décrire la nymphe, je dois dire comment la feuille de buis dans laquelle vit la larve est préparée par celle-ci. On sait que les feuilles de cet arbuste sont formées de deux lames dont la supérieure est coriace et l'inférieure membraneuse. Les plus jeunes larves que j'ai observées au mois de janvier étaient semblables à celles qui se métamorphosent en nymphes au commencement ou dans la première quinzaine d'avril. La mine formée sur la feuille de buis dans le principe, c'est-à-dire la petite loge résultant de la séparation des deux lames supérieure et inférieure, était seulement de moindre étendue et elle était d'égale épaisseur partout; deux ou trois larves occupant le même feuille avaient des galeries dis- tinctes, tandis que plus lard celles-ci auraient été réunies par la rencontre des bords. 318 Al. Laboulbène. Vers la fin du mois d'avril ou dès le commencement de mai, et toujours sur la face inférieure de la feuille du buis, on voit un petit espace arrondi plus mince que le reste de la mine et par conséquent d'une teinte plus claire, bien visible surtout à contre-jour. Cet espace, ayant environ un millimètre de diamètre, est préparé par la larve pour la sortie de la nymphe, et s'il y a deux ou trois larves dans une même grande mine devenue commune, il y a deux ou trois espaces amincis et transparents préparés à l'avance. Lamine est propre dans l'intérieur, sans débris, sans petits las de déjections, et il n'existe point de fils soyeux reliant les deux pages de la feuille, ou du moins je n'en ai pis constaté la présence. La larve se trans- forme donc sans préparation dans la loge minée, la tête tournée vers le petit cercle aminci dont j'ai parlé. Du reste, la nymphe agile saurait bien trouver celte porte de sortie, ainsi que nous le verrons bientôt en parlant de l'éclosion de l'insecte parfait. § 3. NYMPHE. (Voyez pi. 9, fîg. 8.) Nympha oblonga; obvoluta, lutcsccns, oculis pcctorcquc infuscatis, ver- ticc bicornuto, tliorace gibbo, abdominc apice appcndiculaio. — Longitudo lineam cum dimidia aequat (3 millimètres). Habitat in foliis Buxi sempervirentis obtccta, scd nuda, kaud folli- culata. Nymphe offrant les parties de l'insecte parfait eramaillotlées et repliées, ainsi que le montre la figure 8. Le mâle a le fouireau des antennes un peu plus long, et il est facile à distinguer dès la nymphose. Les pattes sont repliées et les tarses de plus en plus allongés de dedans en dehors, les médians étant les plus courts. La couleur est d'abord jaunâtre, puis la teinte devient orangée, les yeux et le fourreau des ailes sont plus obscurs; enfin, au moment de l'éclosion, la teinte est foncée, noirâtre, surtout à la place des yeux. Cette nymphe offre comme particularité d'organisation les deux saillies frontales, ou plus exactement, situées sur la base des fourreaux anten- naires et élevées sous forme de cornes pointues, représentées sur la Métamorphoses de la Cécidomyie du buis. 319 figure 8. La disposition des étuis des antennes et des pattes, mérite un examen spécial. Ces fourreaux sont larges et renferment les pattes repliées sur elles-mêmes. Les antennes du mâle doivent être ployées deux fois, car leur étui n'est pas allongé de manière à contenir étalée une antenne si longue dans ce sexe. L'extrémité du corps de toutes les nymphes offre deux petites saillies triangulaires, et, sur plusieurs, deux petits mamelons placés en arrière : je les regarde comme étant les fourreaux du forceps du mâle. Il est pos- sible de distinguer les sexes de beaucoup d'insectes pendant la nymphose; j'ai déjà insisté sur ce sujet à propos du Dasytcs cœruleiis (voyez Annales de 1858, page 519 et planche 13, figures 12 et 13). La peau de la nymphe est constamment glabre ; le tégument, vu à un fort grossissement, est aspéruleux, mais on ne trouve point sur le dos des rangées de crochets ou d'épines comme chez les nymphes des Bombyles,. des Anthrax, ou comme chez le Systenus dont j'ai donné la description et la figure de la nymphe dans ce volume, p. 53 et pi. 5, n" I, fig. 11. Les stigmates sont arrondis : j'en ai compté un thoracique et sept abdo- minaux de chaque côté du corps, mais je ne suis pas sûr du nombre. Les stigmates du prothorax sont simples et non prolongés en forme de cornes, comme chez la Cccidomyia papavcris. L'éclosion de la Cécidomyie du buis a presque toujours lieu dans les premiers jours du mois de mai, après une nymphose de une à deux semaines. Cette année 1873 a été exceptionnellement humide et froide, aussi l'apparition n'a eu lieu que du 15 mai à la fin du mois, malgré le soin pris à l'avance de recueillir le buis en temps opportun, de placer les rameaux dans l'eau et à la température ordinaire d'une chambre sans feu. C'est le matin qu'a lieu l'éclosion ou la métamorphose dernière de l'in- secte. Vers six ou sept heures on peut être sûr de voir le curieux spec- tacle d'une nymphe qui, taraudant avec ses saillies frontales la mince pellicule, apparaît au dehors. Cette nymphe est agile, car elle s'agite vivement toutes les fois qu'on l'inquiète ou qu'on la met à découvert ; au moment où elle doit se transformer, elle sait fort ;^bien trouver le petit espace arrondi et rendu très-mince par la larve prévoyante. Une partie de la tète est dégagée, le thorax apparaît, puis la nymphe avance encore, dirigée en bas, car c'est toujours sur la partie inférieure des feuilles du buis qu'est le point de sortie dont je parle. Après une série de temps de 320 Al. Laboulbène. repos, le thorax s'est ouvert et le corps sort lentement. On voit se détacher d'abord les antennes, si c'est un insecte femelle, les ailes, puis les pattes. Si c'est un mâle, les ailes, les pattes antérieures sont retirées, puis les intermédiaires et les longues antennes viennent les dernières. Enfin, après avoir dégagé toutes ses pattes, la Cécidomyie parvient à faire sortir l'abdomen du fourreau nymphal et elle piend position sur ses longues jambes en remuant ses ailes encore petites et noirâtres, tandis que son corps est d'une couleur blanchâtre. Les ailes n'acquièrent que lentement leur développement ultime, tandis que dans des genres assez voisins, chez les Simulia, par exemple, le déve- loppement de l'aile est presque instantané au sortir de la nymphe. Mais revenons à la Cécidomyie du buis. Elle acquiert peu à peu sa teinte orangée, elle essaie ses ailes devenues transparentes et si délicate- ment frangées, puis elle s'envole, s'abaissant et se relevant par petites saccades. Je me suis assuré plusieurs fois que des nymphes tombent à terre en sortant trop vite, et l'insecte parfait sait fort bien se dégager de la nymphe, quoique celle-ci ne soit pas retenue par le milieu du corps, mais simplement posée sur un plan horizontal. D'autre part, il y a toujours des nymphes qui meurent au passage et dont l'insecte ne se développe point. Un certain nombre, enfin, reste dans les mines des feuilles et y péril sans éclore. Tout naturaliste qui pourra voir de ses yeux la transformation ultime de la Cécidomyie du buis restera heureux de ce spectacle et ne se lassera point de l'admirer à plusieurs reprises. Je me suis convaincu cette année seulement que la Cécidomye éclosait aussi pendant la journée, mais ce fait est exceptionnel; cependant je suis sûr d'avoir vu dans le courant du jour des insectes posés sur dos feuilles de buis là où le malin il n'en existait point. Je ne pense pas en avoir oublié; de plus il y avait à cùté des insectes parfaits des dépouilles de nymphe. Je n'ai jamais observé dans les feuilles minées des larves de parasites, et aucun Chalcidite, ni aucun Ichneumonien, n'est éclos chez i\'lM. Fallou et Carlereau ou chez moi, ayant vécu aux dépens des larves de Cécidomyie du buis. Ce fait est difficile à expliquei', car ces larces mineuses ne sont pas mieux protégées que celles de VOrcUcsks rufus dont j'ai publié l'his- Mr^aiitorp/ioscs de lu Cîcidomyic du buis. 32 toire (1) et dont j'ai vu sortir de minimes IHéromaliens. Léon Dufour a mentionné les Eulophus ericcc et E. verbasci parasites des deux Gecido- myiœ Ericx scopariœ et verbasci (2). M. Giraud et M. Perris ont observe des faits semblables, et j'ai vu assez souvent ï Eulophus flavo-varius para- site de la Cccidomyia sarrolhamni. En examinant les rameaux de buis au moment de la métamorpliosc dernière des Cécidomyies, j"ai souvent apeiru des petits corps blanchâtres que je croyais formés par des moisissures ; mais quand je les ai regardés avec soin je me suis assuré que c'étaient des productions dues à la Psyllc du buis, fort singulières, en ce qu'elles sont contournées ordinairement en hélice. Ces faits étaient connus de lléaumur, qui signale comme « vcr- micellée » la production gommeuse ou sucrée des Psylles du buis (V. ses Mémoires, etc., t. III, X* mémoire, p. 351 et planche 29). § U. INSECTE PARFAIT. (Voyez pi. 9, fig. 9 U 17.) Cecidomyia (Diplosis) buxi Lâboulbènë. Le Scathopse du bouis (sic) Geoffroy, Histoire abrégée des Insectes, etc., t. 2% p. 5/t5, pi. 18, fig. 5, an VII. Cecidomyia miranliaco-hitea, albo aut grisco squamosa, pilis nigris. Antcnnis vix infuscaiis basin Claris, mare feminaque lli-arliculatis ; oculis nigris ; tlioracc vix fusco triiineato ; abdomine forcipato c?, longe iinci- nato Ç, tnrsoriim articulo primo brevissimo. — Longiludo uiiam li/ieam a'quat aut paululo superat (2 à 3 millimètres). Habitat Parisiis, iii Planlarum iiorio, nec non loco dicta Bar-sur- Seine. (t) mUoire des métamorphoses de iOrcheslcs riifus (Anii. Soc. eut. France, 1858, p. 296). (2) LÉON Dufour, Mémoire sxtr une fialle de la Bruyère à balais et, ^ur lex insectes qui l'habitent (Ann. Soc. ent. Fr., 1837, p. 83-91). — description des galles du Veibascum et du Scrolïilaria, clc. (Aun. des Scienres naturcllL-s, 3e sjiie, 1846, t. V, p. 5-24, pi. II). (1873) 21 322 Al. Laboulbène. Corps d'une belle couleur jaune, un peu orangée. Antennes de quatorze articles chez le mâle (fig. 10) cl chez la femelle (fig. 12). Base orangée, ainsi que l'extrémité, les articles médians un peu plus foncés, surtout chez le mâle, à poils noirâtres. Un petit article supplémentaire et ter- minal, constant dans les deux sexes (fig. 10 et 12). Yeux noirs, presque contigus chez le mâle, espacés chez la femelle. Pas de stemmates. Thorax jaune orangé, avec le métathorax plus rougeàtre et d'une teinte un peu rosée; sur le dos du prothorax trois bandes. Tune médiane et deux autres latérales à peine indiquées et légèrement brunâtres. Ailes transparentes chez la femelle, un peu plus foncées chez le mâle, longue- ment frangées, à côté externe et grande nervure jaunâtres chez la femelle. Balanciers ayant la base jaune, l'extrémité un peu rougeàtre. Abdomen d'un beau jaune, avec l'extrémité plus foncée, orangée chez la femelle, brune chez le mâle. Tarière de la femelle d'un brun foncé, noirâtre. Pattes jaunâtres; cuisses et jambes d'un gris foncé, à poils noi- râtres; tarses d'une teinte jaune, le premier article le plus court de tous, le second, au contraire, étant le plus long. Le corps est couvert de poils noirâtres sur les côtés, ainsi que sur les cuisses et l'abdomen. Sur l'insecte mort, la couleur orangée est plus foncée, plus rougeàtre; les lignes du thorax sont à peine marquées ; les antennes, contournées, sont plus foncées ; l'abdomen laisse apercevoir facilement à l'extrémité la tarière de la femelle qui sort des derniers articles formant anneau ; elle est relevée en haut. Les pattes sont plus foncées. Les écailles blanchâtres revêtant les antennes et les pattes sont bien visibles, surtout sur les jambes et les tarses. Le mâle desséché est beaucoup plus rembruni comme teinte générale que la femelle ; les longues antennes repliées et les pièces de l'armure génitale l'en distinguent au premier coup d'œil. L'appréciation du nombre des articles antennaires doit nous arrêter et être discutée avec soin. J'ai dit qu'il y avait en tout quatorze articles, tant aux antennes du mâle qu'à celles de la femelle; je me trouve ainsi en contradiction avec Meigen, Loew, Wiunertz, Schiner, Wagner, etc., c'est- à-dire avec ceux qui se sont le plus occupés des Cîcidomyies. J'ai été longtemps à me rendre compte de la vérité à cet égard ; j'ai cru trouver, en sus des deux premiers articles basilaires, tantôt 22, tantôt 21 articles, en tout 24 ou 23 articles, chez le c?. Je suis d'abord parvenu à voir net- tement que le 3' article était plus gros que les suivants et formé de deux Miiaiiiorphoscs de la Cécidomyic du buis. 323 articles réunis. Plus lard, en faisant macérer l'antenne d'un insecte frais, puis en la traitant par une solution de potasse, j'ai vu de la manière la plus évidente que tous les articles de l'antenne mâle, moins les deux pre- miers, étaient formés de longs articles à double renflement, ayant trois verticilles de poils : un en haut, un en bas, longs et égaux, et un verti- cille moyen plus petit (voyez figure 11). En réalité l'antenne du mâle est faite sur le plan de l'antenne de la femelle, ayant en plus un verticille de poils et un étranglement vers la base ; on s'en convaincra en comparant les figures 11 et 13. Je recommande aux observateurs de vérifier le mode d'articulation des articles chez les Cécidomyies des diverses espèces et sous-genres dont les mâles ont de longues antennes. Je ne serais pas étonné que ce nombre d'articles fût le même chez les mâles et chez les femelles, et que ce qui peut paraître une exception chez la G. buxi devint la règle pour l'avenir. L'aile de la femelle offre la deuxième nervure plus arquée et descendant un peu plus bas que sur l'aile du mâle; cette dernière, ainsi que je l'ai noté déjà, est d'une couleur légèrement assombrie. Les pattes ont la pelote du dernier article des tarses unique et non double; les ongles sont simples. L'accouplement de la Cecidomyîa buxi a lieu à la manière des chiens, le mâle et la femelle étant placés sur la même ligne. J'ai vu ce mode d'accouplement chez la Cécidomyie du pavot (1). Si la larve de la Cccidomyia buxi est remarquable par l'organe tliora- cique, l'insecte femelle à l'état parlait ne l'est pas moins par la tarière dont elle est pourvue et qui a la forme d'un fort aiguillon recourbé. C'est au moyen de cet instrument qu'elle dépose ses œufs dans les feuilles du buis. RI. Jules Fallou, qui a pu suivre la femelle pendant la ponte, m'en a raconté les particularités de la manière suivante : La ponte dure 12 à IZi minutes. Les femelles se posent sous la feuille du buis, puis elles enfoncent leur tarière pai- des mouvements alternatifs de va et vient. Elles se reposent au bout de six minutes, puis aux deux tiers du temps complet. Pendant le dernier tiers de la ponte, la femelle imprime au corps un mouvement de rotation; il est probable qu'alors elle (1) Mclamorphoses de la Cccidomyia papaveris et remarques sur plusieurr. espèces dugenre Cccidomyia (Ann. Soc. eut. France, 1857, 3^ série, t. V, p. 565 et pl. 12). 324 Al. Laboulbène. dépose son œuf, puis elle s'échappe et cherche une autre feuille. .M. J. Fallou a observé, cette année, la ponte le 21 mai. Dans les années ordi- naires, les œufs doivent être pondus dès le commencement du même mois. Je ne sais point au juste quand l'œuf éclot; je ne sais point davantage si la très-jeune larve est pourvue de quelque organe spécial pour sortir de Tœuf et si elle change de peau après sa naissance. J'en doute cependant. La Cécidomyie du buis s'accouple peu de temps après l'éclosion. Le mâle vole presque constamment, et j'ai signalé son vol léger, qui se fait par petites saccades et qui est fort gracieux. Les insectes des deux sexes, posés sur leurs fines pattes, ont les antennes relevées en haut. La durée de la vie sous le dernier état n'est pas longue, et au bout d'une h deux ou trois journées, au moins dans mes plus grands bocaux de verre, les Cécidomyies mâles mouraient d'abord et peu de temps après les femelles. La Cecidomyia buxi fait partie de la division Diplosis établie comme sous-genre par le docteur Hermann Loew {Die GaUmiicken, in Programm des Kœnigl. Friedrich-Wilhelm-Gymnasiums zu Posen, 1850, p. 20 et 32) et caractérisée, à tort selon nos observations précitées, par le nombre des articles des antennes double chez les mâles. J. T^'innerlz, dans sa monographie magistrale {Beîtrag tu ciner Notw^ graphie d(T Gallmticken, in Linnaea entomologica, t. VIII, p. 2/i6, 1853), adopte ce sous-genre. Plus lard, le genre Diplosis est décrit par Schiner, composé surtout d'espèces caractérisées par les antennes des mâles, com- posées de presque deux fois autant d'articles que ceux des femelles. Winnertz, dans la planche 2 de sa monographie, représente avec soin Taile (fig. 5), et, sur la planche 3, les antennes (fig. 7 a, 7 b) des Diplosis. Les espèces de ce genre ou sous-genre sont très-souvent jaunes ou oran- gées, quelques-unes pourtant sont brunes ou d'une teinte foncée. Le docteur II. Wagner, de Fulda, a récemment décrit une espèce sous le nom de Diplosis equestris (1), qui se trouve dans les champs de blé, et qui produit sur les tiges du froment des galles ayant la forme d'une selle de cavalier. Je dois dire que la planche du mémoire ne montre pas la configuration ordinaii-e de la deuxième nervure des ailes des Diplosis (1) R. W.vGNER, Diplosis equestris, nov. spec. Satceliniicke (StcUincr entomo- logische Zeitung, Zweiunddreissigster Jalirgang, p. 414, taf. 4, 1871). Métamorphoses de la Cicidomyie du buis. 325 arcuata Winnertz {loco cltato) et Diplosis buxi; les articles des antennes ne sont point déterminés rigoureusement, et, en Un mot, les figures laissent à désirer dans ce travail fait avec soin. La Diplosis buxi est jusqu'à ce jour la seule espèce mineuse parmi toutes les Cccidomyia ; à ce titre elle doit figurer parmi les espèces les plus dignes d'intérêt. En commençant ce travail, j'ai dit que Geoffroy avait sûrement connu l'insecte dont je me suis fait l'historien après lui, et, en effet, la descrip- tion et la figure ne laissent aucun doute à cet égard. C'est un de nos anciens collègues, Doumerc, très-versé dans l'étude de nos auteurs, qui m'en a fait la remarque : je rends cet hommage à sa mémoire. Les Buis du Jardin des plantes, où pendant plusieurs années les Cécido^ myies ont élu domicile, ont été peut-être visités par Geoffroy; ils sont extrêmement vieux et plusieurs ont disparu dans ces derniers temps. Il ne faut point, si la localité que j'indique vient à faire défaut, que les insectes soient oubliés. 1\I. le docteur Cartereau a su les trouver à Bar-sur- Seine, et, en signalant une dernière fois cette remarquable Cécidomyie à mes collègues et à tous les Diptéristes, j'espère que mon appel ne restera pas sans écho. Explication des figures de la plaîvche 9. Fig. 1. Extrémité d'une petite branche de buis montrant, sous la face inférieure de plusieurs feuilles, une plaque allongée, indiquant une portion minée, plus, sur les deux feuilles du bas, un petit espace arrondi et très-aminci préparé par la larve pour la sortie de la nymphe ; les feuilles minées peuvent renfermer une, deux (et jusqu'à trois) larves de la Cecidomyia bu.vi. A droite, à la face inférieure de la feuille placée au milieu, on voit une dépouille de nymphe abandonnée par l'inseclo parfait au moment de l'éclosion. Celle dépouille reste à moitié engagée dans la feuille. 326 Al. Laboulbène. — Métamorphoses de la Céciddmyîc du buis. Fig. 2. Larve de la Gccidomyîa buxî, grossie, allongée, vue de face par le dos, et b. côté d'elle, h gauche, mesure de sa grandeur naturelle. 3. La même larve vue de profil, montrant l'organe bifide situé sous le prolhorax, Ix. Même larve vue également de profd, mais contractée, ayant la tête rentrée. 5. Organe bifide proéminent, placé sous le prolhorax, et très- grossi. 6. Un des segments abdominaux de cette larve, vu de profil sur le bord gauche, et très-grossi. 7. Extrémité -postérieure du corps, très-grossie. 8. Nymphe grossie de la Gccidomyia buxi, vue par la face anté- rieure du corps; à côté d'elle, à droite, mesure de sa gran- deur naturelle. 9. Gccidomyia buœi femelle, grossie, vue de profil, et au-dessus d'elle mesure de sa taille ordinaire. (Cette figure est de M. Poujade.) 10. Antennes du mâle de cet insecte diptère, Irès-grossies, composées de l/i articles seulement. il. Un article séparé et encore plus grossi de l'antenne du mâle, pour bien faire voir la manière dont cet article est formé. 12. Antennes de la femelle composées de ik articles comme celles du mâle. 13. Un article séparé de Wmtcnne de la femelle, vu au même gros- sissement que pour l'antenne mâle. l/i. Palpes maxillaires de quatre arlicles. 15. Aile de la femelle de la Gecidomyia buxî. 16. Extrcmilc de l'abdomen du mâle, vue en dessous. 17. Extrémité de l'abdomen de la femelle, vue également en dessous et montrant la tarière terminale. XISgrx HT:^ - ^ ETUDES ARACHNOLOGIQUES 2« Mémoire. Par M. Eugène SIMON. (Séance du 28 Mai 1873.) II (1). DESCRIPTIONS DE Quelqiies espèces nouvelles pour la faune européenne. Cercidia pachyderma. Sp. nov. (PI. 10, lig. 1.) $. Abdomen : long. Zu2 niill., larg. 3 mill. raltes : 1" paire, Zi,G mill.; 2* paire, Zi,6 mill.; 3" paire, 3 mil!.; W paire, 5 mill. Céphalothorax fauve-rouge sur les eûtes et en arrière, fortement rem- bruni dans le milieu et en avant; partie céphalique peu longue et con- vexe, inclinée en avant dans la région oculaire, présentant de longs crins isolés. Front large et obtus, faiblement découpé. (t) Voir, pour le N» I : Annales, U'- trimestre 1873, p. 109. 328 E. Simon. Yeux médians supérieurs légèrement soulevés, séparés par un intervalle moins grand que leur diamètre; dislance de ces yeux aux latéraux au moins trois fois plus grande. Yeux médians antérieurs plus petits que les supérieurs, formant avec eux un carré régulier; ces yeux à peine plus rapprochés entre eux que des latéraux. Bandeau un peu plus large que le diamètre des yeux médians antérieurs €t renfoncé. Chélicères fauve rouge, peu longues, très-épaisses. Plastron assez petit, un peu plus long que large, triangulaire, fauve- rouge et faiblement impressionné sur les bords. Abdomen très-volumineux, plus large que le céphalothorax et au moins trois fois plus long, rétréci h la partie antérieure, où il s'avance au-dessus du céphalothorax presque jusqu'au bord frontal; faiblement rétréci en arrière, où il est tronqué carrément; en dessus plan et incliné d'avant en arrière ; tégument de la face dorsale très-épais, entièrement glabre et brillant, d'un blanc jaunâtre mat avec deux larges bandes brunes paral- lèles, un peu denticulées du côté externe, et une fine ligne médiane ramifiée; trois paires de fossettes très-profondes; face ventrale rougeâtre, avec une large bande noire médiane. Paltes-màchoires et pattes peu longues et peu robustes, toutes d'un jaune rouge vif; les pattes garnies de crins fauves et de longues épines noires sétiformes; point d'épines mélatarsales, point d'épines fémorales aux deux paires postérieures. Le tégument de la face ventrale, beaucoup plus mince que celui de la face dorsale, est plissé et ne permet par de distinguer l'épigyne. Cotte espèce, qui est peut-être le plus l'cmarquable Epeiridœ d'Europe, a été trouvée en Ukraine par M. le professeur Waga, qui me l'a généreu- sement donnée. 1. Xysticus jucdndds. Sp. nov. (Pi. 10, fig. 2.) d*. Long. Zi à 4 1/2 mill. Céphalothorax noir ; dans la portion antérieure, une large tache longi- tudinale d'un brun rouge très-foncé, terminée en pointe en arrière et Espèces europêemus nouvelles, 329 bordée de deux fines lignes blanches ou jaunâtres un peu élargies et réunies en forme de V vers le tiers postérieur. Tégument finement et uniformément chagriné; quelques longs crins derrière les yeux, les autres courts. Front assez large, obtusément tronqué, un peu arqué en avant. Surface très-légèrement convexe et inclinée en avant. Tubercules des yeux latéraux assez prononcés. Sur le bord du bandeau, une rangée de neuf crins longs, un peu sou- levés. Abdomen noir; une bordure blanche très-nette ; une bande médiane fauve ou rougeâtre, continue, beaucoup plus large que les parties noires et présentant dans sa seconde moitié trois paires de dents latérales aiguës. Fémurs des deux premières paires noirs, et relativement plus épais que chez les espèces voisines; patellas également noires; tous les autres articles ainsi que les pattes des troisième et quatrième paires d'un jaune clair et vif. Fémurs de la première paire pourvus sur leur face antérieure de 10 à 12 épines assez robustes, longues et inégales; en dessous, aux tibias, 5-4 ou k-U épines longues et une rangée d'épines latérales semblables. Patte-mâchoire fauve rouge foncé : tibia plus court que la patella , resserré à l'articulation, son apophyse inférieure, tout à fait externe, longue, presque perpendiculaire, beaucoup plus grêle que chez X. sabu- losiis, cylindrique, recourbée en crochet à l'extrémité; tarse et bulbe assez larges ; celui-ci brun rjouge lisse, dépourvu d'apophyses , son extré- mité présentant une dépression presque arrondie, dont le bord inférieur est un peu caréné et dont l'angle supéro-externe est prolongé par une pointe assez longue et grêle, obliquement dirigée en arrière et terminée par une petite dilatation tronquée. $. Long. 5 à 6 mill. Céphalothorax brun noirâtre varié de fauve. Bande dorsale blanchâtre, très-large et continue, à peine rélrécie en arrière, renfermant en avant une bande brune presque aussi lai'ge, rétrécie et terminée en pointe en arrière. Sur la bord du bandeau une rangée de sept crins longs, égaux, légère- ment soulevés. 330 E. Simon. Yeux médians de la seconde ligne un peu plus rapprochés entre eux que des latéraux. Yeux médians égaux, formant un carré visiblement plus large que long, les supérieurs un peu (à peine) plus écartés. Surface presque plane, marquée d'une faible dépression transverse vers le tiers antérieur. Tégument finement chagriné , garni de crins très-forts , disposés en lignes parallèles; ceux des lignes latérales très-longs. Abdomen jjrunâlre, avec une bordure et une très-large bande fauve continue et denticulée en arrière, comme chez le mâle. Pattes fauves sur leur face antérieure, brun rougeâtre et ponctuées de noir sur leur face supérieure; aux fémurs antérieurs une rangée de trois épines fortes, égales, moins longues que le diamètre de Farlicle; aux tibias en dessous h-3, la troisième et la quatrième du rang supérieur longues, toutes les autres courtes, point de rangées latérales ; aux méta- tarses k-k et une rangée latérale. Épigyne présentant deux profondes fossettes longitudinales : assez larges et arrondies en avant, un peu rétrécies et convergeant en arrière, sépa- rées par une carène continue, lisse, d'un fauve rouge, plus étroite et plus droite que chez J. pini, mais élargie en arrière en forme de pièce trian- gulaire. Trouvé assez communément aux environs de Digne et de Briançon. Le bulbe du mâle est dépourvu d'apophyses et échancré comme chez X, sabulosus, mais l'avance tibiale a une /orme toute différente et les épines fémorales de la première paire sont plus nombreuses et irrégu- lières. Les autres caractères et la coloration rapprochent le X. jucundus des X. cristalus et Kochi. 2. Xysticus parallelus. Sp, nov. (Pi. 10, fig. 6 et 7.) çj*. Long, [i mil). Céphalothorax d'un I)lanc pur, une fine ligne marginale et deux larges Espl'ccs ntropânncs nouvelles. 331 bandes dorsales très-netles et continues d'un brnn rouge foncé, l'inter- valle de celles-ci renfermant une bande de même couleur, aussi large en avant, mais graduellement rétrécie en arrière, où elle se prolonge presque jusqu'au bord postérieur. Tégument finement chagriné. Quelques crins très-longs sur les côtés de la face et un derrière chacun des yeux latéraux supérieurs, les autres crins courts. Front large et coupé carrément. Surface presque plane, à peine inclinée. Tubercules des yeux latéraux très-forts. Sur le bord du bandeau, onze crins légèrement soulevés, dont le médian beaucoup plus long que les autres. Abdomen relativement étroit, ovale allongé, blanc; en dessus deux larges bandes longitudinales très-noires continues, à contours nets, faible- ment arquées en dehors; dans le milieu une bande brune peu marquée ; des crins très-courts. Fémurs et patellas des deux premières paires d'un brun noir, ponctués de fauve sur leur face antérieure et marqués en dessus d'une ligne de cette couleur; base des tibias brunâtre ; extrémité des tibias, métatarses et tarses, ainsi que les pattes des troisième et quatrième paires, d'un jaune clair; fémurs de la première paire présentant sur leur face antérieure trois longues épines égales ; sous les tibias deux rangées U-h, dont les supé- rieures aussi longues que le diamètre, et une rangée latérale de trois épines plus courtes ; aux métatarses deux rangées k-h d'épines fortes et longues et des rangées latérales très-raprochées. Patle-nicàchoire fauve brunâtre : tibia un peu plus court, aussi large que la patella, mais un peu resserré à l'articulation ; son avance inférieure externe, mais dirigée en avant, cylindrique, presque aussi longue que le diamètre de l'article, tronquée à l'extrémité, avec l'angle inférieur de la troncaUire prolongé par un pelit crochet; tarse et bulbe assez larges; celui-ci brun-rouge lisse, discoïde, dépourvu d'apophyses ; son extrémité coupée d'une échancrure un peu carrée, dont le bord externe supporte une longue pointe grêle, dirigée obliquement en dehors et aboutissant vers le milieu du bord externe à une petite saillie du tarse. ?. Long. 6 1/2 mill. Céphalothorax brun noirâtre sur les côtés; une large bande médiane 332 E. SiMOX. d'un fauve testacé, très-nette, faiblement rétrécie en arrière et un peu rembrunie en avant. Tégument chagriné, même un peu grenu en avant, garni de nombreux crins noirs très-robustes, assez courts, sauf en arrière, où ils forment, vers le tiers postérieur, une ligne courbe transverse. Sur le bord du bandeau, une rangée de sept crins assez longs ; front et intervalle des yeux garnis de crins semblables à ceux de la face dorsale. Surface peu convexe, présentant entre les yeux supérieurs une faible dépression longitudinale et au delà deux petites dépressions parallèles, encore plus faibles, correspondant à deux petites taches brunes. Yeux supérieurs équidistants (ou les médians un peu plus écartés ?) Yeux médians formant un carré au moins aussi long que large, les anté- rieurs sensiblement plus gros et un peu (à peine) plus resserrés. Abdomen ovale, assez allongé, d'un fauve brunâtre, avec une large bordure et une bande médiane d'un fauve plus clair; celle-ci présentant dans sa seconde moite trois paires de dents aiguës, doublées chacune d'un petit trait noir ; des crins assez longs, peu robustes, égaux, sur toute la surface. Pattes d'un fauve obscur, avec les fémurs et les tibias ponctués et lâchés de noir; fémurs de la première paire présentant sur leur face anté- rieure une rangée oblique de trois épines ; sous les tibias deux rangées li-U, point d'épines latérales ; aux métatarses deux rangées inférieures et une latérale. Épigyne présentant deux très-petites fossettes rougeàtres, obliques et assez écartées, séparées par une très-épaisse carène membraneuse un peu rétrécie en arrière. J'ai découvert ce Xysticits en Corse. Je l'ai retrouvé depuis dans les Basses-Alpes. Par la patte-mâchoire du mâle et la conformation du bulbe qui est dépourvu d'apophyse il se rapproche du A', sabidosus; mais de nombreux caractères l'en distinguent, particulièrement la forme du corselet et la disposition de ses crins, très-remarquable surtout chez la femelle. L'abdo- men est aussi beaucoup plus allongé et ovale. Espèces européennes nouvelles. o'6'6 3. Xysticus comptdlds. Sp. uov. (PI. 10, fîg. 3, U et 5.) c?. Long. 2 1/2 à 3 mill. Céphalolliorax d'un noir profond ; une bande blanche transverse traver- sant le groupe oculaire et rétrécie dans le milieu; une tache médiane d'un blanc pur en forme de triangle dont le sommet, dirigé en arrière, est un peu obtus et dont la base est souvent échancrée. En dessus, des crins assez courts, disposés en lignes parallèles, quelques- uns plus longs sur les angles de la face et derrière les yeux latéraux. Front très-large, coupé carrément. Surface presque plane, faiblement déprimée entre les yeux médians; tubercules des yeux latéraux faibles. Sur le bord du bandeau une rangée de sept crins assez longs, un peu soulevés et presque égaux. Tégument très-finement chagriné. Ligne supérieure des yeux fortement courbée en avant. Abdomen noir; une bordure très-blanche, un peu découpée, très-large en avant et sur les côtés; dans le milieu une fine ligne blanche longitudi- nale et quatre points très-écartés, disposés en carré ; en arrière une petite ligne horizontale, souvent remplacée par une rangée de points. Fémurs, patellas et tibias des deux premières paires noirs, un peu teintés de rouge en dessus, avec l'extrémité des tibias sensiblement éclaircie; les métatarses et les tarses d'un jaune clair; pattes des deux paires postérieures fauves , avec la partie supérieure des fémurs , les patellas et deux lignes sur les tibias, noires ou brun rouge. Fémurs de la première paire présentant sur leur face antérieure une rangée de trois ou quatre épines robustes et longues ; aux tibias, en des- sous, deux rangées U-U, dont les supérieures aussi longues que le dia- mètre ; aux métatarses 3-3 épines très-longues, les deux terminales cepen- dant plus courtes, et une rangée d'épines latérales. ratte-mâchoire brunâtre, ponctuée de fauve : tibia un peu plus court, mais aussi large que la palella, son avance inférieure épaisse à la base, ooU E. Simon. ensuite réliécie et cylindrique, un peu recourbée en avant et tronquée à Textrémité, avec les angles de la troncature un peu prolongés ; tarse rela- tivement assez étroit; bulbe brun rougeàtre, lisse, avec un rebord noir; ses deux apophyses noires, grêles, très-rapprochées, partant presque du même point, contiguês et dirigées perpendiculairement du côté interne, la médiane droite, Tcxterne un peu recourbée à rextrémilé. $. Long. 5 1/2 mill. Céplialolhorax Ijrun noirâtre varié de fauve; une fine ligne marginale et une large bande dorsale, rétrécie en arrière, blanches; celle-ci renfer- mant en avant une tache brunâtre, atténuée et arrondie en arrière, où elle ne dépasse pas le milieu du céphalothorax". Sur le bord du bandeau une rangée de sept crins légèrement soulevés. Yeux médians de la seconde ligne un peu plus rapprochés entre eux que des latéraux (formant une ligne plus courbée en avant que chez la plupart des X7jsticiis); yeux médians formant un carré à peine plus large que long; les antérieurs un peu (à peine) plus gros et plus resserrés. Abdomen d'un gris plus ou moins rougeàtre sur les côtés, brun foncé en dessus, avec une large bande médiane blanche à contours un peu découpés, présentant dans sa seconde moitié trois paires de fortes dents aiguës. Pattes d'un fauve obscur, ponctuées de noir sur leur face supérieure et marquées de grandes taches noires qui forment môme des anneaux à la troisième et à la quatrième paire. Aux fémurs antérieurs une rangée de trois épines fortes, presque égales. Crins presque égaux, tous beaucoup plus courts que les épines. Ëpigyne rougeàtre, marquée d'une fossette plus longue que large, arrondie en avant où le milieu de son côté antérieur, fortement rebordé, s'avance en forme de carène continue, plus étroite que chez X. crisialus. Je l'ai trouvé en Corse, dans les forêts de pins, où il paraît assez commun. iSotc sur lu famille des Ensidx. 335 III. NOTE Espèces européennes de la famille des ËRËSIDU. Le groupe des Erf5if5 esl l'un des plus naturels de l'ordre des 4 /-««f a?, mais SCS affinilés ont été diversement appréciées par les auteurs : Walcke- naer, Cli. Kocli, MM. Blackwall et Thorell (1) rapprochent les Eresus des Attidse; j'ai toujours pensé que les rapports de ces deux types sont plus apparents que réels, et, en 186/i, j'ai proposé de réunir les Eresus à la famille des Epciridse à titre de tribu; depuis, ^\. O.-P. Cambridge a formé une famille spéciale renfermant les Eresus et les Bictyna, mais cette opi- nion semble exagérée , car les espèces du genre Slee/oelyplms présentent seules cette ressemblance avec les Diclyna, qui est peut-être une simple analogie. Je pense aujourd'hui que les Eresus méritent de former une famille à part dans le sous-ordre que j'ai appelé Araneœ vcrss, h proximité des Epeiridœ, Dictynidœ et Tliomisidœ , mais très-loin de la famille des Attida;. Plusieurs Eresus ont été décrits et figurés par les auteurs; d'autres, encore inédits, figurent dans nos collections. Malgré ces nombreux maté- riaux, tout essai monographique sur cette famille serait à mon avis pré- maturé. En effet, presque toutes les espèces ne sont connues que par l'un des deux sexes : ainsi le genre Eresus {sensu stricto) se divise en deux (1) M. Tliorell admet cependant une famille des Eresiclx, comprenant aussi les Palpimanus; mais il place cette famille tout à côté de celle des Âttidcc, dans son sous-ordre si peu naturel des Saltigradx, 336 E. Simon. groupes bien distincts dont le premier, ayant pour type VE. cinnubcrinus, n'est représenté que par des mâles, tandis que l'autre, type E. frontalis, n'est connu jusqu'ici, à part une exception, que par les femelles; il est possible que la découverte des deux sexes oblige de remanier la division générique de la famille. En attendant, je me bornerai à décrire plusieurs Eresus nouveaux et à présenter quelques observations sur les espèces décrites qui me sont connues. Les Erestis européens et circa-méditcrranéens se l'apportent à quatre genres : Stcgodijplms, nov. gen., Ensus ^V., Adonea E. S., et Dorccus C. Koch (1). Genus STEGODYPIIUS. Gen. nov. Eresus Walck., 1805 (ad part., 2' fam., les subtiles). — 0. Koch, 1850 (ad part.). — E. S., 186Zi (ad part.). — Th., 1870 (ad part.). Yeux médians formant un groupe à peine plus long que largo, non renfoncé, au contraire légèrement soulevé; les supérieurs à peine [>lus gros que les antérieurs. Yeux dorsaux assez gros, plus rapprochés du bord frontal que du bord postérieur de la tête et plus resserrés que les latéraux anlérienrs. Plastron allongé, ses côtés presque parallèles. $. Chélicères très-épaisses, presque planes en avant, coniques. (5". Chélicères rétrécies et un peu échancrées du côté interne dans leur milieu. Pattes 1, h, 2, 3 robustes et assez longues : patella de la première paire (1) Je ne dirai rien ici des deux derniers genres, qui ont chacun un représentanl dans le sud de l'Algérie. Ces deux espèces ont été décrites par nous (voyez Méni. Soc. roy. Se. de Liège, 1873). Noie sur la famille des Ercsidœ. 337 beaucoup plus courlc que le libia; léiiiurs antérieurs dépourvus de longs crins. Griffes tarsales supérieures puissantes, très-recourbées , pourvues de douze fortes dents droites, presque égales; l'inférieure en a deux (chez le mâle je n'ai trouvé que neuf dents aux mêmes griffes); aux griffes des pattes postérieures les denticulations un peu moins nombreuses. Ce nouveau genre , qui correspond à la division des Èrcscs subliles de Walckenaer, a beaucoup de ressemblance avec le genre Diclyna, type d'une autre famille. Les Stegodypilus sont sédentaires; ils s'établissent sur les buissons épi- neux; leur retraite est en forme de long tube soyeux un peu évasé à la partie supérieure et engagé entre les épines ; des bords de ce tube rayonnent des fils entrecroisés formant une toile irrégulière, capable d'ar- rêter les plus gros insectes. 1. Stegodyphus lineatus Latr., 1803. Érese rayé Latr., Wouv. dict. d'hist. nat., t. X, 1803. Eresus acanllwphilus L. Dufour, 182i. -- Walck. — Lucas, Expl. Alg, — lituratus C. Koch, 18Zi6. — fuscifrons C. Koch, 1846. — unifasciatus C. Koch, 18/i6. Très-commun en Espagne, en Algérie et en Syrie. Il manque en Corse. 2. Stegodyphus adspersus Ch. Koch {sub Eresus), Ar., t. XIII, 18/i6. Est commun eu Sicile, particulièrement à Catane et à Messine, sur les chardons et les plantes basses épineuses. Il est beaucoup plus petit que le lineatus et s'en distingue^ surtout par la grande longueur des tarses de la première paire relativement aux métatarses. Les yeux supérieurs sont aussi moins écartés ; chez la femelle l'intervalle des yeux médians anté- rieurs aux supérieurs est plus étroit que la moitié de leur diamètre, tandis que chez S. lineatus il est aussi large. (1873) 22 338 E. Simon. 3. Stegodyphus MOLiTOR Cil. Koch (sub Errsus), Ai., t. XIII, 18i!i6. Est jusqu'ici particulier à l'Egypte et à quelques points de la Syrie, il est de même taille que le limatus. Chez le mâle les yeux médians supé- rieurs sont un peu plus gros et relativement plus resserrés; les yeux dor- saux sont aussi un peu plus reculés ; chez la femelle, les yeux médians antérieurs sont plus resserrés que chez S. lincatus, et les supérieurs au contraire plus écartés. Ces deux derniers Strgodyphus rappellent par leur coloration les variétés les plus blanches de l'espèce type. Cenus ERESUS Walck., 1805. Ërcsus Walck., 1805 (ad part., 1'"= famille, les Rusés). Chcrsis Walck., 1837 (ad part.). Ensiis C. Koch, 1850 (ad part.). Erythrophora C. Koch, 1850 (1). Yeux médians plus ou moins enfoncés, formant un groupe beaucoup plus large que long ; les antérieurs au moins deux fois plus petits que les supérieurs. Yeux dorsaux très-petits, plus éloignés du bord frontal que du bord pos- térieur de la tête, aussi écartés que les latéraux antérieurs. Plastron allongé, rétréci en avant. Chélicères très-épaisses dans les deux sexes, presque planes en avant et coniques. Pattes h, 1, 2, 3 très-robustes et courtes : patella et tibia de la pre- (1) Le genre Erythrophora de Ch. Koch ne différant du genre Eresu$ que par son système de coloration, il nous est impossible de l'admettre. Note sur La famille des Eresiclx. 339 iriière paire égaux, ou celui-ci à peine plus long (Eresiis puniceus). Féiiiiirs de la première paire pourvus sur leur face antérieure de longs crins. Griiïes tarsales supérieures pourvues de denticulalions longues et presque égales, au nombre de douze (ruficapillus), de quatorze ou de seize {anmdatus, cinnaberinm), les premières presque aussi longues que la pointe terminale. Griffe inférieure présentant généralement trois denticulations chez la femelle et deux chez le mâle. Griffe de la patte-mâchoire petite, mais ressemblant à celle des pattes, pourvue de sept à douze denticulations. Les E)'esus du premier groupe, dont les femelles ont été rarement observées, se trouvent errant et marchant par saccade dans les terrains sablonneux et dans les prairies bien exposées; les Ercsus du second groupe sont du midi de l'Europe et dépassent peu au nord la zone de l'olivier ; ils recherchent les terrains arides et pierreux, et, dans les pays de montagne, les prairies alpestres. Ils s'établissent sous les pierres plates, creusent un trou oblique qui peut avoir de 6 à 10 centimètres de profon- deur et le tapissent d'une toile extrêmement épaisse, jaunâtre et grossière, dont la partie supérieure est repliée et masque l'ouverture. Le cocon n'est pas très-gros, aplati, lenticulaire; VEresiis le tient entre ses pattes, fortement appliqué sur son plastron ; il est formé d'une double enveloppe; l'externe est épaisse, cotonneuse, d'un blanc jaunâtre; l'in- terne est beaucoup plus serrée et d'un blanc nacré. Les œufs sont remar- quablement petits et si fortement agglutinés qu'on ne peut les isoler sans les écraser; il y en a plus de cent. Les Eresus paraissent très-difficiles dans le choix de leur nourriture. Mon ami M. Koziorowicz a observé aux îles Sanguinaires que la toile de VEresus ruficapillus est remplie de débris de VAsida carinata, tandis que VAsida corsica, tout aussi commune dans la même localité, ne s'y trouve jamais. 840 E. Simon. 1" Groupe. ^Caractères des Mâles, 1. Partie céphalique aussi large que longue. . . 3. — ■ Partie céphalique plus large que longue. ... 2. 2. Tibia de la première paire de pattes plus long que la patella puniccus Ch. Ko€h. — Tibia de la première paire de pattes de même longueur que la patella rotundiceps E. S. 3. Yeux dorsaux plus resserrés que les latéraux antérieurs ; les médians antérieurs très-petits et séparés par un intervalle double de leur diamètre taiitus E. S. (1). — Yeux dorsaux aussi écartés que les latéraux antérieurs ; les médians antérieurs assez pe- tits et séparés par un espace un peu supérieur à leur diamètre (non double) U. U. Tarse de la patte-mâchoire étroit , terminé en pointe aiguë dépassant le bulbe soUtarius E. S. — Tarse de la patte-mâchoire ovale, terminé en pointe subaiguê dépassant à peine le bulbe. 5. 5. Yeux médians supérieurs plus que doubles des (1) Je ne parlerai pas ici des;£resus lautus et soUtarius, que j'ai décrits tout récemment (voy. Mém. Soc. roy. Se. de Liège, 1873), — VEresus Andouini Brullé (Expéd. ÎMorée, t. III), cité par Walckenaer à la synonymie de son Eresus cinna- ierinus, paraît être, d'après les dessins de Brullé, une espèce distincte, qui rappelle, par la coloration de ses pattes, VEresus lautus. Note sur la famille des Eresidse, 3A1 antérieurs, leur intervalle d'un tiers plus grand que leur diamètre. Pattes des deux paires postérieures rouges, cînnaberinus Oliv. Yeux médians supérieurs à peine doubles des antérieurs, leur intervalle à peine plus grand que leur diamètre. Pattes des quatre paires noires, annelêcs de blanc annulatus Hahn. 1. Eresus anndlatus Halin, 183i. ? Eresus illustris C. Kocli, 1838. Erythrophora annulata C. Kocb, 18/i8. ? Eresus cinnaberinus Black., 1851, 1861. Eresus cinnaberinus (var. purpuratus) T. Tliorell, 1873 (1). c?. Céphalothorax : long. i,2 mill.; larg. 2,9 mill. Pattes : 1" paire, 7,8 mill.; 2* paire, 7 mill.; 3* paire, 5,2 mill.; W paire, 7,9 mill. Céphalothorax noir, rougeâtre en arrière; son tégument légèrement (1) Walckenaer a confondu cette espèce avec la suivante. — Dans son dernier fascicule (Rem. on syn. of Spid., n» 3, p. 420), M. Tliorell conteste aussi la validité de celte espèce, qui, d'après lui, serait uniquement caractérisée par la présence de la troisième paire de taches abdominales cl la coloration des pattes, qui sont en effet très-variables ; mais la forme différente du céplialotliorax, la proportion tout anlre des yeux médians, dont M. Tliorell ne parle pas, sont des caractères d'une impor- tance très-réelle. — M. Tliorell ajoute que si VEresiis annulatus est distinct, il doit prendre le nom iVEresus purpuratus {Ar. purpurala Panz., Syst. Nom., p. 47, 1804). Cependant, la conrte description de Panzer et la figure qui l'accom- pagne peuvent aussi bien s'appliquer à tous les Eresus du premier groupe : aussi je considère ce changement de nom comme tout à fait inutile. 3/i2 E. Simon. ponctué, revêtu de poils noirs môles en avant de poils blancs courts et en arrière de poils rouges. Partie céplialique aussi longue que large et élevée, convexe et inclinée en avant, aussi inclinée graduellement en arrière; un peu (à peine) élargie en avant. Yeux médians antérieurs séparés par un espace à peu près égal à leur diamètre; les supérieurs à peine doubles des antérieurs, dont ils sont très-rapprochés, leur intervalle un peu plus grand que leur diamètre. Chélicères un peu inclinées en avant, noires, leurs crins blanchâtres. Plastron noir. Poils du plastron et des hanches d'un noir soyeux. Abdomen ovale, un peu déprimé en dessus et tronqué en avant; face dorsale couverte de pubescence d'un rouge vermillon vif, ornée de trois paires de points noirs : la troisième très-petite, souvent même tout à fait effacée , les deux antérieures très-développées et formant un carré ; les deux points de la première paire un peu ovales et obliques, ceux de la seconde arrondis; ces points rarement entourés de petits cercles de poils blancs. Face ventrale noire ; les côtés de l'épigastre garnis de poils rouges et de quelques poils blancs sur le bord des stigmates. Pattes robustes et peu longues, toutes noires et couvertes de poils de même couleur ; ornées d'anneaux très-blancs, formés de pubescence, à l'extrémité des fémurs, des patellas, des tibias et des métatarses. ]\!élalarse et tarse de la première paire un peu plus longs que le tibia et la palella ; ceux-ci égaux. Patte-mâchoire noire, avec quelques poils blancs en dessus, à l'extré- milé des fémurs et de la patella; celle-ci assez grande et carrée; tibia très- court et inerme; tarse ovale, assez large à la base, terminé en pointe presque aiguè, garni de longs crins du côté interne; bulbe pyriforme, ter- miné par une lamelle enroulée. Paris (très-rare). llahn paraît être le seul auteur qui ait observé la femelle. D'après lui elle fabrique sous les pierres un sac de soie très-épais, d'un blanc argenté, où elle se renferme. Note sur la famille des Eresidœ. 3Û3 2. Eresus cinnaberinus Olivier {sub Aranea), 1789. Aranca moniligcra Villers, 1789. — h-guttata Rossi, 1790. — clnnabcrina Walck., 1802. Eresus k-guttatus Hahn, 1831. — — C. Kocli, 1838. — ciiinabcrinus C. Kocli, 1838. (5'. Céphalolhorax : Long. 5,5 raiil.; larg. 3,5 mill. Pattes : 1'* paire, 9 mill.; 2" paire, 8,6 mill.; 3'= paire, 7 mill.; h" paire, 9,9 mill. Céphalothorax noir, finement ponctué, revêtu de poils noirs et de poils blancs espacés plus courts. Partie céplialique aussi longue que large et très-élevée, légèrement élar- gie en avant, graduellement inclinée dans la région frontale, arrondie et abaissée presque verticalement en arrière. Yeux médians antérieurs séparés par un intervalle à peine plus grand que leur diamètre ; les supérieurs au moins deux fois plus gros que les antérieurs, dont ils sont Irès-rapprochés, leur intervalle d'un tiers plus grand que leur largeur et légèrement convexe. Intervalle des yeux dorsaux un peu plus grand que l'espace qui les sépare du bord frontal. Chélicères noires, à crins fauves, un peu convexes à la base; rainure du crochet se terminant par une pointe mousse, simple. Plastron noir. Poils du plastron et des hanches d'un noir soyeux. Abdomen ovale, un peu tronqué en avant et déprimé en dessus; face dorsale couverte de pubescence d'un rouge orangé vif, ornée dans le milieu de quatre gros points noirs, arrondis, égaux, disposés en carré (un peu plus long que large) et souvent entourés, chacun d'un petit cercle de poils blancs ; ces points quelquefois suivis d'une troisième paire de points 3liU E. Simon. beaucoup plus petits. Face ventrale noire, garnie de poils gris ; les côtés de répigastre présentant quelques poils rouges. Pattes robustes et peu longues, les quatre antérieures noires et couvertes de poils courts et serrés, de même couleur; les deux postérieures brunes et revêtues de pubescence rouge, comme celles de l'abdomen; toutes ornées d'anneaux blancs cà l'extrémité des principaux articles ; patella et tibia de la première paire de patte égaux, ces deux articles à peine plus longs que le métatarse et le tarse. Patte-mâchoire assez courte, ornée d'anneaux blancs à l'extrémité du fémur et de la patella : celle-ci grande, presque carrée; tibia court, inerrae, un peu dilaté du côté externe; tarse assez étroit et allongé, ovale, symétrique, pourvu du côté externe de quelques très-longs crins; bulbe pyriforme terminé par une lamelle enroulée. Var. Toutes les pattes noires (Pyrénées). F«r. Taches abdominales plus petites que chez le type ; les postérieures plus écartées que les antérieures (Alpes). Pcnns : Fontainebleau; Aube : Bar-sur-Seine; Pjrciu'cs-Oricntales : Vernet; Alpes : Bourg-d'Oisans. 3. Eresus rotundiceps. Sp. nov. c?. Céphalothorax : long. 5 mill.; larg. 3,7 mill. Pattes : 1" paire, 8,8 mill.; 2'' paire, 7,5 mill.; 3' paire, 6,5 mill.; W paire, 8,9 mill. Céphalothorax noir, couvert de poils de même couleur, présentant de plus des poils blancs épars et sur les côtés du thorax quelques poils rouges. Partie céphalique très-élevée, un peu plus large que longue et presque arrondie, cependant un peu tronquée en avant, régulièrement convexe, à peine inclinée en avant. Yeux médians antérieurs séparés par un espace à peu près égal à leur Note sur la famille des Eresidœ. 345 diamètre ; les supérieurs au moins doubles et leur intervalle un peu plus grand que leur largeur. Intervalle des yeux dorsaux plus grand que l'espace qui les sépare du bord frontal. En dessus l'abdomen est d'un beau rouge orangé, bordé de noir en arrière et orné dans le milieu de quatre points noirs plus gros que chez E. cinnaberinus ; les deux antérieurs, un peu plus petits et un peu plus écartés, sont arrondis. Face ventrale noire, présentant quelques poils rouges sur les côtés de l'épigastre. Cliélicères et plastron noirs. Pattes robustes, noires : celles des deux premières paires ornées d'an- neaux blancs, très-minces à l'extrémité des fémurs, des patellas, des tibias et des métatarses ; les deux paires postérieures garnies de poils rouges, principalement sur le fémur et à l'extrémité de la patella ; des poils de môme couleur formant sur le tibia une ligne longitudinale. Tibia et patella de la première paire de pattes égaux en longueur ; ces deux articles à peu près de même longueur que le métatarse et le tarse. La patte-mâchoire ne diffère pas de celle de YE. cinnaberinus. Deux mâles de cette espèce bien distincte ont été trouvés en Ukraine par M. le professeur Waga, qui a bien voulu me les communiquer. h. Eresus puniceus C. Koch, Ar., t. IV. é. Céphalothorax : long. 5,7 mill.; larg. Z(,2 mill. Pattes : 1" paire, 11 mill.; 2* paire, 10 mill.; 3' paire, 8,5 mill.; h" paire, 11,3 mill. Céphalothorax noir, revêtu, dans la partie céphalique, de poils noirs serrés, mêlés de quelques poils blancs et couvert, dans la partie thora- cique, de pubescence d'un beau rouge. Partie céphalique très-élevée, transverse, plus large que longue, tron- quée en ligne droite en avant, arrondie et presque verticale en arrière, régulièrement convexe. Yeux médians antérieurs séparés par un espace un peu plus large que 2UQ E. Simon. leur diamètre; les supérieurs plus que doubles, leur intervalle à peu près égal à leur largeur et un peu convexe. Intervalle des yeux dorsaux plus grand que l'espace qui les sépare du bord frontal. Abdomen, en dessus, d'un beau rouge vermillon, bordé de noir en arrière, orné dans le milieu de quatre points noirs : les deux antérieurs ovales et obliques, les deux autres également un peu allongés, mais plus petits et un peu plus écartés. Ventre noir, avec l'épigastre garni de poils rouges. Chélicères et plastron noirs. ]\ittcs un peu plus longues et moins robustes que chez les espèces voi- sines; celles des deux premières paires sont d'un noir rougeâtre, garnies de courts poils noirs et ornées de minces anneaux blancs à l'extrémité des principaux articles ; celles des deux paires postérieures, d'un brun rouge clair, sont entièrement couvertes de pubescence rouge, semblable à celle de l'abdomen. Tibia de la première paire sensiblement plus long que la patella; ces deux articles plus courts que le métatarse et le tarse. Tarse de la patte-màchoire relativement plus long que chez E. cinna- berimis. Le type de Ch. Koch venait de Grèce; celui qui a servi h cette descrip- tion a été trouvé en Sicile. Les caractères de cet Ercsus sont extrêmement tranchés. 2* Groupe. Caractères des Femelles. 1. Plastron deux fois plus long que large (me- suré entre les hanches de la deuxième paire). — Plastron d'un tiers seulement plus long que large JSotc sur la famille des Eresiclœ. 347 2. Épigyne en fossette transverse, beaucoup plus large que longue, arrondie et échancrée en avant, avec un très-épais rebord rouge, trian- gulaire en arrière riificapillus Ch. Kocli. — Épigyne en fossette presque aussi large que longue, arrondie, non échancrée en avant. . mserens Ch. Koch. 3. Partie céphalique aussi large que longue (me- surée des yeux médians à la fossette) .... Liicasi E. S. — Partie céphalique plus longue que large. ... U. U. Tibia de la première paire de pattes un peu plus long que la patella ; ces deux articles sensiblement plus longs que le métatarse et le tarse Walckenacrius Brullé. — Tibia et patella de la première paire de pattes égaux et de même longueur que le métatarse et le tarse 5. 5. Largeur du front égale à la longueur de la patella et du tibia de la quatrième paire de pattes tricolor E. S. — Largeur du front moindre que la longueur du tibia et de la patella de la quatrième paire de pattes 6. 6. Longueur de la tête (mesurée des yeux mé- dians à la fossette) égale à la longueur du tibia et de la patella de la première paire de pattes albo-pictus E. S. — Longueur de la tête plus grande que le tibia et la patella de la première paire de pattes. . . 7. 7. Front et chélicères d'un blanc jaunâtre. . . . frontalis Latr. -- Front d'un jaune vif ; chélicères noires. . . . Pela^na; Sà\i. SAS E. Simon. 5. Eresus tricolor. Sp. nov. (PI. 10, fig. 10 et 11.) $. Céphalothorax : long. 8,5 mill.; larg. 5,2 mil). Abdomen : long. 13 mil!.; larg. 11,5 mill. Pattes : 1" paire, 13,2 mill.; 2* paire, 11,2 mill.; 3* paire, 10 mill.; U* paire, li,5 mill. Céphalothorax noir, fortement chagriné, garni de poils blancs espacés disposés en mouchetures; de plus des poils jaunes formant un commence- ment de ligne longitudinale au-dessus des yeux médians et des poils rouges disposés en tachettes irrégulières sur le devant du front. Partie céphalique convexe, tronquée en avant, presque parallèle, faible- ment rétrécie en arrière, très-élevée et arrondie au sommet, graduelle- ment déclive en avant et en arrière ; aussi large en avant que la patella et le tibia de la quatrième paire de pattes et plus longue que ces deux articles à la première paire. Yeux médians antérieurs petits, leur intervalle presque double de leur diamètre ; les médians supérieurs deux fois plus gros et à peine renfoncés, leur intervalle ayant au moins une fois et demie leur diamètre. Abdomen élevé, ovale oblong, noir, revêtu en dessus et en dessous d'une épaisse pubescence d'un noir satiné à reflets rougeâtres, présentant en avant quelques mouchetures blanches. Pattes courtes, très-robustes , noires , revêtues de poils noirs serrés et présentant quelques poils blancs aux articulations ; deux fines lignes glabres longitudinales sur la patella et le tibia ; ces deux articles égaux à la première paire et un peu plus couits que le métatarse et le tarse ; ceux-ci à peine plus courts que ceux de la quatrième paire. Chélicères aussi larges que la face et presque planes, noires à l'extré- mité et couvertes à la base de pubescence rouge; rainure du crochet terminée par une forte dent , peu reculée, très-obluse et grossièrement bifide. Épigyne en forme de fossette transverse, coupée en ligne droite en Noie sur la famille des Eresidse. 3^9 arrière, arrondie en avant, avec une faible échancrure médiane formée par une avance obtuse du bord supérieur; cette fossette renfermant de chaque côté, sur ses angles inférieurs, une petite saillie arrondie et rou- geâtre, et dans le milieu, au-dessous de réchancrure, une pièce plus grande et transverse, également rougeâtre. Je n'ai jamais vu qu'un seul mâle, très-jeune : il présentait la même coloration que la femelle. Var. Front et chélicères garnis de poils blancs épars comme les autres parties du corps, manquant de poils rouges (1). Basse-Alpes ; Mélan ; Hautes-Alpes : Briançon, le Monélier; Corse: Vizzavona. Dans les prairies alpestres. Trouvé au mois de juillet avec son cocon. 6. Erescs frontalis Latr., 1816 (2). Eresus imperialis L. Duf., 1820. — — WalcL, 1825, 1837. — frontalis Walck., 1837. $. Céphalothorax : long. 8,5 mill., larg. 5,4 mill. Abdomen : long. 13 mill.; larg. 10,5 mill. Pattes : 1" paire, 13,7 mill.; 2' paire, 12,7 mill.; 3» paire, 11 mill.; h' paire, lii,2 mill. Céphalothorax noir, finement chagriné, garni de poils noirs et de poils blancs, plws serrés que chez E. tricolor ; devant du front entièrement (1) Celte variété parait particulière aux Alpes. (2) L'Eresus de ce groupe, le plus anciennement décrit, est l'Aranea nigra Petagna, Spec. Insect. Calab. Ce qu'en dit l'auteur est insuffisant pour faire recon- naître l'espèce. 350 E. Simon. couvert d'une épaisse pubescence d'un jaunâtre clair, tirant parfois sur le rouge. Partie céphalique de même forme que chez E. tricolor, tronquée et un peu moins large que le tibia et la palella de la quatrième paire de pattes et plus longue que ces deux articles à la première paire. Yeux médians antérieurs pelils, leur intervalle au moins double de leur diamètre ; yeux médians supérieurs presque trois fois plus gros que les antérieurs, assez renfoncés, surtout du côté externe; leur intervalle a une fois et quart leur diamètre. Abdomen élevé, ovale large, d'un noir profond et mat, entièrement couvert de mouchetures blanches assez rapprochées, formées par la pubescence; points enfoncés entourés de petits cercles de poils blancs. Pattes noires , garnies de courts poils serrés d'un noir soyeux et de quelques poils blancs, formant en dessus une petite touffe à l'extrémité du fémur et de la patella. Patella et tibia de la première paire égaux et un peu plus longs (à peine) que le métatarse et le tarse, ceux-ci sensiblement plus longs que ceux de la quatrième paire. Chélicères extrêmement robustes, leur face antérieure plane, couverte de poils semblables à ceux du front, sauf à l'extrémité, qui est glabre ; dent de la rainure plus reculée que chez E. tricolor, très-épaisse et simple. Épigyne en forme de petite fossette transverse, arrondie et entourée en avant d'un rebord membraneux assez épais ; renfermant une saillie rou- geàtre lisse. Montpellier (d'après Lalreille); Pyrénées-Orientales : Vernel-les-Bains ; Espagne : Valence, Escorial (1). Se trouve sous les pierres, sur les pentes arides exposées au Midi. Cet Eresus est extrêmement voisin du précédent, et pendant longtemps je l'ai considéré comme une simple variété géographique. La comparaison d'un grand nombre d'exemplaires m'a cependant convaincu que les carac- tères différents que j'ai indiqués sont constants. Quant à la coloration, je (1) La courte description de Latrelllc, reproduite par Walckenaer, s'applique aussi bien, même mieux, au riificapillus et au tricolor; mais Latrcille et Walcke- naer donnent pour patrie à leur espèce l'Espagne et les environs de Montpellier, où les deux autres ne se trouvent pas. ISiolr sur la famille des ErcsîeLv. 351 n'ai vu aucun passage entre les deux types. Il est à noter que chez les espèces dont les couleurs sont formées par la pubescence, la teinte générale et les taches sont beaucoup moins variables que chez les espèces dont le derme est coloré comme chez les Epeindie. 7. Eresus rufigapillus C. Koch, 1836. (PI. 10, fig. 13.) Ç. Céphalothorax : long. 10,5 mill.; larg. 7 mill. Abdomen : long. 13 mill.; larg. 10 mill. Pattes : 1" paire, 17,2 mill.; 2" paire, 16 mill.; 3* paire, 13 mill.; à" paire, J8 mill. Céphalothorax noir, garni de poils de même couleur, auxquels se mêlent, dans la région céphalique, quelques poils rouges, de plus en plus denses en approchant du bord frontal, qui paraît entièrement rouge. Partie céphalique très-grande (un peu plus large que chez frontedis), tronquée carrément en avant, parallèle sur les côtés, élevée et arrondie en arrière, où elle est graduellement inclinée, aussi sensiblement déclive en avant. Yeux médians antérieurs petits et séparés par un espace à peu près double de leur diamètre; les médians supérieurs un peu renfoncés et obliques, au moins doubles des antérieurs, leur intervalle à peine plus grand que leur diamètre. Abdomen ovale oblong, d'un noir mat, entièrement revêtu de pubes- cence noire. Chélicères très-robustes, aussi larges que la face et presque planes en avant; leur moitié supérieure couverte de pubescence rouge semblable à celle du front, leur moitié terminale noire ; une denticulation assez petite, aiguë et très-reculée, sur l'angle de la rainure. Pattes noires, courtes, robustes, entièrement couvertes de poils noirs et serrés , laissant deux fines lignes glabres parallèles sur la patella et le tibia ; ces deux articles égaux à la première paire et de même longueur 352 E. Simon. que le tarse cl le métatarse ; ceux-ci sensiblement plus courts que ceux de la quatrième paire. Épigyne en forme de fossette Iransverse, resserrée dans le milieu par une avance du bord supérieur, son bord inférieur présentant de chaque côté, aux angles, une saillie rougeàtre, et dans le milieu une pièce plus grande, Iransverse, marquée de deux petits tubercules arrondis, très- lisses, rapprochés de la ligne médiane. Espèce voisine, mais néanmoins facile à distinguer de VErcsus frontalis. Ch. Koch n'a décrit qu'un exemplaire jeune ou du moins très-épilé, venant de Sicile; aussi est-ce avec quelque hésitation que je rapporte à VErcsus Tuficapillus de cet auteur la magnifique espèce décrite ci-dessus. Corse : Bonifacio, îles Sanguinaires. Sous les pierres, dans un trou oblique tapissé d'un tube soyeux jau- nâtre, grossier et trés-épais. 8. Eresus albo-pictus. Sp. nov. (PI. 10, fig. 12.) ?. Céphalothorax : long. 8,2 mill.; larg. 5 mill. Abdomen : long. 12 mill.; larg. 9 mill. Pattes : l" paire, 17 mill.; 2*^ paire, l/i,5 mill.; 3' paire, 12,5 mill.; h' paire, 17 mill. Céphalothorax noir, assez fortement chagriné, garni de poils noirs courts, auxquels se mêlent quelques poils blancs assez espacés, manquant même tout à fait dans la région frontale, qui paraît entièrement noire. Partie cépbalique plus longue que large, convexe, tronquée en avant, très-faiblement rétrécie en arrière, élevée et arrondie au sommet, un peu moins large en arrière que la palella et le tibia de la quatrière paire de pattes et de même longueur que ces deux articles à la première paire. Yeux médians antérieurs assez petits et obliques, leur intervalle un peu plus grand, mais non double de leur diamètre; les supérieurs au Note sur la famille des Ercsidœ, 353 moins deux fois plus gros, leur inlervallc à peine plus grand que leur dia- mètre. Poils des chélicères noirs. Abdomen ovale oblong, un peu déprimé en dessus, d'un noir mat, orné de touffes de poils très-blancs formant des mouchetures, assez grosses et serrées en avant et en dessus, plus petites et plus espacées en arrière; de plus, de petits cercles de poils blancs autour de points enfoncés. Plastron plan, noir, d'un tiers plus long que large. Pattes très-robustes, un peu plus longues que chez les espèces voisines, noires et garnies de poils courts et serrés de même couleur, cependant une petite touffe de poils l)lancs à Textrémité des fémurs ; sur les tibias et les palellas deux lignes glabres longitudinales, assez larges; tibia et patclla de la première paire égaux et de même longueur que le métatarse et le tarse ; ceux-ci plus longs que ceux de la quatrième paire. Ce bel Eresus a été découvert aux environs de Palerme par M. le pro- fesseur Waga, qui a bien voulu m'en donner un exemplaire. Il est assez voisin des Eresus fronialis Latr. et tricolor E. S.; mais il se distingue facilement de l'un et de l'autre par la longueur relative de ses pattes, qui est différente, et par la proportion des tibias et des patellas comparée à la largeur et à la longueur de la partie céphalique. La coloration est aussi différente, car chez E. albopictiis le front et les chélicères sont entièrement noirs, tandis qu'ils sont rouges chez E. tri- color et jaunâtres chez E. fronialis. 9. Eresus Lucasi. Sp. nov. (Pi. 10, fig. 8 et 9.) c?. Céphalothorax : long. 6,8 mill.; larg. 5 mill. Pâlies : 1" paire, 13 mill.; 2^ paire, 11 mill; 3* paire, 9,5 mill.; 4* paire, 13 mill. Céphalothorax noir, assez fortement granuleux. Partie céphalique couverte en avant et en dessus d'une pubescencc courte (1873) 23 35Û E. Simon. et serrée d'un beau rouge carmin ; parties latérales et tlioracique garnies de poils noirs ; celle-ci présentant néanmoins quelques poils rouges su les bords. Partie céphalique plus large que longue, obtusément tronquée en avant, sensiblement rétrécie en arrière , très-élevée et convexe , surtout à la partie postérieure, où elle s'abaisse presque verticalement , graduellement déclive en avant. Yeux médians antérieurs arrondis, un peu obliques, séparés par un espace un peu (à peine) moins grand que leur diamètre et légèrement convexe ; les médians supérieurs presque doubles des antérieurs, un peu renfoncés, leur intervalle un peu plus grand (non double) que leur dia- mètre ; yeux dorsaux très-petits, plus écartés l'un de l'autre que du bord frontal. Abdomen ovale, d'un noir de velours sur les côtés, orné en dessus d'une très-large bande longitudinale d'un rouge magnifique, formée par une pubescencc serrée ; cette bande est large et ovale dans sa portion anté- rieure, rétrécie dans sa portion médiane, où elle est coupée d'une ligne Iransverse de même couleur formant la croix ; graduellement atténuée dans sa portion terminale, où elle est denticulée sur les bords. Ventre et plastron noirs ; celui-ci fortement chagriné, d'un tiers plus long que large et presque parallèle. Chélicères noires, un peu granuleuses et garnies de poils noirs, soyeux très-longs; très-larges et convexes, relativement longues et un peu allé- nuées à Textrémité. Pattes robustes, assez longues, noires et garnies de poils courts de même couleur, ornées de touffes de poils blancs à l'extrémité des fémurs, des tibias et des métatarses. Tibia de la première paire un peu (à peine) plus long que la patella ; fémur de la quatrième paire très-long et un peu courbe ; métatarses et tarses relativement longs et grêles aux quatre paires. Patte-mâchoire courte et peu robuste : fémur courbe ; patella large, assez longue et convexe; tibia très-court, transversal, présentant une toulfe de crins très-longs du côté externe ; tarse assez long, aussi étroit que la patella, terminé en pointe subaiguê; bulbe pyriforme. Note sur la famille des Ercsides, 355 5. Céphalothorax : long. 9,5 mill.; larg. 7 miil. Pattes : 1" paire, 16,5 mill.; 2"= paire, 13,5 mill.; 3*= paire, 11,6 mil!.; Zi^ paire, 17 mill. Céphalothorax noir, finement granuleux et entièrement couvert de poils noirs, courts et serrés, auxquels se mêlent en dessus et en arrière des poils blancs très-cspacés. Partie céphalique aussi large que longue, convexe, coupée en ligne droite en avant, très-fail.)lement rétrécie et arrondie en arrière, où elle s'abaisse en pente assez rapide, à peine inclinée en avant ; front vertical et yeux médians tout h fait cachés en dessus. Yeux médians antérieurs assez petits, un peu obliques, séparés par un intervalle un tiers plus grand que leur diamètre ; les supérieurs au moins deux fois plus gros, renfoncés, leur intervalle un peu plus grand (non double) que leur diamètre. Poils des chélicères noirs. Abdomen ovale, un peu déprimé, noir et couvert de poils de même couleur, uniformément et régulièrement piqueté de blanc en dessus ; de plus, de petits cercles de poils blancs entourant les points enfoncés. Plastron plan, d'un noir un peu rougeâtre , d'un tiers plus long que large. Pattes très-robustes, plus courtes que chez le mâle, entièrement noh'es et couvertes de poils noirs soyeux très-serrés, laissant cependant sur les patellas et les tibias deux lignes glabres longitudinales. Tibia et patella de la première paire égaux, ces deux articles de même longueur que le métatarse et le tarse , ceux-ci beaucoup plus longs que ceux de la quatrième paire. Deux mâles et une femelle de cette belle espèce ont été trouvés en 1850 par M. H. Lucas , aux environs d'Oran ; l'un des deux mâles vient d'une petite localité appelée Lalla-Maghrnia. Les deux sexes sont tellement dissemblables par la coloration que j'ai longtemps hésité à les réunir. C'est la seule espèce du groupe de VErcsus fronialis dont le mâle soit connu ; il est probable que chez les autres : froniaUs, tricolor, ruficapillus, les différences sexuelles sont aussi pro- noncées. 356 E. SiMOM. 10. Eresus Walckenaerius Brullé, Expéd. Mor., t. III, 1833. Ensus siculus U. Lucas, Ann. Soc. ent. Fr., Bull., 186i (1). J'ai établi la synonymie de cette espèce, d'après la comparaison d'un type ayant appartenu à Latreille et faisant partie des collections du Musée de Turin, avec l'exemplaire ayant servi à M. II. Lucas pour caractériser son E. siculus. Ces deux types s'éloignent notablement par la coloration de la figure que Brullé eu a donnée dans son Expédition de Morée. Le céphalothorax et les pattes sont entièrement noirs; l'abdomen est d'un noir encore plus intense, semblable à du velours; sa partie anté- rieure est seule garnie de pubescence d'un beau jaune orange, formant une sorte de demi-cercle ; la face ventrale est garnie de poils de même couleur, mais peu serrés. La partie céphalique est relativement longue, parallèle; elle est peu élevée; considérée de profil, elle s'abaisse presque également en avant et en arrière; le front est graduellement incliné et les yeux sont placés sur un plan très-oblique : l'intervalle des médians antérieurs est h peine supé- rieur à leur diamètre; celui des supérieurs est un peu plus grand, sans être double. Le tibia de la première paire de pattes est visiblement plus long que la patella. De Grèce et de Sicile. 11. Eresus moerens C. Koch, Ar., t. XIII. ? Eresus prtiinosus C. Koch., Ar., t. XIIL Les téguments sont noirs ; le céphalothorax et les membres sont cou- Ci) Voyez Ann. Soc. ent. de France, 1864, p. xxvn et xxix du Bulletin. Dans la même note BI. Lucas fait connaître deux espèces exotiques du même genre : E. pul- chellus, de Nubie, et E. albomarginatus, du Sénégal. oie sur la famille des Eresidee. 357 verts de courts poils noirs serrés, auxquels se mêlent des poils fauves très-espaces qui n'influent pas sur la teinte générale. L'abdomen, ovale, un peu déprimé et légèrement écliancré en avant, est orné de très-petits points blancs assez régulièrement espacés, formés par des toufi"es de poils. La face ventrale est garnie de poils fauves peu serrés. La partie céphalique est plus large que chez les espèces voisines (sauf chez E. Lucasi), régulièrement convexe et inclinée en pente très-douce en arrière ; les yeux médians sont fortement renfoncés ; l'intervalle des supérieurs est au moins d'un tiers plus grand que leur diamètre. Le tibia et la patella de la première paire de pattes sont égaux et de même longueur que le métatarse et le tarse. Se trouve en Grèce et en Syrie. 12. Eresus PETAGNiE Aud. in Sav., Descr. Egypt. Ar. La forme du céphalothorax rappelle beaucoup celle de VErcsus fron- talis ; le front est garni de pubescence d'un beau jaune, tandis que les chélicères restent noires. Les yeux médians antérieurs sont petits et leur intervalle est au moins d'un tiers plus grand que leur diamètre ; les supérieurs sont plus que doubles, assez renfoncés, mais leur intervalle est à peine supérieur h leur largeur. Le tibia et la patella de la première paire de pattes sont égaux et à peu près de même longueur que le front ; ils sont aussi de même longueur que le métatarse et le tarse. Celle espèce paraît assez commune en Egypte et en Syrie. M. Ch. de la Brûlerie m'en a rapporté un assez grand nombre d'exemplaires, mais aucun parfaitement adulte. 358 E. Simon. Espèces que Je n'ai point vues : Ercsus ctenizoides Ch. Kocli, Arach., t. III. Ensuis liuidus Ch. Kocli, Arach., t. III. Walckenaer considère ces deux espèces connue synonymes. Ercsus Thcisii Brullé, Expéd. Morée. Espèce très-douteuse, imparfaitement décrite. Ercsus fnmosus Ch, Koch, Arach., t. IV. Espèce indiquée d'Afrique, sans localité précise. Eresus Gucrùn H. Lucas, Expl. Alg. Ercsus fîUvus W. Rossi in Ilaidingor, 18Zi7. Ercsus Kollari W. Rossi id. Ces deux dernières espèces sont très-brièvement décrites et leur synonymie est difficile à établir. Révision des genres Theridium et Neotiîura. 359 IV. RÉVISION DES ESPÈCES FRANÇAISES DES Genres THER1D1I131 Walek. ^'^ et NEOTTIUM Menge. Genus THERIDIUM Walck. (ad part.). Caractères des Mâles. 1. Chélicères dirigées obliquement en avant, plus longues que la face (2) et diver- gentes — Chélicères verticales, aussi longues ou moins longues que la face, rarement divergentes 2. Tige des chélicères, présentant du côté interne une dilatation, terminée par une pointe aiguë (I) Le genre Theridium est loin d'avoir gardé l'extension que Walckenaer lui avait donnée dans son Histoire naturelle des Insectes Aptères; je le présente ici tel que l'ont restreint les auteurs les plus récents, c'est-à-dire que j'en exclus les genres Ero Cli. Kocli, Nesticus Th., Steatoda Sund., EuriopisMense, Asagena Sund., Lithyphantes Tli. — Le genre Neottiura de Menge, que M. Tliorell n'a pas accepté, me paraît reposer sur des caractères tout aussi importants que ceux que je viens de citer. ■ (2) Il faut regarder le céphalotliorax de profil, et prendre la liauleur des yeux médians de la seconde ligne. 360 E. Simon. — Tige des cliélicères inerme. Céphalothorax et membres testacês. Abdomen •ponctué de noir bellicosum E. S. (1). 3. Tige dépourvue d'épine à Textrémilé. Épine interne simple, placée près de la base, un peu en dessous Lineatum Cl. — Tige armée h. l'extrémité d'une épine qui s'avance au-dessus de l'insertion du crochet. Épine interne placée près de l'extrémité, précédée d'une épine plus petite nigro-marginatum Luc. (2). h. En dessus , tibia de la patte-mAchoire plus long que large, rétréci h la base, séparant nettement la patella de la base du tarse 5. — En dessus, tibia de la palte-màclioire large, très-court, cupuliforme, souvent dilaté du côté externe. Tarse parais- sant presque inséré directement sur la patella 10. 5. En dessous, tibia de la patte-màchoire plus long que la patella, s'avançant sous la base du bulbe et aussi large que lui à son extrémité 6. — En dessous, tibia de la patte-mâchoire aussi long ou plus court que la patella, dilaté du côté externe, mais ne s'avan- çant pas sous la base du bulbe, qui est plus large 9. (1) Voyez Mém. Soc. roy. Se. de Liège, 1873. — La femelle de cette espèce n'est pas connue. — A côté se place le Theridiuin instabile O.-P. Cambridge. Voyez Trans. of Linnean Sec. of London, t. XXVII, p. 416, pi. 55, fig. 14. (2) Voyez H. Lucas, Expl. Alg., p. 258, pi. 10, fig. 7, — et E. SimOD, Mém. Soc* roy. Se. de I.iére, 1873. Révision des genres Thcridium et Ncôttiura. 361 G. Fémur de la patte-mâchoire grêle dans toute sa longueur et droit 7. — Fémur un peu courbe, renflé h la base, sisyphium Cl. (1). 7. Fémur et tibia des deux premières paires de pattes beaucoup plus épais que les métatarses. Patella allongée , non convexe pidchellum Walck. — Fémur et tibia des deux premières paires de pattes grêles, à peine plus épais que les métatarses. Patella très-courte et convexe 8. 8. Patella de la patte-mâchoire peu con- vexe. Yeux médians supérieurs ovales et obliques .' iinctum Walck. — Patella de la patte-mâchoire très-con- vexe. Yeux médians supérieurs arron- dis , nigro-punctatum Luc. (2). 9. Yeux médians supérieurs un peu plus rapprochés entre eux que des laté- raux varians Hahn. — Yeux de la seconde ligne presque équi- distants denticulatum Walck. 10. Article génital très-volumineux, dépri- mé, disciforme, aussi large que le groupe oculaire ; son bord interne plus dilaté 11. — Article génital ovale, presque cylindri- que, moins large que le groupe oculaire et symétrique 13. (1) Non Walckenaer = Th. neruosum de cet auteur. (2) Pour la description de la femelle : voyez H. Lucas, Expl. Alg., Aracli.; pour celle du mâle : voyez E. Simon, Mém. Soc. roy. Se. de Liège, 1873. 362 E. Simon. 11. Yeux du premier rang égaux ; les mé- dians plus resserrés que ceux de la se- conde ligne. Bandeau plus long que le groupe oculaire. Blanc. Ccphalothornx avec une bor- dure et une tache médiane noires. Pattes fortement anrulées. Abdomen avec trois séries pareUlHes de grandes taches noi- res nigro-variegatum E. S. (1). — Yeux médians antérieurs plus gros que les latéraux et plus écartés que les mé- dians supérieurs. Bandeau aussi long ou un peu moins long que le groupe oculaire 12. 12. Article génital renversé, présentant en dessus un long stylum spiral nifo-Uneedum Luc. (2). — Bulbe recouvert en dessus par la portion tarsale clypéiforme, dépourvu de sty- lum extérieur. Céphalothorax et pattes fauve rouge ; celles-ci non annelêes. Abdomen tcstacé, avec un espeice noir dorsal Blackwedli Camb. (3). 13. Espace interstigmatique de l'épigastre convexe, un peu coriace, limité sur les côtés par deux stries longitudinales, présentant en arrière un épais bourre- let, qui, vu de profil, est plus rappro- ché des filières que du pédicule. ... li. — Épigastre peu élevé ; son rebord faible, (1) Voyez E, Simon, Mém. Soc. roy. Se. de Liège, 1873. (2) Voyez H. Lucas, ExpL Alg., Araclin. - Cette espèce a pour synonyme The- ridium spirafer O.-P. Cambridge. (3) Voyez Traiis, of tlic Liun. Soc. of London, t. XXVII, 1871. Révision des genres Thcridium d Ncottîura. 363 plus rapproché du pédicule que des fi- lières 18. 14. Yeux médians supérieurs plus rapprochés l'un de l'autre que des latéraux. ... 15. — Yeux de la seconde ligne équidistants. . 16. 15. Article génital plus long que le fémur ; présentant du côté externe un espace disciforme entouré d'un stylum. .-, . gcnistx E. S. (1). — Article génital aussi long que le fémur, dépourvu de stylura, armé en dessous d'une pointe très-grêle et d'une pointe terminale recourbée pictum Walck. (2). 16. Article génital de même largeur que l'une des chélicères à la base; bulbe dépourvu d'apophyses sùnilc Ch. Koch (3). — Article génital plus large que l'une des chélicères à la base ; bulbe armé d'apo- physes 17. 17. Yeux médians des deux lignes séparés par un espace au moins égal à leur diamètre. Bulbe présentant en dessous une très-large apophyse terminée par deux pointes aiguës, écartées, presque égales rusticum E. S. {h). — Yeux médians supérieurs, séparés des (1) Voyez Mém, Soc. roy. Se. de Liège, 1873. (2) Dans celte espèce, le reijord de l'épigastrc est, par exception, à égale distance du pédicule et des filières. — M. le docteur L. Koch a décrit tout récemment, sous le nom de Theridium pinastri, une espèce d'Allemagne extrêmement voisine du Th. pictum. (3) A coté du Th. simile vient se placer le Th. nmbraticwn L. Koch, Naturw. Abtheil,, 1872, qui n'a pas encore été trouvé en France. (4) Voyez Mém. Soc. roy. Se. de Liège, 1873. 364 E. Simon. antérieurs par un espace un peu moin- dre que leur diamètre. Bulbe présen- tant en dessous une pointe simple, très-effilée, dirigée en avant -psetreum L. Koch (1). 18. Bulbe obtus et arrondi à l'extrémité. . . 19. — Bulbe terminé par une forte pointe re- courbée en dehors 22. 19. Front très-obtus. Yeux du premier rang presque égaux et largement séparés. Abdomen iestacé, avec un disque noir dorsal pallcns El. (2). — Front rétréci. Yeux médians antérieurs plus gros que les latéraux, dont ils sont à peine séparés 20. 20. Yeux médians antérieurs et supérieurs également espacés; les latéraux anté- rieurs séparés des médians par des in- tervalles sensibles 21. — Yeux médians antérieurs beaucoup plus écartés que les supérieurs, presque connivents avec les latéraux pinicota E. S. (3). 21. Céphalothorax très-dilaté en arrière, aussi large que long; portion antérieure céphalique courte musivum E. S. (h). — Céphalothorax plus long que large ; por- tion antérieure céphalique assez longue, fatniliare Camh. (5). (1) Voyez L. Koch, Naturwiss. Abthellung., 1872, p. 246. (2) = Theridium minimum Reuss. (3) Espèce encore inédile de Corse. (4) Voyez Mém. Soc. roy. Se. de Liège, 1873. (5) Voyez Trans. of the Linn. Soc. of London, t. XXVII, 1871. Révision des genres Thcridium et NcoUiura. 365 22. Yeux antérieurs formant une ligne légè- gèrement courbée en arrière ; la base des latéraux étant un peu plus avancée que celle des médians 23. — Yeux antérieurs formant une ligne droite par leurs bases iepidoriarum Cb. Koch. 23. Yeux médians sui>érieurs également éloi- gnés l'un de l'autre et des médians antérieurs riparium Bl. (1). — Yeux médians supérieurs un peu plus rapprochés l'un de l'autre que des mé- dians antérieurs. Céphalothorax et pattes rouges ; celles- ci non annelces. Abdomen souvent en- tièrement noir formosum Cl. (2). Caractères des Femelles, 1. Yeux latéraux des deux lignes largement séparés des médians par des intervalles triples de leur diamètre (3). (Var. a.) Entièrement blanc avec U7i point noir sur les tibias antérieurs. (Var. b.) Deux bandes rouges fes- tonnées sur C abdomen. (Var. c.) Un large ovale rouge sur L'abdomen lineatum Cl. — Yeux resserrés, presque équidistants ; (1) =» Theridium saxatile Cli. Koch. (2) = Theridium Sisyphium Walck., Black, (non Clcrck). (3) M. Thorell a fondé sur ce caractère le genre Phillonetis. 366 E. Simon. l'intervalle des latéraux antérieurs aux médians rarement supérieur h leur dia- mètre 2. 2. Métatarse de la première paire de pattes plus long que le tibia. Tarse très-court. 3. — Métatarse de la première paire de pattes de même longueur ou plus court que le tibia. Tarse plus long que la patella. 9. 3. Intervalle des yeux latéraux antérieurs aux médians plus étroit que leur dia- mètre U. — Cet intervalle plus grand que leur dia- mètre. Céphalothorax tcstacc, avec une bande brune médiane. Pattes tcstacécs, anne- lécs de rougeâtrc. Abdomen blanc, fauve ou rouge, avec deux bandes brunes fes- tonnées, coupées de traits blancs obli- ques Sisyphium Cl. [\. Tibias des pattes robustes, légèrement élargis de la base à l'extrémité 5. — Tibias fins et atténués à l'extrémité. . . 7. 5. Yeux médians supérieurs un peu plus rapprochés l'un de l'autre que des mé- dians antérieurs. 6. — Yeux médians supérieurs un peu plus écartés l'un de l'autre que des médians antérieurs. Céphalothorax noir. Pattes fauves, fortement annelées de rouge et de noir. Abdomen noir, avec des lignes trans- verses blanches et rouges riparium Bl. 6. Intervalle des yeux médians supérieurs Révision des genres Theridimn et iSeottiura. 367 un peu plus grand que celui des anté- rieurs. Yeux du premier rang très-iné- gaux. Céphalothorax noir. Pattes testacces, * annelées. Abdomen très-élevé noir, jaune ou rouge ; une grande tache jaune sur la pente postérieure ; des lignes blan- ches obliques convergeant vers le som- met formosum Ci. — Intervalles des yeux médians supérieurs et antérieurs égaux. Yeux du premier rang peu inégaux. Céphalothorax brun fauve. Pour Vab- doinen, même coloration que le précé- dent, plus pille et plus terne tepidoriarwn C. Kocli. 7. Tibia de la première paire plus long que le céphalothorax. Yeux médians anté- rieurs plus écartés que les supérieurs. 8. — Tibia de la première paire de même lon- gueur que le céphalothorax. Yeux mé- dians antérieurs un peu plus rappro- chés entre eux que les médians supé- rieurs. Céphalothorax et membres rouge tes- iacé. Abdomen rouge clair, marqué de tachettes obscures musivum E. S. 8. Yeux médians antérieurs plus gros que les supérieurs. Blanc, Une tachette rougeâtre à l'ex' irémité des tibias. Une bande brune médiane thoracique. (Var. a.) Abdomen blanc. (Var. b.) Deux bandes noires fes- tonnées ; souvent leur intervalle jaune. (Var. c.) Un large ovale noir dorsal, ruslicum E. S. 368 E. Simon. — Yeux médians antérieurs et supérieui's égaux. Blanc. Une bande médiane ihoracique et une ligne marginale noires. Abdomen souvent taché de noir nigro-variegntum E. S. 9. Yeux de la première ligne égaux ou les médians un peu plus petits que les la- téraux 10. — Yeux médians de la première ligne plus gros que les latéraux 12. 10. Yeux du premier rang écartés, l'inter- valle des latéraux aux médians au moins aussi large que leur diamètre. Chéli- cères au moins aussi épaisses que les fémurs antérieurs 11. — Yeux du premier rang presque conni- vents. Clîélicères plus étroites que les fémurs antérieurs. Céphalothorax et pattes tcstacés ; celles-ci fiîicment annelées. Abdomen arrondi, ponctué de gris pastreum L. Koch. 11. Yeux du premier rang équidislants. Ban- deau moins large que Taire oculaire et vertical. Pattes et céphalothorax tcstacés ; ce- lui-ci avec une bande brune. Abdomen ovale, avec une folium brunâtre, plus foncé sur les côtés et bordé de blanc. . nigro-ynarginatum Luc. — Yeux médians antérieurs plus écartés l'un de l'autre que des latéraux. Ban- deau élevé, convexe. Testacé. Abdomen tres-convexe, avec une tache noire postérieure variable. . pallens Black. 12. Yeux médians supérieurs plus rapprochés l'un de l'autre que des latéraux. . . . 13. « Révision des genres Tlieridium cl yeottiuva 369 — Yeux du second rang équidislanls. ... li. 13. Première ligne des yeux droite. Céphalothorax noir. Pattes testacécs annelèes. Abdomen gris fauve, avec une bande courbe noire snr les parties laté- rales et une bande médiane blanche denticulée denticulatuni Walck. — Première ligne des yeux un peu courbée en avant. Céphalothorax noir ou testacê, avec une bande médiane et une bordure noi- res. Pattes fauves annelêes. Abdomen variable, le plus souvent gris, avec une bande médiane claire denticulée et un demi-cercle noir de chaque côté. . . . varians Halin. lU. Pattes de la seconde paire plus longues que celles de la quatrième 15. — Pattes de la seconde paire aussi longues ou plus courtes que celles de la qua- trième paire 16. 15. Yeux médians antérieurs plus écartés que les supérieurs. Cépiicdothorax et pattes tcstacés, ponc- tués de noir. Abdomen large un peu transverse, tcstacé, finement ponctué de noir; un large espace blanc transverse dans le milieu nigro-punctatum Luc. — Yeux médians antérieurs un peu plus resserrés que les supérieurs. Céphalothorax testacé, avec une bande médiane et une bordure noires. Pattes finement annelêes. Abdomen varié de noir et de blanc tinctum Walck. (1873) 24 370 E. Simon. 16. Céphalolhorax [ovale, un peu plus long que le tibia de la quatrième paire. . . 17. — Céphalothorax large, presque arrondi en arrière, atténué en avant, de même longueur ou plus court que le tibia de la quatrième paire 18. 17. Yeux médians supérieurs séparés par un intervalle à peine supérieur à leur dia- mètre, plus rapprochés l'un de l'autre que des médians antérieurs. Céphalothorax fauve rouge, avec une large bande médiane et souvent une bor- dure noires. Pattes fauves, avec t'ex- irémité des fémurs et les tibias rouges. Abdomen blanc ou jaune sur les côtes, avec une large bande médiane denticulée noire ou brun rouge pulchellum Walck. (1). — Yeux médians supérieurs séparés par un espace presque double de leur diamè- tre, un peu plus écartés l'un de l'autre que des médians antérieurs. Même coloredion que le précédent ; bande abdominale souvent effacée en avant rufoMneatuni Luc. 18. Yeux médians supérieurs séparés des an- térieurs par un intervalle au moins égal à leur diamètre 19. — Yeux médians antérieurs et supérieurs presque connivents. Céphalothorax et pattes testacés ; celles-ci annelées. Abdomen globuleux. (1) Les yeux médians supérieurs sont ici réellement un peu plus resserrés que les latéraux, mais si faiblement que je n'ai pas cru devoir en tenir compte. Révision des genres Therîdium et tieottiura. 371 gris, avec une bande médiane claire, denticuUe pinicola E. S. 19. Tibias des pattes légèrement élargis de la base à l'extrémité, plus épais que les métatarses '20. — Tibias fins, non élargis, à peine plus épais que les métatarses 21. 20. Intervalle des yeux médians supérieurs aux latéraux plus étroit que leur dia- mètre. Ccpliulotliorax fauve, avec une bor- dure vague et une bande médiane qui n'atteint pas les yeux. Abdomen fauve, avec une large bande blanche denticulée, bordée de noir familiare Cl, ~ Intervalle des yeux médians supérieurs aux latéraux un peu plus large que leur diamètre. Céphalothorax et pattes fauve rouge ; celles-ci annelécs. Abdomen gris, avec une bande blanche denticulée, renfer- mant souvent une ligne rouge pictum Walck. 21. Yeux médians antérieurs à peine plus gros que les latéraux, dont ils sont sé- parés par des intervalles sensibles. Céphalothorax et pattes fauve rouge, celles-ci non annclces. Abdonwn varia- ble : noir, brun ou rouge ; une bande blanche très-large en avant, atténuée en arrière simile C. K. — Yeux médians antérieurs beaucoup plus gros que les latéraux et presque conni- vents avec eux. Céphalothorax noir. Pattes tcsiacécs annelécs. Abdomen blanc mat, avec deux 372 E. Simon. bandes parallèles au-dessus des filières et un demi-cercle noir sur les parties latérales genistœ E. S. Genus NEOTTIURA MeDge, Preuss. Spin., 1866. Caractères des Mâles* 1. Patte-mâchoire à peine plus longue que le cé- phalothorax. Céplmlothorax fauve sur les côtés, avec une très-large bande médiane noire. Pattes testacées. Abdomen noir gonygaster E. S. (1). — Patte-mâchoire beaucoup plus longue que le céphalothorax 2. 2. Tarse de la patte-mâchoire d'un tiers seule- ment plus long que la patella ; celle-ci bom- bée et géniculée en dessus herbigrada E. S. (2). •— Tarse au moins deux fois plus long que la pa- tella 3. 3. Tarse de la patte-mâchoire obtusément arrondi à l'extrémité, dépassant à peine le bulbe. Corps et pattes-mâchoires noirs. Pattes jaunes uncinata Lucas (3). — Tarse terminé en pointe aiguë recourbée, dé- passant le bulbe 6. (1) Voyez Mém. Soc. roy. Se. de Liège, 1873. (2) Voyez Méra. Soc. roy. Se. de Liège, 1873. (3) Voyez Mém. Soc. roy. Se. de Liège, 1873. Révision des genres Theridium et Neottiiira, 373 U. Yeux du premier rang équidistants. Céphalothorax rougeâtre» Abdomen et pattes-mâchoires noirs. Pattes testacées. . , bimacutata Linné (1). — Yeux médians antérieurs un peu plus écartés l'un de l'autre que des latéraux. Céphalothorax et abdomen rouge clair. Pattes testacées petlucida E. S. (2}. Caractères des Femelles. 1. Abdomen globuleux, présentant quelquefois une épine au sommet, mais point d'épines latérales 2. — Abdomen transverse, triangulaire, présentant deux épines latérales et une terminale. Céphalothorax noir. Pattes testacées. Ab- domen fauve rouge, avec trois grands es- paces noirs et trois taches jaunes; quelque- fois noir avec les taches jaunes gonygaster E. S. 2. Yeux latéraux du premier rang séparés des mé- dians par un intervalle au moins égal à leur diamètre 3. — Yeux latéraux du premier rang très-rapprocliés des médians U. 3. Yeux médians antérieurs plus écartés entre eux que des latéraux de la même ligne. Céphalothorax et abdomen rouge clair. . pellucida E. S. — Yeux médians antérieurs beaucoup plus rap- prochés entre eux que des latéraux. (1) = Theridium coralinum Walck., Blackwall. (2) Voyez Mém. Soc. roy. Se. de Liège, 1873. 37h E. Simon. — Révision des genres Theridium et Neotliura. Abdomen brun ou noir, avec une tache blanche dorsale bimaculata L. li. Yeux médians supérieurs très-gros, séparés par un espace moindre que leur diamètre. Abdomen sans épine apicale. Céphalothorax rouge. Pattes annelées. A.belomen gris, avec cinq taches noires. . . herbîgrada E. S. — Yeux médians supérieurs séparés par un espace égal à leur diamètre. Abdomen pourvu d'une épine apicale. Céphedothorax noir. Pattes jaunes, non annelées. Abdomen fauve taché de blanc. . uncimda il. Luc. Explication des figures de la planche 10 Fig. 1. Cercidia pachyderma Ç, grossie. 2. Xysiicus j'ucundus. Patle-màclioirc du mâle. 3. Xysticus complulus c?, grossi. (x. — Patte-mâchoire du mâle. 5. — Épigyne de la femelle. 6. Xysiicus paralUius (^, grossi. 7. — Palte-raàchoire du mâle. 8. Eresus Lucasi c?, grandeur naturelle. 9. — Céphalothorax de profil. 10. Eresus iricobr $, grandeur naturelle. 11. — Épigyne. 12. Eresus edbo-pictus ?, grandeur naturelle. 13. Eresus ruficapillus. Épigyne de la femelle. OBSERVATIONS SUR LES Métamorphoses du XYLORHIZA VENOSA, COLÉOPTÈRE DE LA FAMILLE DES LONGICORNES ET DE LA TRIBU DES LAMIIDES, Par M. H. LUCAS. (Séance du 13 Août 1873.) Le Callicarpa macrophylla, arbuste poussant à l'état sauvage dans les bois qui couvrent les quelques rares vallées de Hong-Kong, est ravagé par une larve de Longicorne appartenant cà la tribu des LamiiJes, et dont les dégâts sont réellement considérables. En effet, si on considère les liges que j'ai eu l'honneur de faire passer sous les yeux de la Société, on remarquera combien sont grands les dégâts que leur a causés cette larve lignivore; ils sont même assez graves pour les faire presque toujours périr, et cela a ordinairement lieu après la sortie de l'insecte parfait, c'est-â-dire lorsque cette larve a préalablement subi toutes les phases de sa vie évolutive. Quand on étudie ces tiges ainsi attaquées, on remarque que cette larve creuse dans l'aubier des galeries longitudinales, extrêmement profondes, et qui souvent le parcourt dans toute sa longueur. Possédant la larve, la nymphe et l'insecte parfait de ce Longicorne, que Je dois à l'extrême obligeance de notre confrère M. le docteur Auzoux, ii 376 H. Lucas. m'a été facile de reconnaître que celte Laraiide, qui habile les environs de Whampoa, de Canton et de Hong-Kong, était la Lamie veinée de Latreille, ou le Xylorhiza venosa du même savant. En observant ces liges, attestant si bien les ravages de cette larve ligni- vore, et en examinant attentivement les dégâts qu'elles présentent, j'en ai trouvé une, entre autres, qui démontre d'une manière parfaite la manœuvre employée par cette larve avant de pénétrer dans la région cen- trale ou l'aubier. Quand une femelle de Xylorhka venosa veut effectuer sa ponte, elle choisit ordinairement une lige forte, ayant un développement assez grand, et offrant tous les moyens de sécurité nécessaires pour assurer le bien- être et l'avenir de la larve qui sortira de l'œuf qu'elle va lui confier. Au moyen de son oviductc, qui est très-mobile, et de la faculté qu'elle possède de pouvoir diriger cet organe dans tous les sens, elle dépose son œuf dans les fissures ou interstices de l'écorce, où il restera fixé, main- tenu par la liqueur visqueuse dont il est enduit. A la sortie de l'œuf, le premier travail auquel se livre celte jeune larve consiste à percer l'écorce, afin de construire une galerie dans laquelle elle s'établit en laissant der- rière elle des détritus et des matières stercoraires. Il est à supposer que celte larve resle un temps assez prolongé dans ces conditions, à en juger par le nombre de galeries, d'abord peu profondes, qu'elle a construites entre l'écorce et l'aubier, et dont le diamètre augmente avec la grosseur de son corps. Lorsque celte larve a atteint un certain développement, et que les diverses pièces de son appareil buccal lui permettent d'entamer des corps plus durs, elle abandonne sa demeure primitive dans laquelle elle a subi plusieurs changements de peau. Elle attaque alors les couches ligneuses ou l'aubier et finit peu à peu par pénétrer dans le cœur de la tige. Arrivée dans cette partie centrale, elle s'y pratique une galerie longitudinale extrêmement profonde, et c'est dans cette espèce de chambre cylindri- forme, et après avoir acquis son entier développement, qu'elle se change en nymphe. Mais avant de subir celle pénultième transformation, elle a le soin de garnir les deux extrémités de sa cellule de brindilles ou longs filaments qu'elle prend dans le sens des fibres ligneuses et les entasse, en les liant, les unes sur les autres, de manière à former à chaque bout un tampon obturateur qui la protège suffisamment contre toute attaque venant de l'exléiieur. Ce travail préalable étant terminé, elle se change Métamorphoses du Xylorhiza venosa. 377 en nymphe, et quand ensuite on examine cette larve ainsi transformée, on remarque qu'elle repose sur la région dorsale. Quant à sa dépouille, qui se trouve reléguée tout à fait an fond de la cellule, elle est représentée par une pellicule très-mince, retirée sur elle-même, fortement plissée et entièrement recroquevillée. En observant cette dépouille, qui est transpa- rente, on distingue très-nettement, après l'avoir fait préalablement ramollir, les stigmates et le péritrême qui les entoure, les deux rangées transversales de tubercules présentées par les régions dorsale et ventrale, ainsi qu'une portion de l'appareil buccal. IN'ayant eu aucun renseignement relativement au temps employé par la larve depuis sa sortie de l'œuf jusqu'à sa transformation en insecte parfait ou adulte, je ne puis rien préciser à cet égard (1); seulement je ferai remarquer que la nymphe occupe dans sa cellule une place très-peu éloi- gnée du monde extérieur, ou au moins une galerie qui est ordinairement déblayée, et quand elle se change en insecte parfait, celui-ci n'a qu'à repousser avec sa tête et à écarter et couper avec ses mandibules les longs lilaments qui forment le tampon obturateur, et qui est jeté en dehors au moyen d'une ouverture préparé d'avance par cette larve prévoyante. Ce genre, seulement signalé par Dejean dans son Catalogue, 3* édit., p. 370 (1837), a été caractérisé par M. de Castelnau dans son Hisf. nat. des Ins., t. II, p. A76 (18/jO), et ensuite par Lacordaire dans son Gênera des Coléopt., t. IX. p. Zi55 (1872). Suivant ce dernier, cette coupe géné- rique est extrêmement tranchée si on la limite à l'espèce des Indes orien- tales, indéfinissable, pour ne pas dire un cahos, si l'on y conserve quelques espèces africaines qui y ont été introduites. (1) Cependant je crois devoir reproduire une indication ayant trait à la métamor- phose de ce Longicorne, et que je dois à l'extrême complaisance de M. le doctcup Auzoux. Le 22 février 1870, cet entomologiste observateur a pris dans sa loge une nymphe qui ne devait pas avoir plus de 24 heures au maximum de métamorphose, car la peau de la larve était encore toute humide. Le 15 mai, cette nymphe prit une couleur plus foncée, et, le 31 du même mois, elle s'était changée en insecte parfait ou adulte. 378 H. Lucas. De la Larve. (PI. 11, fig. 1, 1 a et 1 b.) Longil. 60 à 65 mill.; lat. 8 à 10 mill. Elle est charnue, cylindrique, allongée et sensiblement rétrécie dans sa région médiane. La tète, sensiblement plus large que longue, est d'un brun roux bril- lant; elle est dure au toucher, coriace, et présente à sa partie antérieure une écliancrure profonde dans laquelle est reçu l'épistome ; elle est con- vexe, arrondie en dessus, et offre dans son milieu un sillon longitu- dinal assez fortement accusé; sa partie postérieure est entièrement lisse, et, comme elle est rétractile, toute cette partie, à Tétat de vie, rentre dans le segment prothoracique ; vers la partie antérieure, elle est cou- verte de points très-gros, arrondis, profondément enfoncés, et, en arrière de cette partie ponctuée, qui est déprimée transversalement, on aperçoit une saillie ou bourrelet également transversal, sur lequel se trouvent de forts tubercules; elle est hérissée de longs poils ferrugineux, et chacun de ces poils est implanté dans ces gros points que je viens de signaler; quant aux parties latérales, elles sont arrondies, saillantes et fortement ponc- tuées. J'ai cherché sur ces parties latérales ou joues, qui sont très-iné- gales, si je ne découvrirais pas les organes de la vue, mais mes tentatives ont été vaines : il n'y a pas d'ocelles, ni de saillie, ni même d'espace Hsse ou dénudé pouvant faire supposer la présence de ces organes. Quand on étudie cà la loupe les parties latérales de la tête, surtout la région que doivent occuper les organes de la vision, on aperçoit une petite saillie arrondie, du centre de laquelle part un petit tubercule d'un noir brillant, et qui semble indépendant de la concavité dans laquelle il est Métamorphoses du Xylorhiza vcnosa. 379 reçu. J'avais d'abord supposé que cette larve était privée d'antennes ; mais en explorant avec la loupe les parties latérales de la tête, je découvris de chaque côté ces tubercules qui doivent être sans aucun doute les repré- sentants des antennes qui existent, mais seulement à l'état de vestiges. L'épistome, beaucoup plus large que long, est tronqué antérieurement et arrondi sur les côtés ; il est rugueux, déprimé transversalement, avec sa partie postérieure sillonnée et présentant cinq ou six cils raides, allon- gés, d'un jaune ferrugineux ; il est d'un brun foncé brillant, avec toute sa partie antérieure d'nn jaune testacé. La lèvre supérieure, plus large que longue, est arrondie sur les côtés et tronquée à sa partie antérieure; elle est convexe, ponctuée, et présente une dépression transversale assez profondément marquée ; ses parties laté- rales sont aussi ponctuées, et chacun de ces points donne naissance à un poil d'un ferrugineux clair, allongé, raide et à direction antérieure. Les mandibules, d'un noir brillant, sont courtes, robustes, tranchantes; elles sont triangulil'ormes, arrondies et saillantes à leur côté externe, où elles [)résentent une dépression ponctiforme profondément marquée ; elles sont excavées à leur côté interne, avec le bord supérieur bicaréné et l'in- férieur unicaréné. Les mâchoires sont courtes, robustes et d'un ferrugineux brillant; le lobe est composé de trois articles, dont le premier ou basilaire est plus long que large ; le second est très-court, lisse et plus large que long ; le troisième, plus long que large, présente à sa base quelques poils ferru- gineux; de plus, il est surmonté de deux appendices, dont le premier, glo- buliforme, plus court que large cependant, est d'un brun roux ; le second est très-court, presque aussi long que large et tronqué à son extrémité. Les palpes maxillaires sont très-courts, et ne m'ont paru composés que de deux articles, dont le premier, assez allongé, semble ne pas être indé- pendant de la mâchoire; quant au second, il est très-court et tuberculi- forme. La lèvre inférieure, testacée, quelquefois d'un noir brillant, est plus longue que large; elle est ponctuée, arrondie sur les côtés latéraux et tronquée antérieurement, où elle présente des poils courts, peu serrés, d'un brun ferrugineux; elle s'élargit de chaque côté à sa base, et c'est sur cette expansion que sont placés les palpes labiaux : ceux-ci sont courts, composés de deux articles, dont le premier, allongé, subglobuli- 380 H. Lucas. forme, étroit à la base, d'un brun ferrugineux, est tronqué à son extré- mité, et dont le second, plus mince, plus allongé, tuberculiforme, lisse, d'un brun ferrugineux brillant, est terminé en pointe arrondie à sa partie antérieure. Quand on observe la position qu'occupe la lèvre inférieure, on remarque que cette portion de l'appareil buccal repose sur une pièce mobile, qui est le menton : celui-ci est ponctué, d'un brun ferrugineux, plus large que long et sinueux à sa partie antérieure. Le prothorax, plus large que long, est corné en dessus, avec ses côtés et une partie du dessus charnus. En examinant cet organe, recouvert en dessus d'une plaque cornée, on voit que celle-ci semble être divisée en deux portions : la première, ou la partie antérieure entièrement cornée, tronquée, arrondie sur les côtés latéraux, est d'un brun ferrugineux brillant, quelquefois même entière- ment noire ; postérieurement on aperçoit des stries transversales assez prononcées, peu serrées, et quelques points très-espaces, profondément marqués, de chacun desquels naît un poil raide, roussàtre; son milieu est parcouru longitudinalement par une ligne très-fine, d'un jaune lestacé, et tout son bord antérieur, qui est ponctué, présente des poils allongés, raides, d'un jaune ferrugineux. La seconde portion, qui est cornée comme la première et finement striée longitudinalement, forme une saillie trans- versale ; elle est d'un jaune clair, avec sa partie postérieure d'un brun ferrugineux foncé, quelquefois même d'un noir brillant. Sur les côtés et au-dessous il est fortement phssé, d'un jaune teinté de ferrugineux, et offre sur les côtés latéro-antérieurs, inférieurement, une plaque cornée, trianguliforme, d'un brun ferrugineux ; il est mamelonné, profondément ridé et hérissé de poils d'un brun ferrugineux, courts, peu serrés. Le mésothorax est très-court, d'un jaune ferrugineux, fortement pUssé et couvert de poils peu serrés, courts, d'un brun ferrugineux ; en dessus il présente des sillons transversaux profondément enfoncés, avec l'espace qui existe entre eux mamelonné et lisse. Entre le prolhorax et le mésothorax on aperçoit une dépression pro- fonde, et c'est dans cette concavité, qui est de forme ovalaire, que se trouve placée la première paire de stigmates : ceux-ci sont très-grands, de orme ovalaire, avec leur péritrême en saillie et d'un brun ferrugineux Métamorphoses du Xylorhiza vcnosu. 381 foncé; en dessous se trouve un mamelon muni de deux rangées transver- sales de tubercules, d'un jaune testacé, lisses, arrondis, rclraclilcs, et que la larve doit faire sortir et rentrer à volonté. Le métatlîorax ressemble beaucoup au mésothorax, mais il est plus grand, et ses régions dorsale et ventrale sont munies chacune d'un mame- lon présentant deux rangées transversales de tubercules. Je n'ai pas vu de pattes, ni de saillie ou de mamelon pouvant faire sup- poser l'existence de ces organes locomoteurs. Les segments abdominaux, depuis le premier jusqu'au sixième inclusive- ment se rétrécissent graduellement, sont d'un jaune testacé brillant, cou- verts de poils courts peu serrés, d'un jaune ferrugineux ; les sept pre- miers ont la même conformation, c'est-à-dire qu'ils sont plissés et mamelonnés en dessus, sur les côtés et en dessous; les mamelons, munis de deux rangées transversales de tubercules en dessus et en dessous, sont plus profondément enfoncés que dans le métathorax, et il est à remarquer aussi que les stigmates, dont le péritrême est saillant et d'un brun ferru- gineux, ne sont pas placés dans une concavité profonde comme cela se remarque pour ceux situés entre le prothorax et le mésothorax ; sur les côtés , au-dessus des stigmates , on aperçoit une dépression profonde, transversale et entièrement glabre ; le dessous ressemble au dessus, seu- lement les tubercules qui forment les deux rangées transversales sont plus saillants , et deux plis profonds sont placés transversalement de chaque côté de chacun de ces segments. Le huitième ou pénultième est beaucoup plus court; il est lisse et ne présente ni en dessus, ni en des- sous, de mamelon à tubercules rangés transversalement, comme cela se remarque chez les autres segments ; le neuvième, plus étroit que le pré- cédent, est lisse dans son milieu et en dessus, mais postérieurement et sur les côtés il est fortement rugueux et plissé; en dessous il est entièrement rugueux, à l'exception cependant de sa partie postérieure, qui est striée transversalement : des poils ferrugineux, courts, couchés, peu serrés, à direction postérieure, hérissent ce pénultième segment, qui est d'un brun plus ou moins foncé. Le tubercule anal, testacé, quelquefois d'un brun foncé, est grand, saillant et fortement strié ; on voit en dessus , de chaque côté , un sillon profondément enfoncé, et l'ouverture anale, qui est peu profonde, affecte une forme triangulaire; en dessous de cette ouverture on dis- 382 H. Lucas. tingue une dépression poncliforme, profonde, et dont la partie centrale est lisse. D'après la description que je viens de donner de cette larve, on voit qu'elle est parfaitement conformée pour vivre dans une retraite cylin- drique. En effet, la rangée transversale de tubercules dont le sommet de la tête est armé sert à racler les parois de son habitation, et la plaque sillonnée longitudinalement placée sur le premier segment du thorax est destiné sans aucun doute à en polir la surface. Quant aux mamelons munis de deux rangées transversales de tubercules qui se trouvent sur le mésothorax, le métathorax et les segments abdominaux, ils sont proba- blement destinés à remplacer les organes locomoteurs dont on ne voit aucun vestige et à fournir à cette larve le moyen de monter et de circuler facilement dans son habitation cylindriforme. Le pénultième segment, très-rugueux, avec l'anal fortement sillonné, et tous les deux couverts de poils courts, raides, à direction postérieure, démontrent qu'ils ont pour fonction de maintenir, en s'appuyant sur les parois de Thabitalion, la partie antérieure du corps et de l'empêcher de glisser lorsque cette larve veut progresser et se porter en avant. Quand on étudie la conformation des tampons obturateurs qui ferment les deux extrémités de l'habitation, on remarque que les brindilles ou filaments ligneux qui les composent sont allongés, repliés sur eux-mêmes, posés de manière à s'opposer à l'entrée de tout corps étranger venant de l'extérieur, ou de tout insecte qui tenterait de pénétrer dans cette demeure si bien close. Comme je l'ai déjà dit plus haut, l'insecte parfait n'a qu'à pousser avec sa tête ce tampon obturateur, qu'il divise préalablement avec ses mandibules, afin d'annihiler autant que possible toute résistance, lorsque, débarrassé des langes qui s'opposaient à ses mouvements, il veut se mettre en communication avec le monde extérieur. Métamorphoses dit Xylorhita vcnosa. 383 De la iSymplii. (PI. 11, flg. '2,2 a, 2 b.) Longit. 45 mill.; lai. 15 mill. Elle est entièrement d'un blanc testacé brillant, couleur qui tourne au brun ferrugineux lorsque cette nymphe est sur le point de se métamor- phoser en insecte parfait. La tête, beaucoup plus longue que large, d'un blanc légèrement teinté de brun, est infléchie, et les mandibules viennent prendre un point d'appui sur les hanches des pattes de la première paire ; elle est ridée transver- salement et son milieu présente un sillon longitudinal qui la parcourt dans toute son étendue à partir de l'épistome : celui-ci, très-Onement strié transversalement, est convexe, et une impression profonde, transversale, indique la séparation qui existe entre cet organe et la lèvre inférieure. Les organes buccaux, tels que les mandibules, les mâchoires et la lèvre inférieure, sont parfaitement constatables, et cela est dû à la transparence de la pellicule qui les emmaillotte ; ils sont lisses, d'un blanc teinté de ferrugineux, à l'exception cependant de l'extrémité des mandibules, qui est noire. Les yeux sont ovalaires et ne présentent rien de remarquable ; seule- ment, à travers l'enveloppe qui les recouvre, on distingue leur forme ainsi que la configuration des facettes. Les antennes, de même couleur que la tête, sont finement striées trans- versalement ; elles reposent sur les parties latérales du prothorax, sur l'extrémité des fémurs des pattes de la deuxième paire, puis sur les élytres qu'elles longent jusqu'à leur extrémité, qu'elles contournent ensuite et qu'elles cachent en partie. Le prolhorax, plus long que large, est de la même couleur que la tête, avec tout son bord antérieur teinté de brun foncé tournant au ferrugi- 38/1 H. Lucas. neux ; il est strié antérieurement et en dessus, où il est convexe et où il présente un sillon longitudinal qui le parcourt dans une grande partie de son étendue et qui part du bord antérieur; il est déprimé sur les côtés, avec les angles de chaque côté de la base arrondis, et tout son bord posté- rieur sinueux. L'écusson, presque aussi large que long, est d'un brun ferrugineux ; il est déprimé dans son milieu, où il présente quelques stries transversales. Le mésotliorax est déprimé et rugueux en dessus, et dans l'espace qui existe sur les côtés, entre lui et le prothorax, on aperçoit la première paire de stigmates, dont le péritrème, d'un noir ferrugineux, est très- saillant. Le mélatliorax, plus allongé que le mésotliorax, est d'un brun ferrugi- neux ; il est convexe et arrondi en dessus, et parcouru longitudinalement par un sillon profond dont les bords, de chaque côté, sont finement striés; antérieurement, où il est large, on aperçoit de chaque côté une dépression profonde avec sa base plus étroite et tronquée. Les élytres, d'un brun teinté de roux, sont allongées, étroites, rebor- dées, rugueuses, plissées et arrondies à leur extrémité; elles sont placées sur les parties latérales de la région sternale, cachant une grande partie des pattes de la troisième paire, où, sur les tibias, elles prennent un point d'appui et dépassent un peu le troisième segment abdominal. Les ailes, entièrement cachées et recouvertes par les élytres, ne sont constatables qu'à partir de leur attache avec le métathorax, portion qui est lisse et laissée à découvert. Les pattes, repliées sur elles-mêmes, sont courtes, robustes, et d'un brun ferrugineux; les tibias et les fémurs des première et deuxième paires trouvent un point d'appui sur le bord des élytres, avec les tarses de ces deux paires de pattes placés longitudinalement sur la région ster- nale, qui est même dépassée par ceux de la deuxième paire; quant à la troisième paire de pattes, en partie cachée par les élytres, on ne distingue que la sommité de leurs tibias et de leurs fémurs; leurs tarses, au con- traire, sont très-visibles et placés sur les sixième et septième segments, qu'ils dépassent même et où ils trouvent un point d'appui. L'abdomen est allongé, étroit et de même couleur que les élytres; il est déprimé, strié en dessus , et on distingue très-nettement les stigmates, Métamorphoses du Xylorliiza vcnosa. 385 dont le périlrême est très-saillant et d'un brun ferrugineux ; en dessous il est convexe, finement strié sur les côtés et dans son milieu ; le mame- lon anal est petit, arrondi et bordé postérieurement et sur les côtés de poils ferrugineux. De l'Insecte parfait, (PV 11, fig. 3.) Les collections entomologiques du Musée de Paris possèdent l'individu typique qui a servi à Latreille pour donner à ce Longicorne le nom de Lamie veinée, et à Laurillard pour en faire une figure qui a paru dans le Règne animal de Cuvier, t. III, pi. 18, fig. 7 (1829); cette espèce ainsi que la figure ne sont pas mentionnées dans le texte de cet ouvrage. Dejean, dans son Catalogue, 3* édit., p. 370 (1837), forme avec cette Lamie un genre auquel il donne le nom de Xylorhiia, et M. de Casteinau, adoptant cette dénomination, est le premier qui a fait connaître les carac- tères génériques et spécifiques de ce Longicorne. C'est dans le tome IP de l'Histoire naturelle des Insectes, dont les Coléoptères ont été faits par cet entomologiste, que les caractères génériques et spécifiques ont été pour la première fois exposés. Th. Lacordaire, dans son Gênera des Insectes, t. IX, p. ZiùS et Zi/j6 (1872), a présenté aussi les caractères qui différentient génériquement et spécifiquement cette espèce, et le nom générique a été employé par ce savant pour désigner le groupe dans lequel vient se ranger cette Lamiaire. L'espèce type de cette coupe générique est le Xylorliiza {Lamia) vcnosa Lalr., Uègne anim. de Cuvier, t. III, pi. 18, fig. 7 (1829); de Casleln., Ilist. nat. des Ins., t. II, p. klQ (IS/iO); Lacord., Cenera d'?3 Ins., f. IX, p. Ixh^ (1872). (1873) 25 386 H.' Lucas. — Métamorphoses du Xylorhiza vcnosa. Ce Longicorne habite les Indes orientales, et, suivant notre collègue M. le docteur Auzoux, il n'est pas rare dans les environs de Whampoa, de Canton et de Hong-Kong, oîi sa larve cause des ravages assez grands au Callicarpa macrophylla, qui est abondamment répandu dans ces diverses localités. Explication des figures de la planche il. Fig. 1. Larve de la Xîjbr/dza venosa de grandeur naturelle, vue en dessus ; 1 a. La même vue de profil ; 1 b. La même vue en dessous. 2. Nymphe de grandeur naturelle, vue en dessus ; 2 a. La même vue de profil ; 2 b. La même vue en dessous. 3. Xylorhiza vcnosa, de grandeur naturelle, dans une tige de Calli- carpa macrophylla; 3 a. Dépouille de la nymphe ; 3 6, 3 c et 3 rf. Tampons obturateurs. Descriptions de quelques espèces de RIIKZODIDES Suite (1) Par M. Adg. CHEVROLAT. (Séance du 26 Novembre Ï873. M. James Thomson, absent depuis longtemps de Paris, n'a pu me com- muniquer que dernièrement les Rhyzodides de sa riche collection. Dans cette collection se trouvait le rare et précieux Rhyzodcs canalicu- latus de M. Castclnau. Une description plus détaillée était nécessaire. Deux nouvelles espèces de la Nouvelle-Grenade en faisaient partie. Suivent également les descriptions : 9. Rhyzodes canaliculatds. Maximus, niger opacus ; caput planum , antice attenuatum, laleribus rotundatum, postice emarginalum et bifoveolatum, supra antice tricosla- tum, supra oculos tuberculis duobus Iransversim sulcatis. Anlennœ moni- liformes, arliculis sequalibus. Oculi latérales rotundali, parvi, pallidi. Pro- thorax planus, lateribus rotundatus, costis sex rectis nitidis, interraediis versus basin attenuatis, laterali juncta. Elytra costis 18 angustis, nitidis, interstiliis punctato-strialis. Corpus infra et pedes nigro-opaca femoribus libiisque posticis nitidis. Long. 10 mill., lat. 3 mill. Madagascar. Rhtjz. canaliculatus Cast., Rev. entomoî. Silb., IV, p. 56, 1836. Rinjz. tubericeps Fairm., Ann. Soc. ent. de Fr., 1868, p. 782. (1) Voir les Annales de cette année, 2e trimestre, p. 203. 388 A. Chevrolat. — Rhyzoclîdcs nouveaux. 11. Cli.mdiuji cavicolle. Eloûgalum nigrum nitidum. Caput parvum, minutum, subovale, poslice truncalum, supra tuberculis tribus elongatis parvis, antice attenuatis, cen- trali parvo. Antennae moniliformes, pilosae. Oculi latérales, rolundati, parvi, nigri. Prothorax oblongus, nitidus, foveis tribus profundis, longitudinali intégra, antice ampliata, profunda, laterali apice lineari curvata usque ultra médium protensa, in margine et infra marginem uni-sulcatus. Elytra quatuor decim costata et decira canaliculata. Corpus infra et pedes nigra, nitida. Long. 6-7 1/2 mill., lat. 2-2 1/3 mill. Nova-Grenata, Bogoto. Je rapporte à cette espèce probablement un autre sexe chez qui la tête est large, plane, tronquée en arrière et dont les trois tubercules du dessus sont nettement marqués et le central porté en avant ; les côtes des élytres sont moins élevées. 12. Clinidium simplex. Elongatum, nigrum, nitidum. Caput planum, subtrigonum, laleribus pos- licis rotundatum, vertice bisulcatum coslula antica signatum. Anlenn£e sat crassae, moniliformes, articule ultimo brevi acuminato. Oculi latérales, angusti picei. Prothorax elongatus, ovalis , sulco longitudinali anguste parallèle, sulcis duobus basallbus conicis usque versus médium prolon- gatis, in margine lateraU lineis duabus impressis et angustis, una laterali altéra infra. Elytra decem sulcala et duodecim costata. Corpus infra et pedes nigra, nitida. Abdomen lateribus transversim sulcatum. Long. 7 mill., lat. 2 mill. Nova-Grenata. Le Myzodcs liratus Newmann, propre au Brésil, se retrouve aussi à Honolulu. — L'espèce du Brésil, décrite sous le nom de Clinidium Lira- tus Newm. par notre collègue M. Fairmaire, doit être rapportée à celle-ci comme synonyme. Quant à l'espèce de Ceylan du même auteur, elle est nouvelle, ainsi que celle du IXhyz. parumcostatus (Fairm., Ann., 1868, p. 782) de Madagascar; elles donneront ainsi deux espèces de plus à ajouter à ma monographie. Notes sur les RHYZODES, Par M. LÉON FAIRMAIRE. (Séance du 26 Novembre 1873.) Dans le 2' trimestre des Annales de cette année , notre collègue , M. Chevrolat a publié une énumération des espèces décrites de la famille des Rhyzodides. Cette liste ne mentionne aucune des deux espèces de Rhyzodes que j'ai publiées dans nos Annales (i868, p. 782). Je crois devoir combler cette lacune et profiter de cette occasion pour rectifier le nom que j'avais donné à l'une des deux. Ces deux espèces sont les R. tubcriccps et parumcostntus, de Mada- gascar; mais la première doit être certainement rapportée au R, canali- culatus Cast., qui n'était signalé ni dans les catalogues, ni dans le Gênera de Lacordaire. Elle appartiendrait en outre au genre CUnidimn, à cause de ses yeux presque entièrement cachés. J'ajoute ici la description des deux espèces, que je no puis reconnaître dans la révision de M. Chevrolat : 1. Rhyzodes TAPROBANiE. Long. 5 mill. Elongatus, nigro-piceus, nitidus, capite postice rotundato, ante oculos angustato, sulcis duobus profundis, postice arcuatim confluenlibus im- presso, antennis moniliferis, articulis transversis, ultimis pilosis ; prolho- race ovato, elytris angustiore, antice basique truncato, sulcis 3 latis, lateralibus latioribus, sulco marginali angusto, profundo, carinis 2 mcdiis basi angustioribus, ciytris valde foveolato-lineatis, stria suturali prol'unda, intervallo h" apice arcuatim custato, liumeris productis; prosterno im- presso, mesosterno biimpresso, segmentis abdorainalibus uniserialira grosse punclatis , lil)iis anticis subtus acutc bidentatis. Ceylan ; donné par M. Dohrn. La forme de la partie postérieure de la léte distingue cette espèce des 390 L. Fairmaip.e. — Notes sur deux Rhyzodcs. R. strobus et cdcrrimus, qui sont d'ailleurs beaucoup plus grands. Les yeux sont un peu trigones. Les points des élytres forment de petites fos- settes, mais non des stries, les intervalles qui séparent ces points étant écartés et de niveau, ou à peu près, avec les côtes des élytres. 2. Clinidium LiRATi's Newm. Long. 7 mill. Elongatum, nignim, opacum, carinis nitidis, capile basi truncato, utrinque prol'undc sulcalo, sulcis rectis ; oculis longiludinatibus, oblongis ; anlennis lalis, apicem versus, leviter attenuatis, arliculis valde transversis, pilosis ultimo acute; prothoracc oblongo-ovato, antice truncato, basi rotiindato, sulcis 5, tribus medianis latis, 2 marginalibus angustis, sulco medio an- lice laliore, duobus lateralibus antice leviter sinualis ; clytris ad humeros produclis, utrinque sulcis tribus lalis impressis, bis fundo punctatis, punclis ferc canaliculatis, intervallis costatis, intervallo suturali ad scu- lellura profunde excavato, costa tertia ad apicem arcuatim carinata ; tibiis anticis intus bidentatis. Brésil. Dans celte espace, les sillons du corselet sont tous entiers, ce qui dé- range la distinction générique proposée par 1\L Chevrolat. Lacordaire, qui n'avait pas vu le type du genre Clinidium, pensait que cette coupe était peu distincte des vrais Rhyzodcs, et qu'elle était caractérisée par l'absence des yeux, remplacés par une plaque luisante. La vérité est que, chez les Clinidium, les yeux sont aussi développés que chez les Rhyzodcs ; mais ils sont cachés presque entièrement par une plaque formée par les joues, qui en recouvre une partie et leur donne un aspect plus ou moins oblong, étroit, acuminé, mais jamais transversal. Ce caractère me paraît excellent pour subdiviser le genre Rhyzodcs, mais insuffisant pour motiver une coupe générique. Il y en a déjà bien assez. KoTA. J'avais cru cette espèce nouvelle puisqu'elle figure au milieu des Rhyzodcs Cl que c'est un Clinidium. INotre excellent collègue M Chevrolat m'a signalé ce fait afin que je puisse supprimer mon nouveau nom spéci- fique. 1 DIAGNOSES DE DIVERS Coléoptères nouveaux découverts en Algérie, Par M. LÉON FAIRMAIRE. (Séance du 26 Novembre 1873.) Geniis FLATIPALPUS. N. G. Ce nouveau genre est extrêmement voisin dos Pachydema, dont il dif- fèi'e par rénorme développement des palpes maxillaires, le dernier article étant très-renflé et fortement creusé sur la face apicale ; les segments ventraux paraissent aussi Otre soudés, au moins dans leur plus grande partie. 1. Flatipalpde albolanosus. Long. 13 mill. Oblongus, ferc cylindricus, alatus, pallide lutescens, nitidus, protho- race, pectore, abdomine pedibusque, tarsis exceptis, lana grisescente dense ac longe vestitis; capite rugoso-punclato, antice arcuato, protliorace ely- Iris angustiore, sal brevi, laleribus rotundalo, sculello oblongo, elytris elongatis, apice rotundato, aiigulo suturali obtuso, inordinatc punctulatis, lincis geminatis parum profundis impressis, stria suturali profunda, abdo- mine polito, nilidissimo. Souf; communiqué par M. Gaston Allard, 2. Brachyesthes approximans. Long. 8 1/2 mill. Brevis, convexus, niger, nitidior, lateribus fulvo-ciliatis, pedibus tar- sisque fulvo-pilosis, asperulus, prolhorace amplo, lateribus rotundato, angulis poslicis evidentioribus, parum dense asperulo, scutello striolato, elytris apice obtuse rotundatis, sutura obsolète elevata, aspero-punctatis, tibiis anticis dente magno apicali armatis, basin versus pluridenticulalis. B. pilosello valde affinis, paulo minus brevis, elytris longioribus, apice 392 L. Fairmaire. — Coléopihrs nouveaux cC Algérie. haud abrupte rotundatis, protliorace minus dense asperato tibiisque basi dcnliculatis dislinctus. Souf ; communiqué par M. Gaston Allard. 3. Brachyesthes Gastonis. Long. 6 1/2 mill. Brevissimus, contractus, convexus, nigcr, subnitidus, laleribus pallido cilialis, pedilnis pilosis, dense asperatus, pedibus obscure piceis, brevibus, tibiis anticis valde bidentatis, elytris brevissirae ovatis, basi leviter angus- tatis, ruguloso-asperatis, obsolète lineatis, apice obtuse rotundatis. Souf; communiqué par notre collègue M. Gaston Allard, auquel je suis lieurcux de dédier ce curieux insecte, en souvenir des services qu'il a rendus à la faune algérienne. U. Arhinus callizonatus. Long. 6 mill. Oblongus, postice dilalatus, convexus, fuscus, squamulis IcTte viridibus, submetallicis dense obsitus, capilis disco et laterjbus, protboracis viltis 2 discoidalibus et lateribus, elytrorumque vitlis 2 rufescentibus, laleribus leviter rufulis, subtus cum pedibus carneus, supra undique punctis seti- geris nigris sparsutus, capite grosso, protliorace transverso, lateribus me- dio leviter dilatato, elytris striatis, striis leviter punctatis, intervallis pla- natis. El Assaiba ; un seul individu communiqué par M. Gaston Allard. 5. PSEUDOCOLASPIS iîNEO-NIGRA. Long. 2 1/2 mill. Brcviler ovata, valde convexa, dorso planato, œneo-nigra, raetallica, nitida, j)arce alho-pilosa, elytris serialira albo hispidis, antcnnis basi piceis, capite prolboraceque dense lenuiler punctatis, lioc transversim globoso, anlice leviter anguslato, elytris ad humeros prominulis, dense tcnuilcr niguloso-punctatis, vix sensim lineatis, femoribus aciile breviler spinosis. Algérie ; un seul individu communiqué par M. Gaston Allard. DESCRIPTION d'dn nouveau genre de la famille des Ténébrionides, Par M. LÉON FAIRMAIRE. (Séance du 26 Novembre 1873.) Genus PRODEROPS. N. G. Corps allongé. Tête presque aussi grande que le corselet, en carré long, à peine atténuée en arrière ; yeux très-petits et très-étroits, transversaux, très-éloignés de la base ; épistome non distinct du front, profondément échancré au bord antérieur, laissant à découvert la base membraneuse du labre ; menton légèrement concave, en trapèze renversé ; dernier article des palpes maxillaires sécuriforme, coupé obliquement; palpes labiaux courts, à dernier article coupé droit; labre saillant, sinué. Antennes ne dépassant pas la base du corselet, ne grossissant pas vers Textrémité ; le reste comme chez les Zophobas. Corselet un peu plus long que large, très- finement rebordé sur les côtés et h la base, pas plus large à la base que les élylres. Celles-ci allongées, à peine plus étroites que le corselet , assez courtes, à épaules effacées. Écusson large, très-court. Prosternum assez étroit, formant une petite dent en dedans; mésosternum large et large- ment creusé. Pattes assez grandes; tibias antérieurs et intermédiaires légèrement arqués, garnis d'une pubescence fauve, dorée. Genre très-voisin des Zophobas, mais distinct par la grandeur insolite de la tête et la petitesse relative des élytres; les yeux sont très-éloignés du corselet, les antennes sont plus courtes et ne grossissent pas vers l'extrémité, eufin toutes les paires de pattes sont insérées à égale distance les unes des autres. 394 L. Fairmaire. — Genre nouveau de Tênêbnonîdcs. Proderops foraminosds. Long. 27 mill. Elongatns, fiarum convcxus, niger, subopacus subtus nitidior; capite magno, proUioracc vix minore, hoc breviicr ovato, anticc arcuato, basi transversîm plicato, elytris parvis, oblongis, basi reflexis, utrinque foveis subquadratis octo-seriatim impressis ; capite subtus transversim plica- iido. Allongé, assez épais, mais peu convexe, d'un noir presque mat, plus brillaut en dessous et aux pattes. Tête presque aussi grande que le cor- selet, lisse comme lui, formant avec lui plus des quatre cinquièmes de la longueur totale du corps ; à peine atténuée tout à fait à la base, coupée obliquement de chaque côté en avant ; bord antérieur du chaperon forte- ment déclive et profondément échancré; un pli peu marqué le long de chaque œil, en avant. Corselet en ovale très-court, arqué en avant et sur les côtés, presque tronqué à la base, qui est très-faiblement sinuée de chaque côté, avec les angles posléiùeurs obtus, quoique un peu pointus ; le long du jjord postérieur un pli transversal très-marqué. Ëcusson court, arqué, lisse, convexe, lîlytres oblongues, presque elliptiques, tronquées et relevées h la base, qui n'est pas plus large que le bord postérieur du cor- selet, s'élargissanl un peu et faiblement jusqu'au milieu, se rétrécissant ensuite peu à peu jusqu'à l'extrémité, qui est oblusémeiit acuminée et un peu rebonlée, ayant chacune huit rangées de fossellcs quadrangu- laires, régulières, avec le commencement d'une neuvième près de l'écus- son. Dessous de la tête finement ridé en travers. Tibias intérieurs et intermédiaires très-faiblement arqués vers l'extrémité, à éperons très- petits, mais visibles. Amérique méridionale. ESSAI SUR LES COCHENILLES ou GÂLLINSECTES (HOMOPTÈRES — COCCIDES), lie PARTIE (1), Par M. le docteur V, SIGNORET. (Séance du 27 Août 1873.) Genre I^ecanîuiu. Nous avons donné les caractères généraux de ce groupe (Annales 1868, page 830; 1871, page Zi2/i), pour ne pas nous répéter, nous y renvoyons le leclenr. Seulement, nous dirons que, pour former ce genre, nous pre- nons toutes les espèces plus ou moins lisses ou rugueuses , plus ou moins aplaties ou globuleuses, mais ne présentant qu'une seule articulation à la lèvre inférieure ou menton, rejetant dans les Coccites toutes les espèces à lèvre multi-articulée. C'est surtout dans le jeune âge que, pour beaucoup d'espèces, ce caractère est visible; à cela, bien entendu, il faut joindre la présence de deux squames anales. C'est surtout en vue d'écarter quelques espèces, pour lesquelles nous maintenons le genre Kermès, que nous parlons : ainsi L. Bauhinii et vermillio Planchon, reni- formis Réaumur, varicgalus Geoffroy, espèces qui, dans le jeune âge, (1) Voir Annales 1868, p. 503 et 829; 1869, p. 97, 109 et 431 ; 1870, p. 91 et 267 ; 1871, p. 421 ; 1872, p. 33, cl 1873, p. 27. 396 V. SiGNORET. (226) représentent une larve de Coccites et non de Lécanîdes. Nous écartons aussi de ce genre quelques espèces qui nous donneront des caractères propres à créer d'autres coupes génériques, telles que les Ericerus Guérin, Physokermcs Targioni, etc.; enOn, le groupe où les espèces ont la division du corps en lobe frontal ou céphalique, en lobe moyen ou stigmatique et en lobe postérieur, celui-ci présentant une fente plus ou moins profonde, au bout de laquelle on remarque l'anus et les squames caudales. Ces divi- sions, très-visibles dans le jeune âge et dans quelques espèces, sont sou- vent très-ditTiciles à distinguer dans les espèces qui deviennent globu- leuses, mais on les retrouve presque toujours dans l'anatomie et surtout dans les squames, de môme que toujours, pensons-nous, on retrouve les organes extérieurs, tels que pattes et antennes, contrairement à l'opinion de M. Lichtenstein dans ses Considérations générales sur le Lécanium vitis (Le Philloxère de 185Zi à 1873, résumé pratique et scientifique, page 39, ligne IZi), et de M. Targioni-Tozzetti, qui dit , page 29, ligne 19, de son Iniroduzione alla secunda mcmoria per gli studi siille Cocciniglie e Cata- lago : « Dans un seul cas (Pollinia) la femelle, conservant les caractères les plus essentiels de la bouche, de la coque et de l'abdomen, perd pen- dant ses transformations les antennes et les pattes {la feminc perde nellc viute le antenne et le zampe). » Suivant la forme extérieure des Lécanium nous diviserons ce genre, pour plus de facilités, en plusieurs parties ou séries, qui comprendront ; 1" Série. Les espèces aplaties conservant les lobes du corps visibles et généralement vivipares. — Exemple : L. hesperidum. 2« Série. Les espèces plus ou moins élevées, mais allongées. — Exemple : L. persicœ {cxjmbiforniis Targ.). 3' Série. Les espèces plus ou moins globuleuses, sphéroïdes, le derme tessellé. — Exemple : L. aceris, ulmi, etc. h* Série. Les espèces plus ou moins globuleuses, sphéroïdes, mais dont le derme est perforé d'ouvertures ou cellules ovales, et dont le larse est vraiment articulé, et avec 8 articles aux antennes. — Exemple : L. filicum, hemispkœricum. 5* Série. Les espèces rugueusees avec des carènes dorsales. — Exemple : L. olex. (227) Essai sur les Cochenilles. 397 Série. Les espèces globuleuses avec une section légère enlevée pour Tinsertion sur les plantes, dont le L. emerici Planclion serait le type, et dont il faut exclure les globuleuses sans section ou ouverture. 1" SERIE. Les espèces qui entrent dans cette série, en dehors de la forme aplatie qui les dislingue, présentent, en outre, un caractère qui est presque suffisant pour en faire un genre distinct : ainsi ces espèces sont générale- ment vivipares. Dans tous nous avons vu et trouvé des embryons tout développés mêlés avec des œufs. Une remarque que nous devons faire aussi, c'est que, jusqu'à ce jour, nous n'avons jamais rencontré aucun mâle d'une espèce de cette série, et nous n'en avons jamais vu de des- cription; et cependant depuis bien longtemps tous les auteurs ont parlé de ï hesperidwn. 1. Lecanium acdminatum nobis. (PI. 12, fig. 1.) Cette espèce est facile à distinguer par la forme de son corps en ovale court, acuminé vers le sommet, arrondi, très-large vers l'extrémité. Les antennes (1) sont de sept articles, avec le quatrième le plus long, le troisième égal aux cinquième et sixième réunis, ceux-ci les plus courts, le septième aussi long que les deux précédents. Les pattes, larges, apla- ties, offrent un tarse court, à peine de moitié aussi long que le tibia; le reste comme dans les Lecanium en général. La longueur est de 2 à 3 millimètres. Cette espèce viendrait se ranger auprès du L. Iiesperidum, avec lequel (1) Les antennes et les pattes sont à peu près les seuls organes sur lesquels nous avons pu nous reposer pour dififérencier les espèces. On voudra donc nous pardonner de nous appesantir sur ces caractères. 398 V. SiGNORET. (228) on ne peut la confondre à cause de la forme du corps et la petitesse du tarse. De plus, les embryons, qui ont dans toutes les espèces une forme presque identique en ovale très-allongé, presque parallèles sur les côtés, sont ici ovalaires, arrondis, très-larges au niveau de la naissance de l'ab- domen. Le corps de cette espèce, ce qui la rapproche encore de Vhespcridum, renfermait, à Tépoque où nous l'avons récolté, des embryons très-formés, d'où nous concluons que ces espèces sont vivipares et non ovipares. Nous l'avons récolté sur des Orchidées, dans les serres du jardin du Luxembourg. 2. Lecanium angustatum nobis. (PI. 12, fig. 2 et 2 a.) Cette espèce, que nous avons trouvée sur le Papyrus {Cyperus papyrus), est très-distincte des autres par sa forme étroite, très-allongée, de il à 5 millimètres de long sur à peine 2 de large. Elle est d'un jaune clair, lisse, très-plate. Les antennes sont de sept articles, dont le troisième et le quatrième presque égaux et les plus longs, puis le septième , comme grandeur, venant après; le cinquième et le sixième les plus courts. Sur le premier article trois poils, sur le second un assez long, le troisième mutique, sur le quatrième trois poils au sommet, le cinquième mutique, sur le sixième deux poils, et sur le septième neuf à dix poils assez longs. Les pattes, vues de demi-profil, sont remarquables par la forme aplatie des tarses, qui sont plus larges que les tibias ; ceux-ci sont creusés en gouttière, un peu sinueux et légèrement plus longs que le tarse, qui pré- sente les deux digitules ordinaires très-longs et en forme de cornet. Les deux digitules du tibia sont assez grands aussi. Les jambes, vues de côté, ne présentent pas le caractère de Taplatissement des tarses, qui alors paraissent cylindriques. Comme dans Vhcsperidum, nous avons trouvé dans le corps des embryons tout formés, éclos, et des œufs. Ces embryons sont, au bout de quelques jours, très-allongés , la fente anale, très-profonde, atteignant la sixième partie du corps, les sinus stigmatiques inférieurs au delà de la moitié du (229) Essai sur les Cochenilles. 399 corps, celui-ci cnloiirc de cils longs, les antennes de six articles, dont le troisième le plus long. Nous n'avons jamais rencontré de mâles. C'est sur les Papyrus, dans une serre tempérée, que nous avons pris cette espèce en assez grande quantité. 3. Lecanidm hesperidum Auctorum. En ovale allongé, deux fois plus long que large, d'une grandeur très- variable de 2 à A millimètres, d'un jaune plus ou moins foncé, avec quel- ques taches brunes ; lisse, avec une très-rare ponctuation sur le disque dorsal. Antennes de sept articles, le quatrième le plus long, de même que le septième, qui est presque égal; puis vient le troisième qui égale la longueur des cinquième et sixième, qui eux sont toujours les plus courts ; le troisième seul est mutique. Les jambes sont longues et grêles, le poil du trochanter très-long; les tibias sont d'un quart plus longs que le tarse; le crochet est large ; les digitules des tarses sont très-longs et très-évasés à l'extrémité, avec l'insertion basilaire très- large, les squames caudales très-triangulaires; l'anneau génito-anal est entouré de six poils. La larve est très-longue et les antennes ne présentent que six articles, dont le troisième est le plus long. Jamais nous n'avons pu trouver de mâles, et nous n'avons pas vu non plus de description le concernant, malgré le grand nombre d'auteurs qui ont parlé de cette espèce, que l'on rencontre principalement sur les oran- gers, soit en serres, soit à l'air libre, mais qui se trouve aussi sur un très-grand nombre de plantes les avoisinanL Lorsque l'on examine une femelle arrivée à son état le plus avancé et qu'on la retourne, il n'est pas rare de voir sur l'abdomen un point mor- tifié, par lequel sortent les embryons, car jamais nous n'avons vu d'œufs pondus par elle. ÛOO V. SiGNORKT. (230) U. Lecanium lauri Boisduval. Nous avons pris cette espèce snr le Launis nobilîs; mais sans M. Bois- duval nous n'aurions pas osé en faire une espèce distincte du Lecanium hesperidum, que Ton rencontre partout dans le Midi et sur presque toutes les plantes. Il nous a paru un peu plus rugueux et un peu plus brun ; un autre caractère, qui lui est propre peut-êlrc, c'est de présenter sur le derme dorsal quelques cellules disséminées irrégulièrement. Voici, du reste, la description qu'en donne M. Boisduval dans son Ento- mologie horticole, p. 3i0, fig. hU : « Quelquefois assez commun sur les lauriers cultivés en caisse, plus c( rare sur ceux en pleine terre. La coque est arrondie (il la figure en « ovale arrondi), d'un brun terreux, avec quelques inégalités. La larve ou « la femelle, débarrassée de sa carapace, est d'une couleur rougeâlre. » Nous ne comprenons pas cette phrase, qui s'appliquerait à un Diaspido. Y aurait-il eu confusion, et le dessin ne s'appliquerait-il pas à la descrip- tion ? « Le mâle décrit par Bouché est aussi rougeâtre. C'est dans les bifurca- « lions des pousses tendres et sur les jeunes feuilles que ce Kermès se « fixe. » Encore une phrase qui s'appliquerait très-bien dans les Diaspides à Vaonidia. Du reste, dans notre Catalogue, nous l'avons rapporté à celle espèce, et ce n'est que la figure qui nous en fait reparler aujourd'hui. 5. Lecanium maculatum nobis. (PI. 12, fig. 3.) Celte espèce, de la série de Vhesperiditm, se trouve sur le Lierre. Les antennes sont de sept articles, le troisième et le quatrième presque égaux, celui-ci présentant au sommet trois poils, le cinquième et le sixième à (231) Essai sur les CocheniUes. ÛOl peu près égaux el les plus courts, le septième presque aussi long que les deux précédents. Les pattes comme dans les autres Lccanium, le tarse un peu plus court que le tibia; les digitules en cornet et deux fois plus longs que le crochet. Le corps, petit, de 2 millimètres, est en ovale allongé, arrondi en avant, et présente sur le dos une série médiane de macules un peu brunâtres, dues, pensons-nous, à un épaississement du derme ; ces épaississements, assez forts sur l'abdomen, disparaissent à peu près sur la portion tlioraciquc : nous en avons compté neuf à dix. Cette particularité dislingue parfaitement cette espèce de ï hesperidum, avec Inquelle elle pourrait être confondue. La larve, fixée, est en ovale Irès-allongé, avec les côtés presque paral- lèles et présentant six articles aux antennes, dont le troisième le plus long; mais lorsque cette larve est encore à l'état embryonnaire et dans le corps, elle est très-ovalaire, les côtés arrondis et non parallèles, et les digitules paraissent très-développcs. Nous n'avons jamais vu de mâles de cette espèce, qui nous paraît bien distincte de V kesperidum. Nous avons trouvé ce Coccide sur des lierres garnissant une caisse à fleurs de plantes différentes. Cette espèce est-elle propre au lierre ? Il ne faut pas la confondre avec un Coccite qui s'y trouve et qui forme une espèce de sac blanchâtre et dont nous parlerons plus tard. 6. LECANIUM TESSELLATUM Dûbis. (PI. 12, fig. h.) Cette espèce nous a été communiquée par M. le professeur Planchon, de Montpellier, qui l'a récoltée dans les serres, sur le Caryota iirsus, plante de la famille des Palmiers. Elle viendrait, par sa contexture, se ranger près du L. dcpressum Targioni-Tozzetti, que nous verrons plus loin dans la 5' série. Sa couleur est d'un rouge brun ; elle est en ovale très-arrondi posté- ricuremenl, un peu aplatie ; sa longueur est de 3 miliimclrcs 1/2 sur près de 3 de largeur. Elle se distingue de toutes les autres espèces de ':o (1373) 26 A02 V. SIGNORET. (232) groupe par la tessellature du derme qui forme une marqueterie. Chaque plaque est d'un dessin irrégulier à côté de sa voisine, mais cependant régulier si on la compare à celle du côté opposé. Sur le disque de la plaque on voit une ponctuation assez marquée ; le centre présente une surface un peu plus claire. Les antennes sont de sept articles, dont le troi- sième presque deux fois plus long que le quatrième, le cinquième est le plus court, puis le sixième un peu plus et le septième beaucoup plus long que le quatrième. Les pattes sont grêles, avec les cornets n'oifrant rien de particulier. La larve est plus arrondie que l'insecte parfait et ne présente pas encore la tessellature. Les antennes sont de six articles, dont le troisième le plus long, le quatrième et le cinquième d'égale longueur. Nous avons trouvé dans le corps des embryons nés, ce qui nous fait placer cette espèce dans la 1" série, à côté de Vhesperidum, d'autant plus que la forme en est aplatie comme dans les espèces de cette série. 2' SERIE. Nous mettons dans cette section les espèces plus ou moins élevées, d'une forme allongée et présentant, pour quelques-unes, une espèce de carène sur le dos, cette carène manquant cependant dans d'autres. Elles sont généralement ovipares. Les antennes sont ordinairement de sept articles dans la femelle. Nous pourrions ranger dans cette série deux espèces que nous ne savons où placer et pour lesquelles il faudrait peut-être faire un genre. Nous voulons parler du depressmn et du tessdUdum : toutes deux se dis- tinguent des autres espèces par la forte tessellature du derme; nous disons forte, car dans un grand nombre d'espèces on voit au microscope le derme du dos formé d'un dessin tessellé. De plus, pour le tesscUatum, nous avons trouvé dans le corps des embryons sortis de l'œuf, ce qui nous a engagé à le placer dans la série précédente, tandis que sa tessellature, qui le rapproche du depressum Targ., pourrait lui faire prendre place dans notre 5* série. (233) Essai sur les Cochenilles, U03 7. Lecanium berberidis Schranck, Lôw. (PI. 12, fig. 5, 5 rt et 5 b.) De 5 à 7 millimètres de long sur A à 5 de lai'ge, d'un brun rougeâtre, pruincux, caréné sur le dos, généralement peu ponctué, presque lisse ; cependant les individus un peu secs paraissent rugueux ; déprimé latéra- lement et avec la partie antérieure un peu plus étroite que postérieure- ment (M. Lôw, dans sa description, dit « aussi large aux deux extrémités, » ce qui est vrai pour quelques individus). Du reste, ils sont très-variables de forme, suivant l'espace sur lequel ils se fixent. Parmi les nombreux individus que nous avons récoltés, nous en avons trouvé un quatre fois plus long que large, très-rugueux, présentant des points enfoncés très- grands de chaque côté de la carène et surtout vers l'extrémité postérieure. La fente anale est généralement peu grande. Les antennes sont de six articles dans les larves embryonnaires, avec le troisième le plus grand, le second présentant un poil, trois à l'extré- mité du troisième, un sur le quatrième, deux à trois à l'extrémité du cin- quième et un assez grand nombre sur le sixième, dont celui de l'extrémité très-grand. Dans l'adulte, il y a huit articles aux antennes, dont le troisième et le quatrième les plus longs et d'égale longueur, tous deux nous paraissant mutiques; les cinquième, sixième et septième les plus courts et d'égale longueur. Sur le premier article, trois petits poils; sur le second, deux assez longs; sur le cinquième, trois, dont deux grands; sur le sixième, un ; sur le septième, deux, et sur le huitième, qui est à peu près le double plus long que le septième, de huit à dix. Nous avons trouvé des individus où il n'y avait que sept articles : c'est le cinquième qui se trouve réuni au quatrième, qui alors est plus grand. Les pattes sont remarquables dans cette espèce. Le tibia et le tarse sont à peu près d'égale longueur et présentent, pour les pattes anté- rieures, un tarse très-élargi dans toute §on étendue ; le tibia offrant à son extrémité un renflement venant correspondre avec cet élargissement. Dans les pattes intermédiaires, le tibia est élargi et aplati dans toute son étendue. C'est un caractère spécifique que nous avons rencontré rare- ment. hOk V. SiGNORET. (23/1) Le tégument présente une fnible ponctuation, rare et disséminée. Les poils du pourtour et des sinus stigmatiques sont très-courts. Nous avons rencontré celte espèce très-communément sur les épines- vinettes, à Annecy, le long du Fier. M. F. Low, en janvier 1872, vient de décrire cette espèce dans Verhand, der K. K. Zool. Botan. gesellsch. Wicn. Beit. zur kenntniss der Rhynehoten. 8. LECANIUM fiLONGÂTUM Dobis. (PI. 12, fig. 6.) Nous avons trouvé cette espèce sur le laurier-cerise, à Mont-de-Marsan (Landes). Elle est remarquable par sa taille, qui est trois fois plus longue que large : elle a 8 à 9 millimètres de longueur sur 3 de largeur. D'un brun clair; presque caréné et présentant de chaque côté de la ligne médiane, au tiers supérieur, deux fossettes et au delà des impressions transverscs venant correspondre aux segments abdominaux. Extrémité abdominale faiblement échancrée. Antennes de huit articles, le troisième un tiers plus long que le quatrième, celui-ci le double plus long que le suivant, les cinquième, sixième et septième presque égaux, les troisième, quatrième et sixième mutiques , le premier présentant trois poils , le second un seul, mais très-long, le cinquième trois vers l'extrémité, dont un plus grand que les autres. Pattes n'offrant rien de particulier ; les tibias sont un tiers plus longs que le tarse, le crochet est large à la base et accompagné des digitules ordinaires, dont un des crochets présente le cornet plus grand que l'autre. 9. Lecanium Fitchii uobis. (PI. 12, fig. 7.) Nous avons reçu autrefois de M. Asa Fitch une espèce sous le nom de rubi et vivant sur la ronce; mais comme celle espèce ne nous pafolt pas (235) Essai sur tes Cochenilles, Û05 la même que celle de Schranck, nous préférons la décrire sous le nom de notre ami et collègue. Du reste nous devons dire qu'avec la description de Schranck il serait impossible de reconnaître une espèce. C'est la plus petite espèce que nous connaissions; mais nous nous demandons ce qu'elle serait plus tard, car, nous la possédons bien à l'état adulte, peut-être fécondée, mais sans œufs dans le corps, et par consé- quent ce que nous pouvons en dire est un peu incomplet. Telle qu'elle est, elle se présente sous la forme ovalaire ordinaire, aplatie, avec une carène dorsale visible ; d'un jaune brunâtre ; les antennes de sept articles, dont le quatrième le plus grand, le cinquième et le sixième les plus courts, le troisième un peu moins grand que le quatrième, et le second plus long que d'ordinaire et presque aussi grand que le troisième. Les pattes sont assez longues, avec les coxis très-longs, les tibias épaissis, ainsi que le tarse et tous deux sinués au côté interne. Cette espèce nous vient des États-Unis du Nord, du comté de Washing- ton, et nous a été envoyée comme vivant sur la ronce. 10. Lecanium GENisTiE nobls. (PI. 12, fig. 8.) Espèce nouvelle que nous avons trouvée sur le genêt épineux, dans les forêts de pins des Alpes-Maritimes. C'est une des plus grandes espèces de nos pays : elle mesure 8 millimètres de longueur sur k de largeur, mais comme en séchant elle devient plus convexe, elle paraît n'avoir que 3 mil- limètres de large. Elle se rapproche beaucoup du L. clongatum qui se trouve sur le laurier-cerise. Elle est d'un brun marron et présente sur les côtés de l'abdomen des impressions transverses dues à la dessiccation, car dans l'état adulte, alors que la ponte n'est pas encore effectuée, celle espèce doit être lisse. Les antennes sont de huit articles, dont les troi- sième, quatrième et cinquième les plus longs et presque égaux ; le qua- trième semble le plus long; au sommet du cinquième on remarque trois poils, dont un très-long ; le sixième et le septième sont les plus courts et d'égale longueur, celui-ci avec trois poils courts; le huitième article est 406 V. SiGNORET. (236) deux fois plus long que le précédent et avec huit à dix poils. Les pattes offrent des tibias grêles ainsi que les tarses, qui s'épaississent au sommet pour l'insertion des crochets ; ceux-ci sont larges à la base, avec un des digitules courts un peu plus gros que l'autre; le tibia est d'un quart plus long que le tarse. Nous n'avons pu rencontrer de mâles, mais des pupes; ce dernier état est difficile cependant à reconnaître , car on le prend pour de jeunes femelles; il n'y a que par l'antenne, qui offre sept articles, qu'on peut le distinguer; quant à la larve femelle, avec laquelle on peut facilement confondre ce dernier état, on l'en distingue par six articles seulement aux antennes. Nous avons récolté cette espèce en assez grande abondance sur les coteaux d'Hvères et à Cannes. 11. Lecanidm juglandis Bouché. Voici la description de cette espèce, que nous ne connaissons pas en nature : « c?. D'un brun rougeàtre foncé, à tête noirâtre, les ailes blanchâtres, fl le bord antérieure rouge, foncé jusqu'à la première nervure, les queues « blanches. — Long. 3/Zi ligne. (( Ç. Oblongue, convexe, d'un brun gris avec des bandes jaunes et la « ligne dorsale jaune. — Long. 2 lignes. « Vit sur les Jiiglans nigra et rcgia (Bouché). B Cette Cochenille ressemble beaucoup au L. pcrsicee, mais elle est « encore plus grande. Les antennes du mâle ont â l'extrémilé des poils (( noueux. La pupe est oblongue, déprimée, blancliâtre, un peu striée. « Elle se développe au mois d'avril ou au commencement de mai. Les femelles finissent par devenir informes avec beaucoup d'élévation et « ont deux à trois lignes de diamètre. » Nous pensons que L. juglandifex Asa Filch est la môme espèce, quoi- que vivant aux États-Unis. (237) Essai sur tes Cochenilles, ÛO?.; 12. Lecanium mori nobis. (PI. 12, fig. 9, et pi. 13, fig. 17.) Nous avons récolté celte espèce en assez grande quantité à Albertville, en Savoie, et nous l'avions reçue aussi de notre collègue et ami M. Guérin- Méneville, qui l'avait trouvée dans le Midi. Elle ressemble beaucoup au L. berberidis, mais elle n'est nullement carénée, et de plus elle en diffère et par les antennes, qui, ici, n'ont que sept articles, et par les pattes, dont les tarses sont sinueux, mais non élargis comme dans berberidis. Celte espèce est d'un brun rouge, à dos élevé mais arrondi et forte- ment ponctué en avant, de chaque côté de la ligne médiane, et un peu plus faiblement en arrière; la fente anale petite; l'anneau génito-anal avec les six poils ordinaires. Les antennes sont de six articles dans les larves et de sept dans l'adulte ; les troisième et quatrième articles presque égaux, les cinquième et sixième petits et égaux, le septième deux fois plus long que le sixième. Nous avons trouvé deux poils sur le premier article, deux très-longs sur le deuxième, le troisième mutique; quatre poils à l'extrémité du quatrième article, un seul sur le cinquième et le sixième, huit à dix sur le septième. Les pâlies sont de forme allongée, le coxis ou hanche long, avec deux poils longs; le trochanter avec un poil très-long ; le tibia et le tarse presque d'égale longueur, celui-ci sinué , le crochet Irès-long et gros à la base, accompagné des digilules ordinaires; le côté interne du tibia et du tarse offre une surface comme en gouttière que nous n'avons que rarement observée. La longueur est de 7 à 8 milli- mètres sur û à 5 de largeur et 2 1/2 à 3 d'élévation. Nous donnons tou- jours, bien entendu, les grandeurs extrêmes, c'est-à-dire celle de l'in- secte arrivé à son état le plus avancé. 13. Lecanium PKRSiCiE. (PI. 12. fig. 10.) L'espèce que nous avons en vue ici est celle désignée par Réaumur, Û08 V. SIGNORET. (238) pi. 1, fig. 1, 2 et 3, sous le nom ^'oblongus, et qu'il compare à un bateau renversé. La plus grande confusion nous semble exister pour désigner les diverses espèces vivant sur le pêcher et qui, à notre connaissance, sont au nombre de trois : le L. persicœ oblongus, le L. persicœ rotundus, toutes deux figurées par Réaumur, et une troisième, qui est ronde égale- ment, formant une demi-sphère, tandis que le rotundus forme une boule presque complète avec une section au point d'insertion sur la plante. Celle en demi-sphère, qui, pensons-nous, est Tespèce de Burmeister, est peu com- mune et peu abondante par rapport aux autres espèces, et, pour l'en dis- tinguer, nous la nommerons mgosiis, car elle est beaucoup plus rugueuse que les autres. Nous aurons donc le L. -persicse, celle oblongue, en forme de bateau renversé ; le L. rugosus, formant une demi-sphère et rugueuse ; le L. 7'otundus, ressemblant, dit Réaumur, à un grain de poivre, compa- raison très-juste, et qui est presque lisse. Pour le moment, nous allons décrire ici la première, les deux autres espèces venant un peu plus loin, d'après leur forme. Le L. persicœ se trouve h. ses divers étals toute l'année sur les branches, les rameaux et les feuilles du pêcher; au printemps et surtout pendant l'hiver c'est la forme la plus avancée. La coque est oblongue et assez élevée ; sous cette coque se trouvent les œufs, mais dès qu'il y a des feuilles l'on ne tarde pas à y voii' une grande quantité de jeunes s'y répandre et quelquefois en nomijre considérable. Dans cet état ils sont en ovale allongé, deux fois plus longs que larges. A l'état embryonnaire ils ne pré- sentent que six articles aux antennes, mais plus tard huit. Quelques indi- vidus n'en offrent que sept ; si on observe ces derniers on voit que ce sont les larves de mâles. A l'état le plus avancé, qui est celui le plus visible, ils forment des coques oljlongucs deux fois plus longues que larges, avec le dos presque caréné et présentant de chaque côté quelques rugosités; ils sont générale- ment d'un brun marron très-clair. Les antennes, assez longues, sont de huit articles : le troisième très-long, presque quatre fois plus long que le second et mutique ; le quatrième moitié moins long et présentant, vers le sommet, trois poils, dont un très-court; le sixième avec un seul poil, le septième avec deux, le huitième deux fois plus long que le précédent, offrant huit ou neuf poils, dont deux plus longs et deux très-courts. Les pattes n'ont rien de particulier; le tarse .est un peu plus court que le tibia; le crochet est très-large à la base et est accompagné des digitules ordinaires. Dans les larves des mftles les antennes sont de sept articles, dont le (239) Essai sur les Cochenilles. h09 troisième le plus long, le sixième le plus court; sur le second article on remarque un poil très-long, ainsi que sur le septième article. Nous appuyons un peu sur ces caractères, qui sont très-remarquables et très-différents dans les trois espèces que nous avons signalées sur le pêcher. Nous n'avons jamais eu la bonne fortune de trouver de mâle, mais seu- lement des larves et des coques vides. Réaumur, qui les a observés, les a rencontrés dès le mois d'avril ; il est donc probable qu'ils avaient passé l'hiver. Voici la description qu'en donne Bouché, qui a étudié si bien les Coche- nilles en général : « Cette Cochenille a déjà été décrite nettement et strictement observée par Réaumur. Je crois cependant devoir la décrire et y ajouter une obser- vation : « Le mâle est d'un brun rouge foncé avec la tête noire; les antennes et les pattes sont jaunâtres; les ailes, blanchâtres, sont bordées antérieu- rement d'une nuance rose rouge jusqu'à la première nervure. Les poils qui sont sur le dernier article des antennes sont simples. « Sa longueur est d'une demi-ligne. « lis paraissent en avril. « Les larves ressemblent aux femelles, mais un peu plus étroites; au mois d'avril elles commencent à se métamorphoser, le bouclier devient plus pâle et enfin blanchâtre. Sous cet écusson se forme la pupe oblongue, d'un brun foncé ; elle a des moignons d'élytres très-courts, d'un brun roux, le thorax fortement convexe et l'abdomen déprimé, avec une ligne médiane élevée. L'étui pénal est saillant. » lll. Lecanium PiCEiE Schranck. Nous avions pensé que le L. pîceas Schranck devait être Vhemîcryphus ; c'est une erreur de notre part, puisque cet auteur dit dans sa description que, comme forme, il a distinctement celle d'un œuf coupé, en forme de bateau par conséquent et devant entrer dans cette série. Il est d'un brun brillant et se trouve sur la feuille du sapin. Il nous est inconnu. ÛIO V. SiGNORET. (2^0) 15. Lecanium Sallei nobis. Sons ce nom nous voulons indiquer une espèce d'une taille monstrueuse que nous a donnée M. Salle, qui l'a récoltée au Mexique; mais, ne sachant sur quelle plante, rintérêt est moins grand. Sa taille est de 2 centimètres de longueur sur 1 cent. 1/2 de largeur et un 1/2 de hauteur. Elle est brunâlrc, avec quelques nuances plus pâles, un peu jaunes. Elle est très-rugueuse sur les côtés. Malgré sa taille nous n'avons pu y voir ni antennes, ni pattes, que ce spécimen avait perdu accidentellement bien probablement. Par sa forme elle vient se ranger dans la 2' série. 3' SERIE. Dans cette série nous placerons toutes les espèces ne pouvant entrer dans les deux précédentes, espèces plus ou moins élevées, demi-sphé- riques, plus ou moins globuleuses, telles que les L. aceris, gibbcr, pyri et autres. Les antennes sont de six ou do sept articles, et le derme, examiné avec la plus grande attention au microscope, laisse apercevoir, en outre de la ponctuation et des filières, une structure particulière comme tesscllce, mais ne ressemblant ni au dessin du L. icsscllaium, ni du depressum; nous avons vu ce caractère dans iiliœ, œsculi, accris, gibbcr, etc. 16. Lecanium aceiiis auctorum. (PI. 11, 1868 : fig. 1, d*; 2, larve; 3, Ç; h, tête c?; 5, antennes?; 6, antennes c?; — et pl. 12, 1873 : fig. 11, pattes; il a, tarses et crochets.) Nous avons souvent trouvé cette espèce sur l'érable sycomore, et nous avons quelquefois récolté des masses de mâles réunis sur le même rameau. (2Û1) Essai sur les Cochenilles. l\ii Elle ressemble beaucoup à l'espèce propre aux marronniers, mais la forme est cependant différente : ainsi celle-ci est arrondie et quelquefois très-irrégulièrement ovalaire; dansl'^sai/^ la forme est arrondie, surtout en avant, et un peu atténuée postérieurement comme le cypreeola de Dalman, La femelle est très-grande, souvent d'une forme globuleuse, irrégu- lière, quelquefois allongée, mesurant 8 à 10 millimètres de longueur sur 6 à 7 de largeur et 5 d'élévation , d'un brun marron parfois varié de jaune. Les antennes sont de six articles, le troisième le plus long et pré- sentant trois poils à l'extrémité. Quelquefois] le troisième article en forme deux : un long article impubescent et un autre qui est aussi court et même plus court que le suivant; l'antenne possède alors sept articles, ce qui est anormal dans la femelle, tandis que c'est l'état constant de la larve mâle. Les pattes sont courtes et robustes comme dans le L. œsciUi, les tibias de même grandeur que le tarse, les digitules courts, ne dépassant pas le crochet, et alors presque invisibles; les digitules longs sont aussi plus courts que d'habitude. L'anneau génito-anal offre huit poils. Le derme est formé par un grand nombre de cellules hexagonales comme chez Vœsculi, et présente de grandes filières composées d'une espèce de mame- lon avec un cercle assez large ; en dessous des filières en forme de tube avec un prolongement filiforme à l'extrémité. Le mâle est brun rouge clair, avec la tête un peu plus foncée, ainsi que la bande transverse du mélathorax; l'abdomen jaunâtre, ainsi que les antennes et les pattes; les ailes blanches, avec la côte rouge. Le balancier offre trois poils. La tête est d'une forme arrondie, un peu acuminée entre les antennes. Le cercle pigmentaire offre dix yeux, dont quatre véritables et six ocelles. Les antennes ont dix articles, dont les quatrième, cinquième et sixième les plus longs, les suivants allant en diminuant; le dixième, de forme conique, offre trois grands poils boutonneux. Le thorax, plus large un peu au-dessus de la naissance des élytres, est très-arrondi en arrière.' Les élytres sont grandes, larges, avec la nervure radiale et l'espace entre elle et la côte rouge. Les pattes, longues, grêles, tres-pubescentes, n'offrent rien de particulier. L'abdomen est large, presque parallèle. Le stylet est très-grand. Comme caractère qui diffère avec le L. œscuU nous ne pouvons indi- quer que la forme acuminée de l'abdomen pour le Lecaniian du marron- nier, tandis que dans celui du sycomore la forme est plutôt plus large en Û12 V. SiGNORET. (242) arrière. Cependant, comme, suivant l'état de vacuité de l'abdomen, celui- ci peut varier beaucoup, ce ne sérail pas un caractère peut-être toujours constant. La forme de la femelle est plus uniformément arrondie dans œscuU que dans cette espèce; elle est tantôt arrondie, tantôt transversale, tantôt longitudinale. La ponctuation nous paraît plus fine ici, et, de plus, dans celle-ci on voit souvent des bandes longitudinales et une médiane jaunes. 17. Lecanium iEscuLi Kollar. (PI. 12, fig. 12, 12 rt et 12 b.) Sur le marronnier on trouve souvent cette espèce en très-grande quan- tité ; mais quelquefois aussi on y rencontre l'espèce propre au tilleul : toutes les deux ont six articles aux antennes et leur teste forme un dessin hexagonal comme chez le L. corni, et, à première vue, on peut prendre l'un pour l'autre ; la seule différence que nous ayons pu voir est dans la forme des pattes : dans le L. tiliae elles sont ce que l'on peut appeler grêles, tandis que dans le L. œscidi elles sont courtes et fortes. La ponc- tuation est aussi plus forte ici. En dehors de ces caractères on peut facile- ment les confondre ensemble. D'un brun marron, fortement ponctué sur les côtés, d'une longueur de 6 millimètres sur 5 de largeur et h de hauteur. Antennes de six articles, le troisième le plus long et aussi long à lui seul que les trois suivants, qui sont égaux entre eux; on y remarque les poils habituels. Pattes courtes et fortes; cuisses fortes et courtes; tibias plus longs que le tarse; crochet gros et fort; digitules comme dans les autres espèces. Dans les larves embryonnaires il y a aussi six articles aux antennes, mais le troisième article, quoique long, est proportionnellement plus court que dans l'insecte adulte, et le sixième article est presque aussi long que lui; sur celui-ci il y a deux poils plus longs que les autres. Nous avons pris souvent le mâle dans le jardin du Luxembourg. C'est en nous promenant sous les marronniers de l'allée de l'Observalotrc que nous avons aperçu les petites écailles blanches sous lesquelles les (243) Essai sur tes Cochenilles. 413 larves se transforment : ces écailles sont à peu près trois fois plus longues que larges, avec un pli vers le tiers inférieur. Lorsque le mâle est près de sortir on aperçoit les deux filets abdominaux, qui sont déjà très- longs. Il est d'un jaune clair un peu rougeâtre, avec le thorax un peu plus foncé;. les élytres sont d'un blanc poussiéreux, avec la bordure rouge. La tête est transversale. Les antennes, pubescentes, sont de dix articles : les quatrième, cinquième et sixième les plus longs, le premier et le second les plus courts. Sur le dernier article on remarque trois poils boutonneux. Le thorax, cordiforme et très-large, présente dans le milieu une bande plus foncée. L'abdomen, à peine de moitié aussi large que le thorax, pré- sente sur chaque segment une petite macule vers les côtés latéraux ; l'avant-dernier segment offre une dilatation en forme d'appendice qui déborde sur le dernier segment. Le stylet est très-long et égale presque la longueur de l'abdomen à partir de l'extrémité du thorax. Le balancier a trois poils à son sommet. Les pattes sont un peu plus courtes que d'habitude ; l'extrémité du tibia est dilatée pour Tinserlion du tarse, qui est très-large à sa base. La larve, deux fois plus longue que large, est très-frangée et offre des antennes de sept articles, dont le troisième un peu plus long et mutique. 18. Lecanium antennatum nobis. Cette espèce, qui vit sur le chêne aux États-Unis de l'Amérique du Nord, nous a été envoyée par notre ami et collègue M. Asa Fitch, mêlée avec des L. quercitronis. Elle se rapproche beaucoup du L. guercus ; seulement elle est plus petite, proportionnellement plus arrondie, moins longue, très-poncluée, rugueuse, surtout vers les lobes postérieurs ; d'un jaune un peu brun. Sa longueur est de 5 millimètres sur 3 1/2 de largeur et sur 3 de hauteur. Les antennes offrent sept articles, dont le troisième, excessivement long, est à lui seul aussi long que les quatre derniers; quatrième, cinquième et sixième courts , le septième deux fois plus long que le précédent et présentant vers la base un très-long poil. Les pattes sont grêles, avec les 414 V. SiGNORET. (2UU) tarses un peu moins longs que les tibias, le crochet épais ; le reste comme dans la plupart des Lecanium, Vantennatum, par sa forme allongée, se dislingue facilement du querci- tronis, qui est hémisphérique. 19. Lecanium bituberculatum Targioni. (PI. 12, fig. 13.) Cette espèce se trouve sur l'épine blanche et dans les pays méridionaux. Nous en avons reçu de M. Targioni; nous-mêrae en avons récolté en quantité à Florence, à Cannes et à Hyères. Ce Lecanium est un des plus jolis : il présente sur son disque dorsal deux forts tubercules, puis une carène se dirigeant vers le bord en dehors ; en outre, plus en avant, on remarque sur la même ligne deux autres tubercules un peu plus petits. Dans les spécimens venant de Florence ces deux derniers manquent quelquefois. Il est d'un brun plus ou moins clair ou foncé, mais parfois on trouve des individus présentant sur le disque une macule irrégulière plus ou moins frangée et jaune blanchâtre. Ce sont ces individus que M. Targioni a nommés pîctum. Nous en faisons la remarque, pensant que ce sont peut-être des variétés du bituberculatum ou bien des individus attaqués de parasites, de grégarines, etc. Sa grandeur, très-variable, atteint quelquefois 5 millimètres de long sur h de large et 3 d'élévation, un peu plus un peu moins, suivant l'endroit où il s'est fixé ; l'individu se contournant sur de petits rameaux est plus convexe que celui qui se fixe à plat sur de plus gros. Le rebord d'altache est assez large. Les téguments abdominaux dans cette espèce sont très-épais, contrairement aux autres espèces, dont on obtient facilement le derme, qui forme une pellicule très-déliée et trans- parente. Il est très-difficile ici de voir les organes extérieurs, et nous avons détruit quantité d'exemplaires sans pouvoir éliminer l'anneau génito-anal, dont nous ne pouvons rien dire, excepté pour l'embryon, où il est composé de six poils. Les antennes sont formées de sept articles, dont le quatrième le plus long et présentant à l'extrémité trois longs (2Û5) Essai sur les Cochenilles. 415 poils, les cinquième et sixième les plus courts, puis le septième un peu plus long et égal au troisième. Les pattes, presque impossible à éliminer, et pour lesquelles nous avons détruit une vingtaine d'exemplaires avant d'arriver à en voir une entière, présentent l'articulation tibio-tarsienne épaissie, le tarse un tiers moins grand que le tibia, qui présente au som- met deux poils; le tarse en offre trois vers le sommet; le crochet, assez large à la base, a les deux digitules en forme de cornet. La larve femelle présente des antennes de six articles, dont le troisième le plus long. La larve mâle, beaucoup plus longue, a sept articles aux antennes, dont le septième très-long, égalant le quatrième et présentant quatre poils à son sommet. Le derme dorsal est ponctué de cellules très-petites et assez rap- prochées, surtout vers les bords. ^ , 20. Lecanium câprE;E Linné. (PI. 12, fig. ih.) Nous prenons pour type une grosse espèce que nous avons trouvée à Saint-Valei'y-sur-Somme, sur le peuplier carolin ; nous pensons aussi que le Coccite indiqué par Dalman sous le nom de cyprxola serait le même, surtout parce que Dalman indique une couleur qui se rapproche beaucoup de celle du seul individu que nous possédons, et qu'il indique le peuplier comme habitat. Quoi qu'il en soit, voici la description de notre spécimen : II est d'une couleur brun canelle, luisant, finement ponctué, presque lisse, avec quelques rares points enfoncés sur son disque. Le corps, forte- ment relevé, est gibbeux, arrondi en avant, un peu rétréci en arrière, d'une longueur de 8 millimètres sur 6 de largeur et presque 7 de hau- teur. N'ayant qu'un seul exemplaire, nous n'avons pas voulu le détruire pour étudier les divers organes. Cependant nous avons pu obtenir une portion céphalique avec une antenne, ce qui nous permet de dire que le derme Û16 V. SiGNORET. (2Zl6) est composé, comme dans la majeure partie des cas, d'un tissu lessellé, avec des filières et des cellules pleines. Les antennes sont composées de six articles, dont le troisième plus long à lui seul que les trois suivants, qui sont courts et presque égaux; ce troisième article est très-épais et large ; il s'amincit presque brusquement au sommet, où nous voyons trois poils ; le quatrième et le cinquième article présentent deux poils, et le dernier huit ou neuf. Nous n'avons pu étudier les jambes. La larve a les côtés à peu près parallèles; les antennes sont de six articles, le troisième et le sixième les plus longs. Les poils sont générale- ment très-longs. Les tibias sont peu plus longs que \eS tarses ; ceux-ci présentent des digitules très-longs ; le crochet est très-large, et les digi- lules de celui-ci sont aussi très-longs. L'anneau génito-anal est composé de six poils. La larve du mâle que nous avons pu voir présente des antennes qui ont sept articles, le troisième et le quatrième les plus longs et presque égaux, le troisième mulique, le quatrième avec trois poils au sommet, les cin- quième et sixième les plus courts, le septième à peu de chose près aussi long que le troisième. Le reste comme dans les autres Lécanites. 21. Lecanidm CARYiE Asa Fltch. Cette espèce provient des États-Unis de l'Amérique du Nord ; elle nous a été envoyée par notre collègue M. Asa Fitch, qui l'a récoltée sur le noyer blanc {Carya alba). Elle est brune dans l'état naturel, presque noire; mais, en séchant, nos exemplaires sont devenus plus clairs. Elle est très-ponctuée ; cette ponctua- tion sur les côtés presque confluente et formant des espèces de sillons ; sur le dos elle est plus forte, mais plus disséminée; la ligne médiane est un peu élevée et presque carénée. Sa longueur est de 6 millimètres sur h de largeur et 3 d'élévation. Les antennes sont de six articles, le troi- sième le plus long et égalant les trois derniers, les quatrième et cinquième les plus courts, le sixième un peu moins long que les deux précédents réunis. Les pattes sont longues et giêles ; le tibia à peine plus grand que (2/i7) Essai sur les Cochenilles. M7 les tarses et présentant un sillon qui se continue sur ce dernier ; les digilules comme d'habitude, seulement un des crocliets est en cornet, par conséquent plus large que Tautre. Le derme présente la lessellature ordi- naire, avec une assez abondante ponctuation , surtout vers les bords. Le reste comme dans les Lécaniles ordinaires. 22. Lecanium COR.ni Bouché. (PI. 12, fig. 20 et 20 0.) Celte espèce nous a été envoyée par notre collègue M. Lichtenslein, qui Ta récoltée sur le Cornus sanguineus. Nous la prenons pour le type, quoiqu'elle ne se rapporte pas tout à fait à la description de Bouché, qui l'indique comme étant déprimée, tandis que la nôtre est convexe; mais comme, suivant l'âge, elle varie considérablement de forme, il est plus que probable que c'est la même. Notre type est brun foncé, Irès-ponclué, finement sur les bords et plus fortement sur le disque, mais alors plus rarement. Sa longueur est de 5 millimètres sur h de large et d'élévation. Quelquefois, au lieu d'être brun partout, il présente sur le disque une large macule jaune plus ou moins digitée sur les bords. Nous pensons bien que c'est ce que Bouché a voulu indiquer en disant : «Jaune, à dessin d'un brun foncé, k bord frangé d'appendices pointus. » Les antennes sont de six articles, dont le troi- sième le plus long, ce qui rapi)roche celte espèce des pyri, tiliœ, coryli, œscidi, dont Bouché ne fait qu'une espèce. Le derme présente dans ces quatre espèces une conformation identique, ce qui les fait encore se rap- procher; mais cependant nous arrivons à les distinguer l'une de l'autre par des caractères que nous ferons ressortir de notre mieux. Le derme bien préparé et éludié au microscope, présente un dessin hexagonal très- peu visible lorsque l'on n'est pas prévenu et qui ressemble au caiTela"-e ancien de nos appartements. Ce dessin, très-régulier sur le disque, est quelquefois allongé vers les bords. Les antennes sont de six articles, dont le troisième le plus long, le quatrième et le cinquième les plus courts et le sixième un peu plus long qu'un de ceux-ci. Le troisième article consti- tuerait à lui seul le troisième et le quatrième des anleimcs composées de (1373) 27 Û18 V. SiGNORET. (248) sept articles. Les pattes présentent un tibia égal au tarse, avec digitules et crochets ordinaires. L'anneau génito-anal est ici compose de huit poils; les lobes anneaux présentent quatre poils externes longs et deux internes un peu plus courts. Quant h la coloration jaune que nous venons d'indiquer, elle se pré- sente dans un grand nombre d'espèces. M. Targioni-Tozzetli paraît penser qu'elle serait due à un état maladif, à des parasites, à des grégarines, etc. 11 est de fait que, pour celui que nous venons d'étudier, nous avons trouvé dans le corps un grand nombre de corpuscules ovalaires, arrondis, pédon- cules ou non, d'autres doubles , avec une partie moyenne efFdée. Pour d'autres auteurs, M. Lichtenstein, par exemple, ce serait l'indice de la non fécondation de l'espèce. Pour nous, nous avons vu cette coloration dans des individus cà tous les états. Nous ne connaissons pas le mâle, ni sa larve. 23. Lecanium coryli Linné. (Pi. 12, fig. 15.) D'un brun rougeâtre fortement ponctué; cette ponctuation, très-serrée vere les côtés et plus rare à mesure que l'on se rapproche de la ligne médiane, affecte des lignes ou sillons partant de la circonférence à la ligne médiane. Quelques exemplaires sont un peu plus pâles, et même il y en a qui ont une couleur jaunâtre ; mais je n'en ai vu aucun pouvant répondre à la couleur indiquée par Gmelin : citrcus rubro-maculatus. Nous avons trouvé cette espèce communément à Annecy, en Savoie, et à Clamart, sur des noisetiers ; elle est d'une longueur de 7 millimètres sur h de large et à peu près autant de hauteur. Les antennes sont de sept articles, les troisième et quatrième de même longueur et avec le septième les plus longs, le cinquième et le sixième courts. Les pattes sont grêles, longues; les tibias un peu plus longs que le tarse; celui-ci avec le crochet très-long, à peu près du tiers de la longueur du tarse; les digitules longs, avec un des deux plus courts, plus fort que l'autre. Les lobes anaux avec trois poils sur le disque et deux ou trois à l'extrémité. L'anneau (2Û9) Essai sur tes Cochenilles. ^19 génito-anal oflre six longs poils ; au-dessus do l'anneau génilo-anal, sur le ventre, une série médiane de poils, de plus en plus longs vers l'exlrémité. Le derme, à l'examen microscopique, est formé d'un dessin hexagonal très-peu visible, comme dans les L. tiliw, œscidi , corni, etc., auxquels celte espèce ressemble beaucoup. Nous ne connaissons pas le mâle, mais nous avons eu des larves qui ne nous ont rien offert de particulier. M. Asa Fitch décrit, sous le nom de corylifcx, une espèce américaine vivant sur le noisetier, qui pouriait bien être la même. Nous renvoyons du reste à sa description qui suit : « Lccanium corylifex Asa Fitch. « A la face inférieure des tiges et des branches, adhérentes à Técorce, on voit une écaille hémisphérique d'un éclat brillant et de couleurs variables, depuis le jaune pâle jusqu'au rouge foncé et même noir. Plu- sieurs individus ont une bande pâle sur la ligne médiane et d'autres des bandes transverses noires, la surface souvent aspergée de gouttelettes en forme d'écaillés d'une substance cireuse blanche. Elle est communément d'une petite grandeur, à peu près 0,14 en longueur; quelques spécimens mesurent 0,20. « Une espèce pareille est commune en Europe, mais elle est indiquée d'un jaune orange avec des taches rouges. Nous en concluons qu'elle doit être une espèce différente. » D'après la couleur variable de beaucoup de Lecaniwn et d'après ce que nous disons nous-même à la description du coryli, il ne faudrait pas atta- cher une grande importance à la coloration, et si M. Asa Fitch ne disait qu'elle est d'un éclat brillant [a smooth shining hcmispheric sccUc), nous penserions que c'est la même espèce, la nôtre présentant une forte ponc- tuation à sa surface et surtout sur les côtés. 1k. Lecanicm cynosbati Asa Fitch. Nous devons cette espèce à M. Asa Fitch, qui nous Ta envoyée des États-Unis de l'Amérique du Nord, où elle vit sur le groseillier sauvage. iSO V. SiGNORET, (250) Elle est dcmi-sphcriquc, un peu plus longue que large, d'un brun varié de jaunâtre, très-ridée sur les côtés lorsque l'insecte est sec, mais presque lisse lorsque, par l'ébullition, on l'a fait revenir à son état presque naturel. Sa longueur est de 5 millimètres sur U de largeur et 3 d'élévation. Les antennes présentent six articles, le troisième plus long à lui seul que les trois suivants, le quatrième et le cinquième coiu'ts, le sixième un peu plus long que ces derniers. Les pattes sont longues et grêles; le tibia d'un tiers plus long que le tarse ; celui-ci un peu large à l'extrémité pour l'insertion du crochet, qui est grand et large. Le menton a une forme un pea triangulaire , sinueux sur les côtés. Le reste comme dans tous les Léca- niles. Dans la larve embryonnaire nous avons trouvé dans l'antenne le même nombre d'articles et sur le dernier un poil beaucoup plus long que les autres. 25. Lecanidm fdscus Geoffroy. Dans notre Catalogue nous avons indiqué l'espèce de Réaumur, pi. 5, tig. 2, comme étant le fusciis Geoffroy, puisqu'il y renvoyait ; mais la figure de Réaumur se rapporte à un autre type qui pourrait bien être le L. nm- rici rlanchon, car il dit : « Elles sont très-semblables, par leur figure et leur grosseur, au Kmnes, et leur couleur est peu différente de celle du Kcrin'rs pâle. » Un peu plus loin il ajoute : « qui y tiennent (aux. chênes) par une base circulaire qui a peu de diamètre, » tandis que, dans le fuscus , c'est une sphère coupée en deux et par conséquent tenant à l'arbre par une large surface circulaire, ce qui se rapporte à Geoffroy disant qu'elle ressemble à celle de l'orme. Nous n'avons qu'un seul exemplaire de celte espèce, que nous devons à l'obligeance de noire collègue et ami M. le ùucteurGiraud, qui l'a récoltée à Vienne, sur un chêne. Elle est d'un brun marron, fortement ponctuée sur les côtés, lisse sur le dos, demi-sphérique, un peu étranglée vers l'insertion sur la branche. Le derme est composé d'une tcssellature hexagonale très-irrégulièrc et même plutôt pentagonale, avec des cellules tantôt grandes, taulôl petites, les grandes ne [)résentant qu'un fond sans osliole. (251) Essai sur les Cochenilles. Û21 Le mauvais élat de notre seul exemplaire ne nous permet pas d'en obtenir les antennes et les pattes pour les caractériser. Comme ressemblance et place, cette espèce viendrait se ranger tout près du L. aceris. 26. Lecanium genevense Targioni. (PI. 12, fig. 16, c?.) Cette espèce se trouve sur l'Oxyacanthe en même temps que le Pidvi- naria oxyacantliœ, et s'en distingue par les caractères génériques. D'un brun plus ou moins rougeâlre, presque noir quelquefois, plus que hémisphérique, fortement globuleuse en avant, légèrement atténuée en arrière comme pour le L. cypreola Dalman, que nous pensons être notre capreœ L. Le derme (ipoderme Targioni) est composé d'une tessellature à peine visible, comme dans tiliag, œscidi, corni et autres, et nous pensons que presque tous les Lécanites de cette série présentent ce caractère; finement ponctué sur les bords, plus fortement vers la fento anale. Les antennes sont de six articles, dont le troisième très-grand, presque aussi long h lui seul que les trois suivants, deuxième et quatrième les plus courts, sixième un peu plus long que les précédents. Tibia un peu plus long que le tarse ; crochet très-long, ainsi que les digitules. Dans la larve nous n'avons trouvé que six articles aux antennes, le troi- sième et le sixième les plus longs; sur les deuxième, troisième et sixième quehiues poils beaucoup plus longs que les autres. Elle est en ovale arrondi régulièrement, presque aussi large en avant qu'en arrière. Le mâle est jaune, un peu brunûtre sur la tôle et le mélathoiax. La tète est en losange plus large que long, l'angle supérieur obtus et présen- tant trois peiils mamelons; les angles transverses montrent l'insertion des yeux et l'angle inférieur coupés largement, s'articulant au prolliornx ; celui-ci, avec plusieurs rebords antérieurs, s'élargit et présente sa plus grande largeur au niveaiii de la bande transverse, qui est couite et brune ; A22 V. SiGNORET. (252) les ailes, d'un liyaliH farineux, ont une large bande brune le long de la côte. Balancier long , avec deux soies. L'abdomen est aussi large que le tliorax dans toute son étendue et ne s'atténue un peu que vers rextrémilé, qui présente un stylet qui est à peu près d'un tiers de la lon- gueur totale de l'abdomen. Les soies sont très-longues. Les antennes pré- sentent dix articles, dont les quatrième et cinquième les plus longs, les autres allant en diminuant; sur le dernier on observe trois poils bouton- neux. Les pattes, fortes, sont un peu plus foncées que l'insecte; le tarse est court et présente un crochet très-long. La larve mâle offre sept articles aux antennes, dont le troisième le plus long. Elle est plus largement arrondie en avant. 27. Lecaniuji gibber Dalman. (1868, pi. 11, fig 9. — 1873, pi. 12, llg. 19.) Nous prenons pour type de cette espèce un individu que nous a com- muniqué M. le docteur Giraud, et dont le faciès est identiquement pareil à une des figures de Dalman (Om nagra Svenska arter al Coccus, pi. iv, fig. 6-12). Nous pensons que cet auteur a confondu plusieurs espèces ensemble, car il y a trop de différence entre elles pour que ce soit la même, d'autant qu'elles vivent sur plusieurs plantes. La nôtre a été récoltée en Autriche, sur l'aulne, et répond bien à la figure 8 et à la diagnose de Dalman : « Femina vcfnsla valde turylda, g'ibba, brunnca lœvis nîttda; apertura relnsa obovnta. « Superficies lœvis, non vel obsolète tanlum punclulatu. » (Dalman, loc. cit.) Quant à notre type, voici la description que nous en donnerons : Arrondi, très-globuleux, surtout de chaque côté; il forme une masse composée de deux boules réunies comme dans les figures 8 et 12 de la (253) Essai 5w?* (es Coclirmlles. Zi23 planche de Dalman et de la planche II (Cocc), figure 8, de nos Annales, année 1868. La base est très-étroite. Longueur U millimètres ; largeur transverse 5; hauteur 5. Cette espèce est donc plus large que longue, brillante, presque lisse, nrontrant, à la loupe et au microscope, une fine ponctuation, le dessin hexagonal d.''3gscuU, corni, etc., avec des filières arrondies. En dessous et sur les côtés nous n'avons pu observer les filières en forme de tubes que nous voyons dans presque toutes les espèces de Lécanites. Les antennes sont de six articles, dont le troisième plus long que les trois suivants, le quatrième et le cinquième d'égale longueur et les plus petits. Les pattes présentent un tibia un peu plus grand que le tarse, celui-ci brusquement atténué vers le crochet ; les digitules n'offrent rien de remarquable et sont tous filiformes. L'anneau génito-anal nous semble composé de huit poils. Dans la larve embryonnaire les antennes sont aussi de six articles-, mais le troisième, le plus grand, dépasse à peine la longueur des deux sui- vants; le sixième est presque aussi grand, avec deux poils très-longs. Dans les pattes, les digilules sont proportionnellement beaucoup plus longs. L'anneau génito-anal ne présente que six poils longs. Nous ne connaissons pas le mâle de cette espèce qui a été recollée près de Vienne (Autriche). 28. Lecanium prunastri Fonscolombe. (PI. 12, fig. 17.) Parm.i les spécimens que nous possédons de cette espèce, nous en observons de toutes les tailles, depuis 1 millimètre 1/2 jusqu'à h. Globu- leux, pruineux, avec une très-forte et nombreuse ponctuation sur les côtés et une plus rare sur le disque. Malgré toute l'attention possible, le derme, étudié au microscope, ne nous a pas montré la tessellature que nous avons indiquée pour un assez grand nombre d'espèces ; mais les filières sont nombreuses, celles du disque formant un point arrondi, celles du bord portant un prolongement comme un tube. La couleur est brun i!l2/i V. SiGNORET. (25/l) noiràlre, brillant, très-convexe en avant et un peu prolongée en dessous en arrière. Les antennes sont composées de six articles, dont le troisième le plus long et étant plus grand que les deuxième, quatrième, cinquième et sixième réunis, le quatrième le plus court. Les pattes sont fortes, arrondies; le tibia égaie le tarse comme longueur. Les crocbets sont accompagnés des digilules ordinaires, dont un des courts est plus fort et en forme de coi-net. Ps'ous avons pris cette espèce en grande quantité à Cliambéry (Savoie), et nous avons trouvé en même temps des coques mâles. Ceux-ci étaient encore trop peu avancés pour pouvoir les étudier. C'est surtout par ces coques que nous avons pu différencier de suite cette espèce de celle vivant sur rOxyacanthe, le L. gcncvcnse, quMl ne faut pas confondre avec le Pul- vinarùi cratœtji. Dans le L. genevcnsc la coque mâle est cireuse, lisse, comme dans la majeure partie des espèces, tandis qu'ici la coque est cireuse, mais rugueuse et comme surmontée de petites tubérosités. De plus, le troisième aiticle dans gcncvense est le plus grand aussi, mais moins long que les trois derniers articles. 29. Lecanium pyri Schranck. (PI. 12, fig. 18.) Celte espèce est très-variable comme taille : nous en avons des exem- plaires qui mesurent jusqu'à 8 millimètres, d'autres qui n'en ont que 5. Elle est lisse, d'un brun plus ou moins foncé. C'est pendant l'hiver que nous en avons récolté la plus grande partie, mais c'est h l'automne que nous avons pris ceux qui commençaient à pondre et au printemps que nous avons trouvé les mâles. Ce Lccanhim l'essemble beaucoup aux corni, tiliœ, .rsciili; comme eux il a le derme alvéolé, ,c'est-à-dire présentant un dessin hexagonal visible au microscope. Les antennes sont de six articles, dont le troisième le plus grand et égal aux trois suivanis , qui sont égaux entre eux. Les pattes sont plutôt grêles que fortes, et tout l'ensemble se rapproche du L. corni surtout, mais il est presque lisse, à peine ponctué. Anneau génito-anal composé de huit poils. (255) Essfd sur Us Cochenilles. /i25 Le mâle est jaune, un peu brun, avec les élytres blanchâtres, cVun brun rougeâtre vers le côté. La tête est arrondie, à peine le tiers de'lar- geur du thorax. Celui-ci est arrondi en avant et présente une large bande transverse brunâtre, l'extrémité du mésothorax arrondi. L'abdomen est large à la base, un peu rétréci au sommet, dont le stylet est presque aussi long que l'abdomen, les deux soies très-longues. Les pattes, Irès-pubes- centes, sont aplaties ; le tarse à peu près la cinquième partie des tibias. Les antennes sont de dix articles, les quatrième, cinquième et sixième les plus grands et égaux, les autres allant en diminuant jusqu'au dixième qui, à peine aussi long que le troisième, présente trois poils plus longs et boutonneux. Nous avons pu voir sur l'espace pigmentaire de la lêle quatre yeux et quatre ocelles. Les élytres, grandes, très-arrondies au sommet, sont blanchâtres, avec les côtés d'un brun rouge. Le balancier, long et large, présente trois soies avec l'extrémité en forme de crochet. Sur le pommier nous avons trouvé, à Meudon, un Lecanîum dont tous les caractères sont identiques à celui du poirier. Cependant il était plus petit, plus fortement ponctué et d'une couleur jaune, avec la ponctuation brune. Antennes de six articles, dont le troisième le plus grand et de même longueur que les trois derniers, qui sont égaux entre eux. Le dessin hexagonal nous a paru offrir des espaces plus grands, avec une grosse ponctuation ; mais, en outre, il y avait une très-fine granulation, comme des poils, que nous n'avons pas remarquée dans les autres Lecmiium. Les lobes anaux ont quatre poils au côté interne et quatre au côté externe. Le reste comme dans le L. pyri. 30. Lecanîum quercifex Asa Fitch, 1859, Ann. rep. of New-York State, 25. (P. 13, fig. 1.) Cette espèce ressemble beaucoup pour la taille et la forme â celle qui se trouve le plus communément sur le pêcher (L. oblongus persicœ de Geolfroy), cependant elle est facile à distinguer : elle est plus gibbeuse et plus ponctuée que lui, et, de plus, elle vit sur les chênes. Nous l'avons reçue de M. Asa Fitch, provenant de l'Amérique du Nord. A26 V. SIGKORET. (256) Elle correspondrait au Chemùs ovale et cotonneux du chêne de Geoffroy, page 508, esp. IZj, que nous ne connaissons pas. L'état embi'yonnaire a la forme ordinaire dos véritables Lecamum ; les tibias sont de même longueur que les tarses, seulement le poil que Ton remarque au côté interne est assez éloigné de Tarticulation et placé à peu près au tiers de la longueur. Les antennes sont de six articles, sans poils particuliers, excepté sur le sixième, où Ton en remarque plusieurs assez longs. Dans l'état adulte le plus avancé, la longueur est de 7 millimètres sur h de largeur et U d'élévation, d'un brun marron, fortement ponctué sur les côtés, presque lisse sur le dos, qui est fortement arrondi, sans aucune espèce de carène. Les antennes sont de sept articles, le troisième et le quatrième d'égale longueur, le cinquième et le sixième égaux et les plus courts, à peine aussi longs à eux deux que le précédent, le septième aussi long que les deux précédents ; le troisième est mutique, le deuxième présente deux poils, le quatrième trois, le cinquième un, le sixième deux et le septième au moins dix. Les pattes ont un coxis long, des cuisses fortes, épaisses, les tibias larges, les tarses plus étroits, mais au moins aussi longs que les tibias; les digilules comme dans les autres espèces, seulement un des cornets est plus épais que l'autre. 31. Lecanium quercitroms Asa Fitcli. (PI. 13, fig. 2.) NOUS avons reçu cette espèce, de l'Amérique du Nord, dans un envoi que nous a fait M. Asa Fitcli; mais nous n'avons eu en notre possession que des femelles, bien que l'auteur indique des mâles. Cette espèce mesure de 3 'i 5 millimètres de longueur sur 3 à /i de lar- geur. Elle ressemble beaucoup au Lccanium rond du pécher, seulement elle est un peu plus grande et d'un brun noirâtre, fortement ponctuée sur les côtés, presque rugueuse. Vue de profil, elle est allongée, surtout en avant ; vue de face, elle est rétrécie à sa base et fortement bombée, arrondie en dessus. Les antennes présentent sept articles, dont le Iroi- (257) Essai sur les Cochenilles. 427 sième et le quatrième les plus longs, presque égaux, le cinquième et le sixième les plus courts, le septième aussi long que le quatrième, mais plus grêle et pubescent, avec un poil plus long sur le milieu. Les pattes sont longues, le tibia plus long que le tarse, les cornets très-petits. La larve embryonnaire ne présente que six articles aux antennes ; elle est allongée, plus large en avant qu'en arrière. Ce Lecaniwn vit sur une espèce de chêne d'Amérique, désigné sous le nom de chêne noir (biack oak) par M. Asa Fitch, tandis que son quercifex est indiqué comme vivant sur le chêne blanc (white oak). 32. Lecanium quercus Linné. L'individu qui nous sert de type pour celle description provient des États-Unis de l'Amérique du INord et nous a élé envoyé sous ce nom par notre collègue M. Asa Fitch ; nous ne sommes pas cei'tain que ce soit le même que celui indiqué par Linné, n'ayant pas ce dernier. Cette espèce se rapproche beaucoup du quercifex et de Vantennatum nobis ; seulement il est entre les deux, plus gros que ce dernier et moins gros que le premier, plus rugueux que quercifex, mais moins que Yanlen- nahim, proportionnellement plus étroit que les deux. Il est d'un jaune plus clair, moins brun, sans carène dorsale, avec une ponctuation assez forte, presque des fossettes. Sa longueur est de 7 millimètres sur 3 1/2 de lar- geur et 3 1/2 de hauteur. Nous n'avons pu , dans notre préparation , retrouver d'antennes, qui offre cependant pour nous le meilleur carac- tère différenciel. Les pattes sont grêles, avec les tarses un peu moins longs que les tibias; les cuisses sont un peu plus longues que ceux-ci; le coxis est très-long. 33. Lecanium rosarum Snellen von Vollenhoveu , Tijdschr. voor Entom., V, 9i. (PI. 13, fig. 3.) Nous avons trouvé ce Lecanium abondamment sur des rosiers en espa- lier, surtout au nord. Û28 V. SiGNORET. (258) Sa longueur est de 6 à 7 millimètres sur 2 1/2 à 3 de largeur et 2 d'élé- vation. Il ressemble beaucoup au L. prrsiae , toutefois un peu plus ari'ondi. Il est d'un brun jaunâtre, presque lisse ; seulement lorsqu'il est desséché il présente quelques impressions transverses indiquant surtout les segments abdominaux et paraît presque caréné. Les antennes sont longues et de huit articles, les troisième, quatrième et cinquième les plus longs et presque égaux, les sixième et septième les plus courts, moitié moins longs que le précédent, le huitième un peu plus long; les troisième et quatrième sont mutiques , le cinquième présente au sommet trois poils, dont un plus long, le septième deux courts, et le hui- tième huit à dix; sur le second, la moitié moins long que le troisième, mais plus gros, deux longs poils. Les pattes, longues , ont les tibias un peu plus longs que les tarses. Le reste comme dans les autres espèces. 3/i. Lecanium rotundum Réauraur. (PI. 13, fig. /(, ha,hbt\.lx c.) Cette espèce, distincte des autres Lecanium vivant sur le pêcher, se reconnaît facilement par sa forme arrondie, globuleuse et ressemblant à un grain de poivre pour la grosseur. Elle est d'un brun noirâtre, presque lisse, arrondie, ne présentant qu'une section pour son insertion sur la face du rameau où elle est fixée. Bien entendu nous parlons de son état le plus avancé, car à l'état embryonnaire elle est aplatie comme toutes les autres espèces, seulement sa forme est moins allongée, plus en ovale arrondi. A l'étal parfait, l'antenne est de sept articles, dont les troisième et qua- trième égaux, ce dernier plutôt plus long et présentant â son sommet trois poils, les cinquième et sixième d'égale longueur et courts, le sep- tième offrant huit à dix poils courts. Les pattes se distinguent facilement de celles des autres espèces par les tarses plutôt longs que les tibias, qui présentent trois poils au sommet; la cuisse est épaisse; le trochanler offre un poil très-long. Le mâle, que nous idevons à l'obligeance de M. Lichlenstein, notre (259) Essai $îtr les Cochenilles. ii29 eslinio collègue, est d'un brun foncé sur la lèlc el sur une partie tlu pro- thorax, qui est large, avec l'abdomen de la même largeur. Ce dernier a le sommet arrondi et une bande transverse plus brune placée un peu en dessous de l'insertion des élytres. Celles-ci sont longues, largement arron- dies avec la côte rouge. Les antennes sont de dix articles, les quatrième el cinquième les plus longs; celui de l'extrémité a trois poils boiilonneux. Nous n'avons pu voir que quatre yeux et quatre ocelles, en tout huit. La tète est arrondie en avant. La coque mâle, au lieu d'être lisse comme dans les autres espèces, est tuberculeuse. Ces divers caractères différencient assez cette espèce du nigoswn qui suit et avec lequel on pourrait la confondre. 35. Lecanium rugosum nobis. (Pi. 13, fig. 5, 5 «, 5 ^) Parmi les espèces qui se li-ouvent sur le pêcher, il s'en rencontre une qui n'est ni le L. peisicœ ni le L. rolundum, et qui se rapproche plus de ce dernier que du premier. Nous engageons, du reste, le lecteur à voir ce que nous disons de ces deux espèces, pages /i09 et h1^. Le L. rugosum est rond, un peu élevé et très-rugueux sur les côtés, où il a une forte ponctuation plus ou moins confluente et entre les points des espaces lisses formant des espèces de côtes. Il est d'un brun foncé. Les antennes sont de huit articles, dont le troisième, mutique, plus long à lui seul que les cinq suivants, les quatrième, cinquième, sixième et sep- tième d'égale longueur. Rien que par les antennes, il est facile, en outre de la forme, de distin- guer le L. rugosum des deux autres espèces : dans le L. persicx le qua- trième article est plus long à lui seul que les trois suivants, et dans le L. rugosum il est égal aux autres; dans le L. rotundum le quatrième article est égal au troisième et peut-être même plus long; de plus, il n'y a que sept articles aux antennes au lieu de huit. Nous avons donc ici /i30 V. SiGNORET. (260) évidemment une espèce qui aura été confondue par les auteurs avec le L. rotundum. Kous avons trouvé cette espèce sur des pêchers de notre jardin, à Clamart. Elle n'est pas très-abondante. Sa longueur est de A à 5 milli- mètres sur la même largeur environ ; sa hauteur est de 2 à 3 milimèlres. Une particularité que nous devons encore signaler dans celle espèce, c'est la forme des tarses postérieurs, qui sont comme aplatis, plus larges que les tibias et d'un tiers moins longs. Les tarses antérieurs sont ordinaires , mais présentent un sillon à la face interne. Les crochets sont très-larges à la base ; les digitules des crochets sont longs et inégaux de grosseur, l'un formant un cornet plus évasé que l'autre. Les digitules des tarses sont longs et droits, insérés à distance l'un de l'autre. Les tibias, en général, présentent quatre à cinq poils au sommet, dont un plus long; les fémurs en présentent deux au sommet, le trochanler un très-long, le coxis deux ou ti'ois. Nous n'avons jamais rencontré de mâles de cette espèce, mais nous avons vu plusieurs coques blanches d'où ils étaient sortis. Celte coque est lisse dans cette espèce et rugueuse dans la précédente. 36. Lecanium tarsalis nobis. (I>1. 13, fig. 6.) Nous avons reçu des Étals-Unis, de notre ami ^L Asa Fitcb, sous le nom de L. corni, une espèce de Lecanium vivant sur le Cornus sangui- neus, et qui se distingue de celui vivant en Europe par plusieurs carac- tères : convexité moins grande, antennes de sept articles et longueur extraordinaire des digitules. Il est brun jaunâtre, d'une longueur de U millimèlres sur une largeur de 3 et une élévation de 2 1/2. Détaché de la branche et ])Ouilli, il est presque rond. C'est ce que l'on peut voir, du reste, pour un grand nombre d'espèces. Les antennes sont de sept articles, dont le troisième, le quatrième et le septième les plus longs et d'égale longueur, le cin- (261) Essai sur les Cochenilles. 431 quième et le sixième les plus courts; le troisième est mulique. Les pattes sont longues, assez grêles; le tibia d'un tiers plus long que le tarse; celui-ci offrant des digitules très-longs et dont quelques-uns présentent comme une articulation ou pour mieux dire deux parties entées l'une au bout de l'autre. Les digitules des crochets sont aussi plus longs que d'ha- bitude et inégaux de grosseur. Le derme est très-ponctué et offre une ponctuation plus petite et une plus large; près du bord des filières, avec une tête comme un champignon, et en dessous des filières minces sur- montées d'un filet droit en crochet et boutonneux à l'extrémité. Les individus que nous avons étudiés étaient de vieilles femelles ayant pondu tous leurs œufs. Nous ne connaissons rien du mâle. 37. Lecanium TiLiiE Linné. Cette espèce ressemble beaucoup au L. comi, d'autant que, comme lui, elle offie beaucoup d'individus avec une large macule jaune sur le disque. Elle a six articles aux antennes, dont le troisième le plus long. Le derme présente, comme les L. sssciili, comi et coryli, un dessin hexagonal très- fin, visible à faide du microscope, et, après avoir fait bouillir ce derme dans l'eau potassique alcoolisée, il est brun, très-ponctué sur les bords et plus fortement, mais plus rarement sur le disque. Lorsque les individus sont maculés, la macule est frangée autour et comme digitée et d'une couleur jaune blanchâtre. Les antennes sont un peu grosses ; les pattes, au contraire, paraissent plus grêles que généralement ; le tibia et le tarse sont d'égale longueur. L'anneau génito-anal est composé de six poils, ce qui le distingue du comi, qui en a huit. La larve a six articles aux antennes, avec le troisième un peu plus long que les autres, tandis que dans l'insecte parfait il est beaucoup plus long et égale les trois derniers articles. La larve mâle est presque deux fois et demie plus longue que large et offre des antennes de sept articles. Le mâle, que nous avons trouvé quelquefois, est tout à fait distinct de celui du marronnier : l'al^domen est de même largeur que le thorax, de Û32 V. SiGNORET. (262) manière que l'on peut dire les cùlés parallèles; le thorax est en carré long, avec une large bande transverse; les élytres sont larges, d'un blanc neigeux et rougcâtre vers la côte ; la tôle est presque aussi large que longue, avec un cercle piguienlaire sur lequel on voit les deux yeux supé- rieurs et quatre ocelles , plus les deux yeux inférieurs, en tout qualro yeux et quatre ocelles; les antennes sont de dix articles, dont les qua- trième, cinquième et sixième les plus longs; le stylet est aussi long que les trois quarts de l'abdomen, avec les deux longues soies ordinaires; les côtés du dernier segment dépassent un peu la base du stylet. Les pattes sont longues et d'un jaune un peu foncé ; les tibias presque grêles. C'est donc par la forme du mâle surtout que l'on peut différencier le tilias de Vœsculi, celui-ci ayant le thorax cordiformc plus large au niveau des élytres et l'abdomen beaucoup plus étroit. 38. Lecanium ulmi Linné. (PI. 13, fig. 15, 15 « et 15 b.) D'un brun marron, arrondi, hémisphérique, très-convexe, de 7 milli- mètres de longueur sur 5 de largeur et de hauteur, paraissant lisse à la loupe, mais au microscope montrant la ponctuation et la tessellature des L. pyri, corni, iiliœ et autres. iVous ne savons encore si ce dernier carac- tère est général, mais nous ne l'avions pas remarqué autrefois et nous ne le voyons figuré nulle part dans l'excellent ouvrage de notre ami et col- lègue M. le professeur Targioni-Tozzetti, qui n'aurait pas manqué de représenter cette conlexture particulière dans la planche 2, vers les n'" 33 et 35. Celte espèce, très-voisine de celles que nous venons de décrire ci- dessus, s'en distingue par sept articles aux antennes, le troisième mu tique, le plus long (fig. 15) et dépassant à lui seul les quatrième, cinquième et sixième, ceux-ci avec le septième les plus courts et presque égaux ; par les pattes robustes (fig. 15 a), le tarse d'un tiers plus court que le tibia , le crochet fort, les digitulcs plus courts et grêles, ceux du crochet ne dépassant pas ce dernier, les lobes anaux avec quatre poils au cùlc externe et deux au côté interne; Panneau génilo-annl de iuiit poils. (263) Essai sur les CochcniUcs. 433 Le niàle est [.élit, jaune, avec des antennes de dix articles, dont le qua- trième le plus long, les suivants allant en diminuant jusqu'au dixième, qui est le plus court et qui offre deux poils boutonneux plus grands que les autres. Le cercle pigmcntaire offre dix yeux, quatre grands cl six pelils ou ocelles. Le thorax présente une large bande transversc brune. L'abdomen, un peu moins large, va en diminuant jusqu'à son extrémité, qui présente les deux longues soies ordinaires et le stylet qui est aussi long que l'abdomen ; le dernier segment offre deux petits tubercules allongés près de rinsertion des deux soies (lig. 15 b). Les élylres sont transparentes, avec une nuance un peu foncée vers le côté. Le balancier, fort, possède deux soies à son extrémité. Les pattes sont très-longues, très-pubesccntes, avec le tarse d'un cinquième de la longueur du tibia. IN'ous avons trouvé cette espèce en assez grande quantité sur les ormes, à Mcudon. Sous le nom de fascialwn, Costa indique une espèce figurée par De Géer, pi. 28, fig. 7 à 10, qui présente des fascics transverses, et qu'il décrit comme suit : « Très-convexe en dessus et un peu concave en dessous. La surface est polie, lisse, un peu brillante. Elles sont blanches et ornées de bandes iranS' versâtes brunes; mais quelquefois on en trouve de toutes brunes. » Nous pensons que celte espèce n'est qu'une variété de Vuhîii, qui est fasciéedans certaines circonstances dont nous avons parlé à l'occasion des tiliw, corni, elc, ce qui serait dû à un état maladif ou à ce qu'elle ne serait pas encore fécondée ou à toutes autres circonstances encore in- connues. 39. Lecamium wiSTARiiE nobis. Celte espèce, qui se trouve sur la glycine , ressemble beaucoup pour la couleur au Pulvinaria vitis, mais en diffère d'abord p;u' l'absence du coton que Ton voit en dessous de l'abdomen des espèces du genre précédent , ensuite par sa forme arrondie. Quelques individus à forme plus allongée ne sont pas encore arrivés à tout leur développement ou appartiennent prubablement aux individus devant devenir le mâle, que nous n'avons pas encoie trouvé. (iS7o) 28 !|34 V. SiGNORET. (26i) L'adulte est d'un jaune plus ou moins varié de brunâtre, de forme arrondie, d'un diamètre de 3 millimètres, peu élevé. Dans l'état le plus avancé, cette espèce est noirâtre, presque rugueuse. Les antennes sont de sept articles : le premier court, épais, présentant trois poils; le second de moitié plus long et de moitié moins gros, avec deux poils vers le som- met ; le troisième et le quatrième les plus longs ; ce dernier avec trois poils au sommet ; le cinquième et le sixième les plus courts, à peine aussi longs à eux deux que le dernier, qui présente dix à douze poils, dont quelques-uns assez longs. Les pattes comme dans les Lécanites en général; le tarse un tiers plus court que le tibia; crochets petits, avec les digilules tarsiens très-longs, les digitules du crochet avec le bouton en cornet. Le tégument dorsal présente une ponctuation très-prononcée, surtout vers les bords ; sur le tégument ventral un grand nombre de filières en tube allongé, et vers la ligne médiane, dans les sujets jeunes, on aperçoit une double série de poils. Vers l'anneau génito-anal, qui ne compte que six grands poils, on aperçoit une ponctuation arrondie, qui s'indique sur- tout â la base de ce que l'on peut considérer comme ayant été les seg- ments abdominaux. Nous avons longtemps hésité à faire une espèce de ces individus pris sur une glycine qui palisse notre maison de campagne, mais nous nous y sommes décidé, ne trouvant à quelle espèce l'attribuer. U* SERIE. Cette série se trouve formée d'un très-petit nombre d'espèces qui se dislinguenl de tous les autres Lécanites par les caractères suivants : Derme (ipoderme Targ.) présentant un dessin formé d'une espèce de ponctuation ovale dont le fond est granuleux avec un petit point clair (osliole Targ.); de plus, le tarse, juxtaposé d'habitude, présente ici une véritable articulation. Les antennes sont composées, pour la femelle adulte, de huit articles. Nous ne connaissons pas de mâle. (265) Essai sur les CocheniUeSt kS^ ko. Lecanium Anthurii Boisduval. (PI. 13, fig. 7 el 7 a.) Il ressemble beaucoup ii tous ceux de cette série : derme, antennes et pattes pareils; seulement la couleur est d'un jaune clair et la forme est encore plus aplatie que dans hcmisphœricum : c'est tout au plus s'il est le quart d'une sphère. Sa taille est encore moindre que celle des autres : 2 1/2 millimètres de longueur sur 2 de largeur et 1 1/2, fort, de hauteur. Le tibia est au moins deux fois aussi long que le tarse; le crochet est large et les digitules qui l'accompagnent sont largement dilatés à la base et au sommet, où ils forment un large cornet, le miheu étranglé. Les digitules des tarses sont très-longs. Dans les épines sligmatiques, les deux courtes sont plus longues que dans hemisphsericum. Ul. Lecanium coFFEiE Walk. Cette espèce nous a été envoyée de Bahia par notre collègue et ami M. A. de Lacerda ; elle paraît occasionner d'assez grands dégâts dans les plantations de café. Elle est d'un brun rouge, demi-sphérique, avec les rebords un peu aplatis. Le derme, les antennes, les pattes comme dans le L. hemisp/iseri- cum, seulement elle est beaucoup plus petite et un peu plus globuleuse. Longueur 2 1/2 millimètres au maximum, largeur 1 1/2 millimètre. Les antennes sont de huit articles, dont le troisième le plus long, les qua- trième et cinquième d'égale longueur, les cinquième et sixième les plus courts et égaux, le huitième plus long que les deux précédents réunis. Pattes longues, le tibia d'un tiers plus long que le tarse ; celui-ci avec une forte articulation, le crochet très-gros, les deux digitules en cornet et fortement dilatés à la base, à Tinsertion sur le tarse; anneau génito- anal avec huit poils très-longs; au-dessus, sur l'abdomen, une série de six poils, deux sur chaque segment au sommet ; les poils sligmatiques du Û36 V. SIGNORET. (266) rebord très-longs, Irès-obtiis au sommet et accompagnés de deux très- courts ; les poils du pourtour obtus au sommet. Kous ne connaissons pas le mâle. Zj2. Lecamdm filicum Boisduval. (PI. 13, fig. 8.) Sons ce nom nous avons une grande quantité d'individus récoltés sur une fougère exotique cullivce dans les serres {Pteris argina). Elle est rouge, demi-sphérique, avec un rebord aplati, ce qui la rap- proche du L. hanisphœricmn, avec laquelle on ne peut cependant la con- fondre, car celle-ci offre des carènes dorsales légères qui devraient la faire placer dans la série suivante; mais tous les caractères la rapprochent trop de cotte espèce pour l'en éloigner. Il ne faut pas la confondre avec d'autres Lccanium que l'on trouve aussi sur cette plante, entre autres ïlicspcridum, qui pullule partout dans les serres. Ce Lécanile est brun rouge pendant la vie; mort, il devient jaunâtre. Sa forme est demi-sphérique allongée et à bords aplatis , il est très-finement ponctué sur les côtés. Les antennes sont de huit articles, dont le troi- sième le plus long. Les pattes offrent l'articulation tibio-tarsienne très- prononcée. Le reste comme dans les autres Lecanimn de cette série. Cette espèce se i-approcherait beaucoup de ïliibemacidorum Boisduval, mais elle est fortement marginée, tandis que ïhibernacxUonun n'a pas de rebord ni de carènes dorsales. Û3. Lecanium HEMisPHiERicuji Targionl. (PI. 13, fig. 9.) Nous a\ons pris cette espèce sur le Dracxna australis. Elle se rapproche (267) Essai sur (es Cochenilles. Û37 beaucoup de L. kibcrnaculorum; seulement la taille est moindre, la forme plus arrondie circulairement et plus aplatie; les antennes, les pattes et la conformation du derme (ipoderme Targioni) sont tout à fait identiques ; mais malgré cela c'est une espèce distincte, il n'y a pas le moindre doute pour nous. Cette espèce est demi-sphérique, avec les bords largement aplatis, d'un jaune clair dans la larve, d'un rouge brun plus ou moins foncé dans l'état avancé. Sa longueur est de 3 1/2 millimètres sur 3 de largeur et 2 d'élé- vation. Elle se distingue de suite de toutes les autres espèces par la perforation presque régulière de son derme ; cette perforation atteint quelquefois deux centièmes de millimètres et d'autres fois n'a qu'un centième. !\I. Tar- gioni l'a très-bien représentée dans sa plancbe 11, figure oh. Les antennes sont de 8 articles : le troisième le plus long, le qunlrième un peu moins et ainsi de suite jusqu'au huitième, qui est un peu plus long que les précédents. Les jambes sont grêles cl longues. Les tarses sont franchement articulés, tandis que d'ordinaii'c ils ne sont que juxtaposés sans articulation réelle. Ils sont accompagnés des deux digitules ordinaires. Ceux des crochets sont en forme de cornet trôs-évasé, avec une base très- large. Les squames caudales sont triangulaires, à angles très-arrondis, avec trois poils au sommet et deux sur le disque, près du sommet. L'an- neau génito-anal offre huit poils longs. Dans la larve il n'y a que sept articles aux antennes : le troisième le plus long, puis le quatrième et le septième, les cinquième et sixième courts et égaux, le troisième mutique, le quatrième avec trois poils au sommet. Le tarse est moins bien articulé que dans l'insecte parfaiL Cette conformation des tarses indiquerait peut-être que les espèces de cette série sont moins fixes que leurs congénères. Uh' Leca.muh uiberxaculorum Boisduval. Celle espèce est très-voisine du Lecanium coffeœ et du L. hemisplis;^ ricum; mais nous trouvons une différence de forme dans les trois : hibcv- nacnloruin est plus globuleux et |)lus grand que les autres; la couleur est plus rougeâlro. Quant aux anlres caraclèrcs, ils sont les mêmes que pour coffeœ et heinisplucricum. Û38 V. SiGNORET. (268) Sa longueur est d'un peu plus de 5 millimètres, sur 3 1/2 de largeur et 3 de liauleui-. Brun rougeàtre, globuleux, formant plus qu'une demi- sphère. Le derme présente une perforation assez régulière, formée de creux ovalaires, avec une point central plus clair (ostiole Targ.). Antennes do huit articles : le troisième le plus long, les suivants allant en diminuant, le huitième un peu plus long que les deux précédents réunis. Pattes avec l'articulation tarsienne plus visible que dans les espèces ordinaires, mais pareilles à celles de \ hcmisphœricimi. Cette espèce se trouve sur une grande quantité de plantes de serres, Brexia, Pluijus, etc. ; et nous nous demandons même si ce n'est pas un lianisphxricum très-grand et plus rouge. 5* série; Les espèces faisant partie de cette série se distinguent de toutes les autres par le derme rugueux et le disque dorsal présentant une carène longitudinale et deux transverses, excepté cependant chez le verrucosum, que nous ne plaçons ici que pour ne pas créer un genre ou une série pour une seule espèce, lorsqu'elle n'offre pas un caractère tellement tran- ché que cela devienne nécessaire. A part ces carènes, nous voyons le derme (ipoderme Targioni) composé d'un dessin plus ou moins irrégulicr, formé de cellules à fond obscur et présentant un point i)lns clair (ostiole Targioni). Les antennes sont généralement de huit articles; nous en trouvons quelquefois neuf dans L. cycadis; et le L. verrucosum n'en a que sept. Zi5. Lecanium cycadis Boisduval. (PI. 13, fig. 10, 10 a et 10 b.) Celte espèce se trouve sur les Cycas cultivés en serre chaude. Elle res- semble beaucoup au L. olcx, comme lui elle est en ovale arrondi, mais (269) Essai sur les Cochenilles. Û39 un peu plus longue, avec une carène dorsale épaisse et deux carènes transversos, présentant, en outre, près du bord d'autres très-petites carènes qui la rendent très-rugueuse. Lorsque l'insecte a atteint tout son déve- loppement, il est long de 5 centimètres environ et d'un brun foncé, avec un fin pointillé jaunâtre qui, vu au microscope, forme une mosaïque ou marqueterie des plus jolies (fig. 10 a), comme chez le L. cicpressum et un peu chez le L. olcœ. Les antennes sont composées de neuf articles (fig. 10 b) : le premiei-, très-court, le plus gros, le troisième et le qua- trième les plus longs ; celui-ci un peu moins que le précédent; le hui- tième est finement ridé transversalement. Le tibia et le tarse sont d'égale longueur, le crochet avec les deux cornets égaux. Nous pensons qu'elle se trouve dans toutes les serres où l'on cultive les Cycas, car nous la possédons des serres du Luxembourg (Paris) et de celles de Florence. Kous croyons également que le C. tcstudo Curtis, qui est indiqué comme vivant sur le Brexia spinosa, serait la même espèce. Nous avons trouvé aussi sur Vlhjbisais, dans les serres du Luxembourg, une espèce qui nous paraît être la même, quoique ne présentant que huit articles aux antennes; alors le huitième article est aussi long que les deux précédents, et le troisième article est le plus long, comme pour les cyca- dis. Le derme est composé de macules noirâtres sur une plaque blan- châtre, avec des cercles concentriques plus ou moins ombrés, ciiaque plaque cernée par un trait plus foncé. On trouve également sur Vllybiscus une espèce de Lccanium qui, à moins que cène soit une jeune larve LVIusperidwn, pourrait bien être une larve de mâle. Mais nous ferons observer que, jusqu'à présent, on n'a pas signalé non plus de mâles pour cette série, comme pour celle où se trouve Yhcsperidum. 66. Lecanium depressum Targioni. (PI. 13, fig. 11, 11 a et 11 b.) Celte espèce se trouve sur les Ficus cultivés en serres chaudes. Nous en avons reçu de M. Targioni venant de Florence et récoltés sur le Ficus /l40 V. SiGNORET. (270) mariiniciensis. Nous-mèrae Pavons récollé sur le Ficus clostica, dans les serres do la ville de Paris, au bois de Boulogne, mais offrant une petite différence quant h la structure du dos. Ainsi, ceux de IVl. Targioni sont en ovale un peu allongé antérieurement, presque cordiformes et offrant deux dépressions vers le tiers supérieur ; les nôtres sont un peu moins aplatis et, au lieu de deux dépressions, offrent deux carènes transverses bien tranchées limitant ce qui, dans les exemplaires de Florence, sont des dépressions, et, moins la carène médiane, ces individus ressembleraient assez au L. cycadis, ce qui nous fait mettre le tout dans cette série, d'au- tant plus qu'ils ressemblent encore aux espèces de la même division ])ar la conlexture du derme dorsal qui est formé d'une grande quantité de plaques tessellées irrégulières et formant marqueterie (flg. 11 a), et c'est justement celte particularilé qui, fi l'examen, a appelé noire atlention et nous a fait réunir los deux types. Ciiaque plaque est formée d'une large bande circulaire noirâtre, d'une surface plus claire mais encore obscure, et d'un centre large, clair, avec un ostiole. Quelques parties offrent la disposition renversée, les portions obscures devenant claires et les claires obscures. Quelques-unes présentent, presque au centre, une filière pédon- culéc, mais assez difficile h distinguer. La forme générale de l'insecte est convexe, en ovale aplati, un peu acuminé vers la télé, plus large en arrière par conséquent; d'un brun rougeâtre, finement ponctué et ridé autour du corps, qui paraît légère- ment marginé. f.es antennes sont longues, de huit articles (fig. 11 /;) : le troisième article le plus long, puis le huitième; le cinquième un peu plus long que le quatrième, les sixième et septième les plus courts. Les pattes sont longues, avec le tibia à peine plus grand que le tarse; les digitules sont assez gi-ands, les plus courts en forme de cornet, dont un plus fort que l'autre. La grandeur est de h millimètres sur 3 1/2 de large et 'i peine 2 d'élévation. Nous ne connaissons pas le mâle de cette espèce intéressante. /i7. Lecanium ole.e Bernard. (PI. 13, fig. 12.) Ce Lecanium est propre aux oliviers, et quelquefois il est tellement com- mun qu'on le voit sur toutes les plantes qui les avoisinent. Ainsi nous (871) Essai sur les Cochenilles. UM l'avons pris sur l'oranger, sur les figuiers, sur le laurier rose. A Ilyères principalement nous en avons récolté en très-grande quantité sur le Lava- tera olbiensis. Il est brun noirâtre, quelquefois gris jaune, et dans cet état pourrait êlre pris pour une autre espèce, mais nous n'avons trouvé aucun caractère pouvant la différencier. On remarque sur le dos une forte carène et deux transversales : la première entre les échancrures stigmatiques, la seconde enlre les dernières et l'extrémité un peu au-dessus de la fente anale. Il présente un aspect rugueux et quelquefois une sécrétion formant comme des macules blanchâtres. Le derme est formé d'une grande quantité de cellules â fond obscur, avec un point plus clair. La forme est en ovale arrondi, un peu acuminé vers l'extrémité. Les antennes, longues, sont de huit articles, le dernier article presque égal au troisième, qui est le plus long, le quatrième et le cinquième un peu plus courts et presque égaux, puis le sixième et le septième, qui sont égaux et encore plus courts ; sur le cinquième, trois poils au sommet; le troisième et le quatrième mu- tiques. Les pattes, longues, offrent le tibia à peine un cinquième plus long que le tarse, les digilules du crochet inégaux, mais épais et en forme de cornet, les digitules du tibia très-longs. L'anneau génito-anal nous semble composé de six poils seulement ; cependant, comme nous n'avons jamais pu l'obtenir en entier, nous n'osons nous prononcer. Dans la larve embryonnaire il n'y a que six articles aux antennes, dont le troisième le plus long. Jamais nous n'avons pu trouver de mâles de cette espèce, pourtant si commune. Peut-être faudrait-il chercher ce sexe dans les états moins avancés de l'insecte, comme cela se présente pour le mâle du Phyllua-era quercus, ainsi que M. Balbiani nous l'a démontré dans ses savantes ob- servations. /i8. Lecanium testudo Curtis. Nous ne connaissons celte espèce que d'après la figure de Curtis (Gar- deners chronicle, 18/i3, p. hhh). Elle est indiquée comme vivant sur le Brexia spinosa; mais comme c'est une plante de serres et qu'il y a sou- vent des Cl/cas, nous nous demandons si ce n'est pas le G. cycadis de Boisduval, d'autant plus que Curtis dit qu'elle vit généralement sur les Û42 V. SIGNORET. (272) feuilles et rameaux des plantes demandant une grande chaleur. Voici la description qu'il en donne : « En levant la coque des femelles on voit dessous un grand nombre d'œufs et de jeunes, lesquels vivent sur la feuille oX dans la cavité des mères. Ils sont d'une couleur orange pâle; les premiers sont ovales, cylindriques et brillants; les seconds sont plats, ovales, et ressemblent à un Pou des bois. Us ont deux fines antennes avec des poils au sommet, deux petits yeux, six jambes, et présentent à l'extrémité de l'abdomen deux longs poils ou soies; le dos est transversalement rayé de lignes for- mées par les nombreux segments abdominaux. « La femelle adulte est ovale, très-convexe, d'un brun foncé, et de sa ressemblance avec une tortue je l'ai nommée Coccus testddo. Elle a une ligne élevée sur le dos, avec deux autres transverses : la première est plus près du milieu, la seconde près l'extrémité. Toute la surface est finemeut chagrinée, etc. » (Curtis, loc. cit.) U9. Lecanium verrucosum nobis. (PI. 13, fig. 13, 13 a et 13 b.) Nous tenons cette espèce de M. Meyer-Dûr, qui l'a reçue de Montevideo. Nous ne savons pas sur quelle plante elle vit, ce qui ôte beaucoup d'im- portance à sa description; cependant elle est tellement caractéristique que nous pensons devoir la décrire. Elle est jaune, maculée de noir ; cette maculation est formée par une petite verrue , ayant un point central plus obscur, et, à travers le tout, c'est-à-dire la surface jaune lisse et ces verrues, des filières irrégulière- ment disposées et formées d'un creux avec un centre clair (ostiole Tar- gioni). Nous ne voyons rien d'analogue dans les figures de M. Targioni. Très-globuleuse, presque ronde, avec une solution formant un large sillon en dessous, pour l'insertion sur la branche. Longueur 15 millimètres, largeur 12 à 13, hauteur 9 à 10. C'est un des plus gros Lecanium connus. Les antennes sont composées de sept articles, dont le troisième et le qua- trième les plus longs et égaux, le cinquième le plus petit, les sixième et septième de môme longueur et un peu plus grands que le précédent; sur le cinquième , un poil assez long. Les jambes longues présentent un tibia (273) Essai sur les Cochenilles, 643 d'un quart plus long que le tarse; les digilules sont ordinaires; mais pour celles du crochet, elles sont inégales : une est très-fine, sans cependant que rautre dépasse la grosseur habituelle. Le corps était rempli d'une quantité innombrable d'œufs très-petits et rouges. Nous ne connaissons ni larve ni mâle. 6' SERIE. Cette série est formée des insectes tout à fait globuleux, moins cepen- dant une faible section pour l'insertion sur la branche. Nous ne connais- sons pas toutes les espèces que nous faisons entrer dans cette section, et nous ne les y plaçons qu'au moyen des descriptions ou des figures des auteurs. Tous, suivant nous, doivent, comme le L. emerici, présenter en dessous une section plus ou moins grande pour l'insertion sur la plante. La figure du racemosus Ratzeburg (pi. IX, Cocc, fig. 8 /"), montre une sphère pleine avec des tubercules remplaçant les pattes et les antennes, ce qui nous faisait penser que ce pourrait être un Kermès; mais la figure du mâle, et mieux de la larve, nous indique un véritable Lecanium. Ce n'est donc que dans cette série que nous pouvons le placer. 50. Lecanium abietis Geoffroy. Nous avions pensé, en cataloguant les Lécanites, que celte espèce était la même que les L. racemosus Ratzeburg et C. hemicryplms Dalman. Nous verrons plus loin que, pour le C. hemicryplms, nous avons maintenu un genre créé par M. le professeur Targioni. Il resterait donc maintenant à décider le classement de Vabielis et du racemosus. Tous deux se trouvent dans la bifurcation des branches. Tous deux sont indiqués bruns. Mais comme nous ne voyons que la figure de Ratzeburg, nous ne pouvons décider sûrement si ces espèces sont synonymes ou dis- tinctes, et ce ne sera donc que lorsqu'on les possédera que l'on pourra sûrement les distinguer; jusque-là ce n'est qu'à titre de mémoire que nous devons les conserver. bkk V. SiGNORET. (27/|) 51. Lecanium EMEnici Planchon. (PI. 13, fig. 14 et lli ff.) Celle espèce se trouve sur le chêne vert et le chêne kermès (Quorns iU:r et Querriis coccifera), surtout sur le Quercii^ cocciftra, dit M. (îuslave Planchon; et, ajoute cet auteur, la plus grande confusion n'a cessé de régner sur les espèces vivant sur le chêne, ce qui n'est pas étonnant, à cause de leur ressemblance. Ainsi, dans la première partie de cet ouvrage, à Tarticle I>lanchon, je disais q\Vemcrici élait connu et que cVlail le qiicrcus de Réaumur. En effet, planche 5, figure 2, il représente une espèce qui a la plus grande ressemblance avec emerici', cependant, comme il indique les chênes ordinaires comme habitat, il est plus que probable que ce n'est pas le même, mais alors ce serait celui qu'il indique dans le même paragraphe, quand il dit : « Pour la forme et la grosseur, il ressemble au Kcmùs, mais, pour la couleur, au Rennes pâle. » Nous sommes donc ici en pré- sence de Vemerici pour ce dernier ; et quant à celui qu'il représente, et qui tient à la branche par une surface de peu de diamètre, le plaçant avec Bnuldnli et aulies, nous en ferons une division qui viendra après les Lécanides et au commencement des Coccitos, car à l'état de larve ils sont de véritable Coccus, sans les squames caudales anales et avec le menlon multiarticulé. Nous revenons maintenant à Vemerici qui, à tous les états, est un véri- table Lécanite et qui est facile à distinguer de tous ses congénères par la surface qui s'applique à la branche et qui représente une coupe en ovale allongé, tandis que pour ceux dont nous parlions ci-dessus il n'y a pas de coupe, la surface est irrégulière, mamelonnée et pleine. Le L. emerici est rond, jaune plus ou moins clair ou foncé, brillant, déprimé par places, finement ponctué, rarement sur le disque, plus abon- damment sur les côtés où, par l'agglomération de la ponctuation, il se forme des lignes se dirigeant du bord vers le centre ; et avec une section de la sphère enlevée longitudinalement pour l'insertion sur la branche; celle section représentant un vide de 1 millimètre environ de large sur G de long. Quant h l'insecte lui-même, très-variable comme taille, il atteint quelquefois un centimètre et quelquefois la moitié seulement. (275) Essai sur les Cochenilles. UhS Malgré toutes nos reclierclies nous n'avons pu voir les antennes, et c'est avec la plus grande ditTiculté que nous avons pu distinguer les pattes, qui sont longues et grêles, le tibia à peine plus grand que le tarse, celui-ci avec cinq poils vers le sommet; digitules grands, les courts grêles, le crocliet Irès-large h la base. Le derme, suivant les individus, présente une réticu- lation plus ou moins régulière; dans certains sujets, les plus vieux, cette réticulation est presque invisible. La larve est en ovale allongé, plus large au niveau des pattes intermé- diaires. Les antennes sont de six articles : le troisième le plus long, avec trois poils assez longs au sommet; le quatrième et le cinquième égaux; celui-ci avec un grand poil ; le sixième égal au troisième et présentant trois poils grands et dont un dépasse de beaucoup le double des autres. Anneau génito-anal composé de six poils en crochet à l'extrémité. Les pattes présentent le tarse de moitié moins grand que le tibia. Nous ne connaissons pas le mâle de cette espèce. 52. Lecanium racemosus Ralzeburg. (PI. 13, fig, 16.) Voici la description abrégée que donne l'auteur de cette espèce, qui pourrait bien être le L. abictis GeofF., mais qui n'est pas le L. piccx de Schrank, ainsi que nous l'avions pensé ; car Schrank dit dans sa descrip- tion que le inceœ, qui vit sur le sapin, est en forme de bateau, ou, pour mieux dire, un œuf coupé en deux : « Le mâle a presque une 1/2 ligne de longueur et 1 ligne 1/2 de lar- (I geur. Les antennes ont neuf articles. » — (Ceci doit être une erreur, car elles en ont toujours dix.) — « Les deux filets caudaux dépassant la lon- « giieur de tout le corps. Pénis presque de la longueur de l'abdomen. « Couleur d'un brun jaunâtre, obscure sur le prothorax ; antennes d'un (( rose pâle ; yeux et ocelles noirs ; ailes d'un blanc rougeàti e ; pattes « jaunes. » Pour le mâle, il donne une description erronée de la larve ; puis, arri- vant au moment où elle s'accroit, il ajoute : « Les parties deviennent Ûi6 V. SiGNORIT. (276) « méconuaissables, et l'on n'aperçoit plus à la partie inférieure que les « soies du rostre et des tubercules représentant les pattes et les an- « tennes. » Nous ne serions pas surpris qu'au lieu de neuf articles aux antennes du mâle il y en ail dix, car toujours, jusqu'à présent, c'est le chiffre constant que nous avons trouvé. Nous avons joint, dans le catalogue, cette espèce au C. Iicmîcryphus Dalman, mais ce dernier offre une fente et non des tubercules à la face inférieure, et les figures de Ratzeburg et de Dalman sont trop bien faites pour permettre le plus léger doute. Nous supposons que l'idenlilé de riiabitat a pu nous entraîner à commettre cette erreur. C'e^t donc une rectification à faire à noire catalogue. Explication des Planches. Planche 12 (Coccides XI). Fig, 1. Lecanium acuminatum. 2. — angustatum. 3. — maculatum. u. — tesselatum. 5. — berberidis. 5rt. — — Antenne. f>b. — — Palte. 6. — dongatunu 7. — Filchii. Anienne. 8. — gcnistx. 9. — viorî. Antenne, é (277) Essai sur les Cochenilles, Ixhl Fig. 10. Lecanium persicœ. Individus groupés sur une branche. 11. — aceris. Patte. 11 rt. — — Tarse et crochet. 12. — cËSculi c?. 12 rt. — — Ç. Extrémité antennaire. 12 b. — — derme (longueur d'environ 1/4 de mil!.). 13. — bituberculatwn. ih- — capreœ. 15. — coryli. 16. — genevense é, 17. — prunasti. 18. — pyri vu en dessus. 19. — (jibber vu en arrière. 20. — corni. Antenne. 20 «. — — Jambe et tarse. Planche 13 (Coccides XII). Fig. 1. Lecanium quercifex, 2. — quercitronis. 3. — rosarum. Antenne. U. — rotundum. Individus groupés sur une branche. U a, -' — Insecte détaché. U b. — — Coque mâle, avec les deux filets dépassant l'extrémité de l'abdomen du mâle. 5. — rugosum vu de côté. 5 «. — — vu en dessus. b b. — — Coque du mâle, avec les deux filets qui dé- passent, indiquant qu'il est près de sortir. 6. — tarsalis. Tarse, Û/i8 V. SiGNORET. — Essai sur les Cochenilles. (278) Fig. 7. Lccanium anlhwii. Derme (long, environ ijk mill.) vu au mi- croscope. la.— — Extrémité du tarse et crochet. 8. — filiciim. 9. — liemis))lixricum. 10. — cycadis. 10 fi. — — Derme (long, environ 1/Zi mill.) vu au micro- scope. 10 ^. — — Antenne. 11. — drpressum. 11 a. — — Derme vu au microscope. li b. — — Antenne. 12. — olcsc. Jeune adulte avant l'accouplement. 13. ' — vcrriicoswn. 13 a. — — Derme vu au microscope. 13 Z». — — Tarse et crochet. 1/i. — cmerici. Ik a, — — Derme vu au microscope. 15. — îilmi. Antenne. 15 a. — — Datte. 15 b. ~ — Extrémité abdominale du mâle. 16. — raccmosus. Figure copiée sur celle de Ralzeburg. 17. — jnori <^. Extrémité. ^-Q-< OBSERVATIONS SUR LES spèces européennes et circun"ieviropéeniies DE LA Tribu des TYCHIIDES l>;u M. Heniu ÏOURNIER. (Séance du 24 Septembre 1873.) Depuis quelque, teiiips déjà nous Uavailloiis à une monographie des espèces européennes et circumeuropéennes de la tribu des Tyckiides. Les matériaux nombreux que nous avons eu déjà sous les yeux nous per- mettent d'espérer un résultat satisfaisant ; cependant, quelques espèces nous étant encore restées inconnues en nature, nous venons donner ici la liste de celles qui nous ont passé sous les yeux et une courte phrase des- criptive pour celles qui sont nouvelles. Nous ne publions point ces lignes dans le soûl but de prendre date, mais afin que ceux de nos collègues qui ont quelques richesses nouvelles en ces genres puissent les reconnaître et nous communiquer, s'ils le veulent bien, celles qui n'y seront ])oint comprises, afin de rendre uotr.'^ travail aussi complet que cela nous sera possible. La tribu des Tyclmdes, telle que l'a établie le savant Lacordaire (Gênera des Coléoptères , t. VI, p. 598), est parfaitement composée si nous ne tenons compte que des matériaux qui ont été à la portée de l'auteur du Gênera; mais aujourd'hui, avec les nouveaux éléments qui sont venus l'accroître, en réunissant tous ceux qui y figuraient déjà, elle ne rosle plus si homogène, et nous prévoyons une réunion forcée de cette tubu (1873) 29 Û50 II. TOURNIER. avec celle des Èririnnîdcs. En cfl'cl, les principaux caiaclcies que l'aulcur attribue aux Tyclnidcs sont : Le pygidium plus ou moins découvert, ou i\ défaut les ci'ochets des tarses appendiculés, fendus ou dentés; Les segments intermédiaires de l'abdomen anguleux à leur extrémité ; Le scape des antennes n'empiétant pas sur les yeux, etc. Voyons maintenant quels sont les éléments forcés qui la composent acluollemcnt. Tne partie des espèces du genre Tychius, tel que Sclionlierr le comprenait, rompt déjà Thomogénéité de cette tribu, car les espèces pour lesquelles ont été créés les genres PachyUjchius Jekel et Barytychlus Jekel offrent des segments abdominaux intermédiaires nullement anguleux posté- rieurement et constitués à peu près comme ceux des Erirhiims ; chez quel- ques espèces les crochets des tarses ne sont pas appendiculés, fendus ou dentés, et chez aucune le pygidium n'est à découvert. Malgré ces difîérences complètes nous ne pouvons pas les séparer des Tychius vrais, avec lesquels elles ont les plus grandes afTinités, Enfin, chez l'une d'elles, pour laquelle nous sommes forcés de créer un genre {Jckciia), nous trouvons une excep- tion plus remarquable encore, car aux caractères énoncés nous devons joindre encore les suivants : Septième article des antennes subconligu à la massue ; Tibias onguiculés, à lame mucronale bien prononcée ; Tarses non spongieux en dessous ; Crochets des tarses simples, etc. Par conséquent des caractères l'approchant ce genre de la tribu des Molytides, de laquelle il s'écarte cependant par son métasternum, ses épi- nièrcs, etc., constitués comme dans la Section B de la Phalange 1 de la Cohorte des Curcidionides Pkanh'offuathes Synmèrides, il se l'approche for- tement par ses tarses du groupe des Uydronomides de la tribu des Èri- rhinidcs. Ce genre, comme ceux précédemment cités, ne peut être écarté des Tychius vrais, avec lesquels il a des rapports tout à fait intimes. 11 est certain pour nous que si Lacordaire avait eu sous les yeux tous les matériaux que nous possédons, il n'aurait point adopté cette tribu, car il dit, après en avoir formulé les caractères : « Sans la structure de leurs segments abdominaux intermédiaires, leur Tribu des Tycliiidcs. [^^ pygidium souvent décoiiveii et les crochets de leurs tarses appcndiculcs, les espèces de ce groupe rentreraient parmi les Èrirliinidcs vrais. » Le cadre restreint de celle notice ne nous permet pas d'étendre plus loin nos dissertations ; nous clierclierons à élucider cette question dans le travail énoncé au début de ces lignes. Nous avons eu déjà sous les yeux les Tyclùidcs des collections de IVLM. Baudi, de Turin; Bauduer, de Sos; Cli. Brisout de Barneville, de Saint-Germain-en-Laye; Chevrolat, Léon Fairmairc, de Paris; de Kiesen- wetler, Kirsch, de Dresde; Kraalz, de Berlin; Perris, de Mont-de-Marsan ; Reiche, de Paris; RafTray, d'Algéiie; Sharp, d'Angleterre; Stierlin, de Schaffhouse. Qu'ils en reçoivent ici nos sincères remerciements, Nous serons heureux de pouvoir joindre encore à celle liste les noms de nos collègues qui voudront bien nous communiquer les espèces dou- teuses qu'ils possèdent ou nous adresser tous leurs Tycliiidcs à réviser. La tribu des TYCIIIIDES peut se diviser en deux groupes secondaires : \. Deuxième segment abdominal de construction nor- male, non prolongé postérieurement à ses bords latéraux, laissant libres les côtés du troi- sième ELLESCHIOES. IL Deuxième segment abdominal à bords latéraux prolongés postérieurement jusqu'au quatrième et envahissant ainsi les côtés du troisième. . . TYCHIIDES VRAIS. Groupe I. 1. Deuxième, troisième et quatrième segments abdominaux subégaux en longueur. ... G" LiGiXYODes Schônh. 2. Deuxième segment abdominal aussi loi g ou plus long que les deux suivants réunisji Ù52 H. TOURNIER. «. Sculellum de grandeur moyenne, bien vi- sible. ^ — Massue antennaire subcompacte. ... G" Elleschus Slepb. = Massue antennaire visiblement articu- lée G" Pachytychius Jekel. b, Scutellum très-petit ou indistinct. — Tibias onguiculés, munis d'une lame mucronale dentée G" Jekelia Tournier. = Tibias simples sur leur bord interne. . G" Baryttchius Jekel. Groupe II. 1. Pygidium couvert , au moins en majeure partie, par l'extrémité des élytres. ... G'* Tychics Schbn. 2. Pygidium toujours découvert G'* Siblma Germ. Tribu des Tychiide*. Genre LIGNYODES Schônherr. ENUCLBATOR Panz., Fn. Germ., 57, l/i. Suisse, France, Allemagne, Italie, Algérie. MUERLEI Ferrari, Verli. Zool. Bot. Ver. Wien., 1866, p. 368. Autriche, Hongrie. Nous n'avons pas vu en nature les deux espèces suivantes; elles ne Tribu (les Tychiides. — Lignyodes, Elleschns, Pachytychius. 453 figuraient pas dans les Tychiides qu'a bien voulu nous communiquer M. L. Fairmaire : RUDESQUAMOsus Faimi., Ann. Soc. ent. Fr., 1857, p. 7/iO. France mérid. suTURATUs Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1859, p. 237 et Bull, Moravie. Genre ELLESCHUS Stepli. scANicus Payk., Fn. Suec, III, p. 251, Suisse, Suède, France, Allemagne, Italie. BiPLNCTATUS Linné, Syst. Nat., éd. X, p. 380. Suisse, France, Allemagne, Hongrie. Genre PACHYTYCHIUS Jekel. Sous-genre Pachytychius vrais. sTRUMARius Gylli., Sclili., Geo. Cure, III, p. /jlo, = (tephas Kraatz, Berl. Zoit., 1862, p. 271. Andalousie, Algérie, Maroc. Notre collègue M. Kraatz a bien voulu nous communiquer le lype de son T. clrphas; nous n'avons pu le séparer de cette espèce. PiCTETi Tourn., Ann. Soc. ent. Fr., 1860, Bull., p. lxxxi. Sicile. Celle espèce avait été placée par nous dans le genre Aubeonymus Duv., parce que la slruclure de ses segments abdominaux nous avait frappé et ne noas avait pas permis de la faire entrer dans le genre U^!l H. TODRNIER. Tyclmis Schli., dont nous ne connaissions pas alors tons les éléments divers. LATUS Jekel, Journ. of Ent., I, 1861, p. 273. Grèce. B^Ticus Kirsol), Borl. Zeit., 1870, p. 175. Andalousie, Portugal. iiiEMATOCEPHALUs Gylli., Sclili., Gcu. Curc, III, p. Zilô. Suisse, France, Allemagne. LucAsi Jekel, Journ. of Ent., I, 1861, p. 272. = cbnfjalus Luc. (nec Schli.), Expl. Alg., 18^9, p. /i50. Algérie. Le T. elonoatus (l) Gylh. (Sclih., Gon, Cure, III, p. h\-h), du Sénégal, rentre également dans ce genre, mais est bien difTérent du T. Lucasi Jekel. C'est une espèce du double pUis grande que celle-ci ; elle est autrement conformée et autrement vêtue. Nous ne comprenons pas pourquoi, malgré les notes de ^\. Jekel (1861), M. de Marseui a persislé à renregislrer dans ses Catalogues de 1863 et 1866. soBRiNUs Chevrolat in lit!. Syrie, Long. 5 1/2 à 5 3/û niill. — Voisin par sa forme du P. Iiaemaloct- phalus Gyllli. Son prolhorax est moins lai'ge, plus éti'oit que les élytrcs, grossièrement et densément ponctué, marqué sur le milieu (1) Près de cette espèce iloit se placer la suivante : Pachytychius indicus Jekel, in litt. — Bombay. Lon^. 6 mill. (sans le rostre). — Xoir île poix. Rostre conformé comme chez les autres espèces du scnre. Tête recouvertes d'écaillettcs d'un jaune i;risAtre. Prolliorax Irès-transverse, peu convexe, à surface grossièrement et Irès-densément ponctuée, ponctuation confluente ; s:u l'are, ainsi que celle des élytres, recouverte d'écaillettcs piliformes d'un gris jaunâlre ; sur les élytres, les écaillclles sont plus serrées par place et y forment un dessin analogue à celui que l'on remarque sur les mêmes organes du P. Lucasi Jekel. Tribu des Tychiides, — Pachytychius. Û55 de son disque d'une fine carène longiliulinale lisse; élytres fortement striées-ponctiiées, inlerstries finement coriaces. En entier d'un brun rougeâtre clair, recouvert assez densément sur le prothorax et les élytres, moins densément sur le dessous du corps et les pattes, d'écaillettes allongées, d'un jaune grisâtre. Les exinnplaires que nous avons sous les yeux sont un peu déflorés, les écailles manquent sur le disque du protliorax et sur la région scutellaire. Cuisses muliques. Nous devons cette espèce à la générosité de M, Chevrolat. SELLATUS Lucas {Sibijnes), Expl. Alg., 18^9, p. Û50, t. XXXVIII, fig. 2, 2 (1,2 b,2 c el2 d. Alger, Blidah (Algérie). TRAPEZicoLLis Faimi. in litt. Alger, :\laroc. Long. 2 1/2 à 3 mill, — Allongé, subparallèle. Tête arrondie, yeux grands, allongés, peu convexes, deux fois aussi grands chacun, dans leur plus grande longueur, que l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; celui-ci long, filiforme, assez fort, régulièrement arqué, nullement atténué ; chez le mâle il est trois fois, chez la femelle presque quatre fois aussi long que l'un des yeux pris dans sa plus glande longueur. Prolhorax transversal; sa plus grande largeur est tout à fait antérieurement, et de ce point il est régulièrement, mais faiblement rétréci jusqu'au bord posléi'ieur; bords latéraux un peu dilatés en une sorte de carène ; surface faiblement convexe, subgra- nuleusement et grossièrement ponctuée. Scutellum petit, subarrondi. Élytres à peine plus larges à leur racine que le protliorax dans sa plus grande largeur, à épaules un peu saillantes en avant; côtés laté- raux subparallèlos sur les deux tiers antérieurs de leur longueur, de ce point rétrécies et arrondies jusqu'à l'extrémité ; surface un peu convexe, striée ; stries bien marquées, fortement ponctuées; inter- sliios faiblement convexes, finement cliagrinés. Woir; les antennes, les tarses et parfois les tibias sont d'un testacé clair; deux bandes longitudinales latérales sur le protliorax et les élytres; le dessous du corps et les pattes sont assez densément revêtus de petites écail- lettes arrondies, grises; le milieu du pronotiim et des élytres, le long de la suture, est parcimonieusement recouvert d'écaillettes arrondies, petites, brunâtres. Pattes fortes, robustes ; cuisses niutiques. 450 H. TOURNIER. Nous avons répandu quelques exemplaires de celte espèce sous le nom de P. cordicollis in litt.; mais Payant reçue depuis de M. Olcèse sous le nom de Tychius trapezicoUis Fairmaire in litt., nous lui avons conservé cette dernière dénomination. SPAUSUTUS Oliv., Enl., V, 83. p. 127, lab. 27, fig. 393. = obi sus Bohem., Sclih., Gen., Cure, VIII, 2, p. 308. Suisse, France, Allemagne, Italie, Espagne. Le T. obcsiis Bohem. est une variété de petite taille et à pubet- cence subunicolore du T. sparsiitits Oliv. SCROBICLLATUS Roseuii., Tliier. Andal., 1856, p. 280. Andalousie. Sons-(ienre Stvphotvchius Jekel (1). suBASPEi Fairm., Ann. Soc. enl. Fr., 1870, p. !\0i. Andalousie, Algérie, Maroc. Nous avons vu dans la collection de M. de Kiesenwetter deux exemplaii'es de celte espèce, recueillis par lui en Andalousie; ils nous ont paru un peu plus grands que les individus provenant du Maroc. I.ACORDAiREi Tournier. Algérie. Loni':. 3 mill. — En entier d'un testacé rougoàtre; parcimonieuse- ment recouvert sur tout le corps et les pattes d'écaillettes très-pili- Ibrmes, d'un gris jaunâtre ; cette pubescence est plus serrée sur une (I) Nous ne pouvons élever cette coupe à l'état de genre, ne trouvant aucuns ca- ractères suffiianls. Les espèces de ce sous-genre se reconnaissent cependant à leur coloris d'un testacé roujeàlre et à leurs tésumeiils, qui, au lieu d'être recouverts d'écaillettes plus ou moins piliformes, sont parcimouicusemeut couverts d'une pubes- cence fraiicliement piliforme. Tribu des Tychiides. — Pachytychius. Zl57 ligne médiane longitudinale du piothorax et par conséquent paraît à celte place en une fine ligne plus claire. Tête finement ponctuée, ponctuation un peu plus forte près des yeux ; rostre d'un quart plus long que la tête et le prothorax réunis, médiocrement mais régulière- ment arqué, arrondi, nullement atténué à son extrémité, chargé sur la partie antérieure, jusqu\à Tinseition des antennes, de quelques fines carènes lisses ; h partir de ce point jusqu'à l'extrémité il est lisse, brillant et marqué de quelques points épars. Antennes insérées, dans l'exemplaire que nous avons sous les yeux, environ au milieu de la longueur du rostre, assez fortes; articles du funicule surmontés de quelques poils rigides, peu serrés; massue courtement ovalaire. Pro- thorax transverse, régulièrement et fortement arrondi sur ses côtés latéraux, à surface densément et assez fortement ponctuée, ponctua- lion formée de points ronds, profonds, nettement séparés. Scutellum lisse, brillant. Élytres à peu près de même largeur à leur racine que le prolhorax à sa base, faiblement mais régulièrement élargies jusqu'au milieu de leur longueur, de ce point régulièrement mais faiblement rétrécies jusqu'à l'extrémité, où elles sont communément arrondies ; surface parée de lignes longitudinales de gros points subcarrés, bien séparés les uns des autres, surtout antérieurement. Pattes robustes, cuisses mutiques. Cette espèce est voisine de la précédente, mais elle est un peu plus grande, le prothoiax est plus large, plus arrondi sur les côtés, la surface en est plus fortement ponctuée; les élytres sont plus longues, plus parallèles sur les côtés; les stries sont remplacées, surtout antérieurement, par des lignes de points gros, espacés. HYPOCRiTA Tournier. Algérie. Long. 2 Sjh mill. —Cette espèce est intermédiaire entre le P. siib- osper Fairm. et le P. scabricoUis Ilosenh. ; elle se rapproche de cette dernière par sa forme allongée, son prothorax plus long que large ; de la dernière par son prothorax finement ponctué, ses élytres rayées par des lignes de points arrondis et par la conformation de sa puhes- cence. Diffère des deux par le rostre plus long, par la pubescence qui n'est pas également disposée, mais est plus serrée par place et forme des taches plus ou moins claires. /j58 H. TOURNIER. sCABRicoLLis Rosenh., Tlîier. Anclal., 1856, p. 280. France méridionale, Espagne, Algérie, Syrie. Nous avions d'abord séparé, sons le nom de P. Fuinnairei, des exemplaires provenant d'Algérie; mais n'ayant pas trouvé des carac- tères sufTisants, nous préférons ne les inscrire que comme vaiiété du P. scabrlcoUis Rosenh. jusqu'à ce que nous en ayons étudié un plus grand nombre d'exemplaires. Cette variété est d'un coloris un peu plus foncé que le type, d'une taille plus grande ; le prolhorax est relativement un peu plus ample et la pubescence nous paraît plus grossière et plus longue. KiRscHi Tournier. Algérie. Long. Uh. h ijk mil!. — D'un testacé rougeâtre, avec la suture des élylres et le disque du prothorax brunâtre ; quelquefois même entièrement testacé. D'une forme générale plus allongée et plus paral- lèle que les autres espèces du genre; prolhorax aussi long que large, régulièrement arqué sur les côtés, à surface faiblement plane et den- sémcnl couverte d'une poncUiation assez forte, confluente longiludi- nalement. lîllytres finement striées ; stries marquées de points assez gros, peu serrés ; surface finement pubcscente, pubescence plus ou moins serrée par place et formant ainsi quelques petites taches peu limitées. Ro'stre d'un tiers plus long que la léte et le prolhorax réunis, régulièrement arqué, rond, brillant, marqué surtout près de la base de quelques gros points. Pattes robustes, cuisses mutiques. Cette espèce difîère de toutes ses voisines per une taille plus allon- gée, plus cylindrique; par son prothorax autrement conformé et autrement sculpté. M. Kirsch, de Dresde, nous a communiqué deux exemplaires de celte jolie espèce et nous a généreusement abandonné l'un d'eux ; nous la lui avons dédiée. Nous n'avons pas vu en nature les esi)èces suivantes; nous suppo- sons cependant qu'elles appai-tiennent à ce genre. ANGORA Gylh,, Schh. Gon. Cure, UI, p. ^18. Caucase. Tribu des Tychiides. — Packytychius, Jekelia. A59 AURicOLLis Gylh., Schh. Gen. Cure, III, p. A20, Russie méridionale. PACiiYDERUS Fairm., Ann. Soc. ont. Fr., 1870, p. 401. Tiaret. pERNix Gylh., Schh. Gen. Cure, III, p. Zjl7. Hongrie. RUBRICEPS liosenh., Thicr, Andal., 1856, p. 277. Andalousie. TRiMACULA Rosenli., Thier. Andal., 1856, p. 278. Grenade. Genre JEKELIA Tournier. Faciès des Vachytychius Ji'kel ; rostre construit sur le même plan, mais un peu plus court. Sculellum invisible. Segments abdominaux comme chez les Pachyty chats, les deux premiers relativement plus grands. Tibias onguiculés, munis chacun d'une lame mucronale dentée sur presque toute sa longueur ; tarses non spongieux en dessous, crochets simples. EPHiPPiATA Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1870, p. /iOl. Algérie, Maroc. DEPREssiPENNis Toumicr. Hongrie, Blidah (Algérie). Long. U mill. — Noir; antennes et tarses d'un brun rougeâtre. Prothorax Iransverse, faiblement arrondi sur ses côtés latéraux, den- sément et assez fortement ponctué; paré sur ses côtés de petites écaillettes grises, rondes. Élylrcs subparallèles sur les côtés, forte- ment et nettement striées, offrant sur leur surlace quelques faibles dépressions arrondies et entièrement l'ccouvertes par do petites écailles rondes et grises régulièrement disposées, mais non imbriquées. 460 II. TOURNIER. Genre BAilYTYCIlIUS Jekel. SQL'\Aiosus Gylli., Sclih. Gen. Cure, III, p. 418. Fiance méridionale, Italie, Espagne, Algérie. IlORDEr Brullé, Exp. Mor., III, 1832, p. 2/j6. Grèce, Cliypre, Syrie. C'est à tort que celte espèce a été réunie à la précédente; elle en dilTère essentiellement par une taille plus grande, plus allongée, les tibias antérieurs beaucoup plus grêles, plus longs; le rostre plus long, moins courbé; les écaillettes du dessus du corps plus grandes et plus ovales; enfin par le scutelluni moins petit, plus visible, étant plus au niveau des élytres et par suite presque constamment glabre, étant plus sujet au frottement, tandis que chez le squanwsus, oîi il est très-petit et un peu enfoncé, il est presque constamment couvert de petites écaillettes piliformes, jaunâtres. GLOBiPENNis Tournier. Caucase. Long. 3 mill. —Noir poix; prolliorax, extrémité du rostre et pattes d'nn testacé rougeâtre. Rostre robuste, peu courbé, subégal en longueur au prothorax ; ce dernier subconique, faiblement arrondi sur ses côtés latéraux, assez fortement, densément et subgranuleuse- ment ponctué sar sa surface. Élytres un peu plus larges à leur base que la plus grande largeur du prolliorax, subglobuleuses, fortement arrondies aux côtés latéraux, fortement convexes en dessus; surface très-finement striées ; stries marquées de points assez gros, mais superficiels et peu serrés. Dessus du corps offrant quelques écaillettes allongées, blanchâtres ; pattes parcimonieusement recouvertes d'écail- leltes piliformes jaunâtres. Cette espèce diiïère fortement des deux précédentes par sa forme générale , la ponctuation de son prolliorax , la structure de son rostre, etc. Tribu des Tychiides, — Barytycinus, Tychins. Ù61 Nous n'avons point vu en nnlure l'espèce suivante; nous ne pour- rions dire si elle appartient réellement à ce genre. LEGANS Brullé, Expéd. Mor., IH, 1832, p. 2/j5, tab. 62, fig. 11. Grèce. Genre TYCHIUS Schonherr. Sous-Genre Ectatotychius Tournier (1). AMPLicoLLis Aube, Ann. Soc. ent Fr., 1850, p. 3Zi2. Sicile. Cette espèce paraît propre à celte contrée. Les exemplaires prove- nant d'Algérie et répandus sous ce nom appartiennent à l'espèce sui- vante. SIMILIS Tournier. Sicile, Algérie. Long. 3 1/2 mill. — Espèce assez semblable à la précodenle et toujours confondue avec elle; mais qui en diffère par le roslre plus court, moins ténu ; par le protborax ne formant pas un col allongé comme chez le T. am-pUcoUis Aube; n'ayant jamais ses bords laté- raux brusquement rentrés avant le bord antérieur, mais étant simple- ment et fortement rétrécis ; les écailletles du dessus du corps sont aussi moins piliformes et moins brillantes que chez l'espèce précé- dente. ^I) Nous avons formé cette coupe pour deux espèces, qui, par leur forme courte, épaisse, par leur rostre exactement filiforme et rappelant celui des Pachytychius, Se distinguent nettement de celles avec lesquelles elles sont associées. Nous dirons Ici, une fois pour toutes, que nous avons constaté de visu qu'il e^tlste liien sept articles au funicule antennaire de toutes les espèces placées par nous dans ce sous-genre et dans celui des Tychius vrais. Û62 H. TOUR NIER. Sous-Genre Tychius vrais. QCINQUELINEATUS TOUmiei'. Egypte. Long. U mill. — Par sa forme, cette espèce se rapproche du T. 5-punciahis Linné; mais elle est relativement plus courte, moins convexe en dessus, et en diffère totalement par son coloris, sa pubes- cence, etc. Noir ; rostre, antennes et pattes d'un lestacé rougeâtre. Prothorax et élytres densément ponctuées, subchagrinés, presque glabres sur la page supérieure, qui est marquée de trois lignes longitudinales sur le prolhorax et de cinq lignes sur les élytres; toutes ces lignes sont formées par des écaillettes ovalaires d'un blanc jaunâtre. QUINQUEPDNCTATUS Linné, Syst. nat., éd. X, p. 383. Europe, Algérie. MODESTUS Tournier. Grèce. Long. U 1/2 mill. — Noir poix; extrême pointe du rostre, tibias et antennes d'un testacé rougeâtre; massue de ces dernières noirâtre. Dessous du corps densément recouvert d'écaillettes piliformes d'un gris clair ou jaunâtre, ternes ; une ligne longitudinale sur le milieu du prothorax, une ligne sulurale et de chaque côté des élylres, une ligne humérale, sont plus ou moins bien limitées et d'un blanc plus ou moins pur. Dessous du corps densément recouvert d'écaillettes piliformes grisâtres. c?. Cuisses antérieures frangées d'écaillettes piliformes blanchâtres ; cuisses postérieures dentées. Nous n'avons vu que quatre exemplaires de cette espèce : l'un dans la collection de notre ami M. Slierlin, un autre dans celle de I\L Kirsch et deux dans celle de M. de Kiesenwetter, qui nous en a généreusement cédé un. Chez l'un d'eux, la teinte grise des écaillettes Tribu (les Tycliiidcs. — Tychhis. Zi63 de la partie supérieure passe à un beau jaune un peu ioncé, mais sans aucun brillant ni reflets soyeux. ASTRAGALi Becker, Bull. Mosc, 1862, IV, p. 3Zi6. = 3-virgatus Desbrochers, Soc. ent. Belg., 1872 (Compte rendu), n" 82. Sarepla. Long. 3 mill. — D'un ovale allongé. Rostre chez le mâle aussi long, chez la femelle un peu plus long que le prothorax, faiblement courbé, peu atténué, l^rolhorax un peu* plus large que long, assez ample, régulièrement arrondi sur ses côtés latéraux. Élytres un peu plus de deux fois aussi longues que le prothorax, subparallèles sur les côtés latéraux chez le mule, très-faiblement élargies chez la femelle. Noir poix; antennes, rostre et pattes d'un testacé rougeàtre. Dessus du corps recouvert d'écaillettes piliformes, d'un brun jaunâtre à reflets dorés ; prothorax orné de trois lignes longitudinales blanches : la médiane entière, les latérales quelque peu atténuées et abrégées anté- rieurement. Scutellum blanc. Élytres parées de trois lignes blanches: l'une suturale et deux latérales, celles-ci occupant les cinquième, sixième et septième interstries. Dessous du corps très-densément recouvert d'écaillettes blanchâtres. Cuisses mutiques. AFFiNis Becker, Bull. Mosc, 186i, II, p. /(83. Sarepta. Long. 3 mill. — Espèce voisine de la précédente, dont elle n'est peut-être qu'une variété. Cependant nous trouvons que le prothorax est constamment moins ample et moins arrondi sur les côtés; que le dessin est un peu différent et que les écaillettes du dessus du corps sont moins piliformes. Noir ; antennes, extrémité du rostre et pattes d'un testacé plus ou moins rougeàtre. Dessus du corps recouvert d'écaillettes exactement appliquées aux téguments; elles sont grises, jaunâtres ou même brunes ; une ligne longitudinale sur le milieu du prothorax, et trois lignes sur les élytres, dont l'une suturale et les deux autres humé- ralcs sont d'un blanc plus ou moins grisâtre : les lignes claires des élytres sont mal limitées, surtout les humérales. Rostre du mâle de la longueur du prothorax , atténué vers l'extrémité. Rostre de la Û6/i H. TOURNIER. l'emelle aussi long que la lèle et le prothorax réunis, faiblement atté- nué depuis la base jusqu'à rexlrémilc. Prothorax plus long que large, deux fois aussi large à son bord postérieur qu'à son bord antérieur, faiblement arrondi sur ses côtés latéraux. Élytres un peu plus larges à leur racine que la base du prothorax, subparallèles sur les deux tiers de leur longueur, de ce point rélrécies jusqu'à l'extrémilé, où elles sont communément arrondies ; suiface à stries fines, mais bien dis- tinctes. TESSELLATUS Tournier. • Andalousie, Long. 3 mill. — D"un ovale allongé. Noir; tèto, extrémité du rostre, antennes et pattes d'un Icstacé rougeàfre. Dessus du corps peu den- sément recouvert d'écaillettcs pilil'ormes, brunes ; prothorax parsemé de quelques écaillettes blanchâtres, un peu plus serrées sur la ligne dorsale, où elles forment une ligne claire mal limitée; élytres mou- chetées de petites taches claires formées par dos écaillettes piliformes, d'un blanc jaunàlre ; dessous du corps assez deiisément recouvert de petites écaillettes blanchâtres; base du rostre et pattes parcimonieu- sement recouvertes d'une pubescence jaunâtre. Rostre du mâle un peu plus court que le prothorax, tros-faiblemeiit atténué vers l'extré- mité, l'.oslre de la femelle aussi long que le prothorax, à peine atté- nué vers l'extrémité. Tête et base du rostre fortement et grossièie- ment ponctuées; prothorax convexe, à peine plus laige que long, faiblement bisinué postérieurement; fjords latéraux subrégulièrement arrondis; surface fortement et densément ponctuée. Élyln^s fortement striées- ponctuées ; iiilerslries plans, finement chagrinés. l>alles courtes; cuisses mutiques. POLYLiNEATUS Gcrm., Ins., spec. nov., p. 29/i. Suisse, Italie, France, Espagne. Cette espèce est assez variable : nous avons sous les yeux des exemplaires dont le dessus du corps est recouvert d'écailleltes pili- formes grises; chez d'autres elles sont d'un jaune grisâtre, d'un jaune brunâtre, d'un brun lougeàlre, ou enfin d'un noir brunâtre ; chez ces derniers les bandes blanches des élytres manquent totale- Tribu des Tychudcs. — Ttjchius. ^65 nient, il n'existe plus que la ligne dorsale du protlioiax et la ligne sulurale, qui sont d'un blanc pur. ^'ous avons vu plusieurs de ces échantillons étiquetés dans les col- lections sous le nom de T. suluvalis Brisout. LiNEATULUs Gemi., Stelt. Ent. Zeil., 18Zi2, p. 106. = Schmiderl V>\\%QWi (nec Herbst), Ann. Soc. ent. Fr., 1862, p. 776. Suisse, France, Allemagne, Italie, Algérie. ARiETATUs Toumicr. Peney, près Genève. Long. 2 1/2 mill. — D'un brun de poix foncé; extrémité du rostre depuis l'insertion des antennes, ces dernières moins la massue et les tibias d'un testacé rougccitre. Dessus du corps et pattes peu densc- nient revêtus d'écaillettes Irès-pilil'ormes, d'un gris clair argenté; ces écailletles sont un peu plus serrées sur la suture et sur une ligne dorsale du prolhorax et forment à ces places une ligne plus claire, sans cependant y établir une ligne blanche bien nette. Dessous du corps assez densément revêtu de petites écailleltes blanchâtres. Celte espèce a quelques rapports avec la précédente, mais en diffère par une forme relativement plus courte, plus large; par les écaillettes du dessus du corps plus grossières, moins couchées et d'un autre coloris, etc. cupRiNus Rosenh., ïhier. Andal., 1856, p. 271. Andalousie. AUREOMiCANs ïoumler. Malaga. Long. 2 1/2 mil. — Forme du 7'. cuprùms Rosenh., cependant un peu plus large; le prothorax est plus élargi, plus arrondi sur ses bords latéraux. INoir ; antennes, extrémité du rostre depuis l'insertion de ces pre- mières, tibias, élytres, moins la région scuteliaire, d'un testacé rou- geâtre. Dessus du corps assez densément recouvert d'écaillettes très- Ci 873} 30 ^66 H. TOURNIER. piliformes, dorées, ù rcxccplioii toulefois d'une ligne longitudinale sur le milieu du prolhorax, du scutcllum, d'une ligne sulurale sur les élylres et des angles Imméraux de celles-ci, qui sont d'un blanc pur. Dessous du corps denséziient recouvert d'écaillelles blanches ; pâlies parcimonieusement recouvertes de pelilcs écaillettes piliformes, blancliàlres. JELEGANTULUS Brisout, Anu. Soc. enl. Fr., 1862, p. 11 h. France, Suisse. RUFiPENNis Brisout, Ann. Soc. enl Fr., 1862, p. 775. France méridionale, Espagne, Algérie. ScHNEiDERi Herbst (nec Brisout), Kiif., VI, p. 268, lab. 80, fig. 7. = lineatulus Steph., Brisout, Ann. Soc. ent Fr., 1862, p. 773. = striatellm Rottenberg in lill. Suisse, France, Allemagne, Italie, Sicile. Nous avons vu dans plusieurs collections et sous le nom de T. stria- tellus Rott. quelques échantillons de cette espèce; ils ont été récollés en Sicile et ne diffèrent du type que par une pubescence un peu plus jaunâtre, les pattes d'un testacé clair, etc. CONSPERSUS Roseuh., Thie. Andal., 1856, p. 273. Cadix. Grenieri Brisout, Ann. Soc. ent. Fr., 1861, p. 605. France méridionale, Sicile, Espagne, Chypre, Algérie. TKNUiROSTRis Toumier. Jérusalem. Long. 2 1/2 mill. — D'un ovale Irès-alIongé. Noir ; rostre, antennes, élytres moins la région scutellaire, tibias et tarses d'un testacé clair. Tête, dessus du corps et pattes assez densément recouverts de petites écaillettes très-piliformcs, jaunâtres, à reflets dorés; prolhorax mar- qué à son bord postérieur de trois petites taches arrondies, formées Tribu des Tychiides, — Tychius. h61 par des écailloUes ovalaires, blanches; rune do ces taches est au devant du scutellum et les autres sont aux angles postérieurs. Le scutelliim est densément recouvert d'écaillettes blanches; sur les élytres l'on remarque encore quelques écaillettes blanches, ovales, inégalement disposées, plus nombreuses et plus serrées le long de la suture. Tète arrondie; yeux grands, peu prohéminents; rostre droit, deux fois aussi long que la té te, très-mince depuis sa base, arrondi, lisse, brillant depuis l'insertion des antennes , insertion qui a lieu avant le milieu de sa longueur. Prothorax aussi long que large, un peu plus large à son bord postérieur qu'à son bord antérieur, faible- ment mais régulièrement arqué sur ses côtés latéraux; surface assez fortement et densément ponctuée. l<;lylres subparallèles sur les côtés, finement mais réguhèrement striées; interslries finement chagrinés. Pattes assez robustes; cuisses mutiques. NiGRicoLLis Chevrolat, Rev. ZooL, 1859, p. 302. = mitratus Costa, Annuar Mus. Zool., II, 1862, p. 128, tab. 1, fig. 1, — bicolor Stierlin, Berl. Zeits, 1868, p. 151. = Schaumi Stierlin, Mitt. Schuz. ent, Ges., II, 1866, p. 32. Sicile, Algérie. Nous avons sous les yeux des types des trois auteurs. LAUTUS Gylh., Schonh., Gen. Cure, III, p. Zi03. Turquie, Russie méridionale. DiSPAR Tournier. Italie méridionale. Long. 2 mill. — Par sa forme, cette espèce rappelle un peu celle du T. vcmishis, Fabr.; mais elle est d'une taille bien inférieure, tout autrement vêtue, etc. Noir; extrémité du rostre, antennes, extrémité des élytres et tibias lestacés. Tète, rostre jusqu'à rinsertion des antennes, prothorax et pattes peu densément recouverts de petites écaillettes très-piliformes, d'un gris soyeux. Scutellum blanc. Élytres fortement striées-ponc- . tuées, inlerstries étroits, parés chacun de deux rangées irrégulières Ù68 II. ÏOCRNIER. d'écaillettes pilifoinics argenlées. Dessous du corps densément recou- vert d'écaillettes piliformes blanches. Rostre court, épais, rappelant par la forme celui du T. tkoracicus Bohem. BicoLOR Brisout, Ann. Soc. ont. France, 1862, p. 772. France méridionale, Italie, Sicile, Algérie, Egypte. SERiEPiLOsus Tournier. Egypte. Long. 1 3/Zt mill. — Allongé, déprimé, subparallèle sur les côlés latéraux. Prolhorax à côlés latéraux droits, rétrécis et faiblement arrondis antérieurement. D'un brun de poix ; extrémité du rostre, antennes, élytres et pattes d'un testacé rougeâtre clair, l'iothorax densément recouvert d'écaillettes très-piliformes, dorées, avec une étroite ligne longitudinale médiane et deux latérales formées d'écail- lettes arrondies, d'un blanc pur. Scutellum blanc. Élytres recouvertes d'écaillettes grisâtres, arrondies; chaque interstrie est orné dans le milieu d'une rangée longitudinale de petites écaillettes piliformes et dorées. Rostre court, subulé. DEPRESSicOLLis Tournier. Algérie. Long. 3 1/4 mill. — Par sa forme générale, cette espèce rappelle un peu le T. fitscipfs Chevrol.; cependant elle est encore plus déprimée, le prothorax est plus arrondi sur les côtés, le rostre est plus long et subfiliforme, régulièrement arqué. INoir; tête, rostre, antennes et pattes d'un testacé rougeàtie clair. Prothorax uniformément recouvert d'écaillettes très-pilitormos, d'un gris argent, brillantes. Scutellum densément recouvert d'écaillettes blanches. Élytres finement striées, chaque interstrie offrant deux ran- gées longitudinales d'écaillettes argentées, arrondies, et entre celles-ci une rangée d'écaillettes piliformes un peu dresa'cs et de même cou- leur. FUSCIEES Chevrol., Rev. Zool., 1859, p. 303. Espagne raédidionale, Algérie. Tribu des Tychiides. — Tychius. Û69 AURiCHALCEUs Gylli., Schônh., Cren. Cure, Vif, 2, p. hiO. Espagne, Sicile, Algérie. FUNicuLARis Brisout, Ann. Soc. enl Fr., 1862, p. 775. France méridionale, Italie, Sicile, Espagne, Algérie. THORACicus Boliem., Schonh., Gen. Cure, Vif, 2, p. 302. Sicile, Italie, Corse, Espagne, Algérie. HYPiETROs Tournier. Sicile, Sardaigne, Algérie. Long. 2 3/4 à 3 mill. — Forme du T. thoracicm Bohera., mais encore plus court, plus élargi, surtout le prothorax. Noir; extrémité du rostre, partie postérieure des élylres et tibias d'un teslacé rougeàtre. Dessus du corps revêtu d'écaillettes d'un gris argenté ou dorées, avec une ligne longitudinale d'un blanc de craie ; cette ligne part du bord antérieur du prothorax, se dirige sur l'écus- son, qu'elle couvre, et se prolonge sur la suture jusqu'à l'extrémité des élytres. Dessous du corps densément recouvert de petites écail- lettes ovalaires, blanches ; pattes finement pubescentes. sTRiGOSus Reiche, Ann. Soc. eut. Fr., 1858, p. 8. Grèce. LATrcoLLis I^erris, Ann. Soc. ent. Fr., 186/i, p. 298. = smvis Brisout, Ann. Suc. enl. Fr., 1866, p. /il/j. Espagne, Algérie, Sicile, Syrie. Raffrayi Tournier. Algérie. Long. 3 mill. (sans le rostre). — $. Cette espèce est voisine comme forme et coloris du T. argentatus Chevrol.; mais le prothorax est beaucoup plus large, déprimé sur son disque, etc. Rostre presque droit, peu incliné, mince, presque aussi long que la longueur totale du corps. 470 H. TOURNIER. c?. Inconnu. Celte espèce serait-elle la même que le T. longituliis Dçsbrochers (Société ent. de Belg., Compte rendu, n° 82)? C'est ce que nous ne pouvons dire, la diagnose de cet auteur ne nous permettant pas de les réunii". ARGENTATLS ClievroL, Rev. Zool., 1859, p. 302. France méridionale, Italie, Corse, Sardaigne, Algérie, Syrie. sicuLUS Bohem,, Schônli., Geo. Cure, VII, 2, p. 299. Sicile, Algérie. PAUPERCULus Tournier. Algérie. Long. 3 3/Zi mil!.— Intermédiaire, quant à la forme, entre le pré- cédent et le T. argcntains ClievroL; passablement plus grand que ce dernier, relativement plus étroit et plus parallèle. Noir; extrémité du rosli'C, antennes et tibias d'un testacé rougeâlre. Corps entièrement et très-densément recouvert d'écailletles Irès- dépriaiées, subpiliformes et jaunâtres, à l'exception d'une ligne lon- gitudinale dorsale sur le prolliorax cl le sculellum et d'une fine ligne sulurale sur les élytres, où elles sont blanches. Dessous du corps recouvert d'écailletles arrondies, blanches. . suBSULCATUs Toumicr. Hongrie. Long. 3 1/2 mill.— Coloris d'un T. sqimmulatus Gylh., mais d'une foinie plus allong'ée, plus parallèle, les élytres n'étant que très-faible- ment plus larges à leur racine que la base du prothorax. lîostre à peu près de la longueur du prothorax, faiblement atténué à l'extrémité, légèrement courbé. Noir ; extrémité du rostre, antennes et pattes d'un testacé rougeâlre. Corps entièrement recouveit en dessus d'un enduit crétacé jaunâtre, formé par de petites écailleltes ovalaires sur la tête et le prothorax, et arrondies sur les élytres ; celles-ci fortement striées , presque sillonnées. Dessous du corps recouvert d'écailletles blanchâtres. Tribu (les Tyclnidcs. — Tychiits. l\ll OBDUCTUS Hochii., Bull. Mosc, 1851, 1, p, 94. Arménie. Chez un exemplaire de celte espèce, que nous a communiqué notre collègue et ami M. Stierlin, nous avons compté sept articles au funi- cule anlennaire. Ce Tychhts ne peut donc pas rester dans le sous- genre Miccotrogus. SQUAMULATUS Gylli., Scliônli., Gen. Cure, IIl, p. /iOZ(. = flavicoUis Steph. (Brisout). = Kyrbyi Waterli. Europe, Algérie, Syrie. ciNNAMOMEUs Kieseuw,, Ann. Soc. ent. Fr., 1851, p. 639. = mturalis Brisout. France méridionale, Espagne, Italie. CRETACEUS Kiescuw., Ann. Soc. ent. Fr., 1851, p. 638. Mont-Serrat, Grenade. Cette espèce a été réunie à tort au T. cinnnmomcus Kiesenw.; elle diffère bien des variétés grises de ce dernier: nous avons sous les yeux des types de l'auteur. Brisouti Tournier. Jura. Long, h mill. — Noir; antennes, extrémité des tibias et tarses d'un teslacé rougeàtre. Tète, base du rostre, dessus et dessous du corps et pattes densément revêtus d'écaillettes piliformes d'un gris jau- nâtre; sur le prolhorax et les élytres ces écailleltes ont par place un reflet légèrement doré; Ton remarque encore sur les élytres quelques petites écailletles blanchâtres formant des traces de lignes très-fines et subirrégulières. Rostre aussi long que la tête et le prolhorax réu- nis, régulièrement mais faiblement arqué, à peine atténué vers l'ex- trémité. Prothorax un peu plus long que large, à côtés latéraux sub- parallèles sur leurs deux tiers postérieurs. Élytres un peu plus larges à leur racine que la base du prolhorax, à cahis huméraux légère- /|72 H. TOURNIER. iiicnl relevés; subparallèles sur leurs côtés latéraux jusqu'aux deux tiers postérieurs , de là faiblement rétrécies et subcommunément arrondies à leur extrémité; surface fortement stiiée ; interstries rele- vés, finement granuleux. Cuisses postérieures mutiques. Celte espèce nous a été envoyée du Jura bernois (Sainl-Imier). ALBiLATERUS Stierliu, Bull. Mosc, 1863, IV, p. 497. Sarepta. VENUSTUs Fabr., Mant., I, p. US. = Var. gcnistœcvla Clievrol. = Var. fjenistœ Boliem. France, Allemagne, Suisse, Italie, Espagne. BiviTTATUs Perris, Ann. Soc. enl. Fr., 1866, p. 191. Cors'\ llur.Ti Tournier. Calabre. Long. 3 mil!. — D'un ovale couil, d'une forme robuste. Tête arron- die, marquée entre les yeux d'une faible dépression; yeux relative- ment petits, plus petits chacun que l'espace restant entre eux au sommet du rostre, assez convexes, l'.ostre du mâle quatre fois aussi long, celui de la femelle cinq fois aussi long que Tun des yeux pris dans leur plus grande largeur, faiblement courbé, robuste, très-peu mais régulièrement atténué ; subarrondi, glabre et ponctué à partir de l'insertion des antennes; celles-ci fortes, insérées environ au milieu de la longueur du rostre; funicule à premier article aussi long que les deux suivants réunis, second un peu plus long que le troi- sième, les suivants subégaux entre eux ; massue assez forte, ovalaire, couverte d'une fine pubescence blanchâtre. Prothorax transverse, court, environ de la moitié plus large qu'il n'est long, deux fois aussi large à son bord postérieur qu'à son bord antérieur, fortement et régulièrement arrondi sur les côtés latéraux. Scutellum petit, sub- triangulaire. Élytres d'un quart plus larges à leur racine que la base du prolhorax, à épaules peu saillantes, non remontées, arrondies ; Tribu des Tychiides. — Tyclnus. hl^ bords latéraux subparallèles jusqu'au milieu de leur longueur, puis de ce point faiblement mais régulièrement rétrécis jusqu'à l'extrémité des élytres, qui sont communément arrondies; surface striée, mais les stries, ainsi que toute la sculpture des téguments, ne sont presque pas appréciables, étant cachées par les écaillettes qui recouvrent l'insecte de toute part. Pattes assez courtes, robustes; cuisses niu- liques. Noir; extrême pointe du rostre, antennes, tibias et tarses testacés. Tête parcimonieusement recouverte de petites écaillettes très-piliformes, grisâtres; rostre densément couvert, depuis le som- met des yeux jusqu'à l'insertion des antennes d' écaillettes piliformes, d'un gris jaunâtre. Prolhorax très-densément recouvert de petites écaillettes subovales, allongées, d'un jaune brunâtre sur le disque et d'un jaune grisâtre sur les flancs; une fine ligne longitudinale médiane plus ou moins atténuée ou même interrompue antérieure- ment et une ligne plus large de chaque côté près des bords laté- raux, d'un blanc pur. Scutellum blanc. Élytres totalement couvertes d'écaiileltes bien arrondies, imbriquées et disposées très-régulière- ment en deux rangées longitudinales sur chaque inlerstrie; ces écail- lettes sont d'un gris jaunâtre, à l'exception de celles des quatrième, cinquième et sixième interstries, qui sont blanchâtres et forment ensemble une large raie longitudinale mal limitée; sur le milieu de chaque interstrie, entre les deux rangées d'écaillettes arrondies, se montre encore une rangée de petites écaillettes très-piliformes, dorées et régulièrement disposées. Dessous du corps densément revêtu d'écail- lettes ovalaires, blanches. Pattes densément pubescentes; cette pu- bescence formée par des écaillettes très-piliformes, blanches et jau- nâtres. Celte espèce a quelques rapports avec le T. bivittatus Perris, sur- tout avec les variétés grises de celui-ci, dont elle a presque le coloris et la disposition des écaillettes; mais elle en diffère notablement par une forme plus large, le rostre moins épais chez le mâle, par cet organe qui n'offre pas autant de différence entre les deux sexes; par le prolhorax plus large que long, fortement arrondi sur les côtés, tandis que chez le T. bivittatus Perris il est au moins aussi long que large, subparallèle sur une partie de ses côtés latéraux, etc. Nous avons dédié cette espèce à M. Iluel du Pavillon, de qui nous l'avons eue. UlU H, TOURNIER. LONGiuscuLus Toumier. Sarepta. Long. 3 à 3 1/Zi mill. — A la forme générale du T. venustus Fabr., mais beaucoup plus étroit, beaucoup plus allongé. Tête arrondie, marquée d'une faible dépression entre les yeux ; ceux-ci grands, peu convexes, plus larges chacun que l'espace qu'ils laissent entre eux à la racine du rostre. Rostre du niûle au plus trois fois aussi long qu'un œil dans son plus grand développement ; peu courbé, robuste, assez fortement atténué; antennes insérées près de l'extrémité. Rostre de la femelle quatre fois aussi long qu'un œil dans son plus grand développement, peu courbé, peu épais, faiblement mais régulièrement atténué; subcylindrique, brillant et ponctué à partir de l'inserlion des antennes, qui a lieu environ au milieu de sa longueur. Prothorax aussi long que large, subparallèle sur les deux tiers postérieurs de ses bords latéraux. Élytres deux fois et demie aussi longues que le protliorax, très-faiblement mais régulière- ment rétrécies à partir des épaules; surface striées, mais ici, comme chez le plus grand nombre des espèces qui nous occupent, la sculpture des téguments est cachée par les écaillettes qui les recouvrent. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes et pattes d'un teslacé rougeàtre clair. Tète , rostre jusqu'à Tinsertion des antennes, dessus du corps et pattes denséraent recouverts d'écaillelles allongées, d'un gris jaunâtre; ces écaillettes sont blanches sur une partie des côtés latéraux du prothorax, sur le scutellum et sur une bande latérale mal limitée qui occupe les cinquième et sixième inter- slries de chaque élytre ; Ton remarque encore sur celles-ci quelques écaillettes blanches irrégulièrement disposées. Sur les élytres, toutes les écaillettes, qui sont blanches, affectent une forme plus arrondie que celles qui les entourent. Dessous du corps densément recouvert d'ocaillettes ovalaires, blanches. Pattes assez lol^ustes; cuisses mu- tiques. Nous avons presque toujours vu cette espèce associée dans les col- lections avec le T. ostnujaU Becker, duquel elle dilTère évidemment. FARiNOSUs Rosenh., Thier. Andal., 1856, p. 11k. Cadix, Algérie. Tribu des Tychudes, — Tychms. Û75 TERROSUS Tournier. Calabre. Long. 2 3-ii mill. — c?. Allongé, déprimé. Tête assez forte, arron- die; yeux moyens, convexes, chacun d'eux aussi grand dans son plus grand développement que l'espace qu'ils laissent entre eux h la base du rostre ; celui-ci court, robuste, trois l'ois aussi long que l'œil dans son plus grand développement, peu courbé, faiblement atténué; antennes assez grêles, à massue d'un ovale allongé, insérées aux deux tiers de la longueur du rostre. Prolhorax à peine plus long que large, parallèle sur les deux tiers postérieurs de ses bords latéraux, assez fortement rétréci et arrondi jusqu'au bord antérieur, qui est coupé droit; bord postérieur de moitié plus large à peu près que le bord antérieur, à lobe médian bien prononcé, sinué de chaque côté de celui-ci. Scutellum moyen, subtriangulaire, un peu relevé. Élylres allongées, deux fois et un quart aussi longues que le prolhorax; à épaules bien accusées, mais non saillantes; subparallèles sur la moitié antérieure des côtés latéraux; de ce point faiblement mais régulièrement rétrécies jusqu'à l'extrémité, où elles sont communé- ment arrondies. Noir; extrémilé du rostre depuis l'insertion des antennes; celles-ci et les pattes d'un testacé rougeâtre clair; élytres moins la région scutellaire d'un brun rougeâtre. Tête, rostre jus- qu'à l'insertion des antennes, prolhorax et pâlies densément revêtus d'écaillettes semi-pililormes, allongées, d'un gris jaunâtre ; sur le prothorax l'on remarque de chaque côté de la ligne dorsale quelques écaillettes un peu plus foncées, brunâtres, formant assez vague- ment deux bandes longitudinales qui laissent entre elles une fine ligne dorsale de la couleur foncière. Scutellum densément recouvert d'écaillettes blanchâtres. Élytres totalement recouvertes de petites écaillettes d'un gris jaunâtre, déprimées, ovales, régulièrement imbri- quées et qui ne laissent que vagnement enlrevoir les stries ; au fond de chaque strie et au milieu de chaque inlerslrie se trouve une ran- gée de fines écaillettes très-pilifoimes, couchées. Dessous du corps densément revêtu d'écaillettes blanchâtres. Pattes peu fortes; toutes les cuisses mu tiques. Ç. Inconnue. Nous n'avons vu que le seul mâle que nous possédons; il a été recueilli dans les montagnes de la Galabre par M. Huet du Pavillon, de qui nous l'avons acquis autrefois. ^76 H. TOURNIER. IIeydexi Tournier. Haule-Égypte. d*. Long. 2 21k niill. — ?. Long. 3 mill. — D'un ovale allongé chez le mâle, plus court, plus large chez la femelle; faiblement déprimé en dessus. Tête arrondie; yeux petits, paraissant subtriangiilaires, paice qu'ils sont cachés en partie sur les côtés pir des écaillettes formant une sorte d'enduit crétacé, épais, qui recouvre la tête et le rostre jusqu'à l'insertion des antennes; ils restent par ce fait chacun de moitié plus petit que l'espace qu'ils laissent entre eux h la base du rostre. Rostre du mâle quatre fois aussi long qu'un œil dans sa plus grande étendue, assez régulièrement courbé, très-faiblement mais régulièrement atténué; antennes insérées à peu près au milieu de sa longueur. Rostre de la femelle cinq fois et un quart aussi long que l'œil, assez fortement courbé, un peu atténué ; antennes insérées un peu avant le milieu de sa longueur. Prothorax aussi long que large, parallèle sur les trois cinquièmes de ses côtés latéraux, rétréci et faiblement arrondi jusqu'au bord antérieur, qui est coupé droit; ce dernier forme un bourrelet assez saillant, épais; bord postérieur remontant un peu en biais de chaque côté du lobe sculellaire. Scu- tellum petit, triangulaire. Élytres d'un quart plus large chez le màle, d'un tiers chez la femelle que la base du prothorax; subparallèles sur la moitié antérieure de leurs bords latéraux, faiblement mais régu- lièrement rétrécies de ce point jusqu'à l'extrémité, où elles sont com- munément arrondies. Cette espèce nous parait par analogie devoir être noire, avec les pattes plus ou moins testacées; mais nous ne pouvons rien dire de précis à ce sujet, parce que les deux seuls exemplaires que nous avons sous les yeux sont revêtus de toutes parts, à l'exceplion de l'extrémité du rostre et de la massue des antennes, qui sont testacées, d'écaillettes épaisses et si serrées, qu'il nous est impossible d'aperce- voir un atome des téguments. Tète, rostre jusqu'un peu au-dessous de l'insertion des antennes, prolhorax, dessous du corps et pattes herméliquement recouverts par dos écaillettes arrondies, épaisses, ressemblant à un enduit crétacé ; sur les élytres ce même enduit est formé par des écaillettes assez grandes, carrées ; par dessus cette première couche l'on voit encore des écaillettes Irès-allongées, en carré long, plaquées sur les pre- Tribu (les Tyckiides. — Tychius. Ull mières ; elles sont inégalement disposées sur le rostre, le pi-otliorax et les pattes ; mais sur les élylres elles lorment une ligne longiludi- dinale, régulière, sur chaque interstrie; stries des élylres fortes, profondes, régulières, mais couvertes dans leur fond d'un même enduit que le reste des téguments. La couleur des écailletles varie selon le sexe : chez le mâle elles sont unicolores, d'un jaune grisâtre ; chez la femelle elles sont de même couleur, mais trois lignes longitu- dinales sur le prolhorax, dont l'une médiane et deux latérales ; le scutellum, la racine de la suture et quelques taches sur les bords latéraux des élytres, sont d'un blanc de craie. La base du rostre, entre les yeux, est recouvert d'un enduit si épais qu'il y forme une élévation sensible, brusquement terminée au niveau du contour supé- rieur des yeux en deux angles divergents. Nous n'avons vu que deux exemplaires de celte remarquable espèce : l'un d'eux appartient à notre collection. Ils ne ressemblent à aucune des espèces qui nous sont connues, quoiqu'ils aient à peu près le coloris de la suivante. MoRAWiTzi Becker, Bull. Moscou, 186/i, II, p. Zi87. = confusus Desbrochers, Soc. ent. Belg., 1872 (Compte rendu), n" 82, p. 10. Sarepla. Long. 2 à 3 mill.— Ovale, allongé, un peu déprimé. Tèlc arrondie, relevée transversalement entre les yeux par un enduit crétacé; yeux moyens, pas tout à fait aussi grands chacun dans leur plus grand développement que l'espace qu'ils laissent entre eux h la base du rostre; celui-ci court, plus court que le prothorax, assez fort, peu courbé, faiblement atténué; chez le mâle il est trois fois environ aussi long que l'un des yeux dans son plus grand dévcloppcmenl; les antennes sont insérées aux deux tiers de sa longueur; chez la femelle il est trois fois et un quart aussi long que l'œil; les antennes sont insérées aux trois cinquièmes de sa longueur. Prolhorax aussi long que large, subcarré, rétréci et arrondi sur le tiers antérieur de ses bords latéraux ; disque légèrement plan, faiblement relevé, sur- tout antérieurement, en une très-faible carène longitudinale ; bord postérieur à lobe scutellaire assez saillant, mais formé par des écail- Ù78 H. TOURNIER. lottes crétacées qui avancent sur le sculellum et en cachent la partie antérieure. Élylres à épaules peu saillantes ; faiblement arrondies sur les côtés latéraux, rétrécies à l'extrémité, où elles sont communé- ment arrondies; surface régulièrement striée ; interstries paraissant légèrement relevés. Tête, prothorax, région scutellaire des élytres et dessous du corps noirs; rostre, antennes, pattes et élytres, moins la région scutellaire, d'un teslacé plus ou moins clair; quelquefois toute la page supérieure est testacée. Denséraent revêtu sur tout le corps d'écaillettes crétacées, jaunâtres, ou parfois grisâtres, montrant sou- vent une ligne longitudinale plus claire sur le milieu du prothorax : sur celui-ci les écaillettes sont arrondies, concaves dans leur milieu et assez régulièrement disposées en lignes qui convergent vers la région dorsale ; outre celles-là, l'on remarque encore sur le prothorax quelques écaillettes piliformes couchées et plaquées sur les pre- mières; sur les élytres, les écaillettes sont subcarrées, creusées dans leur milieu, régulièrement disposées et subimbriquées en deux ran- gées dans chaque interslrio; entre ces deux rangées se trouve une ligne très-étroite d'écaillettes très-piliforraes , fines , couchées en arrière. Dessous du corps et cuisses revêtus d'écaillettes ovalaires ; tibias couverts d'écaillettes pilifoimes, un peu plus claires que celles de la page supérieure. Pattes peu fortes; cuisses mutiques, c?. Partie inférieure du corps longitudinalement et faiblement con- cave depuis les hanches intermédiaires jusqu'au dernier segment abdominal ; celui-ci sans fossette. $. Partie inférieure du corps longitudinalement et faiblement dépri- mée depuis les hanches intermédiaires jusqu'à l'avant-dernier segment abdominal ; dernier segment marqué avant son extrémité d'une fos- sette subarrondie assez profonde. Ce caractère sexuel se retrouve chez une grande partie des espèces de ce genre, mais nous ne l'indiquerons spécialement que pour celles où le rostre diffère assez peu entre les sexes pour laisser de l'incer- lilude. Nous avons restitué à cette espèce le nom qui lui appartient par priorité; notre honoré collègue M. Becker ayant déjà, en i86h, donné la dimension de cette espèce ainsi que quelques mots descriptifs aussi propres à la faire reconnaître que la diagnose de M. Desbrochers. Tribu des Tychndcs. — Tychîus, /l79 CARINICOLLIS Toumiei'. Aslracan. Long. 3 à 3 1/Zi mill. —Ovale, l'aiblemenl déprimé. Tête arrondie ; yeux assez grands, peu convexes, ovales, aussi grands chacun dans leur plus grand développement que Tespace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre. Rostre du mâle court, à peine trois fois aussi long que l'œil dans son plus grand développement, faiblement mais régulièrement courbé, arrondi à l'extrémité depuis l'insertion des antennes, qui a lieu un peu après le milieu de sa longueur. Rostre de la femelle allongé, environ quatre fois et demie aussi long qu'un œil dans sa plus grande largeur, régulièrement et assez fortement courbé, arrondi et subfiliforme depuis sa base; antennes insérées au milieu de sa longueur. Prothorax transversal, faiblement mais régu- lièrement arrondi sur les côtés latéraux, à bord antérieur à peine relevé en bourrelet, pas plus large que la moitié de la largeur du bord postérieur; surface légèrement déprimée, relevée dans son milieu, surtout antérieurement, en une très-faible carène longitudi- nale. Scutellum assez grand. Élytrcs à épaules bien marquées, peu tombantes ; faiblement mais régulièrement rétrécies latéralement de- puis l'angle humerai à l'extrémité, oîi elles sont communément arron- dies; surface régulièrement striée. Noir; tête, rostre, antennes, pattes et élytres, moins la région scutellaire, d'un testacé jaunâtre. Tégu- ments revêtus d'écailleltes disposées et conformées comme chez le T. Moraivitzi BecL, mais d'un beau jaune ocre ou d'un jaune oli- vâtre sur la page supérieure et d'un blanc de craie sur la page infé- rieure. Pattes peu fortes; cuisses mutiques; les antérieures sont très- faiblement angulées en dessous chez le mâle. c^. Partie inférieure du corps longitudinalement et faiblement con- cave depuis les hanches intermédiaires jusqu'au dernier segment abdominal; celui-ci sans fossette. Ç. Partie inférieure du corps longitudinalement et faiblement dé- primée depuis les hanches intermédiaires jusqu'à l'avant-dernier segment abdominal ; dernier segment de l'abdomen marqué d'une fossette transversale avant son extrémité, iTALicus Tournier. Toscane. Long. 3 à 3 1/4 mill. —D'un ovale allongé; de la forme du T. stria- ^80 H. TODRNIER. tulus Gylli. Télc aiiondie ; yeux moyens, ronds, convexes, plus petits chacun que l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre. Rostre du mâle trois fois et trois quarts aussi long que Tceil est large , très-faiblement courbé , robuste, fortement atténué ; an- tennes insérées aux trois quarts de sa longueur. Rostre de la femelle quatre fois aussi long que l'œil est large, presque droit, robuste, brusquement atténué à partir de l'insertion des antennes, ce qui a lieu un peu avant les deux tiers de sa longueur. Prothorax subparal- lèle sur la moitié postérieure de ses côtés latéraux ; de ce point très- faiblement arqué et régulièrement rétréci antérieurement en forme de cône tronqué au sommet ; bord antérieur épaissi en un faible bourrelet et plus large que la moitié de la largeur du boid postérieur; ce dernier coupé en biais de cliaque côté pour former un lobe scutel- lairc large et bien accusé; surface un peu convexe, finement et den- sément ponctuée, marquée d'un faible sillon longitudinal au devant du sculellum; celui-ci assez grand, subtriangulaire. Elytres à épaules bien accusées, à angles liuméraux un peu saillants; bords latéraux subparallèles jusqu'au milieu de leur longueur et do là faiblement mais régulièrement rétrécis jusqu'à l'extrémité, où les élylres sont communément arrondies ; surface régulièrement et profondément striée; stries étroites, marquées dans leur fond de points assez fins, un peu distants; interslries finement rugueux. Noir; extrémité du rostre, antennes moins la massue qui est un peu obscure, tibias, tarses et quelquefois l'extrémité des cuisses d'un lestacé plus ou moins clair. Tête et rostre, jusqu'à l'insertion des antennes, densé- ment recouverts d'écaillettes très-piliformes, fines, presque soyeuses, d'un gris argenté variant quelquefois sur le rostre et sur le front au brunâtre, mais constamment grises entre les yeux. Prolhorax recou- vert d'écaillettes allongées, non filiformes, fines, très-couchées , exactement appliquées aux téguments ; entièrement grises ou parfois brunâtres sui' le disque en une tache qui a la forme d'un fer à cheval et qui laisse entre elle et le sculellum une tache grise d'un ovale allongé. Sculellum recouvert d'écaillelles d'un gris blanchâtre. Élylres densément recouvertes sur les interslries d'écaillettes étroites, sub- ovalaircs, couchées ; au milieu de chaque interslric se montre une ligne régulière d'écaillettes un peu plus allongées que les autres, couchées en arrière ; au fond des stries l'on voit quelques très-courtes écaillettes distinctes entre elles par un espace subégal aux deux tiers de leur longueur. Dessous du corps densément recouvert d'écaillettes Tribu des Tychiides. — Tychius. Û81 subovalaires, blanches. Pattes assez fortes; cuisses muliques, peu densément revêtues de petites écailleltes ovalaires ; tibias pubes- cents. c?. Dernier segment abdominal lisse. $. Dernier segment abdominal marqué d'une fossette ovalaire trans- versale et assez profonde. Cette espèce m'a été communiquée par M. L. de Heyden, et je la dois à sa générosité. Elle est voisine des T. deliciosus I\'rris et T. striatulus Gylh. Elle diffère de la première, outre le coloris et la conformation de la pubesccnce, par la forme du prothorax qui est ici subconique, tandis qu'il est arrondi sur les bords latéraux et élargi antérieusement chez l'espèce précitée; elle diffère de la seconde, de laquelle elle a à peu près la forme du prothorax, par celui-ci beau- coup plus finement et moins densément ponctué, et par les écailleltes qui le recouvrent ; au lieu d'être rudes et piliforraes comme chez le T. striatulus Gylh., elles sont exactement appliquées aux téguments subovalaires et représentent assez bien celles que Ton voit sur le même organe chez le T. squamuUdus Schonh.; les écailleltes des élytres sont aussi plus fines, moins hérissées ; les stries sont autre- ment ponctuées, etc. DELICIOSUS Perris, Abeille, Vif, 1870, p. 26. Sardaigne. STRIATULUS Gylh., Schônh., Gen. Cure, III, p. 605. France méridionale, Piémont, Allemagne. Nous avions réuni à cette espèce les T. fuscoUmatus Lucas, T. dc- coratîts Rosenh. et T. bcllus Kirsch; mais, après une élude minu- tieuse, nous avons été forcé de les séparer. Outre la forme générale qui est un peu différente, chez cette espèce, le prothorax est aussi long que large, les côtés latéraux en sont toujours subparallèles sur une partie de leur longueur, puis rétrécis en manière de cône jus- qu'au bord antérieur; les élytres sont plus ovalaires, moins parallèles sur les côtés; enfin le coloris de la pubescence est autre, quoique chez certaines variétés claires des espèces qui nous occupent l'on retrouve parfois les teintes presque unicolores que l'on observe clrz les exemplaires typiques du vrdi T. striatulus Gylh. Ici ne sonf pas (1873) 31 ill82 H. TOURNIER. les seules différences que nous ayons observées : si l'on frotte des exemplaires de ces différentes formes, au point d'enlever totalement les écaillettes qui les recouvrent, Ton verra que le prothorax du T. striatulus Gylh. est régulièrement convexe , très-denséraent et fortement ponctué ; que cette ponctuation est faiblement moins serrée sur la ligne dorsale, mais plus serrée et confluenle sur les côtés laté- raux; tandis que chez le T. fnscoUncatiis Lucas le disque en est moins convexe, faiblement déprimé longitudinalement au devant du sculellum; la ponctuation est plus grosse, formée de points ronds, très-serrés, égaux, mais nettement séparés. Chez l'espèce de Gyllenhal les stries des élylres sont marquées dans leur fond de dépressions ponctiformes allongées, les interstries sont transversalement et assez fortement chagrinés ; chez celle de Lucas, les stries sont à peu près constituées de même, mais elles sont divisées pour ainsi dire en autant de petits compartiments longitudinaux qu'il y a de points dans leur fond, l'espace entre chaque point s'élevant presque au niveau des interstries ; ces derniers sont peu densément couverts de petites aspérités dirigées en arrière et faiblement chagrinés. Notre excellent ami M. Ch. Brisout qui, à l'époque, a eu entre les mains les types de la collection Schonlierr, et qui nous a généreuse- ment adressé toutes les notes qu'il avait prises alors, nous confirme que le type du T. striatulus Gylh. existant dans la collection do Schonherr est bien identique aux exemplaires que nous séparons sous ce nom; il nous a même communiqué un exemplaire qu'il avait soigneusement comparé. FUSCOLiNEATUS Lucas, Expl. Alg., 18Zi9, p. M8, tab. 37, fig. 11, 11 a, 11 b, 11 c, 11 d. = dccoratus Rosenh., Thier. Andal., 1856, p. 275. = Var. bellus Kirsch, Berl. Zeit., 1870, p. 17Z(. Sicile, Espagne méridionale, Portugal, Algérie, Tanger. Le T. bellus Kirsch, duquel nous avons eu le type sous les yeux, est formé d'après un exemplaire de cette espèce, mais coloré par excès. Le prothorax est d'un beau noir, avec deux taches tout à fait antérieures et une tache d'un ovale transverse au devant du scutel- lum, d'un blanc pur; les élylres sont d'un brun foncé, avec l'iiUer- Tribu des Tychiides. — Tycliius. Û83 strie juxtasulural et les quatrième, cinquième et sixième interstries d'un blanc pur. JM. Olcèse, de Tanger, nous a adressé plusieurs exemplaires iden- tiques à celui-ci; avec ceux-là s'en trouve un où la ligne blanche du second interstrie est parfaitement établie comme chez le T. fitsco- iincatus Lucas, et un autre où cette même ligne blanche n'est que rudimentaire, mais où la tache blanche de la base du prothorax perd sa position transversale pour s'allonger en une fine ligne longitudi- nale. Quant à la forme générale et à la ponctuation, elles ne ditTèrent en rien de celles des exemplaires typiques du T. fuscollnealus Lucas. Olcesei Tournier. = grandicoUis Tournier, olim. Portugal, Algérie, Tanger. Long. 3 1/2 mill. — Ovalaire, subparallèle sur les côtés, trapu. Tête assez forte, arrondie; yeux faiblement ovales, moyens, convexes, aussi grands chacun dans leur plus grand développement que l'es- pace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; celui-ci construit sur le même plan que chez le T. fuscoUneatus Lucas. Prothorax très- grand, très-large, aussi long que large, subparallèle sur ses bords latéraux, qui ne sont arrondis que tout à fait postérieurement et antérieurement ; surface assez convexe, couverte d'une ponctuation grosse, ronde, nettement séparée par de petits espaces lisses et bril- lants. Scutellum petit, subtriangulaire. Élytres courtes, au plus une fois et deux tiers aussi longues que le prothorax, pas plus larges que ce dernier dans sa plus grande largeur; épaules bien marquées; bords latéraux parallèles jusqu'après le milieu de leur longueur, de ce point assez courtement arrondis postérieurement; surface à stries superficielles, surtout les extérieures, qui ne sont formées que par des points bien distants les uns des autres, très-allongés, peu pro- fonds ; les stries intérieures sont conformées de même , mais les points sont un peu plus profonds et un peu plus rapprochés; inter- slries presque lisses, très-faiblement coriaces. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes, ces dernières, tibias et tarses d'un testacé clair; -élytres, moins la région scutellaire, d'un brun rougeâlre. Tête, rostre jusqu'à l'insertion des antennes densément recouverts d'écail- lettes piliformes jaunâtres. Prolhorax densément recouvert d'écailleltcs tlSll H. TOURNIER. subpiliformes, courtes, couchées, d'un jaune brunâtre, à l'exception de deux bandes latérales faiblement arquées et d'une ligne longitudi- nale médiane qui sont d'un gris jaunâtre plus ou moins clair. Scu- tellum densément recouvert d'écaillettes d'un blanc jaunâtre. Élytres couvertes sur les interstries d'écaillettes grossières, allongées, cou- chées en arrière ; du milieu de celles-ci, sur chaque interstrie, sort une rangée longitudinale, régulière, d'écaillettes criniforraes, longues, dressées. Le coloris de toutes ces écaillettes rappelle un peu celui des élytres du T. fuscoUmutus Lucas ; mais au lieu d'avoir comme chez celte espèce l'interslrie juxtasutural, les deuxième, quatrième, cin- quième et sixième interstries blancs, ici ils sont alternativement d'un blanc jaunâtre, c'est-à-dire que les interstries juxtasutural, deuxième, quatrième et sixième sont clairs et les autres bruns. Le dessous du corps est couvert d'écaillettes subovalaires, d'un beau blanc. Les pattes sont fortes, peu densément couvertes d'écaillettes piliformes blanchâtres ; les cuisses sont muliques, épaisses, surtout les anté- rieures. c?. Partie inférieure du corps longitudinalement et faiblement con- cave depuis les hanches intermédiaires jusqu'au dernier segment abdominal, celui-ci marqué avant son extrémité d'une petite fossette arrondie ; premier segment abdominal un peu échancré au milieu de son bord postérieur. Ç. Abdomen faiblement mais régulièrement convexe ; dei-nicr seg- ment abdominal marqué d'une assez grande fossette transverse. Cette espèce est voisine par son coloris des exemplaires de feinte moyenne du T. fuscolineatus Lucas, mais en diffère totalement par sa forme générale qui est plus trapue, son prothorax plus grand, plus large, aussi large que les élytres, et surtout par la sculpture de ses téguments. Chevrolaii Tournier. Portugal. Long, h niill. —Ovale. Tète petite, ronde; yeux relativement petits, ronds, convexes, aussi grands chacun que l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre. Rostre du mâle robuste, peu courbé, sensiblement atténué vers l'extrémité â partir de l'insertion dos Tribu des Tijcliiides. — Tychius. 485 antennes, qui a lieu aux deux tiers de sa longueur; quatre fois et demie aussi long que Tun des yeux est large, densément et grossière- ment ponctué. Rostre de la femelle robuste, presque droit, faiblement mais régulièrement atténué depuis sa base; cinq fois et demie aussi long que la largeur de l'un des yeux, fortement et subrugueuscment ponctué ; anlennnes insérées aux trois cinquièmes de sa longueur. Protliorax fortement transversal, d'un quart plus large qu'il n'est long, assez régulièrement arrondi sur ses côtés latéraux ; convexe en dessus, densément et fortement ponctué. Scutellum moyen, subtrian- gulaire. Ëlytres un peu plus larges à leur racine que la base du pro- thorax, à épaules très-tombantes ; bords latéraux peu élargis, faible- ment rétrécis jusqu'à l'extrémité des élylres, qui sont communément arrondies; surface fortement et nettement striée; stries ponctuées; inlerstries assez fortement chagrinés. Noir; extrême pointe du rostre, extrémité des tibias et tarses d'un brun rougeàtre. Tête, rostre jusqu'à l'insertion des antennes, protliorax et élytres peu densément revêtus d'écaillettes piliformes, unicolores , grises. Dessous du corps densé- ment recouvert d'écaillettes blanches. Pattes assez robustes, parcimo- nieusement pubescentes. Chez le mâle, les cuisses antérieures sont ciliées en dessous d'écaillettes blanches, allongées. Cuisses intermé- diaires et postérieures avec un léger fascicule dentiforme. Cette espèce a quelques rapports par sa forme générale et la struc- ture du rostre avec les précédentes ; mais la veslilure la rend très- voisine de la suivante, dont elle a à peu près la pubescence. RUFiROSTRis Schônli., Ménétr., Cat. rais., p. 223. = glycyrrhizœ Becker, Bull. Mosc, I86/1, II, p. A86. Sarepla, Caucase. KiESENWETTERi Toumicr. Servie. Long. 3 l/A mill. — ^. D'un ovale court. Tête arrondie; yeux assez grands, plus grands chacun que l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; convexes. Rostre trois fois et un quart aussi long que l'œil dans sa plus grande largeur; épais, pas sensiblement rétréci vers l'extrémité, qui est ponctuée; antennes assez longues, insérées aux deux tiers environ de sa longueur. Prolhorax passablement plus Zl86 H. TODRNIER. court que large, faiblement mais assez régulièrement arrondi sur ses côtés latéraux, assez fortement rétréci antérieurement, pour former à ce bord un bourrelet assez large, mais peu prononcé; surface assez convexe. Éiytres larges, d'un quart plus larges à leur racine que la base du prolhorax, h épaules peu saillantes; depuis celles-ci, un peu élargies et arrondies jusqu'au milieu de leur longueur, puis faible- ment et régulièrement rétrécies jusqu'à l'extrémité, où elles sont communément arrondies; surface striée, mais les stries sont presque entièrement cachées par les écaillettes qui les recouvrent. INoir ; rostre depuis l'insertion des antennes, celles-ci et pattes d'un testacé rougeâtre clair; éiytres brunes. Tête, rostre jusqu'à l'insertion des antennes, dessus du corps, dessous du protliorax et pattes très-den- sément revêtus d'écaillettes piliformes, déprimées, exactement appli- quées aux téguments, d'un jaune brunâtre ou d'un gris jaunâtre ; lorsque l'on les regarde sous un certain jour, ces écaillettes ont un reflet soyeux. Abdomen denséraent recouvert d'écaillettes ovalaires, blanches. Pattes fortes ; cuisses mutiques. d*. Inconnue. Cette espèce a un peu la pubescence du T. sqmimulatus Gylh.; elle est aussi déprimée que chez celle-ci, mais elle est plus soyeuse; par la forme elle représente assez bien un énorme T. medicaginis Brisout, mais elle est plus large, plus convexe, et le rostre est autre- ment construit. ACOSMUS Tournier. Sarepta. Long. 2 1/2 mill. — Ovalaire. Tête arrondie; yeux grands, peu convexes, d'un tiers plus grands chacun dans leur plus grand déve- loppement que l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre ; cette partie est un peu plus étroite, et par conséquent les yeux sont un peu plus rapprochés chez la femelle que chez le mâle. Chez ce dernier sexe le rostre est trois fois aussi long que l'œil dans sa plus grande largeur; peu mais régulièrement courbé, atténué à partir de l'insei'lion des antennes, insertion qui a lieu environ aux deux tiers de sa longueur. I\ostre de la femelle tm peu plus de trois fois aussi long que l'œil, très-faiblement plus long que chez le mâle, mais d'une autre forme ; peu courbé, aussi épais à sa base que chez le mâle , Trîlni des Tycliiidcs. — Tychhis. USl fortement et régulièrement rétréci et subulé de ce point à l'extrémité ; antennes insérées très-peu après le milieu de sa longueur ; de là il est glabre, brillant et marqué d'une ponctuation éparse. Antennes peu épaisses, massue allongée. Prolhorax transversal d'un cinquième plus large que long, d'un tiers plus large à sa base qu'à son bord antérieur, largement et régulièrement arrondi sur ses côtés latéraux. Élytres deux fois aussi longues que le prothorax, un peu plus larges à leur racine que celui-ci à sa base ; épaules nullement saillantes, tombantes; côtés latéraux des élytres faiblement arrondis; surface assez fortement striée , mais les stries ainsi que la sculpture de la page supérieure sont cacliées par la pubescence qui les recouvre. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes, celles-ci cl pattes d'un testacé clair. Tête, rostre jusqu'à l'inserlion des antennes, prothorax et pattes recouverts d'écailleltes piliformes, déprimées; d'un jaune parfois un peu brunâtre ; élytres densément revêtues d'écailleltes de même couleur, mais ovalaires et plus déprimées encore : le coloris des écaillettcs devient plus clair sur un fin bord à la partie posté- rieure du prothorax, sur le scutellum et parfois sur une fine ligne suturale. Pattes assez fortes; cuisses mutiques, les postérieures avec un léger fascicule dentiforme. Nous avons reçu de M. Becker, de Sarepta, deux exemplaires de cette espèce; ils étaient mêlés à des T. flavus Becker. Beckeri Tournier. Sarepta. Long. 2 1/2 mill. — d*. D'un ovale allongé. Tête arrondie; yeux grands, convexes, plus grands chacun que l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; ce dernier cinq fois aussi long qu'un œil dans son plus grand développement, assez épais, très-peu atté- nué, un peu courbé à la hauteur de l'insertion des antennes ; de là jusqu'à l'extrémité il est glabre, brillant, marqué de quelques points ; antennes insérées aux deux tiers de sa longueur, assez allongées, équivalant en totalité à une fois et demie la longueur du rostre ; massue d'un ovale allongé. Prolhorax aussi long que large ; bord pos- térieur deux fois aussi large que l'antérieur ; bords latéraux presque droits sur leur moitié postérieure , rétrécis et faiblement arrondis antérieurement. Scutellum subtriangulaire, caché par la pubescence. A88 H. TOURNIER. Élytres un peu plus larges à leur racine que la base du prothorax, à épaules un peu tombantes ; côtés latéraux Irès-faiblement élargis et arrondis; surface à stries peu visibles, couvertes qu'elles sont par la pubescence. Noir; rosirc, antennes moins la massue, qui est obscure, et pattes d'un testacé rougeâtre. Tête, rostre jusqu'à l'in- sertion des antennes, dessus du corps et pattes densément recou- verts d'écaillettes peu couchées, piliformes, jaunes, à reflets soyeux ; sur le front, les épaules et l'extrême pointe des cuisses se montrent quelques écaillettes blanches. Dessous du corps densément recouvert d'écaillettes d'un blanc jaunâtre. Pattes peu épaisses ; tibias anté- rieurs assez fortement courbés; cuisses antérieures densément garnies en dessous de longues écaillettes piliformes d'un blanc jaunâtre, les intermédiaires un peu frangées de mêmes écaillettes, et les posté- rieures armées d'un petit fascicule dentiforme. Ç. Inconnue- Cette espèce intéressante se rapproche des précédentes par son coloris et sa forme générale ; mais elle en diffère par son rostre allongé, très-peu atténué, la conformation de ses pattes antérieures, sa pubescence moins couchée, un peu plus grossière. Je n'en ai vu qu'un mâle, qui m'a été envoyé de Sarepta par M. Beeker, auquel je l'ai dédiée. CRAssiROSTRis Kirsch, Berl. Zeit., 1871, p. hS. Silésie, Hongrie, Suisse. SERICATUS Tournier. Peney, près Genève. Long. 2 1/6 mill. — Tête petite, arrondie; yeux moyens, convexes, un peu plus grands chacun que l'espace qu'ils laissent entre eux au sommet du rostre. Rostre du mâle deux fois et un quart aussi long qu'un œil dans son plus grand développement, robuste, brusquement courbé à partir de l'insertion des antennes, atténué à l'extrémité ; cuisses antérieures densément ciliées en dessous d'écaillettes soyeuses, allongées, d'un blanc argenté. Rostre de la femelle trois fois et demie aussi long qu'un œil dans son plus grand développement, peu robuste, brusquement courbé et fortement atténué à partir de l'insertion des Tribu des Tychiides, — Tychius. Û89 antennes ; celles-ci insérées très-peu après le milieu de sa longueur ; de ce point jusqu'à l'exlrémité il est glabre, lisse, brillant. Prothorax aussi long que large, à côtés latéraux un peu arrondis antérieure- ment, faiblement rétrécis postérieurement; surface densément et grossièrement ponctuée. Scutellum petit, caché par la pubescence. Élytres d'un quart plus larges à leur racine que la base du prothorax, à épaules un peu saillantes; côtés latéraux faiblement élargis un peu après les épaules, puis régulièrement rétrécis jusqu'à l'extrémité, qui est communément arrondie ; surface convexe, finement striée ; inter- stries finement chagrinés. D'un noir de poix; tête, extrémité du rostre, antennes, pattes et élytres, moins la région scutellaire, d'un leslacé roiigeàlre clair. Tète, rostre jusqu'à l'insertion des antennes, dessus du corps et pattes recouverts d'écaillettes piliformes, soyeuses, d'un gris très-clair argenté. Dessous du corps densément recouvert d'écaillettes blanches. Pattes assez robustes ; cuisses postérieures avec un faible fascicule dentiforme. AUREOLUS Kiesenw., Ann. Soc. entFr., 1651, p. 6/i0. = albovitiaUis Ch. Brisout, Ann. Soc. ent. Fr., 1862, p. 768. = alboviUis Gemm., Col. Heft., VIII, 181, 1871. France, Suisse, Allemagne, Hongrie, Italie, Sicile, Espagne. MEDiCAGiNis Ch. Brisout, Ann. Soc. ent. Fr., 1862, p. 767. France, Suisse, Allemagne, Hongrie, Italie, Espagne. FLAVicoLLis Boliem., Schh., Gen. Cure, VII, 2, p. 30Zi. = curtus Ch. Brisout, Ann. Soc. ent. Fr,, 1862, p. 770. France, Suisse, Allemagne. FLAVUS Becker, Bull. Mosc, 186i, II, p. /i88. Sarepta, Astrakan. Long. 2 mill. — D'un ovale un peu allongé ; intermédiaire quant à la forme entre les T.jimcnis Reich et r. meliloti Steph.; diffère des deux par le rostre autrement conformé, par une pubescence plus grossière, etc. Tête arrondie ; yeux moyens, à peine plus grands chacun que l'es- A90 H. TOURNIER. pace qu'ils laissent entre eux à la base du roste; ce dernier glabre, brillant, presque lisse depuis l'insertion des antennes. Rostre du mâle à peu près trois fois et demie aussi long qu'un œil dans sa plus gnmde largeur, peu courbé, très-faiblement mais régulièrent atténué; antennes insérées aux deux tiers enviion de sa longueur. Rostre de la femelle conformé comme chez le mâle, mais un peu plus long, quatre fois environ aussi long qu'un des yeux est large, plus ténu que chez le mâle, un peu plus courbé h l'insei'tion des antennes, faible- ment subuié; antennes insérées un peu après le milieu de sa longueur. Prolhorax aussi long que large, subparallèle sur la moitié postérieure de ses bords latéraux, faiblement rétréci et arrondi antérieurement ; surface un peu convexe, légèrement déprimée en une ligne transver- sale au devant du scutellum ; celui-ci de grandeur moyenne, trian- gulaire. Élylres d'un quart plus larges à leur racine que la base du prothorax, à épaules un peu tombantes ; calus humerai faiblement relevé; bords latéraux nullement élargis, très-faiblement arrondis; surface à stries I)ien marquées; interstries paraissant très-faiblement convexes. Noir; rostre, antennes et pattes d'un testacé clair; tète et élytres, moins la région scutellaire de celles-ci, d'un brun rougeâlre. Tète, rostre jusqu'à l'insertion des antennes et dessous du corps den- sément revêtus d'écaillettes piliformes assez grossières, d'un jaune ocracé unicolor. Dessous du corps denséraent revêtu d'écaillettes blanches. Pattes assez robustes, à pubescence d'un jaune blanchâtre; cuisses muliques, à l'exception des postérieures, qui sont ornées d'un petit fascicule dentiforme. FEMORALis Ch. Brisout, Ann. Soc. ent. Fr., 1862, p. 771. France méridionale, Allemagne, Hongrie, Italie. DiFFiciLis Tournier. Carinthie. Long. 2 mill. — Cette espèce est très-voisine de la précédente, de laquelle elle a à peu près le coloris ; mais elle en diiïère par le rostre un peu plus court cliez la femolle, presque semblable dans les deux sexes, par la forme générale qui se rapproche un peu plus de celle du T. squamidatus Schh., par les cuisses antérieures du mâle qui ne sont pas ciliées en dessous ; par le prothorax relativement Tribu des TyclUkks. — Tychius. Û91 plus long, plus grand, etc. Elle se dislinguera également facilement du T. junccus Reicli par le roslre beaucoup plus court, par sa forme générale, les écailleltes du dessus du corps moins piliformes, etc. Tète airondie; yeux médiocres, un peu convexes, pas tout à fait aussi grands chacun dans leur plus grand développement que l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; ce dernier est de même forme chez le mâle et chez la femelle, assez robuste, presque droit jusqu'à l'insertion des antennes, puis de là un peu brusquement courbé et atténué, brillant, glabre, marqué de quelques points épars assez grossiers; chez le mâle il est trois fois, chez la femelle trois fois et un quart aussi long que l'un des yeux pris dans son plus grand développement; antennes insérées chez le mâle aux trois cinquièmes de sa longueur, chez la femelle un peu après le milieu. Prothorax relativement grand, faiblement plus long que large chez le mâle, aussi long que large chez la femelle, presque droit sur les deux tiers postérieurs de ses bords latéraux, assez subitement rétréci et arrondi antérieurement ; bord antérienr large, presque aussi large que les deux tiers du bord postérieur. Scutellum en triangle arrondi. Élytres peu plus larges à leur racine que la base du prolhorax, une fois et trois quarts aussi longues que lui, à épaules bien tombantes; elles ne sont pas élargies sur les côtés latéraux, mais au contraire faible- ment, régulièrement rétrécies et arrondies depuis les épaules jusqu'à l'extrémité, où elles sont communément arrondies ; surface striée; les stries sont bien accusées, malgré la couche d'écaillettes qui recouvre les téguments. Noir; rostre, antennes moins la massue, qui est quel- quefois obscure, et pattes d'un testacé clair ; élytres, moins la région sculellaire, d'un testacé rougeâtre un peu foncé. Tête, base du rostre jusqu'à l'insertion des antennes et dessus du corps densément recou- vert d'écaillettes un peu grossières, d'un jaune ocre un peu grisâtre; cette pnbescence laisse à peu près libres les stries dos élytres; elles sont parées dans leur fond d'une rangée longitudinale de petites écaillettes allongées de même couleur que celles qui les entourent , néanmoins elles se distinguent nettement, étant isolées et évidemment séparées de celles des interstiies. Dessous du corps densément recou- vert d'écaillettes ovalaires , blanches. Pattes à écaillettes piliformes d'un blanc jaunâtre ; cuisses peu épaissies, inermes ; chez quelques exemplaires l'on aperçoit aux cuisses antérieures un fascicule denli- forme très-obsolète. 492 II. TOURNIER. c?. Partie inférieure du corps très-faiblement et longitudinalement concave depuis les hanches intermédiaires jusqu'au dernier segment abdominal ; celui-ci marqué d'une fossette ovalaire , transversale, superficielle. $. Partie inférieure du corps faiblement mais régulièrement con- vexe depuis les hanches intermédiaires jusqu'au dernier segment abdominal ; celui-ci marqué avant son extrémité d'une petite fossette arrondie assez profonde. JUNCEUS Reich, Mantiss. Ins., 1797, p. 15, tab. 1, fig. 11. «a hœmalopus Gylh., Schonh., Gen. Cure, III, p. /i09. France, Suisse, Allemagne, Hongrie, Sicile, Espagne. Vit sur les Melilotus officinaUs et alba. D'après les notes que m'a envoyées M. Ch. Brisout, le T. hxmatopus Gylh. qui existe dans la collection de Schonherr est un exemplaire femelle de cette espèce, qui a la pubescence blanche. MELILOTI Steph., m. Brit., IV, p. 55. Angleterre, France, Suisse, Italie, Allemagne, Hongrie, Sardaigne, Algérie. Nous avons vu dans les collections quelques exemplaires de cet insecte appartenant à une forme qui nous paraît devoir constituer une espèce nouvelle {T. Uligiosus Tournier). Nous n'en avons cepen- dant observé qu'un trop petit nombre pour pouvoir trancher la question. Ils sont d'une taille plus grande (2 3/Zi mill.); les élytres sont relativement un peu plus allongées, plus parallèles; le rostre paraît un peu plus épais à la base, faiblement plus court ; la pubes- cence est entièrement d'un jaune brunâtre à reflets dorés, et la ligne blanche sur la suture des élytres est toujours bien nette. Les exemplaires qui nous ont passé sous les yeux proviennent de Sicile, Sardaigne, Algérie, Malte. Ce n'est peut-être qu'une variété méridionale. D'après les notes que nous a adressées M. Ch. Brisout, il existe dans la collection Schonherr sous le nom de T. duurilus in lill. un T. melolonti d* Gylh. Tribu des Tycliiides. — Tychtus. 693 Cette espèce est variable, comme, du reste, presque toutes celles du genre : tantôt la pubescence est entièrement blanche, mate, ou à reflets soyeux; tantôt elle est jaune ou passe même parfois au bru- nâtre; mais elle se reconnaîtra toujours facilement à son rostre subulé et fortement fléchi en dessous, à ses cuisses noires, etc. Nous avons remarqué que la différence de coloris que l'on observe chez ces insectes tient en partie au moins à la couleur des fleurs de la plante sur laquelle ils ont vécu. Que Ton capture, par exemple, des T. jiinccus ou des T. mcliloti sur le Melilotus officinalis qui a la fleur jaune, presque tous les exemplaires que Ton obtiendra auront une pubescence d'un jaune plus ou moins foncé; mais si l'on récolte ces mêmes espèces sur le Mdilotus alba, qui a ses fleurs blanches, la pubescence sera alors lolaleraenl blanche ou d'un gris plus ou moins clair. Cette différence tient-elle au. principe colorant de la plante dont s'est nourri l'insecte pendant ses premiers étals ? ou la nature pré- voyante l'aura-t-elle voulu ainsi afin de cacher ces petits êtres aux ennemis toujours prêts à les saisir ? C'est ce que nous laisserons éta- blir par de plus capables que nous. DENTiPES Tournier. Algérie (Boghari). Long. 3 mill. — d*. D'un ovale très-allongé , subparallèle sur les côtés. Tête arrondie ; yeux grands, convexes, aussi grands chacun que l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; celui-ci court, trois fois aussi long que l'un des yeux, assez fort, un peu atténué, peu courbé ; antennes insérées aux trois cinquièmes de sa longueur. Prolhorax transversal, d'un quart plus large qu'il n'est long, arrondi sur ses côtés, rétréci antérieurement; bourrelet du bord antérieur Irès-faible; bord postérieur deux fois aussi large que le bord anté- rieur, bisinué; surface fortement et densément ponctuée. Scutellum subtriangulaire. Élytres allongées , d'un quart plus largos à leur racine que le prothorax à sa base, à épaules bien formées, nullement tombantes ; bords latéraux subparallèles sur les deux tiers de leur longueur, de ce point assez brusquement arrondis et rétrécis jusqu'à l'extrémité ; surface striée ; stries étroites , profondes , ponctuées ; inlerslries finement chagrinés. Noir; extrémité du rostre depuis l'in- sertion des antennes, celles-ci, tibias et tarses d'un testacé rougeâtre h9U H. TOURNIER. clair. Têle, page supérieure et paltes recouverles d'écailleltes piii- formes, d'un gris brunâtre ; le rostre, une tache au milieu de la base du protliorax, une bande mal limitée de chaque côté de celui-ci, la suture et la majeure partie des quatrième et sixième interstries des élytres sont d'un blanc grisâtre; les écaillettes claires de la suture et des interstries des élytres sont d'une forme plus élargie, plus arrondie que les autres. Dessous du corps densément recouvert d'écailletles ovalaires, blanches. Paltes assez allongées, pou fortes; tibias anté- rieurs armés d'une forte dent un peu avant le milieu de leur côté nlerne ; cuisses muliques. Ç. Inconnue Nous ne possédons qu'un exemplaire de cette espèce; il nous a été envoyé de Boghari par :\I. Raffray, de qui nous tenons déjà plusieurs espèces intéressantes. OBSCURUS Fairm., in litl. Tanger. Long. 2 à 2 1/Zi mill. — cf. Ovale, allongé. Tête ronde, moyenne; yeux assez grands, ovales, plus grands chacun dans leur plus grand développement que l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre ; celui-ci trois fois aussi long qu'un œil dans son plus grand développement, assez fort, peu atténué, droit depuis la racine jusqu'à l'insertion des antennes, puis courbé de ce point jusqu'à l'extré- mité ; antennes insérées aux trois cinquièmes de sa longueur. Pro- thorax un peu plus large que long, fortement rétréci antérieure- ment; bords latéraux faiblement mais assez régulièrement arrondis; bord postérieur non sinué, presque deux fois aussi large que le bord antérieur; surface densément et grossièrement ponctuée. Scutellum subtriangulaire. Élytres subparallèles sur les trois cinquièmes de leur longueur, à épaules un peu tombantes; surface faiblement mais régu- lièrement convexe, striée; stries bien accusées, marquées dans leur fond de points allongés un peu distants; interstries plans, très-fine- ment coriaces. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes, celles-ci, pattes et élytres, à l'exception de la région scutellaire et des épaules, d'un lestacé rougeâtre plus ou moins clair. Chez les deux exemplaires que nous avons sous les yeux nous ne voyons que des rudiments épars d'écailletles; celles-ci étant très-bien fixées aux téguments Tribu des Tychudcs, ~ Tychius. A95 n'ont pu être enlevées totalement par un frottement quelconque et se sont rompues près de leur racine ; Ton voit clairement cependant, par la forme des vestiges existants et par la sculpture des téguments, que ces écaillettes ont dû être ovalaires, assez serrées et d'un gris probablement un peu jaunâtre. Pattes un peu fortes ; cuisses muliques ou paraissant telles ; il nous semble cependant qu'il reste un vestige de fascicule dentiforrae aux cuisses postérieures. Celle espèce doit, à l'élat normal, avoir quelques rapports avec la précédente; mais les tibias antérieurs ne sont pas dentés. ARMATUs Tourniei'. Italie, Sicile, Algérie, Maroc. Long. 1 3/Zi à 2 mill. — Ovale, court. Tête assez grande, arrondie; yeux moyens, convexes, un peu plus grands cliacun que l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; ce dernier chez le mâle est court, deux fois et demie aussi long qu'un œil, presque droit, un peu atténué; antennes insérées aux trois cinquièmes de sa longueur; chez la femelle il est trois fois anssi long qu'un œil, droit, peu épais, très-peu atléuué. l^rolhorax grand, large, un tiers plus large qu'il n'est long; bords latéraux fortement et régulièrement arrondis; sur- face déprimée, à ponctuation grosse, mais peu serrée, surtout sur le disque. Scutellum triangulaire. Élytres larges, très-peu plu